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AKI, province du Japon, dans l'ifle de Niphon vers la partie occidentale, entre la province de Bingo au levant & celle de Swo au couchant; elle a trois journées de longueur d'orient en occident. On la divife en neuf districts.

AKILL, en latin Achilia; deux petites ifles d'Irlande, dans la province de Connaught, au comté de Majo, fur la côte de l'océan occidental, à environ quarante - cinq milles de Galloway vers le nord. Elles ne font féparées que par un petit canal. * Baudr. éd. 1705.

AKIM, pays d'Afrique, dans la Guinée, fur la côte d'or, appellé AXANIS par de l'Ifle, au couchant de la Votta, dans les terres. Il n'y a point de pays que nous connoiflions, d'où il forte tant d'or que de celui-ci, & c'est le meilleur or qu'on transporte de cette côte. On le peut facilement connoître à fa couleur obscure. Acra en tire préfentement la plus grande partie; c'eft là auffi où l'on trouve le meilleur or fans fétiches. Guillaume Bosman avoit oui dire qu'Akim étoit d'une très grande étendue; c'eft pourquoi il pria un jour quelques-uns des habitans, de lui dire combien il faudroit de journées pour aller d'un bout de leur pays à l'autre. Ils lui répondirent qu'il étoit d'une fi vafte étendue, que la plupart des Akimois mêmes ne favoient pas jusqu'où il s'étendoit du côté de la côte de Barbarie. Ce pays, autant que nous en avons connoiffance, a été ci-devant gouverné en royaume; mais le fucceffeur du dernier roi étant jeune & d'un très - méchant naturel, ne pût jamais fe rendre maître de tout le pays, & fut contraint de fe contenter d'une partie; car les grands du pays craignant qu'il ne régnât tyranniquement, prirent le gouvernement en gouvernement en & formerent une espéce de république ariftocratique, ce qui eft fort avantageux à Acanni & à Aquamboe; car fi ce pays n'étoit gouverné que par un feul, ils ne pourroient y exciter des divifions, comme ils font préfentement pour fe mettre par-là plus en fûreté, & ainfi ils feroient perdus en même tems. * Bosman, Voy. de Guinée, lett. 6, p. 87.

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AKISSAR, ACHAR ou Azar, ville de la Notolie. longit. 46, latit. 38, 45, Spon, Voyage du Levant, t. 1, P. 174, écrit Ak-Hiffar, c'eft-à-dire, château blanc. Elle eft bâtie dans une belle plaine, qui a plus de vingt milles de large, femée de cotons & de grains, mais il y en a une partie inculte & couverte de tamarisc. A l'entrée de la plaine, fur une éminence qui commande le chemin, font les mazures d'un château, qui portoit le même nom d'Ak-Hiffar, d'où les Turcs s'étant retirés, ils vinrent bâtir dans ce lieu plus commode fur les ruines de l'ancienne Thyatire, & lui donnerent le nom du château qu'ils avoient quitté. Le même Spon a démontré que l'ancienne Thyatire, l'une des fept églifes nommées dans l'apocalypfe, étoit au lieu où eft aujourd'hui Akiffar, & non pas à Tiria, ville beaucoup plus moderne. On y voit quantité de belles ruines & d'inscriptions qui prouvent cette découverte géographique, de laquelle on eft redevable à Ricaut. Les maifons, pour la plus grande partie, ne font que de terre ou de gazon cuit au foleil, fort baffes & fans beaucoup d'artifice. Le marbre qui s'y trouve n'eft employé qu'aux cimétieres & aux mosquées, qui font au nombre de fix ou fept, pour quatre ou cinq mille habitans qui négocient en cotons. Ils font tous Mahométans, & il n'y a plus en ce lieu-là de Chrétiens, ni Grecs, ni Arméniens, fi ce n'eft peut-être quelques esclaves ou quelques étrangers qui travaillent chez les artifans. En un mot, il n'y a plus d'exercice de la religion chrétienne en ce lieu-là, & Dieu a puni fur eux, felon fa menace, les impiétés de Jéfabel. Tout ce que j'ai à vous reprocher, dit S. Jean à cette églife, Apocal. c. 2, v. 20, c'est que vous permettez que Jefabel cette femme, qui fe dit propheteffe, feduife mes ferviteurs, leur enfeignant la fornication & l'ufage des viandes offertes aux idoles. Je lui ai donné du tems pour faire pénitence, & elle ne veut point faire pénitence de fon impudicité. Je m'en vais l'arrêter dans un lit, & ceux qui commettront adultere avec elle, feront accablés de maux, s'ils ne font pénitence de leurs mauvaifes œuvres. Je ferai mourir tous fes enfans, & il n'y aura point d'églife qui ne connoiffe, que je fuis celui qui fonde les reins & les cœurs, & je rendrai à chacun de vous felon fes œuvres. AKLAT. Voyez AKHLATH. AKMIN. Voyez ACKEMIN.

AKRA, royaume d'Afrique, fur la côte d'or. Il est borné à l'oueft par celui d'Agouna, au nord par Abura & Bunu, & à l'eft par Ningo. On lui donne environ feize lieues de circonférence. Ce pays eft aujourd'hui tributaire d'Aquambo. Dans l'intérieur du pays on trouve plufieurs villes dont le grand Akra eft la capitale pour, la diftinguer du petit Akra qui eft fur la côte, & où on trouve aufli un fort Anglois appellé James, un Hollandois appellé Crevecœur, & un Danois nommé Christianisbourg. Côte de Guinée, par Bellin.

AKRABATENE, & AKRABIM. Voyez ÁCRABATHENE & ACRABBIN.

AKROCZIM, ville de Pologne, dans le Palatinat de Mafovie, & du reffort de Warfovie, avec un château affez fort. Corneille cite fur cette ville Ortelius.

AKRON, royaume d'Afrique fur la côte d'or. Voyez ACRON 1.

AKSA ou Acza, riviere d'Afie, dans la Géorgie. Elle fe jette dans la Mer Caspienne, vers la ville de Zitrach, felon que le remarque le Pere Archange Lamberti, qui a féjourné dans ce pays. * Baudr. éd. 1705.

AKSTEDT. Voyez ACHSTEDE.

AKUSCHAH (le territoire d') eft fitué dans les montagnes, & féparé de celui de Taulinzi par une chaîne de montagnes. Il n'eft pas fort étendu; mais il contient beaucoup de villages. Les habitans font Mahométans & leur langage n'a rapport à aucun autre. Ils étoient autrefois indépendans, n'avoient qu'un chef fous le titre d'Asméi qui n'avoit aucun pouvoir fur eux.

Lorsque la Ruffie prit la réfolution de foumettre ce territoire en 1725, territoire en 1725, l'Asméi engagea les Akuschinzi, ou habitans d'Akuschah à prendre les armes, & fe mit à leur tête; mais au lieu de donner bataille aux Ruffes, il demanda la paix, promit de leur rendre hommage, & donna des ôtages pour gage de fa fidélité. Il pria en même tems les Ruffes de lui aider à foumettre les Akuschinzi, fes fujets, qui refufoient de lui obéir, & fit avertir ceux-ci que les Ruffes avoient réfolu de les punir d'avoir pris les armes. Les Akuschinzi épouvantés, lui demanderent fa protection, lui offrirent de lui obéir comme fes fujets, s'il vouloit intercéder pour eux auprès des Ruffes, & lui donnerent des ôtages. Il obtint leur grace des Ruffes, & par cette double rufe eft devenu leur fouverain; mais il les traite avec beaucoup de douceur. Chaque village eft gouverné par un ancien qui eft foumis à l'Asméi. Les terres de ce territoire ne font pas propres à l'agriculture; mais les pâturages y font bons, & les habitans ont beaucoup de brebis; & comme la laine eft affez fine, on y fabrique des draps qui fe vendent dans tous les territoires circonvoisins, pour habiller les gens du commun. On y fait aufli des manteaux de feutre; mais qui ne paffent pas pour être bons. Les Akuschinzi font affez bons foldats, affez bien montés & bien armés. * Mémoires communiqués par M. de Guignes, auteur de l'Hift. gén, des Huns.

1. ALA, ville de Cilicie. Voyez. ALE I.

2. ALA, ou CASTRA FLAVIANA. V. FLAVIANA. ALAAB, lieu de la Palestine, duquel il eft parlé au livre des Juges, c. I. Les Lxx le nomment Axλaß. * Ortel. Thefaur.

1. ALABA, ancien bourg d'Espagne. Il appartenoit aux Celtibériens, felon Ptolomée, l. 2, c. 6, qui le met à 12 deg. de longit. & à 40 deg. 20' de latitude. C'est aujourd'hui ALAVA, village du royaume d'Aragon, fur la riviere de Xiloca, à quatre lieues d'Albarazin vers le couchant, & à cinq de Teruel vers le couchant d'été. * Baud. éd. 1682.

2. ALABA, nom latin d'ALAVA, province d'Espagne, dans la vieille Caftille. * Baudr, éd. 1682.

3. ALABA, ifle voisine de la Taprobane, felon Ptolomée, l. 7, c. 4.

4. ALABA, petite ville d'Afrique, dans l'Abiffinie, au royaume de Bagemd, ou, comme parle l'auteur de la Description de l'empire du Prêtre-Jean, dans le royaume de Bagamédri. Elle eft, dit-il, fituée proche d'un pont du Nil.

5. ALABA, royaume d'Afrique, dans l'Ethiopie, au voifinage des Galles; c'eft ainfi qu'en parle le P. Jerôme Lobo Portugais, cité par Baudrand, éd. 1705.

ALABAGIUM EXTREMUM. Voyez ALABATER.
ALABANDA, ancienne ville de l'Afie mineure,

dans

la Carie. Elle étoit fituée entre des côteaux; & un ancien
la comparoit plaifamment à un âne chargé de fes deux
paniers. Les anciens lont nommée Alabanda au fingu-
lier, & Alabanda, orun, au pluriel, Pline. l. 5, c. 19.
1.
Elle étoit libre, & apparemment la principale d un cer-
tain nombre de villes qui formoient entre elles une as-
femblée, nommée en latin Conventus, ou du moins elle
en étoit la plus commode, puisqu'elle donnoit fon nom
à cette affemblée que l'on appelloit en latin Alabandius
Conventus. Elle eft affez mal nommée Alapanda dans
une notice épiscopale. Ses habitans font différemment
nommés; Alabandi, par Juvenal, Sat. 3, v. 70.

Hic Trallibus aut Alabandis.

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Alabandi, liv. 3, de Nat. Deor. c. 15 & 19, & Alabandenfes, & Alabandeis, l. 13, Epift. 56, & Alabandeni, par Tite-Live, 4.45, c. 25. Cette ville avoit eu anciennement le nom d'Antioche, & elle prit celui d'Alabanda à caufe d'Alabandus, fils d'Enippe, à qui ils rendirent les honneurs divins. Cicéron de naturâ Deorum, dit que les Grecs avoient érigé bien des hommes en dieux, & il en donne pour exemple les Alabandiens, qui adoroient Alabandus. Il ajoute peu après qu'ils l'honoroient plus que tous les dieux du premier ordre. Il dit au même endroit qu' Alabandus étoit le fondateur de leur ville. La ville d Alabanda étoit fi floriffante, qu'on difoit en proverbe Alabanda, la plus heureufe ville des Cariens. Elle avoit été fondée par Cares & par fon fils, qui fut furnommé Alabandus, parce qu'il avoit trèsbien fait dans un combat entre la cavalerie, & c'eft ce que les Grecs exprimoient par le mot Hipponique; car dans la langue ulitée en Carie, Ala, fignifioit un cheval, & Banda fignifioit la victoire.

Pline, 437, c. 8, dit que l'on y trouvoit des topafes. C'elt fans doute la même qu ALABASTRA.

ALABASTRUS, riviere de la Troader elle avoit fa fource au mont Ida.

ALABATER, ou ALABAGIUM EXTREMUM, port de mer d'Asie, dans la Carmanie, felon Ptolomée, i. 6, c 8. Il étoit à peu-près au cap, que nous nommons aujour d'hui le cap de S. Jacques.

ALABIS, ou ALABUS, fleuve de Sicile près d'Hybla, entre Catane & Syracufe. Plutarque, vie de Limoizon, traduct de Dacier, t. 3, p. 59, le nomme Abolus, & il. eft le feul qui le nomme ainfi. Ortelius croit que c'est le même fleuve qu'Alachis de Vibius Sequefter, dont quelques exemplaires portent Aletin. Vibius Sequefter donne Alachis aux Mégariens, parce que la petite Hybla étoit aufli nommée Mégare. Etienne le géographe dit qu'Alabon eft le nom d'une ville & d'une riviere, mais il ne dit point en quel pays. Voyez CANTARA 1.

ALABONA, felon Antonin; & Alavona, felon Ptolomée, l. 2, c. 6, ancien bourg d'Espagne. Son nom moderne eft ALAGON 2. Voyez ce mot. Ce nom eft diverfement écrit ALABOVE & ALLOBone.

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ALABUNS, ALABUNTIS OU ALAPUNTIS, ville de la Gaule Narbonoife. Il en eft fait mention dans l'Itiné→ raire d'Antonin. Simler & Bertius lifent ALAMONS & le premier l'explique par TALART. Le manuscrit de Torrentius portoit ALABONA en cet endroit. Le plus grand nombre des géographes croit que c'est à présent VENTAVON, château du Dauphiné, dans le Gapençois fur la Durance, felon Bouche. D'autres croyent que c'eft ALAMON, lieu presque détruit dans le voisinage de Ventavon.* Ortel. Thel. Baudr. éd. 1682.

ALABURIUM, ville de Syrie; felon Étienne le géog..
ALABUS. Voyez ALABIS.

campagne que cette riviere ravageoit. Voyez ALABIS.

ALACHROAS, ALCRANES OU ALLACRANES, felon de lifle. Le capitaine Dampier, qui les a vues, dit dans fes voyages, fupplément, t. 3, p. 36, & fuiv, que ce font cinq illes baffe, & fabloneufes, à cinq lieues de la côte de Jucaton. La plus grande n'a qu'un ou deux milles de circuit. Elles font à deux ou trois milles les unes des autres, disperfées çà & là, avec de bons canaux de 20 ou 30 braffes de profondeur entre deux, où les vaiffeaux peuvent commodément paffer. Elles ont toutes de fort bons ancrages à l'oueft, où l'on peut mouiller depuis dix braffes d'eau jusqu'à deux fur un fable fort net. On trouve dans quelques unes de petits buiffons, appellés en Anglois burton wood; les autres font ftériles & fabloneufes, produifant feulement une herbe fauvage, nommée du moron : il n'y a pas feulement d'eau douce pour les animaux : on n'y voit que des rats, mais en alfez grande quantité. On y trouve une quantité prodigieufe d'oifeaux, des boubies, des guerriers, & d'autres qui font de la groffeur d'un œuf. Ils habitent tous dans les ifles les plus feptentrionales, ne fe mêlent point ensemble: chaque espéce a fon canton à part. Ils ne font point fa rouches, fur- tout les boubies qui donnent de grands coups de bec à ceux qui paffent auprès d'eux. A quelque distance de ces ifles il y a beaucoup de poiffon qui fert de nourriture aux oifeaux. Les Espagnols y viennent fouvent pêcher des poiffons, qu'on nomme des empereurs, des goulus & des nourrices, & des chiens marins dont ils font de l'huile.

J'ai mis enfemble ce que les auteurs nous apprennent de la ville d'Alabanda. Cependant il y avoit deux villes ALACHIS. Quelques manuscrits portent ALBBIN, ride ce nom dans la Carie. L'une fondée par Alabandus, viere des Mégariens, qui étoient établis fur la côte orienfils d'Enippe, & qui avoit été auparavant nommée An- tale de Sicile. Dédale en élargit la fource, & fécha la tioche, l'autre fondée par Alabandus, fils de Cares & de Callirrhoé, fille du Méandre. On a voulu taxer d'erreur le texte d'Etienne le géographe, d'avoir fait deux villes de ce nom dans la Carie; mais Berkelius, fon commentateur, Ten juftifie, & croit que l'une de ces deux villes étoit fur le Méandre, & qu'on la nomma Alabanda, Athymbra, Pythopolis & Nyffa. Ainfi la premiere Alabanda feroit la même qui eft autrement nommée Antioche fur le Méandre, ou Antioche en Carie. L'autre étoit plus au midi, & affez proche de Stratonice. La premiere étoit fondée par Alabandus, fils de Cares & de Callirrhoé; l'autre par Alabandus, fils d'Enippe. C'eft de la feconde que Pline dit qu'elle étoit libre, & qu'elle donnoit fon nom à l'affemblée; mais il eft difficile de décider fur laquelle de ces deux villes tombent les paffages de Tite-Live, de Cic. & de Juv. que j'ai cités, ni de faquelle les habitans adoroient Alabandus fon fondateur. Le P. Hardouin, in Plinium, attribue à cette derniere la médaille qui eft dans le recueil de Spanheim, p. 644, fu laquelle on lit AAABANAEON. C'eft auffi cette derniere, qui, felon Leunclavius, et nommée EBLEBANDA, par Is Turcs, & qui a été le fiége d'un évêché. Théodorit, évêque d'Alabanda, fouscrivit au concile de Chalcédoine. L'autre Alabanda, nommée Antiochia Meandri & Antiochia Caria dans les notices, avoit aufli fon évêque particulier. C'eft peut-être auffi de la derniere qu'il faut entendre la comparaifon que Strabon, l. 14, p. 660, en fait avec un âne chargé. Apollonius Malacus ajoutoit chargé de scorpions, parce que la ville en étoit pleine. Strabon dit que les habitans en étoient voluptueux qu'ils aimoient la bonne chere, & entretenoient des muficiennes. Il nomme quatre hommes célébres, qui étoient d'Alabanda; favoir, les deux freres Ménecles & Hiéroles, orateurs qui pafferent dans l'ifle de Rhodes, Apollonius & Molon.

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On voit à trois lieues des Alcranes, vers le nord, une chaîne de rochers, qui fe courbe en forme d'arc : ils paroiffent avoir dix ou douze verges ou aunes d'Angleterre de hauteur, & environ quatre lieues de long. Ils fortent hors de l'eau & font contigus les uns aux autres, excepté en un endroit ou deux où il y a de petites ouvertures de neuf ou dix verges de large.

ALACTMA, ville de la grande Ruffie, fur le haut d'une montagne, à 60 verftes de Kafiémot. Elle eft affez grande, & s'étend jusqu'à la riviere d'Occa. On y compte huit églifes. Robert la nomme mal Elatma. Long. 60, 5, latit. 55, 4.

ALADULE, contrée d'Afie, proche du Curdiftan. Ananie l'appelle Anadole, & dit que le prince qui la gouvernoit lui donna fon nom. Les Turcs la nomment Tome I. Qij

les montagnes du Caucafe vers le pays d'Oufa. Le nom d'Alains leur vient du mot Alin, qui fignifie montagne. Ils descendirent au midi dans les plaines qui font au nord de la Circaffie & de la ville de Derbent (connue des anciens fous le nom de Portes Caspiennes.) Vers l'an 73 de Jefus Chrift, ils firent alliance avec le roi d'Hircanie, entrerent dans la Médie par les Portes Caspiennes; & Pacorus, roi des Parthes, n'ofa s'oppofer à leur paffage. Vers l'an 134, fous le régne d'Adrien, ils y entrerent de nouveau, mais ils en furent chaffés par Árien. L'appas du pillage les attiroit fouvent en occident: Gordien voulut les arrêter; mais ils le défirent dans les plaines de Philippes en Macédoine.

DULGADIR, OU DULCADIR, & ils en nomment le prince Aladule. Texera la nomme ALADOLET & ZULKADER. Ce pays eft enfermé entre le Taurus & l'Antitaurus, & contient une grande partie de la petite Arménie, s'étendant jusqu'à l'Euphrate, & jusques près des villes d'Orpha & de Caramit en Méfopotamie. Ses limites lorsqu'Aladule fut défait, étoient Alep du côté de la Syrie, la petite Arménie & l'Amafie; & du côté de Caramanie, Adana & Tarfe. Sa principale ville eft Marasch autrefois Mérite; il y a encore Mélene & Albuftafli. Ananie y met encore Ádana & Tarfe; mais la premiere appartient à la Caramanie, & l'autre à la petite Arménie. Le pays eft rude & raboteux, & peu propre à être labouré; mais il y a de bons pâturages, où ceux du pays. Enfin la puiffance des Alains s'étendit tellement, qu'un nourriffent un grand nombre de chevaux & de chameaux; car plufieurs d'entr'eux s'occupent foigneufement à la garde des troupeaux, mais les autres ne s'amufent qu'à la chaffe ou bien à voler les paffans. Ce peuple eft fort guerrier, & en grand nombre, & fes montagnes rendent le pays extrêmement fort, outre que leurs chevaux, qui vont d'une très-grande vîteffe, font accoutumés à courir par ces montagnes. Leurs armes font l'arc, les fléches & l'épée. Lorsque Selim attaqua leur prince, celui-ci mit en campagne quinze mille chevaux, & grand nombre d'infanterie, mais enfin il ne put réfifter aux Turcs, à caufe de leur puiffante armée, & plufieurs des fiens l'abandonnant, il s'alla cacher dans les cavernes, où Sinan bacha l'ayant trouvé, le mena à Selim, qui lui fit trancher la tête. Baudrand, éd. 1705, nomme ce pays ALADULI, & dit qu'il répond à l'Arménie mineure, avec partie de la Capadoce, & la partie orientale de la Cilicie, fur l'autorité de Niger, qu'il nomme le Noir. * Dayiti, Afie.

ALE ou ALLA, riviere de Pruffe. Voyez ALL.
ALE, ou ARE FLAVIE. Voyez FLAVIE.
ALÆSA. Voyez ALESA & HALESA.
ALAFOENS (S. Christovan d') abbaye d'hommes,
ordre de Cîteaux, en Portugal, dans la province de
Beira au diocèfe & à quatre lieues au nord de Viféo.

ALAGOA, village d'Afrique fur la rive droite de Sierra Léona, on Mitomba, car c'eft la même riviere. Les Portugais s'y font établis, y ont bâti un fort, & empêchent par le moyen des négres que d'autres blancs ne viennent s'y établir. Dapper, 247, côte de Guinée, par Bellin.

ALAGOA-DE DAMBA. Voyez DAMBÉE, lac d'Abis

finie.

1. ALAGON, petite riviere d'Espagne, dans le royaume de Léon & dans. l'Eftramadure. Elle a fa fource à Linares, paffe à Pinedas, Lacarcas, Las Ventas de Caparra, reçoit la riviere de Xerete au-deffus de Coria où elle paffe, & delà à Ceclouin; puis ayant joint la riviere d'Arrago & quelques autres petites, elle fe rend dans le Tage, au-deffus d'Alcantara.* Baudrand, éd. 1705.

2. ALAGON, Alabona, petite ville d'Espagne, en Aragon, fur la riviere de Xalon, qui fe jette peu-après dans l'Ebre entre Sarragoffe & Borja. * Baud.éd. 1705. ALAGONIA, ville libre des Lacédémoniens, felon Paufanias.

ALAHAN, bourgade de l'Arabie heureufe. Elle eft fituée entre les villes de Sannaa & de Zebit, appellée vulgairement Zibit. * D'Herbelot, Bibl. orient.

ALAGNON, ALANIO, riviere de France, dans l'Auvergne. Elle prend fa fource à la riviere du Cantal, dans la haute Auvergne, paffe à Murat, ou pont de Vernet, à Maffiac, à l'abbaye de la Brefle, & fe rend dans l'Allier, entre Brioude au midi & Iffoire au nord.

ALAINE, riviere de France, dans le Nivernois. Elle vient de Luzi, paffe à Taiz, & mêle fes eaux avec celles de l'Arron au-deffous de Cerci-la-Tour.

1.

ALAINS (les) font nombre parmi les barbares qui vinrent ravager l'Empire Romain. On avoit entendu parler de ces peuples dès le tems de la république, ou fous les premiers empereurs : Pline, l. 4,c. 12, ena voulu dire quelque chofe, mais il étoit mal informé. Ptolomée, 7. 3, c. 5, en fait aufli mention, & les nomme Axauvos Exolas, Alains Scythes. Il les met dans la Sarmatie d'Europe, au nord d'une chaîne de montagnes qu'il nomme Alaunus Mons. Voici ce que les recherches d'un favant de nos jours nous ont appris. (a) Les Alains habitoient anciennement au-deffus des fources du Jaiz, dans

les

grand nombre de peuples qu'ils avoient foumis prit, au rapport d'Ammien Marcellin, 7. 31, leur nom, & fut confondu avec eux; tels que les Neuri, les Vidini, Gelons, les Agathyrfes & plufieurs autres. La nation des Alains s'étendoit depuis les plaines de la Sarmatie & les Palus Méotides jusqu'aux montagnes voifines de l'Inde & les fources du Gange, parce qu'on donnoit à tous ces différens peuples le nom d'Alains. Les Chinois les confondoient avec les Huns, fans doute parce qu'ils habitoient ce même pays, & qu'ils avoient entr'eux beaucoup de reffemblance. Les Alains étoient en effet des peuples Nomades: ils vivoient fous des tentes qu'ils transportoient dans des lieux propres à nourrir leurs troupeaux, qui faifoient toutes leurs richeffes : ils en mangeoient la chair & en buvoient le lait. Sous ces tentes demeuroient les femmes, les enfans & les vieillards, pendant que ceux qui étoient en état de porter les armes alloient faire des courfes fur les peuples voifins. La guerre étoit leur unique occupation, & leur unique defir étoit de s'y fignaler: pour y parvenir ils s'accoutumoient dès leur enfance à monter à cheval. Cliez les Alains il étoit honteux de vieillir & de mourir paisiblement; & l'on envioit le fort de celui qui mouroit les armes à la main fur plufieurs cadavres qu'il avoit abattus; ceux dont on voyoit le cheval orné de plufieurs chevelures des ennemis étoit en grande vénération. Ces barbares ne manquoient jamais d'arracher la chevelure d'un homme qu'ils avoient renverfé, & d'en orner leurs chevaux. C'étoit chez eux une marque de gloire, comme les couronnes de laurier chez les Romains. Un fabre nud planté en terre étoit l'unique objet de leurs hommages avec des baguettes ils prétendoient annoncer l'avenir & juger

des événemens.

Les Huns, établis dans le pays des Basckirs, descendirent dans des contrées plus méridionales, rencontrerent les Alains qu'ils battirent. Les uns, pour échapper aux coups des vainqueurs, s'enfoncerent dans les montagnes de la Circaffie, où ils se font maintenus jusqu'à préfent; les autres pafferent du côté de l'occident, où ils errerent quelque tems, s'établirent aux environs du Danube, d'où vers l'an 406, ils allerent avec les Suéves & les Vandales ravager la Germanie, traverferent la Belgique, fe rendirent au pied des monts Pyrénées; & ne pouvant les franchir, ils fe répandirent dans les Gaules, où ils pillerent plufieurs villes. L'an 409 ils pafferent en Espagne, y firent de terribles ravages, s'établirent enfin dans la Lufitanie & la province de Carthagène : mais il en étoit refté un grand nombre dans les Armoriques, C'eft delà fans doute que le nom d'Alain eft fi commun dans la Normandie & la Bretagne. Par la fuite ces peuples fe font confondus avec les Vifigots qui s'établirent en Espagne, & le nom d'Alains s'eft perdu. C'eft ainsi qu'on voit un peuple fortir du fond du nord, traverfer d'une maniere presqu'infenfible une vafte étendue de pays, & s'arrêter dans des climats contraires à ceux qu'il habitoit anciennement. * M. de Guignes, hift. des Huns, t. 2, Hift. généal. des Tatars.

ALAIRAC, village de France, dans le bas Languedoc, entre Narbonne & Carcaffonne; quelques-uns écrivent ALERAC; en latin Caftrum Alarici.

ALAIS, ALESIA ou ALESTUM, ville de France, dans le bas Languedoc, au pied des monts & proche des Sévennes, à deux lieues d'Anduze, en tirant vers le SaintEsprit & à cinq d'Ufez, vers le couchant, für le Gardon: Longit. 21, 32, latit. 44. Cette ville eft affez grande peuplée, marchande, & a fept portes. La cathédrale n'eft pas fort belle: elle a un portique d'un goût gothique,

fur lequel s'éleve le clocher; au-deffous eft la porte principale de l'églife. Elle eft foutenue d'une muraille ou parapet, & fert de promenade. Les prairies qui occupent une lieue de terrein au-delà du Gardon, font tout ce qu'il y a de plus beau aux environs de la ville. Alais fut érige en évèché en 1692, à caufe du grand nombre de nouveaux convertis qu'il y avoit dans les Sévennes. Ce diocèfe a été diftrait de celui de Nismes: la cathédrale a été formée des deux collégiales d'Alais & d'Aiguemorte; & la manfe abbatiale de cette derniere a été unie à l'évêché. Le commerce fait la plus grande richeffe du diocèfe d'Alais. On y fait des cadis qui font plus forts & plus chers que ceux de Gévaudan, de plufieurs fortes de ferges & de ratines; ce qui fait que ce pays eft riche, & qu'on n'y voit presque point de pauvres. Quelquesuns veulent qu'Alais foit l'Alefia décrite par Jules-Ĉéfar au 7 livre de fes commentaires. De Mandajors, maire de cette ville, a fait une differtation fur ce fujet : elle étoit bâtie dans l'onziéme fiécle. Catel, en fes mémoires de Languedoc, affure que les premiers feigneurs d'Alais étoient de la maifon de Pelet, & qu'ils descendoient de Bernard, comte de Melguoire ou Mauguio, fils de Raymond Berenger, qui étoit fecond fils de Berenger, vicomte de Narbonne. Les feigneurs d'Alais étoient cadets des comtes de Mauguio, & foutenoient que ce comté leur appartenoit, & que la comteffe Hermefunde n'avoit pû le donner au comte de Touloufe à leur préjudice. Quoique faint Louis maintint le droit de Pierre Pelet, feigneur d'Alais, contre l'évêque de Maguelone appuyé du pape; néanmoins l'évêque demeura toujours en poffeffion. Ce feigneur d'Alais étoit pour lors vaffal du roi; & fes peres l'avoient été de Simon & d'Amauri, comtes de Montfort. Les Pelet ont confervé longtems leur ancien patrimoine d'Alais, avec d'autres grandes

terres.

Humbert, dauphin de Viennois, ayant obtenu fur la feigneurie d'Alais une penfion de dix mille livres, le pape Clément VI acheta cette feigneurie pour fon frere le comte de Beaufort, à qui (pour le respect du pape) la nobleffe céda volontiers la préféance, lorsque la province du Languedoc fut réunie en un feul corps d'états. Les héritiers du comte de Beaufort ayant longtems joui d'Alais, il fut acquis par Henri de Montmorenci, duc de Danville, maréchal de France, gouverneur de Languedoc, & depuis duc de Montmorenci & connétable. Ce duc, mariant fa fille Charlotte de Montmorenci l'an 1591, avec Charles de Valois, fils naturel du roi Charles IX, colonel général de la cavalerie, & depuis duc d'Angoulême, il lui donna en dot le comté d'Alais; & fon fils le comte d'Alais étant mort fans enfans, l'héritage de la ducheffe d'Angoulême ayant paffé à fes neveux, fils de fa fœur la princeffe Condé, Alais a été donnée en partage au prince de Conti.

Les habitans d'Alais s'étant faits de la religion P. Réformée, fe maintinrent longtems dans l'indépendance; ils furent enfin afliégés & pris par Louis XIII, l'an 1629. Louis XIV y a fait faire une citadelle pour brider les ha bitans, l'an 1689, au-deffous de laquelle eft une terraffe dont les vues font affez agréables. * Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 4, p. 106. Bayle, Dict. crit. Longuerue, Desc. de la France, i part. p. 257.

ALALEI, petites ifles du golfe Arabique, dans les quelles on trouvoit des tortues, felon le périple d'Arrien. Ce font les ALLEU de Pline. Voyez ALIEU. Ortel. Thef.

*

ALALCOMENE, petite ville de Béotie. On la nomme ainfi, ou à cause d'Alalcoméne, qui fut pere nourricier de Minerve, felon quelques-uns, ou à caufe d'Alalcoménie, l'une des filles d'Ogyges, laquelle nourrit Minerve, felon quelqu'autres. Cette déeffe étoit née en ce lieu-là, & y avoit un temple & un fimulacre d'yvoire extrêmement respectés des peuples. Ce respect fut caufe, à ce que dit Strabon, qu'Alalcoméne, quoique facile à emporter, ne fut jamais faccagée, & que tout le monde s'abftint d'employer la violence contre ce lieu-là; mais Paufanias affure que la ftatue de Minerve en fut emportée par Sylla, & qu'enfuite le temple commença d'être négligé. Il ajoute que de fon tems les murailles s'en étoient fendues, à caufe qu'un gros tronc de lierre avoit pouffé fes branches entre les pierres. Parmi les épithètes de Minerve, celle d'Alalcoménienne qu'Homere,

Iliad. v. 8, & Stat. Theb. l. 7, v. 330, lui donne, n'eft pas la moins digne de confidération. Plutarque, Quest. Grec. p. 301, rapporte qu'Ulyffe étant né dans Alalcoméne, voulut qu'une ville d'Itaque portât ce nom, afin de mieux conferver la mémoire du lieu où fa mere étoit accouchée de lui. Etienne de Byfance ne dit rien de cela, lorsqu'il parle d'Alalcoméne, & il nomme ALCOMENE la ville de l'ifle d'Itaque. Bayle, de qui j'ai emprunté cet article, reproche à Moreri d'avoir dit fauffement qu'Alalcoméne étoit confidérable par le tombeau de Tirésias, & que, felon Plutarque, elle eut depuis le nom d'Itaque. Il reprend auffi Lloyd & Hofman d'avoir fait de grandes fautes au fujet de cette ville. * Bayl. Dict. crit. Steph. Byf. Paufanias, 1. 9. Strab. 1.9.

ALALIA ou ALALIS, ville épiscopale de la Phénicie du Liban. Thalaffius, fon évêque, affifta au concile de Nicée. Ptolomée, l. 5, c. 15, met ALALIS dans la Palmyrene, auprès de l'Euphrate. Ortelius femble distinguer cette ville. Les cartes patriarchales de Sanson n'en font qu'une feule ville fur l'Euphrate. *Carol, à S. Paulo, Géog. Sacr. p. 295..

ALAMA. Ce doit être un lieu de la Gaule Narbonnoife, marqué dans la premiere feuille de la carte de Peutinger; la feconde porte ALANNA, & on lit ALAUNA dans une troifiéme feuille que le célébre Velfer avoit communiquée à Ortelius. Ce peut être l'Alaunium de l'itinéraire d'Antonin.

ALAMAGAN, ALAMAGUAN, ifle de l'océan oriental & la neuviéme des ifles Marianes. Elle eft à trois lieues & demie de GUGUAN on lui en donne fix de circuit. Latitude feptent. 18, 20.

:

ALAMANI. Voyez ALLEMANDS.
ALAMATA, ville de la Palmyre fur l'Euphrate, felon
Ptolomée, l. 5, c. 15.
TREMU
ALAMBATERA EXTREMUM. Voyez ALABATER.
ALAMBRA eft aujourd'hui MONTIEL. Voyez ce mot.
ALA MILIARIENSIS, ancienne ville épiscopale
d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe. Son évêque
Menfius eft nommé dans une ancienne notice d'Afrique.
* Carol. à S. Paulo, Géog. Sacr. p. 112.
ALAMONS. Voyez ALABUNS.

ALAMPI, ville d'Afrique. Voyez Lay 1. ALAMPO, nom que les Anglois donnent au royaume de Ningo. Voyez ce mot.

ALAMUS, bourgade de l'ancienne Albanie, felon Ptolomée, l. 5, c. 12.

1. ALAN, riviere d'Angleterre, dans le comté de Cornouailles : elle fe jette dans la mer à l'entrée de la Mer du golfe de Bristol, au bourg de Padestow. On la nomme en latin Alanus. * Camden, Britan.

2. ALAN, province du Turqueftan : elle comprend les villes d'Alan, de Bilcan & de Caoubari. * D'Herbelot. Bibl. orient.

3. ALAN, ville d'Afie, dans la Perfe & dans la province du Turqueftan. D'Herbelot dit que c'est peut-être delà que font venus originairement les Alains, que l'on dit être fortis d'une autre ville nommée ALLAN, pour se répandre dans les Gaules & dans l'Espagne. * D'Herbelot, Bibl. orient.

4. ALAN, petite ville de France, dans le Comingeois: elle appartient à l'évêque de Cominges, & on y voit un très beau château, où l'évêque fait fa réfidence ordinaire. *Corn. Dict.

ALANA, ville de l'Ethiopie, fous l'Égypte, felon Pline, 1.6, c. 29.

ALA-NARISCA, ancienne ville de la Germanie. Hérold conclut d'une ancienne inscription romaine que c'est aujourd'hui AICHSTAT, ville épiscopale d'Allemagne. * Ortel. Thef.

ALANCHE, ville de France, en Auvergne, dans le duché de Mercœur. Dans le dénombrement du royaume, t. 1, p. 350, cette ville, dont le nom eft écrit ALLANCHES, eft comptée pour 249 feux, dans la généralité de Riom, élection de S. Flour.* Corn. Dict.

ALANDER, riviere de l'Afie mineure; Tite-Live, l. 38, femble en mettre la fource dans la grande Phrygie.

ALANDION. Corneille, dans fon dictionnaire, fair couler une riviere de ce nom dans le pays de Gex: il en met la fource dans la montagne de Gex, & dit qu'elle va fe mêler avec le Rhône. Il veut fans doute parler de la riviere que l'atlas de Blaeu nomme LA LANDON.

Les autres atlas que j'ai confultés, n'ont aucun nom approchant.

ALANDRIANA, ville de Gréce, dans l'Epire, près de la ville de Sopoto & des montagnes de la Chimera. Le Pere Briet, Parall. 2, part. l. 3, p. 368, dit que c'eft Pancienne Maandria qui étoit dans la Thesprotie; mais il retranche la derniere fyllabe du nom moderne, & dit fimplement Alandria, au lieu qu'on lit Alandriana dans les édit. latine & françoife de Baudrand, en quoi il eft copié par Mary & Corneille.

ALANDT, ALAND, ALANDE, fuivant divers atlas, en fuivant divers atlas, en latin Alandia, ifle de la Mer Baltique, proche du golfe de Bothnie, entre la Suede & la Finlande, à 38 deg. 20' de longitude pour fa partie la plus occidentale, & à 39 pour la partie orientale; & à 60 deg. 12' pour fa partie méridionale, & 35' pour la feptentrionale. Cette ifle eft d'une figure très-finguliere, & eft fi entrecoupée de longs golfes, qu'elle femble un amas de presqu'ifles, qui approche affez de la figure d'un ferpent qui auroit la queue & le dos élevés vers le nord, & la gueule béante en bas vers l'orient & au midi. Le canal qui la fépare de la Finlande eft tout rempli d'iflots, ou plutôt d'écueils: au midi d'Alandt il y en a quelques autres, dont les principaux font Flys, Landswden, Rodan & Nyan. L'ifle d'Ekero s'étend du nord au fud, & eft feparée de celle d'Alandt par un canal d'une lieue marine de large.

ALANGON, ville de France, dans la Guienne, à environ trois lieues & au nord de Bazas. Voyez LANGON, qui eft le vrai nom de cette ville, & non pas Alangon, comme écrit Jouvain de Rochefort, fuivi par Corneille.

ALANGUER, ALENGUER OU ALEMQUER, ville du royaume de Portugal, dans la province d'Eftramadure; elle eft à fept lieues de Lisbonne & à cinq de Santaren, en un lieu fort agréable, quoique fur une hauteur, au pied de laquelle paffe une riviere. Long. 8, 42, latit. 39, 10. Cette ville a quelques fortifications, & quatre cens habitans en une feule paroiffe. Quelques géographes croyent qu'elle occupe la place de l'ancienne JERABRICA, que d'autres mettent à Pavos, village à une lieue delà. *Corn. Dict. Descr. fumaria del reyno de Portugal. Baudr. éd. 1705.

ALANI. Voyez ALAINS.

ALANIA, fiége épiscopal, duquel il eft fait mention dans les fanctions pontificales des empereurs d'Orient. ́Ortelius dit qu'il étoit quelque part dans le voifinage de Conftantinople.

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ALANIS, château d'Espagne, dans l'Andaloufie, & dans la Sierra Morena, fur les confins de l'Eftramadure, quatorze lieues de Séville, vers le feptentrion: il a été affez fort, mais il eft préfentement ruiné. Voyez ANCANICUM, qu'on croit être fon ancien nom.

ALANORSI. C'eft ainfi que les interprétes de Ptolomée, l. 6, c. 14, lifent au lieu d'AGATHYRSI; ce peuple faifoit partie des Alains d'au-delà le Tanaïs. Voyez AGATHYRSES & ALAINS.

ALANOVA, ancienne ville de la Pannonie, felon Antonin. Simler croit c'eft Ebernsdorff.

ALANTONIS, ancienne ville d'Espagne, felon Antonin, qui la met à huit mille pas de Pampelune.

ALANUS MONS, montagne de la Sarmatie, en Europe. C'est des environs de cette montagne que vinrent les Alains qui fe répandirent dans la Germanie, les Gaules & l'Espagne. Ptolomée, l. 6, c. 14.

ALAPENI. C'eft ainfi que l'ancien interpréte de Prolomée, l. 6, c. 7, écrit le nom d'un ancien peuple de l'Arabie heureufe, que le Grec nomme SALAPENI.

ALAPIA, ville de la Céléfyrie : on la nommoit aufli NEREA. Guillaume de Tyr, l. 2, c. 19, en fait mention. Rawolfius, dans fon itinéraire, croit que c'eft Alep. ALAPUNTIS. Voyez ALABONA,

ALAR, riviere de Perfe: elle arrofe l'Hircanie, & fe jette dans la Mer Caspienne. * Corn, Dict.

ALARANTES, ville de la Gaule Narbonnoife, felon l'itinéraire d'Antonin. On croit que c'eft aujourd'hui Talard. Voyez ce mot.

avec leurs troupeaux pour la commodité du pâturage. Ils prétendent devoir être plus confidérés que ceux qui demeurent dans les bourgs & dans les villes; aufli fe diftinguent-ils des autres par l'habit, qui eft une grande vefte blanche faite de poil de chèvre & de lin, qui leur va jusqu'aux talous, avec des manches aufli larges que des bernardins. Ils ont fur la tête un capuchon femblable à celui de ces religieux, & portent tous une grande barbe; de forte que cela joint à la gravité qu'ils affectent dans leurs mines & dans leur démarche, on les prendroit pour les abbés de quelque couvent de cet ordre. Il y en a qui ont leur capuchon noir; & ceux qui le portent de cette couleur, ont, parmi eux, une dignité particuliere, ou de capitaine d'une troupe, ou d'un village, ou d'un prêtre de leur fecte. Ils portent tous à la main une fléche fort menue. Les femmes font habillées de la même forte; leur vefte eft pareille à celle des hommes, mais elle descend fi bas, qu'il eft impoflible de leur voir les pieds: elles fe cachent auffi le vifage; mais leurs veftes n'ont point de capuchon, & font faites de fil ou de foie de plufieurs couleurs, principalement celles des femmes qui paffent pour être plus riches que les autres. Sitôt que les Alarabes d'Afie peuvent favoir qu'il y a des navires arrivés au port de Mascate, qui eft une ville de l'Arabie heureufe, ceux des environs y viennent de leurs villages, ou, pour mieux dire, de leurs hordes, vendre de la volaille, des chevreaux & des dates, qu'ils appellent tamaras, & ils y achetent du ris, & quelques gros draps de ceux qu'on fait dans les Indes. Les Alarabes qui demeurent dans Mascate font vêtus comme ceux de Fez & de Maroc, & comme l'étoient les maures de Grenade avant qu'on les eût chaffés, à caufe de leur révolte : toute la différence qu'il y a, c'eft que l'habit de ceux-ci eft plus méchant & plus pauvre.

ALARBES, felon Baudrand; ALARABES, felon Corneille, Dict. & Ambaff. de D. Garcias de Silva Figueroa, forte d Arabes, ainfi appellés en Barbarie & en Espagne. Ils demeurent en troupes à la campagne fous des tentes, qu'ils transportent de tems en tems d'un lieu à l'autre

ALARCON, en latin Ilarco, petite ville d'Espagne dans la Caftille neuve, fur la rive gauche du Xucar, & au quartier dit la Sierra, à dix lieues, & au midi de Cuença, & presque à moitié chemin de Valence au levant, & Tolede au couchant. Long. 15, 30, latit. 39, 18. Quelques auteurs croyent qu'Alarcon eft l'ancienne LACURIS. D'autres veulent que Lacuris eft Loquera, bourg de la Caftille neuve, aux confins de la Murcie. *Baudrand, éd. 1705.

ALARES. Tacite, Annal. l. 15, nomme ainfi quelques habitans de Pannonie; mais Ortelius croit que c'étoient des foldats habitués en ce pays-là, ainfi nommés du mot ALA, Aile ou Bataillon, & non pas une nation particulière.

Corneille explique fort plaifamment ce mot Aile, en difant que c'eft à caufe de la légereté qu'ils faifoient paroître lorsqu'ils combattoient. Le mot Aile fe difoit métaphoriquement des parties d'une armée, comme il fe dit encore à préfent, avec quelque différence, nous difons l'aile droite, l'aile gauche. Vitruve a dit de même l'aile d'un bâtiment, quoiqu'il ne foit point question de légereté dans un édifice auffi maffif que l'étoient teux des Romains. Térence appelle Ala Prafeclus l'officier que nous appellerions un colonel, ou même un brigadier de cavalerie.

ALARO, en latin Sagra, petite riviere du royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure: elle a fa fource au mont Apennin, & fe jette dans la Mer Ionienne, près du cap de Stilo, vers la Rocella: elle paffe au nord de Castel Vetere; & eft remarquable par la victoire que les Locriens remporterent autrefois tout auprès fur les Crotoniates leurs ennemis. * Jaillot, Atlas.

ALARODII, ancien peuple d'Afie, vers le Pont, au rapport d'Hérodote, in Thalia & Polymnia, & d'Etienne le géographe.

ALASARNE, nation de l'ifle de Cos, felon Hésyche. Strabon,. 14, p. 657, nomme Halifarna un lieu qui étoit vers le midi de l'ifle.

ALASCEHAR, petite ville de la Natolie, dans la Earamanie. Léunclave croit que c'eft l'ancienne HYPSELA de Strabon.* Baudrand, éd. 1682.

ALASCHEHIR, ancienne ville de la Turquie, en Afie, dans la Natolie : ce n'est à présent qu'un village, felon Léunclavius. Comme on la croit ancienne, on doute fi c'eft l'Hypfus ou la Philadelphie des anciens. De l'Ifle dans une petite carte dreffée pour le fecond voyage de Paul Lucas, marque ALLACHER, à l'orient de Magnésie,

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