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de Thémiscyre, capitale de leur état, fituée dans la Cappadoce, affez près de la fameuse riviere,nommée Thermodon, la ville d'Ephèfe & le temple de Diane, qu'on dit être des ouvrages de leurs mains. La ftatue de cette déeffe étoit ornée de mammelles, à caufe que les Amazones lui confacroient celles qu'elles fe coupoient. Dionyfius Afer (Denis le Périégete) dit qu'elles bâtirent un autre temple à Diane fur le tronc d'un ormeau. Les villes de Smyrne, Thyatire, Cumes & Magnéfie, paffent pour avoir été fondées par ces héroïnes. Apollonius veut qu'elles ayent confacré des temples jusques dans l'Aréopage, & dans le territoire de Lacédémone. Cette fable, fi c'en eft une, a fubfifté jusqu'à notre fiécle; & le Pere Archange Lamberti en parle en ces termes, au premier tome du grand recueil de Thevenot, dans fa description de la Colchide ou Mengrelie. Les cosmographes mettent les Amazones en ces quartiers (c'eftà-dire vers les Abcas, habitans du Caucafe, ) & dans cette étendue de pays qui eft entre le Pont Euxin & la Mer Caspienne, un peu plus vers la Mer Caspienne. Plutarque dit qu'elles tinrent tête à Pompée lorsqu'il pourfulvoit Mithridate. Du tems que j'y étois on écrivit au prince de la Mengrélie, qu'il étoit forti des peuples de ces montagnes qui s'étoient diftribués en trois troupes, que la plus forté avoit attaqué la Moscovie, & que les deux autres s'étoient jettées dans le pays des Suanes (Souani) & des Caratcholi, autres peuples du Caucafe, qu'ils avoient été repouffés, & qu'entre leurs morts on avoit trouvé quantité de femmes. Ils apporte rent même à Dadian les armes de ces Amazones, belles à voir, & ornées avec une curiofité de femmes ; c'étoient des casques, des cuiraffes & des braffars faits de plufieurs petites laftres de fer, couchées les unes fur les autres; celles de la cuiraffe & des braffars rentroient les unes fur les autres, & obéiffoient ainfi aifément aux mouvemens du corps. A la cuiraffe étoit attachée une espéce de côte qui leur arrivoit jusqu'à mi-jambe, d'une étoffe de laine femblable à notre ferge, mais d'un rouge fi vif qu'on l'eût prife pour de très-belle écarlate; leurs brodequins ou bottines étoient convertes de petites papillotes, non pas d'or, mais de leton, percées par-dedans & enfilées ensemble avec de petites cordes de poil de chèvre, fortes, déliées & tiffues avec un artifice admirable. Leurs fléches étoient de quatre palmes de longueur, toutes dorées & armées d'un fer d'acier très-fin, qui ne finiffoient pas en pointe, mais larges par le bout de trois ou quatre lignes comme le taillant d'un cifeau. Voilà ce que j'ai appris des Amazones, lesquelles, felon ce que m'en ont dit ceux du pays, font fouvent en guerre avec les Tartares appellés Calamouchques (Calmoucks.) Le prince Dadian promit de grandes récompenfes aux Suanes & aux Caratcholi pour avoir une de ces femmes vive, fi jamais en une pareille rencontre il leur en tomboit quelqu'une entre les mains.

Chardin, qui a parcouru ce pays, dit que le royaume de Caket a eu autrefois plufieurs grandes villes, & parmi ceux qui les ont détruites, il compte les peuples feptentrionaux du mont Caucafe; & au rapport de beaucoup de gens, ajoute-t'il, ce petit royaume de Caket a été ravagé par des Amazones. Il continue au t. 2, p. 124, en ces termes; les Amazones en font proche audeffus du côté du feptentrion. La géographie ancienne & la moderne en conviennent. Ptolomée place leur pays dans la Sarmatie Afiatique, qui eft à préfent nommée Tartarie, à l'occident du Wolga, entre ce fleuve & les monts Hippiques, & c'eft là juftement la partie feptentrionale du royaume de Caket. Quinte Curfe dit, en un même fens, que le royaume de Taleftris étoit proche du fleuve de Phase. Strabon eft du même avis, en parlant des expéditions de Pompée & de Cannidius. Je n'ai vû perfonne en Géorgie, ajoute Chardin, qui ait été dans le pays des Amazones; mais j'ai oui beaucoup de gens en compter des nouvelles, & l'on me fit voir chez le prince un grand habit de femme d'une grosfe étoffe de laine, & d'une forme toute particuliere, qu'on difoit avoir fervi à une Amazone, qui fut tuée auprès de Caket, durant les dernieres guerres. J'eus, au fujet des Amazones, un entretien affez long avec le fils du prince de Géorgie; il me dit, entr'autres chofes, qu'au - deffus de Caket, à cinq journées de chemin, vers le feptentrion, il y avoit un grand peuple qu'on ne

connoiffoit presque point, & qui étoit continuellement en guerre avec les Tartares, qu'on furnomme Calmac, ce font ceux que nous appellons Calmoucks. Que tous les divers peuples qui habitent le mont Caucafe, font toujours en guerre enfemble, & qu'on n'avance rien de faire la paix ou des traités avec eux, parce que ce font des peuples fauvages, qui n'ont ni religion, ni police, ni loix. Ceux qui font les plus proches de Caket y font fouvent des courfes : ce qui a obligé le viceroi, qui eft le fils aîné du prince de Géorgie, de s'y tenir toujours, pour repouffer ces barbares; enfin il conclut par me dire qu'il croyoit que les Amazones n'étoient autre chofe qu'un peuple de Scythes errant comme les Turcomans & les Arabes, & qui déféroit la fouveraineté à des femmes comme les Achinois, & que ces reines fe faifoient fervir & fuivre par des perfonnes de leur fexe. La plupart des femmes en Orient montant à che val comme les hommes, & portant le poignard au côté, il n'eft pas étonnant que les Amazones marchent fouvent ainfi avec leur fouveraine. Plufieurs les ont rencontrées; chacun a fait ce récit à sa maniere, & les auteurs grecs, felon leur coutume, ont ajouté le menfonge à ces écrits, & l'on ne peut plus appercevoir la vérité au travers de la fable des Amazones.

Le prince de Géorgie, dont Chardin rapporte le fentiment, n'eft pas le premier qui ait accufé les Grecs de menteurs à ce fujet. Dacier, lui-même, a mis bas fon respect pour eux à la vue des Amazones. Il dit tout net dans fa note 155, fur les vies des hommes illuftres de Plutarque, que l'hiftoire de ces femmes eft fabuleuse. Les noms qu'on leur donne font des noms grecs. Cette note. eft au fujet de l'Amazone dont on fait naître Hyppolite, fils de Théfée. Dans la note 159, il. ajoute qu'il eft incroyable qu'une nation de femmes puisse subsister sans hommes. Il pouvoit dire des Amazones ce que Florus a dit des Romains: gens mulierum res erat unius atatis. Cependant cette fable plût tellement aux Athéniens, qu'ils firent peindre, par Micon, le combat des Amazones contre Théfée dans le portique Poicilé. Le merveilleux a plû dans tous les tems. Plutarque lui-même a-t'il cru l'avanture d'Alexandre avec l'Amazone qui vint lui offrir ce que les femmes fe contentent de laiffer pren-dre? Il cite plufieurs auteurs qui en parlent comme d'une pure fiction, & ajoute qu'Onéficrite lut un jour cette avanture à Lyfimachus, qui lui dit en riant: où étois-je donc en ce tems-là? Le même Plutarque affure que les Amazones ne combattirent point pour les Albanois contre Pompée, comme plufieurs l'ont dit. Après la victoire, dit-il, les Romains dépouillerent les morts, & ne trouverent aucun corps de femme.

AMAZONES (RIVIERE DES), dans l'Amérique méridionale. Elle prend fa fource dans le lac Lauri-Cocha, au Pérou, dans l'audience de Lima au levant, & à trente lieues de Lima; après un cours de 30 deg. ou 750 lieues, évaluées par les détours à 1100, elle fe rend dans la mer près du cap de nord fous l'équateur. Latitude australe 11 deg.

On ne connoît point de riviere dans le monde dont le cours foit fi long; car la fource de S. Laurent, du Misfiffipi & du fleuve Bourbon est encore inconnue. L'Amazone n'eft pas même navigable à fon embouchure pour de grands vaiffeaux. Elle reçoit dans fon fein un très-grand nombre de rivieres, mais elle n'eft pas formée, comme le croient les Sanfon, par la jonction de la Xauxa & Maragnon. D'autres ont cru avec auffi peu de fondement, qu'une de fes branches alloit fe décharger dans la baye de Maragnon au Bréfil. C'eft le nom de Maragnon que lui donnent les Espagnols qui a produit cette erreur Comme on y eft entré d'abord par une riviere qui eft affez près de Quito, appellée Napo, on a cru longtems que fa fource étoit dans cette province; mais en 1707, le Pere Samuel Fritz, jéfuite allemand, découvrit la véritable fource.

On croit communément que le premier Européen qui a reconnu la riviere des Amazones, fut le capitaine Francisco de Orellana. Il s'embarqua en 1540, environ so lieues à l'orient de Quito, fur la riviere de Coca, qui, plus bas, reçoit le Napo, dont elle prend le nom; de Napo il tomba dans une autre plus grande, & fe laisfant aller, fans autre guide que le il arriva au cap de Nord, fur la côte de la Guiane, après une navi

courant

gation de 1800 lieues, fuivant fon eftime. Le même capitaine périt dix ans après avec trois vaiffeaux qui lui avoient été confiés en Espagne, & une partie de fes gens, fans avoir pû retrouver la vraie embouchure de fa riviere. La rencontre qu'il dit avoir faite en la descendant de quelques femmes armées, dont un cacique ou capitaine indien lui avoit dit de fe méfier, la fit nommer riviere des Amazones, dans la patente accordée en Espagne à Orellana pour la conquête de ce pays. Ce nom lui eft refté. Quelques-uns l'ont auffi nommée du nom d'Orellana; mais, avant lui, elle étoit connue fous le nom de Maragnon dès l'an 1513. Cependant les Portugais, établis depuis 1616 au Para, vers l'embouchure de ce fleuve, ne le connoiffent là que fous le nom de riviere des Amazones, & plus haut fous celui de Solimoens, & ils ne donnent le nom de Maragnon qu'à une ville & à une province, ou capitainerie voifine de

celle du Para.

En 15522 le viceroi du Pérou envoya Pedro de Urfoa, natif de Navarre, avec fept cens hommes pour chercher le fameux lac de Parima, & le pays Del Dorado, qu'on croyoit voifins des bords de l'Amazone. Sa fin fut encore plus tragique que celle d'Orellana fon prédéceffeur. Úrfoa périt par la main d'Agira, natif de Biscaie, qui fe fit déclarer roi. Celui-ci descendit en core la riviere d'Amazone, & après une longue route il finit par être écartelé dans l'ifle de la Trinité.

&

Le capitaine Juan de Palacios entreprit la même expédition en 1635, accompagné d'un petit nombre de foldats, & de quelques moines franciscains; il entra dans la riviere, mais il y périt par la main des fauvages des bords du Napo. Six foldats de la troupe de Palacios, & deux freres lais de l'ordre de S. François échappés aux traits des fauvages, s'étoient abandonnés au fil de l'eau, & étoient enfin abordés au Para. Sur leur rapport, le gouverneur portugais de cette place jugea qu'on pour roit remonter le fleuve jusqu'aux environs de Quito, pour s'en affurer il chargea Pédro Texeiro de l'exécution de l'entreprise. Celui-ci, à la tête de foixantedix Espagnols & de douze cens Indiens, montés fur quarante-fept canots, & accompagnés de deux franciscains, remonta l'Amazone en 1637 depuis le parc jusqu'à l'em"bouchure du Napo, & enfuite le Napo même, puis la Coca qui le conduifit environ à trente lieues en droite ligne de Quito, où il fe rendit par terre avec quelques Portugais de fa troupe. Il retourna un an après au Para avec les PP. d'Arunna & d'Arliéda, jéfuites nommés rendre compte à la cour de Madrid des particularités du voyage. Cours de la riviere des Amazones, dite aussi Maragnon.

pour

La riviere des Amazones ou Maragnon, après être fortie du lac Lauri - Cocha, où eft fa fource, comme nous l'avons dit ci-deffus, court au nord jusqu'à Jaen de Brocamoros. Dans l'étendue de fix degrés, après avoir laiffé dans cet espace fur fa droite, & non loin de fa fource la ville de Guanuco. A Jaen, & près du village de Tomependa, au 5 deg. 30 min. de latit. auftrale, le Maragnon reçoit deux rivieres; favoir, celle de Chinchipe & celle des Chachapoyas. Immédiatement au-desfous du concours des trois rivieres, leur lit commun fe rétrecit, & le fleuve s'ouvre un paffage entre deux montagnes de pierre. La violence du courant, les rochers qui le barrent, & plufieurs fauts le rendent impraticable; & ce qu'on appelle le port, ou plutôt l'embarcadero de Jaen, en eft à quatre journées de marche, fur la petite riviere de Chuchunga, par laquelle on descend dans celle d'Imaça, & de celle-ci dans l'Amazone au-dessous de fes dernieres cataractes. C'eft là, à proprement parler, que le vrai lit de ce fleuve commence à être navigable, fans qu'aucun faut en trouble le cours; mais non pas pour les grands vaiffeaux, comme nous l'avons déjà remarqué. Entre Jaen & Sant-Jago, toujours vers le nord, on rencontre plufieurs détroits, entr'autres celui d'Escurrebragas & de Guaracayo. A Jaen, le Maragnon prend fon cours vers l'eft, presque parallelement à la ligne équinoxiale, jusqu'au cap de nord, où il entre dans l'Océan,fous l'équateur même.

Au-deffous de Sant-Jago on trouve Borja; ces deux lieux ne font féparés que par le fameux pongo de Man

feriché. (Pongo, anciennement Puncu, eft le nom qu'on donne dans le Pérou à tous les paffages étroits.) Audeffous de Borja, l'Amazone reçoit, du côté du nord, la riviere de Morona, qui descend du volcan de Sangay; au-deffous, & du même côté fe rend celle de Paftaca; on rencontre enfuite celle du Tigre dans le pays des Yaméos, où on trouve enfuite l'embouchure de l'Ucayalé, du côté du fud, grande riviere que quelques-uns ont confondue avec l'Amazone fous le nom de Xauxa, qu'elle porte à fa fource. Au-deffous de l'Ucayalé on entre dans le pays des Omaguas, où on voit, du côté du nord, l'embouchure du Napo, large de 600 toifes. Entre cette embouchure, & celle du Putumayo, qui eft aufli du côté du nord, le Maragnon s'élargit fi confidérablement, qu'un feul de fes bras a quelquefois 900 toifes; cette grande largeur excite fouvent des tempêtes. Au-deffous de Putumayo, qu'on appelle Iça, vers fon embouchure, on voit une autre grande riviere appellée Yupura, & à qui on donne auffi le nom de Caqueta vers fa fource. Plus bas on voit Rio Negro, ou la riviere Noire, qui communique avec celle de l'Orenoque, & par laquelle les Portugais ont été, en 1744, de l'une à l'autre fans débarquer. C'eft au-deffous du Rio Négro que l'Amazone, qui a une lieue de large, commence à être appellée par les Portugais, riviere des Amazones: plus haut ils ne la connoiffent que fous le nom de Rio de Solimoens, qui veut dire riviere des Poiffons. A l'embouchure de la riviere de Jamundas, le lit du fleuve fe trouve refferré; on appelle ce détroit, le détroit de Pauxis. Delà jusqu'à l'embouchure de l'Amazone, on ne voit aucune riviere remarquable. Du côté du fud, les principales rivieres que reçoit l'Amazone, à commencer vers fa fource, font les rivieres de Chachapoyas, près de Jaen; Chuchunga, qui forme ce qu'onappelle l'embarcadero de Jaen, & qui en eft à quatre lieues, vient enfuite : celle d'Imaça, dans le pays des Maynas, le Maragnon reçoit les rivieres de Cahuapanas, d'Apena, de Guallaga; dans celui des Yameos, l'Ucayalé, appellé aufli Xauxa. Au-deffous de S. Paul font les embouchures de l'Yutay, de l'Yurva du Tapi ou Tefé, du Cayamé, du Catoa, du Coari, du Cuchivara, aujourd'hui Purus, de la Madera, de la Canoma, du Topaios, du Paranaiba ou Xinou, au-deffous duquel il fe détache un bras de l'Amazone qui, prenant fon cours vers le fud, forme l'ifle de Joanes ou Marayo.

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AMAZONES, peuple de femmes, fur les bords de la Mer Baltique, felon Adam de Breme, de fitu Dania & reliq. c. 228, auteur eccléfiaftique qui vivoit vers l'an 1070. Ce bon homme, qui nous a laiffé une hiftoire de l'églife, & a joint à la fin un petit traité de la fituation du Danemarck, & des autres pays feptentrionaux, dit à peu-près de ces amazones ce que l'on a dit des autres, mais il enchérit fur le merveilleux. Car il dit que, felon quelques-uns, elles devenoient enceintes en goûtant de certaines eaux; que, felon d'autres, elles avoient commerce avec les marchands étrangers, ou avec les prisonniers qui tomboient entre leurs mains, ou avec des monftres, qui n'étoient point rares chez elles; c'eft ce dernier qu'Adam trouve le plus croyable. Lorsqu'elles accouchoient elles mettoient au monde, ou une belle fille, ou un cynocéphale. Il appelle ainfi des gens qui avoient la tête où les autres ont la poitrine. Ces fables dispenfent de la peine d'examiner où elles pouvoient être.

AMAZONIA, ville de la Meffapie, felon Suidas. AMAZONIS, ville épiscopale de la Carie. On trouve ce nom dans le concile d'Ephèfe; mais, comme l'obferve Ortelius, il faut lire AMYZON.

1. AMAZONIUM, lieu de l'Attique, dans la Grèce, ainfi nommé à caufe de la victoire que Théfée y remporta fur les Amazones, au rapport de Plutarqué, dans la vie de ce prince.

2. AMAZONIUM. Etienne le géographe dit que l'on donnoit aufli ce nom à Cymé, Kun, lieu habité par les Amazones. Voyez CYмÉ. Etienne écrit ce nom AMAZONEIUM; mais il avertit qu'Hécatée l'écrivoit par un I fimple, AMAZONIUM.

3. AMAZONIUM, lieu de la Béotie. On l'écrivoit ordinairement avec un K, AMAZONICUM, felon le même Etienne.

4. AMAZONIUM, lieu de la Bythinie. Etienne le Géographe

Géographe remarque, après Arrien, que ce mot avoit écé corrompu en celui de MAZEIUM.

5. AMAZONIUM, ville du Pont. Pline, l. 6. c. 3, en parle comme d'une ville qui ne fubfiftoit plus de fon tems. Quelques éditions de Pline portent PHAMIZONIUM; mais, comme le remarque le P. Hardouin, des manuscrits portent Amazonium, ce qui eft confirmé par un paffage de Pomponius Mela, l. 1, c. 19, qui dit que la petite ville de Thémiscyre étoit au bord du Thermodon, & qu'il y avoit autfi le camp des Amazones, nommé à caule d'elles, Amazonium. La Phamizonium d'Etienne, ou plutôt Phazemonium de Strabon, étoit bien loin delà, par-delà le Thermodon & l'Iris.

AMAZONIUS MONS, montagne du Pont, au pied de laquelle couloit le Thermodon, felon Pline, i. 6, 6.3.

AMBA, en langue éthiopique, felon Ludolf, Hift. Ethiop. . 1, c. 6, fignifie une grande roche escarpée, fur laquelle il y a fouvent des plaines, & même des étangs avec du poiffon. Voyez GESHEN.

AMBA-CHAN-YEN-ALIN ou THANG - PE - CHAN, montagne fituée dans le pays de Niu - Tche, qui eft la partie la plus orientale de la Tartarie. Cette montague eft fituée au midi de l'ancienne ville de Hoéi-nim-fou. Elle a mille li d'étendue & deux cens de hauteur. (La li eft une mesure de chemin chinoife, laquelle a varié dans les différentes dinafties, ce qui fait qu'on ne peut la déterminer. Il paroît cependant qu'il en falloit communément neuf ou dix pour faire une de nos lieues communes.) La montagne dont nous parlons a fur fon fommet un amas d'eau de 80 li de circuit, lequel s'écoule par différens endroits, & forme plufieurs fleuves. * Hiftoire générale des Huns, par M. de Guignes, t. 11, p. xliv, xlv, xlvj, xlvij.

AMBACEL ou AMBA-SEL, contrée & montagne d'Afrique, dans l'Abiffinie, au royaume d'Amhara. Il y a, dans cette province, une roche où l'on enferme les princes du fang, jusqu'à ce que leur tour de fuccéder foit venu. * Ludolf, Hift. Æthiop. l. 1, c. 3 & 6, & l. 2, c. 8.

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AMBACHT, terme de topographie, qui fe prend aujourd'hui pour une étendue de jurisdiction, pour un territoire, dont le poffeffeur a droit de haute & baffe justice. On ne fe fert de ce terme qu'à l'égard de quelques villes de Flandre. Ce mot eft ancien, mais dans une fignification un peu différente, quoique relative; car nous lifons dans Feftus, qu'Ennius a nommé Ambactus un esclave loué pour de l'argent, un mercénaire; & Céfar appelle Ambacus une forte de cliens, qui, fans être esclaves, étoient attachés à quelque feigneur; car en parlant des cavaliers Gaulois, chacun d'eux, dit-il, à proportion de fa naiffance ou de fon bien, mene avec lui quantité d'ambactes & de cliens. Le mot Ambacht dans les auteurs du moyen âge, fignifie Commiffion, office, commandement, jurisdiction d'une ville & miniftere. On en peut voir des exemples dans le gloffaire latin de Ducange. Quelques-uns prétendent que ce mot eft d'origine Gauloife, & le paffage de Céfar femble être pour eux. Dacier, dans fes notes fur Feftus, prétend qu'il eft latin; Amb. ne fignifie que circum, & Ambactus, circum actus. C'est le fentiment de Saumaife, l.de Ufuris. D'au tres le dérivent des deux mots Allemands, AMPT, office, sharge, & ACHT, à l'infinitif ACHTEN, honorer, eftimer. Le Pere Lubin, Mercur. Géog. p. 125, obferve qu'Ambaclum ou Ambacta eft un mot en ufage dans la Flandre Flamingante, où l'on nomme AMBACTEN (plurier d'Ambacht) une espéce de territoire de la jurisdiction d'une forte de banc, Scamnum, ou féances & offices de judicature; comme font les Ambachts de BOURBOURG, de BERGUES, de FURNES, de CASSEL & d'IPRES. Il ajoute qu'elles ne font différentes que de nom d'avec les Caftellenies; ce qui fe prouve, dit-il, par les cartes de ces ambachts, ausquelles on a donné le nom latin de Cas

telnia.

IV. AMBACHTEN , que nos géographes françois nomment LES QUATRE OFFICES, OU LES QUATRE METIERS :ce font les quatre bailliages de BOCKHOUT, d'AsSENEDE, d'AXEL & de HULST. Ces quatre offices, avec le vieux bourg & la châtellenie de Gand, étoient de la Flandre Impériale. Bockhout & Affenede ne font que de gros bourgs, qui n'ont jamais été fermés, mais dans l'étendue de leur jurisdiction il y a une place confidéra

ble; favoir, le Sas de Gand, qui fut prife en 1644, fur Philippe IV, roi d'Espagne, par les états généraux des Provinces-Unies, & il fut obligé de leur céder cette place, fon port & fon territoire par la paix de 1648, s'étant néanmoins réfervé tout le refte des bailliages de Bockhout & d'Affenede; mais pour les deux autres, qui font Axel & Hulft, il les céda entierement aux états par le même traité. Ils étoient déja maîtres de Hulst dès l'an 1645.

AMBÁCIA, nom latin d'AMBOISE, ville de France. AMBADAR, ville d'Afrique, dans la haute Ethiopie: elle eft fituée fur le Nil, au pied des montagnes du royaume de Bagamedri, entre la province de Dambéa & celle de Savéa.

Corneille cite Ludolf, qui ne dit rien de pareil. Il eut mieux fait de citer Baudrand, qui dit la même chofe fur la garantie de Hier. Lobo.

AMBADORHO, roche habitée, dans l'Abiffinie, dans le royaume de Bagemder, au nord du fleuve Bashlo, qui fépare ce royaume de celui d'Amhara, & fe jette enfuite dans le Nil.* Ludolf, Carte de l'Abiflinie.

AMBALEGOT, autre roche habitée de l'Abiffinie,au royaume d'Amhara, aux confins du royaume de Bagemder, au midi de la fource du fleuve Bashlo. * Ludolf, Carte de l'Abiffinie.

AMBA-MARJAM, montagne d'Abiffinie, au royaume de Dambée, à l'orient feptentrional du lac de Dambée, & à l'occident du fleuve Angrab. * Ludolf, carte de l'Abillinie.

1. AMBAR, ville de l'Indouftan, dans le royaume de Décan, au midi, & près d'Aurengabad, felon P. van de Broeck, dans fon voyage inféré parmi ceux de la compagnie des Indes Orientales, t. 4, p. 367.

2. AMBAR, bourg d'Afie, dans l'Indouftan en la pro vince de Dottabad, à deux lieues au midi d'Aurengabad. Il y a un magnifique réfervoir.

AMBARRI, peuple des Gaules, que Céfar, de bell. Gall. l. 1, nomme les parens & les alliés des dui. Il y a de la dispute entre les favans. Vigenere & d'Ablancourt croyent que leur pays répondoit au CHAROLLOIS, d'autres au NIVERNOIS. Voici ce qu'en dit Sanfon dans fes remarques, fur la carte de l'ancienne Gaule, p. 9, on ne les peut mieux choifir que dans le diocèfe de Châlon-fur-Saône qui occupe l'un & l'autre côté de cette riviere; c'est pourquoi, dit-il, lorsque les Helvétiens voulurent entrer dans les Gaules, Ambarri, auffi - bien que dui, fe plaignirent de leurs courfes, même avant qu'ils euffent traverfé la Sône. Ce diocèfe de Châlonfur-Sône eft tellement engagé dans celui d'Autun, que l'œil fait juger facilement qu'il n'en a été autrefois qu'une partie, comme Ambarri n'étoit que Pagus duorum, pays des peuples Edui; d'où vient que Céfar & les autres anciens auteurs qui n'ont fait état que des principaux peuples, eftiment toujours Cabillonum in duis, Châlons dans le peuple dui.

AMBA-SANET, gouvernement d'Abiffinie au royaume de Tigré. Il y a dans ce gouvernement une roche qui eft une espéce de fortereffe imprenable. * Ludolf, Hist. Ethiop. I. 1, c. 3, & l. 2, c. 15.

AMBASIT ou AMBA - CIT, contrée d'Abiffinie, au royaume d'Ambar. * Ludolf, l. 1, c. 3.

AMBASON, ville métropolitaine de la Phrygie, felon Etienne le géographe. Dans le tréfor de Goltzius, p. 208, il y a une médaille de Claudius, fur laquelle on fir AMBAZITON MHTPonoa.

AMBASTÆ. Voy. AMBATÆ.

AMBASTUS, nom d'une riviere que Ptolomée, l. 7, c.3, fait couler dans le pays des Sines, pays qui répond à la partie méridionale de la Chine.

AMBASUM. Voy. AMBASON.

AMBATÆ, felon Ptolomée, ou AMBASTÆ, felon fon interpréte latin. Peuple de l'Inde, au-delà du Gange, & dans le pays des Sines.

AMBATO, grande riviere d'Afrique, dans l'ifle de Madagascar. Elle coule à cinq lieues du port qui eft au cap que les François nomment la longue pointe. Elle ne fedécharge point dans la mer, & n'eft remarquable que par fes rochers & fes écueils. * De la Croix, Rélat. de l'Afrique, t. 4, p. 333.

AMBAUTÆ, peuple d'Afie, dans la Paropanifade pays qui répond à une partie du Turqueftan. Ptolomée, Tome I.

Dd

1.6, c. 18, le met à l'Orient de la Paropanifade. ÁMBE, ville de l'Arabie heureuse, felon Ptolomée, 1.6, c.7.

AMBENUS MONS, montagne qui eft placée vers les embouchures du Danube, par Valerius Flaccus que cite Ortelius Thefaur. Les exemplaires varient; quelques-uns portent AMBOLUS, d'autres EMBOlus.

AMBER, en latin Amber, Ambra & Ambro, felon Baudr, éd. 1705, riviere d'Allemagne, dans la Bavière: les François l'appellent L'AMBRE. Elle a fa fource aux confins du Tirol, à deux milles d'Allemagne de Fuesfen, d'où paffant par la haute Baviére & dans le lac nommé Ammerfée, puis à Bruck-an-der-Amber (que nous dirions Pont fur Ambre,) Dachau & Cransberg, elle fe rend enfin dans la riviere d'Ifer, près de Mosbourg, un peu au-deffus de Landshut, ainfi que Jean Aventin le remarque.

AMBERG, en latin Amberga, ville d'Allemagne, dans le Nordgau, & capitale du haut Palatinat, fur la petite riviere de Wils, à fept milles de Ratisbonne, vers le feptentrion, & un peu plus de Nuremberg, vers l'orient, au 49° degré 2' de latitude. Elle étoit autrefois à l'électeur Palatin; mais depuis les troubles de Bohême elle eft fujette à l'électeur de Bavière avec tout le pays aux environs. * Baudr. éd. 1705.

AMBERG eft défendue par un bon château, & eft l'ancienne CANTICEBIS, cité des Armalaufiens. On y fait un grand commerce de fer & d'autres métaux qu'on tire des montagnes voisines. * La forêt de Bourgon, Géog. Hift.

t. 1, p. 349.

La REGENCE D'AMBERG, felon le même, eft une des trois parties en quoi on divife le haut Palatinat, & comprend le territoire d'Amberg, la landgraviat de Leuchtenberg, & le comté de Chamb.

AMBERIEU, bourg de France, dans le Bugey, proche la rive droite de l'Albarine, entre fon embouchure à l'oueft, & S. Rambert au levant d'été. C'est le chef-lieu du mandement de ce nom, élection de Bugey. La paroiffe d'Amberieu eft divifée en deux principales parties: la plus groffe, où eft l'églife, eft fituée en plaine, & s'appelle Amberieu : l'autre, qui fe nomme S. Germain d'Amberieu, eft fur une hauteur avec les ruines du château. * Descript. de la Bourgogne, par Garreau, p. 332, éd. 1734.

AMBERT, petite ville de France dans la baffe Auvergne, fur la Dore au midi de Cropiere, felon Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 5, p. 345. Elle eft le chef-lieu d'un petit pays, appellé le Livradois. Ce lieu eft recommandable par fon commerce, & fur-tout par fes manufactures de papier & de camelots. Quelques auteurs prétendent que Gilles le Brun, connétable de France en 1272, étoit originaire d'Ambert. La justice de cette ville appartient aujourd'hui au marquis de Rochebaron de la maifon de la Rochefoucault. Long. 21, 30, latit. 45,

26.

AMBER-ZEE ou AMMER-ZEE, lac d'Allemagne, dans la haute Baviére, où il eft formé par la riviere d'Amber; ce que fignifie fon nom qui ne veut dire autre chofe que le Lac de l'Amber. Il eft à environ deux milles de la ville de Landsberg au levant, en tirant vers Munich. Baudr. éd. 1705, au mot AMMERZÉE.

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AMBEZ, ce mot entre dans la compofition d'un nom géographique avec celui de BEC, qui, en cette occafion, fignifie EMBOUCHURE & on appelle BEC D'AMBEZ le lieu où la Garonne & la Dordogne joignant leurs eaux dans un lit commun, à cinq lieues de Bordeaux, perdent leur nom l'une & l'autre pour prendre celui de la GIRONDE. On dérive le mot Ambez du latin Amba, qui veut dire tous les deux.

AMBI, Pomponius Salinus, l'un des interprétes de Virgile, explique affez mal-à-propos ces vers de Virgile. * Eccl. l. 62.

Ante, pererratis Amborum finibus, exal

Aut Ararim Partus bibet, aut Germania Tigrim; comme fi Virgile eut voulu parler ici d'un peuple de l'Arabie heureuse nommé Ambi; ce qui eft une explication plus obscure que le texte. Amborum fe rapporte aux Parthes & aux Allemands, & ne fignific ici aucun peuple particulier. Mais je remarquerai en paffant que

Virgile prend une licence qui fait une grande violence à la vérité géographique : car il femble mettre ensemble l'Allemand & la Saône, le Parthe & le Tigre ; cependant il ne faut pas lui imputer d'avoir cru que la Saône coule en Allemagne, & le Tigre dans la Parthie. Ce feroit l'accufer d'une grande erreur. Ces deux rivieres n'approchent point de ces deux peuples. Les commentateurs de Virgile trouvent de l'agrément & de la fupériorité de génie dans ces fortes de libertés. Pomponius Sabinus regardoit les prétendus Ambi de Virgile, comme les habitans de l'Ambe de Ptolomée, ville des Caffanites.

AMBIA, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Maurita nie. Felix, fon évêque, eft nommé dans la notice épiscopale d'Afrique parmi ceux de la Mauritanie Céfarienfe. AMBIALITES. Voyez AMBILIATES.

AMBIAM, royaume d'Ethiopie, en latin Ambiamum. On le place dans les cartes ordinaires entre le Nil des anciens & une riviere qui, fortant du lac de Zaflan, va fe joindre au Nil fous le 3 deg. de latitude feptentrionale & fous le 53 deg. de longitude, de forte que ce royaume feroit précisément fous la ligne. Sa capitale qui porte auffi le nom d'AMBIAм eft, felon quelques géographes, au 2 d. 3'. de latit. mérid.

C'eft ainfi qu'en parle Maty dans fon dictionnaire géographique. Baudrand lui avoit fourni cet article ; Ambiam, royaume de l'Ethiopie fupérieure, ou Abisfinie, entre le royaume de Bagemder au nord, & le royaume de Quara au midi. Cet article eft plus court & moins fautif en un fens que le précédent; ils le font également en ce qu'il n'y a point en Ethiopie, encore moins en Abiffinie, de royaume ni de lieu nommé Ambiam. Ce mot a été détaché de Ambian-Cantiva, mots eftropiés de Dambea - Cantiba, qui ne fignifient autre chofe que le titre du gouverneur, ou, fi l'on veut, du viceroi de Dambea. C'eft ce que m'apprend Ludolf, l. 1, c.

4,

dans fon hiftoire d'Ethiopie, où il remarque que l'Abiffin Grégoire, duquel il a tiré de grands fecours pour fon ouvrage, fe mettoit à rire quand il lui demandoit des nouvelles de quelques royaumes ou pays, tels que Barnageljo, Tigre-Mahon, & Ambian - Cantiva qui ne font pas des noms de pays, comme on l'a fuppofé par ignorance dans des cartes & livres de géographie, mais des titres d'officiers & de gouverneurs; après qu'on les a rétablis dans la langue éthiopienne. Cependant, comme fi cet article ne fuffifoit pas, Maty en fait encore un autre au mot AMBIANCATIVA. Il eft vrai qu'il a la précaution, à la fin de chacun de ces articles, d'avertir que cela eft fort incertain. Cela ne fuffit pas. Il devoit avertir que dans ce qu'il en dit, il n'y a rien de vrai.

AMBIANI, ancien peuple des Gaules, dont le pays répondoit à l'Amiennois.

AMBIANUM, nom latin d'AMIENS, ville de France en Picardie.

dit

AMBIATINUS VICUS, village où Suétone, c. 8, que Caligula étoit né. Il le place au-deffus de Coblentz, fuprà Confluentes. Torrentius & Turnebe vouloient, fur l'autorité de quelques manuscrits, que l'on lut Ambiatarinus Vicus. Il y a apparence que ce lieu étoit dans la Germanie fupérieure aux confins de l'in

férieure.

AMBIBARETI, AMBIVARETI, ANBIVARITI, AMBRUARETI, OU AMBUARETI; car ces différentes ortographes fe trouvent dans les divers exemplaires de Cefar. Mais ou les interprétes de cet auteur fe trompent fort, ou bien Céfar a nommé ces divers peuples d'une maniere affez semblable. Sanfon, dans fes remarq. fur la carte de l'ancienne Gaule, pag. 10, regarde comme une même nation Ambibareti, Ambivareti, Ambruareti, &c. Il dit qu'étant cenfés entre les voifins & les fujets des Adui, ils ne fe peuvent mieux placer que dans le diocèfe de Nevers, dont la ville capitale Noviodunum est estimée

par

Céfar in Aduis, par la même raison que Cabillonum des peuples Ambarri eft dit encore par Céfar in Eduis; & par la même raifon que Lugdunum des peuples Segufiani eft eftimée par Ptolomée in Aduis. Ces peuples Ambarri, Ambivareti, & Segufiani étant inter duorum Clientes, & très - certainement autrefois duorum Civitatis Pagi, pays & partie des peuples dui, il eft fouvent arrivé que leurs villes ont été eftimées in Eduis. Le même géographe qui trouve dans Céfar un peuple Ambiyareti au-delà de la Moselle, juge

avec Cluvier Germ. ant. l. 2, c. 16, que ce mot eft corrompu d'Aduatici. Ortelius diftingue Ambibareti, felon lui les mêmes qu'Ambuareti, qu'il traduit par AMBRUN avec Vigenere d'avec Ambibarii, qui font, felon lui, Ambie dans l'Armorique, & d'avec Ambivariti qu'il croit être ANVERS.

AMBIBARII ou AMBIBARI, ancien nom d'un peuple des Gaules qui habitoit le pays qu'on nomme à préfent le diocèfe d'Avranches en Normandie. Sanfon, p. 10, dans fes remarques fur la carte de l'ancienne Gaule, obferve très-bien que ce peuple ne doit pas être confondu avec les Ambarri qui étoient fur la Saône, & faifoient partie d'Edui, au lieu qu'Ambibarii étoient entre les peuples ou cités armoriques & maritimes de la Gaule, qui fe trouvent presque toutes aujourd'hui dans la Bretagne & dans la Normandie.

AMBICAS. Diodore de Sicile, l. 20, nomme ainfi un lieu de fa patrie.

AMBIDRANI, peuple dans la Norique, felon Ptolomée, l. 2, c. 14.

AMBIE, bourg, & abbaye de France. V. HAMBIE. AMBIERLE, bourg de France dans le Forez, aux frontieres du Lyonnois. Il eft fitué fur un côteau, à trois lieues de Roanne, & à quinze de Lyon : on découvre delà une très-belle plaine du côté de l'occident, & du côté de l'orient: il est environné de hautes montagnes. Ce bourg, où l'on tient une foire tous les ans, eft confidérable par un prieuré de l'ordre de Clugny, anciennement abbaye. L'églife des religieux, dédiée à faint Martin, eft un très-beau vaiffeau, & le prieur eft curé primitif de la paroiffe. Le territoire d'Ambierle produit quantité de vin.

Baudrand écrit AMBIERTE, en latin Ambierta, & en fait une petite ville. Dans le dénombrement de la France, t. 1, p. 309, Ambierle eft comptée pour une ville de 357 feux dans l'élection de Roanne, généralité de Lyon.

AMBILATRI, ancien peuple de la Gaule Aquitanique, felon Pline, l. 4, c. 19, qui le joint aux Anagnutes, aux Pictons & aux Santons; ces deux derniers occupoient le Poitou & la Saintonge. Le P. Hardouin, in 1. C. P.inii, croit que les deux premiers étoient entre les diocèfes de Nantes & de Poitiers. V. AMBILIATES.

AMBILEZ OU AMBIALET, bourg de Languedoc, dans l'Albigeois, avec titre de vicomté; c'eft un lieu fort & peu éloigné de la riviere de Tarn.* Corn. Dict. Davity.

Dans le dénombrement de la France, t. 2, p. 228, ce lieu eft nommé AMBILET, ou NOTRE-DAME DE LA CAPELLE. Il étoit fort connu du temps des vicomtes d'Albi. Leur château d'Ambialet, fitué für la gauche du Tarn trois lieues au-deffus, & au levant d'Albi, étoit le cheflieu du comté.

AMBILIATES, peuple de l'ancienne Gaule. Quelques-uns lifent Ambibarii, au lieu d'Ambiliates. Si le nom d'Ambiliates eft bon, dit Sanfon, dans fes remarques fur la carte de l'ancienne Gaule, p. 10, il peut répondre à Lamballe en Bretagne, à caufe de la reflemblance du nom; s'il eft corrompu d'Ambibarii, pourfuit ce géographe, je l'eftimerai ailleurs, & plutôt pour le diocèfe d'Avranches que pour un autre; AFIN QUE les peuples de Céfar répondent aux anciens diocèfes de ces quartiers, qui eft la maxime qui fe doit obferver dans toute la Gaule, où Céfar a fait la guerre; les anciens diocèfes ayant été établis dans les anciens peuples.

Le P. Hardouin femble dire que les Ambiliates font les mêmes que les Ambilatri de Pline.

AMBILICI, ancien peuple de la Norique, felon Ptolomée, l. 2, c. 14.

AMBILLON, village de France, en Touraine. Il y a une carriere, d'où l'on tire des meules de moulins. * Šavary, Dict. du Commerce, p. 872.

AMBISNA, ville ancienne d'Espagne, dans le territoire des Murboges, felon les éditions latines de Ptolomée.

AMBISUNTES, felon Pline, l. 3, c. 20, peuple de la Norique, felon Ptolomée, l. 2, c. 14, qui le nomme c. 14, qui le nomme AMBISONTII.

AMBIVARITES, ancien peuple de la Gaule Belgique. Ils occupoient le Brabant avec les Ménapiens & les Tongres. Les peuples que l'on nommoit Ripuaires, Ripuarii, eurent des princes particuliers qui prenoient le titre de

ducs de Brabant, ou de la basse Auftrie. * Corn. Dict. d'Audifret, t. 2, p. 428,

AMBLADA, ville de la Pifidie, felon Etienne le géographe, fur l'autorité de Strabon, qui, néanmoins, la donne à la Carie.

AMBLAVA & AMBLAVIA. Voyez AMBLEVE. AMBLESINDE, bourgade d'Angleterre en Weftmorland, au nord occidental de Kendale.

AMBLETEUSE, petite ville de France, dans le Boulonois, avec un petit port de mer, d'où les vaiffeaux peuvent fortir par un vent de nord, en latin Ambletofa. Elle eft fituée à deux lieues de Boulogne, & à quatre ou cinq de Calais. Sa rade eft bonne; l'air y eft fain, & les eaux y font belles & abondantes. On voit delà aifément les côtes d'Angleterre, qui n'en font éloignées que de fix lieues. C'eft le roi Louis le Grand qui a fait nétoyer & creufer ce port, qui étoit rempli & comblé de fables, & devenu une plage, habitée feulement par quelques pêcheurs; mais depuis quelques années on y a bâti des maisons & des hôtelleries, & fait quelques travaux. Deux jettées, fur lefquelles trois hommes peu vent marcher de front, facilitent l'entrée du canal de fon port, accompagné d'un quai terraffé de pierres tirées à la côte, & bien pavé. Trois galeres du roi en 1703, pafferent une partie de l'été dans ce port, qui eft défendu par une très-groffe tour, bien munie de canon, dans laquelle le gouverneur eft logé commodément, & où l'on entretient garnifon. Une petite riviere traverfe, & nettoye même ce port. Cette ville eft franche de taille & d'entrée. Sa paroiffe reconnoît S. Michel pour patron, & la place où l'on tient le marché eft pavée, & entourée de maisons bien bâties. Jacques II, roi de la Grande Bretagne, après l'entrée du prince d'Orange, & des troupes hollandoifes en Angleterre, fuyant la perfécution de fes fujets révoltés contre lui, aborda a Âmbleteufe dans une barque de pêcheur, le quatrième janvier 1689, accompagné du duc de Barwick, & de quelques domeftiques. Corn. Dict. Mém. manuscrits.

AMBLEVE (1'), en latin Amblavia, riviere du PaysBas, au duché de Luxembourg. Elle paffe à Malmedi & à Stavelo, puis ayant reçû la petite riviere d'Albe, & quelques ruiffeaux, elle fe rend dans la riviere d'Ourte, vers les confins du pays de Liége. Les cartes récentes l'ont toutes omife, dit Baudr. éd. 1705.

AMBLOGANNA, ancienne ville de la Grande Bretagne, felon le livre des notices, fect. 63, quelques-uns croyent que c'eft AMBLESINDE.

1. AMBOHITSMENES, hautes montagnes de couleur rouge, dans l'ifle de Madagascar, à 19 deg. 30', ou à 20 deg. de latit. méridionale, dans la partie orientale de l'ifle. Elles font fi hautes, qu'on les peut découvrir en mer de quinze lieues, & elles reffemblent à la montagne de la table ou cap de Bonne Espérance. Ces montagnes font à plus de vingt-cinq lieues dans les terres; & entre elles & la mer, il n'y a que des pays bas & de grands marais. * Flacourt, hift. de Madagascar, ch. 8.

2. AMBOHITSMENES (les) nom d'une province de l'ifle de Madagascar. Elle eft fituée au feptentrion, & au couchant du pays d'Antavare. * Flacourt, ibid.

AMBOINE, ifles d'Afie, dans l'océan oriental, où elles font partie des Moluques. On comprend fous ce nom diverfes ifles voifines l'une de l'autre, & dont celle d'Amboine eft la plus confidérable. Cette ifle eft au 4° degré de latit. méridionale, & au 146° de longit. Elle a quinze ou feize lieues de tour. Il ya un golfe à peu-près comme une riviere qui va jusqu'au pas de Banguewal, où l'ifle n'a qu'un quart de lieue de large. Si cette espèce de digue étoit emportée, Amboine feroit deux ifles. A l'un des côtés de ce golfe eft le château Victoria & la ville d'Amboine. Ce côté s'appelle Rofanive, & celui qui eft oppofé, Hiete. Le château eft magnifique : les Portugais le firent bâtir, l'occuperent quelque tems & le céderent aux Hollandois le 23 février 1603. Il eft carré, en forme de lozange, ayant quatre fort bastions de pierre, & des murailles hautes & épaiffes. Il est entouré de foffés larges & profonds, & d'une muraille de pierre qui en fait le tour, avec un pont-levis. Il y a de fort beaux canons, & la garnifon en eft affez forte. On trouve au-dedans des magafins affez beaux, un arfenal, des appartemens pour le gouverneur & les officiers, & des logemens pour les foldats : mais les tremblemens de Tome I. Dd ij

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