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des porcs y attiroient auffi beaucoup d'argent; mais la
guerre a fort nui à ce commerce. Celui du tabac
cela de particulier qu'il s'eft augmenté confidérablement
pendant la guerre, & les fabriques fe font fi fort mul-
tipliées dans la ville de Strasbourg, qu'on a débité jus-
qu'à douze cens quintaux par femaine, & environ cin-
quante mille par an. Les deux siers de ce tabac paffent en
Suiffe & en Allemagne, & l'autre tiers en Lorraine &
dans la province de la Saare. Ce commerce de tabac a
rapporté à la province plus de cinq cens mille livres
par
an. Ces dernieres années le tabac a été prohibé dans
toute l'Alface. Les fermiers généraux ont le feul droit
de le débiter. En tems de paix la baffe Alface débite fes
chataignes & fes prunes à Cologne ou aux environs. Il y
a en quelques endroits d'Alface des manufactures de
cuivre, & à Strasbourg il y en a pour des couvertures
de laine, de tapifferies de bergame & de futaines. On
fabrique auffi en Alface une grande quantité d'étoffes,
moitié laine, moitié fil, nommées tiretaines,pour l'ufage
des gens du pays.

ALSADAMUS, montagne de la Syrie, felon Ptolomée, l. 5, c. 15.

ALSAT. Voyez ALSITZ. ALSCHAUSEN ou ALESHAUSSEN, bourg d'Allemagne, en Suabe, dans le comté de Wehringe, trois lieues au midi de Buchau. Il appartient au grand maître de l'ordre teutonique, étant une commanderie de cet ordre. C'eft auffi le lieu de la fépulture de l'hiftorien hierman le Noué, nommé en latin Hermannus Contractus, parce qu'il avoit été noué dans fon enfance. Il floriffoit dans le x1 fiécle. Il étoit moine de l'ordre de S. Benoît, & iffu de la 'maifon des comtes de Wehringen, à la quelle ce lieu appartenoit alors. Long. 27 deg. 5', latit. 47 d. 58'.* De l'Ifle, Atlas. Zeyler, Suev. top. p. 83. ALSEN, ifle de Dannemarck, dans la Mer Baltique, fur la côte du duché de Sleswig, dont elle fait partie. Elle a quatre milles d'Allemagne de long du feptentrion au midi. Cette ifle n'eft pas éloignée des villes d'Apenrade & de Fléensbourg, & n'eft féparée de la terre ferme du duché de Sleswig que par un fort petit canal, que l'on appelle Alfind-Sund, ou le détroit d'Alfen. Cette ifle appartenoit aux ducs de Holftein, de laquelle deux branches tiroient leurs noms diftinctifs; favoir, celles de Sunderbourg & de Nordbourg. Elle a été vendue au roi de Dannemarck, qui la poffède à préfent. Elle n'a rien de remarquable que les deux châteaux de Sunderbourg & de Nordbourg. On la nomme en latin Alfa ou Alfena. *Faudr. éd. 1705, latit. 55.

ALSFELD, petite ville d'Allemagne, dans le Landgraviat de Heffe-Caffel, à quatre petites heures de chemin & au midi oriental de Ziégenheim, fur la Schwalm. *Sanjon, Atlas.

ALSIENSES, habitans d'ALзIUM, ancienne ville d'Italie. Voyez ALSIUM

ALSIETTE. Voyez ALSITZ.

ALSIND-SUND, felon Baudrand, ou ALSING-SUND, felon Maty, bras de mer entre le duché de Sleswig & l'ifle d'Alfen.

ALSITZ, riviere des Pays-Bas, dans le Luxembourg. Elle a fa fource entre Luxembourg & Thionville, paffe à l'abbaye de Voie, g. au mont S. Jean, d. à Nertzinge, g. à Stéenbrugge, g. à Luxembourg, à Stenfel, g. à Muferdorf, d. à Lyntgen, g. à Berspach, g. à Marche, g. après quoi elle tombe dans celle de Sour au - deffus de Décry, d'où elles vont fe perdre enfemble dans la Mofelle. Baudrand, qui la nomme l'ALSIETTE, dit que le pays eft fouvent incommodé par fes inondations. Il dit qu'on l'appelle en latin ALIZUNTA & ELSA. J'ai déja fait voir que ce peut être l'ALISONTIA d'Aufone. Corneille dit qu'on l'appelle plus communément ALSAT. Le vrai nom eft Alfitz.

1.

ALSIUM, ancienne ville maritime de Toscane, à dixhuit milles du port d'Augufte, felon l'itinéraire d'Antonin. Cicéron, l. 9, ép. 6, & fait menMil. c. 20, pro tion de l'Alfiois,& nomme Alfienfe le territoire de cette ville. Pline, l. 3, c. 4, Ptolomée, l. 3, c. 1, & Strabon, 3, p. 225, parlent auffi d'Alfium. Velleius Paterculus, 1. 1, c. 14, dit que fur la fin de la premiere guerre punique Efulum & Alfium furent occupées par des colonies. Silius Italicus, l. 8, v. 475, en attribue la fonda

1.

tion à Alefus, ami d'Agamemnon, & par conféquent la fait commencer au même fiécle que le fiége de Troye.

Necnon Argolico dile lum litus Alefo.

Alfium & objeffe campo fquallente Fregene

Car c'eft ainfi que lit Cellarius, au lieu de Fregella qu'ont les éditions ordinaires. Il eft fait mention d'Alfia i ellus dans l'itinéraire de Rutilius. Le nom moderne eft Palo.

ALSONE, petite ville de France, dans le haut Lan guedoc, fur la riviere de Fresquel, entre Carcaffonne & S. Papoul. * Baudr. éd. 1705.

ALSPETTEN. Corneille dit que c'eft une petite ville de Suiffe, dans le Rhinthal, & que l'on nomme en latin Alterpretum. Il ajoute qu'elle eft fituée proche du Rhin, à trois lieues de la ville d'Apenzel. Il cite Maty qui écrit ce nom ALPETTEN; mais il y a faute dans l'écriture, car il le place entre Alfone & After, ce qui ne fuit pas l'ordre alphabétique. Corneille a cru rétablir le mot ent ajoutant l'S, que l'ordre femble demander. Ils fe trompent l'un & l'autre : ce nom doit s'écrire ALSTETTEN. Long. 27, 12, latit 47, 2 I.

ALSTER (1) riviere d'Allemagne, dans la Stormarie, où elle a trois fources, dont deux s'uniffent à Haugfthutel, & la troifiéme les joint un peu plus bas : coulant vers le fud-oueft, elle forme fous les murs & au nord de Hambourg un petit lac, après quoi elle fe perd dans l'Elbe, dans les foffés de cette ville. On l'appelle en latin Aftera & Alfierus. * Sanfon, atlas.

ALSTETTEN, petite ville de Suiffe, dans le Rhinthal. V. le faux article ALSPEITEN. Plantain, Desc. de la Suiffe, p. 742.

ALSUCA, ancien nom d'une contrée de la Lombar die, felon Paul Diacre. Longob. 3.

ALSUS, riviere du Péloponéfe, dans l'Achaïe; elle fort du mont Sipyle, & fe joint avec l'Hermus, felon Paufanias, 1.7, in fine.

ALSWANGEN, petite ville de Livonie, dans le duché de Curlande, fur la côte de la Mer Baltique, & à quatre milles de Pologne de Vinda vers le midi.* Baudr éd. 1705.

ALSZ, petite riviere d'Allemagne, dans la Baviere. Elle fort du lac de Chiem, (ou du Chiemfée,) & coule vers le feptentrion dans l'Inn. vers le feptentrion dans l'Inn. * Baudr. éd. 1705.

C'est par cette riviere que le Chiemfée fe décharge dans l'Inn.

1. ALT. Ce mot qui, dans la langue allemande, fignifie vieux ou ancien, entre dans la compofition de plufieurs noms géographiques en ce fens-là, comme Altdorff,c'eftà-dire l'ancien village, du mot Dorff, village; AltKanftadt, l'ancienne Ranfladt, &c.

2. ALT, riviere de Tranfilvanie. Voyez OST

3. ALT, riviere d'Angleterre, dans le comté de Lan caftre. Elle fe perd dans la Mer d'Irlande près d'ALMOUT, château dont le nom fignifie l'embouchure de l'ALT.

• ALT-OFFEN; c'eft-à-dire l'ancienne Bude, petit village de Hongrie, fur le Danube, à un mille d'Allemagne au-deffus de Bude, en tirant vers la ville de Gran. Baudrand, éd. 1682, in voce HERCULIA, croit que c'est la même place que l'HERCULIA de l'itinéraire d'Antonin, laquelle eft nommée AD HERCULEM dans les Notices.

ALT-RANSTADT, village d'Allemagne, dans la Thuringe & dans l'évêche fécularifé de Mersbourg, à deux lieux de Léipfic, en tirant vers Lutzen. Ce lieu est très-remarquable par le fameux traité que Charles XII, roi de Suéde, y fit avec Augufte II, électeur de Saxe & roi de Pologne. Il étoit campé avec fon armée en cet endroit, lorsqu'il obligea ce prince à faire une paix onereufe, & à reconnoître pour roi légitime le comte de Lézinski, que l'armée fuédoife avoit fait couronner roi de Pologne. Ce traité eft du 24 septembre 1706. * Mémoires du tems.

ALTA, bourgade de Suéde, dans la Helfingie, fur les frontieres de la Gestrikie, au midi de la riviere de Woxna. * De l'Ifle, Atlas.

ALTABA, ville de l'Afrique propre, felon Antonin dans fon itinéraire, où il la donne à la Numidie. Victor d'Utique, cité par Ortelius, la place dans la Mauritani Tome I. Aaij

Céfarienfe, & parle d'Avus, évêque d'Altaba (Altabenfis.) On ne peut attribuer cette diverfité au voifinage des provinces; car outre qu'il y avoit toute la largeur de la Mauritanie Sitifenie entre les deux où il eft queftion d'Altaba, la villé de ce nom étoit à l'orient de la Numidie fur le chemin de Tigifi à Tebefte. De l'Ifle conjecture que l'Altava de la Mauritanie Céfarienfe eft la même qu'ALABA. J'avoue que je ne connois point d'autre Alaba que les cinq dont j'ai parlé dans leur ordre, & qui n'ont rien de commun avec la ville ou le bourg dont il eft ici quetion.

après

Corneille, ayant peur de citer Baudrand, a mieux almé mettre ce détail fur le compte de Cluvier, qui ne dit pas un mot d'approchant. C'est Baudrand, Magin, qui dit qu'Altamura eft la PETELIA ou Petilia des anciens. Cluvier, Ital. ant. l. 4, p. 315, & introd. l. 3, c. 30, croit, au contraire, que Petelia, Fetellia ou Petilia eft Belicaftro; c'est le fentiment qu'il choifit dans la variation des géographes; il n'a jamais fongé à con fondre Altamura & Alta Villa, comme s'ils étoient fynonimes, ce que fait Corneille. Baudrand donne encore à Altamura celui de Lopatia parce que Holftenius croyoit qu'Altamura avoit été élevée fur les ruines de villes de Petilia & de Lupatia étoient différentes & affez loin l'une de l'autre. V. leurs articles.

2. ALTAMURA, bourg de la Morée, dans la Zaconie. *Baudr.

ALTA COMBA. Voyez HAUTE COMBE. ALTÆ FLAMMÆ COMITATUS. Voyez HOHEN- Lupatia. Ces noms marquent différentes pofitions, & les LOE, Comté. Les François difent HOLACH. ALTA FAILLA. Voyez TAFALLA. ALTAHEIM, ALTAHAIM, ALTHEIM, ou felon le P. Labbe, ALTAHEN, en latin Altaheimum ou Alteimum, ancienne ville de Suiffe, dans le pays des Grifons: ce lieu n'eft qualifié que Pagus, village, par le P. Labbe, à l'occation du concile qui y fut tenu en 917, fous Conrad I, roi de Germanie. Le P. Pagi place ce concile à l'année précédente.

ALTAI, montagnes de la grande Tartarie. Elles font fort étendues, & on croit que c'eft l'Imaüs des Anciens. On affure qu'elles font dans la partie occidentale de la Tartarie, vers le royaume de Mongul. On eft jusqu'à préfent fi peu inftruit fur cette partie de l'Afie, que les géographes ne conviennent pas de leur fituation, ni même de leur existence.

ALTAICH, en latin Altaha, Altachum ou Altaichum, abbayes d'Allemagne, felon l'hift. de l'ordre de S. Benoît, l. 4, p. 130, dans la baffe Baviére, fur la rive gauche du Danube, vis-à-vis de Straubing. Elles font de l'ordre de faint Benoît & à cinq milles l'une de l'autre. L'une eft nommée NIEDER ALTAICH, c'est-à-dire ALTAICH le haut, & l'autre OBER ALTAICH, c'eft-à-dire ALTAICH le bas. La premiere eft beaucoup plus confidérable que l'autre, & fut dédiée à S. Maurice. Toutes deux furent fondées par Odillon, duc de Bavière. D'autres en attribuent la fondation à S. Firmin, évêque de Merz, parce qu'il porta Odillon à les fonder. L'étymologie de ce nom, qui fignine vieux chênes, vient, dit Zeyler, Bavar. Top. p. 71, de deux chênes prodigieufement gros, fous lesquels les peuples de ce pays, encore payens, tendoient un culte idolâtre. Ce fut à la place de ces deux chênes que les deux Altaich furent fondés, le bas en 741, & le haut en 739. Le bas ayant été ravagé par le feu & par la guerre, les empereurs eurent foin de le relever, & lui firent des libéralités, ostres les priviléges qu'ils lui accorderent. Les comtes de Pogen ont été autrefois avoués de ces deux abbayes. Le haut Altaich fut ravagé par les Huns l'an 1102, & rebâti. Au mois de janvier 1634, les Suédois s'en emparerent par furprife. On prouve par d'anciens actes que les abbés du bas Altaich ont eu la préféance entre les prélats de Bavière.

que

ALTAMIRA, selon Sanfon dans fon atlas, village d'Espagne, dans la Galice, a occident, & à cinq heures de faint Jacques de Compostelle, fur la rive orientale de la riviere de Tamara. Ce lieu eft remarquable, parce c'eft une terre feigneuriale qui a titre de comté & de grandeffe. Elle a été, en premier lieu, à la maifon de Moscofo. Dona Agnès, fille de D. Roderic de Moscofo, époufa D. Vasco Lopez de Villoa, dont nequit D. Lopez Sanchez de Moscofo & Villoa, lequel fut créé comte d'Altamira fur la fin du régne de don Jean II, roi de Caftille. Il fe maria avec dona Aldonce de Mendoza; mais n'en ayant point eu d'enfans, Urraca de Moscofa fa tante, fœur de dona Agnès, lui fuccéda; & comme elle avoit époufé D. Pedro Alvarez d'Offorio, fils puîné du premier comte de Traftamara, & frere du premier marquis d'Aftorga, le comté d'Altamira entra, par ce mariage, dans la maifon d'Offorio. * Vayrac, Etat de l'Esp. t. 3, p. 22.

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1. ALTAMURA, ville du royaume de Naples, dans la province de Bari, au pied du mont Apennin, avec titre de principauté, à fix milles au nord-eft de Gravina, en tirant vers Bari, d'où elle n'eft éloignée que de vingt milles ou environ, fuivant Magin : elle eft affez peuplée, & appartient au duc de Parme. Long. 34, 13, lat. 40, 41.

1. ALTANUM, ancienne ville ou bourg des Brutiens, en Italie. On croit que c'eft aujourd'hui Calegnano,dans la Calabre inférieure au royaume de Naples.

2. ALTANUM, ancienne ville d'Italie. Antonin en parle, & Bari la prend pour SORETO, qui eft en Calabre. ALTAO, ancienne ville de la Mauritanie Céfariense, felon Ptolomée, l. 4, c. 2. Voyez CALAO. ALTARES, ville de l'ifle de Tercere, proche du occidental de cette ifle.* Corn. Dict.

cap ALTARIA, c'est-à-dire LES AUTELS; on les appelloit auffi en latin ARA. Nous remarquons dans la fainte écriture, dit le P. Lubin, Merc. géog. p. 175, que les patriarches & les peuples érigeoient des autels en des lieux où ils avoient reçu quelques graces de Dieu, pour témoignage de leur reconnoiffance, & pour en perpétuer le fouvenir. On voit aufli des autels, Ara, chez les écrivains profanes, & ils font appellés, par Ptolomée, Buós, comme LES AUTELS d'Hercule les AUTELS d'Alexanare, & les Autels qui fervoient de bornes à l'Afrique, liv. 4, ch. 3. Ces héros prenoient foin de bâtir ces autels aux extrémités de leur voyage, afin que la poftérité fût qu'ils avoient pénétré jusqu'à ces lieux : on les appelloit aufli isia; coinme Mopfueftic, l'autel dédié au dier Mopfus, qui eft depuis devenu une ville. La connoiffance de la ficution de ces autels fait beaucoup à l'histoire, puisque les plus illuftres géographes en ont parié. Les Chrétiens ne laiffent pas les autels champêtres à découvert; i les renferment de murailles, qu'ils

couvrent d'un toît: nous ieur donnons le nom latin de Sacellur; dans la latinité barbare on les nomme Capella, capelle. On ne doit pas négliger la fituation de ces chapelles, dont quelques unes ont été fort célébres; on les diftingue des paroiffes & des grandes églifes, par quelques notes fagulieres: il y a des paroiffes, en des provinces, où il y a jusqu'à vingt de ces fortes de chapelles dans leur détroit, & qui font fervies par un bon nomore de prêtres. Il eft bon de remarquer auffi que dans les titres du moyen age, nous voyons fouvent les parollies appellées Altaria, des autels; & lorsqu'un évêque donne des paroiffes à quelques abbayes, ou à quelqu'autre églife, il dit qu'il leur donne tel ou tel autel.

1. ALTARIPA. Voyez HAUTERIVE. 2. ALTARIPA. V. ALTRIP.

3. ALTARIFA, ou RIPA ALTA, felon Corn. Diction. ancienne ville de la baffe Pannonie: cette ville, felon quelques géographes, eft aujourd'hui celle de TOLNA, qu'on trouve dans la balfe Hongrie. Voyez ALTINUM. Selon d'autres, c'est le petit bourg ou village appellé PENTOLE.

ALTAVILLA, petite ville du royaume de Naples, dans la principauté citérieure, fur la riviere de Selo, fix milies au-deffus de fon embouchure dans le golfe de Salerne, & à vingt milles ou environ de Salerne au fudeft. Long. 32, 40, latit. 40, 30.

ALTČKIRCK ou ALTKILCK, petite ville de Suntgaw, à deux lieues & demie de Mulhaufen, fur une hauteur, au pied de laquelle paffe l'ifle, diftante d'un peu plus de cinq lieues de Bâle & d'Einfisheim. On trouva dans cette ville, en 1253, un crâne d'homme, épais de deux doigts. L'officialité de l'évêque de Bâle s'y retira en 1529, après que la réformation eût été entierement établie dans cette derniere ville. Altkirck a beaucoup fouffert

*

en diverses rencontres : les François la prirent d'affaut en 1637, & quatre ans après elle fut de nouveau ravagée & pillée par les payfans de la Franche-Comté. Supplément au manuscrit de la bibliothèque de M. de Corberon, premier préfident au confeil fouverain d'Alface.

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I. ALTDORFF. Quelques-uns écrivent ALTORF; d'au tres ALDORF, chef-lieu du canton d'Uri en Suiffe. (Délices de la Suiffe, t. 2, p. 295) C'en eft le principal lieu, & pour ainfi dire la capitale, fi cette qualité pouvoit convenir à un bourg. Celui d'Altdorff eft beau & grand, fitué à un petit quart de lieue au-deffus du lac des quatre cantons près de l'endroit où la Russ fe jette dans ce lac, dans une plaine au pied des hautes montagnes: on y compte fix édifices religieux; favoir, quatre églifes & deux couvens. L'églife paroiffiale, qui eft dédiée à S. Martin, & celle qui porte le nom de Sainte Croix, font les plus belles : la premiere eft au milieu, & l'autre à l'extrémité du bourg. Il y a un couvent de capucins près de l'églife de S. Martin, & un de religieufes hors du bourg, de l'autre côté de la Russ. La maifon de ville & l'arfenal méritent d'être vus. Il y a dans la maifon de ville deux cartes topographiques du canton & de fes dépendances. Altdorff eft le lieu où fe tient ordinairement la régence du pays, qui eft compofée de foixante confeillers. On y voit encore les mafures de la fortereffe que l'empereur Albert y avoit fait bâtir pour tenir en bride les habitans, & qui fut rafée l'an 1308. Il régne, en été, dans la campagne d'Altdorff un vent de fud, chaud & impétueux, qui fait que les fruits y meuriffent beaucoup plutôt que dans les cantons voifins, quoique plus éloignés des Alpes; mais la violence de ce vent, jointe à fa chaleur, eft fort à craindre : & quand il fouffle avec force, on n'ofe presque point allumer de feu dans le bourg, particulierement depuis le trifte accident arrivé l'an 1693, le 26 d'avril; foixantequinze maisons furent réduites en cendres. Depuis l'an 1688, on a établi à Altdorff une fabrique pour tailler & polir le criftal. Plantin, dans fa description de la Suiffe, traite Altdorff de village. Corneille, précédé de Baudrand & Maty, en fait une ville. La difficulté des paffages par où l'on peut y arriver, la défend affez fans qu'elle ait befoin de murailles pour la fûreté de fes habitans. Outre les noms latins d'Altorfium, & d'Altusvicus, dont l'un eft le nora latinifé par fa terminaifon, & l'autre une traduction grammaticale de ce même nom. Baudrand ajoute celui d'URANIA, & Tschudius, cité par Scheuchzer, Iter. Alvin. iv. p. 209, nomme le bourg d'Altdorff URANIA TAURISCORUM, Tigurinorum Vicus Maximus. Long. 16, 10, lait. 46, 58.

2. ALTDORFF. Ce nom ne fignifie autre chofe que l'ANCIEN VILLAGE, & on en trouve un affez grand nombre en Allemagne qui s'appellent airfi. La ville d'Altorf en Franconie ne s'appelle pas autrement; mais je vois que les Allemands meine écrivent Altorff, entre autres Zeiler. Ainfi voyez ALTORFF. Ce mot répond à l'idée que les François avoient d'abord attachée au mot la Vieuville, qui fignifie précifément la même chofe. ALTEIA, nom latin de l'AUTHIE, riviere de France en Picardie.

ou

ALTELIA OU ALTILIA, château du royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, fur la riviere de Savuto, au pied du mont Apennin, à quatre milles de Martorano, au feptentrion, en tirant de Cofenza, dont il dépend, & à huit milles de la côte de la Mer Méditer rannée. Baud, éd. 1705.

*

ALTEMBERG, bourgade de Tranfilvanie, avec un château fur une montagne, à fix milles d'Allemagne de Weiffenbourg, au couchant.

1. ALTEMBOURG, ALTENBOURG ou ALTEBOURG, ancien château de Suiffe, dans l'Argow, fur le chemin des bains de Schin-Zenach à Brouk : c'est, felon Longuerue, descr. de la France, 2° part. p. 258, l'ancien patrimoine de la maifon; laquelle a pris vers la fin du treiziéme fiécle le nom d'Autriche; car il eft certain que dans le dixième fiécle, fous le régne d'Othon I', il y avoit en ce pays-là un feigneur nommé Gontran, furnommé le Riche, qui eut un fils nommé Kanfelin (Landelin ou Gonzelin) qui porta le titre de comte d'Altembourg, qu'il laiffa à fon fils Radeboton (Radbod.) Wernher, frere de Radeboton, fut évêque de Strasbourg, & bâtit fur un fond qui appartenoit à fa maison

le château de Habsbourg, qu'il laiffa à fon nevcu Wernher, qui prit le titre de comte de Habsbourg, comme firent tous fes descendans mâles jusqu'à Rodolphe de Habsbourg, qui fut élu empereur l'an 1273, il avoit un coufin nommé Eberhard, qui étoit comte de Habsbourg, & dont les descendans mâles, finirent en la perfonne d'Egk ou Egon, qui fut le dernier comte de Habsbourg; après lequel & vers le tems du concile de Constance, les Bernois fe faifirent des châteaux & des feigneuries d'Altembourg & de Habsbourg qu'ils réunirent à leur république, & ils ruinerent les châteaux. Il ne refte que peu de veftiges de celui d'Altembourg, & que des tours de celui de Habsbourg. Il paroît que ce lieu a été quelque chofe de confidérable avant que l'évêque Vernher y fit bâtir; car outre fon nom qui fignifie vieille fortereffe, & qui, felon l'auteur des délices de la Suiffe, t. 1, p. 149, lui a été donné il y a plus de mille ans, on y a déterré divers monumens d'antiquité romaine. Il y a quelques années, dit le même auteur qu'on y trouva, fous une vieille muraille, une pierre avec l'inscription fuivante :

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L. VEGNATIO

POL. MAXIM. Do.

FOR. COR. MILES LEG. XI, &c.

De ces deux inscriptions on apprend que la légion xx avoit eu là fon quartier. La premiere a été portée à Konigsfeld.

2. ALTEMBOURG, ville de Misnie. Voyez ALTEN, BOURG 3.

ALTEN ou ALTENBOTTEN, riviere & golfe de Norwege, fur la côte de Finmarchie, & dans le gouvernement de Wardhus, près de l'ifle de Stierney. * Baud. éd. 1705.

1. ALTENA ou ALTENAW, felon les mémoires dresfés fur les lieux en 1718, bourg de l'Allemagne, dans la baffe Saxe, & dans la Stormarie, fur la rive feptentrionale de l'Elbe, au couchant, & presque aux portes de Hambourg; c'eft même ce voifinage qui a donné occafion à nommer ainfi ce bourg; car on prétend que quelques citoyens de Hambourg voyant que l'on commençoit à le bâtir fi près de leurs murs, & craignant que cette place venant un jour à être fortifiée, ne fut une rivale fâcheufe pour leur ville, d'autant plus qu'elle eft auffi favorablement placée fur l'Elbe pour le commerce, & au deffous d'Hambourg, dirent: Al te nah, c'est-àdire trop près. Long. 27, 28, lat. 54. Quoiqu'il en foit, ce lieu a toujours été un afyle pour ceux qui craignoient la févérité du magiftrat de Hambourg, foit pour leurs dettes, foit pour d'autres raifons qui n'excluent pas le droit d'afyle. Le roi de Danemarck, qui en eft fouverain, y entretient un préfident qui donne ou refufe ce droit, felon qu'il lui plaît. Les P. réformés, à qui les Luthériens refufent l'exercice public de leur religion dans la ville de Hambourg, ont leur temple à Altena les Catholiques y ont auffi plufieurs églifes. Les Suédois, commandés par le Comte de Steinbock, après la bataille qu'ils gagnerent à Gadebusch au mois de décembre 1712, marcherent enfuite vers le Holstein, & prétextant qu'il y avoit à Altena des magafins pour l'armée Danoife, ils le brûlerent. La difficulté ne fut pas grande, puisqu'il n'y avoit ni murs ni garnison pour lui résister; le roi de Suéde défapprouva, aufli-bien que fes ennemis, un incendie fi inutile; & le comte de Steinbock s'en juftifia en repréfentant qu'il ne l'avoit fait que par des ordres abfolus & réiterés du comte de Wellingh, qui avoit eu fes raifons pour faire ce facrifice à la ville de Hambourg. Altena eft qualifié ville par les uns, & village par les autres. Il mériteroit affez le premier titre, s'il étoit achevé de rebâtir, & qu'on l'entourât de mu railles.

2. ALTENA, bourg de Weftphalie, dans le comté de la Marck, fur la riviere de Lenne, qui fe jette dans la Roer au-deffous de Swiert. Altena eft entre le confluent de ces rivieres & la petite ville de Verdoel. *Baudrand.

3. ALTENA, petite contrée de la Hollande méridiona le, ou Suyd-Holland; elle eft fituée entre la Meufe & le Biesbos jusqu'à Heusden. Elle tire fon nom d'un village nommé ALTENA, qui eft à trois milles d'Allemagne de Workum, au midi occidental de cette ville. *Dict. géog. des Pays-Bas. De Witt, Atlas.

1. ALTENAW, petite ville d'Allemagne, dans les états de Brunswig & dans la principauté de Grubenhague, à la fource de l'Ocker. Elle n'eft pas ancienne; & Zeyler, Brunsw. Topog. p. 40, qui écrivoit vers le milieu du fiécle paffé, rapporte qu'on apprenoit des vieillards que foixante-dix ans auparavant ce n'étoit qu'un chetif hameau d'une vingtaine de maifons. Mais comme ce lieu eft entouré de montagnes, & qu'environ cinq ans après l'époque marquée par les vieillards, on travailla aux mines d'argent, de plomb & de cuivre, ce lieu fut augmenté. Wolfgang, duc de Brunswig & de Grubenhague, y établit des juges & des échevins, & enfuite Chriftian, duc de Brunswig, & élu évêque de Minden, fit du bien à cette ville, & entre'autres gratifications en confirma les priviléges l'an 1617. Cette ville eft précisément à deux milles de Brackenbourg, d'Ofte rode, de Goszlar & de Hartzbourg. Elle eft entourée de montagnes ftériles.

2. ALTENAW, felon Zeyler, petite riviere d'Allemagne, dans le duché de Brunswig, dans la principauté de Grubenhague. On l'appelle auffi GRENTZWASSER. Elle a fa fource fur le Knappenftollen, au - deffous de Wolfferwarh, qui eft un haut monceau de pierres que l'on voit d'affez loin; & elle fe jette dans l'Ocker. Il eft difficile de décider fi c'eft la ville qui donne le nom à la riviere, ou la riviere qui le donne à la ville. Veyler penche pour le fecond.

1. ALTENBERG ou ALTEBERG, petite ville d'Allemagne, dans la haute Saxe : elle eft dans le cercle d'Ertzgeburg, c'eft-à-dire, dans la province du Margraviat de Misnie, où font les mines. Elle eft fituée fur la Moglitz, riviere qui paffe auprès de Pirn, au-deffus de Dresden. *De Witt, Atlas. Zeyler, Saxon. Top. p. 20.

2. ALTENBERG, lieu de Thuringe, dont on dit que l'églife paroifliale fut bâtie par S. Boniface. * Zeyler. ALTENBILSEN, riche commanderie. Voyez VIEUX

JONC.

1. ALTENBOURG, en Suiffe. V. ALTEMBOURG I. 2. ALTENBOURG, Urbs vetus, ancienne ville de la Wagrie; c'est-à-dire, d'un ancien pays qui comprenoit partie du Holstein, & le territoire du Lubeck fur les frontieres de Meckelbourg. Adam de Brême, Hist. Eccl. 1. 2, c. x. p. 19, Ed. Lambeciane, la nomme Aldenburg, ville maritime des Wagres. Helmold, Chron. Stav. l. 1, c. 11, dit auffi qu'Aldenbourg étoit la même ville, qui, en langue esclavone étoit nommée STARIGARD, fituée dans la terre des Wagres, dans la partie occidentale de la Mer Baltique, & que c'étoit les bornes de la Slavie. On donnoit alors ce nom au duché de Meckelbourg & autres pays, où les Vendes, qui s'appellerent enfuite Slaves ou Esclavons, fuccéderent aux Vandales. Les Slaves la trouverent fans doute déja bâtie, puisqu'ils la nommerent dans leur langue Starigard, c'eft-à-dire l'ancienne fortereffe. Altenbourg fut longtems une ville riche & floriffante, & la réfidence des rois, ou chefs des Slaves, qui y tinrent longtems leur cour. Otton le Grand ayant foumis ce pays, mit à Altenbourg un évêque, nommé Marcon, à qui il foumit la province des Obotrites jusqu'à la riviere de la Péne & à la ville de Demin. Il étendit, de l'autre côté, le diocèfe d'Altenbourg jusqu'à Sleswig. L'églife fut dédiée fous l'invocation de S. Jean-Baptifte, & fut métropole, felon Zeyler., Sax. inf. Topog. p. 23. Ses évêques furent 1. Marcon. 2. Egward. 3. Wagon. 4. Ezicon. 5. Foleward. 6. Reginberg. 7. Bruno. 8. Meiner, qui mourut en 1032. 9. Abel ou Abenin après la mort duquel Albert, archevêque de Hambourg & de Brême, partagea le diocèfe d'Altenbourg en trois évêchés, qui furent Altenbourg, dont fut évêque Ezon, Ratzebourg, où fut évêque Arifton, & Meckelbourg, où fut évêque Jean. Ce dernier fiége fut enfuite trans

féré à Schwerin. Ezon, 10 évêque d'Altenbourg, étant mort, ce fiéga demeura vacant l'espace de quatre-vingt ans, jusqu'au tems de faint Vicelin, 11 évêque, qui mourut l'an 1154, & eut pour fucceffeur Gerold. Celuici, qui fut le 12 évêque, après une mûre délibération, du confentement d'Henri le Lion, duc de Saxe, transféra le fiége d'Altenbourg à Lubec, où il est demeuré jusqu'à l'introduction de la confeffion d'Augsbourg; depuis ce tems-là ce n'eft plus qu'un titre & une dignité féculiere, fans autorité ni fonction épiscopale. La ville d'Altenbourg fut détruite plufieurs fois; fan 1066, les Wandes la raferent, & ce fut la raifon de la longue vacance dont j'ai parlé. Elle fut encore faccagée en 1138 & Eric, roi de Dannemarck, mit à feu & à fang en 1419 la ville & les environs. Cette ville, nommée STARIGARD, STARGARD, ALTENBOURG, ALDENBOURG, DENBOURG & OLDE BORCH, qu'il ne faut pas confondre avec Oldenbourg fur le Wefer, eft préfentement dans le Holftein Ducal.

OL

3. ALTENBOURG, ville d'Allemagne, dans le Misnie, fur la riviere de Pleiss, à cinq milles de Léipfig. On la nommoit autrefois PLEISSENBOURG, fi nous en croyons Drefferus, Ifag. hift. part. 5. Il ajoute que c'étoit un comtéde l'Empire, & que Ulrich, Burgrave d'Altenbourg, fe trouva à la bataille donnée contre les Huns, auprès de Merfebourg. C'étoit autrefois une ville libre & impériale, & la partie de la Misnie, qui eft entre l'Elfter & la Pleiss, a été autrefois nommée Pleissnerland, & étoit un comté particulier; & on lit dans la chronique de Mansfeld, écrite par Cyr de Spangenberg, cap. 244, que l'empereur Frideric I avoit vendu à Rathbod, comte de Pleiss, pour la fomme de 500 marcs d'argent, au profit de l'Empire, cette ville & toute la feigneurie de Pleiss & les châteaux de Leissnick & Colditz. Après cela, Albert, landgrave de Thuringe & margrave de Misnie, pere de Frederic le Courageux, eut pour dot de fa femme Marguerite, fille de l'empereur Frederic II, le château & le burgraviat d'Altenbourg; de plus le pays de Pleiffen, les bailliages de Leissnich & de Colditz; mais il eut la dureté envers fes enfans de vendre ces biens à l'empereur Adolphe. Ce qui fut un fujet de guerre entre lui, fes enfans, l'empereur, & eufuite avec l'empereur Adolphe. Ce lieu demeura néanmoins à fes descendans, parce que Frederic le Mordu, fon aîné, s'en faifit pour s'indemnifer des frais qu'avoit coûté cette guerre. Il parvint ainfi à Fréderic Guillaume,qui fut adminiftrateur de l'électorat de Saxe, & mourut en 1602. Ses fils y firent leur réfidence la plupart du tems, dans un affez beau château qui eft au-deffus de la ville, avec de vaftes jardins ornés de jets d'eau & autres embelliffemens convenables. Guillaume II, Margrave de Misnie, fonda l'églife de S. George dans le château l'an 1412. La ville d'Altenbourg, qui avoit extrêmement fouffert par le feu & par les guerres l'an 1263, fut brûlée par les Huffites en 1430. Ils y commirent des excès tout-à-fait barbares. En 1568, le 21 octobre on commença à tenir dans cette viile le colloque entre les théologiens de Saxe & ceux de Thuringe, lequel dura jusqu'au 9 mars de l'année fuivante. Altenbourg fut pris par les Imperiaux en 1632, & fouffrit beaucoup durant la guerre, qui fut terminée par la paix de Weftphalie. Long. 30, 38, latit.

50, 59.

4. LE DUCHÉ d'ALTENBOURG. C'eft ainfi que quelques-uns appellent l'OSTERLAND depuis qu'Albert margrave de Misnie, l'incorpora à fes états, & qu'il a été poffédé par une branche de la maifon de Saxe, qui l'eut en partage, & porta le titre de ducs d'Altenbourg, à caufe du lieu de leur réfidence. V. OSTERLAND.

5. ALTENBOURG, petite ville de la basse Hongrie. Ce font les Allemands qui lui donnent ce nom, car les Hongrois l'appellent Owar. V. Owar I.

6. ALTENBOURG, lieu d'Allemagne, dans la Baviére, qu'Aventin, dans fes annales, croit être l'ancienne ACILIA. Voyez ce mot AUGUSTA.

7. ALTENBOURG, abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, dans la baffe Autriche, vers les frontieres de la Moravie, fondée vers l'an 1144.

ALTENHOHENAW, village d'Allemagne, dans la Bavière, fur l'Inn, à un mille au-deffus de Wafferbourg. Cluvier, Vindelic & Noric. p. 17, croit que c'étoit l'Oenipons des anciens.

ALTENHOVEN ou ALTENHOFEN, bourg d'Allemagne, dans la haute Autriche, fur le Danube, à quatre lieues d'Allemagne de la ville de Lintz du côté de l'orient. Corneille dit à quatre petites lieues d'Ens. Il fe trompe, car d'Ens à Altenhoven, il y a huit heures & demie de chemin en droite ligne. Baudrand, éd. 1682, in voce CARATA, croit que c'est l'ancienne demeure des Carata, peuple de la Norique Ripenfe. Il eft parlé dans la notice de l'empire de la cohorte, Caratenfis. Corneille le traduit Altenhove par Curia Vetus & par Aria

num.

ALTENMUNSTER, abbaye d'Allemagne en Baviére, dans le diocèfe de Frifingen. (Act. Bened. facul. 3, part. 2, p. 217.) Elle est aujourd'hui de l'inftitut de fainte Brigite, mais elle a été dans fon origine & durant plufieurs fiécles habitée par des religieux ou par des religieufes de l'ordre de S. Benoît. S. Alton en fut le fondateur né d'une maison noble & riche en Irlande, ou de perfonnes de cette nation qui demeuroient en Angleterre, il méprifa le monde de bonne heure, quitta fa patrie, & vint dans la Baviere. Il demeura longtems dans une forêt, s'occupant à la priere, & fubfiftant du travail de fes mains. Ses vertus le firent connoître. L'édification qu'on en recevoit, porta Pepin, alors roi ou feulement maire du palais, à lui donner une partie de la forêt où il s'étoit retiré. Les fidéles des environs lui firent auffi des préfens, & il fut ainfi en état de bâtir un monaftere, qui fut depuis appellé de ce nom, dit l'historien de l'ordre de S. Benoît, l. 4, p. 125. (Cependant le nom, tel qu'il s'écrit préfentement, fignifie l'Ancien Monaftere, & pour fignifier ce qu'on veut qu'il fignifie, ce devroit être Altons-Munfter.) S. Boniface en vint dédier l'églife, & d'abord il voulut en interdire l'entrée aux femmes, ainfi qu'il avoit coutume de faire à l'égard de femblables églifes destinées pour les religieux; mais S. Alton le pria de trouver bon qu'elle fût ouverte aux hommes & aux femmes, afin que celles-ci, qui font d'ordinaire plus attachées à leur maison, fuffent excitées ày venir adorer Dieu & à y faire des prieres, tant pour elles que pour leurs maris, qui travaillent aux champs, ou qui font occupés à d'autres emplois. S. Boniface bé nit auffi une fontaine près de l'églife, mais il ne voulut point que l'on permit aux femmes d'y puifer de l'eau. Le tems de la mort de S. Alton eft incertain; les uns la mettent en 755, les autres en 770. Le monaftere fut vraisemblablement fondé avant le milieu du vin fiécle. L'an 986, les religieux d'Altenmunfter allerent demeurer à Altorf dans la Suabe, & 70 ans après à Weingarten, dans le diocèse de Conftance. C'est ce qui a donné occafion à un bénédictin, de ce dernier lieu, de regarder faint Alton comme de premier abbé de fon monastère. Zeyler parle de cette abbaye comme d'un monaftere de religieufes de l'ordre de fainte Brigite, & la place fur les frontieres de l'Allemagne & de la Bavière, c'est-àdire dans l'électorat de Baviére, fur les frontieres de Suabe, au nord du droit chemin d'Augsbourg à Fréfingen, à cinq heures & demie de chemin de la premiere, & près de fept de la feconde, felon Sanfon, qui nomme ce monaftere ALTOMINSTER, nom qui approche beaucoup plus de fon origine que celui qui eft au commencement de cet article.

ALTENREUF, ALTARIPA, abbaye d'hommes, ordre de Cîteaux, dans la Suiffe, au canton & à une lieue au-deffus de Fribourg fur la riviere de Sane. Elle fut fondée en 1098.

ALTENSTAT, felon Zeyler, Brunsv. & Luneb. Topog. p. 40, monaftere de l'ordre de Cîteaux, en Allemagne, dans le pays de Lunebourg. Ce monaftere fut fondé par Bruno, évêque de Verden & duc de Saxe, qui fut enfuite pape, fous le nom de Grégoire V. Cette fondation fe fit vers l'an 960 à l'honneur de la Ste Vierge. Le monaftere fut nommé ULSEN au commencement, comme il paroît encore par cette inscription de l'églife cathédrale de Ferden.

Episcopus Verdenfis BRUNO,

Dux Saxonia & Suevia. Eligitur anno 960, Papa Gregorius. Contulit ille fuum facros patrimonium ad ufus, Canobiumque ULSEN Maria fundavit honori,

Ex hoc pontificem Romanum tertius Otto Fecit ut ejus ope acciperent feptemviri honores.

Il y a ici une chofe à remarquer; favoir, que ce monaftere s'appelloit alors ULSEN, & que la ville voifine, nommée aujourd'hui Ulfen, fe nommoit alors LAWENDAHL. Ces noms ont changé, la ville a pris le nom d'Ulfen qu'avoit le monaftere, & celui-ci a pris le nom d'ALTENSTAT, qui convenoit mieux à la ville.

La confeflion d'Augsbourg s'étant introduite dans les états des ducs de Lunebourg qui l'embrafferent, l'abbé Hemon, fon prieur & autres religieux, céderent par tranfaction ce monaftere au fouverain l'an 1531, & cette ceflion fut ratifiée & confirmée l'an 1531. Depuis ce tems le monaftere eft devenu le chef-lieu d'un bailliage de même nom. Il eft nommé OLDENSTAT dans les cartes de Sanfon, aux portes d'Ultzen, de l'autre côté de la Vipper, dans le duché de Lunebourg.

ALTERDOCHAON, bourg de Portugal, dans l'Estramadure, à trois lieues marines d'Espagne, de Portalégre, & à l'occident méridional de cette ville. Quelques géographes croyenty trouver le lieu qui fe trouve défigné dans les diverfes éditions de l'itinéraire d'Antonin, Abelterim, Abelteri, Abelterio, Abelitrio, licu fur lequel Zurita avoue qu'il ne trouve ailleurs aucun éclairciffement. Antonin le met entre Lisbonne & Mérida. Or, Alterdochaon eft beaucoup plus au nord que le droit chemin de l'une à l'autre de ces villes. ERRA où d'autres cherchent le lieu défigné par Antonin, s'en écarte moins. Corneille, qui a trouvé dans Maty au lieu des mots cités d'Antonin Alteri & Alterium, l'a copié en cela, & a fait un article d'Alteri & d'Alterium comme fi c'étoient les noms d'une ville ancienne de l'Espagne Lufitanique. Ces mots ne fignifient rien, & ne font que des fautes de copiftes. Long. 10, 3, latit. 39, 6.

ALTERNIA, ville ancienne des Carpétaniens en Espagne, felon Ptolomée, l. 2, c. 6.

ALTERNON, felon l'atlas de Blaeu. Corneille écrit ALTERTON, bourgade d'Angleterre, dans le comté de Cornouailles & dans le Hundred de Lesnowth. Elle est à l'orient méridional & à près de cinq milles anglois de Camelford, & au couchant méridional de Launston, fix milles de cette derniere.

à

ALTES, ville ancienne du Péloponefe, fur le Caldaus, riviere qui tombe dans l'Alphée, felon Xenophon, Hift. Grac. 1. 7. Paufanias, in Eliacis, la nomme ALTIS.

ALTÉST. Corneille met une ville de ce nom en Suiffe, dans le Rhinthal. Ce ne peut être qu'ALTSTETTEN, dont il fait un fecond article fous le nom défiguré d'Alspetten, & un troifiéme fous celui d'ALSTETTEN. V. ALTS

TETTEN.

ALTHA, ville de la Babylonie, felon Ptolomée, 7.5,. c. 20.

ALTHÆA, ancienne ville d'Espagne. Elle appartenoit aux Olcades. Mariana, fuivi par Nonius, Hisp. c. 47, cherche la place de cette ville auprès d'Occana, ville fituée à environ dix lieues de Toléde vers l'orient. Tite-Live, l. 21, c. 5, Tite-Live, l. 21, c. 5, écrit le nom de la principale ville des Olcades CARTEIA, & le P. Briet, parall. 2 part. 4, pag. 265, qui l'a fuivi, traduit ce nom par Occana. Cellarius, Geog. ant. l. 2, c. 1, veut que l'on réforme Tite-Live par Polybe, qui nomme cette même ville ALTHAA, & qui eft fuivi THEA, & qui eft fuivi par Etienne le géographe.

1.

ALTHÆNUS, felon Ortelius Thef. riviere ou ruisfeau, dont les eaux guériffoient toutes fortes de bleffures. C'est ainfi qu'en parle le commentateur de Lycophron, & Strabon, fans le nommer, le place dans la Daunie, partie de la Pouille en Italie. Baudr. éd. 1682, dit qu'aucun des anciens n'en fait mention, parce qu'il eft très-petit. Il écrit ALTENus.

ALTHEPIA, felon Paufan. in Corinth. petit pays du Péloponefe, auprès de Træfene: on le nommoit auparavant OREA.

ALTIBURA ou ALTABURIS, felon la notice d'Afrique. Le P. Charles de S. Paul, géog. facr. p. 88, croit que c'eft la même que la fuivante, & obferve que Bafile, évêque d'Altibura (Altiburenfis) eft nommé dans la conférence de Carthage; fur quoi Holftenius remarque que ce même évêque eft nommé mal-à-propos par ce Pere Altabenfis, comme évêque d'Altaba en Numidie. La table

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