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La troifiéme fyllabe de ce nom a été oubliée par les imprimeurs de Corneille, qui lui font dire AGUA DE SALDANA.

1. AGUALVA, riviere de Portugal: elle fe décharge dans le Zadaon, près des ruines de l'ancienne ville dite Ceciliana, dans l'Eftramadure. * Corn. Dict.

2. AGUALVA, ville de l'ifle de Tercere, dans les Aço res. Elle eftà fix milles de Villa Praya, felon Davity. AGUARICO ou Agaric, comme l'écrivent quelquesuns, riviere de l'Amérique méridionale. (a) Elle a fa fource dans les montagnes de la Cordillera, affez près de la ville de Pafto, dans le gouvernement de Popayan, 301 deg. 30 de longitude, & à un deg. feulement de latitude feptentrionale. Son cours eft d'occident en orient, & elle fe rend dans le grand fleuve des Amazones en la province des Chevelus, après un cours de cent lieues toujours navigables, par des régions heureufes, fertiles & habitées. L'embouchure de cette riviere eft fous la ligne du côté du nord. Elle (b) a de l'or mêlé avec fon fable. Elle eft nommée AGARIE OU LA RIVIERE D'OR, par Gomberville, dans la traduction qu'il a faite, c. 46 & so, de la relation de la grande riviere des Amazones, par le P. d'Acugna. Il feroit peut-être mieux de dire AGUA RICCA, ou l eau riche, qu' guarico. Quelques cartes la nomment Aquiraca par corruption d'Aqua ricca. (a) Pagan. Relat. Hift. & Géog. du Heuve des Amazones. (b) Voy. de Rogers, t. I.

*

AGUAS (los), peuples de l'Amérique méridionale. Les Espagnols les nomment vulgairement OMAGUAS. Voyez ce mot.

e

ÁGUATULCO ou GUATULCO, ville & port de la nouvelle Espagne, fur la côte du diocèfe de Guaxaca, du côté du fud. Le capitaine Rogers, fupplément, p. 4, les place à trois lieues de Calleta, fous le 15 d. 40' de latitude feptentrionale. Corneille dit à 15 d. & trente scrupules. De l'Ifle réduit cette latitude à 15 d. 10' au fond d'un golfe, dont l'ouverture eft au midi, & au fond duquel la ville eft fituée. Ce golfe eft un fort grand havre, (a) & eft très-fréquenté. Les navires qui portent des marchandifes de l'Europe & de la nouvelle Espagne au Perou, ont accoutumé de partir delà. Le chevalier François Drac, Anglois, y arriva l'an 1578, prit la ville & la pilla. Thomas Candish la prit de nouveau l'an 1587., & brûla le temple avec le bureau du roi. (b) Pour aller de l'ifle Sacrificies Puerto de los Angelos, à ce havre, il faut courir au fud-eft quart à l'eft; avant que d'y arriver on rencontre une pointe escarpée, qu'on nomme Buffadero, & à fon entrée il y a un rocher affez haut & tout nud au fommet. * (*) De Laet, Ind. Occid. l. 5, c. 22. (b) Rogers. Ibid.

AGUBENI, nation de l'Arabie déferte, felon Ptolomée, l. 5, c. 19, qui ajoute qu'elle étoit limitrophe de l'Arabie heureuse.

AGUBER, riviere d'Afrique : elle coule dans le royaume de Fez: elle a fa fource en la montagne de Guereygura, coule du côté de l'occident, & fe va jetter dans le Beber. * Corn. Dict. Davity, R. de Fez.

Marmol appelle cette riviere Agubel; la montagne où elle prend fa fource Gureigura, & la riviere où elle fe rend Béher.

AGUEDA, riviere de Portugal : c'eft la même qu'AGEDA. D'autres écrivent AGADA & AGUADA.

AGUENSIS, peuple d'Afrique. Il en eft fait mention dans la conférence de Carthage; mais on doute s'il ne faut pas lire, au lieu de ce nom ÁGNENSIS OU AQUENSIS, d'Agna ou d'Aqua, que l'on peut confulter à leurs articonfulter à leurs articles particuliers. * Ortel. Thef.

1. AGUER, cap d'Afrique. Les interprétes de Prolomée croyent que c'eft l'USADIUM Promont rum de ce géographe. Il eft fitué fur le rivage occidental du fleuve Sus, avec une ville de même nom. '

2. AGUER, ville d'Afrique, au royaume de Maroc, dans la province de Sus, au cap d'Aguer. Les Portugais s'étoient emparés de cette place, & y avoient bâti le FORT DE SAINTE CROIX, que les Maures nomment encore à préfent DARRUMIA, c'est-à-dire, maifon des Chrétiens. D'autres écrivent AGADER. Les Portugais en firent enfuite une ville de guerre, qu'ils poffederent longtems; mais ils en furent enfin chaffés par les Chérifs l'an 1536. * Dapper, Afrique, p. 135.

AGUIGAN, ifle fituée dans l'Archipel de S. Lazare,

l'une de celles qu'on appelle Mariannes, ou ifles des Larrons : elle eft à 14 deg. 43' de latitude, & à une licue de celle de Tinian. On l'appelle autrement l'ISLE DE SAINT ANGE. Son circuit eft de trois lieues. Elle s'éleve au milieu de la mer comme une fortereffe, tant elle cft haute & escarpée, & paroît inacceffible, n'ayant que deux défilés par où l'on y puiffe entrer. Ils font aux extrémités de l'ifle, dans laquelle il n'y a ni puits ni fontaines. * Le P. Gobien, Hift. des Ifles Mariannes.

AGUILA ou AGLE, ville d'Afrique, dans la province de Habat, au royaume de Fez. Elle eft ancienne, & a été bâtie fur les bords de l'Erguila par ceux du pays, & ruinée par le calife schismatique de Carvan: il n'y a plus que les murs debout. Près de là, tous les famedis on tient un marché, où accourent les Arabes & les Bérebéres, qui vivent fous des tentes. Il y a force lions, mais tellement lâches, qu'un enfant les oblige à fuir: auffi diton à Fez, quand on veut rep ocher à quelqu'un qu'il eft poltron, qu'il reffemble aux lions d'Aguila, à qui les veaux rongent la queue. De la Croix, Relat. de l'Afrique, t. I, p. 11, met Aguila près du fleuve Guarga, & dit qu'elle a été détruite par les Anglois, rebâtie enfuite, & environnée d'un bon mur. * Marmol. tom. 2, 1.4. c. 47.

1. AGUILAR, bourg d'Espagne : il eft fitué dans la partie méridionale du royaume de Navarre, près de la Biscaye & de la riviere d'Ebre, entre la ville de Logrogne & celle de Salvatierra.* Corn. Dict.

2. AGUILAR DEL CAMPO, bourg de la vieille Caftille, fur la riviere d'Alhama, aux confins de la Navarre, à diftance égale, & à trois lieues des villes de Calahora & Soii. * Lauarand.

3. AGUILLAR DEL CAMPO, bourg confidérable d'Espagne, avec titre de marquifat : il eft fitué dans la vieille Caftille, à quinze lieues ou environ de la ville de Burgos, au nord-oueft, & à cinq de la fource de l'Ebre. Il donne fon nom à la maifon d'Aguilar : il eft fur les frontieres de l'Afturie de Santillane.

Il y a dans ce bourg une abbaye d'hommes, ordre de Cîteaux, de la congrégation de S. Léon.

AGULHA, ifle de l'Océan Ethiopique. Les Latins la nommoient Acus, & les François difent l'AIGUILLE OU L'ISLE DE GALE. Elle eit fur le 85 deg. de longitude, & fur le 9o de latitude, au feptention de lifle de Madagascar, au levant de Quiloa, ville du Zanguebar. *D ̃ ̄Let= belot, Bibl. Orient.

AGUNTUM, ville ancienne de la Rhofie, que quelques géographes croyent être le bourg du Tirol, qu'on nomme préfentement INNIKEN. C'eft, felon d'autres, le bourg de DOBLACH, fitué à trois lieues d'inniken, vers le couchant. * Corn. Dict.

C. 14,

Le bourg d'Aguntum eft donné par Cluvier à la Rhétie, & non pas Rhofie, comme les imprimeurs de Corneille ont mis. Pline, 7. 3, c. 24, & Ptolomée. 4. 2, le donnent à la Norique. Paul Diacre Laugob, l. 2, 13, l'appelle Caftrum, nom qui défignoit les villes du fecond ordre; & Fortunat le nomme AGUNTUS, & le fait de genre féminin. * De S. Martino, l. 4.

Per Dravum itur iter, quà fe caftelia fupinant,
Híc montana fedens in colle fuperbit Aguntus.
Il y a apparence que c'eft Inniken.

C.

AGURANDE, ville de France, dans le Berry,à quatre lieues de la Chatre, vers le midi, fur les confins de la Marche. Elle a de bonnes murailles & de bons foffés: la riviere de Creufe paffe au-deffous : elle faifoit autrefois partie de la terre Déoloife & de la ba onnie de Châteauroux, dont les barons en faifoi.nt foi & hommage au roi par même acte & même aveu que de la baronnie de Châteauroux, excepté d'une rue d'Agurande, appellée Agurandette, mouvante du comté de la Marche, & qui eft encore aujourd'hui du reffort du préfidial de Guéret. * Corn. Dict. Piganioi de la Force, Descr. de la France, t. 6, p. 45.

AGURIUM ou AGYRIUM, ou ARGYRIUM, ancienne ville de Sicile, affez près de la rive droite du fleuve Symæthus; c'eft aujourd'hui SAINT PHILIPPE D'ARGYRONE. Diodore le Sicilien, qui la nomme Argyrium, dit que c'étoit fon lieu natal. Cluvier vouloit qu'on retranchât I'r de la premiere fyllabe. Holftenius s'y oppofe, fe fonTome I. Oij

dant fur ce qu'elle eft auffi dans le nom moderne. * Cel- Gezirat al Arab, c'eft-à-dire l'ifle ou la presqu'ile des lar. Geog. Ant. 1. 2, c. 12.

AGUSTIUS. Voyez l'AGOUT. AGUSTINI, château de l'ifle de Candie, à l'occident méridional de Caftel Mirabel, & à l'occident feptentrional de Caftel di Gira Petra. Quelques-uns croyent qu'il eft fur les ruines de l'ancienne LYCTUS.

AGWANA, royaume d'Afrique, fur la côte d'Or. Il a au levant Fantin & Sanquai, au midi Aquemboe & Abonoe, & au couchant le grand Acara. C'eft un pays maritime, appellé autrement le pays de Jean Concomo, nom d'un de fes princes, qui étoit grand capitaine. Il y a plufieurs villages & montagnes fur la côte, favoir le Ruigehoek ou cap Velu, où il y a une habitation de pêcheurs; Sordelbay ou la baie du Grenier; Duywelsberh, ou la montagne du Diable, grande montagne tout contre le rivage; le Nouveau Biamba; le Vieux Abramboe; le Grand Bercu, qui eft le principal village, fitué fur une montagne, à fix lieues d'Acara, puis Jaco,Coxbrood ou Pain de Cuifinier, montagne à une grande lieue d'Acara, vers le couchant & le petit Bercu, qui eft baigné par une petite riviere. De Cormentin à Duywelsberg, la côte va de l'eft au fud pendant neuf lieues; pourfuivant jusqu'à Bercu, jusqu'à Coxbrood, pendant fept autres lieues elle va de l'est au nord-eft. Le pays qui eft autour de cette montagne eft bas, & plante de petits arbres; mais à mesure qu'on s'éloigne du rivage, le terrein s'éleve & devient montueux : quand on a paffé ces arbres, on trouve que la côte eft féche & aride. Voyez BERCU. Dapper, Afrique, p. 286.

*

AGUYAR (Ste Marie de) Abbaye d'hommes, ordre de Cîteaux, en Portugal, dans la province de Beyra, au diocèfe de Lamego. Elle fut fondée l'an 1174.

1. AGUZ, ville d'Afrique, aujourd'hui détruite : elle étoit au royaume de Maroc, dans la province de Duquela, fur le bord d'une riviere de fon même nom : on Y voit encore les ruines d'un château, que l'on appelloit auffi Aguz. Le territoire en eft fort grand & fort étendu, & peuplé de Bérebéres d'Uled Chedma. * Marmol, t. 2, 1. 3, c. 59.

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2. AGUZ, riviere d'Afrique : elle paffe auprès de Téculet, au royaume de Maroc, & entre dans la mer près du château d'Aguz: fes bords font pleins de jardins & de vergers où il y a force noix, figues, pêches & gros raifins de treille, qui ont la peau fort déliée, & qui font de très-bon goût. Il eft vraisemblable que cette riviere donnoit le nom au château & à la ville. * Marmol, t. 2, 1. 3, c. 6.

AGYLLA, ancienne ville d'Italie, dans le pays des Cérites, fur le bord occidental de la riviere Ceretanus, felon Strabon, 1.5, p. 220. On la nomma aufli Cære, & c'est d'elle que la riviere prenoit le nom que lui donnoient les Latins. Le nom d'Agylla lui fut donné par les Pélages fes fondateurs. Virgile, Æneid. v. 652 & 8, Eneid. v. 478, la nomme Agyllina urbs.

Ducit Agyllinâ nequicquam ex urbe fecutos
Mille viros.

Haud procul hinc faxo colitur fundata vetufto
Urbis Agillina fedes.

Cette ville étoit déja déchue de fon ancienne fplendeur du tems de Strabon. Elle n'eft plus, dit-il, qu'un refte d'elle-même. Auprès de cette ville étoient des eaux minérales, que les Romains fréquentoient pour rétablir leur fanté. Elle conferve encore le nom de CARE dans celui de CERVETERE, qui veut dire l'ancienne Céré. AGYRIUM. Voyez AGURIUM.

AHA, mot dont fe fervent les Danois pour fignifier un fleuve ou une riviere. * Hermenides, Dan. Norv. &c. Descr. p. 110.

AHASA, ville de l'Arabie heureufe: elle eft fituée dans la province de Baharein, à deux journées de Chatif, qui eft fur le golfe Perfique, & à quatre ou environ de celle d'Iemamah. Elle eft dans le fecond climat à 83 deg. 30' de longitude, & à 24 deg. de latitude. Son terroir eft fort bon, & produit d'excellentes dattes. Abdal Mohal dit dans fa géographie perfienne, que toutes les fontaines de cette ville font chaudes ; & Naffi-Eddin la met dans une idle; ce qu'on peut entendre, ou d'une ifle du golfe Perfique, ou de l'Arabie entiere, qui eft appellée

Arabes.* D'Herbelot, Bibl. Orient. Abulfeda, dans fa description générale de l'Arabie, de la traduction de la hoque, pag. 328, fournit de quor rectifier cet article. Voici ce qu'il dit de cette ville, qu'il nomme АHSA. Ahfa eft une ville où croiffent quantité de palmiers, & où il y a des eaux courantes avec quelques fontaines chaudes : elle eft dans le défert, à l'orient de Katif, tirant un peu vers le midi, & à deux ftations de cette ville. Les palmiers environnent Ahfa, & forment un grand & spacieux circuit, qui rend ce lieu toutà-fait femblable à celui de Gouta, fi renommé auprès de Damas. ALHASA eft le plurier d'AHSA, nom qui fignifie proprement un fable, où l'eau entre & pénétre jusqu'à la terre ferme, où elle s'arrête : les Arabes fouiffent dans ce fable, & en tirent de l'eau. Alahafa avec l'article fait connoître qu'on entend parler de celle d'Arabie, qui appartient à la tribu de Saad dans Hagr, car l'autre eft le palais des Carmathes de Barrhine; fi bien que Ahja, de la tribu de Saad, eft fort différente de celle de Barrhine. Celle dont nous parlons ici n'a point de murailles, & eft éloignée d'Yamamah de quatre journées. On voit par ce paffage d'Abulfeda, qu'il y avoit deux villes de même nom, & d'Herbelot les a confondues, au lieu que l'écrivain Arabe les diftingue expresfément. Il met la ville d'Ahfa à 73 d. 30' de longit. & à 12 de latitude. La pofition de d'Herbelot eft la même que celle de Naffir-Eddin.

AHAUSEN, petite ville de Suéde. Ce font les Allemands qui prononcent & écrivent ainfi ce nom, car les Suédois & les cartes de diverfes nations nomment ce lieu АнUS. Voyez ce mot.

AHCAF, contrée de l'Arabie : elle s'étend depuis Adramont jusqu'en Oman : toutes fes campagnes font couvertes de petites collines de fable mouvant. Quand les vents méridionaux foufflent en ce pays-là, ils y excitent des tempêtes fi furieuses, que fouvent des caravanes entieres en font renverfées, & y demeurent enfevelies.* d'Hertelot, Bibl. Orient.

AHESCOA, vallée de la baffe Navarre : elle eft dans le voisinage de celle de Roncal, & donna beaucoup de peine aux Espagnols dans leurs conquêtes, de même que les autres vallées, à caufe de l'âpreté de ce pays montueux & rude. * Corn. Dict. Davity, Navarre.

AHLEN ou AWLEN, en latin Alena, petite ville d'Allemagne, dans la Suabe. Zeyler, Suevia Topog. p. 3 écrit ALEN fans aspiration, & en latin Ala ou Ola; il ajoute que quelques-uns la nomment Aulen. C'est, ditil, une ancienne ville de la Rhetie, fur le Kocher, dans laquelle riviere on pêchoit beaucoup d'anguilles, nommees Ahien par les Allemands: d'autres dérivent ce nom du mot Aula, cour; parce que Fréderic Barberouffe a eu fa cour à l'endroit où l'on voit aujourd'hui les mines & les carrieres. On prétend qu'au lieu où eft aujourd'hui la ville, il y avoit un lac fort large, qui s'étendoit jusqu'à Alfingen, village fitué au midi d'Ahlen; de forte qu'on étoit obligé en quelques endroits de paffer fur des clayes delà vient qu'au-deffus de la ville il y a un lieu qui s'appelle encore Zun Hurten, c'eft-à-dire aux clayes. Ce territoire a appartenu vers l'an 1350, à la couronne de Bohême, & étoit gouverné par le comte d'Oettingen, duquel cette ville paffa au comte Evrard de Wirtemberg pour vingt mille guldes; mais l'empereur Charles IV l'ayant affiégée & prife en 1360, l'annexa à l'Empire. Quoiqu'on n'y compte plus qu'environ trente familles, elle ne laiffe pas de conferver encore aujourd'hui fes priviléges. Corn. Dict.

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AHMOLA, bourg du royaume de Suéde, dans la Daalie, fur le bord du Wener, à l'occident feptentrional de ce lac. De l'ifle écrit AMOL.

AHRENSBOECK, château dans le duché de Holstein, fur la route ordinaire de Lubec à Kiel. C'étoit anciennement un monaftere, fondé en 1398 par Nicolas, comte de Holftein, qui le donna à des religieufes. Les revenus en furent augmentés par Alberg Rodenborg, chanoine de Lubec, & quelques autres habitans de cette ville. L'an 1402, Gerard, duc de Sleswig, changea ce monaftere en une chartreufe, & le duc Joachim Ernest y fit bâtir un magnifique château. * Hermenides, Danix, Norr, &c.

Le Bailliage ou la préfecture d'AHRENSBOECK ren

ferme fept paroiffes ou départemens, qui comprennent plufieurs villages ou hameaux. Les fept paroiffes font Ahrensboeck, Gniflow, Kurow, Zarpen, Reinfelde, Suffelen, & Wehfenberg. De Witt, dans fa carte du Holstein, met Wehfenberg hors des limites de cette préfecture.

AHU,ville de France,dans le Bourbonnois; elle eft fituée fur une riviere, à 2 lieues d'Ahuffon. * Corneille, Dict.

Corneille nous donne cette ville fur la foi d'un atlas qu'il ne nomine point. Elle eft inconnue à l'auteur du dénombrement de la France, qui néanmoins entre dans lè détail des moindres villages.

1. AHUAS, ville de Perfe, dans le Chufiftan, Khu reftan ou le Khufistan, qui eft l'ancienne Sufiane: elle eft confidérable par fa grandeur & par celle de fon territoire, qui fait une petite province de fon même nom. On lui donne communément 85 d. de longitude, & 31 de latitude feptentrionale. Cette ville eft à jo lieues per fiennes de celle de Valleth, fur le Tigre, & à So d'Ispahan. D'Herbelot, Bibl. Orient.

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2. AHUAS, contrée de Perfe, dans le Chufiftan: elle fe trouve tout-à-fait dans le troifiéme climat. Outre la ville d'Ahuas, qui en est la principale, & dont elle porté le nom, on y trouve les villes de Toltar, Carcoub, Daourac, Asker-Mokrem, & Rama-Hormoz. * D'Her belot, Bibl. Orient.

AHUN, ville de France, dans la haute Marche, fut la Creufe, à trois petites lieues & demie d'Aubuffon, à deux & demie, & aut fud-est de Guéret, & à douze de Limoges. On la nomme en latin Agedunum. Il y a jurisdiction royale, & elle eft comptée fur le pied de 185 feux. * Dénombr. du royaume de France, t. 1, p. 290. Quelques géographes veulent qu'Ahun foit l'an cienne Acitodunum que d'autres placent à Feltin, sur la même riviere. Long. 19, 15, latit. 495 4956. Mouftier d'AHUN, c'eft-à-dire le monaftére d'Ahuns abbaye de l'ordre de S. Benoît, diocèfe de Limoges, dans la haute Marche, & dans la ville d'Ahun. S. Sylvain, qui endura le martyre pendant la perfécution des Vandales, y eft révéré. * Davity, la Marche.

AHUNDRIA. C'est ainfi que Jean Ifaac Pontanus, Rer. Dan. Hift. & Resp. Suec. nomme une contrée de Suéde que d'autres nomment ATTUNDIA ou OTTUNDIA, ainfi appellée, parce qu'elle contient huit préfectures: elle eft entré Stockholm, Upfal & la mer. Voyez

ÁTTUND.

1. AHUS, ville d'Allemagne, dans l'évêché de Muns ter, fur la Regge, & chef d'une feigneurie de grande étendue. * Corn. Dict.

2. AHUS, ville maritime de Suéde, à la pointe méri dionale de la Bleckingie, aux confins de la Schone, de laquelle elle eft féparée par une baie que forme la mer à l'embouchure de la riviere de Hella, qui descend de Chriftienftadt. Elle eft petite, mais forte par fa fituation, & a un bon port. Elle étoit ci-devant aux Danois, mais depuis l'an 1658, la couronne de Suéde s'en eft reffaifie. Elle eft fituée par les 32 d. 14' de longit. & par les 55 d. 54' de latitude."

que

AHUSA, nom latin d'Aнus, ville de Suéde.

1. AIA, petite riviere d'Italie: elle coule dans l'état Eccléfiaftique, & mêle fes caux à celles du Tibre, proche du château, nommé Monte Rotondo. Cette riviere, les Romains nommoient ALLIA, coule vers le nordoueft, baignoit les murs de la colonie de Nomentum, & traversoit la voie Nomentane & la voie Salaria; fon confluent avec le Tibre eft dix-neuf milles au-deffus de Rome. Elle eft fameufe par la défaite de trois cents Fabiens, tous d'une même race, qui périrent fur fes bords dans la bataille qu'ils donnerent feuls contre les Véiens, l'an de Rome 277, quatre-vingt-fept ans après que les Romains eurent été défaits fur les bords du même fleuve par les Gaulois Sénonois, qui avoient Brennus pour chef. *De l'Ife, Atlas. Corn, Dict.

2. AIA, autre petite riviere d'Italie, dans l'état de l'Eglife, où elle fe décharge auffi dans le Tibre, proche du bourg de Magliano. Les Romains l'ont connue fous le nom de HIMELLA.

Quoique Corneille nomme également ces deux rivières, le P. Briet, Parall. 2 part. l. 5, p. 611, nomme la premiere CAMINATO ou Rio Di Mosso. Il réferve le nom d'Aia ou LAIA à la feconde. Baudrand, édit. 1705, nomme AIA la premiere, c'eft-à-dire celle que les Ro

mains nommoient Allia

ALABIRE ou AYABIRE. De l'Ifle, carte du Pérou, écrit AYAVIRI, bourgade de l'Amérique méridionale dans le Pérou, au midi de Cusco, & à environ trentecinq lieues, fur une riviere dont la fource n'eft pas éloignée du cours de l'Apurima, & de laquelle l'embouchure eft dans le lac de Titicaca, d'où cette ville est éloignée de dix lieues. Long. 307, 30, latit. 14, 35.

AJAJOUNI ou AJAJUNI, nóm que les Turcs donnent aujourd'hui à une ville de la Natolie, dans la pro vince d'Aidinelli, qui eft la Carie des anciens. Ce nom eft corrompu d'Agios Joannes, qui fignifie S. Jean; les Grecs l'ont nommée ainfi, perfuadés que S. Jean y a eté enterré, & ils en montrent encore aujourd'hui le fépulchre. Les mêmes Grecs, outre ce premier nom, lui don.. nent celui d'Agios Theologos, parce que S. Jean eft auffi appellé le Théologien. Les Turcs, en le corrompant l'appellent Aia Sulug. Cette ville eft connue dans nos cartes modernes fous le nom d'Hagia, (ce que Baudrand n'approuve pas.) Ce dernier ajoute qu'elle eft en fort mauvais état, & à demi ruinée, depuis qu'elle appartient aux Turcs, comme la plupart de celles de ce pays-là.

AJALLE, village maritime de l'Ifle de Ceylan, fur la côte méridionale, au pays de Maturé, à l'occident, & à deux lieues marines de Tangale.

AIAN où AYAN, pays maritime d'Afrique; on dit communément LA COTE D'AIAN. Ce pays eft borné au levant par l'Océan, à l'ouest par les montagnes où le Quilmanci a fa fource, au midi par cette riviere, & il a au nord les royaumes de Paté, de Chelicie, l'Ampuse, l'Abiffinie & le détroit de la Mecque au nord. Les habitans de cette côte font blancs, & ont les cheveux plats & abbatus; mais plus loin de la mer, il y a des Négres qui fe mêlent avec une espéce d'Arabes, appellés Bedouins, & font des mulatres. Les rois d'Ajan font fouvent en guerre avec l'empereur des Abiflins; & autant de prifonniers qu'ils peuvent faire, ils les vendent aux marchands de Cambaye, d'Aden, & des autres quartiers de l'Arabie qui viennent trafiquer dans leurs havres, où ils apportent des draps de couleur, des grains de verre, des raifins, des dattes, & autres chofes qu'ils échangent pour de l'or, de l'yvoire & des esclaves. Ils font bons Mufulmans, à l'exception des Bedouins, qui font de la fecte des Emofaïdes. On trouve fur cette côte d'Ajan la république de Brava, les royaumes de Magadoxa, (Magadoxo) d'Adéa, d'Adel, & quelques autres plus avant dans le pays.

La côte d'Ajan eft proprement un nom général que l'on donne aux pays maritimes de l'Afrique, depuis la ligne équinoxiale où finit le Zanguebar, jusqu'au détroit de Bal-el-Mandel. Une partie confidérable eft nommée la Côte Déferte. Les mémoires fur lesquels cet article a été dreffé font anciens; car les habitans de cette côte, & les états qui dépendent de l'empereur d'Abiffinie, ne font plus limitrophes depuis longtems, il y a les Galles entre deux. J'ai déja averti ailleurs que le royaume d'Adea eft l'effet d'un nom mal lû & mal com

pris.

AIAN-GHIOL, étang ou marais de la Natolie. Les anciens le nommoient IBANE Ou IVANE. Il cft affez près des ponts qui font fur le fleuve Sangarius. Les Turcs lui donnent aujourd'hui ce nom auffi-bien que celui d'Aiban, à caufe de la clarté de fes eaux, qui fe trouvent rarement dans un marais. * D'Herbelot, Bibl. Orient.

Je ne trouve dans les anciens aucun lieu nommé Ibane, fi ce n'eft Iban, métropole de la Baaspracanie, dont Curopalate & Cédrene font mention, & que Léunclavius dit être aujourd'hui nommé Wan. En ce cas c'est ce même lac que Strabon appelle Mantianus Lacus.

AJAS, ville de l'Arabie heureuse, à une journée d'Aden: elle eft entre deux collines, au milieu desquelles eft une belle vallée, où on tient le marché. Thevet l'appelle Hegiaz, & il en fait un royaume, auquel il met la ville de Babberich. * Corn. Dict. Davity, Arabie.

Ajas eft inconnu aux géographes que j'ai confultés comme Ptolomée, Abulfeda, El-Edrifi, Naffir-Eddin, & autres qui ont parlé plus amplement de l'Arabie heureuse. Hégiaz n'eft pas un royaume feulement, mais une des cinq parties de l'Arabie; & celle où font les villes de Médine & de la Mecque. Le pays d'Hégiaz n'appartient point à l'Arabie heureufe, mais à l'Arabie déferte.

AIASALOUC, nom moderne que les Turcs donnent à la ville d'Ephéfe. Voyez EPHESE. On a déja remarqué à l'article AIAJOUNI, que les Turcs appellent ainfi faint Jean qui a donné fes principaux foins à léglife d Ephefe, dont il est reconnu pour avoir été l'apôtre.* Baudr. édit.

1705.

ALASITA. Vincent le Blanc, Voyage, 2 part. c. 9, place une ville de ce nom en Afrique, fur le bord du Heuve Cuama vers le Monomotapa. Il dir qu'elle eft affez agréable, mais mal bâtie, & la met à 24 deg. de la ligne. Cette pofition eft fauffe; car le fleuve Cuama, autant qu'il eft connu jusqu'à préfent, n'avance pas jusqu'au 19e d. de latit. méridionale.

1. AJAZZO, ville de la Natolie. Voyez LAJAZZO, c'eft l'Iffus des anciens. Voyez aufli ce mot.

2. AJAZZO. Voyez ADIAZZO.

AIB, bourg d'Allemagne, en la Franconie, dans l'évêché de Wirtzbourg. Corneille en fait une ville fur le Mein, ce qui n'eft pas exact. Ce lieu que Sanfon, dans fon Atlas nomme AUB, & Zeyler AAB, eft au midi, à trois quarts d'heure de chemin de Réigelsberg, fur les confins du margraviat d'Anspach & fur la rive méridionale du Golach, riviere qui fe mêle avec la Tauber à Biberach, un peu au-deffus de Rotting. * Francon. To

pog. p. 74.

AICH, ou plutôt AICHA. Quelques uns écrivent AICHAC, petite ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, fur le Par, dans le département de Munich. Après qu'Otton de Witelspach eut affalliné l'empereur Philippe à Bamberg l'an 1208, fon coufin le duc Louis de Baviere rafa la fortereffe de Witelspach, & bâtit une églife en la place, qu'il donna à l'ordre teutonique, & le refte des matériaux du château démoli fervit à bâtir la petite ville d'Aicha, fur le Par, entre Schrobenhaufen & Fridberg. Longit. 28, 50, latit. 48, 29. Ce même duc fonda dans la fuite, dans la même villé une maifon de cet ordre, & l'an 1350, Plumenthal & Aicha, deux différentes maifons & commanderies de cet ordre, étoient fous un même commandeur. Cette ville a bien fouffert de la longue guerre d'Allemagne, principalement en 1634 au mois de Juin que les Suédois y firent main baffe fur les habitans, & faccagerent la ville; après ces ravages, un incendie imprevu mit la ville en cendres. Elle a un territoire affez étendu, dans lequel fe trouvent quatre bourgs, deux monaftères, fept chateaux, huit terres feigneuriales, & plufieurs villages. * Bavar. Topog. p. 8. AICHSTAT, AICHSTET, EICHSTAIT OU AICHSTAIT, en latin Aichftadium, Aichoftadium ou Driopolis, Baudrand fournit les noms latins Aiftadium & Quercopolis. Cette ville eft fur le territoire de la Bavière ou du Nordgaw, mais elle a été depuis attachée au cercle de Franconic. Long. 28, 45 latit. 48 d. 52. C'eft depuis longtems le fiége d'un évêché, & la capitale d'un petit état qui porte fon nom. Les auteurs varient fur l'étymologie, & par conféquent fur l'orthographe de ce noin. Quel ques-uns la nomment Eyftatt, du mot Ey, qui fignifie un auf, parce que, difent-ils, elle a la figure d'un œuf. On la nommée plus vraifemblablement Aichftatt du mot Aich, un chêne, parce qu'elle eft bâtie en un lieu où étoit une forêt de chênes. Car après qu'Odillon, duc de Baviere, eut donné ce terrein à faint Boniface, & qu'enfuite celui-ci l'eut cédé à faint Willibald, fils de faint Richard, qui étoit ou roi, ou prince du fang royal d'Angleterre, Willibald commença à couper des arbres, & à défricher ce lieu, autour duquel demeuroient déja quelques familles chrétiennes. Il y bâtit un monaftère de Bénédictins, où lui-même il vécut felon les regles monaftiques. Comme il arrivoit du monde de tous cô-tés pour demeurer auprès de lui, c'eft ce qui donna naisfance à la ville, qui fe forma peu à peu dans une fort agréable vallée, entre deux montagnes, ou plutôt entre des collines très-fertiles en fruits, en herbages & en légumes, au bord de la rivière d'Altmul, vers l'an 740. Gretzer qui a compofé un traité touchant les évêques d'Aichftat, dit que faint Willibald étant arrivé en ce lieu-là, fit abattre quelques chênes pour donner du jour dans la forêt; que l'on y bâtit enfuite quelques maifons, ausquelles on donna le nom d'Aichaftat. Cette ville eft à cinq milles de Donawert. Ce que l'on y trouve de plus remarquable, c'eft 1, l'églife du faint Efprit joignant le pont de pierres, fur lequel on paffe l'Altinul, & l'hôpi

que

tal qu'y fit bâtir tout auprès Jean d'Aich qui en étoit évêque. 2. L'hôpital qui eft au bord de l'Altmul, bâti de neuf par Jean III, évêque d'Aichftat, que le pape Pie II appelloit la colonne d'or de l'églife. 3. L'églife de faint Sebaftien bâtie par Bernard d'Adelman, d'Adelmansfeld, mort l'an 1513. 4. La maifon des freres, ( Das BruderHauss,) aufli élevée par le même Bernard, où l'on entretient de vieilles gens qui n'ont plus d'autre foin celui de fervir Dieu. 5. La cathédrale bâtie par faint Willibald qui la dédia fous l'invocation de Notre-Dame; mais ce qu'il fit alors ne fubfifte plus, fes fucceffeurs l'ayant agrandie, changée & renouvellée; celle qu on voit préfentement fut rebatie tout de neut par Engelhard trente-quatrième évêque; & les fuccefleurs l'ont encore embellie. L'évêque Geroch, fucceffeur de faint Willibald, avoit commence à faire faire un autel d or portatif, avec un calice d'or fin & maflif. L'evêque Jean - Conrad fit faire à Augsbourg pour cette églife en 1611, un magnifique foleil d'or, pefant vingt livres, avec 1400 perles choifies, 350 diamans, 250 rubis, fans les faphirs, les hiacinthes, les grenats, les améthyftes, les topafes & autres pierres précieufes. Ce préfent a été eftimé foixante mille guides. C'eft dans cette églife qu'eft le tombeau de S. Villibald derriere le chœur. 6. La paroiffe de Notre-Dame, dans laquelle Marquard, 40° évêque, a fondé une collégiale, avec une prévôté. 7. L'églife de la ville. 8. La paroiffe & le monaftère de fainte Walburge, où font des religieufes Bénédictines. Le fondateur eft Lévêque Otker ou Odoger, qui ayant fait transférer les reliques de fainte Walburge, fœur de faint Willibald, décédée en 776, de l'abbaye de Heydenheim, où elle étoit abbeffe, fut caufe que cette églife porte le nom de cette fainte. L'églife, fous l'autel de laquelle elle eft dépofée, eft petite & obscure. 9. Le couvent & l'églife des Dominicains, bâtie fous l'évêque Conrad II, des libéralités de Sophie, comteffe de Hisperg, & de fes freres Gebhard & Gerard. 10. L'églife & le collége des Jéfuites, bâti de neuf par lévêque Jean-Chriftophe de Wefterftetten. 11. Le féminaire de faint Willibald, élevé par l'évêque Martin de Schaumberg; c'est le premier évêque d'Allemagne qui a fait une pareille inftitution, depuis le concile de Trente. Jean-Chriftophe de Westerítetten en augmenta le revenu & l'édifice, de forte qu'il put entretenir trente étudians. 12. Les enfans trouvés & les orphelins. 13. La maifon des pauvres. 14. Le couvent des Capucins, où l'on voit une églife ronde faite fur le modèle du faint fépulchre de Jérufalem. Les habitans d'Aichftat font doux, dévots & paifibles. Ils font ou marchands, ou artifans, ou laboureurs. Les uns ont des offices auprès de l'évêque, d'autres subsistent du fervice qu'ils rendent au clergé, qui eft fort nombreux. L'évêque d'Aichftat eft chancelier de l'églife de Mayence, & le premier des fuffragans : il a lui-même fes officiers héréditaires, le comte de Caftel-Refrt, maréchal, le comte de Schaumberg, chambellan : le comte de Leonrod, maître d'hôtel; & le fieur d'Eybe, échanfon. Cet évêque eft feigneur dominant de plufieurs grands fiefs, poffedés par des princes & des comtes. Le prince de SaxeGotha eft un de fes vaffaux. Le chapitre eft compofé de feize chanoines, & de quelques domicellaires. Ils font tous preuve d'une ancienne nobleffe, fuivant les ftatuts du chapitre. Cet évêque a obtenu le pas devant celui de Spire, il eft chancelier né de l'univerfité d'ingolstadt. Sa jurisdiction temporelle s'étend fur le haut Palatinat, & fur le duché de Neubourg. La juftice eft compofée d'un confeil d'état, d'un confiftoire, d'un confeil aulique, & de la chambre des finances.* Zeyler, Francon. Top, p. 9

L'Evêché d'AICHSTAT, état fouverain en Allemagne dans le cercle de Franconie. Il eft borné par le Margraviat d'Anfpach au nord: par le Palatinat de Baviére, au levant & au midi : & par le duché de Wirtemberg au couchant. Il peut avoir quatorze lieues d'Allemagne dans fa longueur, qui eft au fud eft & nord-oueft, & cinq dans fa largeur. Les villes font Aichftat, Dunting, Freienstadt & Herenried fur l'Altmul, le comté d'Hirfchberg & la ville de Berchingen. Ces terres ont été données à l'Eglife par le comte Swiger, & cette donation a été confirmée par Gebhard, le dernier de cette maison. Le monafière d'Hafenried fut donné vers la fin du 1x fiécle, par l'empereur Arnolphe. L'empereur Frederic I a donné le bourg de Rebdorff. Conrad Pfaffenhofen qui

étoit le quarantiéme évêque, unit à fon églife les châteaux de Rapfenberg, de Gundelsheim & de Sanfée. Les châteaux de Gerdingen & de Vartberg ont été donnés par le xxxix évêque Philippe de Ratlamshaufen en Alface: les terres de Spalt, de Werdenfels & d'Abenberg, par l'évêque Reinbat de Mulenhart : le monaftère de Morsbrun, par l'évêque Marquard d'Hegeln: le château de Reicheneau, par l'évêque Henri Schenck de Rheineck: les châteaux de Dohnhaufen, de Bruneck & de Dollenstein, ont été achetés par Fréderic, comte d'Oettingen. Les armes de l'évêque font de gueule à la croffe l'argent, mife en pal. Il fait fa réfidence au château de Willibadsbourg, vulgairement Walpersburg. * Les Souverains du monde, t. 1, p. 198 & fuiv.

AIDINELLI, ou plutôt ÁIDIN - ILI, nom moderne que les Turcs donnent préfentement à une province de la Natolie, que les anciens ont connue fous celui de Carie. A la rigueur, ce ne font pas les mêmes bornes, car Aidin-ili eft plus refferrée vers le levant que l'ancienne Carie. Elle eft bornée au nord par le pays de Germian, & au midi par le Mentes-ili, à l'orient par la petite Caramanie, & à l'occident par l'Archipel. Baudrand écrit Aidindi.

AIDINZIK, ou LA PETITE AIDINE, ou felon d'autres, Aidingiux, province d'Afie, dans la Natolie. Elle eft comprife dans l'ancienne Troade. Elle s'étend autour d'Abydos, que les Turcs nomment Aidos. * D'Herbelot, Bibl. Orient.

J'ai remarqué au mot ABYDOS, que cette ancienne ville n'étoit pas au lieu où eft aujourd'hui Aidos.

AIDONE,bourgade de Sicile, avec titre de baronnie. Elle est dans la partie feptentrionale de la vallée de Noto, auprès de la fource de la Gabella, riviere, & au nord occidental de Piazza. Longit. 32, 8, latit. 37, 30. On la nomme en latin Aidunum. Mati & Corneille la nomment Aiduni. * De l'Ifle, Atlas.

AIDOS, ou AVEO, ruines d'une ville de la Natolie. Ce n'eft plus qu'un village, que quelques géographes croyent avoir fuccédé à l'ancienne Abydes, ce qui eft contesté par de très-favans hommes.

AIDUACAL, montagnes d'Afrique, dans la province de Héa, au royaume de Maroc. Elles font partie du mont Atlas, commencent vers l'océan, vers les 29 d. so' de latitude, & s'étendent vers l'orient, le long de la mer, jusqu'à Ichilunghighil, féparant la province d'Héa (ou Haha) de celle de Sus. Elles ont trois journées de chemin en largeur; car Tafethne eft à l'un des bouts, du côté du nord, & de l'océan, & Meffe eft à l'oppofite du côté du midi. Il y a fur ces montagnes des villages fort tiches. Dapper, Afrique, p. 133.

*

AIDUNUM. Voyez AIDONE.

AIELO ON AIELLO, Thyella, bourgade avec titre de duché, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, proche le torrent de Torbido. Elle appartient au prince de Maffa: c'est une feigneurie confidérable; car outre qu'il y a un château qui paffe pour une des premieres fortereffes du royaume de Naples, ce lieu joint a la Motta del Lago & autres qui en dépendent auffi, ne laiffe pas de former un territoire affez beau. Longit. 35, latitude 39, 15. * Léand. Descrip. di tute Ital. pag.

50, 211.

1. AIGLE (1) petite ville de France, dans la haute Normandie, en latin Aquila ou ad Aquilas. C'étoit autrefois un bourg qui s'appelloit le bourg de Richer. On prétend que le nom de l'Aigle lui vient de ce qu'on y trouva un nid d'aigle. Elle eft fituée au bord de la riviere de Rille, fur le penchant d'un vallon, à trois lieues des abbayes de la Trape & de S. Evroul, à fept lieues au fud-oueft de Conches, à huit au midi de Bernai, à dix au nord-est de Séez, à onze d'Evreux & à dix-neuf de Rouen. Cette ville eft environnée de murailles & de foffés, & a fix portes & trois fauxbourgs; trois paroiffes, qui font faint Martin, faint Barthelemy & faint Jean; un couvent de pénitens, un monastère de Bénédictines, & un hôpital gouverné par trois fœurs grifes. La paroiffe de faint Martin, dont la tour eft groffe & bien bâtie, & le prieuré des bénédictines font dans la ville, & les autres églifes dans les fauxbourgs. Il y a vicomté, haute juftice, grenier à fel, trois échevins, & deux capitaines de ville. Longit. 18, 20, latit. 48, 45. Le plant d'arbres qui joint le couvent des pénitens, eft un lieu de

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promenade affez ordinaire & fort agréable. Le chateau
feigneurial eft bâti à la moderne, & les appartemens en
font très - propres. Il eft accompagné de jardins, d'un
grand canal, d'un bosquet & de terraffes, & peut passer
pour une maifon complette où l'air eft fort bon avec
une belle vue dans la vallée. Les écuries, dont la façade
eft ornée d'architecture & de sculpture, font un corps de
bâtiment féparé, qui a l'apparence d'un fecond château.
Le commerce de l'Aigle confifte en grains, & l'on y fait
beaucoup de clincaillerie; elle eit connue fur - tout
par le négoce de fes épingles; enforte qu'il y a beau-
coup de marchands qui n'en font point d'autre, & qui
font très riches. Il s'y tient un grand marché tous les
mardis, & il y a quatre foires; une à la tranflation de
S. Benoît, l'autre à la Madeleine; la troitiéme de
pre-
mier vendredi de feptembre, & la quatrième à la faint
Martin d'hiver. La ville de l'Aigle fut prife de force l'an
1563, par le vicomte de Dreux, chef des P. réformés.
*Corn. Dict. Mémoires dreffés fur les lieux en 1702.

2. AIGLE (1') petite riviere de France, en latin Áru-
la. Elle a fa fource près le Mée en Beaufle, & fe va per-
dre dans le Loir, près de Montigni le Ganelon. * Figa-
niol de la Force. Desc. de la France, t. 5, p. 154. .

3. AIGLE, (le cap de l') cap de la côte de Provence.
Il est au midi occidental de la ville de la Ciotat, il est
fort haut & escarpé de toutes parts. Ce qui le rend
très-reconnoillabie, c'eft qu'il eft d'une roche rougeâtre,
dont l'extrémité de la pointe de l'eft reffemble à la tête
d'une aigle, d'où lui vient le nom moderne. Sur le plus
haut de la montagne eft une chapelle de Nôtre-Dame de
la Garde. * Portulan, de la Méditerranée, p. 69.
Bouche, dans fon hiftoire de Provence,
citée par
Baudrand, veut que le cap de l'Aigle foit le même que
le promontoire Cithariftes de Pline. Sur quoi je reinar-
que premierement que Pline, l. 3, c. 4, ne parle ni de
Cithariftes ni d'autre promontoire de ce nom; mais bien
du promontoire Zao & d'un port de mer nominé Ci-
tharifta; c'eft Ptolomée qui nomme un cap Citharifstos:
le P. Hardouin l'explique par le cap Sifiat ou de Cer-
chiech, & fon explication eft très-jufte, fi le port Citha-
rifta eft aujourd'hui le port faint George ou le port de
Toulon, comme il le prétend. En fecond lieu, que
Maty, fuivi par Corneille, altére ce nom en écrivant
Cathariftes au lieu de Cathariftos, s'il s'agit du promon-
toire; ou Catharifta, s'il s'agit du port de mer.

4. AIGLE, bourg de Suiffe, dans le canton de Berne,
à un mille & demi du lac de Genève, à trois & demi de
S. Maurice. Il eft fur une petite riviere qui fe décharge
dans le Rhône. Les Allemands le nomment ALEN ou
ÆLEN. Le nom latin eft AQUILEIA, felon quelques-uns.
Ce nom lui vient du féjour qu'y firent les légions ro-
maines. Sur la hauteur eft le château du gouverneur,
avec une belle tour de marbre que l'on découvre de fort
loin, & au-deffous du château eit le lieu nominé la Cha-
pelle. C'eft-là qu'eft l'églife paroiiliale & la maifon dụ
miniftre; plus bas eft le bourg avec un petit temple. De
cette paroiffe dépendent plufieurs villages, entr'autres
Leyfin & Yvorna ou Yvorn: (on croit que le dernier
tire ce nom de ce que la cavalerie romaine y a hiverné. )
Noville, Choffel, où l'on paffe le Rhône en bateau, &
Roche, où l'on cuit le fel. Le bourg d'Aigle eft beau &
grand, & fitué dans l'endroit où la vallée s'élargit con-
fidérablement, & dans un fertile pays de vignes, de
champs & de prés. Le bailli d'Aigle eft appellé gouver-
neur.* Zeyler, Topog. Helvet, pag. 25. Délices de la
Suiffe, t. 1, p. 177. Plantin, Desc. du Canton de Berne.

Le Gouvernement d'AIGLE, contrée de la Suiffe, dans le canton de Berne. Il eft compté pour pays Allemand, par rapport à la police & aux loix, parce que c'est une ancienne conquête des Bernois; mais tout le peuple y parle la langue Romande, qui eft une espèce de Savoyard. Il appartenoit anciennement à la maifon de Savoye; mais l'an 1475, lorsque le duc de Bourgogne fit la guerre aux Suiffes, la ducheffe régente de Savoye s'étant mife contre eux dans le parti du duc, les Bernois lui prirent le pays de Vaud & le gouvernement d'Aigle, & après la guerre, par un traité, ils lui rendirent le pays de Vaud, mais ils garderent le gouvernement d'Aigle à la priere des habitans; c'est pourquoi il n'est pas compté pour pays de Vaud. Ce gouvernement confifte en montagnes & en vallées, dont la principale eft celle d'Aigle

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