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appell WESTERWOLD-AA. Cette riviere arrofe Belin-wolder-yl, &, après qu'elle a reçu la riviere de Rinfel auprè du lieu nommé Ulften, elles fe perdent ensemble das le Dollaert. * Atlas de Sanfon.

AA, rivieres d'Allemagne, dans le Cercle de Weftphalie. Il y en a cinq de ce nom, favoir :

1. VELICER-AA, qui a fa fource auprès de Velen, dans l'évêché de Munster, coule à Bockolt, & va fe rendre dans l'iffel, entre Anholt & Ulft, dans le comté de Zutphen.

2. AA, riviere plus feptentrionale que la précédente, a fa fource un peu au-deffus d'Aahus, ville qu'elle baigne auffi-bien que Goer dans la contrée de Twente, & enfin elle fe mêle avec le Wecht au-deffous d'Ommen. Pour la diftinguer des autres on l'appelle KALTE AA.

3. Le Wecht reçoit encore une autre riviere nommée AA, dont la fource eft dans le comté de Steenfort. Leur confluent eft à une heure & demie de chemin au Nord de Borch-Steenfort.

4. Une quatriéme AA prend fa fource au village de Twickell à l'Oueft de Munfter qu'elle arrofe, puis, fe tournant vers le Nord, elle va fe jetter dans l'Ems vis-àvis de Greven. * Atlas de Blaeu.

5. La cinquième, dont les deux fources font dans le comté de la Lippe, paffe à Dethmold, & fe jette au-deffous dans la Bege qui fe rend dans le Wefer.

AA, riviere de Livonie, plus communément nommée TEYDER-AA. Voyez TEYDER.

AA, ou AAS, fource d'eau vive, dans le Bearn. On l'appelle aufli la Fontaine des Arquebufades,parce que cette eau eft bonne pour guérir les bleffures faites avec des armes à feu. * Corn. Dict. Davity, Bearn.

AAB, felon Zeiler, bourg d'Allemagne dans la Franconie. Voyez AIB.

1. AACH, en latin Aquisgranum, ville d'Allemagne, qu'on appelle en françois Aix la Chapelle. Voyez Aix.

2. AACH, petite ville d'Allemagne dans le comté de Nellenbourg dans la Souabe. Elle eft fituée fur une colline, proche de la riviere d'Aach, & appartient à la Maifon d'Autriche. Elle eft à diftance égale de la pointe la plus feptentrionale du lac de Conftance & du Danube, à fix mille pas de l'un & de l'autre, felon F. de Wit & Guil. Blaeu. D'autres, comme Jaillot, l'approchent beaucoup plus du Danube que du lac, long. 26 d. 25' latit. 47 d. 55. 3. AACH, riviere dans le comté de Nellenbourg, dans la Souabe, où elle a fa fource auprès de la ville dont il eft parlé dans l'article précédent. Elle fait un détour vers l'Ouest avant que d'entrer dans le lac de Zell.

AADA. Voyez ADDA.

AADE, ou AA, petite riviere du Brabant Hollandois. Elle a deux fources dans le comté de Horn, &, après avoir joint fes eaux dans un feul lit, elle fe divife en deux branches qui fe rejoignent au-deffus d'Helmont qu'elle baigne. Elle fe charge enfuite de plufieurs autres rivieres avec lesquelles elle va fe joindre au Dommel à Bois-leDuc, pour fe rendre enfemble dans la Meufe à Crevecoeur. Depuis Bois-le-Duc jufques-là on les appelle la Diefe. *Atlas de Blaeu & de Wit.

AAGGI-DOGII, montagne de l'Amafie en Turquie, fur les frontieres de Perfe. Elle eft fur la route des Caravanes qui vont de Conftantinople à Ifpahan. Son nom, qui fignifie montagne amere, lui vient de ce qu'elle eft fort rude & fort haute. Comme les paffages font fort étroits, la Caravane ne peut avancer qu'en défilant, & alors on compte tous les chameaux & tous les chevaux, pour chacun desquels le Caravan-Bachi fait payer un droit qui monte ordinairement à une affez forte fomme. Une partie de cet argent eft employée au payement de fept ou huit Arméniens qui font la garde autour de la Caravane dans toute la route depuis fon arrivée au gîte jufqu'à fon départ. D'autres fraix en emportent une autre partie, & le refte demeure au profit du capitaine de la Caravane. *Tavernier, Voyag. t. 1. c. 2.

AAGGI-SOU, riviere de Perfe. Elle vient des montagnes voifines de la Mer Caspienne, & va fe rendre dans le lac Roumi, à treize ou quatorze lieues de Tauris. On lui a donné fon nom, qui fignifie eau amere, à caufe que fes eaux font très-mauvaifés & qu'il ne s'y trouve aucun poiffon. Cette riviere paffe à demi-lieue de Tauris, & elle a un pont de pierre en ce même endroit. Tout proche de-là on voit un fépulchre couvert d'un petit dôme

où les Perfans difent qu'eft le corps de la fœur d'Iman Rifa. Il eft parmi eux en grande vénération. * Corn. Dictionn. Géog. Tavernier, Voyag t. I. c. 4.

AAG-HOLM, ou l'Ifle d'AAG, petite ifle de la côte de Norwege. Elle eft fituée à 58 d. 6'. de latitude, au Midi de l'embouchure par laquelle le Lande-Vand fe décharge dans la mer, & à l'oppofite d'une autre petite ifle nommée Aanfire. * Atlas de Blaeu.

1. AAHUS, en latin Aahufius ager, contrée du pays de Munster, dans le Cercle de Weftphalie. Elle eft bornée par celle de Twente au Nord, par celles de Horstmar & de Dulmen au Levant, par la Lippe au Midi; & elle a au Couchant le diftrict de Bockolt, le Comté de Zutphen & la contrée de Borckelo.

2.AAHUS, Aahufuum, petite ville d'Allemagne dans la contrée d'Aahus dont elle eft la capitale. Elle prend fon nom de la riviere d'Aa qui a fa fource tout auprès. Elle a un bon château,& eft fituée au Nord-Oueft de Coesfeld, à trois milles d'Allemagne de cette ville. Le fameux évêque de Munfter, Bernard de Galen, y mourut le 19 de Septembre 1678. latit. 52, 10.

AAIN-CHARIN, village de la Judée (*) à une lieue du défert de S. Jean, du côté de l'Orient, & à deux de Jerufalem. Son nom lui vient de la Fontaine de Nephtoa, qui en eft proche. Ce lieu ne fert qu'à retirer les chameaux & les autres beftiaux des Arabes qui demeurent aux environs : les Recolets de Jerufalem & de Bethleem y vont quelquefois célébrer la Meffe. A 180 pas de-là, vers l'Occident, fur une pente couverte d'oliviers, on voit les débris d'une églife & d'un monaftere qui, felon la tradition populaire, étoient bâtis au même lieu où étoit la maifon de Zacharie & d'Elifabeth. On y montre encore une grotte où l'on prétend que la Sainte Vierge prononça le MAGNIFICAT, ce qui attire une prodigieufe quantité de pélerins dans ce lieu. (b) A 375 pas de ces ruines on trouve le couvent de S. Jean, dont l'églife eft affez belle. * (2) Corn. Dict. (b) Maundrell. Voyag. p. 155.

Affez près de-là on découvre les ruines d'une autre ville de la tribu de Juda, autour de laquelle font de très beaux vergers & un grand champ, où il ne croit autre chofe que des rofes rouges, cultivées par les Maures, qui portent vendre les fruits & les fleurs à la ville de Jerufalem.

AAIN-EL-GINUN, (2) ville ancienne d'Afrique, dans la province de Chaus, au royaume de Fez. Elle étoit fituée dans une plaine entre plufieurs montagnes, fur le paffage par lequel on va de Soffroi en Numidie. Son nom fignifie la fontaine des faoles, & lui vient de ce que les Africains, étant encore idolâtres, avoient près de cette ville un temple où les perfonnes des deux fexes célébroient en certains tems des facrifices nocturnes, après lefquels on éreignoit les lumieres, & les femmes s'abandonnoient, dit-on, aux hommes que le hazard leur donnoit. Celles qui avoient paffé la nuit dans le temple, n'approchoient point de leurs maris de toute l'année. Les enfans qui naiffoient d'elles pendant ce tems-là étoient élevés par les Prêtres dans le temple, que les Mahométans ont détruit. Il étoit fitué auprès d'une fontaine qui, après avoir formé un petit lac, fe partage en un grand nombre de ruiffeaux, ce qui rend le terrein d'alentour fort marécageux. (b) Cette ville eft auffi nommée Hamlisman, & Ortelius, dans l'Atlas de Blaeu, la nomme Manlisnana, & la place à 14 d. 10'. de longitude, & à 32 d. so' de latitude feptentrionale. * (2) Corn. Dict. (b) Atlas de Blaeu.

AAIN-MARIAM, ou la Fontaine de Marie; elle est fous une voûte du mont Moria, à deux cens pas du réfervoir de Siloé, jusqu'où elle coule par un conduit fouterrain. Une tradition populaire annonce que lorfque la Sainte Vierge demeuroit à Jerufalem elle alloit y prendre de l'eau. Les Mahométans vont s'y laver par dévotion. On y descend par trente marches. *Corn. Dict. P. Roger, Descr. de la Terre Sainte, liv. 1.

AAIN-TOGIAR, ou la Fontaine des Marchands, C'eft le nom que les Arabes donnent à un lieu de la Tribu de Zabulon, fitué à une petite lieue du mont Thabor, du côté de l'Orient. On y voit une belle fontaine, & il s'y tient tous les mardis une foire où l'on amene beaucoup de bétail. C'étoit autrefois une grande ville, qui a été réduite en cendres, & dont le nom s'eft perdu: on n'y voit plus que trente ou quarante cabanes où fe retirent quelques marchands, à caufe du grand trafic de plufieurs

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fortes de denrées, de chameaux, de chevaux, de bufles,
de chèvres & de moutons. Comme les Arabes voilins in-
feftoient ce lieu, l'Emir Facardin y fit bâtir une forte-
relfe, & y entretenoit une garnifon pour la fureté des
chemins. Les Chrétiens & les Juifs qui y paffent payent
un tribut, qui revient à vingt fols monnoie de France, &
autant pour chaque cheval ou bète de charge: les Turcs
n'en font pas exemts : c'eft le grand chemin des Carava-
nes qui vont & viennent d'Egypte & de Jerufalem à Da-
mas. Un Emir y a fait bâtir un camp de cent pas en carré,
environné de hautes murailles de pierres de taille, où les
marchands fe retirent avec leur bagage, & font à couvert
des infultes des Arabes.* Corn. Dict. Daviti, Terre Sainte..
AALAND, ifle de la Mer Baltique. Voyez ALAND.
AALBOURG, ville du Jutland. Voyez ALBOURG.
AALS, ville de Norwege. Voyez ALs.
AAN-SIRE, petite ifle de Norwege, au Nord-Ouest
de l'embouchure du Lande-Wan, vers les 58 d. & 7'. de
latitude feptentrionale.

1. AAR, Ara, riviere d'Allemagne : elle a quatre fources (a) dans le comté de Blanckenheim, entre les duchés de Treves, de Cologne & de Juliers; de-là elle va en ferpentant vers le Levant d'Eté, & arrofe Aremberg, Al denaar, Saffenberg, Arwiller & Zinfich: au-deffous de cette derniere elle fe perd dans le Rhin, un peu au-deffus de la ville de Lintz, qui eft prefque vis-à-vis de fon embouchure. Aldenaar (b) & Neuwenar, qui font deux comtés, en reçoivent leur nom auffi-bien que le château d'Arbourg & le bourg d'Arwiller. Les Ripuariens étoient autrefois aux deux côtés de cette riviere, que quelques-uns appellent Ahr; c'est ainsi que l'écrit de Wit dans fon Atlas. Les Latins la nomment Ara. Ptolomée, 1. 1, c. 9. l'appelle Obringa ; & Marcien d'Heraclée (<) lá nomme Abrica: tous deux conviennent que c'eft cette riviere qui fépare la Germanie fupérieure d'avec l'inférieure. *(a) Atlas de Blaeu. (b) Zeiler Topogr. Mog. Trev. &c. pag. 49. (c) Geogr. Vet. Oxon. tom. I, pag. 50.

2. AAR, riviere de Suiffe, en latin Arola & Arula. Elle a fa fource au Midi, & au pied de la montagne Schreck horn; de-là, coulant vers le Levant d'Eté, elle baigne le pied de la montagne de Grimfel qu'elle laiffe au Midi, & eft groffie de deux autres fources à Spital, auprès du mont de la Fourche; de-là, fe recourbant vers le couchant d'Eté, elle reçoit la riviere de Gentelback, & va fe jetter entre Krumeney & Künholtz dans le lac de Brientz qu'elle traverfe, & au-deffous duquel elle fe charge des eaux de la riviere de Glitfchen; enfuite elle entre dans le lac de Thoun; & au-deffous de la ville de même nom qu'elle baigne, elle eft enflée des eaux du Kandel qui la rendent navigable; elle le devient encore plus par plufieurs autres rivieres qui s'y rendent, entre autres la Girben. Elle forme à Berne deux peninfules, dans l'une desquelles cette capitale cft bâtie, de-là elle coule à Aarberg, à Buà Soleure, à Wangen, à Aarvangen, à Aarbourg, à Olten, à Aarou, & à Bruck, au-deffous duquel elle fe groflit des rivieres de Russ & de Limat, & enfin paffe à Klingenaw, & va perdre fon nom dans le Rhin, vis-àvis de Valdshut, l'une des Villes foreftieres. Les autres rivieres qu'elle reçoit font, outre celles qui fe vuident dans les lacs de Neuchatel & de Biene, l'Emmen, la Wigger, la Dinneren, la Winna & l'Aa. Elle a des ponts couverts & bâtis de pierre ou de bois dans la plupart des villes où elle paffe. Il n'eft fait aucune mention de cette riviere dans les ouvrages anciens qui nous reftent.

3. AAR, ARR ou ARROÉ, Aroa, ifle de Dannemarck dans la mer Baltique, entre les ifles de Fune ou Funen, Alfen & Lageland. Elle a deux milles & demi communs d'Allemagne dans fa plus grande longueur, & un dans fa plus grande largeur. Iln'y a point de villes, mais quelques villages. Le fçavant Wagenfeil, dans la description qu'il en donne, dit qu'elle eft longue & fort étroite. *Atlas de Blaeu, de l'Ifle, Robert, carte de Dannemarck.

AARAU, ville de Suiffe. Voyez ARAW. AARASSO, ancienne ville de l'Afie mineure dans la Pifidie,felon Strabon, qui s'appuye de l'autorité d'Artemidore, l. 12, p. 570. En latin Aaraffus. Les Habitans de 1. cette ville pourroient bien être les mêmes que Pline appelle Arafenfes. Ce n'eft plus à préfent qu'un village. Les cartes de l'Atlas de Blaeu la nomment Aratia, & la mettent fur le golphe de Satalie, à huit milles d'Allemagne, & au Sud-Ouest de la ville de Satalie. Corneille

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diftingue, fans fujet, cette ville d'AARSUS, dont il fait article à part, en citant Strabon qui n'en parle point. AARBERG, ville de Suiffe dans le Canton de Berne. Voyez ARBERG.

AARBOURG. Voyez ARBOURG.

AARDALFFIOERD, Aardalius, c'eft ainfi que quelques Géographes nomment le golphe de Bukenfiord en Norwege. Voyez BUKENFIORD.

AARHUS, ville & diocèfe du Jutland. Voyez ARHUS. AARONIS INSULA, ISLE D'AARON, la petite ifle fur laquelle Saint Malo eft fitué s'appelloit autrefois ainsi, AARSEO. Voyez ARRÉE.

AARVANGEN, bailliage de Suiffe dans le canton de Berne. Il contient fept paroiffes, & divers villages : fon nom lui vient du principal lieu nommé Arvang qui eft fur l'Aar, au-deffous de celui de Vangen fortifié d'un château où demeure le bailli que les Bernois y envoyent. Ils acheterent ce bailliage des comtes de Grunemberg l'an 1432.

AAS, fortereffe de Norwege, dans l'Agdefinde, petite contrée du bailliage d'Aggerhus. Elle eft fituée fur le rivage méridional du Lindal à cinq quarts de mille d'Allemagne de Spins, autre fortereffe plus voifine de la mer. En latin Aafa.

AASAR, ville de la Palestine dans la tribu de Juda. * D. Calmet Dict. de la Bible. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un village, fitué entre Afcalon & Alcette.

AATTER, contrée de l'Arabie heureufe. (a) Elle eft dans la partie feptentrionale de ce pays, & dans le royaume d'Yemen, fur la mer rouge. Sa longueur eft de fept journées & fa largeur de quatre. Golius (b) lui donne pour capitale la ville d'Alkin. Ce pays eft vers le 18 d. de latitude feptentrion. * (a) Corn. Dict. (b) In notis in Alfergan.

1. ABA, ville de la Phocide. Sanfon, dans fes Disquifitions, p. 3. reprend aigrement Baudrand d'avoir écrit Aba au fingulier pour Aba au pluriel. Ortelius, Thef. Geog. a dit aufli Aba & Aba. Le même cenfeur reprend encore Baudrand d'avoir cité l'autorité de Pline qui ne parle point d'ABA dans la Phocide, non plus que d'ABA ville de l'Arabie heureuse, pour laquelle il eft cité fauffement par le même auteur. Voyez ABEE. 1. 2. ABA, royaume d'Afie. Voyez Ava. 2.

3. ABA, haute montagne de la grande Armenie. Denis le Periegete, verf. 978, la nomine fimplement Mont Armenien peut-être en ignoroit-il le nom particulier que fon fcholiafte écrit ACHOS. Quelques anciens, comme Pline & Ptolomée, l'ont appellée Paryadres, & c'est ainfi qu'il faut l'écrire au jugement du P. Hardouin. Strabon, qui dit en un endroit Strabon, qui dit en un endroit que le Paryadres eft une montagne de la grande Arménie & que l'Euphrate a sa fource dans une des divifions feptentrionales du mont Taurus, s'explique plus clairement dans un autre, où il dit que l'Euphrate & l'Araxe fortent tous deux du mont ABOS. Ses interpretes latins l'appellent Abus. Pline affure que l'Euphrate vient d'une province appellée la Caranitide dans la grande Arménie, que Domitius Corbulo, qui avoit été fur les lieux, appelloit le mont Aba, & que Nutianus,qui avoit aufli vû ce pays-là, nommoit Capotes. Selon Thevet, cité par le P. Ferrari,* les habitans l'appellent Caicol. D'autres l'ont appellé Leprus, d'autres Chielder, d'autres Garamas. Strabon le place entre 75 & 77 d. de longitude & entre les 43 d. 21' & 42 d. de latitude feptentrionale. In voce ABA & in voce PARYE

DRUS.

ABACÆNUM, ABACENA OU ABACENA, ancien nom d'une ville de Sicile. C'est aujourd'hui un bourg appellé Tripio. Voyez ce mot.

ABACAGNA; c'est ainsi que l'anonyme de Ravenne écrit le nom de la ville que Ptolomée appelle ABACANA. Voyez ABACENum.

ABACARES, peuples de l'Amérique méridionale. M. de l'Ifle les nomme ABACATIS. Le pays où ils ont leurs habitations, & qui n'eft pas bien connu des Européens, s'étend des deux côtés de la riviere de Madere, qui va fe perdre dans la riviere des Amazones. Leur pays eft à d. de longitude, & à 10 d. de latitude feptentrionale. * Carte du Perou, &c.

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1. ABACENE, Abacana, ville d'Afie dans la 'Médie. Ptolomée la met au 93 d. 30'. de longitude & au 36 d. de latitude feptentrionale.

Il

2. ABACENE, Abacana, ville de l'Afie mineure dans a Carie, felon Pline.

y a

ABACH, Abacum, bourg d'Allemagne dans la baffe Baviere fur le Danube, dans le département de Straubing, à deux petites lieues au-deffus de Ratisbonne. C'est là que naquit l'Empereur Henri II, furnommé le Saint. Ce bourg fut brûlé en 1297 par les habitans de Ratisbonne. des fources d'eaux minérales, où l'on va fe baigner pour plufieurs maladies. On prétend qu'elles font bonnes pour la mélancolie, la paralyfie, les naufées, les battemens de cœur, le mal des yeux & des dents, le fcorbut, la gravelle, &c. mais il faut les faire chauffer. Elles ont la même odeur que des œufs. Quelques Géographes ont pris ce bourg pour l'ancien Abudiacum Danubianum; mais Cellarius & d'autres favans aiment mieux placer cette ancienne ville à Fueffen, lieu fitué à l'autre côté du Danube. Zeyler Topog. Bavar. pag. 71.

*

ABACHI, Voyez ABAWI.

ABACOA, ifle de l'Amérique feptentrionale: elle a au Nord l'ifle de Lucayoneque, à l'Orient celle d'Aleblafters, ou Ciguateo, au Midi le grand banc de Bahama, & à l'Occident la pointe feptentrionale de l'ifle d'Androfs. Elle est à 300 d. de longitude & à 25 de latitude feptentrionale. Elle peut avoir dix-huit lieues communes dans fa plus grande longueur, & environ fept dans fa plus grande largeur : elle appartient aux Anglois, & eft comprise dans les Lucayes. * Atlas de M. de l'Ifle.

ABACOVRE, montagne de l'Arabie_heureuse; on l'appelle autrement Atzira. Il la faut paffer pour arriver par terre à la fameufe ville d'Aden qu'on découvre de fon fommet dans une plaine. Ce paffage eft fort difficile, & l'on y trouve d'abord deux fortereffes qui en défendent les avenues.* Corn. Dict. Voyages de Vincent le Blanc. 1. part. c. 7.

ABADAN, ville d'Afie, dans l'Iraque Babylonienne. Elle eft fituée fur le Golphe Perfique, à l'embouchure du Tigre, à une journée & demie de Baffora dont elle dépend. Elle eft vers le 67 d. de long. * D'Herbelot Bibl. Orient.

1. ABÆ, au pluriel, c'est le nom latin d'une ancienne ville de la Phocide. Voyez ABÉA. I.

2. ABÆ, ancienne ville du Péloponefe. Voyez ABÉA. 2. ABAGES, peuple de la Scythie. Voyez ABCAS. ABAHANAR, contrée de la Tartarie proche la grande muraille de la Chine. Elle eft habitée par les Mogols, & a deux barrieres. Ses meilleures habitations font fur le lac de Taolnor. * Hift. Génér. des Huns par M. de Guignes I. 4. p. 238.

ABAIBES ou ABIBES, Abaibes, hautes montagnes de l'Amérique mérid. dans la province de Carthagène, proche le golfe de Darien, ou de Vraba, felon Laete.

ABAKAN, ville fituée fur les bords de la riviere de Jeniféa, vers les 53 d. 30'. de latit. C'est l'établiffement le plus avancé au Sud que les Ruffes ayent fur cette

riviere.

1. ABALE, Abala, ancienne ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte. Pline en fait mention l. 6. c. 29.

2. ABALE, Abalus, ifle de la mer Germanique, felon Pline, 1. 37. c. 2. à une journée au-delà du bras de mer nommé par les anciens Mentonomon, le long duquel habitoient les Guttons. A ces indices Cellarius conjecture que les ifles Electrides ainfi nommées,peuvent être à l'embouchure de la Viftule. Pline ajoute que les vagues de la mer jettoient l'ambre fur les rivages de l'ifle Abalus. Cette ifle étoit fans doute une des Gleflaries difperfées dans la mer Baltique. Voyez GLESSARIA. Not. orb. ant. lib. II. cap. v.

*

3. ABALE, Abala, ancien port de l'Italie, entre la Sicile & le Promontoire Cacynum, aujourd'hui Stilo. * Appien.

ABALLABA, ancienne ville d'Angleterre, que l'on croit être la même que l'on appelle APPLEBY. Voyez l'article du nom moderne.

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au

fait mention de cette riviere au 4°. 1. des Rois c. §. v. 12. Les Septante la nomment Amana; elle defcend du mont Hermon felon Bochart. Phaleg. p. 79. Il y en a qui croyent que c'eft la riviere qui coule à Damas. (a) Son nom Abana peut fignifier (b) pierreux, & lui a été peutêtre donné, parce que les eaux en étant très-claires, on voyoit les pierres au fond. S. Jerôme (c) appelle Abana, la riviere de Damas; & Eufebe, qui l'écrit Abena, dit auffi que c'eft la riviere de Damas. Maty, qui ajoute qu'elle va fe décharger dans la mer de Syrie au midi de l'embouchure du Farfar, n'ayant point nommé fes garants, nous laiffe dans l'incertitude. L'Atlas de Blaeu fait entrer le Farfar dans une riviere qu'il apelle_Chryfogoras deffus de Damas, & Adonis au deffous de cette Ville, où il place la jonction de ces rivieres. Nous ne favons pas bien certainement encore quel eft le cours de ces deux rivieres Abana & Farfar; & M. de l'Ifle, qui n'a pû refufer de mettre une riviere à Damas dans la petite Carte des Voyages de Paul Lucas, s'eft difpenfé d'en déterminer le cours & l'embouchure. Cependant D. Calmet (d) croit que c'eft le même fleuve que le BARRADI ou le CHRISOROAS, qui prend fa fource au pied & à l'Orient du Liban, & qui coule autour & au dedans de Damas, & va perdre fes eaux dans le défert à quatre ou cinq lieues au midi de cette ville. Henri Maundrel (c) dit qu'étant fur les lieux en 1697 il ne put trouver aucune trace, ni même les noms d'Abana & de Farfar. Il ajoute qu'il faut affurément que ce n'ayent été que des branches de la riviere Barradi, qu'il y a même apparence qu'une de ces rivieres étoit la branche qui paffe aujourd'hui au travers de l'Ager Damafcenus, & va fe rendre directement dans la ville; car, directement dans la ville; car, dit-il, comme elle va en ferpentant, il y a lieu de croire que le canal en eft naturel. Voyez BARRADI & CHRYSOROAS. * (a) Sanfon Index Geogr. (b) Bonfrer. Not. in Onom. (c) Onomalt. Urb. & Loc. S. Scr. (a) Dict. de la Bible. (•) Voyage d'Alep à Jeruf. p. 207.

ABANBO, ou ABANHI, riviere de la grande Ethiopie, que quelques-uns ont nommée en latin Abanhus & Abana. Strabon, l. 17 p. 786, qui la diftingue du Nil où elle va fe perdre, la nomme Aftapus. Ptolomée, qui lui donne le même nom, la fait fortir du marais de Coloé fous la ligne équinoctiale, & entrer dans l'Aftaboras à 11 d. 3. de lat. feptent. Mela, 1. 1 c. 9 regarde ces deux rivieres comme deux branches ou divifions du Nil, & appelle la riviere dont il s'agit dans cet article Aftapes. Pline, qui la nomme Aftapus, dit que c'eft le Nil, qui ne prend le nom de Nil qu'après qu'il a joint les eaux de fes diverfes fources. Des obfervations plus récentes nous apprennent que le Nil ne reçoit aucune riviere qui ait fa fource fi près de la ligne équinoctiale, comme on le peut voir dans la carte de l'Afrique par M. de l'Ifle. Cette riviere fe perd immédiatement dans le Nil du côté de l'Orient l'Orient, & forme conjointement avec l'Aftaboras la prefqu'ifle de Merc.

1. ABANÇAI, Abancaius, riviere de l'Amérique dans le Pérou; elle a fa fource vers le 306 d. de longit. & le 14 d. 30', de latit. méridionale, dans l'Audience de Lima dans les montagnes qui féparent le pays des Chumbibilcas de la mer du Sud au Nord du village de Parinacocha. Elle donne fon nom au bourg d'Abançai, au nord duquel elle paffe pour fe jetter dans le Maragnon, à fept lieues & demie géométriques au-deffus de la jonction de ce dernier avec l'Apurima vers le 11 d. de latit. feptentrionale. * M. de l'Ifle, Carte du Pérou.

2. ABANÇAI, ou ABANCAYO, bourgade de l'Amérique, dans le Pérou, fur la riviere d'Abançai. Elle eft fituée auprès d'une haute montagne que l'on croit être pleine de veines d'argent. Ce lieu eft fur la route de Cusco à Guamanga. Ibid.

*

ABANHI, c'est la même riviere qu'ABANBO.
ABANNAS. Voyez ABAUNAS.

ABANNE, anciens peuples de la Mauritanie, felon Marcellin.

ABALLON, contrée de l'Ile de Terre-neuve en Amérique. On écrit plus communément AVALLON. ABANO, village d'Italie, dans le Padouan, à cinq ABAN-LA-VILLE, bourg de France, dans la Franche-milles de Padoue, dans le territoire qu'on appelloit anComté, fur une élevation dans le Bailliage de Quingei, entre la ville de ce nom & Lieu-Dieu; & entre les rivieres du Doux & de la Louve. * Atlas de Sanfon.

ABANA, riviere d'Afie, dans la Syrie de Damas : l'a nonyme de Ravenne, 1. 2. c. 15. l'appelle BANA. Il eft

ciennement Aponus, nom grec que les Latins avoient adopté. Il y a des fontaines d'eau chaude qui ont été fort célébrées par les anciens. Suétone, in Tiber. c. 14, dit que Tibere, ayant été averti par l'oracle de Gerion auprès de Padoue, de confulter l'avenir en jettant des dez

d'or dans la fontaine d'Aponus, il arriva que les dez étant jettés marquerent le plus grand nombre. Suétone dit qu'on voyoit encore de fon tems ces dez fous l'eau. Lucain, 1.7, v. 139, parle de cette fontaine, & lui donne l'épithete de fumante. Martial, l. 1, Epig. 62, nomme le territoire d'Aponus la patrie de Tite-Live.

Cenfetur Apona Livio fuo tellus.

facene. Victor d'Utique en a fait mention. La notice des évêques d'Afrique parle de Prefectien, évêque d'Abaradira, au rapport du P. Charles de S. Paul (a) & de Bochart: (b) mais Holftenius, dans fes notes fur le premier de ces deux Auteurs, lit epifcopus Abadirenfis, au lieu d'Abaradiranus.* (a) Geogr. Sacr. p. 104. (b) Pag. 482, l. 19. ABARAIM. Voyez ABARIM.

ABARANER, ÁBARANUM, bourg d'Afie,dans la gran

Il parle, 1. 6, Epig. 42, de la fontaine de ce lieu, & femble de Armenie. Voyez l'article d'ABRENER. infinuer que les filles ne s'y lavoient point.

Fontes Aponi rudes puellis.

Claudien (2) a compofé tout un Poëme à la louange de ces eaux, ausquelles il atribue de belles cures. Cafliodore en vante la falubrité dans l'épitre 39 du 2 liv. De Seine 1. 1, c. 5, dans fon nouveau voyage d'Italie, dit qu'on y voit deux fontaines dont les qualités font bien différentes; que l'une pétrifie tout ce que l'on met dedans; que l'autre eft minérale; & fes eaux font exque cellentes pour diverfes maladies, à caufe qu'auprès de cette fontaine il y a une mine de foufre & de fel. Ces bains, aujourd'hui nommés Bagni d'Abano, ont été nommés par les Latins Fontes Aponi, Patavine aque (b) & Patavini fontes. ()* (a) De Apono. (b) Pline, lib. 2, cap. 13. (c) Lib. 31, cap. 6. ⚫

ABANTA, ville de Grece; elle étoit fituée proche le mont Parnaffe. Il y avoit un temple dédié à Apollon, fuivant le témoignage de Favorin.

ABANTES, en latin Abantes. Homere, Iliad. B. 542 & 556, appelle ainsi les habitans de l'Eubée. Herodote 1.1, p. 146, remarque que les Abantes n'étoient pas une petite partie de l'Eubée. Strabon, 1. 10, p. 445, dit, fur le témoignage d'Ariftote, que les Thraces, étant partis d'Abée ville de la Phocide, s'emparerent de cette ifle, & donnerent leur nom aux habitans; felon d'autres le nom d'Abantes eft venu d'Abante, héros, fils de Neptune & d'Aréthufe, felon Ariftocrate cité par Etienne le Géographe. M. Bochart, p. 401, l. 72, aime mieux croire que les Phéniciens ont donné à cette ifle ce nom dérivé de l'Hébreu ON Abas, qui veut dire engraillé, parce qu'on mettoit dans cette ille des bœufs pour les engraiffer, ce qui convient affez à fon nom d'Eubée. Au rapport de Plutarque les Abantes fe coupoient les cheveux de devant, de peur que les ennemis ne les priffent par là durant le combat. Le même Auteur cite des vers d'Archiloque qui marquent que ce peuple étoit fort belliqueux, n'ufoit ni de frondes ni de fléches dans les batailles, mais qu'il marchoit d'abord à l'ennemi l'épée à la main. Voyez EUBÉE & NEGREPONT. * Vie de Thefée, chap. 3.

ABANTIAS, ou ABANTIDE, en latin Abantis, ou Abantias; c'eft la même ifle qui eft nommée Eubée dans les anciennes cartes : & Negrepont dans les modernes.

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ABANTIDE, Abantias, contrée de l'ancienne Epire. Elle reçut ce nom des Abantes, qui, après la prife de Troyes, furent jettés par la tempête dans la Thefprotide, au pied des monts Cerauniens. Les Locriens y furent jettés dans le même tems; &, s'y étant établis auffi bien qué les Abantes, ils confentirent en leur faveur que tout le pays d'autour d'une ville qu'ils y bâtirent, fut appellé Abantide.* Corn. Dict. (b) Paufan, I. 5. Eliac. ABANTIS, contrée de l'Epire dans la Chaonie, felon

Baudrand.

ABANWIWAR. Voyez ABAWYWar.

ABAQUE, ifle de l'Amérique. Les Espagnols prononcent fouvent Avaque: de là eft venu que les Boucaniers François fe font accoutumés à dire, & à écrire Avache,

puis par ignorance on a écrit l'ifle à Vaches, & les Hollandois la nomment l'ifle aux Vaches. Elle n'eft éloignée que de cinq lieues de la grande ifle espagnole, & eft par les 18 d. quelques minutes de latit. Nord, & environ lieues à l'Occident de l'ifle de Beata.

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1. ABARA, ville épifcopale d'Afrique, dans la province proconfulaire, affez près de Carthage. On trouve que Felix Abaritain fut exilé avec d'autres Evêques, la fixiéme année de Huneric. Pline, l. 16, c. 36, parle des rofeaux qui venoient de ce pays-la & qui fervoient à pêcher à la ligne. Bochart, p. 482, 1. 8.

2. ABARA, ville d'Arménie, comme on peut le conjecturer par quelques paffages deCedrenus & deCuropalatus. Ce dernier la nomme Avara.* Ortelius, Thef. Geor. ABARADIRA, ville épifcopale d'Afrique dans la Bi

ABARATHA, ville de l'ifle Taprobane felon Ptolomée, fur la côte orientale, & à l'oppofite de l'ifle de Zibala.

ABARAUS, (2) petite ville d'Afrique, fur la Volte riviere de la Guinée. Quelques-uns l'appellent Abrambon; d'autres,comme l'Atlas de Blaeu,la nomment ABORAAS; ce dernier la met fur la rive occidentale de cette riviere. environ à vingt lieues de la côte. M. de l'Ifle n'en fait point mention dans fa carte d'Afrique, & Bofman (Þ), qui parle de la riviere de Volta, ne dit rien de cette ville. (a) Corn Dict. (b) Voyage de Guinée, Lettre 18. Corneille donne mal-à-propos ce nom a Abrambrou. ABARBINA, ville de l'Hircanie felon Ptolomée, l. 6, c. 9. Il la place dans les terres, & lui donne 97 d. de longit. & 40 d. io min. de latitude.

*

ABARGALE, contrée de l'Abiffinie, avec titre de gouvernement dans le royaume de Tigré, au Midi des montagnes de Lamabmon, & à l'Occident de la riviere de Tacafe. Je ne fais où M. de la Martiniere a pris ce mot; on ne le trouve ni dans les cartes ni dans les voyageurs.

ABARES, peuples de la Scythie. Voyez AVARES. ABARIM, ou ABARAIM, montagnes d'Afie dans la Terre Sainte. C'eft une continuation de la chaine de montagnes qui entoure ce pays, & qui prend divers noms felon les lieux où elle s'étend. On appelle proprement Abarim celles qui font dans la tribu de Ruben, entre le torrent d'Arnon à l'Orient & au Midi, & le Jourdain à l'Occident. Dieu commanda à Moïfe, num. 17, v. 12, de monter fur le mont Abarim & de contempler la terre qu'il devoit donner aux enfans d'Israël. Il eft dit, c. 33 › v. 47, 48, que les Ifraëlites étant partis de Helmondeblataim arriverent aux montagnes d'Abarim, vers Nebo, & qu'étant partis des montagnes d'Abarim, ils arriverent dans les campagnes de Moab fur le Jourdain, vis-à-vis de Jerico; ce qui prouve que ces montagnes étoient entre Helmondeblataim & ces campagnes de Moab. Le mont Nebo, où mourut Moïfe, étoit compris entre les montagnes d'Abarim. Phasga & Phegor en étoient auffi. Le mor hébreu Abarim fignifie les paffans & les paffages. *(a) Eufeb & Hieron. Onomaft. & Sanfon Ind. Geog.

ABARIMON, contrée de la Scythie en Afie, dans une grande vallée entre les montagnes d'Imais. Pline qui. parle de ce pays, H. N. 1. 17, c. 2, dit que ces Scythes vivoient comme des Sauvages, qu'ils couroient avec une extrême légereté & qu'ils erroient çà & là avec les bêtes féroces. Beton, qui fuivit Alexandre le Grand dans fes voyages, pour mefurer les chemins, dit que les Scythes de ce pays-là ne fauroient vivre hors de leur pays natal. Une autre circonftance, que rapporte Pline, & qui ne s'accorde point avec l'expérience moderne, c'eft que cette nation avoit les pieds tournés en arriere au rebours des nôtres. Cette chimere étoit peut-être fondée fur quelque chauffure extraordinaire, que n'examinerent point affez ceux qui répandirent ce bruit. Quelques-uns croyent que la Sibérie d'aujourd'hui eft la véritable patrie de ces anciens Scythes. * Voyage du Nord, p. 7.

ABARINA, contrée de l'Afrique.

ABARINUS. On lit dans les exemplaires latins de Ptolômée Abarmus, mais c'est une faute, comme le remarque fort bien Ortelius. Le nom moderne eft Navarin. Voyez ce mot.

ÁBARITANUS, ville Episcopale de l'Afrique proprement dite, felon le témoignage de Victor d'Utique. ABARITES, Peuple d'Afie. Voyez ABERITES. ABARO, Ábarum, bourg d'Afie. Il eft fitué en Syrie dans les montagnes de l'Anti-Liban. Ni les cartes, ni les voyages que j'ai confultés n'en apprenent rien de plus. *Corn. Dict.

ABARONA. Voyez ABRENER.

ABARRAGA, ancienne ville de la Syrie, entre Cirrha & Edeffe.

ABAS, riviere de l'Albanie (*) dans les montagnes de laquelle elle prend fa fource. Ptolomée l'appelle Albanus,

ou la riviere d'Albanie. Après avoir traverfé cette contrée, en coulant vers l'Orient (b), elle fe décharge dans la mer Caspienne par trois embouchures au nord des quelles étoit fituée la Ville nommée Albane, qui apparemment donnoit le nom à cette Province. * (a) Corn. Dict. (b) M. de Ifle, Theat. Hift. P.

ABASA, bourg d'Europe dans la Romanie. Il eft habité par les Turcs; il y a une Mosquée magnifique & un beau cam tout couvert de plomb,pour les voyageurs. Il eft à quatre heures de chemin d'Andrinople, fur la route de Conftantinople. Corneille, qui le nomme ABSA, en dit la même chofe, & ajoute que d'autres le nomment HABSALA; mais P. Lucas, dans fon fecond voyage, & M. de l'Isle, dans fa carte particuliere, qu'il a faite pour cet Auteur, nomment ce lieu Abafa. * P. Lucas II, voyage, p. 182. ABASCHES, peuples d'Afie. Voyez ABCAS.

1. ABASCIE, ABASSA ou ABASSIE, petit pays d'Afie dans la Georgie. Sanfon le termine au Midi par la Mer noire, à l'Occident par la Circaffie, au Nord & à l'Orient par le mont Caucafe. Chardin, dans fa carte des peuples voisins du Pont-Euxin, appelle cette région ABCAS, & la regarde comme une partie de la Circaffie: il lui donne cent milles de côtes entre la Mingrelie, dont elle eft féparée par la Coddors, riviere anciennement nommée Corax, & la Circaffie noire, nommée aujourd'hui par les Turcs Cara-Cherches, qui fignifie la même chofe. Il n'y remarque que très-peu de places, à favoir Abcaffabender ou le port des Abcas; Dandars, château & bourg, & Pigivitas, métropole de la contrée. Il ajoute que, comme aucun étranger ne fréquente ce pays-là, on n'en connoît rien que fur le rapport des efclaves qu'on en achete, qui, étant de vrais fauvages, ne difent rien à quoi on puiffe entierement se fier. Echufimini eft une place de ce payslà. Marco Paolo le Vénitien, l. 3, c. 43, parle de l'Abafie, 1. grande contrée d'Afie, & il dit qu'elle fe divifoit en fept royaumes gouvernés par autant de rois, dont quatre étoient chrétiens & trois farrafins. Il ajoute que ce pays confinoit avec un autre nommé Aden, où l'on difoit que S. Thomas avoit prêché l'évangile avant que d'aller au royaume de Malabar où il mourut. * Atlas de Jaillot.

2. ABASCIE, riviere d'Afie, que les anciens nommoient Glaucus. Elle a fa fource entre le Kelmhel & le ScheniShari, rivieres de Mingrelie; &, coulant vers le fud-oueft, eile va fe perdre dans le Faze déjà groffi des eaux du

Scheni-Shari.

ABASCUS, fleuve de la Sarmatie Afiatique. Ptolomée dit qu'il a fa fource dans le mont Caucafe, & va fe jetter dans le pont Euxin.

ABASENI, peuple de l'Arabie Heureufe. Il habitoit le pays qui eft proche Saba, felon Etienne le Géographe. ABASIS, ville d'Afrique. Voyez OASIS. ABASQUES, ABASSES, voyez ABCAS. ABASSE, ABASSUS, ville de l'Aûe Mineure dans la grande Phrigie, fur les confins du pays des Toliftobiens, felon Tite-Live.

ABASSINS, peuples d'Ethiopie. Voyez ABISSINIE. ABATE, ancienne ville des Gaules dans la Septimanie, c'eft-à-dire dans la province que l'on nomme aujourd'hui le Languedoc. L'anonyme de Ravenne qui la nomme ainfi, I. 4, c. 28, la nomine BUGER, 1.5, c.3, & la place entre Burrea & Bufinum dans l'un & l'autre paffage cités. ABATHUBA, ancienne ville de la Marmarique, fur les confins de la Cyrénaïque, à l'orient du marais de Paliure. Ptolomée, qui en fait mention, la place à 51 d. 30' de longitude & à 30 d. de latit. feptentrionale.

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ABAUNAS, nom latin d'un lac d'Armenie dans le Curdistan. Corneille, F. de Wit & Sanfon croyent que fon nom moderne eft Vafparacan. Quelques Atlas, qui le placent au 40. d. de latit. feptentrionale, le nomment Aclamar. Celui de Blaeu écrit Aflamar le nom d'une ville qui eft au midi de ce lac. C'eft le même que Strabon appelle Lacus Mantiana, nom qu'il explique par le lac bleu.

ABAWI, ce nom, qui veut dire le père des fleuves, eft celui que les Abiffins du pays d'Amhara donnent au Nil, felon Ludolf dans fa belle hiftoire d'Ethiopie.

ABATOS, ifle d'Egypte dans le Palus de Memphis ou Lac Moeris. Le tombeau d'Ofiris qu'on y voyoit, la rendoit recommandable auffi bien que le lin qui y croiffoit; & l'arbriffeau nommé Papyrus dont l'écorce fervoit à faire des tablettes pour écrire. Le nom Abatos fignifie dans la langue Grecque inacceffible. Ce qui fe rapporte à ce que Lucas, dans fon troifieme voyage t. 2, p. 13, dit qu'étant au bord de ce lac, il trouva deux pêcheurs qu'il pria de vouloir bien le conduire dans l'ifle. Il efpéroit voir les débris des pyramides dont parle Herodote, & qui du tems de cet hiftorien s'élevoient de cinquante toifes par deffus la furface de ce lac, quoiqu'il y en eût encore autant de caché fous l'eau; mais ces pêcheurs, dont les barques étoient fort mauvaifes, l'affurerent que s'il s'élevoit le moindre vent, ils feroient en danger de périr. Du bord de ce lac on apperçoit de loin une efpéce d'ifle,

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1. ABAWIWAR, château de la haute Hongrie au couchant d'hyver & à quatre milles d'Allemagne de Caffovie. Il donne fon nom à la province. Quelques-uns écrivent Abanyivar.

2. ABAWIWAR, contrée de la haute Hongrie, avec titre de comté fur les frontieres de Pologne. La capitale est Caffovie. Cette province eft fituée entre les comtés de Saros, d'Ungwar, de Zemblyn, de Borfod, de Torna & de Gemer. Atlas de M. de l'Ifle.

ABBA, ancienne ville de l'Afrique propre. Polib. lib. 14, & Tite-Live, lib. 30 en font mention.

ABBAYE, en latin Abbatia, maison religieufe où demeurent des hommes, dont le fupérieur prend le titre d'abbé, ou des filles dont la fupérieure eft nommée ab-. beffe. Le mot abbas vient d'ab qui, chez les Hébreux, fignifie pere, les Chaldéens & les Syriens en ont fait abba; les Grecs y ont ajouté une s que les Latins ont confervée, & c'eft de là que font venus les mots d'abbé & d'abbeffe en notre langue. Les abbés avoient autrefois autant de pouvoir dans leur couvent que les évêques en ont dans leur diocèfe: mais ce pouvoir eft aujourd'hui limité. Les abbeffes avoient ufurpé celui de confeffer leurs religieufes. Il y en avoit même quelques-unes qui pouffoient l'abus jufqu'à entendre des féculiers à la confeflion. C'eft ce que prouve cet endroit des capitulaires de

Charlemagne : Auditum eft aliquas abbatiffas, contra morem fancta Dei Ecclefia, benedictiones & manus impofitiones, & fignacula fancla crucis fuper capita virorum dare.... quod omnino fanctiffimi patres, in veftris parochiis, interdicendum eft fcitote.

L'abbé commendataire n'a aucune jurifdiction fpirituelle fur les religieux. Il y a divers lieux en Europe qui tirent leur nom des abbayes. Tels font Abbeville en Picardie, They-Abbey en Ecoffe, &c.

On appelle abbaye en regle celle dont l'abbé eft un religieux de l'ordre & porte l'habit monaftique, & abbaye en commende celle dont l'abbé eft un eccléfiaftique féculier que le fouverain ou le collateur légitime a choifi pour lui conférer ce titre, auquel eft attaché un revenu plus ou moins grand à proportion des richeffes de l'abbaye. Le revenu de l'abbé eft diftinct de celui qui eft deftiné à l'entretien des moines & du monaftere; le premier s'appelle la manfe abbatiale & l'autre la manfe conventuelle. Il y a pourtant des abbayes où les deux manfes font unies. On appelle abbaye royale celle qui a été fondée par un roi ou par une reine, ou enrichie ou par une reine, ou enrichie par leurs aumônes. Il y a des abbayes qui en ont d'autres fous elles; on appelle ces dernieres filles, ce qui marque qu'elles ont été formées d'une colonie tirée de l'autre abbaye d'où elles dépendent. La plupart des abbayes de l'ordre de Cluni ont changé le titre d'abbaye en celui de prieuré; ce qui s'eft fait afin qu'elles dépendiffent de la feule abbaye de Cluni: ainfi il ne faut pas s'étonner lorfque les modernes appellent prieuré ce que les anciens nommoient abbaye, Il y a en Allemagne plufieurs abbayes qui font de véritables principautés, & dont les abbés ne font pas feulement princes de l'empire, mais encore jouiffent des droits régaliens dans l'étendue de leur territoire, font traités d'alteffe, & ont plufieurs villes, bourgs & villages où ils exercent l'autorité fouveraine. Ils ont aux diétes de l'empire un banc particulier, où leurs miniftres prennent féance fur la même ligne que les évêques. On connoît affez au jufte les abbayes de l'empire, on a même d'affez bonnes cartes particulieres de leurs territoires. Il n'en est pas de même ailleurs; on n'en fait pas encore bien le nombre; & les géographes mal informés augmentent tous les jours la confufion en donnant fur leurs cartes le nom d'abbayes à des monafteres qui ne font ou que de fimples bénéfices ou de pauvres couvens de mendians.

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