Images de page
PDF
ePub

Quelquefois on divife l'Allemagne en haute & en baile, felon Baudrand, édit. 1705, & en cela on a égard au cours du Rhin. I. La haute, qui en eft la partie la plus méridionale, eft proche des montagnes des Alpes, & comprend le Tirol, la Carinthie, la Carniole, la Stirie, l'Autriche, le haut Palatinat, le Nortgau, la Baviere, l'archevêché de Saltzbourg, la Franconie, la Suabe, le duché de Wirtenberg, l'Alface, le Sundgau, le Brisgau, le marquifat de Bade, le bas Palatinat, les évêchés d'Ausbourg, de Conftance, de Freifingue, de Spire & de Worms. Les Suiffes font qualifiés les anciennes Ligues des hautes Allemagnes dans le traité que François I, roi de France, fit avec les treize Cantons l'an 1516. II. La baffe eft la partie la plus feptentrionale depuis la haute Allemagne jusqu'à la Mer Baltique Danemarck & à la Mer d'Allemagne. On entend fous ce nom les électorats de Mayence & de Tréves, les duchés de Deux-Ponts, de Berg, de Juliers & de Cléves, l'évêché de Liége, l'électorat de Cologne, la Weteravie, le Wefterwald, le Buchau, la Weftphalie, la Frife orientale, le duché de Bréme, la Heffe, la Thuringe, le Voitgland, la Misnie, la Luface, la Marche de Brandebourg, le duché de Saxe, la principauté d'Anhalt, le comté de Mansfeld, les duchés de Magdebourg, de Brunswick & de Lunebourg, l'évêché de Hildesheim, les principautés de Ferden & de Halberftat, & les duchés de Lauwenbourg, de Holftein, de Mecklenbourg & de Pomeranie, avec les évêchés de Munfter & de Paderborn.

[ocr errors]

au

La langue que l'on parle en Allemagne eft une dialecte de la Teutonne, qui a fuccédé à la Celtique, comme je le fais voir aux mots CELTES & CELTIQUE. De cette langue Teutonne fe font formées l'Allemande, la Flamande, l'Angloife, la Danoife, la Suédoife, & celle que l'on parle en Norwege. Outre la langue allemande, il y a peu de cours ou de grandes villes où les honnêtes gens ne fachent parler françois. La cour de Vienne, la Palatine & quelques autres lui préférent l'Italien. Les Allemands parlent latin avec facilité; mais il n'y en a qu'un petit nombre qui s'applique à la pureté de cette langue.

Il y a trois principales religions en Allemagne. La Catholique eft dominante dans l'Autriche, dans les états des électeurs & des princes eccléfiaftiques, dans le cercle de Baviere. La Luthérienne domine dans les cercles de la haute & de la baffe Saxe, dans une grande partie de ceux de Weftphalie, de Franconie, de Suabe & dans la plupart des villes impériales. On profeffe le Calvinisme dans les états de Brandebourg, du landgrave de Heffe-Caffel & de plufieurs autres provinces. La religion Juive eft tolérée en beaucoup d'états de l'Allemagne, & fur-tout dans les villes impériales; & elle eft redevable de cette douceur aux longues guerres & aux dépenfes immodérées des princes qui ont rendu nécesfaires les fecours burfaux que fournit cette nation. Voyez aux articles ALEMANNI, CELTES, GERMANIA,

TEUTONS.

ALLEMAGNE FRANÇOISE. C'eft ainfi que quelques-uns appellent la partie de l'Allemagne à l'occident du Rhin, laquelle a été cédée à la France par les traités de Weftphalie & par les traités fuivans.

ALLEMANDS. Voy. ALEMANNI & ALLEMAGNE. ALLEMANS, (les) petite ville de France, avec viguerie royale, dans le Languedoc, diocèfe de Mirepoix. Cette petite ville, dont parle Davity, n'eft comptée que pour un village fur la frontiere du diocèfe de Mirepoix entre les montagnes, au fud-eft & à une heure & demie de chemin de Pamiers, tant dans la grande carte des généralités de Montauban & de Touloufe, par Jail lot, en quatre feuilles, que dans celle de Sanfon. Je n'en trouve point de trace dans le dénombrement de la France.

1. ALLENDORF, ville d'Allemagne, dans la baffe Heffe, fur la riviere de Verre: on la nomme auffi Allendorf in den Sohden, c'est-à-dire dans les Salines, du mot Sohden ou Sultzen, Salines. Quelques-uns écrivent ce nom HALLENDORF. Je doute que ceux qui ont dit à Corneille qu'Allendorf fignifie Village de Sel, ayent parlé bien férieufement. Il eft plus vraisemblable de croire avec Zeyler, Haffia Top. p. 10, qu'il vient d'All ein Dorff; ce qui voudroit dire que cette ville s'eft formée aux dépens de quelques villages dont les habitans

fe font réunis pour la bâtir, & dont on voit encore quelques fondemens. La ville eft affez agréablement fituée & entourée de hautes montagnes. Comme la Verre fe partage, elle a trois ponts de pierre que l'on palle pour aller de la ville aux falines. Il y a autour de la ville foixante fources falées. La ville & le pays qui en tirent le fel, y ont un grand avantage, ce qui a donné lieu à ce diftique:

Urbi dant magnis Pons, Mons, Fons, commoda rebus Qualia vix alibi Teutona terra tenet.

Plus l'eau de la Verre eft haute, plus l'eau eft haute dans les puits, & plus elle a de force & de fel : & au contraire moins il y en a, moins elle eft falée. Les landgraves de Helle ont gratifié ce lieu de quantité de priviléges, mais il a bien fouffert durant les longues guerres de l'Allemagne.

2. ALLENDORF, petite ville d'Allemagne, dans le landgraviat de Heffe, entre Marpug & Gieffen. Elle n'est qualifiée que de village dans les anciens titres. Deux freres, Henri & Herman, landgraves de Heffe, qui demeuroient au château de Nordecken, affez près delà, acquirent par échange des familles nobles de Milchling & Rabeneau les deux villages Moelnbach & Todenhaufen, dont ils étoient feigneurs héréditaires ; & à la place de ces deux villages, ils commencerent à bâtir cette petite ville qui fut nommée ALLENDORF, comme étant un ramas de villages, & on la furnomma Allendorf fur LE LOMB, qui eft le nom d'un ruiffeau voifin, dont la fource eft au village de Lomb, au bailliage de Grunberg. Un fiécle après fa fondation, l'an 1479, le tonnerre tomba fur Allendorf, la maifon de ville fut réduite en cendres en moins de trois heures; elle commençoit à peine à se rétablir, qu'il en furvint un autre caufé par un accident. Les guerres civiles d'Allemagne du fiécle paffé & la peste y cauferent de grands ravages.

ALLENSTEIN, petite ville de Pologne, dans la Pruffe Royale, fur la riviere d'Alla, dont elle prend le nom. * De witt, atlas.

ALLER ou ALRE, Allera ou Alerus, riviere d'Allemagne, dans la baffe Saxe. Elle a fa fource dans le duché de Magdebourg, paffe dans celui de Lunebourg, à Gifhorn, & à Zelle, & étant accrue des rivieres d'Ocker & de Leyne, fe jette dans le Wefer, un peu au-deffous de Ferden. Baudr. éd. 1705.

*

ALLERBURG, Alterburgum, ville de la Pologne dans la Pruffe Ducale, fur la riviere d'Alla, un peu audeffus de fon confluent avec le Pregel. * Baudr. éd. 1705. Long. 30 d. 40', latit. 54 d. 30'.

ALLERSHEIM, ville d'Allemagne en Suabe, dans la principauté d'Oetingen, près de la riviere de Wernitz. Elle eft capitale d'un bailliage. Robert la nomme Mal Allerheim. Latit. 48, 53.

,

ALLERSPERG bourg ou petite ville d'Allemagne, dans le cercle de Franconie, à fix lieues de Nuremberg, du côté du midi. * Baudr, éd. 1705.

ALLERTON, ALVERTON ou ALLARTON OU NORTALERTON, en latin Cataractonum ou Caturraclonium, bourgade d'Angleterre, dans la province d'Yorck. Davity la fait capitale de la contrée d'Alvertonshire, & dit qu'elle eft arrofée par la riviere de Visc. Il ajoute qu'elle eft renommée pour fa foire aux bœufs que l'on y tient tous les ans le jour de faint Barthelemi, c'eft-à-dire le 24 d'Août, avec une affluence extraordinaire de marchands.

ALLENDS, (les) abbaye d'hommes en France, dans le haut Poitou, entre Cheboutonne & Leray. Elle est de l'ordre de S. Benoît, & fut fondée l'an 1120 par S. Geraud. Il n'y a plus de monaftere.

ALLEX, petite ville de France, dans le Languedoc, fur une riviere qui fe jette dans le Rhône, entre Avignon & Arles, après en avoir reçû plufieurs autres.

Corneille, qui ne cite que les atlas en général, auroit dû nous avertir fi cette ville eft différente d'Alais, qui est fur un des deux ruiffeaux qui forment le Gardon, riviere qui tombe dans le Rhône, entre Avignon & Arles. Voy. ALAIS.

ÁLLI, en latin Allius ou Semirus, petite riviere du royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure. Elle paffe au château de Simari, & fe jette dans le golfe de Squillace, à fix milles de Catanzaro, du côté du Levant.

1. ALLIA, nom latin d'AIA, petite riviere d'Italie. Voy. AIA 1.

2. ALLIA, nom latin de Fluvian, riviere d'Espagne. *Corn. Dict. Baudr.

ALLIBAWN, quartier de l'Ecoffe feptentrionale, fous lequel font comprifes les provinces de Ross, de Lochquabir & d'Athol. Le nom moderne eft fans doute formé d'Albania, & fignifie à peu-près le territoire des anciens Calédoniens.

ALLIER, (l') en latin Elaver ou Elaverus, riviere de France: elle a fa fource en Languedoc, dans le Gevaudan au village de Condres, au pied du mont de Lofere; delà prenant fon cours vers le feptentrion, entre le Gevaudan & le Velay, elle paffe dans la baffe Auvergne qu'elle fépare en deux, & y reçoit la Dore & la Sioule. Puis elle divife auffi la province de Bourbonnois, où elle paffe au fauxbourg de Moulins qui en eft la capitale, & delà coulant entre le Bourbonnois & le Nivernois, elle fe jette enfin dans la Loire, à une lieue audeffus de Nevers, au lieu que l'on appelle pour cela le Bec d'Allier. * Corn. Dict. Baudr.

ALLIFA & ALLIPHA. Voy. ALIFE.
ALLINGE. Voy. ALINGES.

ALLOBROGES, felon Audifret, géog. t. 2, anciens
peuples de la Gaule Narbonnoife, dont ils occupoient la
partie qui eft entre le Rhône & l'Ifére depuis Valence
jusqu'au lac Leman. Leur pays étoit l'ifle où Annibal
s'arrêta pour punir les Voconces, qui s'étoient avancés
vers le Rhône pour lui en disputer le paffage. Quel-
ques-uns ont pris le Bugey pour cette ifle, mais ils fe
font trompés felon la remarque de Sigonius, dans fon
commentaire fur Tite - Live. Les Allobroges étoient
nommés ALLOBRIGES par les Grecs. On dit qu'ils ont eu
auffi le nom d'Ariobriges du mot grec Areios, qui veut
dire belliqueux, & de Brig, mot gaulois qui fignifie
peuple ou nation, (d'où vient peut-être le mot de Bri-
gade.) Quant au nom d'Allobroges, que plufieurs veu-
lent avoir été toujours donné à ces peuples, les uns les
tirent d'Allos, qui fignifie en grec autre, & de Borga,
terre, ou contrée en vieux Gaulois, pour faire connoî-
tre que c'étoit un peuple venu d'une autre province.
Géofroi de Viterbe, qui fut fecrétaire des empereurs
Conrad III, Frederic I & Henri VI, dérive le nom d'Al-
lobroges de celui d'une riviere qu'on appelle Labroya,
comme s'ils avoient premierement habité fur fes riva-
ges. Quoiqu'il en foit, les Allobroges étoient célebres par
leur courage, & les plus puiffans d'entre les peuples qui
eurent leur demeure dans le Dauphiné, comme les Sé-
galauniens, les Voconces, les Tricaftains & les Caturi-
ges. Ils fuivirent Brennus en Italie, & fervirent les Car-
thaginois contre les Romains. Annibal, après la victoi-
re de Cannes, avoua qu'ils avoient beaucoup contribué
au gain de cette bataille. Ce furent eux qui lui confeil-
lerent les premiers d'aller droit à Rome, afin de ne pas
donner aux Romains le tems de fe reconnoître. Ils com-
battoient ordinairement tout nuds, & n'avoient pour
armes qu'une espèce de dard, long d'une coudée, qu'on
nommoit gefa; d'où Plutarque & Polybe les appellent
quelquefois GESSATES. Les Allobroges, ainfi que les
Ségalauniens & les autres peuples de la Savoye, du Gé-
nevois, du Foffigni, du Viennois & du Gréfivaudan
furent gouvernés par des rois qui étoient perpétuels, &
dont le gouvernement étoit héréditaire. Ces rois avoient
feulement le commandement des armées & le choix des
officiers; mais toute l'autorité réfidoit dans le fénat qui ré-
gloit les affaires importantes, & qui étoit compofé des
principaux de la nobleffe. Leur religion étoit remplie de
fuperftitions ridicules: en faifant leurs facrifices à Jupiter
&aMercure, qu'ils adoroient particulierement,ils jettoient
des cris épouvantables, afin que ces divinités, difoient-
ils, les entendiffent plus facilement. La mort des rois
Congolitan & Anerroefte, & les irruptions que firent
les Saliens fur les terres des Marseillois, ayant attiré les
armes des Romains dans leur pays, les Tricaftins & les
Voconces furent foumis les premiers. Enfuite Cn. Æno-
barbus défit l'armée des Allobroges proche de Vindalia
(Undalus) l'an de Rome 632; & les troupes que les
Arverniens envoyoient à leur fecours furent mises en
déroute par Fabius Maximus. Après cette grande vic-
toire, tout plia fous les Romains. Fabius étendit fes
conquêtes jusqu'aux Alpes, & fit du pays des Allobro-

,

ges, de la Provence, & d'une partie du Languedoc, une province Romaine, qu'on appella Narbonnoife. C'est celle qui porta fes plaintes au fénat contre Forneius. Cicéron,qui entreprit la défense de l'accufé, donne le nom d'Allobroges aux habitans de cette province. Voici comment Sanfon s'explique fur le territoire de ce peuple, dans fes remarques, fur la carte de l'ancienne Gaule, p. 8. Ce peuple (Allobroges) embraffe aujourd'hui divers quartiers, & cela ne fe reconnoît que par les places principales qui ont été fous ce peuple, favoir, Vienne, Géneve & Grenoble, dont les diocèfes pris enfemble contiennent tout le pays des Allobroges; de forte qu'aujourd'hui tout ce qui fe trouve dans les diocèfes, 1°. de Vienne, qui eft pour la plupart dans le Dauphiné, & quelque peu dans le Vivarais; 2°. de Grenoble, qui eft encore la plupart dans le Dauphiné & partie en Savoye; 3o, de Géneve, qui eft la plupart en Savoye & partie vers le bailliage de Gex, du côté des Suiffes; encore de Saint Jean de Morienne qui eft tout en Savoye, doit être cenfé contenir l'ancien pays des Allobroges qui fera autant en Dauphiné qu'en Savcie, contre l'opinion commune qui explique, Allobroges, la Savoye feulement, & contre l'opinion de ceux qui, tout au contraire, ne veulent mettre qu'une partie du Dauphiné pour les Allobroges.

Les poëtes ont accoutumé leurs lecteurs à prendre les mots Savoyard & Allobroge comme fynonimes. Le nom d'Allobroge eft même devenu une injure, & on dit à un homme qui fait une propofition de laquelle on fe tient offenfé, vous me prenez pour un Allobroge. On dit auffi d'un homme qui écorche la langue françoife, il parle comme un Allobroge.

ALLOCAN, montagne de Sourie, ainfi nommée par les Arabes, felon Gollius cité par Baudrand. Les francs la nomment MONTE NERO: c'est l'AMANUs des an

ciens.

1. ALLODIUM ou ARLODIUM, nom latin d'ARLEUX, bourgade d'Artois.

2. ALLODIUM, FRANC ALLEU. Ce nom qui fe dit en général des TERRES ALLODIALES, c'eft-à dire des terres qui ne payent point de lods & ventes, ne font fujettes à aucune redevance, & ne reconnoiffent aucun fupérieur en féodalité. Mais il fe dit en particulier d'un petit pays de France, dans la baffe Auvergne, ainfi nommé, à caufe des franchises dont il jouit. Voyez FRANC ALLEU.

ALLON-BACHUTH, nom hébreu du lieu où fut enterrée Debora, nourrice de Rebecca. Les Septante l'ont exprimé par Báravos évous, c'est-à-dire le chêne ou la chenaye des pleurs, à caufe du deuil & des funérailles de cette nourrice. Ce lieu étoit voisin de Bethlehem, comme il paroît par le 35° chapitre, v. 8 de la Genèfe.

ALLONS ou ALONS, paroiffe de France en Provence, dans la viguerie de Caftellane, au diocèfe de Sénez. Corneille dit, fur la foi de je ne fais quel atlas, que c'eft une ville fur la croupe d'une montagne, au bord de la riviere de Verdon; qu'on y paffe fur un pont. Sanfon & de l'Ifle mettent Allons ou Alons à une heure de chemin à l'orient du Verdon. Ce n'est point une ville, mais une fimple paroiffe.

ALLOPHILES, en latin Allophili. C'eft le nom que Sulpice Sévere donne aux Philiftins dans fon histoire facrée, en quoi il s'eft conformé aux feptante qui leur donnent auffi ce nom, c'est-à-dire étrangers.

ALLORIA, ville de Créte, felon Etienne le Géo graphe.

ALLOSSYGNE, ville de l'Inde, en-deçà du Gange, felon Ptolomée, l. 7, c. 1. Ses interprétes ont quelquefois lû ALOSYGNE.

ALLOTRIGÆ, nation dans la partie feptentrionale d'Espagne, felon Strabon, l. 3, p. 156. Cafaubon foupçonne qu'il faudroit lire AxTpyons qui font les mêmes que les AUTRIGONS. Voyez ce mot.

ALLOUT-NEUR, felon Baudrand, petite ville de l'ifle de Ceylan, dans le royaume de Candi, au nord-est de la ville de Candi, fur la riviere de Mauvillagongue, que l'on nomme fur les cartes ordinaires Trinquilemale ou Vintana.

De l'Ifle nomme cette ville fimplement ALLOUT Ou VINTANE: la province où elle eft en prend le nom de

Vintane ou Bintan. Ce qui a donné lieu aux cartes dont parle Baudrand de nommer Vintana cette riviere de Trinquilemale.

ALLUD ou ALLUS, contrée des princes d'Idumée. Eufebe Onomaft, dit que ce pays étoit dans le région que l'on appelloit de fon tems GEBALENE, dans le voifinage de Petra. Il est parlé d'Allus au livre des Nombres, c. 33, comme d'un des campemens des Ifraëlites.

Il faut remarquer, avec le P. Benfrerius, que Petra, ville dont il s'agit dans cet article, n'eft pas Petra des Moabites, à caufe de laquelle l'Arabie où elle étoit prenoit le furnom de Pétree, mais une autre Petra fur les montagnes des Amalécites, de laquelle il eft parlé au livre des Juges, c. 1, v. ult.

ALLUMÆOTÆ, ancien peuple de l'Arabie heureuse, felon Prolomée, l. 6, c. 7.

ALLURIA, ville de Sicile, fur le fleuve Herbefus, felon Vibius Sequester, dont quelques manuscrits por tent ALURINA. Nous n'en fommes guères plus avancés; car le fleuve Herbefus eft un fujet de conteftation entre les favans. Je rapporte leurs doutes au mot HERBESSUS. ALLUS. Voyez ALLUD.

ALLUYE, Alogia, petite ville & baronie de France, dans le Perchegouet. On croit qu'elle s'appelloit anciennement Avolacium.

ALLYDDA. Voyez ALUDDA.

1. ALMA, nom latin de l'Arbir, riviere d'Italie, dans la Toscane.

2. ALMA ou ALMUS, felon Ortel. Thefaur. montagne de l'Illyrie, aux environs de Sirmich, dans la haute Moefie. Aurelius Victor, in Probo, dit que l'empereur Probus y fit planter des vignes apportées d'Italie. Lazius qui la place en Hongrie, dit que fon nom moderne eft Arpatarro, & que les habitans l'appellent Tarczal.

3. ALMA. Ortelius dit avoir trouvé dans fon manuscrit de la vie de faint Boniface, apôtre des Frifons, qu'Alma y eft employé pour fignifier la riviere de BORN, (en latin Bortina & Burtina) qui fépare l'Oftergoo d'avec le Weftergoo en Frife. Voy. BORN.

4. ALMA, riviere de la petite Tartarie, dans la Crimée. Elle a fa fource vers le milieu, & coule vers le couchant. Les lieux qu'elle arrofe font Baciéfarai & Alma. Sanfon, qui la marque dans fa grande carte de la Turquie en Europe, la nomme KARBATA.

5. ALMA, bourg ou petite ville de la Tartarie Précopite, fur la riviere d'Alma ou Karbata. ALMACARANA ou SAMACARA. Voyez ALMACHA

RANA.

ALMAÇAREN, felon Vairac, état de l'Espagne, t. I, P. 164, petite ville ou plutôt fortereffe d'Espagne au royaume de Murcie, fur le rivage de la mer, vers l'embouchure du Guadalantin, à fix lieues de Carthagène en tirant vers l'occident : elle eft honorée du titre de cité, & n'a rien de fort remarquable, fi ce n'eft que dans fon voifinage, font des carrières d'alun, qui rapportent un très grand revenu au duc d'Escalona & au marquis de Vela. On croit que c'est la Virgi des anciens. Long. 16, latit. 37, 10.

ALMACHARANA, felon Baudrand, éd. 1705, ville de l'Arabie heureufe, dans fa partie méridionale & dans le royaume d'Hadramut, environ à cent milles d'Aden au feptentrion, & à deux cens quarante de la côte la plus proche de la Mer Rouge; mais on en a peu de connoisfance, felon Gollius.

ALMADE, bourg d'Espagne, dans la Manche, petite province du royaume de Caftille. Il eft au midi de Campo d'Alcocer, au levant du coude oriental de la riviere de Cuyar, au couchant & au nord d'une chaîne de montagnes dépendantes de la Sierra Morena ou Montagne Noire, fur les frontieres de l'Estramadoure. Ce bourg eft fitué fur le fommet d'une montagne, fur le penchant & au pied de laquelle, du côté du midi, il y a cinq ou vertures différentes qui conduifent par des chemins fouterreins, aux endroits d'où fe tire le cinnabre. C'est la mine de vif argent qui paffe pour la plus anciennement connue & pour la plus riche de l'Europe. De Juffieu qui a eu permiffion de l'examiner, & dont le rapport fe trouve dans les mémoires de l'académie des fciences, année 1719, p. 462, nous en apprend toutes les circonstances. Long. 12, 55, latit. 38, 25.

ALMÆNA, ancienne ville de l'Afrique propre, felon

Ptolomée, 1. 4, c. 3, elle étoit affez près & au nord-est de Carthage.

ALMAGRE ou ALMAGRO, felon Sanfon, dans fon atlas, bourg d'Espagne, dans la nouvelle Caftille, à trois lieues au fud-elt de Ciudad Réal, dans la province de la Manche. Corneille dit qu'Almagre eft às lieues de Ciudad Réal. Voici ce qu'il ajoute fur la foi d'un journal d'un voyage d'Espagne. C'est le lieu de la grande maîtrise de l'Ordre de Calatrava. Les jefuites ont un collége dans l'ancienne maison du grand maître, qui y conferve encore fon appartement. il y a dans Almagro, entr'autres couvens, un des dames de Calatrava, qui portent la croix rouge fur leur habit; elles font obligées de faire leurs preuves, non-feulement de Nobleffe, mais encore de Chriftianas viejas, c'est-à-dire, de n'être point de race Juive. Corneille ajoute que ce bourg a été le lieu de la nailfance de Diego Almagro, qui, ayant pris fon furnom de fa patrie, fe joignit à François Pizaro, qui découvrit le Pérou en 1525. Sur quoi il eft bon de remarquer que don Diégue d'Almagro étoit de la ville de Malagon, felon Zarate, qui prétend qu'on n'en a jamais bien fu l'origine, ni la famille, quelques uns difant qu'il avoit été trouvé à la porte d'une églife: quoiqu'il en foit, il étoit un des trois habitans de Panama, qui s'affocierent en 1525 pour la conquête du Pérou. François Pizare & Fernand de Luque étoient les deux autres: & même l'édition de Zarate in-fol. à Séville de l'an 1577, porte que ce dernier étoit pere de D. Diégue d'Almagro, & ne dit point qu'il eût part à l'entreprife. * Hiftoire de la découverte & de la conquête du Pérou, tom. 1, p. 1. Long. 14, 3, latit. 38, 45.

ALMAGUER, (2) bourgade de l'Amérique méridionale, dans la province de Popayan, à i deg. 30′ au nord de la ligne équinoctiale, & à 305 deg. de longit. Elle eft à la fource de la riviere de Cauca, qui, coulant vers le nord, & fe joignant à la riviere de la Madalena, forme Rio grande, dont l'embouchure eft dans la Mer du Nord, entre Carthagene & Rio de la Hacha (b). Almaguer eft fur une montagne plate & déferte, l'air y eft un peu froid, mais agréable. Les fauvages y font vêtus de coton. Le terroir voifin eft fort fertile en froment, en maïs & autres grains, auffi bien qu'en fruits. Il y a grande abondance de vaches & de brebis, & les riches mines d'or qu'on y avoit trouvées, furent caufe que ce lieu fut peuplé. Baudrand, éd. 1705, qui lui donne le nom de ville, dit qu'elle eft petite, & presque réduite en village. (a) De l'lfie, atlas. (b) Corn. Dict. Longit. 305,

*

latit. 1, 30.

ALMÁK. C'est ainfi qu'Abulgafican nomme la Chine méridionale qui comprend toutes les provinces de ce vafte empire qui font au fud de la grande riviere de Kiang. Gengis-Kan pouffa fes conquêtes dans la Chine jusqu'au pays d'Almak, que fes enfans foumirent. Quelques écrivains appellent cette contrée Mangi. Hift. genéal, des Tatars, p. 237.

*

ALMALIG, ville d'Afie, dans le Turqueftan. Les géographes Arabes lui donnent 102 deg. 30' de longit. & 44 d. de latitude feptentrionale. * Ď'Herbelot, bibl. orient.

ALMANA, ville de Macédoine, fur le fleuve Axius. Tite - Live en parle, l. 44, c. 26, & Turnebe, au lieu d'Almana, lifoit Albana, & prétendoit que c'étoit l'Albanopolis de Ptolomée. Ortelius, au contraire, n'approuvoit point cette correction, & croit, avec plus de fondement, que l'Almana de Tite-Live est l'ALMON OU Elmon de Pline. Voyez ALMON.

ALMANARE, ancienne abbaye de France. Voy. HIÉ

RES 2.

ALMANSA, petite ville de la nouvelle Caftille, fur les frontieres du royaume de Valence. Elle n'eft remarquable que par la bataille qui s'y donna entre l'armée du roi d'Espagne, commandée par le duc de Barwick & celle des alliés commandée par le lord Galloway & le marquis das Minas. La victoire, ayant été quelque tems disputée, fe déclara tems disputée, fe déclara pour les Espagnols qui, nonfeulement empêcherent le fiége de Villena, mais même firent rentrer le royaume de Valence fous l'obéiffance de fon fouverain. Depuis cette bataille les alliés ne firent plus que des efforts inutiles fur l'Espagne. Philippe V, pour marquer fa bienveillance aux habitans d'Almanfa, qui avoient témoigné en cette occafion

beaucoup d'attachement pour lui, honora leur ville du ute, felon Corn. Dict. de très- noble, très - fidelle & très-heureufe. Il remit ce qu'ils pouvoient devoir pour le pallé des deniers royaux, & leur accorda une foire franche annuelle, qui commence à la fête de S. Marc le 25 d'avril, & dure quinze jours. Sa majefté ordonna auli qu'une colonne feroit érigée dans le champ de bataille avec une inscription pour fervir de monument de la bravoure & de la fidélité de fes fujets. (Mémoires du tems.) Cette importante bataille fe donna le 25 d'avril 1707, l'action commença fur les trois heures, & dura jusqu'au foir. Ce fut dans la plaine qui eft au midi d'Almanfa. Quelques bataillons fe retirerent fur les hauteurs de Caudette, qui eft au fud-eft d'Almanfa; mais le chevalier d'Asfeldt les fit tous prifonniers de guerre le lendemain. Long. 16, 10, latit. 38, 56. ALMANSTETT, village d'Allemagne, dans le duché de Weimar en Thuringe, au nord-eft de Weimar, capitale. Jaillot écrit Almaftet, & Corneille en fait une

ville.

ALMANZORE, felon Corneille, ville d'Afrique, dans la province de Temesne, au royaume de Fez. Elle fut bâtie par Almanzor, roi de Maroc, duquel elle porte le nom, & eft fituée près du fleuve Guir (fur fa rive droite, à fon embouchure dans l'Océan Atlantique au fond d'une baie) dans une plaine agréable, à deux milles de l'Ocean, & à vingt d'Anfa & de Rabat. Elle n'eft plus aujourd'hui peuplée que de quelques Arabes. Sanfon n'en fait qu'un village.

ALMARAZ, petite ville d'Espagne, dans l'Eftramadure, fur le Tage, que l'on y paffe fur un pont de pierres. Long. 12, 5, latit. 39, 25.

ALMARIA, nom latin de MONTFORT L'AMAURI. ALMARIN. Voyez ALMERIN. ALMASIÆ MONTES, montagnes où Platearius dit que l'on fophiftique l'Aloës. Ortelius croit qu'elles font dans la Capadoce.

ALMAS-SARRAY, palais du Kan des Tartares de Crimée, dans la partie occidentale de la presqu'ile de ce nom. Ce palais eft moins commode que quelques autres qui n'en font pas fort éloignés, car il n'y a qu'un village au rapport de Davity. C'eft ce palais & ce village dont nos cartes compofent la ville d'ALMA, fur la riviere de même nom, que Sanfon nomme Karbata. ALMATH, ALMON, ALMON Ou ELON. Voyez HAL

MON.

ALMAR, Alisca, bourg de la baffe Hongrie, dans le comté de Tolna fur le Danube, de l'autre côté de Colocza au midi de Bude. Quelques-uns ont cru, entr'autres, Simler, que c'étoit l'Anamascia d'Antonin que Lazius attribue avec plus de fondement à Mohatz.

ALMAZAN, petite ville d'Espagne, dans la Caftille vieille fur le Duero, à environ fix lieues au midi de Soria, en tirant vers Siguença. C'est là que fe fit le traité de paix entre Henri, roi de Caftille, & Pierre IV, roi d'Arragon, en 1375, après de longues guerres entre ces deux royaumes.

LE TERRITOIRE D'ALMAZAN eft affez grand, & fe divife en deux parties, qui font le Sesmo de Cobertelada, où il y a vingt-quatre lieux ou hameaux; & le Sesmo de la Sierra, où il y en a feize, felon Rodrigue Mendez de Sylva, cité par Baudrand, éd. 1705.

1. ALME, ALM ou ALMA, riviere de Weftphalie. Elle a fa fource au midi du village d'Almen, & coulant vers le feptentrion, va fe perdre dans la Lippe, au village d'Elfen. Les favans, comme Cluvier, Germ. ant. l. 3, p. 34, & l'évêque de Paderborn Ferdinand de Furftenberg, Monum. Paderborn. p. 11, ne doutent point que ce ne foit l'Alifo de Dion Caflius, l. 54.

cédoine. Je crois que c'est une faute de l'exemplaire qu'il avoit,& qu'il faut lire Amydena; la Méfopotamie n'ayant point eu d'autre métropole qu'imida.

ALMEDESSUS. Voyez ALмYDESSUS.

1. ALMEDINE, felon Marmol. t. 2, 1. 3, c. 61, ville d'Afrique, dans la province de Duquela, au royaume de Maroc. On tient qu'elle a été bâtie par les anciens Africains. Elle eft fituée en une belle plaine, entre Azamor & Safie, & environnée de vieux murs, accompagnés de tours. Cette ville, autrefois riche & peuplée, étoit la capitale de la province, parce qu'il n'y a point de pays dans tout le royaume de Maroc qui foit plus fertile en bleds & en pâturages. Elle a été fort longtems fous la domination des Portugais; & cela fut caufe que le frere du roi de Fez la ruina au voyage qu'il fit dans la province; mais elle fe repeupla depuis.. Toutefois dans l'agrandiffement des chérifs, pendant l'extrême famine de l'année 1521, les habitans ne trouvant point de quoi fubfifter, fe vendirent la plûpart, eux & leurs enfans pour avoir du pain; de forte qu'elle étoit déferte du tems de Marmol. C'eft, dit-il, une chofe déplorable qu'une auffi belle ville qu'Almedine, fi bien située & accompagnée de tant de jardinages, foit ouverte par-tout, & ne laiffe voir & ne laiffe voir que des ruines. Latit. 32, 20. 2. ALMEDINĖ, felon Marmol. t. 2, 1. 3, c. 70, ville du royaume de Maroc, différente de la précédente; elle et ancienne & bâtie par ceux du pays, auffi-bien que celle de la province de Duguela, fur la pente d'une des montagnes du grand Atlas, à trente lieues de Maroc, vers le levant. Elle eft ceinte de vieux murs garnis de tours, & remplie d'artifans & de marchands, parmi lesquels il y a quantité de Juifs. Tous les environs font pleins de vignes & d'oliviers, & d'un fi grand nombre de neyers & d'autres arbres portant fruit, qu'on diroit que c'eft une forêt. Marmol, qui en parle ainfi, ajoute que les habitans de cette ville étoient autrefois grands ennemis de ceux d'Elmedine, & qu'ils s'entretuoient avec tant de furie, qu'ils n'ofoient fortir pour cultiver le pays; jusques-là que les marchands ne pouvoient voyager fans une escorte, qui leur coutoit douze ou quinze ducats par mois. Toutefois, pourfuit cet auteur, leur inimitié ne s'étendoit pas jusqu'aux femmes, aux enfans & aux esclaves qui alloient travailler aux champs en toute liberté; mais les chérifs étant les maîtres firent ceffer tous ces différends. Ils cultivent de fort bonnes terres dans les plaines qui font vers l'orient & le midi, en payant quelque chofe aux Arabes à qui elles appar tiennent. Ce font gens belliqueux, qui fe piquent de nobleffe & de valeur; leurs femmes font blanches & belles, & fort amoureufes des étrangers. Ils ont quelques gens favans dans leur loi; & leur gouvernement eft affez raisonnable. La ville n'eft forte ni par art, nature; mais comme le pays eft bien peuplé, elle a de quoi attaquer & fe défendre.

ni

par

MEDINAH, comme il eft remarqué ailleurs, fignifie en arabe une ville en général, & avec la prépofition AL, qui fert à amplifier, il fignifie une grande ville. Voyez MÉDINE.

ALMEHRAS. Voyez MEHRAS.

ALMELEO, bourg des Provinces - Unies au pays de Twente, dans la province d'Over Iffel. Dans le dictionnaire géographique des Pays-Bas, il n'eft qualifié que beau village, avec de beaux priviléges. Il est au nord, & à deux heures & demie de chemin de DELDEN, autre village mieux bâti & mieux peuplé que certains lieux honorés du nom de villes, & à fept heures & demie de chemin de Deventer, à l'orient d'été de cette ville.

ALMENE, ancienne ville fur le Pont Euxin, felon 2. ALME, riviere d'Angleterre en Devonshire, fui- Etienne le géographe, qui cite Arrien pour fon garant; a ce vant l'atlas de Blaeu. Elle a fa fource dans le Hun- mais Berkelius ne trouvant point ce nom dans le péridred de Plimpton. Au nord, & coulant vers le midi, ple d'Arrien, mais bien Armene, il croit que c'est ainsi elle arrofe la bourgade de Cornewood, depuis entrant qu'il faut lire. Cette raifon n'eft pas concluante; car dans le Hunred d'Armington, elle paffe à Strachley, g. Etienne parle d'Armene dans fon lieu, & par conféquent a un pont entre Jalmeton & Halberton, arrofe Neuton Fery, & fe perd dans la Mer Britannique au fud-eft de Plymouth.

ALMEAS. Curopalate nomme ainfi un lieu qu'Ortelius croit n'être pas éloigné de Conftantinople.

ALMEDENA, ancienne ville métropolitaine de Méfopotamic, felon Ortelius, qui cite le concile de Chal

il les diftingue. D'ailleurs Etienne ne dit point dans quel livre d'Arien il avoit lû ce mot; & nous fommes bien éloignés d'avoir toutes les œuvres d'Arrien.

ALMENESCHES, abbaye de France, en Normandie, au diocèfe de Séez; en latin Almanisca. Elle eft de religieufes bénédictines, & fainte Opportune y a été abbeffe. Cette abbaye eft à l'orient méridional & à deux

[blocks in formation]

1. ALMERIA, en latin Almeria & Portus magnus, ville maritime d'Espagne au royaume de Grenade, à l'embouchure de la petite riviere d'Almoria, (a) qui s'appelle plus haut le Boleduy (b). Elle eft commodé ment fituée dans un terroir très-fertile, arrofé par quantité de fontaines très-pures, & abendant en fruits & en huile. Elle a un bon port fur la Méditerrannée, & un évêché fuffragant de l'archevêché de Grenade. (Ce fiége étoit autrefois à Adra, & comme les évêques de ce diocèfe fe regardent, à bon droit, comme les fucceffeurs de ceux qui ont fiégé à Adra ou Abdere, cela a jetté quelques-uns dans l'erreur, & leur a fait croire qu'Almeria eft l'ancienne Abdera des notices épiscopales. Mais ces villes font différentes, quoique ce foit le même fiége transféré de l'une à l'autre.) Elle fut reprise fur les Maures en 1147, par Alphonfe VIII, roi d'Arragon, & puis enfin par Ferdinand V & Ifabelle en 1490. Elle eft à vingt-une lieues de Grenade, entre le de Gates au levant & la ville d'Adra au couchant.

cap

Ce cap de Gates eft le même que les anciens ont nommé Promontoire de Charidene. * (5) Baudr. édit. 1705. (b) De Vayrac, état prés. de l'Espag. t. 1, p. 196.

2. ALMERIA, petite ville de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne. Les Espagnols qui l'ont bâtie l'appellent aufli VILLARICCA, & ceux du pays NAOTLAN. Elle eft fur la côte du golfe de Mexique à l'embouchure de la riviere de même nom, & environ à 6 lieues au levant de Mexique.

Ce n'eft pas une ville, mais un village diftinct de Villaricca, y ayant Terre blanca entre deux, fuivant la carte de Mexique, par de l'Ifle.

ALMERIN, felon Baudrand, bourg de Portugal, dans l'Eftramadure, fur le Tage, à l'oppofite de Santaren. Les rois de Portugal faifoient autrefois quelque féjour dans une maifon de plaifance qu'ils y ont. Aufli Almerin eft-il compté entre les maifons royales. * Mau gin, descr. du Portugal, p. 7.

ALMEYDA, felon Corn. Dict. Descr. fumar. del reyno de Portug. ville de Portugal, dans la Province de Tra-Los-Montes, à deux lieues de la frontiere de Caftille, du côté du royaume de Léon, à fix au couchant de Ciudad-Rodrigo, dans le petit canton nommé Riba de Coa. Elle eft fituée fur une hauteur & environnée de bonnes murailles avec un château & trois cens habitans en une feule paroiffe. De l'Ifle n'en fait qu'un village. Long. 10, 40, latit. 40, 30.

ALMIA, ville de la Sarmatie en Afie, felon Ptolomée, 1.5, c. 9.

ALMÍÁNÁ, nom latin de L'ALBEGNA. Voyez AL

BEGNA.

ALMINA ou ALMINE, contrée de l'Epire, felon Ptolomée, l. 3, c. 14, qui y place l'embouchure des rivieres Achéron & Thyamis, les places de Nicopolis & Torona, les ports d'Elæa & de Sibota. Il lui donne pour bornes la Thesprotie à l'occident, la Dolopie au feptentrion, l'Acarnanie à l'orient, & la Mer Adriatique au midi. ALMINIUM, que d'autres ont nommée Peguntium ou Piguntia, nom latin d'Amissa.

ALMIRA, ville de la Phénicie du Liban. Il en eft fait mention, dans le concile de Chalcédoire. Ortel, Thefaur. ALMIRÆ, lieu d'Afrique, dans la Maréotide, felon Ptolomée, 1. 4, c. 5, qui les place dans les terres.

ALMIRO ou ARMIRE, ruiffeau ou torrent dans l'ifle de Candie; fa fource qui eft éloignée de huit milles de Candie du côté de Gérorodée, jette à fon iffue une fi grande abondance d'eau, qu'elle forme incontinent un affez grand lac: enfuite cette eau coule fort rapidement, faifant tourner dix roues de moulin au bout du lac,d'où continuant de couler l'espace de mille pas par un profond & large canal, elle fait une riviere où il fe trouve du poiffon en quantité, principalement des écreviffes. Dela précipitant fon cours vers le nord, cette riviere y

décharge fon eau falée, qu'on croit fe rendre enfuite de la mer à fa fource par des conduits fecrets, s'adouciffant en hiver par le moyen des torrens qui descendent des montagnes & qui fe mêlent avec elle.* Corn, Di&t. Davity, Etats de Venise, p. 179.

ALMISSA, ville de Dalmatie, en latin Alminium Peguntium, Piguntium & Piguntia; elle eft petite, mais forte par fon afliette, à l'embouchure de la Cetina, à quarante milles de la Salone vers le levant. L'auteur des Mémorie Géografiche della Dalmazia, p. 315, dit qu'elle eft réduite à un petit bourg, & qu'elle eft fous le domaine des Vénitiens. Il reprend Baudrand d'avoir dit qu'elle eft fous la domination des Turcs. Il ne paroît pas que ce dernier ait lû ou approuvé la critique, car il dit la même chofe dans l'édition françoife imprimée dixhuit ans après ces mémoires. Almiffa fe rendit fameufe dans les x & xiv fiécles par les pirateries, dans le tems que la couronne de Hongrie étoit déchirée par les guerres inteftines; plufieurs villes poufferent la licence fi loin, qu'elles ofoient même faire infulte aux états fouverains. Almiffa fut de ce nombre, & les habitans de Trau, pouffés à bout par fes brigandages, en firent le fiége avec l'aide des Vénitiens, elle fut prife & faccagée, elle n'en a jamais pû fe relever. Elle a eu autrefois un évêché qui a été uni à l'archevêché de Spalatro. Les Esclavons la nomment à préfent dans leur langue OMISCH. Long. 34, 50, latit. 43, 50.

ALMISSUM, ĎALMISUM OU DALMASIUM, font auffi des noms latins d'ALMISSA.

ALMISTA ou MARVISIA, montagne & cap de l'ifle de Chio, dans l'Archipel. Cette montagne elt célébre par le bon vin que l'on appelle Malvoifie, & qu'il ne faut pas confondre avec la Malvoifie qui vient dans la Morée. Celui-ci prend fon nom de la montagne où il croît, auffi-bien que l'autre. Quelques-uns croyent que cette montagne eft l'ARVIS de Vibius Sequefter, & que ce vin fi vanté eft l'Arvifium vinum dont Virgile & Pline parlent avec éloge. Voyez ARVIS.

I. ALMO ou ALMON, ruiffeau du territoire de Rome, dans le Latium; il avoit fa fource entre Boville & la Voie Appienne, au nord-eft de laquelle il couloit; puis la traverfant il s'alloit jetter dans le Tibre, un peu audeffous de l'ancienne Rome. Ovide, qui en fait plu fieurs fois mention dans fes fastes, dit, l. 2, v. 600 & feq. que la nayade Juturne étant aimée de Jupiter, & Lar, fille du fleuve Almon, ayant eu l'indiscrétion d'en parler, elle fut condamnée par ce Dieu à être conduite aux enfers pour être punie de fon babil par un filence éternel. Mercure, chargé de la conduire, en devint amoureux, & au lieu d'exécuter fa commiffion, il la viola. Elle en eut deux fils que les Romains appellerent. les dieux Lares; pour elle on l'appella la déeffe muette. Baudrand, éd. 1682, dit que les Italiens nommoient autrefois ce ruiffeau l'Acqua d'ACCIA, mais qu'on dit à préfent l'AQUATACCIA,

2. ALMO. Voyez ALMUS 1.

ALMODOVAR DEL CAMPO, petite ville de la Manche, en Espagne, dans la Caftille neuve, & dans une affez belle vallée, avec un château auprès de la Montagne Noire, ou Sierra Morena, à fix lieues de CiutadReal, en tirant vers Cordoue. Don Frederic, fils naturel de Henri II, roi de Caftille, fut renfermé dans ce château, & y finit fes jours miférablement. Long. 13, 25, latit. 38, 34. Baudr. éd. 1705.

1. ALMON. Voyez ALMO I.

2. ALMON, ville de Gréce, dans la Béotie, felon Etienne le géogr. qui reprend Hellanicus de l'avoir nommée SALMON. Voyez l'article fuivant.

3. ALMON ou SALMON, ville ou bourg de Thessalie, felon Pline, l. 4, c. 8. C'est la même que MINYA, de laquelle Etienne le géogr. dit in voce MINYA, qu'elle avoit auparavant eu nom Almonia.

On pourroit croire qu'Etienne reprend Hellanicus d'avoir pris pour Salmon l'Almon de Béotie, au lieu d'Almon de Theffalie, mais ce n'eft pas en cela que confifte la faute. Etienne lui-même, ou du moins fon abréviateur, met enfuite, d'après le même Hellanicus, Salmon au nombre des villes de Béotie. Je ne doute point que fon abréviateur n'ait barbouillé cet article, auffi-bien que quantité d'autres.

4. ALMON, nom latin d'Amonde, riviere de l'Ecoffe méridionale,

« PrécédentContinuer »