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* Corn. Dict. Hift. & Defc. du royaume de Hongrie.

liv. 4.

Il y a à Albe-Julie un évêché érigé par le pape Innocent Xil en 1696, & qu'on appelle l'éveché de Tranfilvanie. Baudrand n en dit rien dans fa notice, cependant il en parle à l'article d Albe-Julie.

8. ALBE-ROYALE, ALBA REGALIS, ville de la baffe Hongue, fituce dans des marais fur les bords de la Suwizza, à vingt milles de Bude, en tirant vers le couchant, à quarante de Comore, vers le midi, & à trois lieues de Vefprim, du côté de l'orient. Long. 36, latit. 47. Elle a été fous quelques rois la capitale du royaume, & furnommée royale, tant à caufe du féjour qu'ils y ont fait, que parce qu'on y faifoit la cérémonie de les couronner, & qu'ils y avoient chofi leur fépulture. Cette ville aujord hui la capitale du Comté d'Albe royale, qui elt entre ceux de Pelyss & de Vefprim, eft d'une figure ronde & entourée de bonnes murailles, avec des folles pleins d'eau & fort profonds. Ses fauxbourgs font d'une grande étendue ; & le marais & des remparts extrêmement élevés, n'en permettent pas l'approche. Cette ville et appellée Ekckes-Feyervan par les habitans: Stu-Weijembourg parles Allemands, & StolmBiagrod par les Efclavons ou Turcs. Soliman II. la prit en 1543, après l'avoir battue foixante jours. Le duc de Mercœur, général de l'empereur Rodolphe II. la reprit en 1601, & elle fut reconquife un an après, par Ib ahim Balfa, à qui Mahomet III. avoit promis de fane époufer fa fœur, & lui donner la qualité de premier vifit. Le comte Yolan Italien, qui en étoit alors gouverneur, fut mené prifonnier à Conftantinople, où il demeura jusqu'à la trêve conclue entre l'Empereur & le Turc, qui fe fervit de lui dans cette négociation, & le mit en liberté.

ALBECK, ville de Suabe dans le territoire d'Ulm: elle eft fituée fur une montagne, au nord & à un mille & demi d'Allemagne de cette ville. Long. 27, 40, latit. 43, 30. * De life, Atlas.

ALBEGNA, riviere d'Italie, que les Latins appellent diverfement Albania, Almiania & Amiana: elle prend fon cours par la Tofcane, & va fe jetter dans le golfe de Telamone entre Telamone & Orbitelle. * Corn.

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ALBELDA, bourg d'Espagne, dans la vieille Caftille, en latin Albayda: il eft fitué fur la riviere d'Iregua, en la contrée de Roya. * Corn. Dict.

ALBE-MARLE, riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la Caroline; elle a fon cours par le comté qui porte fon nom, & va fe jetter dans la mer du Nord vers le cap Hartaras.* Corn. Dict.

ALBEN, bourg dans la Carniole, appellé par les Latins Albium, Albius & Albanum: il eft fitué fur la montagne d'Alben, à laquelle il communique fon nom. * Corn. Dict.

C'eft fur cette montagne, & près de ce bourg, qu'eft la fource d'une riviere qu'on appelle aufli Alben, & que les Latins nomment Alpis. Quelques-uns difent qu'elle fe rend dans la Save; mais felon les cartes, elle fe décharge dans le golfe de Venife, entre Laubach, capitale de la Carniole, & Capo-d'lftria.

ALBENAS. Voyez AUBENAS.

1. ALBENGUE, ville de l'état de Génes, fituée fur la côte occidentale: elle eft le fiége d'un évêché, que le pape Alexandre III. y rétablit vers l'an 1179, après qu'on l'eût rebâtie, les Pifans l'ayant brûlée en 1175. Les Latins l'appellent Albingaunum. Les tours, dont on voit encore quelques veftiges, & qui ont été bâties par des capitaines de vaiffeaux, marquent fon antiquité. Quoiqu'elle paroiffe fituée dans une plaine agréable, qui a de l'étendue, avant qu'elle fe joigne aux montagnes, & qu'elle foit à cinq cens pas de la mer, fon air n'eft pas fain, ce qui a fait dire en proverbe, Albenga Piana, fe foffe jana, fi dimandarebbe Diana. Ses environs font tous couverts d'oliviers; & la terre y eft

cultivée plus que dans tout le refte de la côte. Long. 25, 20, latit. 44. Cette ville eft épiscopale fous la métropole de Génes, & l'on trouve entre les évêques Quintius, qui fouscrivit à la lettre d'Eufebe évêque de Milan, au pape Léon le Grand, parmi les lettres duquel elle eft inférée, & Gaudentius qui affista au concile de Rome sous le pontificat d'Hilaire. * Mela, 1. 2. c. 4. 2.

2. ALBENGUE, ou, comme difent les gens du pays, ISLOTTO D'ALBENGA, petite ifle de la côte de Génes, vis-à-vis d'Albengue: elle n'a pas tout-à-fait un mille de tour : ce n'eft qu'une petite montagne, à cinquante milles & à l'occident de Génes, & prefque tout joignant la côte. Cette ifle eft proprement appellée GALLINara.

1. ALBENSIS AGER, l'ALBESAN, ou, comme parlent les Italiens, l'ALBESANE, canton d'Italie, dans le Montferrat, fur le Tanaro, & aupres d'Alba Pompeia, ville qui lui donne le nom. Il étoit autrefois au pouvoir du duc de Mantoue, & fut cédé au duc de Savoie en 1631, par le traité de Quiérasque. * Baudrand, édit. 1682.

2. ALBENSIS COMITATUS, en françois LE COMTÉ D'ALBE ROYALE, ou d'EKEKES FEYERWAR dans la langue des habitans, petite province du royaume de Hongrie, en deçà du Danube, & auprès d'ALBE ROYALE, dont il prend fon nom. Baudrand, édit. 1682.

ALBENSIUM CIVITAS : quelques-uns croyent que c'eft VIVIERS. Voyez Aвs.

ALBERA, ville, où Vignier prétend que s'eft tenu un concile, où affifta Origene contre les Arabiens. Ortelius avoue ignorer en quel pays elle étoit fituée.

ALBERCHE, (') petite riviere d'Espagne, dans la Caftille neuve: elle a fa fource vers la Sierra de Tablada, d'où coulant à l'orient méridional par Tiemblo, Zebreros & Almorox, elle reçoit le Rio Septe, & peu après coulant au midi près d'Escalona, Bruxel & Cafalegas, elle fe rend dans le Tage un peu au-deffus de Talavera.

De tous ces lieux, de l'Ifle ne marque qu'Escalona, & la grande carte d'Espagne, par Gafpar Ballieu, donne des noms tous différens, excepté Escalona. Ce dernier donne deux fources à cette riviere, & après les avoir fait couler quelque efpace dans un même lit, les fépare, pour les conduire dans le Tage par deux embouchures affez éloignées l'une de l'autre.

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ALBERGAVONNY, petite ville d'Angleterre dans la province de Monmouth, fur l'Uske. Elle envoye fes députés, & a droit de tenir marché public. C'eft la premiere baronnie d'Angleterre. Etat préfent de la g.

Bret. 1.

ALBERSPACH, ancienne abbaye de l'ordre de St. Benoît dans la forêt noire au diocèle de Conftance, vers la fource de la Kintche fondée vers la fin du XIa fiécle, & fécularifée par la paix de Weftphalie.

ALBERSTROF, en latin Alberftrophia, bourg dans le pays Meffin. Il a été plus confidérable qu'il n'est à préfent, entre Dieufe & Sar-Albe, à deux lieues de la Sare, au couchant, en tirant vers Marfal, d'où il eft éloigné de quatre lieues. * Baudrand.

ALBERTON, ou le PORT DU SOUDAN, en latin Paratonium & Albertonium. Les François le nomment fouvent LE PORT ALBERT, c'eft une petite ville d'Afrique, dans le royaume de Barca, avec un port fur la Méditerranée, dans un pays affez inculte, à cent cinquante mille pas d'Alexandrie. Il eft fous l'obéiffance du Turc.

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De l'ifle, dans fon atlas, le donne à l'Egypte fur les confins du royaume de Tripoli, entre l'ifle de Gavallis, qui eft à l'orient,& le port Salomon, qui fait la féparation de l'Egypte & du royaume de Tripoli, où eft le défert de Barca. Davity ajoute que l'entrée de fon port eft étroite, mais qu'il eft grand & fort fûr, & qu'on l'appelloit autrefois LE PORT SELIM. Ne confondroit-il point Alberton avec le port de Salomon? Il est du moins certain que Selim & Salomon eft le même nom en diverfes langues.

ALBESAN, en latin Allenfis Ager, canton d'Italie, dans le Montferrat, dans la partie qui fut cédée au duc de Savoie par le traité de Quierafque, en 1631.

1. ALBI, ville de France, capitale de l'Albigeois, dans le haut Languedoc. Long. 19, 45, latit. 43, 55. Quelques-uns écrivent ALBY. (a) On la nomme ordinairement en latin Albiga, nom qui fe trouve premierement dans

un ouvrage du prêtre Paulin, qui vivoit au commencement du cinquiéme fiécle, comme je le remarque plus amplement au mot ALBIGEOIS. Dans les anciennes notices des provinces & cités de France, on trouve LA CITÉ DES ALBIENS, Civitas Albienfium, & elle eft la quatrième des huit cités de la premiere Aquitanique. Dans quelques unes elle eft nommée LA CITÉ DES ALBIGEOIS, Civitas Albigenfium, ce qui fait voir que cette ville étoit indifféremment nommée Albiga & Albia, & même quelquefois Albigis. Elle eft fituée fur la rive gauche du Tarn. () La cathédrale eft dédiée à Sainte Cecile, & a un des plus beaux chœurs du royaume. On prétend que ce fut le cardinal de Caftanet qui en pofa la premiere pierre à fon retour de Rome en 1282. Mrs. de Sainte Marthe difent que le cardinal de Caf tanet étoit évêque d'Alby en 1276. Mais Catel prétend que ce cardinal ne fut évêque d'Alby qu'après la mort de Bertrand de Bordis, qui vivoit encore en 1310. On remarque dans cette ville une belle & riche châffe d'argent toute neuve & très délicatement travaillée; c'eft une mofaique d'un bon goût. Elle contient les reliques de Saint Clair, premier évêque de la ville, & l'apôtre de l'Albigeois. Elle fut donnée au chapitre le 31 Décembre 1794, par M. le Goux de la Berchere, archevêque de Narbonne, & qui l'avoit été auparavant d'Alby. La chapelle de ce Saint eft magnifique, & ornée de peintures. La petite ville de Châteauvieux fert de fauxbourg à Alby du côté de Gaillac & de Montauban. La Lice eft une belle promenade. C'eft une terraffe au-deffus d'un grand & profond mail, qui fert de foffé à la ville: elle eft bordée de deux rangs d'arbres, beaux & bien entretenus. On entre fur cette terraffe par de larges degrés quatre portes y répondent pour la commodité des quartiers, & à chaque porte il y a une place qui laifle à la vûe la liberté de s'étendre & de voir toutes les beautés d'une plaine délicieufe. Au bout eft le couvent des Dominicains. L'archevêche est une maison à voir: l'appartement de l'archevêque jouit d'une vue fort agréable; la riviere, qui bat prefque les hauts murs de ce palais, lui fert d'ornement & de défenfe; les bords du Tarn font ici fort élevés, on découvre de cet appartement toute la ville. Les arbres plantés au bord du rivage forment aux yeux une forêt continuelle, & c'eft l'objet du monde le plus charmant. Alby eft bâtie fur un tertre: la moitié eft entourée par la Lice, & l'autre moitié par la riviere de Tarn. La Vifitation eft un grand bâtiment,dans un beau fauxbourg qui eft fur la riviere. On tint à Alby l'an 1176, un concile, où l'on condamna la doctrine de certains hérétiques, qui du lieu de leur condannation furent appellés Albigeois. Michel le Clerc & Claude Boyer, Tun & l'autre de l'académie françoife, étoient nés à Alby. Le premier mourut en 1692 & le fecond en 1698. Antoine Roffignol, maître des comptes, naquit auffi à Alby en 1600; fon éloge fe trouve entre ceux des hommes illuftres que Perraut a recueillis. (c) Le diocèfe d'Albi est un pays abondant en bleds, en paftel, en vins, en fafran, en prunes & en bêtes à laine: cependant c'eft un des plus pauvres du Languedoc. On y fait un affez grand commerce de prunes féches, de crépons, de burats, bayettes, de razes & de vins de Gaillac; ces vins font les feuls de cette province que l'on puifle tranfporter. On les tranfportoit autrefois à Bourdeaux, où les Anglois les achétoient; aujourd'hui ils fe confomment dans le pays ou aux environs. Les mines de charbon des paroiffes de Tremont & de S. Benoît font très-abondantes. Le canal pour la jonction des deux mers a nui infiniment au commerce de ce diocèfe, parce qu'Albi étoit auparavant l'entrepôt du commerce des huiles qui fe tranfportoient par mulets. Albi a été évêché jufqu'en l'année 1676, qu'il fut érigé en archevêché. (a) il étoit auparavant fuffragant de l'archevêque de Bourges, qui étoit en même tems feigneur temporel d'Albi mais les évêques d'Albi s'emparerent de la feigneurie de cette ville pendant la guerre des Albigeois, & y furent maintenus par une tranfaction paffée entre Raimond comte de Touloufe, & Durand archevêque d'Albi. Le fucceffeur de Durand céda à S. Louis la haute juftice d'Albi par un traité fait l'an 1264. Depuis ce tems les rois de France ont la haute juftice dans Albi & l'Albigeois, & les évêques n'ont plus que

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la feigneurie. Par un concordat paffé entre l'archevêque de Bourges & l'évêque d'Albi, le 7 de Mars de l'an 1675, l'archevêque de Bourges confentit à la défunion, feparation & démembrement des évêchés d'Albi, Cahors, Kodez, Mande, Caftres & Vabres, de la jurisdiction fpirituelle & temporelle de léglife & archevêché de Bourges; & qu'en conféquence l'églife d'Albi étant érigée en archevêché par notre faint pere le pape, elle jouiroit des mêmes droits, honneurs & jurisdictions fur. lefdites Eglifes, dont avoient joui les archevêques de Bourges, aux conditions que l'archevêque de Bourges prendra quinze mille livres de revenu annuel fur celui de l'archevêché d'Albi, & que cette défunion & féparation ne pourra nuire ni préjudicier à la qualité de patriarche & de primat des Aquitaines, laquelle qualité, droits & jurisdiction demeureront aux archevêques de Bourges. Quoique dans la bulle d'érection le pape ne fafle point mention du droit de primatie, l'archevêque de Bourges a été néanmoins maintenu en poffeffion de ce droit par arrêt du parlement de Paris, donné en la grand'chambre au mois d'Avril de l'an 1710. On compte treize cardinaux évêques d'Albi, dont les quatre derniers ont été le chancelier du Prat, Jean & Louis de Lorraine, & Laurent Strozzi. Cet archevêché n'eft compofé que de trois cens vingt Paroiffes. Le chapitre de la cathédrale étoit régulier, & de l'ordre de Saint Auguftin; mais il fut fecularifé par le pape Boniface VIII. le 29 Septembre de l'an 1297. Il est aujourd'hui compofé d'un prévôt, d'un chantre, d'un fouchantre, de trois archidiacres, d'un théologal & de vingt chanoines. Dans ce diocèfe il n'y a que deux abbayes d'hommes; celle de Candel, Candelium, eft l'ordre de Citeaux, de la filiation de grand Selve, & commença en 1152, Celle de S. Michel de Gaillac Galliacum, eft de l'ordre de Saint Benoît. Voyez ALBIGEOIS.* (a) Valef. Notit. Galliar. p. 10. (b) Piganiol de la i orce la i orce, Defc. de la France, t. 4. p. 67. (e) Ibid. p. 58. (d) Ibid. p. 21, & fuiv.

2. ALBI, petite ville au duc de Savoie, dans le Genèvois : elle eft fituée fur le penchant d'une montagne, au pied de laquelle il y a un torrent: on croit que c'est le Seran ou Sıran qui paffe à Rumilli. Long. 23, 42 s latit. 45,50. Cette ville,qui fe trouve entre Aix & Annecy, eft fort peu confidérable: elle n'eft pas éloignée de la côte des Semines, dont les vins font fort eftimés. * Davity, Savoie.

Cette petite ville eft nommée ALBIE par Sanfon, dans fon Atlas, & eft effectivement fur la rive gauche du Seran, riviere qu'on y paffe fur un pont en allant d'Annecy à Chambery. Cet auteur ne la met pas dans le Genèvois, mais dans le duché de Savoie.

Le Mandement d'ALBI eft un petit pays entre les lacs d'Annecy & du Bourget : il eft borné au nordoueft, par le mandement de Rumilli, à l'eft par le mandement de Châteauvieux & par les Bauges, au midi & à l'oueft par les mandemens de Chambery & d'Aix. Outre Albi, le feul lieu confidérable eft le Cheraine. 3. ALBI, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans l'Abruzze ultérieure, & dans le petit quartier de Marfi, vers les frontiéres de l'état de l'Eglife, à trois milles

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& au couchant du lac de Celano, en titant vers Tagliacozzo, d'où elle n'eft éloignée que de fix milles. C'étoit autrefois une affez bonne ville, connue des écrivains latins fous les noms d'Alba Marforum Alba Fucetis & Alba Fucentis. Le premier nom lui fut donné parce qu'elle étoit fur les frontières des Marses, & le fecond, parce qu'elle étoit voifine du Lac Fucin aujourd'hui Lago di Celano.* Baudrand, édit. 1682.

On tient que ce fut en cette ville d'Albi, appellée dans le nouveau voyage d'Italie ALBA, que les Romains firent perir de mifére Perfée, dernier roi de Macédoine, Jugurtha, roi de Numidie, & plufieurs autres. Ils y envoyoient ordinairement leurs captifs & leurs prifonniers d'état.* Corn. Dict.

*

4. ALBI, forêt d'Italie, entre le lac de Celano & la ville de laquelle il eft parlé dans l'article précédent. Corn. Dict.

5. ALBI, (l') nom que les Italiens donnent à l'ELBE l'un des plus grands fleuves d'Allemagne, duquel le nom Latin eft Albis.

6. ALBI CASTRUM, ville ancienne de la Lufitanie,

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ALBIAR, ville d'Afrique, dans l'Ethiopie, felon Vincent le Blanc, Voy. 2 part. c. 15 Elle eft, dit ce voyageur romanesque, à 9 milles d'Amina, & l'on s'y rend par un chemin tout couvert de beaux ombrages; favoir, de palmiers, de citroniers & d'orangers qui y viennent en grand nombre. La ville d'Albiar eft petite, mais bien peuplée il y paffe une riviere, dans laquelle on voit quantité d'oifons & de canards domeftiques, que les habitans dépouillent de leurs plumes deux fois tous les ans: ils fe fervent de cette plume pour faire des lits, par le moyen de quelques petites clayes de palmes qu'ils en rempliffent. Ce pays abonde en bêtes à laine, qui portent deux fois l'année, & fouvent deux petits à la fois. La nuit ils les retirent de la campagne & les mettent à couvert, perfuadés que les deux étoiles que les Indiens nomment Zobana, & qui régnent en ce pays pendant les mois de juin & de juillet, font mourir les beftiaux, en fortant de l'orient. Ils ont auffi accoutumé de faire manger leurs bêtes de telle maniere qu'elles leur tournent le dos en paiffant.

Je ne mets cet article qu'en faveur de ceux qui regardent le livre de Vincent se Blanc comme un ouvrage curieux & utile.

ALBIAS, petite ville de France, dans le Querci: la riviere d'Aveyrou la partage en deux : elle eft marquée fur les cartes de Jaillot au bord méridional de l'Aveyrou. *Davity, Quercy.

ALBIATUM CRASSUM, nom latin d'un bourg du Milanez, nommé aujourd'hui ABIAGRASSO.

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écrivent, Trebifaccia, autre bourg fitué au bord de la mer, au midi oriental d'Albidona. L'Atlas de Jaillot Écrit Aluidona. * Leandr. Descr. dit. tuta l'Italia, page

225.

ALBIGA & ALBIGIS. Voyez ALBI I.

ALBIGAUNUM, ou ALBINGAUNUM, ancien nom de la ville d'ALBENGUE. Pline, . 3. la nomme Albium Gaunum, ou comme met le R. P. Hardouin, Albium Ingaunum. Tite-live, . 29, fait mention des Albingauniens. Voyez INGAUNI, peuple de la Ligurie.

ALBIGEOÍS, felon d'Audifrer Geogr. t. 2. petit pays de France dans le haut Languedoc. Il confine avec le Rouergue au nord & à l'occident, avec le Touloufain au midi, & avec le Querci à l'orient. Il a 11 lieues de long, & 8 de large, & comprend les diocèses d'Albi & de Caftres. Valej. Notitia Galliar. p. 10. On trouve dans les notices de l'Empire Equites Cataphractarii Albigenfes, & Cataphractarii Albigenfes, dans une ancienne infcription, dans le recueil de Goltzius. Ce peuple eft nommé ailleurs Albienfes, nom qu'Adrien de Valois juge être meilleur & plus ancien qu'Albigenfes. Ce favant trouve qu'avec le tems on a inferé la lettre g dans plufieurs noms où elle n'étoit pas d'abord, & que de Novientum, on a fait Novigen-. tum, d'Aquileia, Aquilegia, de Saii, Sagii, de Toiiftoboil, Toliftobogii, & de Segoreii, Segoregi. On ne fait quel étoit l'ancien nom de ce peuple. Strabon, Prolomée &Pline ne parlent point des Albienfes ou Albigenfes. Quoique les Albiens ayent été placés dans l'Aquitaine fur le Tarn, entre les Ruteniens & les Cadurces; il femble néanmoins qu'ils n'appartenoient ni à l'une ni à l'autre de ces deux nations. Sanfon a cru que les Heleuteri de Céfar étoient les habitans du diocèse d'Albi. Je rapporterai ici fes preuves dans les mêmes termes qu'elles font exprimées dans fes remarques fur la carte de l'ancienne Gaule, p. 26. «HELEUTERI : j'ai expliqué ce

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peuple pour le diocèfe d'Albi j'entends l'ancien » diocèfe qui comprenoit celui de Caftres, & fais état » que c'est le même peuple que Pline appelle Cam» bolectri, les divifant en Cambolectri qu'il place dans l'Aquitaine, & Cambolectri Atlantici, qu'il place dans la Gaule Narbonnoife, & de plus non loin d'Au» vergne; toutes ces raifons font que leur affiette ne »fe peut accommoder ailleurs, & mieux que dans

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l'Albigeois; tout le refte de cette frontiere de la » Gaule étant occupé par les peuples Cadurci, Ruteni, Gabali & Velauni, aujourd'hui le Quercy, le Rouer» gue, le Gevaudan & le Velai. Or l'Albigeois étant » encore de la même province, comme font ces autres ALBICI, peuples qui habitoient les montagnes qui peuples, mais plus avancé vers la Gaule Narbonfont au-deffus de Marfeille, felon Céfar, Bell. Civil. l. 1. » noife, & fon ancien diocèfe ayant été divifé en deux, Sanfon, dans fes remarques fur la carte de l'ancienne » en ceux d'Albi qui eft l'ancien, & de Caftres qui Gaule, croit que ce font les habitans du diocèfe de Riez » eft le nouveau, & qui a été tiré de celui d'Albi: en Provence. La pofition de ce peuple ne fe peut, dit-il, il femble que la partie, où eft le diocèfe de Caftres montrer que par la position de la ville capitale qui a été » aura été eftimée in Narbonenfi, fous le nom de Reium Apollinarium ou Reii Apollinarii, dont le nom » Cambolectri Atlantici, parce qu'elle y eft plus engagée eft resté à Riez. On lifoit autrefois dans Pline, l. 3, c. 4, » que l'autre. Et la partie où eft le diocèfe d'Albi aura Alebeceriorum Apollinarium. Le P.Sirmond,qui fentoit la été eftimée in Aquitania, fous le nom fimple de corruption de ce mot, vouloit que l'on lût Alebece Reio- » Cambolectri. Or Cefar ayant mis ces peuples Heleuteri Tum Apollinarium; & c'eft auffi la maniere qu'a fuivie le fub Arvernorum imperio, comme il met Cadurci, P. Hardouin dans fon édition de Pline, maniere qui est, » Gabali, Velauni; ces Heleuteri ne fauroient être dit-il, autorifée par plufieurs manuscrits. Sanfon dit éloignés de l'Auvergne, ou du moins feront contigus qu'il eût mieux aimé Albicorum Reium Apollinarium, » à quelques-uns des autres. Nous n'avons rien de parce, dit-il, que ce peuple s'appelle conftamment Al-refte à donner à ces Heleuteri que l'Albigois. C'est bici ou Albiaci, & leur ville Reium Apollinarium ou Reii » ce qui me fait concilier ces Heleuteri de Céfar avec Apollinarii. Rien n'empêche que la ville n'ait été nom- » les Cambolectri de Pline, & qui me les fait explimée Reium Apollinarium & Alebece, & que le peuple » quer l'Albigeois. Autrement dans Céfar, l'Albigeois n'ait pu auffi être nommé Albici, ou Albiæci, dans » n'auroit point de peuple à qui il pût répondre. un tems, & Reii Appollinares dans un autre, comme Hadrien de Valois, fans fe mettre en peine de ces cela fe trouve en effet dans une infcription rapportée inconvéniens géographiques, traite le raifonnement par Gruter, où l'on lit, p. 448. COL. REIOR. APOLLINAR. de Sanfon, de conjectures fans fondement, & qui ne D'ailleurs dans le paffage de Pline, on voit qu'il nom- méritent point de réfutation. J'ai marqué au mot Albi me les villes, & leur ajoute le furnom du peuple: Aque ce que ce favant critique fournit fur les noms qu'a Sextia Saluviorum, Avenio Cavarum, Apta Julia Vul- eu cette ville; quant au pays, dans les lettres de Confgientium, Alebece Reiorum Apollinarium, &c. où l'on tantius, évêque d'Albi, à Didier évêque de Cahors, voit qu'Alebece eft le nom de la ville, & Reii Apol- on lit ces mots,in territorio Alugenfe qu'Hadrien de Valois linares le peuple. Voyez ALEBECE & RIEZ. corrige ainfi, Aluigenfe ou Albigenfe peu après on lit, in Civitatula veftra Albige. L'abbé de Longuerue, Defc. de la France 1. part. p. 234, remarque auffi que pas un feul auteur, plus ancien que le cinquiéme fiécle, n'a parlé des Albigeois ; & après avoir blâmé Sanfon

ALBIDONA, bourg du royaume de Naples dans la Calabre citerieure vers le nord. Il eft fitué dans les montagnes, à quatre milles de la mer, & à environ pareille distance de Trebifazzi, ou comme d'autres

d'avoir fondé fur de fimples conjectures le fentiment déja rapporté dans cet article, il obferve que le nom Albiga le trouve premierement dans un ouvrage du prêtre Paulin, qui vivoit au commencement du cinquiéme fiécle. Cet ouvrage, pourfuit-il, eft cité par Gregoire de Tours, qui en rapporte des fragmens, où Paulin fait l'éloge de Diogenianus, évêque d'Albi, qu'il compare pour la fainteté & le mérite, avec les plus célébres évêques des Gaules fes contemporains, & entre autres avec Saint Exupere de Touloufe, & Saint Amand de Bourdeaux. Dans le même fiécle, l'auteur de la notice de l'Empire fait mention des Cuiraffiers Albigeois, qui étoient en garnifon dans la Thrace. Ce fut dans ce tems que les Wifigoths s'emparerent de l'Albigeois, dont ils jouirent jufqu'à la mort d'Alaric, de forte que dans le concile d'Agde, compofé des évêques des Gaules, fujets de ce roi, Sabinus évêque d'Albi y affifta; mais l'année fuivante l'Albigeois, comme le refte de l'Aquitaine, vint au pouvoir du roi Clovis : & fes fucceffeurs en jouirent, & fe gouvernerent par leurs comtes, ou officiers jufqu'à ce qu'Eudes, duc d'Aquitaine, s'en empara. Le roi Pepin le conquit fur Gaifre petit-fils d'Eudes, & enfuite il fut tenu par Charlemagne, étant quelquefois gouverné par les comtes de Touloufe, & quelquefois ayant des comtes ou gouverneurs particuliers. Sous le regne de Lothaire, fils du roi Louis d'Outremer, Raimond comte de Touloufe avoit aufli l'Albigeois qu'il laiffa avec fon comté de Toulouse à fon fils & héritier Pons. On voit par une charte pour l'abbaye de Gaillac, donnée par Frothaire, évêque d'Albi, qu'alors Raimond 'étoit le feigneur, ou le prince de l'évêque Frothaire, & que ce pays lui appartenoit l'an 972; & par une autre charte de fon fils le comte Pons, donnée après la mort du roi Lothaire, fous Louis V. l'an 987, il paroît que ce comte étoit maître d'Albi, & de tout l'Albigeois, & qu'il y avoit alors dans le même pays, fous le comte Pons, un vicomte nommé Ifarn, & ces chartes font citées par Catel, dans fon hiftoire des comtes de Touloufe. Quoiqu'il y ait de grandes obfcurités dans l'hiftoire de ces comtes, on ne voit pas qu'ils ayent ceffé d'être feigneurs des Albigeois ni que ce pays foit venu au pouvoir des comtes de Carcaffonne avant le milieu de l'onziéme fiécle, puifque par le teftament fait l'an 1062, par Roger, comte de Carcaffonne, ce feigneur qui difpofe de tous fes biens, ne fait aucune mention d'Albi. Ce ne fut que quelques années après, que le vicomte de Beziers fut auffi vicomte d'Albi & d'Albigeois, & que ce feigneur, qui à caufe du comté de Carcaffonne, étoit vaffal du roi d'Aragon, lui fit hommage de toutes fes terres; & il paroit que vers l'an 1100, & au commencement du douziéme fiécle, Bernard Athon comte de Carcaffonne, étoit feigneur d'Albi, dont il difpofa par fon teftament en faveur de fon fils; fes fucceffeurs en ont joui jufqu'au tems de la guerre des Albigeois, dont ces feigneurs avoient pris le parti, ce qui fit publier contre eux & contre leurs parti fans une croifade. Le pape Innocent III donna par une bulle l'an 1210, à Simon de Montfort, & à fes héritiers catholiques la terre d'Albi, & la terre d'Albigeois. Cette donation fut confirmée par le pape Honorius III. l'an 1220, en faveur d'Amauri, comte de Montfort, fils & héritier de Simon. Amauri céda l'an 1226, tous fes droits fur l'Albigeois, au roi Louis VIII. dont le fils Saint Louis obtint la ceffion du vicomte de Trincavel, tant de la ville d'Albi que de ce qui avoit appartenu à fes prédéceffeurs, dans la province qu'on nomme aujourd'hui le Languedoc; de forte que le tout fut réuni à la couronne. Quant aux droits de fouveraineté ou de fupériorité que le roi d'Aragon, comte de Barcelonne, avoit fur l'Albigeois, il les céda au roi faint Louis par le traité de 1258. Les principaux lieux de l'Albigeois font:

Albi. Cadalen,

Cahufac,

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Moneftier,
Pampelone,
Pechelsy,

Pennes,
Rabaftens

Réalmont,
Valence,

Villeneuve.

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Quelques-uns ont cru trouver l'origine de l'Albigeois, dans Alvia Pelviorum, qui est à préfent reconnue pour être dans le Vivarais

ALBINIANA, felon Alting. Germ. infer. notit. p. 2, ancien camp des Romains, dans l'ifle des Bataves fur le Rhin, c'eit-à-dire, fur la branche de ce fleuve, qui paffe à Leide, & dont l'embouchure eft préfentement fermée par les fables des Dunes. Ce camp, qui étoit à dix mille pas de Leide, en remontant cette branche du Rhin, conferve encore fon nom en partie dans celui d'ALPHEN ou ALFEN, petit village, où il n'y avoit anciennement aucune habitation; mais le camp d'une ou de plufieurs légions, ou de quelques cohortes, qui n'avoient été ni incorporées dans le vieux corps, ni mifes en quelque garnifon, felon l'ufage des Romains, confitiné par Tacite, hift. l. 5, in fin. Il n'eft fait mention de ce camp que dans les anciens itinéraires, encore le nom y eft-il écrit diverfement. Celui d'Antonin porte ALBIMANIS à Pablatif, ou ALBINIANIS, & la table de Pentinger porte, ALBAMANIS OU ALBANIANIS. On voit aisément qu'Albimanis, & Albamanis, qui fe trouvent dans quelques exemplaires, peuvent verfit de la précipitation des copiftes, qui, en fé hâtant, & n'y regardant pas de fi près, ont pris in pour m; mais il n'eft pas aifé de décider fi c'eft Albinianis ou Albanianis qu'il faut life, puisqu'on ne fait laquelle de ces deux orthographes eft celle de ces auteurs. Quoiqu'il en foir, il faut l'entendre d'un camp, & non pas de quelques eaux minérales, chaudes ou falées, puisqu'il n'y a rien de pareil aux environs de ce lieu. Il faut lire ALBINIANA, orum au pluriel & au neutre, en foufentendant Cafira, & non pas ALBINIANÆ, arum au féminin, que préfére Hadrien de Valois. On doit encore moins écrire Alpheniana, comme fi ce nom venoit d'Alphenus Varus, meftre des camps, où fe trouvoient les cohortes des Bataves. Car, felon Tacite, hift. l. 1, c. 29, ce camp étoit dans le pays de Langres (in Lingonibus,) bien loin du Rhin. Ceux qui font de ce fentiment, aiment mieux faire violence à ces deux illustres monumens de l'antiquité; favoir, l'itinéraire d'Antonin & la table d'Augsbourg, que de reconnoître un mot romain déguifé par la prononciation des Flamans, qui, pourtant, ont coutume de changer le B en F, comme Albis en Elv, ou Elf, Kalb, un veau, en Kalf; Halb en Half, & quantité d'autres mots, où ce changement fe trouve, même dans ceux qui font Germaniques d'origine. On lit que Clodius Albinus, gouvernant les Gaules, où Commode l'avoit envoyé, mit en fuite les Frifons qui avoient paffé le Rhin. Ainfi il peut bien avoir eu un camp en cet endroit, & ce camp peut avoir été nommé Albiniana Caftra. Mais eft-ce bien le même dont ces auteurs ont parlé? C'eft ce que je ne veux affurer ni réfuter.

ALBINIMIUM, nom que donne Ptolomée, l. 3, c. I, à la ville que nous appellons aujourd'hui VINTIMILE, en Italie. Ce mot femble corrompu d'Albium Intemelium qui fe trouve dans le plus grand nombre d'auteurs an

ciens.

ALBINOMAN, ifle de la Mer des Indes : elle eft à deux journées de navigation de celle de Gialous, au midi de l'ifle de Ramy. * D Herbelot, Bibl. orient.

ALBINOS, nom que les Portugais donnent à des Maures blancs, qui ont les cheveux blonds, les yeux bleus; le vifage & le corps fi blanc, qu'on les prendroit de loin pour des Hollandois ou pour des Anglois; mais à mesure qu'on s'approche d'eux, on en voit la différence. La blancheur de leur teint n'eft point une couleur vive & naturelle, elle eft pâle & livide comme celle d'un lépreux ou d'un mort. Leurs yeux font foibles & languiffans; & ce qu'il y a de merveilleux, c'est qu'ils les ont forts & brillans à la clarté de la lune, les Négres regardent ces Albinos comme des monftres, & l'averfion qu'ils ont pour eux, qu'ils ont pour eux, eft caufe qu'ils ne leur permettent pas de multiplier: ainfi ils viennent d'un pere ou d'une imere négres. Le favans fe donnent la gêne pour deviner la caufe dé cette blancheur. Quelques-ims Pattribuent à l'imagination d'une femme négre, qui fe fent vive→ ment frappée à la vue d'un homme blanc, de même qu'il y a des Européents fur qui l'image d'un négre produit un pareil effet. Voffius, dans fon premier livre de l'origine du Nil, rapporte qu'il y a des peuples entiers de cette couleur dans certains endroits de la Guinée.

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qui font éloignés de la côte. Les vrais négres les ont en horreur & les fuient comme des peftiférés. Voffius conclut delà, que ces Maures blancs font de vrais lépreux, & que leur blancheur n'eft autre chofe que l'effet d'une maladie qui leur defféche la peau d'une maniere extraordinaire. On tient, pour une chofe affurée, que tous les négres feroient fujets à cette forte de lépre, s'ils n'avoient foin de la prévenir, en fe frottant chaque jour tout le corps d'huile, de graiffe ou de fuif. Cette friction humectant la peau, non-feulement leur conferve la fanté, mais elle augmente l'éclat & la noirceur de leur teint, qui eft chez eux le degré fuprême de beauté. Comme ces Maures ont la vue foible de jour, les négres leurs ennemis les attaquent en plein midi, & n'ont pas de peine à les mettre en fuite; mais ces Albinos s'en vengent la nuit, & pillent alors les négres avec la même facilité. Comme ils font robuftes, on en mene quelquesuns dans le Bréfil, afin de les faire travailler aux mines; mais ils aiment mieux fe laiffer mourir que de vivre esclaves. Les Portugais & les Hollandois témoignent qu'ils ont vû de ces Maures blancs, non - feulement en Afrique, mais encore aux Indes, dans l'ifle de Bornéo & dans la nouvelle Guinée. Le roi de Lowango, en Afrique, fe fert du ministere des Albinos, pour les honneurs qu'il rend aux Moquifies; c'eft pourquoi le peuple les nomme eux-mêmes Moquifies, c'est-à-dire, démons champêtres. On en voit plusieurs devant un tapis de

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quarante aunes, qu'on étend fur le fiége royal en certains jours folemnels où le prince fe montre au peuple. * Corn. Dict. La Croix, desc. de l'Afrique, t. 3. ALBINTEMELIUM, ALBINTIMILIUM. Voyez VIN

TIMILE.

ALBION. C'est ainfi que les anciens géographes ont nommé la plus grande des ifles Britanniques, laquelle nous appellons aujourd'hui la grande Bretagne, & où font l'Angleterre & l'Ecoffe. On ne s'accorde pas fur l'étymologie de ce nom; car quelques-uns le dérivent d'un certain Albion, fils de Neptune; d'autres du mot Axor, à caufe de la blancheur des roches dont elle eft bordée fur les rivages; d'autres tirent ce nom du mot latin Albus, qui fignifie blanc; j'en ai donné une autre origine à l'article Alb; & conjecture pour conjecture, il me paroît plus raifonnable de prendre la fource de ce nom dans l'ancien Celtique, que dans le Grec ou dans le Latin, qui eux-mêmes l'ont pris delà, ou d'avoir recours à des perfonnages chimériques. On divifoit l'ifle d'Albion en citérieure ou méridionale & ultérieure ou feptentrionale. La citérieure fe nommoit aufli Romaine, parce que ce fut la premiere que les Romains pofféderent, & ils appellerent l'ultérieure barbare, parce qu'elle étoit peuplée d'habitans qui défendoient leur liberté contr'eux. L'une & l'autre avoient des foudivifions que voici, comme le P. Briet, Paral. 2° part. l. 2, v. 178, les a rangées.

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Si on en excepte les trois murs que le P. Briet donne à l'Albion citérieure ou Romaine, & dont le plus méridional est préfentement aux frontieres d'Ecoffe & d'Angletetre, il paroît que l'Albion citérieure étoit à peu près l'Angleterre d'aujourd'hui, & l'ultérieure l'Ecoffe. Voyez aux articles de ces deux royaumes.

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Nouvelle ALBION. On nomme ainfi un pays de l'Amérique feptentrionale, que quelques-uns mettent fur le golfe d'Anian, d'autres vers la province de Quivira au nouveau Mexique, d'autres enfin fur la côte occidentale de la Californie. Voici les connoiffances qu'on en a, felon Corn. Dict. Laët. Ind. occid. l. 6, c. 20, François Drac, Anglois, qui découvrit le premier cette terre en 1578, lui donna ce nom, tant à caufe des rochers blancs qui y font qu'en mémoire de fa patrie, que les anciens nommoient Albion, Après avoir paffé le détroit de Ma

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gellan, & couru toute la côte de l'Amérique méridionale & de la nouvelle Espagne, voulant retourner en Angleterre par les ifles des Indes Orientales, il prit fa route vers le nord-oueft, & traverfa la grande Mer du Sud jusqu'au 40 deg. de latitude feptentrionale. Là, fes gens ne pouvant plus fupporter le froid, il tourna vers le continent de l'Amérique feptentrionale, & étant revenu jusqu'au 38 deg., il entra dans une large baie fort commode, où il mouilla l'ancre le 17 juin. Les fauvages qui habitoient proche la côte de la mer, accoururent auffi-tôt à grandes troupes, & firent préfent à Drac de divers ouvrages faits de plumes. Quelques petites merceries d'Europe que ces fauvages reçurent, les charmerent tellement, qu'ils regardoient les Anglois comme des Dieux. Le lendemain s'étant avancés fur le fommet de la montagne, au pied de laquelle les Anglois avoient

dreffe

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