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& fur une même riviere, qu'il nomme Sarabat. Voyez ALLACHARS. Baudrand, édit. 1682.

*

ALASI, ville ou bourg de l'Afrique intérieure, dont Cornelius Balbus fe rendit maître, au rapport de Pline, 1.5,0.5.

ALASIA, métropole nommée dans les fanctions des patriarches d'Orient. Ortelius doute fi ce ne feroit pas l'ALASIA qu'Hécatée, cité par Strabon, l. 12, p. 550, dit avoir été arrofée par le fleuve Rymus, qui, coulant du lac d'Ascylitide, va fe perdre dans le Ryndacus. Ce qui pourroit faire de la difficulté, c'eft que les fanctions citées regardent une ville qui existoit alors, au lieu qu'Hecatée en parloit déja comme d'une ville détruite avant la prédication de l'évangile.

1. ALATA, ville de l'Arabie déferte, felon Ptolomée, 1. 5, c. 19.

2. ALATA, ville de l'Arabie heureuse, felon le même,

1.6, c.7.

3. ALATA CASTRA. Voyez EDInbourg. ALATOF, Olotif ou Anatoa, grande chaîne de montagnes, dans la Tartarie : elle s'étend depuis les fources du Jaick presque jusqu'à fon embouchure le long de fa rive orientale : elle a divers noms fuivant les différentes contrées. Dans le Papcatir elle s'appelle la montagne de fer; & de l'Ifle, qui ne donne point le nom national de cette montagne, y fupplée par une note, dans laquelle il dit: montagnes où l'on trouve du fer, du cryftal & des pierres précieufes. Vis-à-vis le lac du Jaïck, c'est la Sarantova; (De l'Ifle écrit Soratora.) Au midi de celleci, la montagne propre d'Alatof, qui eft la plus étendue. En descendant encore plus vers le midi, on trouve les montagnes de fel, & enfin celle d'Urack. Cette derniere eft apparemment le mont Ournac, qui fépare les terres d'Ablay des Torgouti, peuple Calmouck. On doit ces connoiffances au favant Witfen, qui nous apprend de plus que la partie feptentrionale de ces montagnes eft un pays fertile; qu'on y trouve du fer, du criftal & des carrieres d'albâtre. De l'lfle nomme Albâtre une montagne à la fource du Tobol, riviere qui baigne la capitale de la Sibérie. Witfen croit que les mons Rhamniques ou Rhymniques des anciens étoient les mêmes que cette chaîne de montagnes.

que

ALATRI ou ALATRO, en latin Aletrium, ville d'Italie dans l'état de l'Eglife & dans la campagne de Rome, fur une colline au pied des monts. C'est un évêché qui ne releve que du pape. Elle eft à quatre milles & au nord occidental de Veroli, à cinq & au fud-oueft de Feretino, à douze d'Agnani,& à quarante-huit au levant de Rome, fur les frontieres du royaume de Naples. Long. 31,5, latit. 41, 45. Les anciens l'ont connue fous le nom d'ALETRIUM. Strabon, l. 7, p. 237, en parle auffi-bien Pline, 4. 3, c. 5, qui en nomme les habitans Aletrinates & ALETRINI. Frontin, l. 3, c. 11, nomme la ville ALATRIUM. Avant eux Tite-Live, 1.9, avoit déja nommé les Alétrinates, peuple compris fous le nom des Hernices. Elle eft épiscopale depuis longtems. Pascafe, évêque d'Aletrium, eft nommé par le pape Vigile, dans l'excommunication de Théodore de Céfarée. Saturnin, autre évêque de ce lieu, affifta au concile de Rome,fous le pontificat d'Agaton, & Vital fouscrivit au concile tenu à Rome fous Grégoire II. Deux cardinaux célébres ont porté le nom d'Alatri. L'un, Hugues d'Alatri fut créé cardinal par le pape Pascal II, & mourut au commencement du x11 fiécle; l'autre, Géofroi d'Alatri, qui fonda l'église de S. Etienne d'Alatri, fut fait cardinal l'an 1261, par le pape Urbain IV. * Hoftenius, Not. in Carol. à S. Paulo, Géog. Sacr. p. 51, Corn. Dict.

à celui des derniers, que des premiers. Les rois de Navarre ont pris autrefois le titre de rois d'Alaba, comme il paroît dans l'hiftoire de Sanche Garcia, qui s'intitula roi de Pampelune, d'Anagar & d'Alaba. Les mores ayant conquis une partie de cette province, établirent leur féjour dans le val de Burunda, & élurent un chef en 886, fous le titre de roi d'Alaba. Pendant que les rois de Navarre en furent poffeffeurs, ils y tinrent ordinairement des gouverneurs. Mais Alfonfe, roi de Caftille s'étent rendu maître de la capitale & de quelqu'autres places, il les réunit à fa couronne, & en jouit jusqu'à ce que tout ce qu'il avoit conquis fe remit fous l'obéiffance du roi de Navarre, à l'exception de Victoria & de Trevigno. Alphonfe IX, roi de Caftille, fe rendit le maître de toute la province en 1212. Les principales villes de cette province font Victoria, Salvatierra & Trevigno. * Vayrac, Etat de l'Espagne, t. 1, p. 312.

Ce mot s'écrit indifféremment ALAVA OU ALABA,parce que les Espagnols aufli-bien que les Gascons changent volontiers le B en V & le V en B, & écrivent Vilvao & Bilbao, fans que cela faffe de la peine à ceux qui en font. avertis.

2. ALAVA, ancienne ville d'Espagne. Ptolomée, 1. 2, c. 6, qui la nomme ALABA, la met dans la Celtibérie, auprès de Valérie. Ce n'eft plus qu'un village de l'Aragon, fur la riviere de Xilca, à cinq lieues de Teruel au couchant, & à quatre lieues d'Albarazin au feptentrion. * Baudrand, édit. 1705.

1. ALAUNA, ville des Damniens, dans l'ifle d'Albion, felon Ptolomée, l. 2, c. 3, c'eft-à-dire, ville d'Ecoffe. II n'eft pas aifé de définir dans quelle province de la divifion moderne Antonin nomme ce lieu ALONE, & Cambden l'explique par Allawai. La carte dreffée par Halley, pour l'itinéraire d'Antonin, par rapport à l'Angleterre, marque pour nom moderne d'Alone WHITLEI, château. Le P. Briet, dans fes paralleles, dit que c'est aujourd'hui le village nommé ALAUNAY.

2. ALAUNA, ancienne ville de l'Armorique. Piganiol de la Force, t. 5, p. 416, dit qu'on croit qu'elle étoit fituée au même lieu où ett aujourd'hui Valogne. On y voit encore les veftiges d'un grand amphithéâtre, & de plufieurs bains publics. Le P. du Nod penfe que cette ville étoit la capitale de la fupérieure Armorique.

ALAUNI, peuple que Ptolomée, l. 2, c. 4, place dans la Norique. Je foupçonne que c'étoient les précurfeurs des Alains, que le même auteur, l. 3, c. 5, nomme auffi ALAUNI, & qu'il met dans la Sarmatie d'Europe, entre le Danube & les monts Sarmatiques, qu'il appelle les Alpes, & qu'il étend du nord au midi depuis la fource de la Viftule jusqu'aux monts Krapack.

ALAUNIUM, ville de la Gaule Narbonnoife. Antonin la met entre Regufturo (Regufiron) & Apta Julia, à milles de la premiere, & à 28 de la feconde. Quelquesuns la mettent à Forcalquier, d'autres à Manosque fans

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aucune preuve.

ALAUNIUS ou HALENUS, ancien nom d'une riviere d'Angleterre, que Cambden croit être l'ALNE. Voyez ALNA 2.

ALAUNUS MONS, montagne de la Sarmatie en Europe, auprès de laquelle étoient les Alains, felon Ptolomée, l. 3, c. 5.

ALAVONA. Voyez ALABONA.

ALAUT ou Hor, Aluta, riviere de la Turquie en Europe. Elle a fa fource dans les montagnes qui feparent la Moldavie de la Tranfilvanie où elle coule, dans les comtés de Czick, de Vaffarhel & de Haramfek, où elle reçoit la riviere de Feketevitz, déja chargée de deux I. ALAVA ou ALABA eft une des plus petites provin- ruiffeaux qui fe mêlent au nord-oueft des fept villages ces d'Espagne. Autrefois elle étoit un membre de l'an- des Sicules. Puis fe repliant vers le nord-oueft, elle reçoit cienne Cantabrie, & l'une des trois Mérindades de le torrent de Homorod, paffe auprès de Fogaras g, visBiscaye. Elle est affife au midi, & a pour bornes la Bis-à-vis de cette place, il s'en détache une branche qui la caye au nord & au couchant; une partie de la vieille Castille, de la Rioja & de la Navarre au midi, & le Guipuscoa au levant. Elle peut avoir environ huit ou dix lieues tout au plus de longueur, & fix ou fept de largeur. Son terroir eft affez fertile en froment & en orge, en divers fruits & en vin paffablement bons. On y trouve des mines de fer & d'acier, dont on fait grand cas, & qui contribuent beaucoup au commerce qui s'y fait. Les peuples y tiennent un milieu entre le génie des Caftillans & les Biscayens; mais ils participent beaucoup plus

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rejoint auprès de Hermanftat, puis coulant vers le midi jusqu'à Tingi, au-dessus duquel elle forme une ifle; elle a un cours presque parallele au chemin de l'empereur Trajan, & tombe enfin dans le Danube au-deffus de Nicopoli. Les autres rivieres qu'elle reçoit au- deffous de Hermanftat, font Brifefti, Guretz, d. Topologon g, Lutavet, Oltekz & quelqu'autres moins connues.

ALAWAY; bourg de l'Ecoffe méridionale, dans la province de Fife. Il est à l'embouchure du Tay,& à environ vingt milles au couchant d'Edimbourg.

ALB, canton d'Allemagne, dans la Suabe, dans la Forêt noire. Baudrand dit que c'eft une partie du duché de Wirtemberg, joignant le bord du Nekre, & qu'elle conferve le nom d'une ancienne ville d'Allemagne, qu'on nommoit Alba. Maty dit la même chofe, & y ajoute que c'est une campagne. Ils fe trompent l'un & l'autre. On appelle en Allemand AUF DER ALB; c'eft-à-dire, fur les Alpes de Suabe, un pays de montagne, qui commence au nord du Danube lorsqu'il fort de la vallée, à laquelle il donne fon nom, & ce pays s'étend vers le nord- eft jusqu'à Albec, place fituée au nord de la ville d'Ulm, & que je crois ainfi nommée à cause de fa fituation, qui eft au bout de ces montagnes, fon nom fignifiant le coin des Alpes. Bien loin qu'Alb foit une campagne, ce n'est qu'une fuite de montagnes. L'étymologie de Baudrand eft puérile.

Le mot ALP OU ALB, est ancien dans la langue Celtique, & fignifie une montagne. C'est même des Gaulois les Latins avoient pris ce mot. Servius le dit affez clairement dans fa remarque fur ce vers de Virgile, x Anéid. v. 13.

que

Exitium magnum atque Alpeis immittit apertas.

Quoique les Gaulois, dit - il, nomment Alpes toutes les hautes montagnes, ce nom eft néanmoins propre aux montagnes des Gaulois. Chacun fait que les Gaules s'étendoient bien au delà de ces montagnes vers l'Italie. Huet, p. 199, remarque très-bien que le nom des Alpes ne leur vient point de leur blancheur, comme plufieurs des anciens & des modernes l'ont affuré, mais qu'il vient de leur hauteur. Outre l'autorité de Servius que j'ai donnée, il rapporte celle d'Ifidore & de Philargyrius, qui difent que le mot Alpes en langue gauloife, fignifie de fignifie de hautes montagnes; mais, ajoute-t'il, dans les reftes de la langue gauloife, qui font venus jusqu'à nous, on ne trouve aucune trace de ce nom, & on en trouve cependant de répandues dans la plupart des anciennes langues; car on en trouve chez les Indiens dans le nom Elephas, montagne fituée près du fleuve Hydaspe, nom qui à bien pû auffi être donné à l'élephant, le plus gros & le plus grand de tous les animaux terreftres. On en trouve chez les Gaulois dans le nom du géant Albion, qui fut tué par Hercule, & chez les Ethiopiens dans leurs montagnes, qui portent le même nom d'Alpes, & chez les Grecs dans le nom d'Alphius, montagne d'Etolie, & vers la Sicile dans le nom de géant Alpus, tué par Bacchus. Le nom d'Olympe vient de la même origine, & a été donné à plufieurs hautes montagnes, tant de la Gréce de l'Afie, de Chypre, & de la Panchaïe proche de l'Arabie ; & le nom d'ALBE commun à plufieurs villes de l'Europe, toutes fituées fur des montagnes; car, comme Strabon, 4.4, p. 202, l'a remarqué, on nommoit indifféremment les Alpes ALPIA & ALBIA. On ne peut douter que le nom d'Albion, qui a été donné à la partie la plus feptentrionale de la Grande-Bretagne, ne vienne de la même fource. Ceux qui favent que dans les langues orientales ce font les confonnes qui font l'esfence des mots, qu'il n'y a même qu'elles qui foient écrites par des lettres, au lieu que les voyelles font ou négligées ou marquées fimplement par des points ajoutés aux confonnes; ceux-là, dis-je, concevront facilement qu'Elephas & Alp peuvent avoir la même origine. De plus la reflemblance de P & de PH, & de P & B, & le changement de l'une en l'autre de ces lettres eft quelque chofe de trop commun dans les langues pour être ignoré. Strabon, au livre cité, affure qu'on difoit indifféremment ALPIA & ALBIA. Les Suiffes, voifins de la Suabe, difent HOHEN ALBEN, pour nommer les montagnes entre lesquelles leur pays eft fitué. V. ALPES.

que

pas

1. ALBA, riviere de l'Espagne citérieure; c'eft aujourd'hui le TARDERA, qui coule dans la Catalogne, & a fon embouchure à Blanes, à neuf lieues & au nord-ouest de Barcelone. Baudrand, éd. 1682.

*

2. ALBA, nom latin de l'AUBE, riviere de France.

3. ALBA, nom latin d'une riviere d'Espagne : elle coule en Catalogne, & on croit que c'eft aujourd'hui EL RIO FLUVIAN, & les mariniers la nomment EL RIO DE AMPURIAS, parce qu'elle a fon embouchure auprès de cette ville.

4. ALBA, ville de la Dacie; quelques-uns croyent que

c'eft aujourd'hui Biellogrod, (BIALOGROD) capitale de la Beffarabie.

5. ALBA, ville d'Allemagne, fur le bord du Nekre; c'est delà Baudrand croit que que le pays d'ALB tire fon nom: fentiment que j'ai pleinement réfuté. 6. ALBA, nom latin d'ELVAS, ville de Portugal. 7. ALBA, ville de l'Espagne Tarragonoife, dans la Cantabrie; c'eft de cette ville que les peuples circonvoi fins ont été nommés Albanenfes, & la province Alaba & Alava. Elle étoit dans cette province, au lieu où est le village d'ARMENTEQUI, proche de Victoria.

8. ALBA, nom latin d'ALVA DE TORMES, bourg d'Espagne, dans le royaume de Léon.

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10. ALBA BULGARICA. Voyez BELGRADE. 11. ALBA AUGUSTA. Voyez le §. de l'art. ABS. 12. ALBA DOCILIA, village d'Italie, dans la Ligurie. C'est aujourd'hui ALBIZOLA, Village de la côte de Gênes, auprès de Savone.

13. ALBA FUCETIS. Voyez ALBA MARSORUM. 14. ALBA GRÆCA. Voyez Belgrade.

15. ALBA HELVIORUM, ou ALBA AUGUSTA HELVIORUM. Voyez le §. de l'art. ABS & AUBENAS.

16. ALBA JULIA. Voyez WEISSEMBOURG en Hongrie.

17. ALBA LONGA, ville la plus ancienne d'Italie. Voyez ALBANO.

18. ALBA MARITIMA, ville de Dalmatie; il n'en refte plus que les ruines qu'on nomme ZARA VECCHIA, ou l'ancienne Zara.

19. ALBA MALA, ou ALBA MARLA. Voy. AUMALE. 20. ALBA MARSORUM, ou ALBA FUCETIS OU FUCENTIS. C'est aujourd'hui une ville nommée ALBI dans l'Abruzze ultérieure.

21. ALBA POMPEIA, ville épiscopale du Montferrat, Voyez ALBE.

22. ALBA REGALIS. Voyez ALBE ROYALE. 23. ALBA RIPA. Voyez AUBERIVE.

24. ALBA SEBUSIAÑA. Voyez Weissembourg dans la baffe Alface.

25. ALBA TERRA. Voyez AUBETERRE.

26. ALBA VIRGANENSIS, ancien bourg d'Espagne, dans la Bétique. C'est aujourd'hui ARJONA, petite ville de l'Andaloufie.

ALBACETE, ville d'Espagne, dans la nouvelle Castille, au marquifat de Villena. Son terroir est abondant en grains, en vins & en huiles. Corn. Dict. Davity.

ALBAÑA, ou ALBANO, ville du royaume de Naples, dans la Bafilicate, fur le Bafiento. Elle a titre de principauté, & eft renommée pour la fertilité de fon terroir, & par diverfes familles nobles qui l'habitent. Long. 33, latit. 40, 25. * Corn. Dict. ALBANE. Voyez ALBANO.

40,

ALBANESI, peuple qui habite l'Albanie; nous disons les Albanois.

1. ALBANIA, ancien nom d'une contrée de l'Afie. Elle avoit la Mer Caspienne à l'orient, l'Ibérie au couchant, l'Atropatie au midi, & les Udins au nord. C'eft aujourd'hui le DAGHESTAN pour la plus grande partie.

2. ALBANIA COLONIA, nom latin d'ALBANY, fort & peuplade de la nouvelle York.

3. ALBANIA, nom latin de BRAID-ALBIN, province d'Écoffe.

ALBANIE (1) en latin & en italien Albania: les Turcs l'appellent ARNAUT OU ARNAUT LAROS. Quelques-uns, comme Léunclavius, la nomment ARBANIE. Elle eft bornée par une longue chaîne de montagnes qu'on nomme Monte Negro, qui commence au nord d'Antivari : elle va en ligne circulaire vers le nord, se recourbe vers le levant, s'étend entre le mont du grand Dibre, le Drin & le lac d'Ocrida, paffe entre les monts de la Chimera & ceux de Dragonifa, occupe un grand terrein au fud-eft, & fe termine enfin au fud-oueft vers l'embouchure du fleuve Stonaspre. On la divife en haute & baffe Albanie. C'est le golfe de la Valone & les montagnes de la Chimera qui les féparent (2). La haute eft la partie feptentrionale: elle confine de ce côté à la Dalmatie. Au levant elle eft bornée par le duché de SaintSaba, , par la Servie, la Macédoine & la Janna; au midi par la Livadie, & la mer qui la refferre encore au cou

chant

chant. Ses provinces font la Canina, la Chimera, l'Arta & la Carnia. Elle comprend en outre presque toute l'Epire, une partie de la Dalmatie & de la Dardanie; ce qui la rend beaucoup plus étendue que ne l'étoit le pays auquel les anciens donnoient le nom d'Albanie. Les rivieres qui l'arrofent font, la Lefterichia, qui se joint avec la Moreccia au deffus du lac Zenta & au - deffous avec la Bayane; la Mattia, le Hismo, l'Argentea, le Siomini, la grande & la petite Chrevafte, la Pallona, la Vanischio (). La mer d'Albanie eft la partie du golfe de Venife, qui s'étend à l'orient le long de la côte de la haute Albanie. Les Turcs l'appellent fouvent la Mer de Duras, à caufe de la ville de ce nom qui eft la plus confidérable de toutes celles qui font fur la côte. L'Albanie produit d'excellent vin; mais elle eft plus fertile au noid qu'au midi. Les Albanois font en général grands, forts & robuftes, & les Turcs les eftiment à caufe de leur valeur; mais ils combattent mieux à cheval qu'à pied, & font fi adonnés au pillage qu'on a beaucoup de peine à les contenir dans la discipline lorsqu'il fe préfente quelqu'occafion de piller. Ils portent l'épée & le cimeterre à la guerre avec une rondelle de bois garnie d'étoiles de fer: au lieu de bandouliere ils ont une corde à laquelle leur carabine eft attachée. Lorsqu'ils ont lâché leur coup de feu, ils fe lancent fur l'ennemi avec une intrépidité incroyable, quoiqu'ils n'ayent point de cuiraffe. Ils fe fervent de dards qu'ils lancent avec beaucoup de force & d'adreffe. Lorsque quelqu'homme de guerre meurt parmi les Albanois, ils le portent dans un lieu public fur un tapis ou fur un drap, mettent fes armes à côté de lui; alors tous fes compagnons s'affemblent autour du cadavre, vont lui demander tour-à- tour pourquoi il s'eft laiflé mourir, lui qui favoit fi bien fe fervir de l'épée, ajoutant que fa mort réjouira beaucoup leurs ennemis. Les funérailles des gens du peuple fe font de même : il n'y a de différence que dans le langage qu'on tient au mort. Ceux qui font préfens lui difent qu'il ne devoit pas fe laiffer mourir, puisqu'il avoit de quoi vivre & une famille foumife á fes volontés. Après cette cérémonie on porte le cadavre en terre, & des femmes le fuivent en s'arrachant les cheveux & en pouffant des hurlemens épouvantables.

Les empereurs de Constantinople, se voyant attaqués de tous côtés par les Barbares, abandonnerent une partie de leur puiffance pour conferver l'autre : ils donnerent à plufieurs officiers quelques gouvernemens fur les frontieres, & les leur rendirent héréditaires, à l'exemple de ce qui avoit été pratiqué dans l'Occident. Ces gouverneurs devinrent, par l'hérédité, de véritables fouverains mais relevans des empereurs. On en avoir ufé ainfi parce qu'on espéroit que chacun d'eux défendroit avec plus de courage & d'ardeur un pays dont il étoit propriétaire: n'étoit-ce point auffi trop divifer les intérêts? Ces petits fouverains prirent le nom de Despotes: les Castriots le furent de l'Albanie & la défendirent longtems contre les attaques des Turcs (b). Enfin Amurat II força Jean Castriot à lui payer tribut, & à lui donner pour gage de fa fidélité trois fils qu'il avoit. Le fultan les fit élever tous trois avec foin, mais les deux aînés moururent. Le troifiéme, nommé George, donna, dès fa jeuneffe, de fi grandes preuves de fon courage, que le fultan conçut pour lui la plus tendre amitié: il le conduifoit à la guerre & le faifoit combattre à fes côtés. George fe diftingua tellement qu'Amurat & les Janiffaires lui donnerent le furnom de Scander-Ber, qui fignifie feigneur Alexandre. La tendreffe du fultan pour ce jeune prince ne l'empêcha pas d'être injuste à fon égard : il fe mit en poffellion de l'Albanie après la mort de Jean Caftriot, & crut affez dédommager Scanderberg que de lui donner le commandement d'une partie de l'armée: mais Scanderberg conçut projet de fe venger de cette injuftice, de recouvrer fon royaume, & ne s'occupa que du foin de l'exécuter. Il réuflit bientôt : fe trouvant à une bataille où le célébre Huniades enfonçoit les Turcs, au lieu de s'amufer à disputer la victoire, il cherche le fecrétaire de Beyfa qui avoit les fceaux du fultan, le trouve, le traîne dans un lieu écarté, le force à fcéler un ordre adreffé au gouverneur de Croye, de remettre la ville & la citadelle à Scanderberg; il le tue, marche à Croye qu'on lui remet, fait avancer la nuit ceux à qui il a confié fes deffeins, paffe la garnison au fil de l'épée: fon parti. lui gagne bientôt

le

toute l'Albanie. Envain Amurat & Mahomet II, fon fils, réunirent contre lui toutes les forces de l'empire Ottoman: il les arrêta toujours : ce fut le bouclier de la chrétienté contre les infidéles. Ce héros mourut le 17 janvier 1467, âgé de foixante-trois ans. Une nation, quelque brave qu'elle foit, a toujours befoin de chefs. Les Turcs s'emparerent bientôt de l'Albanie. Les enfans de Scanderberg fe retirerent à Naples auprès du roi Ferdinand qui leur donna des appanages.

L'Albanie, depuis ce tems, eft toujours demeurée foumife au Turc qui y tient plufieurs fangiats. Quelquesuns fuivent la religion Romaine, particulierement depuis Duras jusqu'aux confins de la Dalmatie; on y fuit le rit latin; & depuis Duras jusqu'à la Baftie, c'eft le rit grec qui domine. On y vit à la Grecque, & plufieurs favent parler cette langue. Les villes de l'Albanie font:

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(a) Carte de la Gréce, dreffée fur les mémoires de Baudrand. Corn. Dict. (b) La grande Byfantine. (c) Hist. des Turcs, par Calchondile. Hift. de Mahomet II, par Guillet. Hiit. de Scander-beg, par le P. du Poncet.

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2. ALBANIE, ancienne province d'Afie, fur la Mer Caspienne, dans la partie orientale de la Géorgie. Quelques-uns l'appellent Zuirie, les autres, Chipiche, Zitracha & Garzena. Le dernier nom lui vient de ce que fes habitans font adonnés à la divination, & que les Hébreux appellent les devins GARAZENES. Elle emprunte les deux autres de deux de fes villes, lesquelles font affez. confidérables. Cette contrée a pour bornes au levant une partie de la Mer Caspienne, au couchant la Géorgie; au nord une partie de la Sarmatie Afiatique, près du mont Caucafe; & au midi une partie de la grande Arménie vers la riviere de Cure ou Chiur, anciennement Cyrus. Ses villes font Chipiche, Zitracha; Tarascofie, Sobai Chabartei & Abacuas. Ananie y met auffi la ville de Derbent, qu'il prend pour l'ancienne Alexandrie de ce pays-là, proche les portes de fer, ou Themir Cepi, felon les Turcs, & que Ptolomée nomme Portes d'Albanie. L'une des bonnes villes de ce pays, eft Zitrocha. Thevet dit que fa capitale eft Bambanahe, contre l'opinion de Botero, qui veut que ce foit Stran, ou Stranu, anciennement etara, ou plutôt Garara, que le Noir a prise pour la ville de Bachu. Ananie y place encore la contrée de Hanfe, & Paul Jove y met Gogora dont il fait la ville royale d'Agafapas. Quelques-uns la prennent pour la Gagara ou Gangara de Ptolomée, au lieu de Stran ou de Bachu.

L'air de ce pays eft fort fain & tempéré. Il y a pourtant auprès de Hanfe une vallée qu'on voit fort fouvent couverte de brouillards épais. Le pays voifin de l'Arménie, du côté du Sud, eft en partie plat & en partie montueux. La riviere de Cur & quelques autres rendent ces lieux-là fi fertiles, qu'ils produifent toutes fortes de bons fruits. Les plantes y demeurent toujours vertes, & les vignobles y font d'un fort grand rapport. Les bêtes fauvages & domeftiques y multiplient auffi beaucoup. Il y a eu de tout tems, felon ce que témoignent plufieurs auteurs anciens, des chiens fi terribles & fi forts, qu'ils attaquent les lions & les tigres. On y trouve aufli de trèsbons faucons; mais ce pays eft infecté de scorpions & de groffes araignées qui font mourir en riant quelques-uns de ceux qu'elles piquent, & les autres en pleurant. * Corn. Dict. Davity, Albanie.

Les Albanois d'Afie étoient grands & beaux, naiffoient avec le poil blanc, avoient l'œil bleu, & voyoient mieux Tome I. R

la nuit que le jour. Ils étoient fi ignorans, qu'ils ne pouvoient compter jusqu'à cent. Ils n'avoient aucun ufage de monnoie, de mefure, ni de poids, & ne connoisfoient ni l'agriculture ni l'art militaire. Ils rendoient beaucoup d'honneur aux vieillards, & s'occupoient à garder leurs bêtes, ou à mener leurs chiens à la chaile, dont ils aimoient l'exercice. Ces peuples avoient vingtfix fortes de langages, & tenoient qu'il ne falloit ni fe foucier des morts, ni rechercher l'argent qu'ils enterroient avec eux, & ainfi ils demeuroient toujours pauvres, fe privant des biens de ceux qui mouroient. Ils trafiquoient entr'eux par échange; combattoient à pied & à cheval, & faifoient de plus nombreufes armées que les Georgiens. On tient qu'ils mirent en campagne 22 mille chevaux & foixante mille hommes de pied contre Pompée. Ils fe fervoient au combat de javelots & de fléches, & portoient de corcelets, des boucliers & des morions faits de peaux de bêtes fauvages. Ils n'eurent d'abord qu'un roi, mais au tems d'Augufte, chacune des vingt-fix langues avoit le fien. Ils adoroient Jupiter & le foleil, & fur-tout la lune, à laquelle ils facrifioient un homme; à caufe que plufieurs d'entr'eux, comme étant inspirés divinement, fe mêloient de deviner, Celui qui paroiffoit le plus agité d'une divine fureur, alloit errant par le bois, fuivi d'un prêtre qui l'attachoit avec la chaîne facrée, enfuite on le nourriffoit bien délicatement pendant un an, au bout duquel on le frottoit d'huile de fenteur, & lorsqu'on l'avoit conduit au lieu du facrifice, le prêtre prenoit un dard dont il lui perçoit le cœur. Cela étant fait, on tiroit quelques divinations de ce corps étendu par terre, & chacun le fouloit enfuite aux pieds.

L'Albanie eft fituée entre des montagnes fort hautes, qui empêchent le paffage de la Tartarie en Perfe par un long espace. Vers l'an 1500, Agafapas commandoit à l'Albanie ou du moins à une partie, & payoit tribut au roi de Perfe. Thevet a écrit que les Albanois obéiffent à celui qui commande les Tartares; ce pourroit être le kan du Zagatay. Quant à leur religion, ils font Chrétiens, mais schismatiques, vivant à la Grecque comme les Géorgiens.

3. ALBANIE, nom qu'on a donné autrefois à toute l'Ecoffe; de forte que les fils aînés de fes rois ont fouvent porté le titre de ducs d'Albanie. Ce nom eft préfentement particulier au comté de Braid Albain. Voyez BRAID ALBAIN.

ALBANO, ville d'Italie, dans la campagne de Rome, fur le lac du même nom, autrefois appellée Albe-laLongue. Cette ville, felon Denis d'Halicarnaffe, fut fon dée quatre cens quatre-vingt-fept ans avant Rome, par Jules Ascagne, fils d'Enée, fur la rive la plus méridionale du lac, où eft à préfent Palazzuolo, fous le MontAlban, appellée aujourd'hui Montecalvo, à l'endroit où il vit une truye qui allaitoit trente marcaflins. Il lui donna le nom de Alba-Longa, à caufe de fa fituation le long du lac, ce que témoigne Tibulle dans ces vers:

Ante oculos Laurens Caftrum, murusque Lavini eft, Albaque, ab Ascanio condita longa fuit.

La ville moderne d'Albano n'eft pas précisément au même endroit où étoit Albe-la-Longue, mais vers le feptentrion, tout proche Caftel Gandolphe, au lieu où étoit autrefois la Villa Pompei, près de laquelle l'empereur Domitien avoit fait bâtir un amphitheatre, où il refte encore quelques ruines. Long. 30, 25, latit 41, 45. Cette ville eft affez peuplée, quoiqu'elle ait été détruite par l'empereur Frideric Barberouffe. Le Pape Innocent I en étoit natif, & le martyrologe Romain fait mention d'un faint fénateur d'Albano. C'eft un des fix evêchés fuffragans de Rome, que rempliffent les fix plus anciens cardinaux évêques. On voit au bout de la ville vers la Riccia, & devant le château du duc Savelli, un tombeau de groffes pierres en forme de pyramide, au milieu de quatre autres plus petites. Les Albanois modernes l'ont élevé à la mémoire des trois Curiaces de la ville d'Albe, qui furent tués dans le combat qu'ils donnerent contre les trois Horaces Romains, pour l'empire de leur ville. Le duché d'Albano appartenoit au duc Savelli; mais fe voyant preffé par fes créanciers, il le vendit en 1647 à la chambre apoftolique, & le pape en est aujourd'hui le maître. Toute la campagne d'Albano produit le

comme

meilleur vin du pays Latin, & il n'y a guères de feigneurs Romains qui n'y ayent des vignes, où ils pallent la belle faifon. La Riccia, autrefois Aricia, ville ancienne, n'est qu'à un mille d'Albano. Le lac de ce nom eft fort profond, & a huit milles de tour. Du tems que Camille alliégeoit Veles, ce' lac s'enfla tellement au milieu de l'été, que quoique fes rives foient fort hautes, il fe déborda dans la campagne jusqu'à la mer Valere Maxime & Plutarque le rapportent. Il se déchargeoit dans le lac de la Riccia; mais apparemment par un.conduit fecret qui eft bouché, ce qui fit rarir le lac de la Riccia. Depuis ce tems-là les Romains firent au lac d'Albano un canal profond qui paffe fous Caftel Gandolfe, & fort par la campagne de Rome, où il forme un ruiffeau qui fe jette dans le Tibre, ad aquas falvias, au lieu où l'on coupa la tête à S. Paul.

Quant au Mont- Alban, il étoit reputé facré à cause que le tonnerre y tomboit fouvent. Il y avoit un temple de Jupiter Latiaris, que l'on y bâtit des dépouilles de l'ancienne Sueffa Pometia, capitale des Volsques; & un autre de Juno Moneta. C'eft-là que l'on célébroit les féries latines, où trente-fept peuples du pays Latin facrifioient en commun à Jupiter, en un certain tems de l'année. De Feria eft venu le mot italien Fiera, & le françois Foire. Cette foire fe tenoit dans une belle plaine, au bas du Mont-Albano, au lieu appellé Forum Populi, où eft à préfent Rocca di Papa, village au connétable Colonne, proche de l'endroit qu'on nomme le Camp d'An nibal. Les chefs des armées romaines qui avoient vaincu les ennemis de la république, mais qui ne pouvoient obtenir le triomphe dans Rome, à caufe que leur victoire n'étoit pas complette, triomphoient au Mont-Alban. ALBANOIS. Voyez ALBANIE.

ALBANOPOLI, en latin ALBANOPOLIS, ville d'Al banie, dont elle étoit autrefois la capitale. Long. 38, 4, latit. 51, 48. Ptolomée la met près de la fource du fleuve Panyaffus, fleuve auquel il donne un cours très-différent des rivieres qui coulent aujourd'hui en Albanie. L'Albanopoli d'aujourd'hui, qui eft peut-être différente de l'ancienne, eft fur le Drin, & fituée fur une côte vers Stephania, à quarante milles de Croye au levant, & à foixante de Duras. Elle étoit autrefois bien forte & la principale de la province, mais elle eft fort diminuće & fans niurailles. Baudr.

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ALBANOPOLIS, ville de la grande Arménie. Sophro nius, Grec, dit que S. Barthelemi y fut enterré. Dorothée la nomme ALBANIA & Freculphe ALBANUM. * Ort. Thef.

1. ALBANUM, ville de la Pannonie: elle eft nommée dans les notices de l'empire, fect. 56. * Ortel. Thef.

2. ALBANUM POMPEI, lieu d'Italie, entre Rome & le champ Pomtinus. C'est apparemment le lieu que de l'Ile nomme Villa Pompei, qui étoit auprès d'Aricie & différent d'Arx Albana, qui, aulli-bien qu'Aricie, étoit fitué fur la voie Appienne. * Cicero 6, ad Att.

3. ALBANUM. Procope fait mention d'un bourg de ce nom, à cent cinquante ftades de Rome, fur la voie Appienne. Ce lieu me paroît le même qu'Arx Albana, le voifinage d'Aricie.* Gothor. 1. 2.

dans

4. ALBANUM MARE. Pline, l. 6, c. 13, nomme ainfi la partie de la Mer Caspienne,qui bornoit l'Arménie. 5. ALBANUM. Voyez ALBANOPOLIS.

1. ALBANUS, fleuve de l'Albanie: fon nom moderne eft LE COHAN. * Plin. 1. 6, c. 13. Ptolom. l. 5, c. 12.

2. ALBANUS LACUS, lac d'Italie. Son nom moderne eft le lac DE CASTEL GANDOLFE.

3. ALBANUS MONS. V. MONTAUBAN, ville de France. 4. ALBANUS MONS. V. MONTALVAN en Espagne. 5. ALBANUS MONS. Voyez MONTECALVO.

6. ALBANUS MONS, aujourd'hui ALBANO & MONTE ALBANO, petite ville du royaume de Naples. Voyez ALBANA.

7. ALBANUS MONS, montagne du Latium; elle tiroit fon nom d'Albe la longue. Voyez ALBANO.

8. ALBANUS MONS, montagne de l'Afie propre. * Ort. Thef.

ALBANY ou ALBANIE, colonie dans l'Amérique Angloife, dans la nouvelle York, fur la riviere du nord. Les Hollandois qui en ont été les maîtres, la nommoient le Fort d'Orange. * Baudr.

ALBARA, ville de Syrie, vers la Phænicie,felon Guillaume de Tyr. * Ortel, Thef,

ALBARAZIN, ALBARACIN ou ALBARASIN, ville d'Espagne dans l'Aragon, fur les frontieres de la Caftille neuve, à cinq licues de Téruel du côté de l'occident, & à vingt au fud de Saragoce, dont fon évêque eft fuffragant. Longit. 16, 20, latit. 40, 30. Les anciens Latins la nomment LOBETUM & TURIA, & les modernes Albaracinum. Sa fituation eft naturellement forte, car elle est posée fur une montagne qui a au-deffous un profond vallon, avec d'autres montagnes aux côtés, ainfi qu'au front, fi proches les unes des autres, qu'elles ne laiffent au milieu que l'espace du lit du Guadalaviar. C'eft une des plus anciennes villes d'Espagne : ceux de la maison d'Azagra la conquirent fur les Maures; cependant elle n'eft guères peuplée, & elle n'a rien de remarquable que les laines qu'on en tire, qui paffent pour les meilleures de tout l'Aragon. *Corn. Dict. Davity, Aragon. Vayrac, Etat de l'Esp. t. 1, p. 111.

ALBARINE, riviere de France, dans le Bugey. Elle prend fa fource dans le mandement de Nantua, entre la chartreufe de Meyria au nord, & Brenod au midi. Son cours eft affez inégal; elle tire d'abord au fud le long des limites du mandement de Valromay; puis toutnant à l'oueft, elle paffe a Challey, d'où coulant de nouveau contre le fud elle tourne autour de Thenay, & prend la route du nord jusqu'à Oncieu, d'où elle coule à l'oueft à S. Rambert, où elle a un pont; au fortir delà, elle décline au fud-oueft jusqu'à Montferrand, d'où elle va fe rendre dans l'Ain par deux embouchures différentes entre les mandemens de S. Sorlin & d'Amberieu. Corneille eft tombé dans une erreur bien groffiere, en appellant cette riviere Arbarine, & la plaçant dans la Bourgogne. Manuscr. de la bibl. de Corberon, prés. au conseil fouv. d'Alface.

ALBAZIN ou ALBASSINSKOY. Les Ruffes avoient bâti cette ville fur la Mer Méridionale de l'Amur, à l'endroit où la riviere d'Albaffien vient s'y décharger. Elle avoit à peu-près cinq cens maifons, & le terroir des environs étoit fi fertile que la récolte fuffifoit pour nourrir les habitans de la ville pendant trois ans, & l'on prétend qu'en 1721 il y croiffoit encore du bled qui y avoit été enfémencé depuis l'an 1716. Les Mougales, jaloux de voir les Ruffes s'emparer peu-à-peu des bords de la riviere d'Amur, vinrent avec les Chinois affiéger cette ville l'an 1715; la prirent & la raferent, parce que l'empereur de Ruffie, étant occupé contre Charles XII, roi de Suéde, ne put la fecourir. On eft convenu par la fuite de ne bâtir aucune ville de part & d'autre fur la rive méridionale de l'Amur, & de la laiffer en l'état où elle eft, pour fervir de bornes aux deux empires. * Hift. généal. des Tatars, p. 232 & 233.

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1. ALBE, ville du Latium, qui fut furnommée la Longue & que les Latins appellerent Alba Longa. Elle fut bâtie l'an du monde 2902, par Ascanius fils d'Enée, qui la fit la capitale de fon petit royaume, felon ce que Denis d'Halicarnaffe rapporte. Cette ville étant devenue très-puiffante, fervit de demeure aux rois des Latins. Tullus Hoftilius, troifieme roi des Romains, tourna fes armes contre cette ville, qu'il affujettit par la victoire que les trois Horaces remporterent fur les trois Curiaces, entre les mains de qui ceux d'Albe avoient remis toute leur défense. Ce même roi détruifit la ville d'Albe dont il tranfporta à Rome toutes les richeffes & les habitans, qui ne firent plus qu'un peuple avec les Romains. C'eft auprès des ruines de cette ville que l'on a bâti depuis celle d'Albano, principauté que pofféde la maison de Savelli. * Corn. Dict.

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2. ALBE, ville d'Espagne, en latin Alba. On l'appelle communément Alva de Tormes, à caufe de fa fituation fur la riviére de Tormes. Elle eft dans le royaume de Léon & a titre de duché, c'eft celui que prennent les aînés de la maifon de Tolede, dont defcendoit le duc d'Albe, qui a été gouverneur des Pays-Bas après Marguerite de Parme. Voyez ALVA. Elle a titre de grandeffe. * Corn. Dict.

3. ALBE DE ALISTE, petite ville de la vieille Caftille aux environs de Zamora, dans un terrein appellé Los Campos de Zamora ou les champs de Zamora. Elle a titre de comté & de grandeffe. * Vayrac. Etat de l'Espagne, t. 3. p. 14.

4. ALBE ou ALPS, en Vivarais. Voyez ALPS. 5. ALBE ou AULBE, ville, château & feigneurie en Lorraine: elle eft fur la Sarre. On voit par l'Hif

toire des évêques de Metz, qu'elle appartenoit à l'églife il y a plufieurs fiécles, & qu'elle fut donnée aux comtes de Lambourg en fief avec Sarbourg, & qu'après l'extinction de la race de ces comtes, Jean d'Apremont réunit Albe & d'autres feigneuries au domaine de fon évêché de Metz vers l'an 1230. Dans le fiècle fuivant Théodoric de Boppart confirma les privileges des habitans d'Albe, & fixa les droits dûs à l'évêque leur feigneur par fes lettres données l'an 1366. Quinze ans après ce prélat, pour s'acquitter envers Jean comte de Salme, de ce qui étoit dû par les évêques de Metz à ce comte, lui engagea la ville, le château & la feigneurie d'Albe par contrat du 7 d'Octobre 1381, fe réfervant la faculté de pouvoir retirer cette feigneurie,en rendant en un feul payement les fommes dues au comte de Salme, & à la charge que le fief que les feigneurs de Féneftrange avoient là, ne feroit point compris dans l'engagement. Le comte de Salme engagea peu de tems après la feigneurie d'Albe à Joffe marquis de Moravie & duc de Luxembourg, qui la céda à Conrad Baier de Boppart, par deux contrats des années 1391, & 1393, où l'on reconnut que cette feigneurie n'étoit qu'engagée par les évêques de Metz. L'évêque Raoul de Couci retira un quart de cette feigneurie de Conrad Baier l'an 1400, & Charles duc de Lorraine en acquit un quart à titre d'engagement, qu'il céda l'an 1408, pour un quart de la feigneurie de Fauquemont. Les comtes de Salme avoient toujours droit de retirer la feigneurie d'Albe des détenteurs, & l'évêque avoit le même droit fur le comte de Salme, & outre cela il fe réfervoit toujours le fief des feigneurs de Feneftrange. Les évêques de Metz continuerent à jouir du haut domaine, fur la feigneurie d'Albe & fur les engagiftes, jufqu'après le milieu du feizieme fiécle; car lorfqu'Antoine duc de Lorraine acquit l'an 1538, de Nicolas Burtel la moitié de la feigneurie d'Albe, avec le droit de retirer l'autre moitié de Jean Baier, on marqua que ce feroit fans préjudice du reffort & du droit de rachat de l'évêque de Metz. Enfin François de Beauquere évêque de Metz, par le contrat paffé à Nanci l'an 1561, confirmé par le cardinal Charles de Lorraine, l'an 1562, vendit & aliéna la feigneurie d'Albe à Charles duc de Lorraine, en toute fouveraineté & à perpétuité, avec Sarbourg & d'autres feigneuries, & cette tranfaction fut confirmée l'an 1609, par l'empereur Rodolphe II, qui fit tranfcrire mot à mot dans fes lettres dans fes lettres la tranfaction de l'évêque François de Beauquere; de forte qu'aujourd'hui le duc de Lorraine eft propriétaire & poffeffeur paisible de la feigneurie d'Albe, dont la principale place s'appelle SAR ALBE, qui eft un lieu ouvert, *Longuerue. Defc. de la France. 2. part. p. 157.

6. ALBÉ, ville d'Italie, fituée fur la riviere de Tanaro, dans le Montferrat, à fept milles de Quierafque, en tirant vers Aft, dont elle est éloignée de douze milles du côté du fud. Long. 25, 20, latit. 44, 36. Les Latins l'appellent Alba Pompeia: cette ville moins confidérable présentement qu'elle n'étoit autrefois, a un évêché fous la métropole de Milan, & appartenoit au duc de Mantoue; mais par la paix de Quierafque, conclue en 1631, elle fut cédée au duc de Savoye qui la poffede encore aujourd'hui. Les Fallers, l'une des plus puiffantes familles du Piémont, font originaires de la même ville.

* Corn. Dict.

7. ALBE-JULIE, ville de Tranfilvanie, capitale d'un Comté: elle eft au midi de la riviere d'Ompay, qui entre un peu au-deffus dans celle de Marisch, & bâtie fur le penchant d'un côteau, d'où l'on découvre une vafte plaine. Long. 42, latit. 46, 30. Il paroît, par une infcription qu'on y voit encore, qu'elle a pris fon nom de Julie mere de l'empereur Marc-Aurele. Lazius dit qu'elle étoit appellée auparavant Apulum & Colonia Apulenfis. Les Allemands lui donnent le nom de Weiffembourg & les Hongrois celui de Galafeirvar. Les antiquités que l'on y déterre, de tems en tems, donnent lieu de croire qu'elle a été autrefois beaucoup plus grande qu'elle n'eft préfentement. Il y en a qui prétendent qu'elle a fervi de bornes aux conquêtes des Romains de ce côté-là. Elle est encore défendue par une affez bonne fortereffe. C'est le lieu de la réfidence ordinaire des princes de Tranfilvanie. L'académie que le prince Ragotzi y fit ériger, a été affez floriffante pour le pays Tome I. Rij

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