Images de page
PDF
ePub
[blocks in formation]

Les abbés de S. Maurice y avoient une espéce de feigneurie fans être les maîtres. Ils y ont encore de bons revenus, dont ils jouiffent toujours nonobftant le changement de la religion.

Le Mandement d'AIGLE comprend, avec le bourg de ce nom, quelques villages voifins que j'ai nommés la plûpart en parlant du bourg. * Longuerue, Descr. de la France, 2 part. p. 262.

5. AIGLE, village d'Allemagne, dans le diocèfe de Trèves. Les Latins l'ont nommé ad Aquilas. Ortelius dit que le nom vulgaire eft IGLE, & Baudrand dit que les Allemands le nomment Eygell, & les François l'ArGLE. Le P. Browerus, Antiq.& Annal. Trevir. t. 1, p. 42, appelle ce lieu Aquila Pagus, & écrit le nom Allemand EIGEL, qui fe prononce comme Aigte. Il croit que le nom d'Aigle, Egle ou Eigel a été donné à ce lieu, à caufe du maufolée des Secundins que l'on y voit, & au fommet duquel il y a une aigle. Ce monument a foixante douze pieds de haut, feize de largeur du côté du midi & du nord, & treize du côté d'orient & d'occident. Ce lieu qui étoit autrefois aux portes de l'ancienne ville de Tréves, eft préfentement à deux milles, fur le bord occidental de la Mofelle.

AIGNAN-LE-FEUGET, bourg de France, dans le bas Armagnac, près de la fource du Midou. De l'Ifle, dans fon atlas, écrit ce nom Agnan fans i, & Corneille dit qu'Aignan eft une ville fur la riviere de Larios, & qu'elle dépend de la ville de Nogaro; ce qui n'eft pas exact, fur-tout pour le nom de la riviere.

AIGRE, (1) riviere de France: elle coule dans le comté de Dunois, & naît fous l'étang de Verde. * Corn.

[blocks in formation]

AIGUE, riviere qui a fa fource dans les montagnes du Dauphiné, & fon embouchure dans le Rhône, dans la principauté d'Orange. Voyez. EYGUES.

1. AIGUEBELLE, Aqua pulchra, bourgade de France, dans le Dauphiné. Elle eft dans le Valentinois, fur la petite riviere de Berre, à deux lieues de la ville de Saint Paul-trois-Châteaux. Elle n'eft confidérable que par une abbaye de l'ordre de Cîteaux, la feule qu'il y ait dans ce diocèfe, fondée l'an 1137. * Baudrand, éd. 1705. Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 3, p. 250.

2. AIGUEBELLE, bourgade de Savoye, dans la Savoye propre, & fur la riviere d'Arc, aux confins de la Maurienne, & au pied d'une montagne, à cinq lieues à l'orient de Chambery, & à trois de Montmélian fur le chemin de S. Jean de Maurienne. Longit. 23, 55, latit. 45, 32. Il y avoit auprès fur un rocher le Fort de Charbonniere, qui a été rafé. * Baudrand, éd. 1705.

AIGUEBELLETTE, village de Savoye, avec un petit lac, entre Chambery au levant & le Pont-Beauvoifin au couchant, fur le grand chemin, à deux lieues des frontieres du Dauphiné, & au bas d'une montagne fort rude, l'on appelle fouvent LE MONT D'AIGUE BELLETTE, & qui fe dit mieux LE MONT DU CHAt.

que

AIGUE-PERSE, en latin Aqua fparfa, petite ville de France en Auvergne, dans le duché de Montpenfier, dont elle eft le chef-lieu, à trois lieues de Riom vers le nord. Ce n'eft proprement qu'une longue rue. Il y a deux églifes collégiales, favoir la fainte Chapelle, fondée en 1475, & dont le chapitre n'a d'autre dignité que la tréforerie; l'églife paroiffiale où il y a un chapitre, dont la feule dignité eft la cure. On voit dans une de ces églifes un tableau de S. Sébastien qui eft un chef-d'œuvre de peinture. Long. 20, 46, latit. 45, so. Le célébre Michel

de l'Hôpital, chancelier de France, étoit né dans cette ville, & Mrs de Marillac en font originaires.

A trois ou quatre cens pas d'Aigue-Perfe, il y a une fontaine dont les eaux fuffoquent les animaux qui en boivent, felon les gens du pays, & les oifeaux qui en goutent meurent un moment après. Elle a encore cela de furprenant qu'elle bout & fait du bruit comme l'eau qu'on jette fur de la chaux, & cependant, quoique fes bouillons foient grands & impétueux, elle eit froide au toucher. Elle eft fans faveur, du moins fort fenfible. * Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 5, p. 313 322 & 344.

Jouvin de Rochefort, dans fes voyages, dit que l'églife collégiale de Notre-Dame, qui eft la plus grande de toute la ville, occupe le milieu de la grande rue. Il y a, dit-il, devant fon portail une haute tour en forme de beffroi, où eft l'horloge devant une fontaine, dont la couleur de l'eau-perfe a donné le nom à cette ville. De Valois propofe auffi cette étymologie; après avoir dit qu'Aqua parfa eft AIGUE-PERSE, & qu'on devroit dire Aigue-Eperfe, c'est-à-dire Aigue-Esparfe; car, ajoutet'il, Aigueperfe fignifie une eau verte, d'un vert de poreau; il ajoute qu'Aigueperce, comme quelques-uns aiment mieux écrire, fignifie eau perçante.

AIGUES-CAUDES, fource d'eau vive, dans le Béarn; c'est une fontaine fort renommée qu'on trouve dans la montagne d'Offau. Ses eaux font fort falutaires pour la guérifon de diverfes maladies, & ont de l'alun mêlé avec du fouffre & du nitre. Elles font bonnes principalement pour les maux de tête & d'eftomac. * Corn. Dict. Davity, Béarn. Piganiol de la Force, Desc. de la France,

t. 4, p. 113.

AIGUES-MORTES, petite ville de France, dans le bas Languedoc, au diocèle de Nismes, à deux lieues du Rhône & de l'étang de Péraut, fur le canal de Bourgidou, proche des étangs de S. Laurent, du Roi & de la Ville, à une lieue de celui de Mauguio, au levant, en allant vers le fort de Pécais, dont elle eft à pareille dis→ tance; à une lieue aufìì de la mer & à cinq de Montpellier. Ćenalis la nomme Aqua Mariana. Ce n'étoit qu'un village avec un port de mer du tems de S. Louis, qui acquit ce village par échange en 1248 de l'abbaye de Pfal modie à qui il appartenoit. Il y fit bâtir une ville, la tour de Conftance pour fervir de phare aux vaiffeaux, & fit nettoyer le port qni avoit été comblé par les fables. Longit. 22, 54, latit. 43, 34. Ce fut là que ce faint roi s'embarqua pour l'Afrique en 1248 & 1269. Depuis fon regne la mer s'eft retirée d'une bonne lieue; & l'air y étant mauvais à caufe des marais, elle eft devenue presque déferte. Aigues-Mortes fignifie eaux dormantes. Baud, éd. 1705. Piganiol de la Force, t. 4, p. 106. On voit par cet article que cette ville n'eft pas auffi ancienne que le prétend André du Chêne dans fes antiquités des villes & châteaux de France, où il dir que » cette ville fut premiérement là bâtie & peuplée de cie » toyens Romains par Marius, qui faifoit la guerre en » Provence; & appellée de fon nom Foffa Mariane » parce qu'il y avoit fait foffoyer & retrancher fon camp, " & pour la commodité des vivres, rendu ce canal » d'ailleurs tout plein de limon & de boue, capable de » porter bateaux. «<

[ocr errors]

AIGUES-VIVES ou AIGUE-VIVE, S. Maria de AquaViva, abbaye de France en Touraine. Ce font des chanoines réguliers de S. Auguftin & de la congrégation de fainte Geneviève. Elle fut fondée à une lieue de Montrichard, l'an 1147, par Garlet de Montrichard & Payenne fa femme, qui donnerent les bois & les eaux vives qu'ils avoient auprès de Belvau. Maty, Dial. Géog. y joint un village, & Corneille en fait un bourg. Ce dernier ajoute que fainte Marthe (Gallia Chriftiana) la met dans la paroiffe de Faverolles, proche du prieuré de Belvaux, du même ordre; ce qui eft caufe, dit l'auteur cité, qu'on la nomme tantôt l'abbaye de Belleveaux & tantôt d'Aigue-vive.

1. AIGUILLE, (I') montagne de France, dans le haut Dauphiné. Elle eft à deux lieues de Die & à fix de Grenoble, en latin Mons inacceffus. Elle paffe pour la feconde merveille du Dauphiné. On l'appelle aufli LA MONTAGNE INACCESSIBLE; c'est une pyramide renversée extrêmement haute. Du tems de Charles VIII, Antoine de Ville, fieur de Dom-Julien & de Beaupré, capitaine

de

de Montelimart, entreprit, par ordre du roi, d'escala-
der cette montagne. Il choifit pour cela l'endroit le
moins rapide, & prit avec lui quelques perfonnes parmi
lesquelles étoit Raimond Tub, échelleur du roi, lequel
lui fut d'un grand fecours; car avant que de parvenir au
fommet il fallut monter par des échelles pendant demi
lieue,fans compter une lieue entiere où ils ne s'en fervirent
point. Enfin ils trouverent une plaine d'un quart de lieue
de long, fur quatre cens pas de large, & virent un trou-
peau de chamois qui paiffoient dans une prairie fort
riante. Ils y demeurerent fix jours, pendant lesquels on
y dit plufieurs fois la meffe, & on y planta trois croix
qu'on n'y voit plus depuis longtems. Maty dit aufli que
cette montagne ou plutôt ce rocher eft en forme d'une
pyramide renversée, plus large vers le fommet que vers
le pied. Cependant Baudrand, édit. 1705, qui déclare
l'avoir vue, dit qu'elle n'eft pas plus étendue en haut que
par le bas. Maty ajoute que c'eft une fort petite mer-
veille. Il feroit fans doute difficile, dit-il, de grimper
jusques au fommet de ce roc; mais il eft fi peu de chofe
qu'il y a bien de l'apparence que jamais perfonne n'a eu
envie d'y monter, & que tout ce qu'on en dit eft
fabuleux. Il dit encore que ce rocher eft médiocre-
ment haut; un peu plus d'uniformité entre les descrip-
teurs leur fiéroit bien. Voyez MONTAGNE INACCESSIBLE.
*Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 3, p. 240.
2. AIGUILLE, (I') ifle d'Afrique, dans l'océan d'E-
thiopie, au nord de Madagascar, & à l'eft de Quiloa.
Ceftla même que celle que les Portugais nomment AGU-
LHA. Elle eft peu connue.

3. AIGUILLES (LE BANC DES), banc de fable que l'on trouve à la pointe la plus méridionale de l'Afrique; il s'étend depuis Capo Fallo, jusqu'au cap Patron le fong des côtes. Sa plus grande largeur qui eft vers le cap des Aiguilles, d'où il tire fon nom, eft d'environ 46 lieues marines. Et il court le long de la côte, en fe rétrécisfant peu-à-peu vers le nord-eft, excepté vers le 35 deg. de latitude auftrale, qu'il reprend fa largeur pour aller fe terminer au cap Patron. Les vaideaux qui viennent des Indes, & qui veulent naviger fùrement, viennent le reconnoître pour rectifier leur eftime. Il s'étend vers l'eft depuis le cap des Aiguilles jusqu'à cent lieues, & peutêtre encore davantage le long des côtes. On trouve fur les cors de ce banc, c'eft-à-dire fur les pointes les plus avancées, cent vingt-cinq & cent trente braffes d'eau. * Le P. Tachard, 2 Voy. de Siam, l. 7, p. 279.

1599, en faveur de la maifon de Lorraine - Mayenne.
La pairie a été rétablie en 1731, en faveur d'Armand-
Louis de Vignerot Dupleflis, comte d'Agenois. * Figan.
de la Force, Descr. de la France, t. 4, p. 196.
AILA, petite ville d'Afie, fituée fur les confins de la
Syrie, & de la province appellée Hégias en Arabie,à 30000
pas de la ville de lor vers le feptentrion. Cette ville
que les anciens géographes nomment Elana, eft au pied
d'une montagne fur la côte de la Mer-Rouge, avec un
bon port & un château. Les Turcs en font en poffeflion.
*D'Herbetot, Bibl. Orient.

Cette ville, qui eft véritablement dans l'Arabie Pétrée, eft ancienne, & a donné le nom latin au golfe fur lequel elle cft fituée, Elaniticus Sinus. Elle eft nommée indifféremment Elana, Ailana & EVILA par les latins. Longit. 53, 10, latit. 29, 30. Abulfeda, dans fa description générale de l'Arabie, traduite par de la Roque, p. 303, écrit ce nom par une aspiration, AILAH. Pour bien entendre ce qu'il y dit des Juifs, il faut favoir qu'il fait. allufion à une fable inventée contr'eux par les interprêtes de l'alcoran, fur le chapitre Aaraf.

Ailah, dit-il, étoit autrefois une petite ville, avec quelques terres fertiles aux environs; c'eft la cité des Juifs qui furent changés en porcs & en finges; elle eft fituée fur la côte de la Mer-Rouge, affez près duchemin des pélerins d'Egypte, qui vont à la Mecque. Ce n'est plus aujourd'hui qu'une tour, la demeure du gouverneur, qui dépend de celui du grand Caire. Il n'y a plus là de champs femés:il y avoit autrefois une fortereffe bâtie dans la mer, mais elle eft toute ruinée, & le commandant demeure dans la tour dont on vient de parler, laquelle eft fituée fur le rivage. De la Roque convient qu'il y a apparence qu'Aila eft Elana dont parlent les anciens géographes. Cependant dans les actes du concile de Chalcédoine, tenu en 451, il eft fait mention de Berylle, évêque d'Aila. Cela ne fait aucune difficulté; S. Jerôme parle auffi d'Aila dans la vie de faint Hilarion, & on retrouve Paul, évêque d'Aila (Ailanus) entre les Peres qui fouscrivirent au concile de Jérufalem. Eusébe, in locis Heb. in voce Aade, ne met cette ville qu'à dix milles de Pétra vers l'orient. David ayant vaincu les Iduméens fe rendit maître d'Elath. Les Iduméens s'étant remis en liberté fous le régne de Joram, fils de Jofaphat, demeurerent indépendans jusqu'au tems d'Ozias ou Azarias qui reprit fur eux la ville d'Elath; mais il ne conferva pas longtems cette conquête. Razin, roi de Syrie, reprit cette place fur Ozias, & en chaffa les Juifs. Aila fe trouve dans les anciens fous le nom de ELANE, d'ELATH, d'ELAS, d'ELAN ou d'ELON. Strabon la met à 1269 ftades de Gaza, ce qui fait environ 15000 pas. Pline n'y compte que 150000 pas, cette différence eft petite pour une fi grande diftance. Saint Jerôme dit que la ville d'Ailath étoit à l'extrêmité de la Paleftine. Procope la met auffi à l'extrêmité orientale de la Palestine. Abulfeda, dans fa description de la Mer-Rouge, dit qu'elle eft fituée vis-à-vis Colfum. Aila eft à l'orient, & Colfum au le mont Sina eft entre deux. Le même auteur couchant; 5. AIGUILLES. (LA POINTE DES) C'eft ainfi qu'on la met à 5 d. de longit. & à 29 d. de latit. VoyezÆLANA. appelle la pointe occidentale de l'ifle de Wight. Le Nep-* (a) D. Calmet, Dict. de la Bible. tune François écrit pointe des Eguilles.

4. AIGUILLES (CAP DES) fur la pointe la plus méridionale de l'Afrique. Ses terres baffes & grifes le font connoître. Il fe termine en deux pointes baffes, diftantes l'une de l'autre, eft & oueft, de quatre lieues: celle qui eft du côté de l'eft eft la plus baile. La côte qui eft entre deux court aufli eft & oueft, & la terre s'avance jusqu'à la mer en forme de fillons. Au haut il y a comme un cercle blanc, femblable à une rondache de bois, & on voit comme des côteaux qui entrent dans le pays. * Routier des Indes, or. 2, pag. so du recueil de The

venot.

AIGUILLON. De l'Ifle préfére EGUILLON,petite ville de France en Guienne, dans l'Agénois, au confluent du Lot & de la Garonne, à une lieue au-deffus de Toneins, à trois de Nerac vers le feptentrion, & à quatre au-desfous d'Agen. Longit 18, 8, latit. 44, 25. Il y a un château; cette ville eft fituée dans une vallée très - fertile, & il y demeure plufieurs marchands qui font commerce de chanvres, de bleds, de vins & d'eaux-de-vie. Aiguillon fut érigé en duché-pairie, fous le nom de Puy-Lau rens, en faveur d'Antoine de Lage, feigneur de PuyLaurens, par lettres du mois de décembre de l'an 1634. Cette pairie s'éteignit par la mort de ce favori. Le roi Louis XIII la fit revivre en 1638, en faveur de Madelaine de Vignerod, veuve d'Antoine du Roure, Sieur de Combalet, qui, en mourant en 1674, laiffa Aiguillon à Marie-Madelaine-Thérefe de Vignerod fa niéce, par la mort de laquelle cette pairie s'eft éteinte l'an 1704. Jean, duc de Normandie & depuis roi de France, asfiégea Aiguillon l'an 1346, & fut obligé de fe retirer après 14 mois de fiége. Corneille remarque qu'Henri IV avoit déja érigé Aiguillon en duché-pairie dès l'an

AILBUC. Voyez ALBUCH.

AILESBURY, bourg d'Angleterre, avec titre de comté en Buckinghamshire, fur la Tamife, à quinze milles au-deffus d'Oxford. Long. 16, 49, latit. si, so. On le nomme en latin Æglesburgum.

AILIM. Voyez ELIM.

AILLY, ancienne baronie de France, en Picardie, audeffous d'Amiens, & à une lieue au-deffus de Pequigny. Elle a donné fon nom à une ancienne maifon aujourd'hui éteinte, & la terre d'Ailli eft entrée par femmes dans celle d'Albert.

AILON. Voyez AILA & AIALON.

AILZE, en latin Ailza, petite ifle ou rocher d'Ecoffe, dans fa partie méridionale, & dans le golfe de Cluyd, entre l'ifle d'Aran & la province de Gallowai.

AIMARGUES, petite ville de Languedoc, dans le diocèfe de Nismes, en latin Armanie. Elle eft d'un accès difficile dans les marais, & étoit affez forte quand les P. réformés s'en rendirent maîtres. Elle eft plus ancienne qu'Aigue-morte, & appartenoit il y a fix à fept cens ans à la maifon des Bermonds, qui poffédoit auffi Sommieres. Corneille dit qu'elle appartient préfentement au

Tome I. P

duc d'Ufez. *Longuerue, Descr. de la France, 2 part. p. 256.

AÍMBOURG, ville de Hongrie, fituće fur le Danube. Corneille dit fur la foi de Duverdier, que la plupart des villes de ce royaume s'étant révoltées en faveur de Betlem Gabor, au commencement du régne de Ferdinand II, empereur & roi de Hongrie, elle demeura fidelle à fon fouverain. Gabor l'affiégea, & les armes de l'empepereur étant occupées ailleurs, elle fut obligée de capituler faute de fecours.

Cer auteur parle fans doute de HAINBOURG Ou HAIMBOURG, place, non pas de Hongrie, mais d'Autriche, fur les frontieres de Hongrie, au midi du bord du Danube.

AIN, riviere de France, en latin IDANUS ou Danus, & felon Corneille l'AINS en latin Ens, Indus, Indit, Danus & Idanus. C'est ainfi que cette riviere doit être nommée l'AIN & non pas le Dain, comme l'écrit Sanfon, & quantité d'autres auteurs de cartes qui fe copient. Piganiol de la Force écrit auffi le Dain. Baudrand & de l'Iйe écrivent l'AIN fans confondre l'article avec le nom, ce qui eft arrivé en quantité de noms géographiques. Cette riviere tire fa fource du mont Jura, près de Nozeroi, dans la Franche-Comté; d'où coulant vers le couchant, puis au midi, après s'être groffie de quelqu'autres petites rivieres, elle entre dans la Breffe qu'elle fépare du Bugey, & après avoir paffé au pont d'Ain & à quelqu'autres endroits, elle fe jette dans le Rhône, à cinq lieues au- deffus de Lyon. Papire Maffon, Descr. Flum. Gall. lui fait recevoir Surant, l'Arbelaine & divers autres ruiffeaux, & la fait paffer à Château-Vilain, à la Chaux, à Monfaugeon, fous le pont de Poëte, à Condes, à Conflans, à Poncin, à Pont-d'Ain, à Varenbon, à Chafey & à Loyettes. Les truites que l'on pêche dans cette riviere font fort vantées. * Baudr. édit. 1705. Voyez la copie d'un ancien manuscrit, imprimé à la fin du dernier vol. de cet ouvrage, Descr. du Chaumont, n. 5, il est écrit le Dain.

à

AIN-AL-SCHAMS, nom que les Arabes donnent l'ancienne métropole d'Egypte, & qui fignifie la Fontaine du Soleil. Les Hébreux l'ont appellée ON, & les Grecs THANIS. C'eft une des plus anciennes villes du monde, & qui a été la capitale des Pharaons: elle eft préfentement ruinée, auffi - bien que celle qui fut bâtie par les Arabes, fous le nom de Fufthath, & que l'on appella dans la fuite Mesr, aujourd'hui le vieux Caire. * D'Herbelot, Bibl. Orient.

AINAON, ifle fur la côte méridionale de la Chine. Voyez HAINAN.

ÁIN-ÆQUIE, riviere d'Afrique : elle coule dans la province de Sus, au royaume de Maroc, & paffe par la ville de Garet; & après avoir arrofé des cannes de fucre, & fait tourner quelques moulins, elle va fe décharger dans le Sus. Corn. Dict. De la Croix, Hift. d'Afrique, t. 2.

AIN-EH-GHIOL, nom que les Turcs donnent à la ville de NACOLIA en Phrygie, auffi - bien qu'au fleuve SANGARIUS, fur lequel elle eft fituée. Ce nom, qui veut dire Miroir d'eau, ou un marais dont l'eau eft claire comme la glace d'un miroir, a été donné à ce fleuve par les Turcs, à caufe qu'il fe répand dans les prairies qui font autour de fon lit, & qu'il y forme un marais trèsagréable.

AIN-EL-CALU, ou Hain-El-Calu, ville d'Afrique, dans la province de Tremecen, au royaume de Fez. Les historiens du pays difent qu'elle avoit été bâtie par les Romains: on en voyoit encore les ruines dans les plaines de Manfore du tems de Marmol. Il y a tout à l'entour de grands bois d'Erquen, arbre auffi haut que le jujubier. Son fruit eft beau, mais amer, & ne fert de nourriture qu'aux chèvres; le noyau eft propre à faire de l'huile. La ville d'Ain-el-Calu ne s'eft jamais repeuplée depuis le roi Jofeph, de la race des Lumptunes, eut défolé la province. Autour du lieu où elle étoit fituée font plufieurs étangs, remplis de grandes tortues, & environnés de bois fort épais, où font des lions, des cerfs, des chevreuils, des gazelles, des vaches fauvages & des fangliers.

que

AIN - OUARDAH, lieu de la Méfopotamie, où les gens du pays prétendent que Noé s'embarqua dans l'arche peu avant le déluge. * D'Herbelot, Bibl. orient.

AIN-ZAMIT, ville d'Afrique, à douze lieues de Tunis, & à vingt de celle de Beggie. Elle a été bâtie par les rois de Tunis, & placée en cet endroit à caufe de la bonté de la contrée, qui demeuroit fans culture faute d'habitans. Les Arabes, que cette ville incommodoit, ne la virent élever qu'avec un fort grand murmure, & Muley Mahamet, qui appréhenda quelque révolte, leur permit de la détruire. Les murailles & les tours étoient encore debout du tems de Marmol, & il ne manquoit aux maifons que la couverture qui étoit fondue. Les Arabes d'Udleb Biléil poffédent toute cette contrée, qui eft fi grande, qu'ils en laiffent la meilleure partie fans la cultiver.

AIN-ZARBA, bourg de l'Anatolie. Voyez aux mots ANAZARBE, qui eft l'ancien nom de ce lieu, autrefois ville épiscopale, & AXAR, que quelques uns écrivent Acfaray & Acferay, qui eft le nom moderne.

Le mot Aïn ou AAIN en Arabe, fignifie eau, & entre dans la compofition de plufieurs noms géographiques. Quelques auteurs l'expriment par un A fimple ou par un A double, Ain ou Aain, & écrivent AiN CHAREN, AIN ELGINUM, Aïn MARIAM, AïN TOGIAR, qui font écrits par AAIN dans ce dictionnaire. Cela eft indifférent, pourvû que l'on foit averti que c'eft la même chofe.

AINADEKI, petite ville de la haute Hongrie, dans le comté de Sag, en latin Ainadejum: elle eft fituée entre les villes de Filleck & de Gomer, à deux lieues de la premiere. Corn. Dict.

De l'Ifle place Hainazko, château fur une montagne, à l'orient de laquelle coule la Rima, dans le comté de Borfod, au nord-oueft de Filleck, & au fud-oueft de Gemer, chef-lieu du comté de Gemer.

AINAI, lieu & abbaye de France, aujourd'hui partie de la ville de Lyon. Avant le régne de Louis XII & de François I, cette ville, aujourd'hui fi grande, ne s'étoit point encore étendue entre le Rhône & la Sône. Dans l'espace qui eft entre ces deux fleuves, il n'y avoit que des jardins & des prairies: ce lieu fe nommoit ATANACUM, comme dit Grégoire de Tours, & ce nom, que quelques-uns écrivent Atanatum, paroît être gaulois & ancien, quoiqu'on ne le life point dans les écrits des Romains & des Grecs. Strabon, l. 4, p. 192, marque feulement que foixante peuples foixante peuples ou cités des Gaules dédiérent, au confluent du Rhône & de la Sône, au autel & un temple à Augufte; ce qui fut fait, comme l'affure Suétone, l'an de Rome 744, qui eft la dixiéme avant Jefus-Chrift. C'est-là où on établit des jeux & des prix pour les orateurs, avec des ftatuts fort févéres. C'est pourquoi Juvenal, Sat. 1, v. 44, en parlant d'une grande crainte, la compare à celle d'un orateur, qui doit haranguer devant l'autel de Lyon.

Aut Lugdunenfem Rhetor dicturus ad Aram.

C'eft en cet endroit que les célébres martyrs de Lyon fouffrirent la mort fous Marc-Auréle,dans le fecond fiécle, & c'eft-là que fut fondé un des plus anciens monafteres des Gaules, avant S. Benoît; mais ayant été ruiné, il fut rétabli par la Reine Brunehaud. Les moines embrafférent dans la fuite, comme les autres, la régle de S. Benoît : ils fe relâcherent depuis fi fort de leur premiere inftitution, que le pape Innocent XI jugea à propos de les fécularifer, en changeant le couvent en un chapitre de chanoines féculiers; ce qui fut exécuté l'an 1680, à la priere de Louis le Grand & de Camille de Neuville, archevêque de Lyon, abbé commendataire de cette abbaye, qu'on nomme aujourd'hui Ainai, le nom d'Athenacum ayant été corrompu en celui d'AINACUM. C'eft près d'Ainai qu'eft le grand pont du Rhône, bâti folidement de pierres de taille, & qui eft d'une merveilleufe ftructure à caufe de la profondeur & de la rapidité du fleuve. Il a été bâti vers l'an 1240, à l'imitation de celui d'Avignon, le plus ancien pont de pierre qui ait été conftruit fur le Rhône. Piganiol de la Force, Descr. de la France, t. 5, pag. 281, met la fécularisation de cette abbaye en 1684. Par la bulle de fécularifation, poursuitil, l'abbé eft obligé à la réfidence, fous peine de perdre les deux tiers des fruits, qui, pour lors, font applicables, favoir un tiers à la facriftie de l'églife d'Ainai, l'autre tiers à l'hôpital de Lyon ; & quant à la collation des bénéfi

ces, elle eft attribuée, en ce cas-là, à l'archevêque de Lyon, ou à fon défaut au plus prochain évêque. Par un ancien ftatut du chapitre d'Ainai, les canonicats font affectés à des gentilshommes; mais il fuffit qu'ils prouvent que leur pere & leur ayeul l'étoient. Leurs preuves ne doivent pas remonter plus haut. Ce chapitre eft compofé d'un abbé, qui eft auffi doyen, d'un prévôt, de vingt chanoines, & de fix chanoines d'honneur. * Longuerue, Desc. de la France, I part. p. 272.

1. AINDRE, en latin Antrum, ille qui étoit autrefois dans la mer de la baffe Bretagne, trois lieues au-deffous de la ville de Nantes, à l'embouchure de la Loire. Saint Hermeland, qui s'y étoit retiré pour vivre dans la folitude, y fit bâtir un monaftére, que les eaux ont abîmé avec l'ifle. * Argentré, Hift. de Bretagne.

2. AINDRE, riviere de France, en Touraine. Voyez INDRE.

AINS. C'eft ainfi que Corneille & de Longuerue nomment la riviere que Baudrand & de l'Ifle nomment l'AIN, & que Sanfon & Piganiol de la Force nomment le DAIN ou le DAIM. Voyen AIN.

AINSA, petite ville d'Espagne, au royaume d'Arragon, où elle eft la capitale de la principauté de Sobrarbe. Elle eft fituée dans une plaine affez agréable, fur la riviere d'Ara, près de l'angle qu'elle fait en entrant dans la Cinca, au-deffus de Medianos, & à fix lieues de Balbaftro, vers le feptentrion. Il y a des géographes, felon le même auteur, qui croyent cette ville fort ancienne, & que c'est la même que Succosa, que Ptolomée, l. 2, c. 6, place dans le territoire des Ilergetes.* Etat prés. d'Espagne, t. I, p. 107. Baudrand, éd. 1682.

AINSIE ou AINZIE, petit pays de l'Ecoffe feptentrionale, dans la province de Buquhan, aux confins de celle de Murray, fur la côte de la Mer d'Ecoffe, & vers l'embouchure de la riviere de Spey. Il n'y a que quelques châteaux de peu de confidération, avec une ville, mais beaucoup de bois & de montagnes. On y voit, dit Davity, un château très-fort, nommé Finlater, peu éloigné de la ville de Culen, où floriffoit autrefois une églife collégiale. Cette contrée, qu'arrofe la riviere de Dowerne, eft fertile en bleds, abondante en pâturages & en prairies, & fort agréable à caufé de fes forêts.

A juger de ce petit pays par les deux rivieres, la Spey & la Dowerne, on feroit porté à croire que le pays d'Ainfie eft la même chofe que le vicomté de Bamf: cependant Cambden les diftingue. Après la province de Buchan, le rivage fe recourbe vers le nord; c'eft-là qu'on trouve Boen, la petite préfecture de Bamf, Ainfa, territoire encore moins remarquable; Rothat, May, château & demeure des barons de Salton, qui portent le nom d'Abernety.

1. AIOMAMA, ville de Romélie, fituée fur un golfe de l'Archipel, fur les côtes de la Macédoine.

2. AIOMAMA, (le golfe d') golfe de l'Archipel : on l'appelle auffi le GOLFE DE SAINTE ANNE : les anciens le nommoient Toronicus ou Toronaicus Sinus, du nom de Torone, place fituée dans la presqu'ifle qui le fépare du golfe Singetique, au lieu qu'il prend fon nom moderne d'Aiomama, ville fituée vers le fond; il eft féparé du golfe de Salonichi par la presqu'ifle de Capo Caniftro. De l'Ifle, Atlas.

AIOŇ ou АHION, peut-être EIN ou ENAN, frontiere de Damas. On trouve Inna dans la Céléfyrie, au 68 d. 30' de longit. & au 33 d. de latit. felon Ptolomée.* 4. Reg. c. 15, v. 19, 3. Reg. 15.

D. Calmet, de qui eft cet article, y prend encore la longit. pour la latit. & dit 68 d. 30' de fatit. & 33 d. de longit. ce qui eft un manque d'attention.

AIORA, petite ifle de l'Archipel : elle a dix-huit milles de tour. Les habitans de l'ifle de Seyre (Sciro) dont elle dépend, y entretiennent quelques bergers, pour avoir foin des brebis qui y paiffent. Il y a quatre églifes, & l'on n'y fait le fervice qu'au tems de Pâques, & alors les bergers y communient. Cette ifle n'eft point cultivée, parce que les corfaires en viennent enlever les bœufs, & quelquefois auffi les troupeaux.* Corn. Dict.

AIR. Comme il varie, felon les climats, voici quelques remarques géographiques fur l'air des différens

[blocks in formation]
[ocr errors]

catherres, de maux de poumon, de fièvres & autres ma-
ladies. L'inondation du Nil, & un brouillard qui tombe
le matin, tient lieu de pluye à ce pays. * Karenii, Geog.
pars abiol. 1. 1, prop. 41.

Quelques-uns affurent qu'il ne pleut jamais au royau-
me de Pérou.

En quelques lieux fous la ligne, on a fix mois de pluye & fix mois de tems fec.

Dans l'ifle de Timor l'air eft presque toujours chargé de nuages & de brouillards.

Dans l'ifle de Sumatra, l'air eft péfant à caufe du grand nombre d'étangs. Il en eft ainfi de divers endroits, comme du Mexique, de Malaca, &c.

L'ifle de S. Thomas, fous la ligne, paffe pour avoir l'air le plus mauvais & le plus mal fain, quoiqu'elle foit très-fertile en fruits.

Dans le Chili, l'air eft fi fubtil, qu'une épée mouillée que l'on met dans le fourreau fans l'avoir effuyée, ne s'y rouille pourtant pas.

Aux Açores, l'air & le vent eft fi dévorant, qu'il ronge en peu de tems, & réduit en poudre les lames de fer, & les tuiles dont les maifons font couvertes.

Ariftote dit, que fur le mont Olympe, il n'y a aucun mouvement de l'air, de forte qu'on y retrouva très-entiers des caracteres qu'on y avoit tracés fur la pouffiere plufieurs années auparavant. Il ajoute que ceux qui montent fur cette montagne, perdroient bientôt la respiration, s'ils n'ufoient pas d'une éponge remplie d'eau qu'ils peuvent flairer. En Amérique, lorsque de la province de Nicaragua les Espagnols pafferent dans le Pérou, ils trouverent de hautes montagnes, où plufieurs des leurs périrent avec leurs chevaux, & demeurerent roides comme des statues. Varenius l'attribue au froid, d'autres au manque d'air qu'ils puffent respirer. Le même auteur ne croit pas comme vrai ce qu'Ariftote rapporte du mont Olympe; car, dit-il, on fait par expérience que les plus hautes montagnes font couvertes de neige, & Busbéque, qui avoit vû le mont Olympe, dit qu'il eft chargé de neige au cœur de l'été.

Vers les ifles de la Mer des Indes, l'air eft plein d'une odeur aromatique, fur-tout au tems de la maturité des aromates. Les navigateurs fentent ces odeurs à trois ou quatre milles de diftance, lorsque le vent porte de ces illes vers leurs vaiffeaux. L'air de la mer eft plus péfant que celui des côtes ; & celui des côtes plus péfant que celui des provinces éloignées de la mer, & eft moins agréable à ceux qui n'y font pas accoutumés. Cette différence eft fenfible aux gens de mer, quand ils approchent du rivage; car à une lieue de diftance, ils reconnoiffent l'air de terre, & on l'affure plus particuliercment de Soffala fur la côte orientale d'Afrique. L'air de terre fuffit feul pour guérir les matelots affligés du scor⚫ but, pourvu que cette maladie n'ait pas fait de trop. grands ravages; car alors il faut que les remèdes & les alimens contribuent à leur guérifon. Je réferve au mot ATMOSPHERE, quelques expériences fur l'air des hautes montagnes.

AIRAINES, bourg de France en Picardie. Il eft fitué environ à fix lieues d'Amiens & d'Abbeville, fur une petite riviere qui tombe dans la Somme près de Longpré. On y tient un gros marché toutes les femaines. * Corn Dict.

1. AIRE. Il est souvent parlé d'Aires, dans l'écriture
fainte. C'étoient des lieux à la campagne expofés à l'air,
dans lesquels on battoit le grain, ou par le moyen des
animaux, ou avec des bâtons, ou fous les pieds des che-
vaux & des bœufs, que l'on faifoit courir en rond fur
des gerbes dreffées les unes auprès des autres, l'épi en
haut. Les anciens auteurs qui ont écrit de l'agriculture,
nous marquent exactement la maniere dont on faifoit
ces aires. On mêloit de la lie d'huile avec de la terre

graffe; & quand cette terre en étoit bien imbibée, on la
battoit & on l'applaniffoit. Lorsqu'elle étoit féche, ni les
rats ni les fourmis ne pouvoient la pénétrer, l'herbe n'y
croiffoit point, l'eau n'y entroit point & n'y faifoit point
de boue. Quand le grain étoit battu & mêlé avec la
paille brifée & broyée, on attendoit le lever du vent du
foir, & alors on jettoit le tout à l'air avec des pelles, le
bon grain retomboit dans l'aire, & la paille fe diffipoit
& étoit emportée par le vent. On pratique encore cet
ufage en plufieurs provinces de France quant à la maniere
Tome I. Pij

[ocr errors][merged small]
[blocks in formation]

2. AIRE D'AREUNA, 2 Reg. cap. 24, vers. 16, 18, ou, comme elle eft nommée dans les paralipoménes liv. 1, cap. 21, v. 18, l'aire d'Ornan. Elle étoit fituée fur le mont de Sion, où dans la fuite on bâtit le temple de Jérufalem. Cette aire appartenoit à Aréüna ou Ornan Jébuféen. David y ayant appris que c'étoit le lieu que le Seigneur avoit choifi pour y établir fon culte, acheta cette aire pour le prix de cinquante ficles d'argent, ou même pour le prix de fix cens ficles d'or, comme portent les paralipoménes, 1 paral. c.21, v. 25, & il y offrit au feigneur un holocaufte des bœufs qu'il acheta d'Ornan, & il le confuma fur le feu qu'il fit avec le bois des chariots & des jougs des bœufs.

3. AIRE D'ATHAD, Genes. c. 50, v. 11. C'est le lieu où les fils de Jacob, & les Egyptiens qui les accompagnoient, firent le deuil de ce patriarche, & qu'on appella depuis ABEL-MIZRAÏM, le deuil des Egyptiens. Il y en a qui le mettent au-delà du Jourdain; mais d'autres croyent qu'il étoit au-deçà de ce fleuve. Saint Jerôme, Loc. Hebr. le place entre le Jourdain & Jéricho, à deux milles du fleuve, & à 3 milles de Jéricho, au lieu où l'on bâtit depuis Beth-Agla. Procope de Gaze, in l. c. Genes. le place de même. Ceux qui le mettent au-delà & à l'orient du Jourdain paroiffent avoir été trompés par les paroles de S. Jerôme, qui dit qu'Abel Mizraim, ou le deuil des Egyptiens, ou l'aire d'Athad, est au-delà du Jourdain; mais il prenoit ces mots par rapport à ceux qui venoient de l'Egypte à l'égard desquels l'aire d'Athab étoit au-delà de ce fleuve, fuppofé qu'ils priffent le même chemin que les Israëlites prirent depuis pour entrer dans la terre de Chanaan; ce qui n'eft nullement

certain.

4. AIRE DE CHIDON. Voyez l'article fuivant.

5. AIRE DE NACHON, 2 Reg. c. 6, v. 6. C'est l'endroit où Ofa fut frappé de Dieu, ayant imprudemment voulu mettre la main à l'arche pour l'empêcher de tomber du chariot où elle étoit. On ne fait pas exactement la fituation de l'aire de Nachon. Les uns croyent que Nachon eft le nom d'un homme à qui cette aire appartenoit. D'autres traduifent l'Aire préparée, c'eft à-dire le lieu deftiné pour y placer l'arche. Et en effet l'arche fut placée fort près delà dans la maifon d'Obed-Edon qui demeuroit, ou dans Jérufalem, ou fort près de la ville, mais il est toujours certain que fa maifon ne peut être appellée l'Aire préparée, puisque la premiere intention du roi David n'étoit pas de la mettre en cet endroit. Dans les Paralipomènes, . 3, c. 13, v. 9, au pasfage parallele à celui-ci, on lit L'AIRE DE CHIDON, au lieu de l'Aire de Nachon. Or l'aire de Chidon eft auffi inconnue que l'aire de Nachon.

6. AIRE D'ORNAN. Voyez AIRE D'AREÜNA. 7. AIRE, a quelquefois un fens plus étendu, & fignifie un champ tout entier, & les Latins nommoient AREA MARTIS, le champ de Mars.

8. AIRE, en termes d'aftronomie, fignifie le cercle ou la couronne de lumiere qui paroît autour du foleil & autres aftres.

pre,

9. AIRE, (a) ville de France, dans la Gascogne profur l'Adour, avec un évêché qui vaut trente mille livres, fuffragant de l'archevêché d'Auch, aux confins de l'Armagnac, fur la pente d'une montagne, à fix lieues au-deffus de Saint-Sever, & à pareille distance du mont de Marfan vers le midi. On la nomme en latin Aturum, Aturium, Atarenfium ou Atyrenfium Civitas, Vicojulium, Martianum. Atura ou Adura eft un nom inconnu à toute l'antiquité. (b) Grégoire de Tours appelle aire Vicus Julii, ce qui marque que cette ville doit aux Romains fon origine, quoiqu'elle foit incertaine : on fait feulement qu'on l'appelloit aufli Aturres, qui marque le nom du peuple, lequel nom ne pouvoit venir que de celui de la riviere d'Atur, en françois Adour, qui paffe près de cette ville. Long. 17, 49, latit. 43, 45. Sidonius Apollinaris, qui floriffoit dans le cinquiéme fiécle fous Valentinien III, & fous les derniers empereurs d'Occident, marque le nom d'Aturres, dans la premiere lettre du fecond livre, où il fait mention d'un méchant homme nommé Séronate, qui avoit été cause de la défolation de ceux d'Aire, alors foumis aux Vifigots, rediit nuper Aturribus, ut fanguinem fortunasque miferorum quas

ille ibi propinaverat..... Cette ville, après la défaite des Vifigots, vint au pouvoir des François) mais les Gascons s'en emparerent fur la fin du fixiéme fiécle, & elle a eu en différens tems le même fort des autres villes de Gascogne, ayant été plufieurs fois ruinée par les Barbares, & même par les Sarrafins, lorsqu'ils ravagerent la Gascogne l'an 920, de forte que dans la fuite elle n'eut plus d'évêque particulier, durant près de cent quarante ans. Elle fut foumife pour le fpirituel à l'évêque des Gascons. Enfin l'an 1058, Raymond, dit le Vieux, qui tenoit tous les évêchés de Gascogne, ayant été dépofé, Pierre fut fait évêque d'Aire. Cette ville a encore fouffert beaucoup durant les guerres civiles, pour la religion, & elle eft réduite à un état, qu'elle paroît plutôt un village qu'une ville. Elle a dans fon voifinage un bourg nommé ie Mas, où eft l'églife collégiale de S. Quitaire, qui étoit autrefois une abbaye, laquelle a été fécularifée & unie à la manfe épiscopale. Quoique la ville d'Aire foit dans le Turfan, les évêques n'ont jamais reconnu les feigneurs de ce pays au temporel, mais feulement les ducs de Guyenne & de Gascogne, & les rois de France. * (2) Baudr. éd. 1705. (b) Longuerue, Desc. de la France, p. 189.

Quelques-uns prétendent que la ville d'Aire étoit la capitale de la Gascogne du tems d'Alaric, roi des Vifigots, qui y établit fon féjour. Il paroît que le féminaire eft bâti fous les ruines du palais de ce prince.

10. AIRE, AERIA, fur la Lis, ville de France, dans l'Artois aux confins de la France. Long. 20, 3, latit. 50, 38. Elle contient environ quatre mille huit cens vingtneuf perfonnes. Son bailliage eft un des plus confidérables de la province pour le reffort, car il enferme foixante & une communautés. Outre une collégiale fondée par les anciens comtes de Flandres, on y remarque une maifon de jéfuites, & plufieurs couvents d'hommes & de filles. * Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 3, p. 68 & fuiv.

Cette place eft d'une moyenne grandeur. Elle fut prise par le maréchal de la Meilleraye, en 1641. Les Espagnols la reprirent peu de tems après& la garderent jusqu'en 1676 que le maréchal d'Humiéres la prit après fix jours de tranchée ouverte. Elle a été cédée à la France par les traités de Nimégue & d'Utrecht. Sa force n'avoit été guères van

tée

par nos ingénieurs, mais l'expérience prouve qu'elle étoit capable d'une bonné défenfe, car elle ne fe rendit par capitulation, le 10 de novembre 1710, qu'après avoir foutenu un fiége des plus vigoureux, & fix femaines entieres de tranchée ouverte ; & lorsqu'elle capitula, aucun des flancs n'avoit pû être détruit par l'ennemi. La riviere de Lis partage Aire en deux parties fort inégales. On entre dans cette ville par trois portes, fans compter deux portes d'eau qui fervent, l'une pour l'entrée, & l'autre pour la fortie de la riviere. La forme de cette place eft affez irréguliere, & les dedans font partagés en trois quartiers pour la Lis & la Deule qui fe joignent dans la ville même. On y trouve trois places. Celle de Notre-Dame est la plus grande, mais elle n'est pas des plus régulieres. Les autres font la place S. Pierre, & celles des cazernes. Les rues ne font ni belles ni vilaines, mais généralement elles font mal percées. Le corps de cazernes que le roi y a fait conftruire, eft un des plus beaux ornemens de la ville. Le château eft presque enfermé dans l'enceinte de la ville. C'eft un édifice de forme quarrée, & compofé de fept tours. Ce château, du côté de la ville, eft entouré d'un petit foffe plein d'eau.

L'enceinte de la ville en général eft d'une figure des plus irrégulieres, compofée de huit baftions de la méthode du chevalier de Ville. On trouve quelques-uns de ces baftions très-petits. Le tout eft accompagné d'un large foffé plein d'eau, dans lequel on a place dix demilunes, la plupart revêtues, & dont trois fervent à couvrir les portes. La plupart de ces ouvrages font du maréchal de Vauban, qui les a du moins beaucoup réparés. A l'entour régnent le chemin couvert, les places d'armes & le glacis, comme on en voit aux autres places. Au pied de ce glacis, on remarquera tout autour de la place un avant-foffe qui eft accompagné en plufieurs endroits. d'un chemin couvert avec fon glacis. Dans cet avant-foffé, font plufieurs ouvrages, entre lesquels font deux à corne, dont l'un eft des plus petits, & d'une forme des plus irrégulieres qui fe voyent. Il est pour

« PrécédentContinuer »