Images de page
PDF
ePub

terre étant très-fréquens dans ces ifles, & les bâtimens qui font grands & maffifs étant alors les plus fujets à être renverfés, le gouverneur, ni fes gens n'habitent point dans le château. * De Graaf, Voyag. aux Ind. Or. p. 230 & fuiv.

Robert Patbrug, l'un des gouverneurs, tenta de faire fortifier Amboine; mais la mer détruifit l'ouvrage, à peine commencé on fentit qu'il étoit impoffible d'achever, & l'on abandonna tout.

La ville ou négrerie d'Amboine eft derriere le château, & répond à fes deux côtés. Elle a de belles & larges rues, tirées au cordeau, & il y a auffi quelques canaux & des ponts. Le bafaar eft beau; on y vend toutes fortes de vivres à prix raifonnable. Il y a un hôtel-deville affez joli, une maifon de correction pour les femmes, un hôpital, une maifon des orphelins, & deux églifes où l'on prêche la religion prétendue réformée, en flamand & en malaie.

y

Outre le château Victoria, & la ville d'Amboine, il a dans l'ifle plufieurs autres négreries, redoutes & paggers, comme à Loryke la redoute Noorfe Tel, Lyma, Négrerie, Hietta Lamme, le Pas Panguewal. Il y a à Hiette un petit fort avec quatre pointes ou baftions, & des paggers à Oeri & à Way. Dans tous ces lieux fortifiés, il y a des foldats hollandois.

Les autres ifles voifines d'Amboine font la petite ifle OмO, vis-à-vis le Pas Panguewal; celle d'ANEMO, autrement Hollandia; celle de NASSELouw, toutes près les unes des autres, entre Ceram & Amboine, L'ifle de CERAM eft vis-à-vis d'Amboine. Elle a cinquante-fix lieues de long & quinze ou feize de large. Il y a auffi les ifles Boero, Manipes, Soele, Besje, Ambulauw, Kilang, Bono, & plufieurs autres. Les Hollandois ont des fortifications, & des foldats en quelques-unes. Dans Omo, il y a deux redoutes: à Anemo, un petit fort, une redoute & le pagger Attewanne. Naffelouw a une redoute. Dans lille de Ceram eft la redoute Soera & le pagger Kayboble; à Bouro, la redoute Ooftburg : à Manipe, la redoute Wantrouw ou la Défiance; à Sale Besje, la redoute Claverblad ou le Tréfle. Il n'y a qu'une maifon de bois à Amblauw. Quoique Kiland & Bono dépendent auffi d'Amboine, il n'y a point d'Hollandois.

Toutes ces ifles rapportent peu de profit aux Hollandois, excepté Amboine, Omo, Anemo & Naffelouw, qui produifent beaucoup de clous de girofle.

Quelques-uns mettent Amboine au nombre des Moluques, parce qu'elle produit du clou de girofle, & qu'ils prétendent qu'il n'en vient qu'aux Moluques. Mais les trois ifles Celebes, Gilolo & Amboine, que Ptolomée nomme Sindas, & celles que les Portugais appellent Moluques, ne font pas éloignées les unes des autres. Les anciens cosmographes comprennent même les Moluques fous le nom de Sindes. Il eft très-poffible que le clou de girofle ait été apporté des ifles voifines à Amboine, où les habitans ont appris peu-à-peu la maniere de le cultiver. Autrefois Amboine étoit une ifle inculte & infertile, habitée par d'infignes pirates & anthropophages. Il y a eu même des écrivains qui ont dit, que lorsque les peres étoient parvenus à un grand âge, ou qu'ils étoient attaqués de quelque maladie incurable, ils les tuoient & s'en faifoient feftin les uns aux autres. * Voyag. de la comp. des Ind. Or. t. 1, p. 481.

Cette ifle fut découverte par les Portugais, environ l'an 1515, fous le commandement d'un nommé Antoine Abreo, qui y fit dreffer une colonne, en mémoire de cette découverte. C'eft par cette raifon que les Portugais ont marqué un fi grand reffentiment de ce que les Hollandois avoient traité alliance avec les habitans d'Amboine, & qu'ils avoient enfin attiré à eux le commerce de cette ifle, & celui de toutes les Moluques. Pour empêcher leurs progrès, ces mêmes Portugais mirent en mer, l'an 1601, une flotte de trente vaiffeaux, tant grands que petits, fous le commandement d'André Hurtado de Mendoça, pour aller attaquer les bâtimens holles bâtimens hollandois, qui négocioient fur les côtes de ces ifles. Ils fe promettoient qu'après qu'ils auroient ruiné & détruit les Hollandois, ils contraindroient les infulaires à ne trafiquer qu'avec leur nation.

Mais il y avoit alors dans le port de Banda cinq grands navires hollandois, qui, après un fanglant combat, mirent les Portugais en fuite. Ceux-ci, pleins de dépit &

de rage, s'en allerent à Hiton, ville capitale d'Amboine, & mallacrerent tous les habitans, arracherent tous les girofles, fortifierent de nouveau le retranchement qu'ils y avoient, & y établirent une forte garnifon.

A cette nouvelle les Hollandois équiperent une flotte de douze vaiffeaux, fous le commandement d'Etienne Verhagen: elle arriva le 21 février à la rade d'Amboine, attaqua le fort fi vivement, que le gouverneur Portugais, épouvanté, demanda à capituler. Les conditions propofées & acceptées, furent que les Portugais fortiroient avec leurs armes, & que ceux qui voudroient demeurer prêteroient ferment de fidélité: il s'en trouva plufieurs qui le prêterent, & refterent. On y établit un gouverneur au nom des états généraux. Le fort eft au fud du port, & tous ceux qui habitent de ce côté-là font Chrétiens, mais ceux qui habitent au nord ou dans l'ifle feptentrionale, font Mahométans. Il y a plufieurs races en toute l'ifle, & chaque race a fon village particulier: les Ateyves, les Tavires, les Halons, les Baguales, les Putas, les Roffanives, & plufieurs autres qui ont chacune leur quartier & leur commandant.

L'air y eft fain, le pays eft arrofé d'excellentes eaux. Les Sagus fourniffant tout le pain néceffaire, on n'est point obligé d'aller en chercher ailleurs. Il y a de trèsbons fruits, & paffablement du poiffon. Le ris y croîr fort bien, mais les guerres continuelles qui ont été dans l'ifle ont empêché qu'on y en ait femé. Elle fournit plus de fix cens barres de clou de girofle, en y comprenant celui qui vient de Cambelou & de Luho', où il y en a plus qu'à Amboine. Elle commençoit auffi à produire des noix muscades qui y venoient fort bien, lorsque Matelief écrivoit les mémoires dont ces particularités font tirées. Cependant les gens du pays ne vouloient pas s'adonner à les préparer, comme ceux de Banda ne vou loient pas auffi s'aflujettir à préparer le clou. Ils difoient que Dieu les paniroit s'ils fe mêloient d'une chose à quoi il a voulu appeller d'autres nations, & dont il les a exclus; & que chaque nation a fuffifamment de quoi s'occuper; f'une au clou, l'autre à la muscade. Si l'on pouvoit être en paix à Amboine, pourfuit le même auteur, on y recueilleroit par an, avec le tems, jusqu'à mille ou même douze cents barres de clou: ce qui fuffiroit pour charger un vaiffeau de plus de fix cens tonneaux, chaque barre faifant fix cens livres, poids de Hollande. * Voy. de Matelief, aux Ind. Orient.

La plus grande partie du pays eft inculte. On y planteroit autant de girofle qu'on voudroit, s'il y avoit des esclaves pour recueillir le fruit. Mais les frais feroient trop grands, & la marchandise ne le pourroit fupporter.

Cette ifle eft très-bien fituée pour commander à toutes celles dont elle eft entourée : les bois de conftruction n'y manquent pas, & l'on pourroit avec le tems y faire des cordages de brou de cocos.

Suivant la description que Fréderic Houtman fit de l'ifle d'Amboine en 1607, elle eft divifée en deux parties, ou en deux ifles, n'y ayant qu'un espace de terre de 80 perches qui joigne ces deux parties. Il y a dans la petite ifle où eft le fort, vingt petites villes ou villages qui peuvent fournir deux mille hommes propres à porter les armes, qui font tous profeffion d'être Chrétiens: au moins ils en portent le nom. Il y a dans la grande ifle quatre villes principales, fous la jurisdiction de chacune desquelles il y en a fept petites. Elles peuvent fournir quinze cens hommes la pour guerre, la plupart Maures ou Mahometans, qui ont en général le nom de Hitto, & qui relevent du fort, c'est-à-dire qu'ils font fous la domination hollandoife.

L'utilité qu'on retire de ce fort eft de tenir en bride tout le pays qui l'environne, & les ifles voifines, jusqu'à celle de Banda & les autres qui font de fa dépendance. Sans la crainte qu'on a de cette place, il n'y auroit pas lieu de faire aucun commerce dans toutes ces ifles, & encore moins d'y avoir des comptoirs pour faire le marché des épiceries à recueillir.

AMBOISE, ville de France en Touraine; en latin Ambacia, Caftrum Ambaciacum, ou Ambafia. Elle eft fituée au confluent de la Loire & de l'Amaffe, & c'eft de fa fituation (ab ambientibus aquis ou ambabus aquis) que quelques-uns ont cru qu'elle avoit pris fon nom. Adr. de Valois penfe au contraire qu'elle a été

[ocr errors]
[ocr errors]

ainfi nommée de la riviere d'Amaffe, qu'il croit avoir été autrefois appellée Ambacia. Quoique ces deux opinions paroiffent fort probables, Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 6, p. 83, fe fent néanmoins plus de penchant pour la premiere. La tradition du pays veut qu'Amboife ait été un fort bâti par Céfar, qui, ayant pris Bourges, & fe hâtant de fe rendre maître de Tours, vint fe camper à dix lieues de cette ville, entre la Loire & l'Amaffe; mais ce fentiment n'eft appuyé de l'autorité d'aucun écrivain. Le premier qui ait parlé d'Amboife eft Sulpice Sévere, dans la vie de faint Martin. Grégoire de Tours, dans le fecond livre des miracles de ce même faint, fait aufli mention de Vicus Ambacienfis, & dit qu'il y avoit dans cet endroit un pont de bâteau fur la Loire. Aujourd'hui il y en a un de pierre qui paffe pardeffus une ifle, dans laquelle font plufieurs maifons. Cette ville n'eft pas fort grande, n'ayant proprement que deux rues & le château. Ce dernier eft élevé fur un rocher du côté qui regarde la ville, & fortifié de plufieurs tours rondes. Du côté de la campagne il y a une grande place, de laquelle il eft féparé par un large foffe taillé dans le roc, avec un pont levis, qui donne entrée dans une grande cour. C'eft dans ce château qu'on voit un bois de cerf d'une merveilleufe grandeur, que beaucoup de perfonnes ont cru être naturel; mais lorsque Philippe de France, duc d'Anjou, roi d'Espagne paffa à Amboife fur la fin de l'année 1700, accompagné de Louis de France, duc de Bourgogne, & de Charles de France, duc de Berry, fes freres, ils examinerent & firent examiner ce bois comme auffi un os du col & des côtes de cette bête, & l'on découvrit qu'ils étoient faits de main d'homme. C'eft dans ce château que le roi Louis IX inftitua l'ordre de faint Michel, le premier jour d'Août de l'an 1469. Au refte, le château que l'on voit à préfent a été bâti par un feigneur d'Amboife, appellé Ingelger, en la place de celui qui fut ruiné par les Danois ou Normands, vers l'an 882. Pour revenir à la ville, l'auteur cité remarque qu'il y a deux paroiffes, l'une pour les gentilshommes, ceux qui poffèdent des fiefs, les officiers, & pour tous les nouveaux venus & leurs domeftiques, pour la premiere année feulement, après laquelle s'ils ne font point gentislhommes ou poffedans -fiefs ou officiers, ils font de l'autre paroiffe, qui eft celle des bourgeois & du peuple. La ville a été affranchie de taille par lettres-patentes du roi Louis XI, données aux Pleffis-les-Tours au mois d'octobre 1482; mais les fauxbourgs y font fujets. On compte trois cens vingtcinq feux dans la ville, & quatre cens foixante-quinze dans les fauxbourgs, & en tout environ quatre mille perfonnes. Le cours eft une promenade fort agréable, qui a cinq cens pas de longueur & eft ornée de quatre rangs d'arbres. Il y a une collégiale dans cette ville, fous l'invocation de faint Florentin. Cette ville a appartenu fort longtems aux comtes d'Anjou, & eut enfuite des feigneurs particuliers jusqu'à Louis d'Amboife, vicomte de Touars, qui, étant convaincu d'avoir conspiré contre le roi, fut dépouillé de tous fes biens, qui furent réunis au domaine par arrêt donné à Poitiers le 8 mai 1431. Le roi Charles VIII étoit né à Amboife, & y mourut l'an 1498. C'eft dans cette ville que commencerent les guerres civiles du royaume, l'an 1561, & que le nom de Huguenots fut donné aux Calviniftes pour la premiere fois, fi nous en croyons Piganiol de la Force, de qui j'ai emprunté cet article. Long. 18, 40, latit.

[ocr errors]

47, 25.

AMBOISE OU ISLES D'AMBOISE, ifles d'Afrique dans l'Océan, au royaume de Benin, à fept lieues de la riviere de Camaronez, & à fix du cap d'Ambofine vers le fud-eft. La plus orientale, qui eft la plus grande & la plus peuplée, eft presque auffi haute que l'Alta terra d'Ambofi, autrement Ambofine, ou en françois, haute terre d'Amboife. Les vaiffeaux peuvent paffer entre ces trois ifles, & vont jetter l'ancre quelquefois au-deffous de la plus grande, pour y négocier des dents d'élephant & des esclaves, ou pour faire provifion de vivres & de vin de palmes qu'on y trouve en quantité; cependant comme les esclaves viennent d'ailleurs, & que le commerce y va médiocrement, il eft affez rare que l'on s'y arrête. Les Négres qui habitent l'ifle du milieu font les plus rafinés de toute la côte. Ils vont fouvent gagner

leur vie fur la terre ferme. De la Croix, relat. de l'Afrique, t. 3.

AMBON & AMBONE. Voy. AMBOINE. AMBOSINE, province d'Afrique, au royaume de Benin. De l'Ifle nomme ce pays LA HAUTE TERRE DES AMBOISES. Les Espagnols l'ont appellée Alta terra d'Ambofi, & de la Croix, dans fa relation de l'Afrique, remarque que c'eft avec jufte raifon, puisque ce pays eft, dit-il, aufli haut que le Pic des Canaries. Il y a au levant le Camarones, & au couchant la riviere, que l'on appelle Rio del Rei, à fix lieues de laquelle, vers la côte, eft fon cap ou fa pointe la plus avancée. C'eft un endroit où les vaiffeaux peuvent fe fournir de toutes fortes de rafraîchiffemens; on y trouve du bétail, de la volaille & des fruits en abondance. On n'y recueille point de vin de palme, mais en récompenfe les habitans font une boiffon fort agréable de certaines racines nommées gaiandas, que l'on fait cuire dans l'eau. Il y a plufieurs villages dans la partie orientale de cette province. L'un des principaux s'appelle Bodi ou Bodiwa, autrement Cesge. On y fait trafic d'esclaves, mais il s'y trouve peu d'accori ou de corail bleu. * De la Croix, relat. de l'Afrique, t. 3.

AMBOTE, bourgade de Pologne, dans la Samogitie, fur la riviere de la Wardana, à deux milles polonois de Siadi, & environ à neuf de la Mer Baltique. * Baud. éd. 1705.

1. AMBOULE, grand village de l'ifle de Madagascar, dans la vallée de même nom. Voy. l'art. fuivant. * Flacourt, hift. de Madagascar, c. 3, P. 9.

2. AMBOULE, vallée fituée dans la province de Manatengha, l'une de celles de l'ific de Madagascar, à l'embouchure de la riviere du même nom de Manatengha. Cette vallée produit des plantes & des fruits en abondance, principalement de ligname blanc, qui y vient avec affez de facilité. Il y croit aufli une herbe que nous appellons fefame, qui porte une femence dont les habitans expriment le fuc, & tirent une huile qu'ils appellent menachil. Les pâturages y font fort bons, ce qui fait que l'on y trouve des boufs très-gras, ainfi que des vaches dont la chair eft excellente. Il y a une fontaine d'eau chaude, fouveraine pour les maladies froides des membres. Elle eft proche du village d'Amboule, & à quatre toifes de diftance d'une petite riviere, au fond de laquelle le fable eft fi chaud, qu'on n'y fauroit laiffer un moment la plante du pied, quoique l'eau de la riviere foit froide. L'on croit que la fource de la fontaine chaude paffe par-deffous cette riviere. L'on y peut faire cuire des œufs; mais ils ne durciffent point qu'ils n'ayent été vingt-quatre heures dans la fontaine. Ceux de ce quartier s'occupent à préparer, en plufieurs manieres, le fer & l'acier qu'ils tirent de leurs mines. Ils en forgent de bonnes fagayes ou dards, & plufieurs autres inftrumens fort bien travaillés. Les peuples de la vallée font gouvernés par un Voadziri, qu'ils qualifient du titre de grand feigneur. C'eft le plus confidérable entre les principaux de cette contrée. Il eft riche en bétail & en toute forte de commodités pour la vie; mais fon pouvoir n'eft pas abfolu. Lorsqu'il arrive un tems de difette, & que fes fujets manquent de vivres, ils le vont furprendre dans fa maifon, au nombre de cinq ou fix cens, rotent lui & fes femmes, & le menacent de le tuer, s'il ne leur donne pas du bétail pour leur fubfiftance, ce qu'il fait incontinent pour fe tirer de leurs mains. Si enfuite la recolte eft bonne, il retire avec ufure ce qu'il a été contraint de leur donner, leur faifant payer quatre fois autant. Ces peuples, qui font environ deux ou trois mille hommes, font très-libertins & infolens envers leurs maîtres; auffi peut-on dire que ce pays eft le refuge de tous les vagabons & fainéans. Corn. Dict, Flacourt.

le gar

AMBOURNAY, felon Baudrand, éd. 1705, en latin Ambroniacum, petite ville de France dans le Bugey, fur le chemin de Lyon à Genève, à une lieue des frontieres de Breffe & de la riviere d'Ains, avec une abbaye de l'ordre de S. Benoît, au pied d'une côte, & à trois lieues de Bourg en Breffe au midi, en tirant vers le Rhône. Voyez la descript. de la Bourgogne, par Garreau, p. 333 » éd. 1734.

AMBRA. Voyez AMBER.

[blocks in formation]

c'eft-à dire, après les Moloffes eft Ambracie, colonie des Corinthiens. Des géographes fameux la mettent dans la Thesprotie, entr'autres Etienne & Paufanias, Eliac 1, c. 23. Ce dernier dit, les Ambraciotes de la Thesprotide de l'Epire. Il paroît cependant qu'elle étoit de l'autre côté de la riviere; car Ptolomée, l. 3, c. 14, avançant d'occident en orient, place, en premier lieu, l'embouchure de l'Arachthe, puis Ambracie. Tite-Live, l. 38, c. 4, en fait une petite description: Ambracie, dit-il, eft au bas d'une colline affez roide. La ville, du côté de l'occident, a la riviere & la campagne; la citadelle, qui eft fur la colline, eft tournée à l'orient. Le fleuve Arethon (c'eft le même que l'Arachthe de Ptolomée) coulant de l'Athamanie, tombe dans le golfe Ambracien, ainfi nommé, à cause de la ville qui en eft voifine. On ne doute point qu'elle n'ait été libre anciennement; enfuite elle paffa au pouvoir des acides, & particulierement Pyrrhus, ce fameux ennemi des Romains y tint fa cour. Nous apprenons de Polybe, Excerpt. legat. XXVIII, que les Romains y trouverent beaucoup de tableaux & de ftatues, parce, ajoute cet hiftorien, qu'Ambracie avoit été la réfidence de Pyrrhus. Pomponius Mela, 7. 2, c. 3, parle avantageusement de cette ville, & n'oublie point la cour de Pyrrhus. Florus en parle dans le même fens, & il paroît, par ce qu'il en dit, que les Etoliens ayant paffé leurs bornes, y avoient commandé. Elle avoit un port que les Latins ont nommé AMBRACIUS PORTUS & AMBRACIE PORTUS. Lucain en parle même au pluriel, Pharf. l. 5, v. 661.

Ambracia Portus.

Oreque malignos

du village d'Ambrakia; mais apparemment, poursuitil, la ville s'étendoit alors jusques-là.

AMBRACIE PORTUS où

AMBRACIUS PORTUS. Voy. l'art. précédent. AMBRACIUS SINUS, golfe de l'ancienne Gréce, aujourd'hui aujourd'hui LE GOLFE DE L'ARTA. On a vû dans l'articlé précédent, que Polybe l'étend en longueur l'espace de trois cens ftades, à commencer de la mer. Pline, 7.4, c. 1, le fait encore plus grand, & dit qu'il reçoit une mer fpacicufe de la longueur de trente-neuf mille pas, par une ouverture de cinq cens pas. Pomponius Mela, l. 2, donne presque presque le double de largeur à l'ouverture de ce golfe, & dit que le golfe d'Ambracie eft ce qu'il y a de plus fameux en Epire, & met fur ce golfe les villes Actium, Argia Amphilochis, & Ambracie, ville royale des acides & de Pyrrhus. Voyez au mot ARTA l'article du GOLFE DE L'ARTA.

c. 3,

AMBRACUS, lieu fortifié dans le voisinage d'Ambracie & dans les marais. Il étoit muni d'un mur & d'avant-murs, felon le ftyle de Polybe, l. 4, c. 61, & n'avoit qu'une feule avenue par une chauffée de terres apportées, d'où l'on pouvoit tenir la ville en fujettion. Voyez-en une description plus ample à l'endroit cité de Polybe. Etienne le géographe en parle aufsi.

AMBRASI, riviere d'Afrique, où elle coule dans le Congo. Voy. AMBRISI.

AMBRATIA, felon Baudrand, éd. 1682, ville ancienne de l'Espagne, dans la Lufitanie. Il en eft fait mention dans la vie de faint Epitace. Quelques géographes la cherchent à LA VERA DE PLASENCIA, ville d'Espagne au royaume de Léon, pagne au royaume de Léon, dans l'Eftramadure vers Plafencia. D'autres tiennent que c'eft la même qu'AмBROCIUS, village fur les ruines duquel Plafencia est élevée.

AMBRESBURY, en latin Ambresburia, Ambrofia ou Ambrofii Vicus, bourgade d'Angleterre, dans les provinces de l'oueft & dans le comté de Wiltz, fur la petite riviere d'Avon, à fix milles de Salisbury, vers le feptentrion, & à foixante-cinq milles de Londres, au couchant. *Baudrand, éd. 1705.

Corneille parle au fujet de cette bourgade, qu'il nom me ville, des pierres que les Anglois nomment Stone Henge, & qu'il nomme Stonge Honge. Mais comme elles font dans la plaine de Salisbury, je renvoye cette matiere à l'article SALISBURY.

AMBRI, peuple de l'Inde, vaincu par Alexandre le Grand, au rapport de Juftin, l. 12, c. 9, qui dit que ce conquérant fe rendit fur les bords de l'Acefine, & desIl n'eft pas bien fûr qu'outre le port qui étoit dans le cendant vers l'océan par cette riviere, il reçut en fon golfe, Ambracie n'en eut pas un autre au-dehors & au obéiffance les peuples qui en habitoient les rivages, les bord de la mer. Palmerius croit en trouver la preuve Hiacenfanes & les Siléens, qui fe vantoient d'avoir été dans ces paroles de Scylax : Ambracie eft à quatre-vingt fondés par Hercule. Enfuite, pourfuit l'hiftorien, conftades de la mer, & elle a fur la mer un fort & un port tinuant fa navigation (sur l'Acefine) il arriva chez les qui eft très-beau. Il paroît par ce même paffage qu'Am- Ambres & les Sugambres, qui, forts de quatre-vinge bracie n'étoit pas au fond du golfe; car Polybe, 4. 4, c. mille hommes de pied & de foixante mille chevaux, 63, donne à ce golfe trois cens ftades de longueur, de- oferent lui livrer bataille. Ils la perdirent, & le vainpuis la mer jusqu'au fonds. Ambracie étoit différente queur alla tout d'un train vers la capitale de leurs états. d'AMBRACUS. Voyez ce mot. Quelques géographes ont Ce fut là qu'il fauta feul fur la muraille, & qu'il eut l'acrû que l'ancienne Ambracie eft à préfent LARTA ou AR- vanture que Quinte-Curfe dit être arrivée au fiége de la TA. Spon, Voyages, t. 1, p. 82, a trouvé, étant fur les capitale des Oxydraques. Ce dernier auteur ne dit rien lieux, que la chofe n'eft pas ainfi; car, dit-il, la ville des Ambres & des Sugambres. Le peuple Ambri eft nomd'Ambracie qui donnoit le nom au golfe, eft à plus d'une mé, par Orofe, Mardi; un manuscrit porte Mandri. journée dela, & s'appelle encore, par les gens du pays, Ortelius, Thefaur. préfére le premier, & croit que ce AMBRAKIA, bien que ce ne foit qu'un village à un mille font les Mardyeni de Ptolomée, l. 6, c. 12. Cela ne de la mer, justement au milieu du fond de ce golfe. golfe. peut être, puisque les Mardyenes de cet auteur étoient (Cela ne s'accorde aucunement avec le rapport qu'en dans la Sogdiane, & bien loin du cours de l'Acefine. font les anciens; car Scylax la met à quatre-vingt ftades, qui font dix milles romains & la fixième partie d'un degré, & ils comptent trois cens ftades de l'entrée du golfe jusqu'au fond, c'eft-à-dire trente-fept milles cinq cens pas romains: distance bien différente de celle que marque Spon.) Il y a un chan à fon port qui fert de magafin pour les marchandifes que l'on y décharge. Pour la ville d'Arta, elle eft à la main gauche, éloignée de quinze milles de la mer, fur une riviere, qui eft apparemment l'Acheron des anciens, & qui fe dégorge, felon Pline, dans le golfe d'Ambracie. Vouro-Potami eft le nom moderne d'une autre riviere qu'on trouve en approchant d'Ambracie, & Spon ne doute point que ce ne foit l'Arachthus d'autrefois, quoiqu'il ne paffe pas fi près

AMBRIERES, ville & baronnie de France, dans la province du Maine. Elle eft de l'élection de Mayenne & fituée fur la Gréte, qui tombe dans la Mayenne. Cette ville appartenoit autrefois aux feigneurs de Mayenne, & Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, la prit par force, en haine de ce que Géofroi de Mayenne avoit fuivi le parti de Géofroi Martel, comte d'Anjou, fon ennemi, & y fit bâtir un château vers l'an 1069. Géofroi le Bel, comte d'Anjou, étant devenu duc de Normandie, après la mort d'Henri I, roi d'Angleterre, la rendit à Juhel de Mayenne, premier du nom, l'an 1135. Artus, duc de Bretagne, s'étant déclaré comte de Touraine, d'Anjou & du Maine, en fit une nouvelle donation à Juhel de Mayenne, troifiéme du nom, au

mois de mai de l'an 1199. Il ne refte plus de veftiges de fon ancien château. La juttice s'étend fur dix paromies. * Figaniol de la Force, desc. de la France, t. 5, p. 143. AMBRIS ou

AMBRISI, felon Baudrand, éd. 1705, riviére d'Afrique, dans le Congo: elle a fa fource dans les montagnes, proche de Tinda, & fe jette dans l'Océan Ethiopien, entre les embouchures des riviéres de Lelunda & de Lofe, felon Pigafetta. Corneille, qui en fait deux articles, fous les noms d'Ambrafi & d'Ambris, fans avertir que c'eft la même, dit, fur la garantie de la Croix, rélat de l'Afrique, t. 3, qu'Ambris eft une riviére d'A frique, à fix degrés de latitude méridionale. Elle fort, dit-il, du même lac que celle de Lelunde, passe affez près de la ville de San-Salvador, & fon cours eft très-rapide. Cette riviere eft fort grande & fort remplie de poiffon, & fon eau eft très-bourbeufe. Les barques feu les y peuvent entrer, à caufe de la quantité de rochers qui font à fon embouchure. A quarante - cinq lieues de la côte, le long de l'Ambris, du côté du midi, il y a un gué à paffer; on porte les gens à l'autre bord, moyennant un certain droit qu'on eft obligé de payer au roi. Les peuples, qui demeurent fur la rive méridionale de ce fleuve, près de la côte, s'occupen à faire du fel, en faifant entrer l'eau de la mer dans des pers de terre. Cela rend ce fel gris & graveleux. On ne laille pas de le transporter à Pembo & en beaucoup d'autres endroits. C'eft à cette riviére que commence la feigneurie de Bamba.

AMBRISSUS, ancienne ville de Gréce, fur le mont Parnaffe. Spon, Voyage de Gréce, tom. 2, p. 42, croit qu'elle étoit au lieu où eft aujourd'hui le village d'Arachova. Il dit, pour prouver fon fentiment, que par la description que Paufanias en a faite, on connoît qu'elle étoit au levant de Delphes, puisqu'après avoir parlé de la ville de Stiri, qui eft au levant, il fait mention d'Ambrilfus, & enfuite de Delphes. D'ailleurs, ce que le même Paufanias marque de la diftance & du chemin de Stiri, qui fubfitte encore fous le même nom, le confirme, puisqu'il dit qu'il n'y a que foixante ftades, c'eftà-dire, un peu plus de fept milles & demi de l'un à l'autre, & que le chemin eft tout à plein dans l'entre-deux des montagnes. C'eft la même ville d'Ambriffus, que Stephanus appelle CYPARISSUS, qui étoit fon ancien nom, fous lequel Homère en a parlé dans un vers, qui veut dire, en notre langue, ceux qui habitent à Cyparifjus & à Pytho, ou Delphes, fituées en un terroir pierreux, &c. Voy. ARACHOVA & ANTICYRE.

AMBRITÆ ou ABRITE; car les exemplaires de Diodore de Sicile, 7. 17, varient fur la maniere d'écrire ce nom, qui eft celui d'un ancien peuple de l'Inde, en-deçà du fleuve Indus. Voy. ARBIS.

[ocr errors]

AMBRODAX, ville ou bourg de la Parthie, felon Ptolomée, l. 6, c. 5.

AMBRONAY, qu'on prononce vulgairement dans le pays, AMBOURNAY. Voy. ce mot.

AMBRONS, ancien peuple, dont les hiftoriens font fouvent mention. Céfar, de Bell. Gall. l. 1, c. 2, dit que la nation helvétique étoit divifée en quatre cantons, qu'il nomme Pagi, mais il n'en nomme que deux, Tigurinum & Urbigenum. Le premier s'explique ordinairement de Zurich, mais non pas avec les mêmes bornes que le canton qui porte aujourd'hui ce nom : le fecond elt défigné par le nom d'Urba, petite ville marquée dans les itinéraires, & arrofée par la riviére qu'on appelle préfentement l'Orbe. Les deux autres anciens cantons font nommés dans ce paffage de Strabon, qui, parlant de Caius Marius, vainqueur des Cimbres & de leurs alliés, qui étoient les Suiffes, dit : il récompenfa les Mas filiens des fervices qu'ils avoient rendus contre les Ambrons & les Tugeni. On explique ces derniers des habitans de Zug, mais avec le même correctif que j'ai dit en parlant de ceux de Zurich. Les Ambrons ont plus de difficulté. Eutrope, au commencement du cinquiéme livre, dit: M. Manilius & Q. Capion furent défaits auprès du Rhône par les Cimbres & les Teutons, les Zuriquois & les Ambrons, qui étoient des nations d'entre les Germains & les Gaulois. Plutarque, in Mario, entre les alliés des Cimbres & des Teutons, ne nomme que les Ambrons. Les meilleures troupes des ennemis, celles qui avoient déjà défait Manlius & Cæpion. (on les ap

[ocr errors]

pelloit Ambrons, & ils faifoient feuls plus de trente mille hommes) fe leverent promptement, & coururent aux armes. Ils avoient le corps chargé & appéfanti par la bonne chere qu'ils avoient faite; mais ils n'en avoient que plus de réfolution & plus de fierté, & rendus plus gais par le vin qu'ils avoient bû, ils s'avançoient, non point en défordre, ni en courant comme des furieux, ni en jettant des cris confus & inarticulés, mais en frappant leurs armes de mesure, & en marchant tous enfemble en cadence à ce bruit, & en répétant à tout mo ment leur nom Amirons, Ambrons, foit pour s'appeller les uns les autres, foit pour étonner d'avance leurs ennemis, en leur apprenant à qui ils alloient avoir affaire. Cette description de Plutarque convient trop bien aux Suiffes, pour douter que ce n'en fuffent; mais ce qu'il ajoute eft un peu plus embarraffant : les Liguriens, qui, de tous les peuples d'Italie, dont l'armée de Marius étoit compofée, furent les premiers qui commencerent la charge, ayant entendu le cri des ennemis, leur répondirent par le même cri Ambrons, Ambrons, qui étoit leur ancien nom; car le nom d'Ambrons eft le nom général que les Liguriens donnent à leur nation. De forte que ce cri retentit également dans les deux armées, & il paroît par ce paffage, que Plutarque regardant les Ambrons comme les plus confidérables alliés des Cimbres & des Teutons, a compris fous ce nom les Helvétiens, qui étoient dans leur armée; en fecond lieu, que ce nom n'avoit pas été tellement propre à un des cantons helvétiques, qu'on ne l'eût auffi donné en général aux peuples de la Ligurie. Il y a une autre opinion touchant ce peuple; favoir, celle de Reinerus Reineccius, fuivie par le favant auteur des monumens de Paderborn. Ils prétendent que les Ambrons, alliés des Cimbres, n'étoient autres que les habitans des bords de l'EMMER, riviére d'Italie, qu'ils croyent avoir été nommée par les Latins,, AMBRA. Cluvier, German, ant. l. 2, c. 4, met, dans le canton des Ambrons Helvétiques, Salodurum & Vindonija: le premier eft Soleure, & le fecond eft Vindisch, au canton de Berne. Le même géographe, après avoir témoigné beaucoup d'incertitude fur l'origine de leur nom, conjecture qu'il pourroit bien venir de la riviére d'Emme, & que les habitans de fes bords fe nommoient en leur langue THI EMMEREN, ou AMMERON; que les Romains ont changé la feconde M en B, comme Céfar fait Ambiorich d'un nom qui étoit originairement Emmerich, ou Ammerich, en latin, Emmericus. Cela eft très-vraisemblable, d'autant plus que l'Emme eft une riviére de Suiffe, au canton de Berne.

[ocr errors][merged small][merged small]

AMBROSII FANUM. Voyez SAINT AMBROIS & ERNODORUM.

AMBRUARETI. Voyez AMBIBARETI.
AMBRUN. Voyez EMBRUN.

AMBRUNOIS. Voyez EMBRUNOIS.

AMBRUSSUS, ancien lieu de la Gaule Narbonoise duquel il eft fait mention dans la table de Peutinger. On tient que c'eft présentement LE PONT DE LUNEL, en Languedoc, entre Montpellier, au couchant, & Nismes, au levant, à deux petites lieues d'Aigues-Mortes, vers le nord. * Baudrand, éd. 1682.

· AMBRYSSUS. Voy. AMBRISSUS & ARACHOVA.

AMBUILA ou AMBOILE, contrée d'Afrique, à l'orient du Congo: elle a au levant le pays de Quingengo, dont elle eft éloignée d'une journée de chemin : au nord & au nord-eft, la riviere de Loze la fépare de la province d'Oando, le Congo eft au couchant, & Canvangombé au midi, dans l'endroit d'où l'on dit que les rivières de Danda, de Loze & de Lucole prennent leur fource. C'eft un pays cultivé, & de pâturages : il nourrit force bétail, & porte quantité d'arbres fruitiers. Les habitans ne font point fujets du roi de Congo, & ne l'ont jamais été : la crainte qu'ils ont de le devenir les engage à une extrême complaifance, pour tâcher de ne fe point brouiller avec un voifin qui eft fi puiffant. Cette contrée a le titre de comté, & il y a quinze feigneuries, dont les principales font Matui-nungo, Pingen, Hoiquambola, Ambuila & Lovando. Le négoce des esclaves y va bien. * Corn. Dict. De la Croix, rélat. de l'Afrique, t. 3.

AMBULEIUS AGER. Jornandes, dans fon histoire des Gots, nomme ainfi le lieu où le pape Léon alla trou

[ocr errors][ocr errors]

ventum,

ver Attilla, & le détourna d'aller à Rome, où l'on crai- prenant le tour de l'ifle, au bord des dunes ou des di-
gnoit fa préfence. Malheureufement les copistes avoient gues, & fans égard aux fables que la mer couvre ou dé-
écrit in Acroventu Mambuleio, & des géographes, peu couvre dans les marées, & dont l'ifle eft environnée. Il
difficiles, en avoient détaché un nom particulier, Acro- y a quatre villages, un de la partie occidentale, nommé
qui fe trouve comme un nom propre de lieu Nez; les trois autres font, ballum, dans les terres, Ca-
dans les dictionnaires des Baudrand & Corneille. Orte- minga, dans la partie méridionale, & Hollum, dans la
lius & Cluvier avoient pourtant longtems auparavant plus orientale. Elle a l'ifle de Schelling au couchant d'hi-
démêlé admirablement cette bévûe, & averti qu'il faut ver, & celle de Schiermonick Oog à l'orient d'été, à
lire dans le paffage de Jornandes in Agro Venetum Am- dix min. de latitude de différence de cap en cap pour la
buleio, en prenant le pays des Vénitiens d'alors jusqu'à premiere, & à huit de la feconde. La religion catholi-
l'Adda. Il eft question de favoir où étoit cet Ambuleius que y eft tolérée, & il y a un prêtre entretenu, avec une
Ager, qui étoit aux Vénitiens. Jornandes le défigne, en chapelle & un presbytère dans l'ifle. Elle a été fujette à
difant que c'est un paffage du Mincio très-fréquenté, & de grands ravages dans les tems des tempêtes, & les
ce ne peut être que les environs d'Artelica, aujourd'hui habitans m'ont fait voir des collines de fable qui cou-
Peschiera; car il y avoit deux paffages principaux du vrent préfentement les terres que leurs peres cultivoient,
Mincio: l'un fur la route de Vérone a Bresce & Milan fur-tout du côté de l'occident. Il falloit dire
que la lon-
par Peschiera, l'autre de Vérone à Crémone & à Plai-gitude de cette ifle eft par les 23 deg. 10 min,
fance par Mantoue. Si Jornandes eut voulu parler de ce AMELANDE, petite contrée qui étoit comprise dans
dernier, il n'y a pas d'apparence qu'il n'eût point nom- le territoire de Felva, c'est-à-dire, dans l'un des trois
mé un lieu fi célébre. On ne peut guères dire de quel territoires, qui, tous enfemble, font le pays qu'habi-
côté du Mincio étoit le territoire ou champ furnommé toient les anciens Auchi. Ce pays de Felva étoit enfermé
Ambuleius on pourroit même s'étonner qu'Attilla, qui entre le Rhin, la foffe de Drufus & le lac Flevon; & la
s'étoit déja avancé jusqu'à Milan & à Pavie, fe fcitabou- contrée d'Amelande renferme aujourd'hui Stevere, Lo-
ché au bord du Mincio avec le pape Léon, qui venoit venems, Erdveke Suythempe & Vierholtem, ou les
de Rome; mais on peut répondre, comme fait Cluvier, quatre forêts. Cette contrée, que l'on écrit diversement
Ital. ant. l. 1, c. 26, que l'hiftorien leve lui-même la Hamelland ou Eemland, eft autour de la riviere de
difficulté, en difant que ce conquérant ne favoit à quoi l'Ems. Le territoire de Felva, dont elle faifoit partie,
fe déterminer, s'il iroit ou s'il n'iroit pas; qu'il flottoit n'eft autre que le Veluve, dans les Provinces-Unies. On
dans ce doute lorsque le pape vint le fixer dans la réfo- pourroit dire que d'Hemus, l'Ems, on a fait Hemmeland,
lution de ne pas y aller, & qu'apparemment il fit quel d'où s'eft formé Amelande, comme Amesfort en a auffi
ques marches qu'il n'eût pas faites, s'il eût été bien réfolu été formé. Alting, Notit. Germ. inf. part. 2, p. 8, aime
d'y aller.
mieux dire que ce pays eft le même que celui des Au-
chi, qui bordoient le lac Flevon, aujourd'hui le Zuyder-
zée, comme qui diroit Ommelanden van't Flie.

I

AMBURENSIS, AMPHORENSIS OU AMPORENSIS. Le premier fe trouve dans la conférence de Carthage: le fecond auffi; le troifiéme eft dans la notice des évêchés d'Afrique. C'étoit un fiége épiscopal de Numidie.

AMCOPELTZ-HOKELL, haute montagne d'Irlande, dans fa partie feptentrionale, à fept milles d'Allemagne de Schofot, felon Baud. éd. 1705.

AMED ou AMIDA, felon d'Herbelot, Bibl. Orient. ville d'Afie, dans la Méfopotamie. Les géographes arabes la placent dans le quatrième climat, & lui donnent 73 degrés 40′ de longit. & 38 degrés de latitude fept. Le Tarikh Montekheb prétend qu'elle a été bâtie par Thahamurath, roi de Perfe, de la premiere Dynaftie. L'empereur Conftance la fit fortifier contre les Perfes, & le fameux Tamerlan l'ayant prife l'an 1393, la pilla, & la brûla en partie, contre la parole qu'il avoit donnée. Ufuncaffan, & les autres rois de Perfe, s'en étant enfuite rendus maîtres, Selim I' la reprit fur Schah-Ifmaël l'an 1515, & y établit un Beglierbegh ou gouverneur de province, qui a fous lui douze fangiaks ou bannieres. Les Arabes nomment cette ville DIARBEKER, & les Turcs, KARA-AMID & KARA-EMIT, ce qui veut dire Amide la Noire, à caufe de la couleur des pierres dont fes maisons font bâties. Voy. DIARBECK.

AMEDEWAT. Voy. AMADABAT.

AMEGARA, felon Marmol, t. 2, l. 4, c. 62, mon-
tagne d'Afrique, dans la province de Habad, royaume
de Fez: elle eft à trois lieues & demie d'Alcaçar-Ceguer,
du côté du midi, & elle a trois lieues de long d'occident
en orient, & une de large. Il y a par-tout de grands bo-
cages & de fort bon bois pour des navires, ce qui enga-
geoit autrefois les rois de Fez à faire conftruire des fus-
tes & d'autres vaiffeaux dans Alcaçar. Quand les Portu-
gais prirent cette ville, les habitans de la montagne
d'Amegara fe retirerent vers les autres, qui font plus au-
dedans de la contrée : ils revinrent après que les Portu-
gais eurent abandonné Alcaçar, à caufe que le pays eft
fort bon, & qu'on y recueille beaucoup de bled & de
vin, outre qu'on y peut nourrir force troupeaux.

AMEL, royaume d'Afrique, dans la Nigritie. Voyez
DAMEL.

AMELAN, ifle des Provinces - Unies, dans la Mer
d'Allemagne, fur la côte de Frize (felon le neptune
françois) d'où elle eft féparée par un canal de la mer,
nommé fur les cartes le Wadt, Le bord occidental de
cette ifle git par les 24 d. 14 de longit. & fon bord orien-
tal l'eft davantage de 18, gifant fous le 24 deg. 32. Sa
partie la plus feptentrionale gît par les 53 deg. 28' 15",
& la plus méridionale eft par les 13 deg. 24′ 18′′, en

AMELAS, ville de la Lycie, felon Pline, l. 5, c. 27. AMELES, fleuve dont l'eau ne pouvoit être retenue dans aucun vafe. Ce fleuve eft imaginaire; auffi le placet'on dans les enfers. Platon, de republ. l. 10, ad calcem, en fait mention; & Ortelius doute fi ce ne feroit point le même qu'Alibas.

que

AMELIA, felon Baudrand, éd. 170s, ville d'Italie, dans le duché de Spolette, entre le Tybre & la Nera. Elle eft fituée fur une montagne, & affez petite, mais fort ancienne, avec un évêché, qui ne releve du faint fiége. Elle n'eft qu'à fix milles de Narni, en tirant vers Todi; à presqu'autant d'Orta, & à quatre milles d'Aqua-Sparta. Les anciens l'ont connue fous le nom d'AMERIA, & fes habitans fous celui d'Amerini. Pline, 7.3, c. 14, dit, après Caton, qu'elle fut fondée 964 ans avant la guerre de Perfée. On y trouve encore, dit Léandre, dans fa description générale de l'Italie, p. 96,beaucoup de marques d'antiquité, entr'autres, un pan de muraille, bâtie depuis très-longtems de pierres carrées, & de vieux fondemens d'édifices. Le terroir des environs eft bon & fertile; il eft varié par d'agréables collines, chargées de vignobles & d'arbres fruitiers. Ce canton produit des grains, du vin, de l'huile, & autres chofes néceffaires à la vie. Virgile, Georg. l. 1, v. 265, parle de l'ofier de ce lieu-là.

Atque Amerina parant lente retinacula viti.

AMELIA, felon Léandre, fut la patrie du fameux comédien Roscius, que Cicéron eftima affez pour plaider fa cause. On peut mettre auffi, entre les hommes illustres de cette ville, Céfar Nacci, qui en fut évêque, & mourut vice-légat du cardinal Orfino, fous le pontificat d'Alexandre VI, à Boulogne, où il eft enterré dans l'église de S. Pétrone. Long. 30, 6, latit. 42, 31.

AMELIANUS. Voy. AMENANus.

AMELSFELD, en latin Cofobus, Caffovius & Campus Merula, campagne de la Servie, vers la Macédoine. Ce font les Allemands qui la nomment de la forte. Ceux du pays l'appellent CASSOWOPOLIE. Voyez MERULA CAMPUS.

AMENA, felon Pindare.

[merged small][ocr errors]
« PrécédentContinuer »