méridionale, dans la province de Lothian, où cette riviere se décharge dans le golfe d'Edimbourg. Baudr. éd. 1682. ALMONACID, bourg d'Espagne, dans la Castille, à quatre lieues au sud-est de Tolede. Il a été bâti des ruines de l'ancienne Reccopolis, qui n'en font pas fort éloignées. C'est ce qui a donné lieu à quelques auteurs de nommer Almonacid la nouvelle Reccopolis, en latin Reccopolis nova. * Baudr. edit. 1705. Long. 13, 30, latit. 39, 37. ALMONDBURY, felon l'état préf. de la Gr. Bret, t. 1, p. 131, bourgade d'Angleterre en Yorckshire, dans le West-Riding, à fix milles de Hallifax. On voit tout auprès des ruines que l'on croit être celles de l'ancienne ville CAMBODUNUM. Voyez ce mot & l'article CAMU LODUNUM. ALMONIA, ancienne ville de la Macédoine près du mont Ciffus. C'est peut-être la même qu'Almon, Almonya ou Minia de Theffalie. J'ai déja remarqué ailleurs que diverses villes sont diversement attribuées à l'un ou à l'autre de ces deux pays, parce que les bornes ont souvent variée. Voyez l'article d'ALMOPIA. * Stephan. Byfant. ALMONUS, ou plutôt ALEMANNUS, nom latin d'AtrMUL, riviere d'Allemagne. Voyez ALTMUD. ALMONT, felon Baudr. ed. 1705, ville de Perse, dans le province de Ghilan, vers la Mer Caspienne, avec un château. Voyez ALMOUT. ALMONTE, riviere d'Espagne, dans l'Estremadure de Léon. Elle a sa source à Santa Maria de Guadaloupe, d'où, coulant au couchant près de Truxillo, & delà vers le feptentrion, elle se rend dans le Tage près de Garuvillas. * Baudr. éd. 1705. ALMOPIA, contrée de la Macédoine où habitoient les ALMOPES: elle tiroit ce nom d'Almops, géant, fils de Neptune & de Helle, fille d'Athamas. Thucydide, 1. 2, fait mention de l'Almopie. Pline, 1. 4, c. 10, nomme les Aimopii après les Eordenfes & avant les Pelagons ALMORAVIDES, (les) peuples anciens de la Numidie, qui, étant pallés dans la Barbarie, y bâtirent la ville de Maroc. On les appelloit aufli LumprunES. Ils eurent pour leur premier roi Abul Théchifien, qui avoit choisi Acmed pour la ville capitale de fon royaume. Joseph lui fuccéda; & ce fut fous celui-ci que ces peuples, après avoir conquis une grande partie de l'Afrique, jetterent les fondemens de Maroc. * Corn. Dict. Marmol. t. 2, 1. 3. ALMOSTADIUM. Voy. ALMESTAD. ALMOSTAR, abbaye de religieuses, ordre de saint Benoît en Portugal, dans l'Estramadure, proche la ville de Santaren. ALMOUCHIQUOIS, fauvages du Canada qui demeuroient entre l'Acadie & la nouvelle Angleterre. Champlain en a beaucoup parlé, mais on ne les connoît plus aujourd'hui sous ce nom. Peut-être se sont-ils retirés vers la nouv. Angleterre; car il n'y a point d'apparence qu'ils foient confondus avec ce qu'on appelle les nations Abenaquises, car ils passoient pour être féroces, cruels, ennemis des François. Ils étoient plus sédentaires que les autres sauvages de ces quartiers-là, & cultivoient la terre où ils sémoient du maïs, & une espèce de tabac qu'on appelle petun. ALMOUT OU ALAMOUT, ville de la province de Ghilan en Afie, avec un château. Ellea, selon les géographes Arabes, 85 deg. 37' de longit. & 36 deg. 21 de lat. septent. Cette ville a éré la principale retraite des Bateniens. * D'Herbel. bibl. orient. ALMSTAD, bourg de Suéde, dans la province de Smaland, sur les frontieres de celles de Blecking, à trois milles de la Mer Baltique vers le nord, & à quatre de Christianstad, vers le levant. * Baudr. ed. 1682. ALMUDAVAR. Voyez ALMODOVAR. ALMUNECAR, bourg maritime d'Espagne, selon Baudr. éd. 1682, dans le royaume de Grenade, avec un port & un château, à quatorze lieues de Malaga, vers l'orient, & à treize de Grenade, vers le midi. Le P. Briet croit que c'est la Manoba de Ptolomée. Long. 13, 32, latit. 36, 20. ALMUNHA, felon Corn. Dict. ville d'Espagne, dans le royaume d'Arragon, près de la riviere du Xalon & du bourg de Ricla, entre Sarragoce & Calatajud. Quelques géographes y cherchent l'ancienne NERTOBRIGA des Celtibériens, mais fans aucun fondement, puisque, felon Ptolomée, cette ville étoit entre BILBILIS, & TU RIASSO. 1. ALMUS, montagne d'Illyrie près de Sirmich; c'est la même que l'empereur Probus fit planter de vignes choisies & apportées d'Italie. Lazius qui la met en Hongrie, dit qu'elle est nommée ARPATARRO & TARCZAL par les habitans. J'en ai parlé sous le nom d'ALMA 2 que lui donne l'historien Dion. 2. ALMUS, bourg de la haute Mæsie, sur le Danube, felon Antonin, Itiner. ALMYDISSUS, HALMIDISSUS OU ALMEDESSUS port de mer de la Thrace, fur le Pont Euxin, selon Prolomée, 1.3, c. 1, qui l'appelle AAΜΥΔΙΣΟΣ ΑΙΓΙΑΛΟΣ, οι le rivage d'Almidiffe. Sanfon, p. 29, reprend avec juftice Baudrand dans ses disquisitions, d'avoir fait dire à Ptolomée que ce port étoit dans la Thrace en-deçà de Rhodope, & dans la région nommée Canica. Ptolomée ne parle point de la Thrace en-deça de Rhodope, & ne dit point que ce port fut dans la région nommée Canica. Ce font les cartes dressées par Mercator, fur cet auteur, qui le marquent. De l'Ifle, dans sa carte de lempire d'Orient, nomme le port SALMYDISSUS, & Sanfon SALMYDISS. Ce lieu est au nord-est de Conftantinople. Baudrand dit que quelques-uns le prennent pour STAGNARA, ville moderne. Sanfon les diftingue, quoiqu'il les place fort près l'une de l'autre. ALMYRÆ, lieu de la Maréotide, felon Ptolomée, 1.4, c. 5. Ce mot fignifie des terres que la falure rend stériles. ALNA. Voyez AULNE. ALNE (1') riviere d'Angleterre, dans le comté de Northumberland, felon Baudr. éd. 1705. Elle a fa fource aux frontieres d'Ecoffe, & se jette dans la Mer du Nord auprès d'Anewick, selon Cambden. ALNETENSIS TRACTUS, le Pays d'Aunis. Voy. AUNIS. ALNETUM. Voyez LANNOY. 2. ALNETUM. Voyez AUNAI. ALNEWICK, ANWICH ou ALNWICK, bourgade d'Angleterre, dans la province de Northumberland, fur la petite riviere d'Alne, à trois lieues des côtes de la Mer du Nord, & presque au milieu, entre Barwick au septentrion & Neufchâtel (Neuwcastle) au midi, à deux cens vingt-fix milles de Londres, au nord en allant vers Edimbourg. Ce fut là que Guillaume, roi d'Ecoffe, fut défait & pris prifonnier par les Anglois, l'an 1174, du tems d'Henri II, roi d'Angleterre. * Baudr. édit. 1705. Long. 16 d. 5', latit. 55 d. 25'. ALNEY, ifle d'Angleterre, dans le comté de Glocester, où elle est formée par les branches de la Saverne, tout proche de Glocester. On la nomme aufli THE EIGHT, dans l'état prés. de la Gr. Brét. t. 1, p. 31. Ce fut là que le roi Edmond, furnommé Côte de Fer, se battit en duel avec son compétiteur Canut, roi de Dannemarck, pour la couronne d'Angleterre, en présence de leurs armées. Edmond eut l'avantage; là-dessus ils s'embrasserent, & convinrent que le royaume feroit partagé entr'eux. La partie méridionale échut à Edmond, & la feptentrionale à Canut. Edmond mourant peu-après, Canut se faisit de tout le royaume, & fut le premier des trois rois Danois qui ont porté la couronne d'Angleterre. Ce duel royal se fit l'an 1016, après plusieurs batailles & une grande effusion de sang de part & d'autre. ALNIA & ALNISIUM. Voyez AUNIS. ALNIDENA, ville ancienne de la Carie: elle est nommée dans le concile de Chalcédoine. * Ortel. Thef. ALNIENSIS PAGUS. Ortelius trouvant qu'il en est fait mention dans l'histoire de la révélation du chef de S. Jean, croit que c'est AUNY en Angoumois. ALO, lieu de la Marmarique, felon Ptol. 1. 4, c. 5. ALOA & ALOBE. } Voyez ALYBE. droit, & les anciens connoissoient si mal cette partie de l'Europe, que ce seroit perdre du tems que de chercher, avec Cluvier, ce que Ptolomée appelle ainfi. ALOE, ville de l'Inde en-deçà du Gange, selon Ptol. 1.7, c. 1. ALOGNA, ifle de la Mer de Marmora, & une des quatre de cette mer. Elle a dix - neuf milles de circuit, & cinq villages peuplés de Grecs, qui y ont un métropolitain ou évêque, dont la jurisdiction s'étend sur les trois autres isles. De l'Isle la nomme ALONI. ALOIUM, bourg de Thessalie, proche de la vallée de Tempé, felon Etienne le géographe. ALOMATON, MICHAELIUM OU SOSTHENIUM. Voy. ces deux mots. ALOMORA. Voyez ALTMUL. ALON, riviere qui couloit dans la Cilicie & auprès de Sebaste, comme Ortelius le juge sur un passage du dix-huitiéme livre de l'histoire mêlée. ALONA, ALONE & ALONES, ville maritime de l'Espagne Tarragonoise, selon Mela, 1. 2, c. 6; Etienne le géographe, qui la nomme ALONIS, en fait une ifle & une colonie des Masliliens ou anciens habitans de Marseille. Quelques-uns croyent que c'est ALICANTE; mais Voffius prétend que ce ne peut être cette ville. Car, ditil, elle a été ainsi nommée παρὰ τῶν ἁλῶν, à cause de fes fels; or il n'y avoit point de saline auprès d'Alicante. Il est certain, poursuit - il, qu'Alona est la même ville que les Arabes ont autrefois nommée TUDEMIR, & les Espagnols GUARDAMAR, située dans la presqu'ifle à l'embouchure de la Segura. L'excellence & le grand nombre des salines qui font en cet endroit, ne permettent pas de chercher ailleurs l'ancienne Alona. Baudrand, ed. 1682, fait deux articles différens d'ALONE, & les met l'une & l'autre dans l'Espagne Tarragonoise, mais il explique la seconde par AILLON, village de la vieille Castille, dans le diocèse de Siguenza, & cite pour fon garant Gregoire d'Argais, dans ses notes fur Haubert de Séville. Il ajoute qu'il est vers Urama. ALONDON, petite riviere de France, dant le pays de Gex. Elle prend sa source dans la montagne de Gex, partie du Mont Jura, se rend dans le Rhône, chargée des eaux du Journan, du Lyon & de l'Alamogne. ALONDROAL, petite ville de Portugal, dans la province d'Alentejo. Elle est située sur une colline à huit lieues d'Elvas & à trois de Xerumena. Cette ville est entourée de bonnes murailles, & défendue par un bon château. On y compte cinq cens habitans, & elle n'a qu'une église paroissiale. * Corn. Dict. desc. fumar. del reyno de Portugal. Ce lieu n'est marqué que comme un bourg, & eft nommé LANDROA sur les cartes de Sanson, LANDROEL fur celles de de l'Isle, & LANDROAL fur celle du P. Placide. 1. ALONE, ancienne ville de la grande Bretagne. Voyez ALAUNA. Baudrand est repris d'avoir fait dire à Cambden qu'Alone est Lancastre, & d'avoir cité Mela fur cette yille, de laquelle Mela ne parle point. Cambden ne dit point qu'Alone est Lancaftre; il ne la connoit seulement pas. Mais, en parlant de Lancafire, il dit qu'elle a été nommée Longovicus dans les notices, & qu'elle eft beaucoup mieux appellée Loncafter par leshabitans du nom de la riviere Lon qui passe auprès. 2. ALONE ou HALONE, ifle de l'Eolide, dans l'Asie mineure, entre celles de Lebedus & de Téos, selon Pline, l. 2, c. 88. L'édition du P. Hardouin préfére la seconde orthographe. 3. ALONE, ifle de la Propontide, vis-à-vis de Cyzique, selon Etienne le géographe, qui dit qu'on l'appelloit auffi NEURIS & PROCONE. L'abréviateur de ce géographe fait ici un galimatias digne de lui. Voyez l'art. d'ELAPHONESUS, nommée auffi Neuris, dans lequel j'explique pourquoi elle fut auffi appellée Proconnesus; mais HALONE, comme écrit Pline, ou ALONE, étoit très-différente d'Elaphonesus, selon Pline, qui les distingue. Etienne le géographe dit que les habitans d'Alone ayant inventé l'art de faire le sel, ce nom fut donné à leur ifle. 4. ALONE, ville de Paphlagonie, felon le fentiment de quelques-uns, rapporté par Etienne le géogr. ALONESE, ille de la Turquie en Europe, dans la Mer de Gréce. Elle est à l'est nord-est de celle de S. Elie, & a deux bons ports, mais dangereux, à cause de leur petite embouchure: elle a quarante milles de circuit & est nommée par les modernes LANIO, PELAGISI OU PELAGNISI. Voyez HALONESUS I. * Davity, ifle du Turc en Europe, p. 1032. ALONI, peuples d'Afie. Pline, 1.6, c. 26, les joint aux Gordiens, & remarque que c'étoit par leur pays que le Zerbis se jettoit dans le Tigre: ainsi ils étoient audelà du Tigre, aux confins de l'Assyrie. Le Zerbis qui couloit dans leur pays eft apparemment le même fleuve que Ptolomée, 1.6, c. 1, nomme Gorgos Γόργος ποταμός à cause de la rapidité de ses eaux, felon la conjecture du P. Hardouin, in Plinii. ALONIS, ifle & ville des Massiliens. Voy. ALONA. ALONIUM, lieu de Créte. Métaphrafte en fait mention dans la vie des dix martyrs de Créte, topogr. des faints, p. 546. Baillet le nomme en françois ALONE, & dit que c'est le lieu du supplice & de la sépulture des SS. Théodule, Saturnin, & de leurs compagnons, qu'on appelle ordinairement les dix martyrs de Créte: il le met dans le territoire de la ville de Gortyne, qui étoit alors la métropole de l'ifle & le lieu de la résidence du gouverneur. L'église fait la mémoire de ces martyrs le 23 de décembre. ALONTA, fleuve de la Sarmatie en Asie, felon Prolomée. Si les mesures de cet auteur étoient plus justes, l'embouchure de cette riviere seroit aux environs de Terki, sur la Mer Caspienne. ALONTIGICELI, ancien peuple d'Espagne, dans la Bétique, proche de la riviere Menoba (aujourd'hui Rio Guadalete) selon Pline, 1. 3, c. 1. Il nomme comme voisins de cette riviere ces deux peuples ALONTIGICELI & ALOSTIGI; mais Ortelius avoit déja remarqué de la variation dans les manuscrits, & le P. Hardouin observe qu'il y en a qui portent ALONTIGI, CALILOSTIGI. ALONTIUM, ancienne ville de Sicile. Voy. HALUN TIUM. 1. ALOPE, ville de la Thessalie, selon Pomponius Mela, 1.2, c. 3, & Etienne le géogr.: elle étoit entre Larisse, Crémaste & Echinus, felon Etienne le géogr. 2. ALOPE, lieu dans le pays d'Attique, selon le même. Il semble en faire une ville, mais fon interpréte Berkelius prétend qu'il n'y avoit ni bourg ni village de ce nom, mais que ce devoit être un sépulchre ou une fontaine; car, dit-il, sur la garantie de Paufanias, in Atticis, Alope ayant eu un fils nommé Hippothoon, du fait de Neptune, fut tuée en ce même lieu par son pere Cercyon. Hygin rapporte à ce fujet jet que Neptune changea le corps d'Alope en une fontaine qui en conserve le nom. De forte qu'il est vraisemblable que c'étoit ou le sépulchre de cette fille, ou cette fontaine que l'on nommoit auffi Alope. 3. ALOPE, ville du Pont, selon Etienne le géogr. ; mais Berkelius souhaiteroit qu'il en eût confirmé l'existence par le témoignage de quelque ancien; car, comme le remarque cet interpréte avec Strabon, on croyoit qu'il y avoit eu dans le Pont une ville nommée Alope, & on le croyoit sur un passage d'Homère, où Alopes s'étoit glissé pour Alubes; ce que Strabon, 1. 13 & 14, réfute amplement. Etienne dit que l'amazone Pentefilée avoit cette Alope pour patrie. 4. ALOPE, dans le voisinage de l'Eubée, selon Etienne le géogr. Berkelius croit que c'est la même que celle des Locres. 5. ALOPE, aux environs de Delpes, selon le même. 6 ALOPE, autour de la Locride, selon le même. Homère, dit-il, fait mention de cette derniere, & la place au bord de la mer, entre la Myfie, la Carie & la Lycie. Il faut remarquer 1o. que le vers attribué par Etienne à Homère n'est point de lui. 2°. Qu'il y a un si grand trajet entre la Locride & l'Afie mineure où font la Myfie, la Carie & la Lycie, que c'est donner à ce lieu une détermination trop vague. C'est comme qui diroit qu'une place est voisine de l'Irlande entre la Picardie, la Normandie & la Bretagne; on n'en seroit guères plus avancé d'avoir ces indices. Mais le bon Hermolaüs qui nous a tronqué Etienne, n'y entendoit pas plus de finesse: il y a donc quelque chose de perdu, & avant le mot Ομηρος il étoit fans doute parlé d'une septiéme Alope, qui étoit, non une ville, mais une contrée où l'on fai. foit du fel près d'Ephèse; & peut-être étoit-elle encore différente de l'Alope qui étoit entre la Carie, la Lycie & la Myfie. 3°. Quant à l'Alope de la Locride, il y avoit deux villages de ce nom que de l'Isle a très-bien marqués dans la carte de l'ancienne Gréce, l'une maritime vis-à-vis d'Euboea, bourgade de l'ifle d'Eubée au fudouest de Daphnus au nord des Locres Opuntiens, l'autre étoit fur les confins de l'Etolie, dans le territoire des Locres Ozoles. Voy. CHALYBES. 1. ALOPECE & ALOPECIA, ifle dans la partie septentrionale du Palus Méotide, à l'embouchure du Tanaïs, (ou du Don,) felon Ptolomée, 1.3, 0.3, qui dit qu'on l'appelloit aufli Tanais. Cette ifle, qui manque dans quantité de cartes, est assez bien marquée dans les atlas de Blaeu & des Sanfons; mais elle n'y est point nommée. Pline la nomme l'Isle aux Renards, mais c'est plutôt en traduifant le nom grec, felon sa signification grammaticale, qu'en donnant le nom moderne. 2. ALOPECE, ifle de l'Asie mineure proche de Smyrne, felon Pline, 1.5, c. 31. Etienne le géographe en fait aufli mention. 3. ALOPECE, Corneille dit ALOPECHE, & Spon, Lifte de l'Attique, p. 313, ALOPEKI, felon la prononciation des Grecs modernes, lieu municipal de la tribu Antiochide voisine du Cynofarges, & affez près de la ville (d'Athènes) à fon couchant. C'étoit-là qu'étoit né le philofophe Socrate, comme le remarque Diogene Laërce; & en ce même lieu étoit le tombeau du héros Anchimolius. Le P. Lubin, tab. géog. écrit ALOPÉQUE, & en fait une colline de Béotie que les anciens nommoient, ditil, ORCHALIDE. Il ajoute qu'elle étoit tournée du côté d'Aliarte qui regarde la montagne d'Hélicon, & fituée à l'occident d'hiver de cette ville. Le même Pere explique le mot Alopéque par une Renardiere. ALOPÉCONNESOS, ville de l'Hellespont, affez près du promontoire de Mastusia. Mela dit que le golfe Melane avoit deux villes; savoir, Cardia & Alopeconnefus. Le nom de cette ville marque que c'étoit une ifle; auffi Pline, 1. 4, c. 12, l'a - t'il rangée au nombre des ifles. Cellarius, geog. ant. l. 2, c. 15, dit que Pline a été trompé par le nom, & trouve que cette ville n'étoit point dans une isle détachée de la Chersonnese de l'Hellespont. Tite-Live, l. 31, c. 16, dit du roi Philippe, que, s'avançant vers la Chersonnése, il prit Elæus & Alopeconnesus qui se rendirent d'elles-mêmes, que Callipolis & Madytos se donnerent aussi à lui. Suidas dit qu'Alopéconnésos est une des villes de la Chersonnése. Scymnus, orb. desc. v, 705, dit qu'elle fut bâtie par les Æoliens. ALORITE, peuple de la Macédoine. Il paroit qu'ils prenoient ce nom d'ALOROS, bourg & chef-lieu de leur territoire. * Plin. l. 4, c. 10. ALORIUM. Voyez HALORIUM. 1. ALOROS, ALORUS & HALORUS, ville de Macédoine, dans la Péonie, felon Ptolomée, 1.3, c. 13. 2. ALOROS, ALORUS, HALORUS OU ELOROS, autre ville de la Macédoine au fond du golfe Thermaïque, felon Pomponius Mela, 1. 2, c. 3. Je crois que c'est la même que le bourg où la ville ALOROS, selon Pline, l. 4, c. 10, dont les Alorites prenoient leur nom. 1. ALOS, ville du Péloponése, dans l'Argie, felon Hésyche. 2. ALOS, ville de l'Achaïe, selon Etienne le géogr. dans la Phtiotide au bout du mont Othrys. On dit qu'elle fut bâtie par Athamas, & qu'elle fut ainsi nommée du mot A'an qui veut dire égarement. Théon rapporte qu'Alos étoit une servante d'Athamas qui apprit à Ino à rôtir le grain pour l'empêcher de germer, & qu'en fa mémoire on donna fon nom à cette ville. Parménisque fait mention de deux ALOS, l'une foumise à Achille, l'autre 2 Protéfilas. Cette derniere étoit plus septentrionale que T'autre, felon l'explication des interprétes d'Etienne. L'étymologique fait aussi mention d'une ville de Thesfalie nommée ALOS. C'est sans doute l'Alos de la Phtiotide. ALOSANGA, ville de l'Inde au-delà du Gange, selon Ptolomée, 1.7, с. 2. ALOSES, (LA RIVIERE DES) riviere d'Afrique apellée ainsi à cause de la grande quantité de ce poiffon que l'on trouve à son embouchure. Elle a sa source dans la montagne nommée Gebel-el-Hadi, dans le royaume de Maroc, & dans la province de Héa qu'elle traverse d'Orient en Occident; elle se perd dans l'Océan Atlantique. Sanson, dans sa carte du royaume de Maroc, dressée pour le livre de Marmol, la nomme SAVENSIUS Fluvius. Davity dit que les Espagnols nominent cette riviere Rio DE LOS SAVALOS, & les Portugais RIO DOS SAVENS. ALOST, felon le dict. géog. des Pays-Bas, ou, comme écrivent les Flamands AELST, fans prononcer l'E, ville des Pays-Bas, dans la Flandre Impériale, dont elle est la premiere ville & la capitale d'un comté de même nom, fur la riviere de Denre ou Tenre, à deux lieues au-dessus de Tenremonde, entre Gand & Bruxelles, à distance égale de l'une & de l'autre. Elle étoit déja fon-. dée dès l'onziéme fiécle, comme on le verra dans l'article suivant. Elle fut prise & démantelée par les François l'an 1667, de forte qu'elle est aujourd'hui peu confidérable. L'église collégiale de faint Martin est la seule paroisse de la ville. Elle est assez belle, on y voit deux excellens tableaux, l'un est un crucifix, peint par Flore & un faint Roch, par Rubens. Les jésuites ont à Aloft un collége fondé en 1619. Les capucins furent reçus cinq ans après dans la même ville: il y a auffi un couvent de carmelites, un béguinage & deux hôpitaux. * Corn. dict. Bouffignant, voy. des Pays Bas. Long. 21, 42, latit. 49,550 LE COMTÉ D'ALOST, felon Baudrand, éd. 1705, contrée dans les Pays-Bas, ainsi nommée du nom de fa capitale. Elle est dans le comté de Flandre, & partie du quartier de Gand, entre l'Escaut au septentrion & au couchant, le Brabant au levant, & le Hainaut au midi; outre la ville d'Aloft, elle renferme les villes de Ninove & de Grammont, & plus de cent cinquante villages divisés en cinq parties que l'on appelle les cinq verges, & qui font celles de Rodes, Gaures, Sotteghem, Boulers & Ecornaix. Cependant le comté d'Aloft d'aujourd'hui n'est qu'une partie de l'ancien qui comprenoit encore le pays de Waes, les quatre Métiers, (Offices) & la seigneurie de Denremonde, qu'on a ci-devant appellé la Flandre Impériale, depuis qu'il fut réuni à la Flandre en 1165, (1166) après la mort de son dernier comte. Ce pays, felon Longuerue, Desc. de la France, 2 part. p. 58, eut pour seigneurs les avoués de Saint-Bavon de Gand, qui prenoient le furnom de Gand, d'où les auteurs du pays ont conjecturé qu'ils descendoient des comtes de Gand établis par Othon. Le premier de ces seigneurs qui ne prit que le titre d'avoué (Advocatus) a été Rodolphe ou Raoul, qui eut pour héritier son fils Baudouin furnommé de Gand, & qui est aussi appellé Baudouin d'Aloft en quelques titres. C'est lui qui eut de Robert le Frifon la seigneurie du pays des Waes & les quatre offices qu'il laissa à son fils & héritier Baudouin le Grand, seigneur d'Alost, qui eut pour héritier fon fils Baudouin, dit le Louche, lequel n'eut qu'une fille nommée Béatrix, femme de Henri, châtelain de Boubourg en Flandre, laquelle fut privée de la fucceffion de fon pere par son oncle Yvain, auquel fuccéda fon fils Thierry qui, mourant sans enfans, l'an 1166, fit son héritier Philippe d'Alface, comte de Flandre, qui jouit de la terre d'Aloft & du pays de Waes; &, mourant fans enfans, il eut pour héritiere sa fœur Marguerite, femme de Baudouin, comte de Hainaut. Cependant, comme les empereurs avoient mis la Flandre Impériale sous le duché de Lothier ou de Brabant, le duc Henri demanda au comte Baudouin qu'il lui fit hommage de la terre d'Aloft, comme il y étoit tenu; ce qui obligea ce comte à donner cette terre à fon fils Philippe, marquis de Namur. Mais, après la mort de Philippe, cette terre d'Alost revint à sa niéce Jeanne, comtesse de Flandre, & à fon mari Ferdinand de Portugal. Cependant le comte de Guines, héritier de Béatrix, renouvella ses prétentions fur la terre d'Aloft, qui furent terminées par une transaction paffée l'an 1231, entre BauTome I. Zij ALOUE, en latin ALENTRA, A, bourg de France, dans le Poitou, généralité de Poitiers, élection de Confolans; à 3 lieues de Confolans, 4 de Charoux, & 12 de Poitiers. Il y a un prieuré fimple sous l'invocation de Notre-Dame & à la collation de l'abbé de Charoux. ALOUS, ville qui semble appartenir à l'Illyrie, selon Etienne le géographe. Ortelius la prend pour la même que Ptolomée nomme ALVONA, & dont le nom moderne est ALBONA. Voyez ALBONA 2. ALPAQUES. Corneille dit que c'est un port du Rouffillon, fur l'embouchure occidentale de la riviere d'Ebre, & cite Davity qui savoit trop de géographie pour mettre les embouchures de l'Ebre près du Roussillon. Voyez ALFACHS. 1. ALPEN, village de Hollande. V. ALPHEN IS 2. ALPEN, village d'Allemagne. V. ALPHEN 2. 3. ALPEN, ALPENAC OU ALPENACH, village de Suisse, dans le canton d'Underwald, dans le département supérieur, avec un port sur le lac des quatre Cantons, au pied d'une haute montagne escarpée, & où les bateaux font à l'abri des vents. Ce village est à l'occident de la riviere d'Aa, qui descend de la riviere & du bourg de Sarnen. Ce village est au midi, & à deux licues & demie commune de Lucerne. * Délices de la Suiffe, t. 2, p. 330. ALPENUS, ville capitale des Locres, auprès de la montagne d'Anopée, felon Hérodote, liv. 7, c. 216. Le même auteur fait mention d'un village voisin des Thermopyles, l. 7, c. 76, & il le nomme au pluriel Alpeni. V. ALPONUS. Ortelius croit que c'est la même chose. ALPES (les), hautes montagnes de l'Europe, felon Briet, parall. 2 part. 1. 5, p. 586 & suivant. En latin ALPES au plurier, & ALPIS au fingulier, quoique ce dernier ne foit guère employé que par les poëtes, & par Antonin dans fon itinéraire, où on lit in Alpe Graia, Paniná. J'ai déjà donné l'origine de ce nom à l'article ALB, au paragraphe. J'ajouterai ici les autres opinions fur l'étymologie de ce nom. Quelques uns le dérivent d'Albus, blanc, à cause de la blancheur des neiges qui couvrent ces montagnes; d'autres l'expliquent des paffages, & Procope de bello Goth. l. 1, dit que les Gaulois nommoient Alpes les passages des montagnes, & luimême il dit: la premierre terre qui se présente du côté d'occident & de l'océan, c'est l'Espagne jusqu'aux Alpes qui font dans les Pyrenées. Cluvier prouve fort au long que les Alpes ont été nommées TAURUS, & que le peuple nommé Taurisci, devoit fon nom à ces montagnes, & il reste encore des parties des Alpes qui confervent à présent des traces de cet ancien nom dans celui de TAURN, équivalent à ALBEN, comme Felber, Taurnou Felber Alben. Athénée nous apprend, 1.6, c. 4, que ces montagnes avoient été anciennement nommées les riπαῖα, RIPHAI: MONTES, enfuite ολβια, OLBII MONTES, & enfin Αλπια, & Protarchus, allégué par Etienne le géographe, dit que les Alpes avoient été nommées Monts Riphées, & que les peuples qui les habitoient, étoient appellés Hyperborées. Eschyle & Apollonius difent, dans leurs poëfies, que le Danube fort des Monts Riphées. Avant que de déterminer la longueur & l'étendue des Alpes, il faudroit convenir du point où elles commencent & de celui où elles finiffent. C'est sur quoi les auteurs font d'opinion différente. Il y a quatre sentimens sur l'endroit où elle commencent. Le premier est de Strabon & de l'ancien Scholiafte d'Horace, qui les font commencer à la montagne de Vosge, car ils mettent dans les Alpes les sources de la Saône & de la Seine. Le second sentiment est de ceux qui les font commencer à la ville de Vienne en Dauphiné. Aufone dit: Alpino quaque Vienna jugo, Polybe, 1.2, fait mention des Gaulois qui habitoient les Alpes auprès du Rhône. Le troifiéme fentiment elt de ceux qui en mettent le commencement à Marseille. Polybe parle en ce sens-là, mais cette opinion peut bien être conciliée avec la quatrième; car Maffilia se peut prendre, & pour la ville de Marseille, & pour le pays dont elle étoit la capitale, comme l'enseigne Euftathe fur Denis le Périégete. Le quatriéme & le plus commun fentiment en fait les bornes de la France & de l'Italie, &, par conféquent, elles commencent à la riviere du Var. Quant à l'endroit où elles finissent, on ne s'accorde pas davantage, & il y a trois sentimens. Le premier eft de Pomponius Mela, l. 2, c. 3, qui avance les Alpes jusques dans la Thrace: le second est de Pline, 1.3, с. 25, qui les étend au bout de la Dalmatie jusqu'au mont Scodrus: le troifiéme est de Strabon, 1.4, d'Hérodien, 1. 2 & 8, & de quelques autres, qui ne les étendent pas plus loin que le mont Ocra, ni au-delà des bornes orientales de l'Italie. Strabon leur donne deux mille deux cens stades d'étendue. Pline, 1. 3, c. 4, compte quatre cens dix mille entre les deux mers, celle de Toscane & la Mer Adriatique, & entre les rivieres du Var & de l'Arfa. Cluvier compte d'une de ces rivieres à l'autre huit cent mille pas, chemin qu'il a fait lui-même; mais ce n'est pas en droite ligne. Quelques-uns ont voulu corriger Pline, & fubstituer 1000000 pas à 410000; mais le Pere Hardouin s'est opposé à cette prétendue correction. Pline, 1. 4, c. 19, dit lui-même que Cœlius donnoit aux Alpes un million de pas. Pour ce qui est de la largeur des Alpes, Pline, ibid. en parle ainfi: Cornelius Nepos leur donne cent mille pas de largeur, & Tite-Live, trois mille stades (qui reviennent à trois cens soixante - quinze mille pas.) Ces deux auteurs ont pris les Alpes en des endroits où elles différent de largeur; car il y a des lieux où la largeur est de plus de cent mille pas, comme aux frontieres de la Germanie & de l'Italie, & il y en a d'autres où elles n'en ont pas foixante-dix mille. Pour ce qui est de leur hauteur, Pline dit que quelques-uns croyent que les sommets des Alpes avoient du moins 50000 pas d'élévation, ce qu'il ne faut pas entendre d'une élévation perpendiculaire. Le P. Riccioli, géog. reform. l. 6, c. 18, dit que les Alpes font plus hautes que le niveau de la mer de douze milles d'Italie en ligne perpendiculaire. Car, dit-il, Pline écrit que Dicéarque, homme très-habile, ayant été chargé de mesurer les montagnes, trouva que la plus haute étoit de douze cens cinquante pas en ligne perpendiculaire, concluant que cela ne faifoit aucune portion de la rondeur de tout le globe. Cette conjecture, continue Pline, me semble incertaine, parce que je fais qu'il y a des fommets des Alpes qui n'ont pas moins que cinquante milles d'élévation. Suppofons, poursuit le P. Riccioli, que Pline s'est trompé, en croyant que Dicéarque parloit de toutes les montagnes en général, au lieu qu'il ne parloit que de celles de la Theffalie & de la Macédoine, puisque le même Dicéarque, atu rapport de Geminus dans les élémens d'astronomie, c. 14, donne quinze stades de hauteur à Cyllene, montagne d'Arcadie, & quatorze à Satabyrium: Pline a eu pourtant raison de conclure du nombre de jours que l'on met à monter les Alpes, qu'elles ont plus de 1250 pas de hauteur. Strabon, 1.4, dit aufli: Polybe, parlant de la grandeur & de la hauteur des Alpes, leur compare les plus hautes montagnes de la Grèce, la Taygete, le Lycée, le Parnaffe, l'Olympe, le Pélion, l'Offa, & de celles de Thrace, l'Amus, Rhodope, le Dunax, & dit qu'un voyageur un peu leste pent monter en un jour au haut des Alpes. Polibe lui-même, 1.3, assure que le trajet des Alpes est de douze cens stades, qui font cent cinquante milles d'Italie. Quelques Jésuites, qui avoient fait plusieurs fois le voyage de Rome, donnerent au P. Riccioli le détail suivant. De Gabaletta (Aigues Bellete) on monte trois milles, on en descend autant jusqu'à Civaro (Chambery) delà on monte toujours jusqu'à Montmelian 8 milles, delà à Aigues-Belles Delà à S. Jean de Morienne Delà à Bramens 16 24 23 Jusques à cet endroit la montée est douce & aifée, elle qui grossit la Sawe & le Rizano, qui se perd dans la Mé l'est moins ensuite. Ce qui ne s'écarte guères du calcul de Polybe. (Il est à remarquer qu'en vérifiant l'addition, la premiere foinme depuis Gabaletta jusqu'au haut du mont Cenis n'est que de 86 & non pas 87; mais j'ai mieux aimé laisser la faute que de la corriger au hazard.) Plusieurs des anciens nous ont laissé des descriptions des Alpes, entr'autres Polybe, 1. 2 & 3. Tite-Live, 1. 21. Silius Italicus, l. 3, à l'occasion du fameux paffage d'Annibal en Italie. Petrone, Satyric, en parle auffi affez amplement. Tout ce qu'ils nous en apprennent se réduit à ceci en substance: que les neiges touchent presque le ciel, que les bêtes de charge y fouffrent un froid extrême, que les hommes y font mal propres & négligés, que les collines n'ont aucuns pâturages, que les vallées font fort agréables & arrofées d'eaux, qu'il n'y a point d'habitans sur la cime, qu'en échange, les côtés des montagnes font cultivés, & produisent des arbres & des forêts. Les anciens divisoient les Alpes en plusieurs parties, dont voici les principales, felon le P. Briet. Les ALPES MARITIMES, en latin Alpes Maritima s'étendoient depuis la mer jusqu'au mont Viso. Appien & Servius se font trompés quand ils y ont mis la fource du Rhône. Les ALPES COTTIES OU COTTIENNES, en latin Alpes Cottie ou Cottiane, s'étendoient depuis le mont Viso Jusqu'au mont Cenis. Les ALPES GRECQUES, en latin Alpes Graia. Quelques-uns croyent qu'elles ont été ainsi nommées à cause du passage d'Hercule, que d'autres croyent avoir paffé par les Alpes maritimes, & avoir donné lieu au port d'Hercule à Monaco. Les Alpes Grecques s'étendoient depuis le mont Cenis jusqu'au grand S. Bernard. Les ALPES PENNINES OU POENINES, en latin Pœnina ou Pennina. Tite - Live refute l'opinion de ceux qui cherchent l'origine de ce nom dans celui des Carthaginois, nommés Pœni par les Latins. Ces Alpes s'étendoient depuis le grand S. Bernard, nommé Penninus Summus par les Latins, jusqu'au mont S. Gothard, où font les sources du Rhône, du Rhin, du Tésin & de l'Aar. LES ALPES RHETIQUES, en latin Rhatica, nommées aussi Alpes TRIDENTINES, à cause de la ville de Trente, en latin Tridentum. On appelloit ainsi les montagnes depuis le mont S. Gothard jusqu'à celles où la Drave a sa source. La meilleure partie de ces Alpes avoit le nom d'Adula ou Atulla, , qui n'étoit pas seulement particulier à une feule, mais commun à plusieurs, comme S. Gothard, Crispalta, Braulio, &c. Les ALPES NORIQUES, en latin Norica, tiroient leur nom du peuple nommé les Noriques, & s'étendoient depuis la fource de la Drave jusqu'à celle de Lizonso. Ce nom ne se trouve dans aucun ancien. Les premiers qui en ont parlé font Jornandes, Aimoin, &c. Les ALPES CARNIQUES, ainsi nommées du peuple Carni, qui a donné fon nom à la Carniole, se prenoient depuis la source du Lizonso jusqu'à celle de Laubach, diterrannée, ou plutôt elles s'étendoient jusqu'au mont Ocra, aujourd'hui Monti della Vena. Les ALPES JULIES, en latin Julia, s'étendoient depuis les fources de Laubach & du Rizano jusqu'a celle du Wipach. On les appella ainsi, parce que Jules-Céfar y fit commencer un chemin, qui fut achevé par Auguste, du tems des guerres d Illyrie, felon Rufus Festus. Ammien Marcellin, 1.31, dit qu'on les nommoit ciennement ALPES VENETA, & Tacite, hift. l. 23, les nomme Pannonica. Le P. Briet dit que ces trois noms fignifient une même étendue de montagnes. an Il faut remarquer de plus, que les anciens nommoient Alpes Summa, ce que nous appellons préfentement les HAUTES ALPES; & ALPES LEPONTIENNES, celles où font les fources du Rhin, du Rhône, du Téfin & de l'Aar, felon Baudrand, ed. 1682, quine s'accorde pas trop avec fon maître le P. Briet. La Gaule Cis-Alpine, c'est-à-dire d'en-deçà les Alpes par rapport aux Romains, & d'au-delà par rapport à nous, est tellement séparée par les Alpes, qu'on n'y pouvoit entrer que par certains défilés étroits, fameux dans les écrits des anciens historiens. On coinpte dix de ces paffages. 1 Par les Alpes Maritimes. On fuivoit d'abord le rivage de la mer, mais enfuite on tailla un nouveau chemin, qui commençoit à Sifteron. 2 Par les Alpes Grecques. Pline, 1.3, 6. 17, dit que ce fut par-là qu'Hercule passa en Italie. Cælius Antipater, allégué par Tite - Live, dit que ce fut par - là qu'Annibal passa aussi; mais les savans ont jugé qu'il s'est trompé. 3 Par les Alpes Cotties, ainsi nommées du Roi Cottius, ami d'Augufte. C'est par-là que passerent les Gaulois sous leur chef Bellovese. Le 4 ne différe guères de celui-là. Il passe par la vallée de Morienne, par le mont Cenis, par Sufe & par Turin; au lieu que le troisième paffe par Embrun, Briançon & Sufe. 5 Par les Alpes Pennines. Polybe & Pline, 1. 3, c. 17, affurent, contre le sentiment de Tite-Live, qu'Annibal suivit cette route. Cette route se partage en deux; le Val Petina, & les vallées d'Aoufte & de Bardo qui eft plus longue & plus large. Ce fut dans cette derniere qu'Annibal fit rafraichir ses chevaux & fes éléphans. Le P. Briet nie qu'Annibal se soit fervi de vinaigre & de feu pour se faire un passage. Polybe n'en parle point. Céfar, de Bel. Gal. l. 3, en dit quelque chofe. 6 Par les mêmes Alpes Pennines, par le mont Adule, il aboutit dans la Suiffe, & paffe par Belifona. C'est par-là que l'Empereur Constance marcha contre les Allemands, & que les Allemands entrerent en Italie fous l'empire de Claude, fucceffeur de Gallien, lorsque ce même empereur les défit auprès du lac de Garde. 7 Par les Alpes Rhétiques, le long du lac de Côme, par Coire & Bregens. C'est par-là que marcherent Drufus & Tibére, lorsqu'ils allerent finir la guerre contre les Rhétes, felon Dion, 1. 54. Stiliton prit aufli la même route, à ce qu'il paroît par les vers de Claudien. 8 Par les Alpes Tridentines. Il mene de Trente à Augsbourg. On croit que c'est par-là que les Cimbres entrerent en Italie, & Florus, 1.3, c. 3, semble le dire. 9 Par les Alpes Carniques, en allant d'Aquilće par Zuglio. 10 Par les Alpes Julies. C'est par-là que passoient les troupes romaines qu'on faifoit marcher vers la Pannonie & l'Illyrie. Les Alpes, confidérées dans leur état préfent, se divisent tout autrement, felon Baudrand, edit. 1705. Les anciens noms ne font plus connus fur les lieux, on fe contente du nom général des Alpes, ou des noms particuliers de chaque montagne, ou des pays qu'elles traversent. Quand on dit qu'elles séparent l'italie de la France & de l'Allemagne, cette régle n'est pas fi générale qu'elle n'admette quelque exception, puisque le Dauphiné s'étend au-delà des Alpes: & le duché d'Aouste fait partie de la Savoie, quoiqu'il foit au delà de ces montagnes; enfin les Alpes traversent le comté de Tirol, qu'elles divisent en deux provinces, dont la plus méridionale, dite Etschland, où sont compris les deux territoires de Trente & de Brefferion, ne laisse pas de |