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Ripa alta à côté. Les éditions de Schotus & de Bertius ne comptent que 29 milles au lieu des 39 qui font dans celle de Schelitrate. On croit, avec bien de la vraifemblance, que c'eft le même lieu qu'on a enfuite nommé COLOCZ, COLOCZA, d'autant plus que ce lieu eft nommé dans les notices AD STATUAS COLOSSAS, d'où fans doute le nom moderne eft tiré. Voyez Corcza.

5. AD STATUAS, autre lieu de la Pannonie, au-deffous de Raab en Hongrie. Cellarius diftingue ces deux lieux l'un de l'autre. Il place dans fa carte celui dont il s'agit ici fur la rive occidentale du Danube, & dit que fon nom moderne eft Doris. De l'ifle marque, dans fa carte de Hongrie, TOTIS au même endroit. Cellarius place le lieu dont il eft parlé dans l'article précédent, à l'orient du Danube, où eft effectivement la ville de Co

LOCZ.

AD TARUM. C'est ainfi qu'on doit lire dans l'itinéraire de Jerufalem le nom d'un lieu qui y eft écrit Ad Turum. Cluvier, Ital. ant. p. 270, obferve que les diftances, (favoir, 8 milles de ce lieu jusqu'à Faenza, &7 de ce même lieu jusqu'à Parme,) font connoître qu'on y paffoit le Tarus, aujourd'hui TARO, qui eft entre ces deux villes dans l'éloignement marqué par l'itinéraire.

AD TEMPLUM, lieu d'Afrique dans l'Arzugitane, province au midi de la Bizacene, à l'occident du fleuve de Triton qui la féparoit de la province Tripolitaine. Ce lieu étoit au midi de la tour de Tamallenus, ville épiscopale, & n'en étoit éloigné que de 12 milles, felon Antonin. Atlas de de l'Isle.

*

AD TITULOS, lieu fur la route d'Aquilée à Tarfaticum, à dix-huit mille pas de la derniere, felon le même.

AD TRES INSULAS. Ces ifles doivent être, felon Antonin, à 12 milles avant que d'arriver du détroit de Gibraltar à la riviere de Malva. Les autres géographes que j'ai confultés ont ignoré ou négligé ces ifles.

AD TRICESIMUM, lieu fur la route d'Aquilée à Veldidena, ancienne ville fur le bord méridional de l'Inn. On l'appelloit ainfi parce qu'il étoit à trente milles d'Aquilée. Il étoit auffi à trente milles de la ville Julia ou Julium Carnicum, dont il ne reste plus que quelques vestiges dans le village nommé Zuglio, fur la même route. Ce lieu garde encore fon ancien nom, & s'appelle TRICESIMO. C'est un village du Frioul.

AD TROPÆA, (a) lieu d'Italie dans le territoire des Brutiens. Etienne le géographe en fait une ville qu'il donne à la Sicile; mais les écrivains de ce tems-là renfermoient déjà les Brutiens fous le nom général de Sicile. Cette ville fe nomme à préfent TROPEA, (b) & Jean fon évêque fouscrivit au concile de Latran, fous le Pape Martin. * (a) Cellar. Geog. ant. l. 2, c. 9. (b) Car. à S. Paulo, Geog. fac. p. 59.

1. AD TURREM, lieu de la Sardaigne on y joint ordinairement le mot LIBISSONIS. Voyez PORTO TORRE.

2. AD TURREM, lieu de l'ancienne Gaule, fur la route de Fréjus à Aix en Provence, en fuivant la voie Aurélienne. Cette tour étoit à 38 milles de Fréjus, & à 32 d'Aix Je foupçonne que ce pourroit bien être TOURVES, bourg, avec titre de marquifat, au fud-eft de S. Maximin, en Provence. Le nom, la route & les diftances conviennent affez.

1. AD TURRES, lieu d'Italie, dans le territoire des Cérites, Cerii, fur la voie Aurélienne, à l'orient de la riviere que les anciens nommoient Ceretanus amnis, parce qu'elle paffoit à Cére, capitale des Cérites, Cerii. Le lieu eft nommé deux fois par Antonin. Dans la route de Rome à Centumcelles, c'est-à-dire, à Civita Vecchia, il compte de Pyrgos jusqu'à ces Tours 12 mille pas. Il marque la même diftance dans la route de Rome à Arles, par la Toscane & les Alpes maritimes; & il compte 4 autres milles depuis ces Tours jusqu'à la ville d'Allium, ce qui fait enfemble 16 milles de Pyrgos à Alfium. Cependant la table de Peutinger n'en donne que 10 entre ces deux villes. Cette différence autorife Cluvier à rapprocher ces Tours plus près de la ville d'Alfium, aujourd'hui Palo. Il trouve, à la même diftance de Pyrgos, aujourd'hui Sainte Severe, un lieu nommé LA STATUA, tout rempli d'anciennes ruines, & qui n'eft diftant d'Alfium que de 2 milles.

2. AD TURRES, lieu d'Italie, fur la voie Appienne,

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dans le territoire des Brutiens, à 16 milles de Confentia, & à 21 de Vibona, felon l'Antonin de Schelftrate. Les autres éditions mettent ces Tours entre la riviere Sabatus, à 18 milles, & Vibon à 21. La riviere Sabatus eft nommée aujourd'hui Savato; Savuto, felon le P. Briet, Parallel. 2 part. l. 5, p. 649, & Vibo, Vibona, Vibo Valentia, Hiponium; (car cette ville eut tous ces noms) c'étoit ce qu'on appelle aujourd'hui Monte Leone, lieu voifin du golfe de Saint Euphémie; ce qui peut aider à trouver des traces des tours dont il eft parlé dans cet article. Baudrand, édit. 1682, dit que c'eft aujourd'hui S. BIAGIO, château du royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, à quatre mille pas de Nicaftro, en tirant à l'occident vers le golfe de Ste Euphémie, & à fix de Martorano vers le midi. Ce géographe cite pour garant Gabriël Barri, qui eft aufli cité par Ortelius; mais ce dernier écrit BLAZIO au lieu de Biagio. Nous dirions en françois S. BLAISE.

3. AD TURRES, lieu d'Italie, à l'extrémité du promontoire Circeium ou Monte Circello, dans le territoire des Volsques, au midi occidental d'Anxur, felon la table de Peutinger.

4. AD TURRES ALBAS, lieu d'Italie fur la route qui mene du promontoire Circeium à la ville d'Antium. Čes tours étoient à l'orient de la riviere de Nymphée, au bord du marais Pontino.

5. AD TORRES, lieu de la Liburnie, fur la route d'Aquilée à Sciscia, ancienne ville de l'Illyrie. Ces Tours étoient entre Tarfaticum & Senia, à 20 milles de l'une & de l'autre, felon Antonin. C'eft THURN, felon Lazius.

6. AD TURRES, lieu d'Espagne, fur la route de Valence à Carthagene, entre le lieu nommé Ad Statuas & Adellum, à 9 milles de l'un, & à 25 de l'autre, felon le même.

7. AD TURRES, autre lieu d'Espagne, fur la route de Merida & de Sarragoce, à 26 milles de Carcuvium, qu'on appelle aujourd'hui Caracuel, felon Mariana.

Outre ces lieux, il y en avoit encore beaucoup d'autres qui prenoient leur nom de quelque tour. Voyez au mot latin Turris, & au mot françois Tour.

AD VAGA TUNGRORUM ; c'eft ainfi que l'édition. romaine d'Antonin nomme un lieu que les précédentes nomment ADUACA. Voyez ATUACA, ADUATUCORUM OPPIDUM.

1. AD VICESIMUM, lieu à ze milles de Rome, fur la voie Flaminienne, à 3 milles du lieu nommé anciennement Ad Petras rubras. Cluvier, Ital. ant. p. 528 juge que c'eft ARIGNANO, en latin Arinianum, au pied du mont de S. Silveftre. Leand. Desc. di tuta 1 Italia, pag. 83.

2. ÁD VICESIMUM; c'eft ainfi qu'il faut lire dans Antonin, & non pas Vicenfimum ou Vicenumnum, comme il y a dans quelques éditions. Ce lieu étoit à 20 milles de Thuria ou Sibaris, & à 24 d'Héraclée. Ces deux villes étoient au fond du golfe de Tarente, dans le royaume de Naples. Cluvier, Ital. ant. p. 1277, dit qu'au même endroit, à 20 milles de Thuria, eft aujourd'hui un bourg nommé LA MENDOLATA. De l'Ifle, dans fon atlas, met Ad Vicefimum au midi de la riviere Acalandrum.

3. ADVICESIMUM, lieu à 20 milles de Trébisonde, fur la route de Satala. * Anton. Itiner.

4. AD VICESIMUM, lieu à 20 milles de Narbonne, fur la route de Barceloné, felon Antonin. Ce lieu s'appelle aujourd'hui CABANES DE FITOR, au fentiment de Marca, Hisp. p. 52. Il est au bord d'un étang & à la

vue de Leucate.

AD VICTORIOLAS ou AD VICTURIOLAS, comme l'écrit l'itinéraire de Jérufalem; lieu fur la route de Modene à Bologne, à 3 milles de la premiere.

AD VILLAM SERVILIAM, lieu d'Afrique, dans la Numidie, fur la route de Cirtha à Hippone-la-Royale, à 25 milles de la derniere, felon Antonin, Itiner.

ÁD VINEAS; c'eft ainfi qu'il faut lire dans la table de Peutinger, Segm. 4, au lieu de VIGNAS, qu'elle met à 5 milles du mont Carbonarius, & à 7 de Sublaque.

AD UNDECIMUM, lieu à 11 milles de l'Aquilée furla voie Flaminienne, en allant d'Aquilée à Altino, felon l'itinéraire de Jérufalem. Cluvier croit que c'est aujourd'hui Gradisca.

AD URBANAS, colonie romaine en Italie, entre Capoue & Sinueffe. Pline, l. 14, c. 6, l'appelle URBANA

COLONIA SILLANA. P. Silla y mena une colonie qui fut nommée Urbana. Pline ajoute que lorsqu'il écrivoit, il n'y avoit pas longtems que cette colonie avoit été conduite à Capoue. De l'Ifle, dans fon atlas, appelle ce lieu Urbana. Col.

AD URSUM PILEATUM, lieu dans la ville de Rome, à l'endroit où eft aujourd'hui l'Eglife de Ste Balbine. Il en eft fait mention dans le martyrologe romain. * Baudrand, édit. 1682.

ADA, grande ville de Turquie que l'on trouve fur la route de Conftantinople à Ispahan. Elle eft fituée à une journée de caravanne de chameau, de la ville de Chabangi,& à une lieue feulement de la riviere de Zacarat. La plupart de fes habitans font Arméniens. * Corn. Dict. Tavernier. Voyag. t. 1, l. 1, c. 2.

ADABA, ville de la Médie, felon l'Anonyme de Ravenne, l. 2, c. 9. On en ignore la pofition. Cet auteur la nomme après Abacagna, que Ptolomée nomme Abacene, & peut-être n'en étoit-elle pas éloignée.

ADACHA, ville d'Afie, dans la Palmyrene, felon Ptolomée, 45, c. 15, qui lui donne 72 deg. de longitude & 34 de latit; elle eft à dix lieues communes & à l'orient de Palmyre.

ADACHSUNIA ou ADACHSUNA, montagne d'Afrique, dans le royaume de Fez, dans la province de Chaus, entre les 30 deg. 40', & 31 deg. de latitude, felon les cartes que Sanfon a dreffées pour l'Afrique de Marmol. C'eft proprement une branche circulaire du mont Atlas, qui enferme du côté du midi une plaine, qu'une autre chaîne de montagnes, nommées Zizi, enferine au nord. Adachfuna fépare la province de Chaus ou Chuz d'avec celle de Segelmeffe, & eft à l'occident méridional de Garciluin, ville fituée au pied du mont Atlas. Cette montagne eft négligée dans la plupart des cartes. Mati la met dans la province de Fez propre, en quoi il s'écarte de ceux qu'il a copiés. * Afrique de Marmol. t. 2.

1, ADADA, ville dans la partie feptentrionale de la tribu de Juda. Il en eft fait mention au livre des Juges, C. 15, v. 22. Le texte hébreu & la vulgate ont Adada & les Septante Apouta, AROUEL. * Reland, Paleft. p. 544. 2. ADADA, orum au pluriel, nom latin d'une ville de l'Afie mineure, dans la Pifidie. Ptolomée, l. 5, c. 5, en fait mention, les notices épiscopales auffi; & un évêque d'Adada fut préfent au premier concile de Conftantinople.* Cellar. Geog. ant. l. 3, c. 4.

3 ADADA, ancienne ville d'Afie, dans la Palmyrene, felon Prolomée. Elle étoit entre Palmyre à l'orient, & l'Euphrate au couchant.

ADAJA, riviere d'Espagne, dans la Caftille vieille. Elle a fa fource au haut de Villa-Toro; puis courant au feptentrion, elle reçoit Rio Segnillo qui s'y rend à Avila, qu'elle arrofe à l'orient. L'Arevalillo la groffit à Arebalo, puis elle coule à Olmedo, d. & fe jette dans le Douro entre Simancas & Tordesillas. Baudrand, édit. 1705, & Corneille lui font préfent de l'Eresma, riviere qui coule à Segovie & de Rio Moro. Mais ils fe trompent. L'Eres ma tombe dans le Duraton à Penafiel, & leur embouchure dans le Douro eft très-différente de celle de l'Adaja, & plus orientale de fept lieues communes d'Espagne.

* Atlas de de l'Isle.

ADAM (LE TOMBEAU D') eft un trou quarré, fermé de grilles de fer, lequel eft dans le rocher du Calvaire au lieu où il fe fendit au tems de la paflion du Sauveur. On y voit encore la continuité de la fente, dans laquelle on tient, par tradition, que coula le fang de Jefus-Chrift fur le crâne d'Adam, pour purifier la nature humaine jusques dans la fource de fa corruption.

Plufieurs interprétes, tant anciens que modernes de l'écriture fainte, ont crû qu'Adam, au moins fur la fin de fa vie, demeura au lieu où eft Jérufalem, qu'il y mourut, & y fut enterré par Henoch; que Noë s'enfermant dans l'arche,prit fes os avec lui,les partagea à fes trois enfans, après le déluge; que le crâne échut à Sem, qui, comme aîné, eut en partage la Judée, où il porta le crâne d'Adam, & l'enterra dans une grote fous le Calvaire. On regarde donc comme conftant qu'au moins le crâne d'Adam eft dans le tombeau de fon nom fous la montagne du Calvaire. * Monconis, Voyag. t. 2, Chardin, t. 7. ADAM. Voyez ADON 3, ville voisine du Jourdain, dans la Palestine.

1. ADAMA, l'une des quatre villes qui furent confu

mées par le feu du ciel, à caufe des crimes qui s'y commettoient : elle étoit fituée dans la plaine, & fi l'on peut juger de fa fituation par l'ordre dans lequel elle eft nommée, elle étoit entre Gomorre & Zéboim. Selon D. Calmet, Dict. de la bible, elle étoit la plus orientale de celles qui furent fubmergées; & il y a apparence, ou qu'elle ne fut pas entierement abîmée fous les eaux, ou que les habitans du pays rétablirent une nouvelle ville de même nom fur le bord oriental de la Mer-Morte; car Ifaie, c. xv, felon les Septante, dit que Dieu détruira les Moabites, la ville d'Ar & les refles d'Adama. * Deuter. c. II, V. 23. Gen. c. 19, v. 25.

2. ADAMA, ville de la tribu de Nephtali: il en est parlé au livre de Jofué, c. 19, v. 36. La vulgate la nomme EDEMA, & les Septante ARMAITH.

ADAMANS ou ADAMANTIS, riviere de l'Inde, endeçà du Gange, felon Ptolomée, .7, qui en place l'embouchure à 142 d. 40' de longitude, & à 18 d. 7' de la

titude.

ADAMI, ville de la tribu de Nephtali : il en est fait mention dans le livre de Jofuć, c. 19, v. 33. Les Septante la nomment ARMÉ, & la diftinguent de Nabok. La vulgate dit ADAMI, qu'on appelle auffi NECEВ. On voit aifément que Nabok des Septante & Neceb de la vulgate eft le même mot altéré dans ceux-ci, puisqu'on lit Neceb dans l'hébreu, qui femble joindre ces deux mots enfemble, ADAMI-NECEB OU ADAMI-NEKEB, comme l'écrivent Smidt dans fa verfion latine, & Luther dans fa verfion allemande. L'angloife écrit ADAMI, NEKEB; & les Talmudiftes donnent ces noms comme diftincts l'un de l'autre, & enfeignent qu'Adamis fut enfuite nommée 17, & qu'Hannekeb fut nommée Tziadatha. * Keland, Palæft. p. 545.

ADAMSBRUGH. Voyez PONT-D'ADAM.

ADAMS-PIC ou PIC-D'ADAM, montagne de l'ifle de Céilan. Les habitans l'appellent HAMALEL, & les européens Pic, à caufe que fa partie la plus élevée eft de figure pyramidale. De l'Ifle, dans fon atlas, donne à cette montagne 98 d. 25 à 30′ de longitude, fur s deg. 55'de latitude nord. Elle eft à vingt lieues de la mer, & les matelots la voient encore de vingt lieues en mer: elle a deux lieues de hauteur, & avant que d'arriver à fa cime, on trouve une grande plaine fort agréable, où l'on peut fe repofer; & on a befoin de le faire, parce qu'alors la montagne eft fort roide & fort escarpée. Cette plaine eft entrecoupée de plufieurs ruiffeaux qui tombent de la montagne, & eft toute couverte d'arbres : il y a même des vallées fort agréables. Les Gentils y vont fouvent en pélérinage, & ne manquent pas de fe baigner dans un des ruiffeaux, & d'y laver leurs linges, leurs habits, & généralement tout ce qu'ils ont fur eux: ils font perfuadés que ce lieu eft faint; ils croyent qu'en fe lavant ainfi ils effacent tous leurs péchés. Ces fuperftitions faites, ils grimpent jusqu'au haut de la montagne par des chaînes de fer qu'on y a attachées, fans quoi il feroit impoffible d'y arriver, tant cette montagne eft escarpée depuis la plaine jusqu'à la cime, & le chemin eft environ d'un bon quart de lieue; de forte qu'en partant de très-grand matin du pied de la montagne, on ne peut arriver au fommet du Pic que vers les deux heures après-midi. Sur ce fommet eft une belle place toute ronde, de deux cens pas de diamétre, & au milieu de la plaine un lac très-profond, de la meilleure eau qu'on puiffe boire. C'eft delà que fortent ces ruiffeaux dont nous venons de parler, & qui ramaffant toutes leurs eaux au pied de la montagne, forment les trois plus grandes rivieres de l'ifle. Près du lac eft une table de pierre, fur laquelle eft l'empreinte d'un pied humain, longue de deux palmes, & large de huit pouces. Cette empreinte eft aufli bien gravée, que fi elle étoit fur de la cire. Tous les Gentils y ont une grande dévotion, & de tous côtés vont en pélérinage à cette table. A gauche de cette pierre font quelques maisons de terre & de bois, où fe retirent les pélérins ; & à main droite eft une pagode ou temple, & tout près la maifon d'un chantagar ou prêtre, qui eft là pour recevoir les offrandes qu'on y porte, & pour conter aux pélérins les miracles qui fe font faits en ce lieu-là, les graces & indulgences qui font accordées à ceux ou à celles qui y vont en pélérinage, & enfin pour faire valoir l'antiquité & la fainteté de cette pierre, en perfuadant à tous ces Gentils que c'eft là l'empreinte du pied de notre premier pere. On a planté

autour de cette pierre quelques arbres pour rendre ce lieu encore plus vénérable; & afin que les gentils ne révoquent pas en doute la fainteté de ce lieu, on leur affure que deux montagnes, qui font aux deux côtés de celleci, mais beaucoup plus petites & plus baffes, s'abaiffent par respect devant le Pic d'Adam. Une des trois rivieres qui tombent du Pic d'Adam, a fon cours vers le nord, traverse les terres des quatre Corlas, paffe par CeitaVaca & par Malvana, & entre dans la mer, tout près de Colombo, en un lieu nommé Matual: une autre coule vers le fud, & arrofe les deux Corlas, Sofragan, les terres de Pasdum-Corla, celles de Raigan-Corla, & fe jette dans la mer près de Calituré. La plus grande & la principale de toutes eft celle qui paffe affez près de Candi, & qui, après avoir traverfé les royaumes de Triquinimalé & de Batecalou, va fe décharger dans la baie des Arcos, près du port de Cotiar. Ces rivieres n'ont point de nom particulier, & prennent celui des lieux où elles paffent. Cette montagne, au refte, eft fimplement nommée LA MONTAGNE D'ADAM, dans le premier voyage de G. Spilberg aux Indes Orientales, imprimé parmi ceux de la compagnie hollandoife, t. 2, p. 452. * Ribero, Hift. de Céilan, p. 172.

&

1. ADANA, ville ancienne de l'Afie mineure, dans la Cilicie. Scylax, p. 40, dans fon périple, en parle comme d'une ville marchande, (Emporium) & dit qu'elle avoit un port. Pline, l. 5, c. 27, en fait aufli mention, auffi-bien qu'Etienne le géographe, & dans le premier concile de Nicée, on trouve Paulin des Adaniens entre les évêques de Cilicie. C'eft, comme le remarque Ortelius, la même ville que Curopalate appelle ADENA, on prétend que c'en eft le nom moderne. Ptolomée lui donne 67 d. 20' de longit. fur 36 d. 10' de latit. feptent. Etienne le géographe en attribue la fondation à Adanus & Sarus qui avoient fait la guerre contre les Tarfiens avec perte: il ajoute que cette ville prit le nom d'Adanus, qui étoit fils du Ciel & de la Terre. Cela a donné lieu à Voffius, de Orig. & progr. Idol. l. 1, c. 83, de dire qu'elle tiroit fon nom du premier homme, & que les Grecs n'ayant point de nom qui finiffent en M, ils avoient fubftitué une N, & formé Adana d'Adama. Le camp () où logent les étrangers eft dans un fauxbourg; c'eft un des plus propres & des plus beaux que l'on puiffe voir : il y a une cour fort vafte, au milieu de laquelle eft une grande pierre creufée, qui tient deux muids, & que l'on remplit d'eau tous les jours deux fois, pour en fournir ceux du camp qui en ont befoin; plufieurs beaux orangers y font un ombrage délicieux : c'eft l'endroit le plus charmant de la ville. Adana eft fous le plus agréable climat du monde : l'air y eft des meilleurs pendant l'hiver, & les jours y font plus beaux qu'en bien d'autres lieux au printems. Toute l'année il y croît des fruits, que les autres pays ne produifent qu'en certaines faifons: comme des melons d'eau, des melons ordinaires, des concombres, des grenades, & toutes fortes de légumes & d'herbages. Dès le mois d'avril les chaleurs y font fi grandes que tous les bourgeois font contraints de fe réfugier dans des montagnes, que l'on appelle LAIASSE, & que P. Lucas croit être des dépendances du mont Taurus. Ils y demeurent près de fix mois de l'année; on dit qu'ils y menent une vie délicieufe: ces hauteurs font plantées d'arbres, & pleines de grottes & de fources d'eaux. A l'extrémité d'Adana, du côté du midi & au pied des mu-railles, paffe une riviere auffi large que la Seine, nommée Choquen. Sur ces bords eft le château de la ville, qui eft petit, mais affez fort. Après avoir paffé la premiere enceinte de muraille, qui eft flanquée de plufieurs tours, on entre par une porte auffi vieille que le château: elle eft faite de groffes barres de fer, revêtues de gros fers à cheval, épais de trois doigts, longs de trois quarts de pied fur un demi de large, & cloués à cloux taillés à pointes de diamans par la tête, qui eft de la groffeur d'une balle de jeu de paume. Delà on paffe dans des petites rues, dont les maifons font la demeure des foldats de la garnifon : ces foldats y ont leurs femmes & leurs enfans, mais cela ne va pas à plus de quarante ménages. Il y a plufieurs magafins, mais vuides; on ne voit dans tout ce château rien de remarquable, qu'une prifon affreufe, dont l'aspect feul eft capable de faire frémir. Elle eft de forme ronde comme un puits; elle a bien foixante pieds de circonférence & quarante de profondeur. Les prifon

niers y font. C'eft dans cette prifon que fut mis Stephano, patriarche des Syriens, avec trois autres évêques qui profeffoient la religion catholique romaine. Les Syriens ichismatiques, après leur avoir fait de grandes avanies, & une infinité de peines qu'ils fupporterent en martyrs, vinrent à bout, à force d'argent, d'obtenir contr'eux un commandemenr du grand feigneur. En conféquence de cet ordre ils furent chargés de chaînes, & d'Alep amenés dans cette affreufe prifon. L'infortuné patriarche y mourut, en confeffant jusqu'au dernier foupir la religion catholique. Plufieurs autres y fuivirent peu - après fon exemple: & les Chrétiens affurent qu'ils moururent tous comme de véritables faints.

Cette petite fortereffe n'a pas plus de trois cents pas detour. Lorsque l'on fort de la ville parce côté-là, on passe fur un beau pont de pierre de 15 arcades. A main droite, au ponant, font de grands aquéducs, au bas desquels on voit des roues qui puifent l'eau de la riviere, à peu-près comme les roues de la mâchine de Marly. Ces aquéducs portent l'eau de Choquen dans toute la ville par différens canaux : & il n'eft guères de lieu où il y ait plus, ni de plus belles fontaines, qu'à Adana. Paul Lucas, 2° voy. Huet, Situat. du Parad. Terreft. pag. 28, dit que cette ville avoit été nommée Adana, du mot EDEN, pour la bonté de fon terroir & la beauté de fa fituation.

2. ADANA, ville de l'Arabie heureuse, felon Etienne le géographe, qui la furnomme Méditerrannée, c'eft-àdire, au milieu des terres & loin de la mer. On la nomme auffi Aden, & elle eft différente du port d'Adana ou Aden, autre ville de l'Arabie heureuse.

3. ADANA ou ADEN, port célébre de l'Arabie heureuse. Voyez ADEN.

ADANI, deux ifles de la Mer-Rouge. Selon Prolomée elles font à 72 deg. 30' de longitude, & a 12 deg. 30' de latitude.

ADANQUIGE, bourgade des Indes, fur la route de Mazulipatan à Gandicot. Il y a une grande pagode, avec quantité de chambres qu'on avoit faites pour les Banians, mais tout cela a été ruiné, & il n'est resté dans la pagode que quelques idoles fort estropiées, que ceux du bourg ne laiffent pas d'adorer. *Tavernier, t. 2, l. 1,

C. 28.

ADAOUS, ADOws, peuple d'Afrique, dans la Guinée propre. Voyez QUAQUA.

ADAR. Voyez ADRA 5.

ADARA, orum au plurier, nom latin d'une ancienne bourgade de la troifiéme Palestine, entre Motucharax & Aréopolis, felon Etienne le géographe.

ADARAS, ville d'Espagne, entre Séville & Cordoue. Quelques éditions lifent ce mot en deux fois, Ad Aras. Voyez ci-devant AD ARAS 2.

ADARE, petite ville d'Irlande, dans le comté de Limérick, à l'orient de la riviere de Mage, au nord-ouest de Kilmalock, & au midi occidental de Limérick, long. 9, 5, latit. 52, 30, à trois heures & demie de chemin de cette derniere, & à quatre de Kilmalock. Cette ville a été autrefois plus confidérable qu'elle n'est à préfent.

ADARI, ville de l'Arabie heureuse, felon Ptolomée, 1.6, c. 7, à 79 deg. 15' de longitude, & à 27 deg. 40' de latitude.

ADARIMA, ville de l'Inde, en-deçà du Gange, felon Ptolomée, .7, c. 1, à 119 d. 30' de longitude, & à 15 d. 20' de latitude.

ADARISTUS, ancienne ville de la Macédoine. C'eft ainfi, felon Cellarius, Geog. ant. l. 2, c. 13. que les interprétes de Ptolomée, 4. 3, c. 13, expriment le nom de cette ville, qui eft écrit en grec Adernses. Bertus & Molet l'écrivent ANDARISTUS, & le grec porte Ardarnses. ADARKAND. Voyez URKENT. ADARSA. Voyez ADASA.

ADARUPOLIS, ville de Perfe, felon Etienne le géographe, qui cite le Périple du golfe Perfique, par Marcien.

ADASA, lieu de la Paleftine, duquel il eft parlé au livre de Jofué, c. 15, & dans le premier des Machabées, c. 7. Saint Jerôme lit ADAZER au lieu d'Adafa. Reland, Palaft. p. 545, dit que c'étoit une ville de Judée, peu diftante de Berchoton. Jofeph la nomme ADASO, Adars dans le 12 livre des antiquités, & Akedofa, Andre dans le livre de la guerre des Juifs. Il eft dit dans les Machabées, l. c. que Judas avoit fon camp à Adafa, dans

le

le tems que Nicanor avoit le fien à Bethchoron; & un peu plus bas on lit que l'armée victorieuse pourfuivit les ennemis depuis Adafa jusqu'à Gazara; ce qui étant limité à une journée de chemin au plus, peut fervir à déterminer le lieu où étoit la ville d'Adafa. Eufébe, dans fon onomafticon, fait mention du village Adafa, voifin de Guphnes..

ADASATHRA, ville de l'Inde, en-deçà du Gange, felon Prolomée, au rapport d'Ortelius, qui prétend qu'au lieu du grec Adafathra, le traducteur a fubftitué ADISATHRA. Je ne trouve dans Ptolomée aucune ville de ce nom, mais bien une montagne, que le grec nomme Adalpov, Adeifathrus, & il donne au milieu de cette montagne 134 deg. de longitude, & 21 deg. de latitude feptentrionale.

ADASTAN, ville d'Afie. Daviti & Thevet la placent fur les frontieres de la Bithynie. * Corn. Dict.

ADAZER. Voyez ADASA.

ADBIL ou ADHIL, petite ville de l'Indoustan, près de l'embouchure de l'Indus, dans la Tata, province du Mogol.

1. ADDA, ADDUA, riviere de Suiffe & d'Italie, felon divers atlas: elle a fa fource dans le pays des Grifons, au mont Braulio, descend dans le comté de Bormio, dont la capitale eft fituée au-deffus du confluent de cette riviere & de l'Ifolaccia : elle paffe delà dans la Valteline, qu'elle arrofe dans toute fa longueur, baigne Tirano, g. Sondrio, d. Morbegno, g. & fe jette dans le lac de Côme, au nord du fort de Fuentes, après s'être groffie de quantité de petites rivieres qui y entrent, tant à droite qu'à gauche; delà s'infinuant dans un bras de ce lac, elle prend fon cours vers le Bergamasque, qu'elle fépare alors du Milanez; elle entre dans ce dernier duché, baigne Trezzo, Lodi, g. Pizzigitone, d, & fe perd enfin dans le Pô, à l'occident, & au-deffus de Crémone. Comme les vallées de Suiffe où elle coule font étroites, & que d'ailleurs elle eft fujette à de grandes inondations, fi elle fait beaucoup de bien à ce pays, elle le ravage fouvent. Voyez les Délices de la Suiffe, p. 678. Selon un proverbe, on partageoit anciennement le revenu du pays en cinq parts: la premiere étoit pour le prince; la feconde pour les eccléfiaftiques; la troifiéme pour les gentilshommes; la quatriéme pour les laboureurs, & la cinquième étoit emportée par la riviere. Corneille en a fait deux articles, P'un fous le mot Aada, & l'autre fous le mot Adda, fans avertir que c'est la même chose. Le pays, entre cette riviere & le Serio, eft nommé GIERA D'ADDA, felon Corneille, & GHIARA D'ADDA, felon Léandre & les autres auteurs italiens. Voyez GHIara.

2. ADDA, P. DE MOLUCQUO. C'eft ainfi qu'Allard, dans fon atlas, nomme un canal des ifles Maldives, au midi de Souadou. De l'Ifle ne met point de canal en cet endroit.

ADDACA, ville de la Méfopotamie le long de l'Euphrate, felon Ptolomée, l. 5, c. 18.

ADDEBIL, ville de Perfe: elle eft à 60 d. 20'de long. &à 36 d. 24 de latit. C'est une petite place qui dépend de Sultanie; la plupart de fes habitans profeffent le christianisme : on y voit encore beaucoup d'anciennes églifes. Cet article, dont Corneille n'indique point l'origine eft défectueux. 1. En ce qu'il falloit écrire ARDEBIL, felon les plus habiles voyageurs, ou ARDOBIL, felon les tables des ARABES. 2. En ce qu'Ardebil ne dépend pas de Sultanie, & devroit être plutôt de la dépendance de Tauris. Corneille, d'ailleurs, donne un article d'Ardebil, fans avertir que ce foit une ville différente d'Addebil.

ADDEDUS, village de l'Arabie heureufe, felon Ptolomée, dans la contrée des Caffanites, à 72 deg. 15'de longit. & à 17 d. 10' de latit.

ADDOU, ifles d'Afie, que l'on comprend fous les Maldives: elles font fituées au 3 d. de latit. fud, & à 94 de longitude, au midi de celles de Souadou.

ADDUS, ville de Juda, où Simon Machabée fe campa pour disputer l'entrée du pays à Tryphon, qui avoit arrêté en trahifon à Ptolémaïde, Jonathas Machabée fon frere. D. Calmet croit que c'eft la même qu'ADIABA. * 1. Machab. c. 13, y. 13.

ADDYME, ville d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, felon Ptolomée, qui la fait plus occidentale de 15 d. & plus feptentrionale de 5 que Rhufuncora.

1. ADEA. Plufieurs géographes prétendent qu'il y a en Ethiopie un royaume de ce nom, & qu'il eft maritime; mais on ne le trouve point dans les cartes de de l'Ifle: en effet ce royaume eft imaginaire. Ludolphe, Hift. Athi. III, 3, 15, nous apprend l'origine de cette erreur. Il y a, dit-il, en Ethiopie une province nommée CAMBAT, dont les habitans fe nomment Seb-a-Hadja c'eft-à-dire, Hadiens; delà vient qu'Adea ou HADEA est mis mal-à-propos für les cartes pour un royaume. Ce royau-· me qui fait partie de l'Abiffinie, eft le dernier vers le midi, & n'eft pas fort éloigné d'Enarée. Le roi en eft chrétien, & le peuple confifte en Chrétiens, Mahometans & Payens mêles enfemble. Ce royaume eft fort éloigné de Magadoxo, avec qui il n'a rien de commun.

2. ADEA. Baudrand, in voce AFRICA, met une ville de ce nom dans le Zanguebar, & la compte entre les villes célébres d'Afrique. Cette ville eft auffi imaginaire que le royaume de même nom.

ADEBA, & non pas ADEDA, comme l'écrit Baudrand, édit. 1682, copié par Corneille, ancienne ville d'Espagne. Ptolomée la met à 15 d. 40' de long. & à 40 d. 30′ de latit. dans le pays des Ilercaons. Quelques-uns la placent à la bourgade d'AMPOSTA, dans la Catalogne, fur l'Ebre, au-deffous de Tortofe; d'autres au village d'ADEBRA qui n'en eft pas fort éloigné. * Briet. Paral. 2 p. L 4, p. 268.

ADÉES, en latin Adai, peuple Arabe en Egypte, felon Ptolomée, l. 4, c. 5, qui leur affigne un pays presque entouré de montagnes vers le 23 d. de latit. & le 63 d. so de longit. affez près de la petite cataracte du Nil.

ADEL, royaume d'Afrique, au midi du golfe Arabique. Au nord il eft borné par la mer, depuis le cap Rosbel qui eft au midi du détroit de Bab-el-Mandel, inclufivement jusqu'au cap Guardafui; delà par le mont Felles, & par une ligne imaginée qui le fépare de la côte déferte, & s'étend jusqu'à la riviere Magadoxo: il confine avec le royaume de même nom au midi; les Galles orientaux, les royaumes de Bali, de Davaro & de Dancali l'enferment à l'occident. On le nomme auffi le royaume de ZEILA, du nom de la principale ville du pays, la feule qui foit bien connue des Européens. Cependant Marmol, l. 10, c.6, dit que la capitale de ce pays eft Arar. Les villes de ce royaume, felon lui, font,

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ausquelles il faut ajouter

Auçagurelle, ville fituée fur une montagne au milieu du pays,

Barbora, ville fituée au fond d'une anfe dans laquelle la riviere d'Hawasch avoit anciennement fon embouchure,

& Metha à l'orient de la riviere de Soal, au bord de la mer.

La partie méridionale eft occupée par des Arabes ou Bedouins, nommés Emofaides, qui logent fous des tentes. Toute la côte au fud-eft eft nommée la Côte Déferte, & l'on n'y trouve que des troupeaux; & celle qui s'étend depuis le cap de Guardafui jusqu'au détroit de Bab-el-Mandel, eft fous la domination des Turcs; de forte que le commerce n'eft plus ce qu'il étoit dans ce royaume, quand on y pouvoit aborder immédiatement. Comme il n'y a point de hautes montagnes au-dedans du royaume d'Adel, il n'y pleut presque jamais; cependant le terroir n'en eft pas moins fertile à caufe des rivieres dont il eft baigné. Il en fort une entre autres des montagnes de l'Abiffinie, fur les confins des provinces de Xaoa & d'Ogge: on la nomme Havasch. Quoique groffie des eaux de la riviere Mach, elle prend fon cours vers le levant ; fon lit eft d'une profondeur & d'une largeur égale à celui du Nil, elle entre dans les terres d'Adel, paffe près d'Arar, & s'arrête à fix milles : les habirans, pour arrofer leurs terres altérées, la divifent en Tome I. I

tant de canaux, qu'elle n'a pas la force d'achever fon cours & s'épuife avant que d'arriver dans la mer. Le terroir de Zeila eft un fablon aride, mais il est néanmoins très-fertile, & on y a le plaifir de rencontrer un pays de grains & de fruits, & qui eft fi fécond qu'il y en a plus que les payfans & les bourgeois de Zeila & de Barbora n'en peuvent confumer; de forte que les Arabes d'Aden & de Ziden y viennent faire leurs provifions. Il y croît du froment, du millet & de l'orge, on y fait de l'huile de Sefame. On y a des brebis qui ont la tête & le cou noirs & des queues du poids de vingt-cinq livres ; d'autres qui font toutes blanches, & ont des queues de la longueur du bras entortillées comme un farment de vigne. On y voit des vaches qui ont des cornes de cerf & le poil noir & rude; il y en a d'autres qui l'ont rouge & n'ont qu'une corne d'une paume & demie de long au milieu du front, recourbée vers le dos. Outre les denrées & le bétail, on trouve dans ce royaume de l'or, de l'ivoire, de l'encens, du poivre & quantité d'esclaves qu'on achete ou qu'on enlevé dans l'Abiffinie, & que les marchands Arabes & ceux de Cambaye viennent échanger contre des draps, des colliers d'ambre ou des grains de verre, des raifins & des dattes. Les habitans de Quiloa, de Melinde, de Mombaze, &c. viennent à Barbora fe fournir de chevaux arabes. * Dapper, Descript. de l'Afrique, p.

403.

Le roi & tous fes fujets font mahométans. Le Turc s'eft emparé du cap de Guardafuy, de Barbora, de Meth, de toute la côte de Barnagas & de Barazan qui dépendoit d'Adel, & de toutes les villes & les ports du golfe Arabique qui appartenoit à l'Abyllin; de forte que pour entrer fur fes terres il faut paffer par celles du Turc.

Les habitans de la côte d'Adel jusqu'à Barbora font blancs ou bafanés; mais plus on tire vers le nord-oueft, plus on s'apperçoit que les gens font noirs. Ils portent des robes de coton depuis la ceinture en bas, & le refte du corps eft nud; mais les perfonnes de qualité ont des indiennes qui les couvrent tous. Ils fe plaifent à la guerre, & vont au combat avec un courage intrépide; mais comme ils ne favent pas forger des armes, ils en achetent des Turcs & des Arabes à qui ils donnent en payement une partie des esclaves & du butin qu'ils font.

ADELBERG, petite ville d'Allemagne, dans le duché de Wirtemberg. Long. 27 d. 6′ lat. 48 d. 44. Elle eft fituée dans une presqu'ile que forment les deux fources d'une petite riviere qui tombe dans le Wils un peu au-deffeus de Coppingen, ville forte dont Adelberg n'eft guères éloignée que de deux lieues de France. Elle n'a rien de remarquable que fon abbaye de l'ordre de Prémontré, fondée en 1181, rétablie en 1630, & fécularifée par la paix de Weftphalie en faveur des ducs de Wirtemberg. Daviti, qui en fait mention, la met dans la Forêt Noire. On la nomme en latin Adelberga, ou Mons nobilis. * At

las de de l'Isle.

ADELSPERG, bourg d'Allemagne, dans la baffe Carniole, au nord-eft de Triefte, dont il n'eft éloigné que d'environ cinq heures de chemin. Il eft fitué fur une montagne au midi de la riviere, d'Alben, au couchant d'été, & à un petit mille d'Allemagne du lac de Zirchnitz. Ce bourg eft orné d'un château, fon nom latin eft Poftonia. Lazius y cherchoit les ruines de l'Avendon d'Antonin. Atlas de Sanfon. Zeyler, Topog. prov. * Auftr. p. 112.

ADEMARI MONS, nom latin de MONTELIMAR, ville de France.

1. ADEN, ville de l'Arabie heureufe, au midi, au bord de la mer, où elle a un port qui eft depuis longtems le rendez-vous des négocians orientaux. On la furnomme Abyan ou Ybian; & Almoureb, cité par Abulfeda, p. 53, croit que ce furnom lui eft venu de quelque homme illuftre. Sa longitude, felon les géographes arabes, eft de 66 degrés 30', & fa latitude de 11 deg. Selon les nôtres, la latitude eft au 12° degré 40', & la longitude au 62 deg. 45'. Cette ville nommée Arabie heureufe, & que les Arabes ont enfuite nommée Aden, noms de fignification affez approchante, comme le remarque Huet, Hift. du Commerce, p. 333, devint un des ports les plus célébres de tout l'Orient, fur-tout après qu'Augufte, ayant foumis l'Egypte, eut donné ordre à Alius Gallus d'entrer en Arabie avec une partie des troupes qu'il commandoit, & de la foumettre de gré ou de force. Avant

que le commerce entre les Egyptiens & les Indiens fut établi, ces deux nations apportoient leurs marchandifes en ce port & en trafiquoient. Caius Céfar, petit - fils d'Auguite, ruina cette ville comme Gallus en avoit ruiné beaucoup d'autres, ne les trouvant pas affez foumifes aux ordres des Romains, & voulant ôter aux Arabes les occafions de révolte. Mais Aden fut fi bien rétabli & fi fréquenté par les flottes romaines, qu'on lui donna le nom de PORT ROMAIN. Arrien, p. 14, dans fon périple de la mer Erythrée, dit qu'avant que les Egyptiens euffent pénétré dans les Indes, & les Indiens en Egypte, la ville qui portoit le nom d'Arabie heureuse, étoit l'entrepôt où les marchands de ces deux régions fe rendoient pour le trafic. C'eft cette ville qui donna enfuite le nom à la province : elle le devoit elle-même à la beauté de fa fituation. En voici la description faite par un officier (2) François, qui y alla au commencement de ce fiécle. Cette ville eft, dit-il, aflife au pied de hautes montagnes qui l'environnent presque de toutes parts. Il y a cinq ou fix forts à leur fommet, avec des courtines & d'autres ouvrages en grand nombre aux cols & aux gorges des montagnes. Un bel aqueduc conduit delà les eaux dans un grand canal ou réfervoir, conftruit à un quart de lieue de la ville, qui fournit une très - bonne eau à tous les habitans. Le même auteur blâme les géographes qui font paffer une riviere à travers cette ville. Cet aqueduc n'étoit point encore conftruit du tems d'Abulfeda. Car il dit qu'il y a à Aden une porte nommée la porte des Porteurs d'eau, & que c'eft par-là qu'on y porte de l'eau douce d'ailleurs. La place eft entourée de murailles, qui font aujourd'hui en affez mauvais état, fur tout du côté de la mer, où il y a cependant quelques plates formes par intervalles, avec cinq ou fix batteries de canon, dont quelques-uns font de foixante livres de balle: on croit que c'eft encore de l'artillerie que Soliman II y laifla après avoir pris la ville & conquis presque tout le pays que les Turcs furent depuis contraints d'abandonner aux Princes Arabes. Pour arriver à Aden du côté de la terre, il n'y a qu'un feul chemin pratiqué fur un terrein affez étroit, & qui s'avance dans la mer en maniere de péninfule. La tête de ce chemin eft commandée par un fort avec des corps-de-garde d'espace en espace, & à une portée de canon plus bas il y a un autre fort en pâté, avec quarante piéces de gros canon en plufieurs batteries, & une garnifon; enforte qu'il feroit impoffible de tenter une descente de ce côté-là, & pour aller de la ville à ce dernier fort, il y a encore fur le chemin de communication un autre fort avec douze piéces de canon & une garnifon. A l'égard de la mer, par où cette ville eft véritablement acceffible, c'eft une baie qui a huit à neuf lieues d'ouverture, & qui eft comme divifée en deux rades, dont l'une eft fort grande & affez éloignée de la ville; l'autre moindre & plus proche qu'on appelle le port. Celle-ci eft d'environ une lieue de large, à

:

prendre cette largeur depuis la citadelle qui la commande avec so piéces de canon, jusqu'à la pointe avancée où font les forts dont on vient de parler. On mouille par-tout à 18, 20 & 22 braffes. Quant à l'intérieur de la ville, la grandeur en eft affez confidérable on y voit encore plufieurs belles maifons à deux étages & en terraffles, mais aufli beaucoup de ruines & de mazures. On comprend aifément par ce qui refte & par une fituation avantageufe, qu'Aden étoit autrefois une ville fameufe & importante, une forte place, & le principal boulevard de l'Arabie heureufe. Le territoire aux environs eft fort agréable, quoiqu'affez étroit, avec beaucoup de verdure au bas des côteaux des montagnes. Il y a (b) de cette ville jusqu'à Sanaa, ville capitale d'Yemen, 104 milles de chemin. * (a) La Roque, voy. de l'Arabie heureuse, p. 52. (b) D'Herbelot, Bibl. Orient.

2. ADEN. C'est ainfi que quelques géographes nomment le royaume de l'Arabie heureufe, qu'on appelle à préfent YEMEN.

3. ADEN LAAH, petite ville de l'Arabie heureuse dans l'Yemen, fur la montagne de Saber.

1. ADENA, ville de trafic, fur le chemin d'Alep à Conftantinople. Elle eft fituée au bord de la même riviere qui paffe à Miflis, dont elle eft éloignée de cinq lieues. Les bazars des Juifs que l'on y voit en affez grand nombre, font fort mal entretenus. On ne laiffe pas dy trouver de fort riches marchandifes. Cette ville a un

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