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AMACCURA, ville d'Afrique. Ortelius, Thef. dit que faint Augustin en fait mention; ne feroit - ce point AMAURA?

AMACHAN, camp des Arabes; il en eft parlé dans l'hiftoire mêlée, citée par Ortelius.

AMACI, peuple ancien de l'Espagne Tarragonoife, felon Ptolomée, 7. 2, c. 6. Sa capitale étoit ASTORGA. Afturica Augufta.

AMACK, en latin AMAGRIA, petite ifle de la Mer Baltique au royaume de Dannemarck. V. AMAG.

AMACORE, riviere de l'Amérique Méridionale dans la Guiane. Elle fe jette dans la mer du nord vers l'Orénoque.* Baud. éd. 1705.

1. AMACUSA, ifle, & principauté du Japon, dans la province de Fingo, un des neuf royaumes du Ximo, & dans la partie méridionale. Elle étoit devenue toute chrétienne par le zèle des princes, & a eu beaucoup de

martyrs.

2. AMACUSA, ville capitale de l'ifle de même nom. Les jéfuites y ont eu un collége, & un féminaire de nobles. Long. 147, IS; latit. 31.25.

e

AMAD-ABAT, AMED-ABAT & ARMADABAT, ville de l'Indouftan, capitale de la province de Guzurate, eft à 16 lieues de Cambaye, & felon Thevenot, Voyage des Indes, p. 10 & fuiv. à quarante lieues françoifes de Surate, au 89 d. de long. & 22, 50 de latit. Il y a apparence qu'elle eft l'AMADAVASTIS d'Arrien, quoique les écrivains modernes difent qu'elle a fon nom d'un roi nommé Ahmet ou Amed, qui l'a fait rebâtir, & qu'elle s'ap: pelloit GUZERAT auffi-bien que la province, avant qu'il régnât. C'étoit autrefois la réfidence des rois de Guzurate. Châ-gehan l'appelloit GUERDABAT, l'habitation de la pouffiere, parce qu'il y en a toujours beaucoup. Depuis qu'Ekbar en a fait la conquête, il n'y réfide plus que le gouverneur de la province, qu'on appelle Muhabbat Can. Elle eft fituée dans une belle campagne, & arrofée d'une petite riviere appellée Sabremetty, qui eft peu profonde, & qui s'étend prodigieufement dans la campagne au tems des pluries. Avant que d'y entrer on fe trouve dans une agréable avenue plantée d'arbres, qui finit par une mosquée. Il y a enfuite plufieurs grands jardins, dont les murailles font de briques, & qui tous ont une maniere de pavillon à l'entrée. On voit après cela un fort grand réfervoir, au milieu duquel eft un beau jardin de vingt-fix pas en carré, où l'on entre par un pont de quatre cens pas de long, & au bout du jar din il y a un logement affez commode. Il y a enfuite plufieurs maisons çà & là, qui font un grand village; on voit auffi plufieurs fépulchres affez bien bâtis. On pourroit appeller tout cela un avant-fauxbourg, parce que delà on entre par une fauffe porte, dans une rue bordée de maifons, qui conduit droit à la ville, & qui eft de ce côté-là le vrai fauxbourg d'Amadabad. Cette ville eft fermée de murailles de pierre & de brique, qui, d'espace en espace, font flanquées de groffes tours rondes avec des creneaux par-tout. Elle a douze portes, & environ une lieue & demie dans fa plus grande lonfi l'on comprend les fauxbourgs. C'eft une des places de Guzurate, dont on a le plus de foin d'entretenir les murailles & la garnison, parce qu'elle eft dans la fituation la plus propre pour arrêter les courfes de quelques rajas voifins. On craint particulierement les coureurs de celui de Badur, qui eft puiffant, à caufe des villes & des châteaux qu'il a dans les montagnes, & où l'on ne fauroit aller que par des détroits qu'il leur eft très-aifé de défendre. Le roi Ekbar mit tout en ufage durant fept années pour perdre ce raja; il ne put en venir à bout, & fut obligé de faire la paix avec lui; mais fes gens font toujours des courfes, & il eft quitte pour les défavouer. Sa réfidence ordinaire et dans la province de Candich... Les Hollandois font logés dans la plus belle & la plus

y

gueur,

longue rue de la ville. Toutes les rues d'Amadabad font larges; mais celle-ci l'eft au moins de trente pas, & à fon extrêmité du côté du couchant, il y a trois grandes arcades qui tiennent toute fa largeur. En partant de chez eux, on entre par ces hautes arcades dans le Mei dan Kah, qui fignifie la place du roi. La porte du châ→ teau eft du côté du couchant, à l'oppofite des trois arcades, & celle du carvanferai eft au midi. Il y a de ce même côté fix ou fept canons montés, & de l'autre il y a encore de grandes portes qui font à la tête d'affez belles rues. On voit dans ce Meidan plufieurs petits bâtimens carrés, élevés environ de trois toifes, qui font des tribunaux pour le cotoual, qui eft le juge criminel. Au milieu de cette place on voit un arbre très - élevé, au haut duquel est une boule. C'est là que s'exercent ceux qui apprennent à tirer de l'arc. Ayant vu le Meidan, on entre dans le château par une porte fort exhauffée, qui eft entre deux groffes tours rondes & hautes d'environ huit toifes. Tous les appartemens font très-peu de chose, quoique ce château foit entouré de bonnes murailles de pierre de taille, & qu'il foit auffi grand qu'une petite ville. Le carvanferai, qui eft dans le Meidan, embellit beaucoup cette place. Sa face eft ornée de plufieurs loges & balcons de pierre foutenus de colonnes, & tous ces balcons font percés à jour fort délicatement. On y entre par un grand veftibule octogone vouté en dôme, où l'on trouve quatre portes & plufieurs balcons; ces portes donnent entrée au principal bâtiment, qui eft carré & qui a deux étages de pierre de taille verniffés en façon de marbre, avec des chambres tout au tour, où les étrangers peuvent loger. Il y a auprès duMeïdan un palais, qui appartient au roi, & qui a fur la porte un grand balcon pour les muficiens qui y viennent jouer de leurs muzettes, de leurs trompettes & de leurs hautbois, au matin, à midi, au foir & à minuit. On voit dans les appartemens plufieurs ornemens de feuillages, & l'or y brille de toutes parts. Le comptoir des Anglois est au milieu de la ville. C'est un affez beau bâtiment. Leurs magasins font ordinairement pleins de toiles de Lahor & de Dehly, dont ils font un grand commerce. Il y a quantité de mosquées, grandes & petites, dans Amadabad; mais celle que l'on appelle Juma Mesgid, la mosquée du vendredi, parce que les dévots de toute la ville y viennent ce jour-là, eft la principale & la plus belle. Son entrée eft dans la même rue où eft bâtie la maison des Hollandois, & on y monte par plufieurs grands degrés. On trouve d'abord un cloître carré, qui a environ cent quarante pas en longueur & cent vingt en largeur, dont le toît eft foutenu de trente-quatre pilaftres Son contour eft orné de douze dômes, & la place du milieu eft pavée de grands carreaux de brique. Il y a au milieu de la façade du temple trois grandes arcades, & aux côtés deux grandes portes carrées qui y donnent entrée, & chaque porte eft ornée de pilaftres fans ordre d'architecture. Il y a, au côté extérieur de chaque porte, un clocher très-élevé, qui a quatre balcons fort ornés, où les Muezzins appellent le peuple à la priere. Son dôme principal eft affez beau; & comme il eft accompagné de plufieurs petits, & de deux minarets, le tout enfemble paroît fort agréable. Tout ce logement est foutenu de quatre colonnes pofées deux à deux, & le pavé eft de marbre. Il y a, comme aux autres mosquées, la chaire d'Imam, & dans le coin, à main droite un grand jubé fur quarante-deux piliers de huit pieds de haut chacun, qui ne peut avoir été bâti que pour y cacher les femmes qui vont à la mosquée; car ce jubé eft fermé jusqu'au plancher, d'une maniere de chaflis de plâtre percé à jour : l'auteur cité y vit plus de deux cens faquirs, qui avoient les bras en croix derriere leur tête, fans faire aucun mouvement.

On voit dans cette ville plufieurs temples d'idoles pour les Gentils, qui y font en quantité. Lorsqu'on veut convertir un temple en mosquée, on fait égorger une vache, parce que les Gentils ne peuvent plus y prier. Le plus beau qu'on ait ainfi converti eft celui de Santidas. On voit autour un cloître garni de belles cellules qui font ornées de figures de marbre en relief, repréfentant des femmes nues, & affifes à l'orientale. La voute de la mosquée eft affez belle; elle a fes murailles remplies de figures d'hommes & d'animaux; mais Au rangzeb, qui, de tout tems, a fait profeffion d'une dévo

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tion affectée, a fait rompre le nez à toutes ces figures, qui ajoutoient beaucoup de magnificence à cette mosquée. Le Châalem eft encore à voir dans Amadabad, c'eft la fépulture d'un homme fort riche, que les Indiens -difent avoir été magicien,& que les Mahometans croyent un grand faint, enforte que tous les jours plufieurs gens la vifitent par dévotion. Le bâtiment eft carré : il y a un beau dôme au milieu, environné de fept petits qui font diftribués fur les côtés, & l'on entre dans ce lieu par fept portes, qui occupent toute la façade. Dans ce bâtiment il y en a un autre en forme de chapelle qui eft auffi carré. Quand on eft entré dans le premier, dont le pavé eft de marbre, on peut tourner à l'entour de la chapelle, qui a deux portes de marbre, ornées de nacres de perles & de petites piéces de cryftal: les fenêtres font fermées par des jaloufies de cuivre, percées à diverfes figures. Le tombeau du faux faint, qui eft au milieu de la chapelle, eft une maniere de lit couvert de brocard, dont les colonnes font de même matiere que les portes de la chapelle, & ont le même ornement de nacres de perles. Il y a tout en haut fix ou fept dais d'étoffes de foie, les uns deffus les autres, qui font de différentes couleurs. Le lieu est très-fréquenté; il est toujours rempli de fleurs blanches, que les dévots Mahométans apportent, lorsqu'ils viennent faire leurs dévotions, & on y voit quantité d'œufs d'autruche, & de lampes fuspendues. De l'autre côté de la cour il y a un femblable bâtiment, où quelques autres de leurs faints font enterrés ; & à quelques pas delà on voit une mosquée, qui a un grand portique, foutenu de colonnes, avec plufieurs chambres & autres logemens pour les pauvres; tour cela eft accompagné d'un grand jardin, qui est au derriere de la mosquée.

Il y a quantité de jardins dans Amadabad; ils font remplis de tant d'arbres, que quand on regarde cette ville d'un lieu élevé, elle paroît comme une forêt d'arbres verds, dont la plupart des maifons font cachées: il s'en trouve de toutes les espèces, qui croiffent aux Indes, dans le jardin du roi, qui eft hors la ville, & fur le bord de la riviére. On y va par des allées d'arbres plantées à ligne, qui reffemblent affez à celles du cours de la Reine à Paris. Il eft fort grand, & s'éleve en amphithéatre: dans le plut haut il y a une terraffe, d'où l'on découvre des villages éloignés de plufieurs lieues. Comme ce jardin eft très-étendu, fes longues allées font un effet merveilleux à la vue. Elles font accompagnées dans le milieu, d'un parterre rempli de fleurs, qui n'a pas plus d'une toife & demie de large, mais qui va d'un bout à l'autre du jardin. Au milieu des quatre allées, qui font en croix, il y a un grand pavillon, dont le toit eft de tuiles vertes. L'on va prendre le frais fur les bords d'un baffin plein d'eau qui eft deffous; & ce lieu eft le rendez-vous de tous les jeunes gens de la ville. On trouve en y allant, un bâtiment où un roi de Guzurate eft enterré. C'eft un édifice carré qui a la réputation parmi les Indiens, de fervir aux magiciens & aux forciers pour s'entretenir avec le diable. Il eft couvert d'un grand dôme, accompagné de chaque côté de cinq plus petits, & il y a, à chaque face du bâtiment, des colonnes qui foutiennent ces dômes; & à quelques rues delà, on voit un fépulchre où une vache eft enterrée fous un dôme foutenu de fix colonnes. Il y a hors d'Amadabad un beau puits. Sa forme eft un carré long: il eft couvert de fept arcs de pierre de taille qui l'ornent beaucoup : il y a fix espaces entre les arcs par où le jour entre dans le puits, & on les appelle les bouches du puits: il y a quatre toifes en largeur, & vingt-quatre ou environ en longueur: à chaque bout il y a un escalier de deux pieds de large pour y descendre; on y trouve fix étages ou palliers, qui font foutenus de pilaftres de huit pieds de haut chaque étage a une galerie ou place de quatre toifes, & ces galeries & pilaftres font de pierre de taille : feize pilaftres foutiennent chaque galerie, & les bouches du puits font environ de même longueur & largeur que les galeries: la figure de la troifiéme bouche eft différente de celle des autres, parce qu'elle eft octogone, & qu'il y a auprès un petit escalier à vis par où l'on descend auffi dans le puits: l'eau y vient de fource: elle étoit jusqu'à la moitié du quatrième étage lorsque Thevenot y descendit, & plufieurs petits garçons y nageoient d'un bout à l'autre, paffant entre les piliers. Les Indiens difent

que ce puits a été fait aux dépens de la nourrice du roi de Guzurate, & qu'il a couté trente millions; ce qui paroît exorbitant.

On voit dans cette ville deux hôpitaux, l'un pour les oifeaux malades, l'autre pour les bêtes à quatre pieds : les payens les y panfent avec foin.

On prend des panthères dans les forêts qui font aux environs de cette ville. On eft obligé de les vendre au gouverneur, qui les fait dreffer pour la chaffe & les envoie enfuite au roi. Les Hollandois firenr voir à Thevenot un animal dont on faifoit grand cas en ce pays. Il a la tête de fouine, les oreilles, les yeux & les dents de liévre; fon museau eft rond & de couleur de chair, & da queue eft femblable à celle d'un écureuil, mais elle eft longue d'un pied & demi : il a aux pieds de devant quatre doigts, & un ongle à la place du cinquième doigt: fes pieds de derriere ont cinq doigts parfaits, qui font fort longs, auffi-bien que les ongles: il a la plante des pieds plate comme les finges, & de couleur de chair: fon poil eft long & rude, & d'un roux noirâtre : celui du ventre & des pieds de devant eft gris comme le poil du liévre il mange de toutes chofes, excepté de la viande, & il caffe aifément des amandes, quelque dures qu'elles foient: il n'eft ni farouche ni malfaifant: il joue avec le chat : il badine de même maniere que les écureuils : il fe frotte, comme ils font, le mufeau avec fa pate & fa queue, & il a le cri de même, mais il est beaucoup plus fort. Les Hollandois l'avoient acheté d'un Abyffin, qui l'avoit eu à Moca; perfonne ne le connoiffoit. Thevenot croit que c'eft un écureuil d'efpéce particuliere, quoiqu'il foit trois fois plus grand que ceux que nous avons en France,

Les marchandises, dont on trafique le plus à Amadabad, font des fatins, velours & taffetas, & des tapis à fond d'or, de foie & de laine: on y vend auffi des toiles de coton, mais elles viennent de Lahor & de Dehly. On y enléve beaucoup d'indigo, de gingembre confit & non confit, de fucre, de cumin, de laque, de mirabolans, de tamarins, d'opium, de falpêtre & de miel. Le principal trafic des Hollandois à Amadabad eft de Schites, qui font des toiles peintes, mais elles font beaucoup moins fines que celles de Mafulipatan & de faint Thomé.

1. AMADAN, felon Corn. Dict. Pays dépendant du roi de Perfe, avec titre de royaume. Texeira l'appelle AMEDON, de même que fa ville capitale. Il eft fitué entre le royaume de Casbin & le Curdistan. Son étendue eft de cinquante lieues, & il a quinze cités. Ses habitans font tous marchands, & gens de commerce, felon la relation de D. Juan.

2. AMADAN, ville de la Perfe, dans le Curdistan, à 83 deg. de long. & 38 de latit. Elle eft bâtie fur les ruines de l'ancienne Ecbatane, & fait la feconde ville de Perfe pour la grandeur. V. ECBATANE 1. Il y a plus de Juifs qu'en aucune autre ville de Perfe, & il y en vient de plufieurs autres endroits en pélerinage, pour y révérer les tombeaux de Mardochée & d'Efther, qu'ils affurent y être encore à préfent. On voit ces tombeaux dans le lieu qui leur fert de fynagogue, & qui étoit autrefois un édifice fort grand; mais il n'y refte plus rien d'entier que la petite chapelle où font les tombeaux faits de briques, & revêtus de bois peint en noir. La viande, & toutes fortes de fruits y font à grand marché, & le vin fur-tout y eft excellent. * P. Lucas, Voyage au Levant, t. 2, c. 10.

AMADIE, ville d'Afie, qui n'eft qu'à deux journées de Géziré, ville de la Mélopotamie, & à 22 lieues nord-ouest de Mozul, fur une haute montagne. Longit. 58, 25, latit. 36, 25. Elle eft d'une grandeur médiocre, & il y a au milieu une belle place où se tiennent toutes fortes de marchands: c'eft où tous les payfans de la plus grande partie de l'Affyrie apportent leur tac & leurs noix de Galle. Cette ville eft fous la domination d'un bey, qui peut faire huit ou dix mille chevaux, & beaucoup plus d'infanterie qu'aucun autre bey; les terres qui lui appartiennent étant les plus peuplées de tout le pays des Curdes. Amadie eft bâtie fur une haute montagne, dont on ne fauroit gagner le fommer en moins d'une heure. Au milieu du chemin, ou un peu plus, il fort de la roche trois ou quatre groffes fources; & comme il n'y a point d'eau dans la ville, il faut que les habitans vien

nent jusques-là foir & matin, avec leurs bêtes, pour en emplir de grandes outres. * Corn. Dict. Tavernier, t. 1, 1. 3, c. 3.

:

AMADOCIENS, en latin Amadoci, peuples anciens de la Sarmatie Européenne, l. 3, c. 5. Cet auteur parle de la ville AMADOCA, à laquelle il donne so d. 30' de latitude, dans le voisinage du Boryftene d'ailleurs il met les Amadociens fous leurs propres montagnes. Ses interprétes l'expliquent de la Podolie. Cet auteur dit qu'ils étoient entre les Bafternes & les Roxolans, & Baudrand l'entend, comme s'ils étoient un des peuples compris fous le nom de Bafternes. La fituation que Cellarius donne dans fes certes à Amadoca, & par conféquent au peuple qui en prenoit le nom, s'accorde avec ceux qui les mettent aux environs de Kiovie. Sanfon, jaloux défenseur de la gloire de fon pere, reproche à

Baudrand d'avoir fait honneur de cette découverte à Cluvier, qui, dit-il, n'y a jamais fongé, plutôt que de rendre juftice à Sanfon fon pere. Il lui reproche auffi d'avoir mis la ville d'Amadoca fur le compte d'Hérodote, qui n'en dit rien, mais bien Prolomée.

AMAEA, ancienne ville de la Lufitanie, felon Ptolomée, 1. 2, c. 5. Quelques exemplaires portent AмMAA. Baudrand eft blâmé par Sanfon d'avoir dit que Pline la nomme AMMIA. Pline ne nomme ainfi aucune

ville, mais il fait mention d'un peuple qu'il nomme AMMIENSES, l. 4, C. 22, quoiqu'il femble que ce peuple n'eft autre que les habitans de cette ville & du pays d'alentour. C'est pour cela qu'Hermolaus vouloit qu'on lût Ammia au lieu d'Amma; & c'eft peut-être ce qui a trompé Baudrand. Au refte, les Ammienfes de Pline font expliqués par PORTALEGRE, entre Elvas & le Tage, par le P. Hardouin, lequel rapporte une inscription trouvée en cet endroit, dans laquelle on lit MUNICIP. AMMAI. Cette inscription fait voir que Pline a eu raifon d'écrire par deux MM.

AMAG, AMACH, AMACK, AMAGRE, AMACKER, en latin Amaga, Amagria, felon Hormanides. Dania, &c. Descript. p. 60s, & fequent. Ifle du Dannemarck, dans la Mer Baltique, à l'oppofite du côté oriental de la ville de Copenhague, à laquelle elle communique par un pont par fon côté oriental. Sa fituation avantageufe forme un port, & facilite la navigation & le trafic des habitans de Copenhague; elle a fix mille pas dans fa longueur, & quatre mille dans fa largeur. Pontanus, dans La description chronographique du Dannemarck,la vante pour fa fertilité, & dit que la chaffe y eft très-avantageufe, fur-tout celle des liévres. Il y a deux paroiffes; Pune pour les anciens habitans, qui font les Danois; l'autre pour les Hollandois qu'on y a établis. Ces deux paroiffes fourniffent journellement des vivres, & furtout des beurres & des laitages à la nombreufe bourgeoifie de Copenhague. Pontanus croit même que fon nom vient delà, & qu'AMAGA fignifioit chez les anciens Germains une maifon ou lieu de provifion : comme il paroît dans quantité d'anciens noms, comme Drufomagum, Borbetomagum, Rigomagum, &c. ce qui répond au mot Magafin, qui pourroit bien avoir la même origine. Voici à quelle occafion les Hollandois s'y rendirent. Chriftierne II ayant époufé Ifabelle, fœur de Charles V, écrivit à l'archiducheffe Marguerite, tante de cette Princeffe, & la pria de lui envoyer quelques bons Flamands qui entendiffent le jardinage, afin que la table de la reine fût mieux fervie. On lui envoya des Hollandois, à qui on abandonna la moitié de l'ifle, & qui ont confervé la preuve de leur origine, dans le nom HOLLANDESBY. Au mois d'Octobre 1658, Charles Guftave, roi de Suéde, fit une descente au village de Dragero avec mille hommes d'infanterie & cinq cens maîtres. Il fut repouffé le 19 par les Danois, que commandoit en perfonne le roi Fréderic III. Les Danois avoient mis eux-mêmes le feu au village de Sunby ou Sungneby, parce qu'il étoit trop près du port.

AMAGABARI. Voyez CATELANI AMAGETOBRIGA, lieu des Gaules, dont parle Céfar, Bell, Gall. l. 1, c. 31. Quelques éditions portent AMAGETOBRIA; d'autres AMAGETROBIA. Marlien, qui lifoit MAGETROBIA, l'explique par TOAUT. Vigenere l'entend de MONTBELIARD. D'autres ont cru que c'étoit Mézieres; & on dit que c'étoit là qu'Ariovifte, roi des Germains, défit les Gaulois. Sanfon, dans fes remar

ques, avoit dit que c'eft MAGSTAT. Le P. Labbe ne rejetta point cette conjecture: voici fes paroles rapportées

par

ajoute an ibi Latias aquavit Gallia Cannas? Sanlon avoue que cela ne conviendroit point. Si Magstat, ditil, répond avec Amagetobrica, elle ne peut pas être là place.

Aquavit Latias ubi quondam Gallia Cannas.

Cette rencontre ayant été près de Bingen fur la Navez qui tombe dans le Rhin, comme le montre judicieusedu docte Scaliger qui la croyoit à Strasbourg. Or ce ment Cluvier fur ce paffage d'Aufone, contre l'opinion Magftat est bien éloigné de la Nave; & d'ailleurs fi Amagetobrica est la place,

Equavit Latias ubi quondam Gallia Cannas; elle fe doit trouver fur la Nave, ou aux environs, vant le paffage entier d'Aufone. In Mofell.

fuis

Tranfieram celerem nebulofo flumine Navam; Addita miratus veteri nova mania Vico: Aquavit Latias ubi quondam Gallia Cannas. i dit avoir paffé la riviere de Nave, & confidéré les nouvelles murailles d'un bourg ancien, où autrefois la Gaule avoit reçû le même échec que l'Italie avoit fait à

Cannes.

fur la Nave. Mais il faut voir fi Amagetobriga peut réCe bourg ancien, pourfuit Sanfon, doit être BINGEN pondre à Bingen. Il eft bien difficile de donner une explication certaine à Amagetobriga; Céfar n'ayant donné noître l'affiette, & les autres auteurs n'en ayant point aucune marque qui puiife fervir pour en faire reconparlé du tout. Je n'avois expliqué Amagetobriga ou Madu nom nouveau avec l'ancien, ce qui eft une foible getobriga par Magftad que par la reffemblance qu'il y a conjecture. C'est toujours Sanfon qui parle; mais fi la place,

Equavit Latias ubi quondam Gallia Cannas, fe doit entendre de la défaite des Gaulois par Arioviftus, comme les Romains furent défaits à Cannes par Annibal (bien que l'explication de ce paffage en ce fens - là feroit contre l'opinion de Scaliger, de Cluvier & de tous les autres, qui veulent entendre que les Romains ont été défaits ici, comme autrefois à Caunes, ce qui ne se trouve point dans l'hiftoire) il faudroit expliquer Amagerobriga plutôt à Bingen qu'ailleurs, & peut-être lire Nagerobriga, qui feroit en Allemand NAHEBRUCK, & en françois NAVE PONT, qui eft l'explication que je fuivrois plutôt à préfent que celle de Magftat. Il faut avoir de la grandeur d'ame pour refufer foi-même une conjecture dont on eft l'auteur, & qui a obtenu l'approbation des gens du métier.

Baudrand, un peu enclin à diffimuler les découvertes de Sanfon, dit fimplement qu'Amagetobriga eft, felon quelques-uns, Magitat, bourgade de Lorraine vers Marfal; que, felon d'autres, c'eft Bringhen, ville d'Allemagne, dans les états de l'électeur de Mayence. On vient de voir que les uns & les autres fe réduifent à Sanfon, qui a propofé ces deux fentimens l'un après l'autre. Il a été vengé par fon fils, qui a reproché à Baudrand d'avoir fauffement cité Antonin, comme ayant parlé d'Amagetobriga, dans fon itinéraire, quoiqu'il n'en ait parlé aucunement. En effet, cet ancien ne marque aucun nom approchant de celui-là. Mais Ortelius dit fur la foi d'autrui, qu'Ariovifte, roi des Allemands, défit les Gaulois dans un endroit nommé aujourdhui Mezieres, & il cite Meyer, qui prétend que ce lieu Mezieres eft nommé par Antonin Maderiacum: chofe dont Ortelius refufe d'être garant, & c'eft peut-être ce qui a jetté Baudrand dans l'erreur.

AMAGOR, felon Marmol. t. 2, 1. 3, c. 16, ville d'Afrique, dans la province de Héa, au royaume de Maroc. Elle a huit cens feux ou environ, & a été bâtie par les anciens Afriquains, de la tribu de Muçamoda, fur une haute montagne fort roide, qui eft ceinte de deux roches escarpées, & de deux grandes rivieres. Il y a un

château fort de nature, & plufieurs villages à l'entour peuplés de la même tribu, à caufe que la montagne eft d'une grande étendue. Les habitans ont quantité de che vaux, & recueillent beaucoup d'orge; mais ce font gens barbares & fans efprit. Les chérifs les ayant attirés des premiers à leur parti par leurs remontrances, y établirent leur demeure pendant quelque tems, ce qui fut caufe qu'ils furent faccagés par les Chrétiens en 1516. Nuno Fernandez, qui commandoit à Safi, ayant fu que le chérif Muley Hamet étoit depuis quelque tems dans Amagor avec des troupes, commanda à Lopez Barriga, fon lieutenant, d'aller attaquer cette place, & d'effayer de prendre ce Maure qui troubloit tout le pays. Barriga partit, n'ayant en teut que deux cens chevaux portugais, & cinquante tireurs à pied, avec mille chevaux arabes, fous le commandement de Gidi-Bugima, leur évêque, & quelqu'autre cavalerie & infanterie, & fortant des habitations de Uled Chiedma, après avoir paffé à Tazamor, & delà au village de Fecefiz, à une lieue de Teftane, d'où les habitans avoient pris la fuite, il s'alla camper devant Amagor, deux heures avant la nuit. Il en fortit quelques cavaliers, qui escarmoucherent contre les Arabes de Gidi-Bugima, & fe battirent fi bien que Barriga fut contraint d'y accourir. Il fit retirer les Maures qui, par la crainte que leur donnoient les Chrétiens, fe feroient fauvés dans les montagnes, fi le chérif ne leur eût défendu, fur peine de la vie, de quitter la ville; cependant comme il fortit lui-même la nuit avec fes troupes, la plûpart le fuivirent; ce qui ayant été rapporté à Barriga, il vint promptement, & trouvant quelques chevaux, & deux cens hommes de pied que le chérif avoit laiffés pour favorifer fa retraite, il les défit. Le refte des habitans voyant les Chrétiens victorieux, fe jetta du haut des murailles pour fe fauver, tandis qu'ils grimperent avec leurs lances fur le rempart, où ayant défait quelques deux cens hommes qui fe mirent en défense, ils pillerent la ville, & firent un grand butin pendant trois jours, au bout desquels les Maures alliés retournerent dans leur habitation, avec plufieurs troupeaux & force denrées pour leur part, & les Chrétiens à Safi & à Azamor.

AMAGUAIO, ifle de l'Amérique feptentrionale entre les Lucayes: elle eft fituée près d'Yaguana, & a été découverte par Ponce de Léon. * Corn. Dict.

AMAGUANA, felon Baudrand, éd. 1705, ifle de l'Amérique feptentrionale, & l'une des ifles Lucayes, dans la Mer du Nord, au feptentrion de l'ifle de S. Domingue, on l'appelle quelquefois Maiaguana & Manegua, felon Jean de Laët; elle est encore à fes anciens habitans qui la poffèdent, elle eft nommée MAYAGUANA fur les carres de de l'Ifle. Long. 305, 30, latit. 22, 25.

AMAIA. Voyez AмÆA & AMMIENSES. AMALFI, AMALPHI OU MELPHI, en latin AMALPHIA & AMALPHIS, ville du royaume de Naples, dans la principauté citérieure, fur la côte du golfe de Salerne, cette ville eft célébre depuis longtems, felon Car. à S. Paulo, Géo. Sacr. p. 52, & dans le livre cinquième des lettres de S. Grégoire, la 23° eft adreffée à Anthemius de Pimenio, évêque d'Amalfi. Ce fiége (fuivant Baudr. éd. 1682, p. 420, eft préfentement métropolitain, & a pour fuffragans les évêques de Lettere, Capri, & Minori: ceux de Scala & de Ravello ont été unis & affranchis de fa jurisdiction. Les habitans d'Amalfi ont fait. autrefois un grand commerce, fur-tout de leurs draps; & il y a à Palerme l'églife de S. André, qu'ils bâtirent, & que l'évêque dédia pour eux. On fait honneur à l'un de fes citoyens, nommé Flavio Gioia, & plus communément Flavio d'Amalfi, de l'invention de la Bouffole, au commencement du quatorziéme fiécle: il n'eft pour tant pas certain qu'il en foit l'inventeur. Léandre, p. fe trompe quand il dit que la premiere mention l'on trouve de cette ville, eft du tems de l'empereur Lothaire, l'an de grace 1125; car les lettres de S. Grégoire font plus anciennes que le pontificat d'Innocent II, qui appella cet empereur à fon fecours contre Roger, comte de Sicile : en cette occafion les troupes auxiliaires faccagerent Amalfi, Rivello, & autres lieux; cette ville eft tout proche des villes de Scala, Ravello & Minori, (remarquez que Léandre dit toujours Rivello & Baudrand Ravello) à onze milles de Salerne vers le cou chant, & à vingt-quatre de Naples, vers le midi: la

195.

que

ville d'Amalfi croit pofféder le corps de l'apôtre faint André, qui eft déposé dans une magnifique église où l'on monte par plufieurs degrés, & où l'on trouve toujours un prêtre qui diftribue aux pélerins une petite phiole pleine d'huile, nommée manne par les habitans, & qui, dit-on, découle des os de ce S. apôtre. Amalfi a titre de duché, felon Baudrand.

Cette ville fut faccagée en 1135, par les Pifans, lesquels étoient venus au fecours de Naples, affiégée par les Normands, & y trouverent des Pandectes qui furent appellées Pifanes, enfuite Florentines. Quelques jurisconfultes mal inftruits ont confondu Amalfi avec Melphi dans la Pouille, fans s'appercevoir que les écrivains du 13 & du 14° fiécle difoient Amalphia in Apulia, pour fignifier qu'elle étoit in regno Apulia, nom que l'on donnoit ordinairement au royaume de Naples. Les habitans d'Amalfi faifoient autrefois un grand commerce dans le Levant, & bâtirent une chapelle près du S. fépulchre, fous le titre de S. Jean l'Aumônier, ce qui a été comme le berceau de l'ordre de S. Jean de Jérufa. lem. Cette ville n'étant pas connue dans l'ancienne géographie, il y a tout lieu de croire qu'elle a été bâtie entre des rochers affreux par ceux qui, dans le 8e fiécle, abandonnerent le plat pays aux Sarrafins. Elle tire fon bled de Salerne par mer, d'où il arrive que quand les bateaux ne peuvent pas tenir la mer, elle est en danger de manquer de pain, les chemins par terre étant impratiquables aux bêtes de charge. La ville eft fort belle; on n'y travaille qu'à faire du papier & des ferges. On n'y voit point de voitures que quelques chaifes à porteurs qui appuyent leurs brancards fur leurs épaules. Autrefois elle étoit plus riche, ce qui paroît par quelques édifices anciens, & fur-tout par l'églife metropolitaine qui eft très-belle. D. Mattheo egitio, lettre à M. Langlet du Frefnoy. Long. 32, 8, latit. 40, 35.

GOLPHE d'ANALPHÍ. On appelle ainfi la partie occidentale du golfe de Salerne, où Amalfi eft fituée : c'est un lieu délicieux par fa beauté, par fa grande fertilité & par l'abondance & délicateffe de fes fruits : on en peut voir une description toute riante dans la description d'Italie, par Léandre, p. 195.

AMALI, peuple entre les Gétes: les Oftrogoths lui obéiffoient, au rapport de Jornandès, de Reb. Get. c. 29. Caffiodore, in variis, en fait mention.

AMALLOBRICA, ville ancienne d'Espagne, felon Antonin, Itiner, entre Salamanque & Alcala de Henarés.

1. AMALTHEÆ CORNU, lieu dans un bois, qui étoit auprès de la ville Hipponium, felon Athenée, 1. 7, c. 19, & l. 12, c. 20. Barri croit que ce lieu étoit dans le pays des Brutiens.

2. AMALTHEÆ CORNU, lieu de la Libye, felon Diodore, l. 3.

3.

que

AMALTHEÆ CORNU. Il femble Cicéron ad At. l. 2, Epift. 1, ad At. l. 2, Epift. 1, donne ce nom à fa maison de campagne.

AMAM, ville de la Palestine, dans la partie méridionale de la tribu de Juda, Jofué, c. 15, v. 26.

1. AMAN. Voyez AMA & APAMÉE.

2. AMAN, ville vers la Méfopotamie, felon Cédrene & Curopalate, cités par Ortelius : je doute qu'elle foit différente de celle de Syrie.

3. AMAN. Voyez AMANUS.

4. AMAN, port d'Afrique au royaume de Maroc, fur la côte de l'Océan Atlantique, entre le cap de Ger & celui de Cantin. On conjecture que c'est le Miffocaras de Ptolomée.

5. AMAN. D. Calmet, Dict. de la Bible, écrit ainfi le nom de la ville d'AMAM: la lettre finale eft M, selon l'hébreu & la vulgate.

6. AMAN, royaume d'Afie, dans l'ifle de Sumatra, vers le milieu de l'ifle; on trouve dans le premier voyage des Hollandois aux Indes Orientales, t. 2, p. 275, que fes habitans étoient alors payens & anthropophages. 7. AMAN, ou

1. AMANA, montagne de la Palestine, au-delà du Jourdain, dans la tribu de Manaffé : elle eft à trois lieues du lac Moron & à trois lieues de circuit par le pied, où l'on voit un beau vignoble; mais le haut eft toujours couvert de neige, ce qui lui a fait donner, par les Arabes, le nom de Gebel Chaique, c'est-à-dire Mont Vieil

lard,

lard, à caufe de la blancheur de fon fommet. Quelquesuns croyent que c'eft là le mont Amana dont parle l'époufe du cantique. D. Calmet, de qui eft cet article qu'il a emprunté du P. Eugéne Roger, dans fa terre fainte, /. I, c. 20, ne remarque pas que ni Jofeph, ni faint Jerôme ayent connu cette montagne : du moins, dit ce favant religieux, ils n'en parlent pas fous le nom d'Amana.

2. AMANA, montagne dont il eft parlé dans le cantique des cantiques, c. 4, v. 8. Il y en a qui croyent (a) que c'eft le mont Amanus dans la Cilicie. S. Jerôme (b) & les rabins (4) font aller la terre d'Israël jusqu'à cette montagne, du côté du nord; & du tems de Salomon la domination des Hébreux s'étendoit jusques-là. Voyez AMANUS. * (a) D. Calmet, dict. de la bible. (b) Epift. ad Dardanum & ad Ezech. c. 7 & 20. (c) In Gemar. Jerofolym Schevush.

3. AMANA. C'est le nom que Baudrand donne aux Amanes, ou ifles Turques. V. ce mot.

4. AMANA, quartier de l'Amérique feptentrionale, dans la Floride, dans le pays d'Apalache, vers les fources de la riviere d'Apalache, au pied des montagnes. Les Anglois, qui ont la Caroline à l'orient de cette contrée, n'ont point encore pouffé leurs colonies jusques-là. De Pifle, Atlas.

5. AMANA, ancienne ville d'Afie, dans la Médie, fur la Mer Caspienne, felon Ptolomée, l. 6, c. 2. 6. AMANA. Voyez ABANA.

7. AMANA, nom latin de l'Omen, riviere d'Alle

magne.

8. AMANA BURGUM, abbaye & ville d'Allemagne. Voyez OMENBOurg.

1. AMANCE, en latin Almentia, Almantia & Amantia, bourg de France, dans la Lorraine, fur le ruiffeau de même nom, & à deux lieues de Nancy, vers le levant & vers la Seille. Elle eft nommée ESMANIIA, dans un acte de Ferri II, en 1265.

2. AMANCE, petite ville de France, dans la FrancheComté, au bailliage d'Amont ou de Gray. Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 6, p. 404.

3. AMANCE, petite riviere de France, en Champagne. Coulon, Rivieres de France, 1 part. pag. 65, dit qu'elle prend fon nom & fon eau du même lieu, c'eftà-dire du village d'Amance, au midi duquel elle a fa fource, &, coulant vers le feptentrion, elle fe perd dans l'Aube, au-deffus & à l'orient du village de Blincour. De l'Ifle, Atlas.

AMANDA, contrée des Indes. Elle renfermoit divers peuples, au pied des montagnes, où l'Inde a fes diverfes fources: ces peuples font nommés par Pline, l. 6, c. 20,Samarabria, Sambruceni, Bifambriti, Ofii, Antixeni & Taxilla; ces derniers avoient une ville célébre de même nom. Le nom général de ce pays étoit Amanda. Corneille y met une ville capitale, nommée Amandra, fur l'autorité de Pline, qui n'en dit rien. Il cite le ch. 10, où il n'eft fait aucune mention ni de la ville ni du d'Amandra ni d'Amanda. AMANDOLA (1), petite place en Italie, dans l'état de l'Eglife.

pays

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AMANDOPOLIS. V. S. AMANT, att mot SAINT. AMANDRA, ville d'Ethiopie, dans les états du roi Cephée, felon Suidas, in voce Medousa, qui dit que Perfée en fut le fondateur, & que de village qu'étoit ce lieu, il en fit une ville. Il ajoute que cette ville fut enfuite nommée Itonium, parce qu'il y avoit élevé une colonne fur laquelle étoit la Gorgone.

AMANDRUS, ancien nom d'un champ que Suidas dit avoir été enfuite nommé PARIUM,à caufe de Pâris, que l'on appelloit auffi Alexandre. Voyez PARIUM.

AMANES, ou ifles Turques, dans la Mer du Nord, au feptentrion de l'ifle de S. Domingue, dont elles ne font féparées que par un canal affez étroit, à l'orient des Caiques. Elles font renommées par leurs falines. Hift. de S. Domingue, t. 1. Latit. 21.

AMANGUCHI, ville du Japon. L'hiftoire de l'églife du Japon, t. 1, p. 87, dit qu'elle eft capitale du royaume de Nangato, & une des plus riches villes du Japon. Le même livre porte que l'abondance y avoit multiplié les vices, & qu'elle étoit pleine de débauches monftrueufes & corrompues dans l'excès, lorsque S. François Xavier s'y rendit; qu'elle eft à plus de cent lieues de Firando.

Elle n'eft point marquée dans la carte de Reland. Elle eft nommée AMAGANSAQUI dans le voyage d'Olivier de Noort (Voyag, de la Comp. t. 2, p. 86.) On y lit qu'elle eft belle & fituée à cinq lieues de la mer, vis-à-vis de Sacai. De l'ffle écrit l'amanguchi. La verfion latine des lertres de S. François Xavier nomme cette ville Amangucium. Longit. 148, 20, latit. 33. 56. 33.56. AMANICE PILE & AMANIDES. Voyez AMANUS.

AMANOBII, ancien peuple de la Sarmatie Européenne, felon Ptolomée, 7. 3, c. 5, qui le place au voifinage des Roxolani.

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AMANOIDES, promontoire de la Cilicie, entre let fleuve Piram & le Cydne, felon Pomponius Mela, 1. c. 13, de la maniere que lifoit Hermolaus Barbarus, l'un des commentateurs; comme fi ce cap avoit eu de la resfemblance avec le mont Amanus, & qu'on eût voulu exprimer cette reffemblance par ce nom. Sa conjecture a été approuvée par Olivarius. Avant cela on lifoit AMI-. NODES, Vollius veut qu'on life AMMODES. Il prétend que ce ne peut pas être une montagne reffemblante au mont Amanus, puisque c'eft le mont Amanus lui-même. V. AMANUS & AMMODES.

AMANTEA, en latin Amantia, felon Baudrand, éd. 1705, petite ville du royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, fur la côte de la Mer de Naples, près d'Aiello, du golfe de fainte Eufémie & de l'embouchure de la petite riviere d'Oliva, à douze milles de Martorano, vers le couchant d'été, & à autant de Cofenza au couchant d'hiver. Elle appartient au prince de Bifignano, qui y a un château. Corneille, après Davity, y met un évêché fuffragant de Reggio: ce que je ne trouve pas dans les notices épiscopales. Cette ville eft ancienne. Ortelius trouve que Cédrene & Curopalate en font mention. Voyez CLAMPETIA. Long. 33, 55, latit.

39, 10.

AMANTENI, ancien peuple de la baffe Pannonie felon Ptolomée, l. 2, c. 16. Pline, l. 3, c. 23 & 24, le nomme AMANTES: Etienne le géographe femble dire qu'on l'appelloit aufli ABANTES; mais on peut affurer que c'eft une faute de fes copiftes. Sextus Rufus nous apprend où il étoit lorsqu'il dit que les AMANTINI étoient entre la Save & la Drave. Pline lui - meme fait mention, l., c. 40, d'Amantinorum Civitas, ce qu'il ne faut pas entendre d'une ville, mais d'un canton, & d'Amantini qu'il donne à la Macédoine. Jules-Céfar, de Bel. Civ. nomme Oricum, Bullis & Amantia, comme des places qui étoient dans l'Illyrie. Pline nomme les colonies de Bullis & de Dium comme voifines des Orestes & des Amantins. Il ne faut pas confondre les Amantes & Amantini de Pline avec d'autres Amantes: au contraire il faut les bien diftinguer. Les AMANTES qu'il met dans la Pannonie font les Amanteni de Ptolomée. Mais les Amaniini ou Amantes, joints aux Buliones du même Pline, font les habitans d'AMANTIA, ville frontiere de l'Epire & de l'Illyrie. Voyez AMANTIA. Ce font ces derniers que Scylax, p. 16, nomme Amantici, & à qui il attribue la ville d'Oricum.

AMANTERA, abbaye d'hommes, ordre de Cîteaux, de la congrégation de Caftille en Espagne, dans la Galice, au diocèfe de Compoftelle.

1. AMANTES. Voyez AMANTENI.

2. AMANTES, ancien peuple d'Afrique, felon Solin, c. 31, Ed. Delriana, 18, Edit. Salmaf. Corneille y met un H, fans aucune raifon. Ce peuple eft le même que les HAMMANIENTES de Pline. Voyez ce mot.

1. AMANTIA, ville maritime de cette partie de l'Illyrie, que Ptolomée, l. 3, c. 13, nomme l'Oreftide, & qu'on a appellée depuis la nouvelle Epire. Du tems de Pline & de Ptolomée, ce lieu étoit compté comme faifant partie de la Macédoine prife dans un fens étendu. Ses habitans nommés par Pline, 1. 3, c. 23, & l. 4, C. 10, Amantes & Amantini, étoient un peuple libre,quoifoumis aux Romains; cela veut dire que les Romains leur laiffoient la liberté de fe gouverner felon leurs loix, & par des magiftrats pris d'entr'eux. Cette ville, que Ferrarius nomme PORTO RAGUSEO, a été épiscopale, & fon évêque Eulalius fouscrivit au concile de Sardique.

que

2. AMANTIA, ville de la baffe Pannonie. Il eft vrai que Ptolomée ne fournit point de ville ainfi nommée,

Tome I

Cc

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