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cun de ces lieux foit Anab, dont parle Jofué, & qu'il met avec Hébron & Dabir, beaucoup plus au midi de Juda.

ANABAENOS, ancien nom du fleuve Méandre, felon Plutarque le géographe, en fon traité des rivieres. Ce mot veut dire qui retourne fur fes pas. En effet, le Méandre Méandre fe replie comme un ferpent, & femble fouvent remonter vers fa fource.

ANABAGATA, felon Corn. dict. ville d'Afie, avec le fiége d'un archevêque, fous le patriarche d'Antioche. Abel, Evêque de Saide, que le pape Grégoire XIII envoya en orient l'an 1583, fait mention de cete ville dans la rélation de fon voyage.

ANABARZUS. Voyez ANAZARBUS.

1. ANABIS, ancienne ville de l'Espagne Tarragonoife, dans le territoire des Lacétains, felon Ptolomée, 7. 2, c. 7. Quelques géographes croyent que c'est présentement IGUALADA, bourg de Catalogne.

2. ANABIS. Eufebe, au troifiéme livre de la préparation évangélique, fait mention d'Anabis, village de l'Egypte, où l'on adoroit un homme; & dans le même livre il nomme ce lieu ANAMIS. Porphyre, de Abflin. 7.4, en fait auffi mention. * Ortel. Thefaur.

ANABISUM, felon Ortel. Thefaur. fiége épiscopal d'Afie, mais on ne fait en quelle province. Il eft parlé d'Adelphius, évêque d'Anabifum, dans la vie de S. Jean Chryfoftôme, écrite par Métaphraste.

ANABLATA, village ou hameau de la Paleftine, près de Bethel, felon S. Epiphane, Epift. ad Johan. Jerofol. ANABUCIS, lieu de l'Afrique, felon Antonin, Itiner. fur la route de Carthage à Alexandrie. Il étoit dans la Cirénaïque, & non pas dans l'Afrique propre, comme le dit Ortelius.

eft au côté gauche de l'Euphrate, & Ana la partie qui eft à la droite; de façon que Subercan eft dans la Méfopotamie, & Ana dans l'Arabie déferte. Texeira, qui en donne une ample description dans fes voyages, c. 8, p. 138, dit que ce thot Ana fignifie en arabe, peine ou chagrin. C'eft, dit-il, une place fort ancienne, & les habitans ne manquent pas d'alléguer pour preuve le II liv. des rois, c. 19, v. 13, (felon l'hébreu, le ive felon la vulgate) où il eft dit où eft le roi d'Emat, le roi d'Arphad, le roi de la ville de Sepharvaim, Ana & Ava? Les verfions, fuivant l'hébreu, portent Hena au lieu d'Ana. Elle eft entourée de vieux murs, & a une fortereffe du côté du nord. Comme le terrein eft refferré par de hautes & rudes montagnes, les habitans fe font étendus en longueur, & il n'y a que deux rues féparées par le fleuve. Celle qui eft du côté de la Méfopotamie, à deux milles de long, n'eft pas fort peuplée, & n'eft guères peuplée que d'artifans & gens de journée. Celle qui eft de l'autre côté a plus de deux lieues de long, & c'eft où demeurent les principaux de la ville. Toutes les maifons ne font que d'un étage, ou tout au plus de deux, petites, carrées, couvertes en terraffe, excepté la mosquée, qui eft couverte de tuiles, & que Texeira dit être le feul toît qu'il ait vu de cette maniere dans ce pays là. Chaque maifon a un terrein borné d'un côté par les montagnes, & de l'autre par l'Euphrate, & ces espéces de vergers font chargés d'arbres fruitiers qui portent des dattes, des oranges, des limons, des citrons, des poires, des coins, des figues & des grenades. Les olives y viennent aufli groffes que des châtaignes, & en quantité. Le terrein y eft fi excellent, qu'au pied de chaque palmier il vient 4 à 5 autres troncs très-fertiles. Dans les lieux applanis on féme du bled, & d'autres grains qui réuffisfent très-bien. L'air y eft très-pur; les maisons font toutes de pierres & de plâtre, ou de chaux, de pierre & d'argile. On laiffe un foffé entre ce terrein & la montagne, afin de faire écouler les eaux, & les empêcher de Pinonder. Tant d'un côté que de l'autre, il y a autour de quatre mille maifons, entre lesquelles il y en a fix vingt de Juifs Arabes qui ne font pas riches. Le refte eft de Mores divifés en deux factions, dont l'une fe dit descendue des anciens habitans de ce pays, l'autre eft d'étrangers établis. La ville reconnoît pour fouverain un émir le plus confidérable de l'Arabistan, quoique dépendant des Turcs. C'eft à lui que l'on paye les droits qui fe levent fur les marchandifes, outre quelque chofe de plus qui eft pour les Turcs. Ce lieu eft le paffage comamun des caravanes, qui vont & viennent à Alep, Tripoli, Damas & Bagdat. Comme Texeira a été copié par Davity, Etais du Turcs en Afie, p. 239, & celui-ci par Corneille, & que les deux derniers décrivent Ana, fur les mémoires de cet auteur, qui eft déja ancien; il eft bon de rectifier ce qu'ils en difent tous fur la rélation de Carré, t. 1, p. 138, qui y paffa le 20 juin 1671, ceft-2- ANACANDRIANS, habitans d'une race particudire, plus de foixante-fix ans après Texeira, & qui en liere dans le pays d'Anofli, province de l'ifle de Madaparle ainfi : la ville d'Ana, fituée dans un lieu fort agréa-gascar. Voyez le détail de l'origine qu'ils s'attribuent au ble, fur les bords de l'Euphrate, eft plus longue que mot ANOSSI. large; & d'un bout à l'autre elle peut avoir près de trois quarts de lieue. Sa largeur n'eft pas de plus de huit cens pas. Ce qui la rend fi étroite, c'est d'un côté le fleuve, & de l'autre des rochers escarpés, au pied desquels elle eft bâtie. La ville d'Ana n'eft peuplée que d'Arabes, dont le plus grand nombre eft des chefs de voleurs, qui, delà, fe répandent dans toutes les parties du défert. C'est le rendez-vous général de tous ces brigands, qui rendent pays fi dangereux. Ils y font leurs affemblées, & tiennent comme leur confeil de guerre, où ils déliberent en commun de quel côté il y a plus de profits à faire pour les partis qu'ils envoyent attaquer les voyageurs. Cette ville eft tributaire du grand feigneur, mais ce n'eft pas fans peine que l'aga & les janiffaires qui font dans la place levent les droits impofés par le Tufc.

le

2. ANA. Voyez Anas & Guadiana. ANAB, ville de la Palestine, dans les montagnes de Juda. Jofué, c. 11, v. 21. S. Jerome croit que c'eft la même que BETHANNABA, à huit milles de Diospolis, vers l'orient. Eufebe met BETHOANNAB, à quatre milles de la même ville de Diospolis. Saint Epiphane. Epift. ad Johan. Jerofol, parle d'une ville ou d'un village nommé ANABLATA, dans le diocèfe de Jérufalem, vers Bethel. Mais D. Calmet, Dict. de la Bible, ne croit pas qu'au

ANABUM, ville de la Germanie, felon Ptolomée, l. 2, c. 7. Elle étoit dans une presqu'ile que forme le Danube. Baudrand, éd. 1682, dit ANABUS OU ANADUS, & l'attribue aux Jaziges Métanaftes, dans la Dacie, de quoi il eft justement repris par Sanfon, dans fes disquifitions géographiques. Ptolomée, p. 35, dit Anabum, & le donne à la Germanie. Lazius conjecture affez légerement que c'eft Neuhaufel, fortereffe de la Haute Hongrie non loin du Danube.

1. ANABURA, ville de la Phrygie, felon Tite-Live, . 38, c. 15, qui la met à une journée de marche des fources de la riviere Alandre.

2. ANABURA, ville de la Pifidie, felon Artemidore, cité par Strabon, l. 12, p. 570. par Strabon, l. 12, p. 570. Cellarius, 1.3, c. 4, femble les diftinguer. Je crois que c'étoit la même ville, & qu'elle étoit dans la Pifidie, fur les confins de la Phrygie.

ANACEA, bourgade de l'Attique, fous la tribu Hippothoontide. Spon, Voyages, t. 2, p. 316, conjecture qu'elle étoit du côté du Pirée.

ANACE, ville de l'Achaïe, felon Etienne le géographe, qui dit qu'on la nommoit auffi ANAPHE.

ANACHIMOUSSI, pays de l'ifle de Madagascar felon Flacourt, hift. de Madagascar, c. 5. Il eft arrofé par la riviere d'Iongh - Ainou, qui le borde à l'est. Au fud, il eft borné par le pays de Mananboule; à l'ouest, par de grandes montagnes. Il a au nord la riviere de Manghavac & les Evindranes. Cette province n'eft pas grande, & n'a que quatre petites journées de long; mais le pays qui eft riche en bétail, en ris, en ignames, & autres vivres, eft fort peuplé.

ANACHINQUEST, riviere de l'ifle de Madagascar. Elle coule dans le pays de Voulovilou, & va fe décharger dans la baye de Sahaveh, entre la longue pointe au nord & le port aux Prunes au midi, fur la côte orientale de l'ifle. Dapper, Afrique, p. 439.

ANACIUM, felon Ortelius, Thef. montagne fur laquelle Phavorin dit qu'il y avoit un temple de Caftor & Pollux. Polyænus en parle auffi. Cette montagne étoit dans l'Attique, & peut-être la même chofe qu'Anacea.

ANACOLE, ifle de la Mer Egée, c'est-à-dire de l'Archipel, felon l'itinéraire maritime d'Antonin.

1. ANACTORIA, ancien nom de la ville de MILET. Voyez MILETUS 1,

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2. ANACTORIA, ou

ANACTORIUM, ancienne ville de l'Epite, felon Pline, . 4, c. 1, & non pas dans l'Acarnanie, comme Corneille le lui fait dire. Thucydide, l. 1, c. 55, dit qu'elle étoit à l'embouchure du golfe d'Ambracie, & qu'elle appartenoit en commun aux Corynthiens & aux habitans de Corcyre. Le même auteur, c. 29, parle du quartier des Anactoriens à Actium, où eft le temple d'Apollon, à l'embouchure du golfe d'Ambracie. Scylax appelle Golfe Anactorien le golfe d'Ambracie, & Etienne dit qu'Anactorium étoit une colonie des Corynthiens: il la met dans l'Acarnanie, ce qui juftifie peu Corneille qui ne cite pas cet auteur, mais Pline. Strabon, l. 10, p. 451, dit aufli que cette ville étoit dans l'Acarnanie, & fituée fur une presqu'ifle, affez près d'Actium, & qu'elle étoit comme le port de la nouvelle ville, qui fut nommée Nicopolis (& bâtie après la victoire d'Augufte.) I compte quarante ftades depuis Anactorium jusqu'au temple d'Apollon. Mais comme Caufaubon, in Strab. le conclut très-bien du paffage de Thucydide, rapporté cideffus, le territoire Anactorien s'étendoit affez loin, & toute cette contrée en portoit le nom. On croit que c'eft aujourd'hui Voniffa.

*

ANACUPHES, felon Cédrene, ou ANACUPHIA, felon Curopalate, ville de l'Abascie, c'est-à-dire du pays des Abcas. Ortelius, Thef. ANADOLI, mot Turc, corrompu du mot grec Voyez NATOLIE.

ANADOLI HISSARI. Les Turcs nomment ainfi un des châteaux de l'Hellespont ou des Dardanelles, qui eft fitué du côté de l'Afie. Ils le nomment aufli Jeni Hiffar. *D'Herbelot, Bibl. Orient.

ANADRÆMUS, l'un des anciens noms d'Amphipolis, ville de Macédoine.

ANEA, ville de la Carie, vis-à-vis de Samos, felon Etienne le géographe. Thucydide en fait aufli mention en plus d'un endroit.

ANAFE. Voyez ANFA.

ANAGARSKAYE, ville de la Tartarie Moscovite, dans la province de Dauria, au levant du vrai lac de Baykal, vers les fources de la riviere d'Amour. C'eft ainfi qu'en parle Baudr. éd. 1705. Il l'a pris, auffi-bien que Corneille, de Maty, qui renvoye à la carte de Witfen, & tous deux ont copié les mêmes fautes. 1. La terminaifon doit être Koy, & non pas Kaye. 2. Les fources de la riviere d'Amour ou d'Amoer ne font pas à l'orient, mais presqu'au midi de la partie orientale du lac Baykal. 3. La terminaifon marque que cette place eft fur une riviere nommée Anagar, comme Jeniskoy, Irkuntskoy, Argunskoy, villes du même pays, font des places fituées auprès les rivieres Jeniscea, Irkunt & Argunt, & ainfi de quantité d'autres.

ANAGARUM, ville de l'Espagne Tarragonoife. Voy. NAGERA. Ce nom latin ne fe trouve guères que dans les actes des conciles, parce que cette ville fut quelque tems la réfidence de Sanche, le grand, roi de Navarre, après P'invafion des Mores, & ce prince y transféra le fiége épiscopal qui eft préfentement à Calahorra, & qui y fut depuis l'an 1001 jusqu'en 1079.

ANAGELUM en latin, ou

ANAGHELOME, bourgade d'Irlande, dans la province d'Ulfter, & au comté de Down', fur la riviere de Ban, à vingt milles anglois, au levant d'Armagh, mais à dix feulement de Newry, en tirant vers le feptentrion. Baudrand dit qu'elle eft à demi ruinée, & il le difoit il y a près de cinquante ans. L'état d'Irlande ni les cartes modernes n'en font point mention.

ANAGNA. Voyez ANAUNIA.

ANAGNE. Voyez ANIANE. Corneille fait deux articles fous ces deux noms, & un troifiéme au mot AGNANE, quoique ce foit le même lieu.

ANAGNI. Cette ville, qui a été la patrie de quatre papes; favoir, Innocent III, Grégoire IX, Alexandre IV, & Boniface VIII, eft la même qu'AGNANIE. V. ce mot. ANAGNUTES, anciens peuples de la Gaule Aquitanique, felon Pline, l. 4, c. 19. Ils étoient, felon le P. Hardouin, entre le diocèfe de Nantes & le Poitou. C'eft apparemment le même peuple que les Agnotes, nation celtique, auprès de la mer, felon Artémidore, allégué par Etienne le géographe. Baudrand dit que c'eft LE PAYS D'AUNIS.

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ANAGOMBRI, montagnes d'Afrique, dans la Mar marique, felon Ptolomée, 4. 4, c. 5, elles s'étendoient auffi dans la Lybie extérieure, où elles bornoient la région Ammonienne au midi. Le même auteur fait mention d'un Peuple, nommé aufli ANAGOMERI, contigu aux Ammoniens, & qui, fans doute, habitoit ces montagnes.

ANAGRANA, bourg ancien de l'Arabie heureuse. Strabon, l. 17, p. 782, en fait mention, en rapportant l'expédition d'Alius Gallus dans ce pays-là, & parle d'un combat qui s'y donna.

ANAGRATÆ, nom latin d'ANEGRAY.
ANAGYRASIUS, felon quelques-uns, ou

ANAGYRUS, felon Spon, Voy. t. 2, p. 314, lieu municipal de l'Attique. Il étoit de la tribu Erechthéïde, & avoit un temple dédié à Cybéle, la mere des dieux. Il prenoit fon nom, ou du Héros Anagyrus, ou d'une plante appellée Anagyris, qui y croiffoit en abondance comme Héfyche le remarque. Strabon, 4.9, p. 398, place ce lieu vers la mer, entre Phalere & Sunium, proche de Lampra, & le nomme ANAGYRASII au pluriel.

AÑAHUAC. C'est ainfi, dit Baudrand, que les Mexicains appellent en leur langue la nouvelle Espagne, pays de l'Amérique feptentrionale, comme qui diroit le pays proche de l'Océan, ainfi que le marque Jean de Torquemada dans fon livre de la monarchie indienne.

ANAIA. Voyez АNÆА.

7.

ANAITICA, canton d'Afie, dans l'Arménie, fur l'Eu phrate, felon Pline, l. 5, c. 24. Ce lieu tiroit fon nom du temple confacré à la déeffe Anaitis. Le même auteur parle de ce temple, l. 33, c. 24, & Strabon, l. 11, p. 532, dit que les Arméniens avoient une dévotion particuliere pour cette divinité. Il ne faut pas chercher ailleurs le lac que Pline nomme Anaiticus Lacus, & où il dit, l. 17, c. 35; que croiffoient les meilleurs rofeaux dont les anciens fe fervoient au lieu de plumes à écrire, comme font

encore les orientaux.

ANALIBA, bourg de la petite Arménie, felon Ptolomée, l. 5, c. 7, dont quelques exemplaires portent ANALIBLA. La notice de l'Empire nomme auffi Analiba dans le département d'Arménie, & Antonin, Itiner, fournit ANABILA dans quelques exemplaires. Celui du Vatican & l'édition de Bertius portent ANALIBA.

ANALITÆ, peuple de l'Arabie heureufe, felon Pline, 1.6, c. 28. Le P. Hardouin doute s'il ne faudroit pas lire ACALITE d'Acalé, place méditerrannée de l'Arabie, de laquelle Ptolomée, l. 6, c. 7, fait mention.

ANAMABO, ville d'Afrique, dans la Guinée, fur la côte d'or au royaume de Fantin, felon Phillips & Bosman; c'eft une très-grande ville; Bosman même prétend que c'eft la plus forte de la côte. Son territoire peut fournir autant d'hommes armés que le royaume entier de Sabou, ou celui de Commendo. Il ne contient que la cinquième partie des habitans de Fantin. Les Anglois ont un comptoir dans cette ville, où ils font très-fouvent inquiétés par les Négres, qui font les plus turbulens de toute la côte. Bosman, p. 56, côte de Guinée, par Bellin.

ANAMANI. Baudrand met fur le compte de Pline un peuple nommé ainfi, quoiqu'il n'en ait point parlé. ANAMARI, peuple dont parle Polybe, 7. 2, & qu'il dit avoir été dans le voifinage de Marfeille.

ANAMASCIA, felon Ortelius, Thefaur. ville de la baffe Pannonie. Antonin en fait mention. Simler croit que c'eft ALMAZ, & Lazius, qui écrit ANAMATIA, dic que c'eft aujourd'hui MOHATZ. Il y a un troifiéme fentiment en faveur de CINQ EGLISES. Le fentiment de Lazius eft plus vraisemblable, Mohatz étant plus près du Danube.

ANAMATIA. Voyez l'article précédent.

ANAMIS, riviere de la Carmanie, vers le promontoire d'Armufia. Arrien en fait mention dans fes indiques, p. 573. Cette riviere ne peut être la même que celle de Geikem dans le Kerman, & à l'orient du cap de Jaques; car il la met au feptentrion du cap. De l'Ifle, dans une de fes cartes, Théatr. Hift. pars Orient. ne fait nulle mention d'ANAMIS, mais bien d'ANDAMIS, nom que Pline, 1.6, c. 23, & Ptolomée, l. 6, c. 8, fournisfent, & qui eft jugé par Ortelius & par le P. Hardouin fignifier la même chofe que l'Anami d'Arrien. De l'Ifle la prend pour la même riviere que l'Achindana. Anda

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ANAO ou ANAONIS PORTUS; c'étoit, felon Antonin, un ancien port de la Gaule Narbonnoife, affez près de Nice. Si nous en croyons Bouche, dans fon hiftoire de Provence, ce port ne peut être que le petit golfe où eft le Fort de S. Sospir, autrement le Fort de S. Hospice. ANAPAUOMENE, ancien nom d'une fontaine de Gréce, dans la Moloflie, province de l'Epire. On la nommoit aufli Jovis Fons, & elle étoit auprès de Dodone. 1. ANAPE, en latin Anapus, ancien nom de la riviere d'Alféo en Sicile. Voyez Alféo.

2. ANAPE, en latin Anapus, ruiffeau de l'Illyrie : il coule auprès de Lijus, qui eft aujourd'hui Aleffio's dans la haute Albanie.

3. ANAPE, riviere de Gréce, dans la Chaonie. Thus cydide compte quatre-vingt ftades de cette riviere à la ville de Stratos.

ANAPES, bourg avec titre de comté, dans la Flandre Wallone, fur la riviere de Marque, à une lieue au-deffus de l'ifle. Dict. géogr. des Pays-Bas.

*

ANAPHE, ifle de la Méditerrannée. Voyez NANFIO, qui en eft le nom moderne.

ANAPLIA. Corneille dit que c'eft le nom donné par les anciens à la ville de Napoli de Romanie, dans la Morée. Spon fe contente de dire que Napoli de Romanie eft appellée par les Grecs Anaplia. Ce nom eft inconnu à tous les géographes anciens, qui difent tous, Nauplia, d'où le nom moderne s'eft formé.

ANAPLYSTUS, ou ANAPHLYSTUS, lieu municipal de l'Attique, dans la tribu Antiochide, felon Etienne le géographe. Ptolomée fait aufli mention d'Anaphlyftus, ville de l'Attique. Une ancienne médaille dans le tréfor de Goltzius, tabl. xv, porte ANAOAYZ, c'est-à-dire ANAQAYETION, des Anaphlyftiens. Ce mot eft indifféremment écrit par un P, ou par Ph dans la troifiéme fyllabe. Voici ce qu'en dit Spon dans fa lifte de l'Attique. Anaphlyftus, de la tribu Antiochide, prenoit fon nom du héros Anaphlyftus, fils de Troézen. C'étoit une petite ville maritime, allez près d'Athènes, vers le cap Colias, où furent portés les débris de la flotte des Perfes qui périrent à la bataille de Salamine: elle étoit aufli renommée par les temples de Pan, de Cerès,de Vénus Coliade & des décsfes appellées Génétylides, qui préfidoient à la naiffance des hommes. On faifoit aufli eftime des vafes de terre peinte qui s'y faifoient. Baudrand dit que le nom moderne eft ASOPA, felon quelques-uns. Corneille, ramasfant enfemble l'article de Spon & celui de Baudrand, auroit auffi-bien fait de les citer que de nommer Paufanias & Athenée, qu'il n'a pas confultés pour copier ces deux modernes. Whéler ne fait pas trop où il doit placer la ville d'Anaphlyita, qu'il écrit mal Anaphilyfta; fi c'est à une églife ruinée, où les villages circonvoifins ne laisfent pas de s'affembler, & où chacun d'eux a planté un olivier pour fournir l'huile des lampes de l'églife, à trois heures de chemin de Marcopoli, en tirant vers Capo Colonni, ou fi c'est à une heure & demie plus loin que cette églife, fur la même route, à un village nommé Kerateia. Corneille impute à Whéler d'avoir dit d'Anaphlyfta ce qu'il ne dit que de Kerateia. Voy. ce mot.

ANAPLUS, lieu près du Bosphore de Thrace. Plufieurs regardent ce lieu comme un fauxbourg de Constantinople, quoiqu'il en foit à quatre mille pas, en allant vers l'embouchure de la Mer Noire. Ce lieu eft remarquable dans la vie de S. Daniel le Stylite qui y demeuroit fur fa colonne, & y mourut.* Baillet, Vie des Saints, x1 décembre.

XI

ANAPO, nom que quelques géographes donnent à l'Anapus des anciens, aujourd'hui Alféo. Voyez ce mot. ANAPODARI (1'), en latin Cataractus, felon Baudr. éd. 1705, riviere de l'ifle de Candie, dans fa partie méridionale, felon Niger, au territoire de Candie. Elle tire fa fource des montagnes, vers le Caftel Boniface, & fe rend en mer tout proche du château Dermato, felon Marco Boschini.

ANAPUIA, felon Baudrand, province de l'Amérique méridionale, dans le Vénézuela & dans la terre-ferme. Elle eft proche des monts de S. Pierre & des fources de la riviere Buria, environ à quarante lieues au midi de la Mer du Nord. Cette province ne fe trouve point fur les cartes ni dans les relations modernes.

ANAPUS, riviere de Sicile. Voy. ALFÉO.

ANAQUITO, felon Baudrand, plaine de l'Amérique méridionale, dans le Pérou & dans la gouvernance de Quito. Ce fut là que, durant les guerres civiles que les premiers conquérans de ce pays allumerent, fe donna le 15 Janvier 1546, la fanglante bataille entre Almagre, viceroi du Pérou, & Pizare.

ANARA, ville de l'Inde, en-deçà du Gange, felon Ptolomée, .7, c. I. Les cartes dreffées fur cet auteur la nominent mal Amara au lieu d'Anara, & la mettent fur la rive occidentale du fleuve Nanaguna.

ANARACI, ancien peuple de la Scythic, en-deçà de l'Imaus, felon Ptolomée, l. 6, c. 14.

ANARAI-MONTES, montagne de la Scythie, dans le mont Imaus, felon Ptolomée, l. 6, c. 14.

ANARIACÁ, ville voifine de la Mer Caspienne, felon Strabon, l. 11, p. 514, & Etienne le géographe. Le même Strabon, ibid. & Pline, l. 6, c. 16, font mention d'un peuple de ces quartiers-là qu'ils nomment ARARIACE, & qu'ils joignent aux Hireéniens. Il paroît par un paffage de Pline, l. 6, c. 12, qu'ils étoient entre l'Albanie & l'Hircanie. Ce nom eff défiguré dans les cartes dreffées fur Ptolomée, Afie tab. V. où on lit AMARIACE.

ANARISMUNDI PROMONTORIUM, dans l'ifle Taprobane, felon Prolomée, l. 7, c. 4.

ANARIUM, ville de la grande Arménie, felon Ptolomée, l. 5, c. 13.

ANARPI, peuple de l'ancienne Germanie, felon le même, l. 2, c. 11. Ses interprétes latins lifent AVARPI. ANARTES, felon Cæfar, Bel. gal. l. 6, c. 25, ou

ANARTI, felon Ptolomée, l. 3, c. 8, anciens peuples de la Dacie. Quelques favans modernes, comme Vigenere, croyent que ce font aujourd'hui les habitans de la Walachie, de la Servie & de la Bulgarie. Baudr. édit. 1682, dit qu'ils étoient peut-être au même lieu que l'on nomme préfentement la principauté de Tranfilvanie. ANARTOPHRACTI, peuple ancien de la Sarmatie d'Europe, felon Ptolomée, 4. 3, c. 5.

ANARUS. Voyez ANDROS. ANAS. Voyez GUADIANA.

ANASAR, fiége archiepiscopal, en Afie, felon Guillaume de Tyr, cité par Ortelius. Ne feroit-ce point Anazarthe, fous un nom défiguré par la perte d'une fyllabe? Aubert le Mire, dans fa notice des évêchés, p. 143 & 238, met Anazarthe, ville archiepiscopale, fous le patriarchat d'Antioche.

ANASARBA. Voyez ANAZARBE.

1. ANASSUS ou ANASSUM, felon Ortelius, riviere d'Italie. Les critiques disputent fi c'eft la PIAVE, comme le croit Léandre; la BRENTA, comme le dit Caftaldo; ou LUGNANO, comme le nomme Niger; ou STELLA, comme le veut le P. Hardouin. Pline, 7. 3, c. 18, dit que le Varramus, riviere, tombe dans l'Anaffum: le Varramus, nommé par les habitans Muzonella, se mêle avec la Stella, dans les marais, auprès de Marano.

2. ANASSUS, nom latin de l'ENS, riviere d'Allemagne.

3. ANASSUS, ou ANASSUM, nom latin d'ENs, ville fur la même riviere.

ANASTAMIA, felon Corn. Dict. ville affez confidérable du Japon, & extrêmement peuplée. Son plus grand commerce eft de toutes fortes de bois ; les rues & les canaux en font pleins, comme en Hollande, & la manicre d'y trafiquer eft égale. Le bois eft devant la porte, le bureau à l'entrée, & l'appartement du maître derriere. Cette ville eft dans le voifinage de celle de Surunga.

Elle eft par conféquent fur la côte méridionale de Niphon, où eft Surunga, nommée Soeroega, dans la carte du Japon, par Reland, qui, pourtant, ne marque en aucune façon Anaftamia, & Corneille n'auroit pas mal fait de nommer l'auteur duquel il emprunte ce qu'il en dit.

ANASTASIE, ville de la Méfopotamie. On l'appel

Tome I. I i

loit auparavant Dara, Dare, ou Daras. Procope, de bell. Perf. l. 1, c. 11, dit qu'après la trève entre les Romains & les Perfes, l'empereur Anaftafe fit fortifier le bourg de Dara, & en fit une ville très belle qu'il appella de fon nom. Elle eft diftante de Nifibe de quatre-vingtdix-huit ftades, & d'environ dix-huit des frontiéres des deux empires. Les Perfes, occupés alors par les Huns, ne purent s'opposer à la fortification de cette place; &, lorsqu'ils s'en voulurent plaindre, on fit peu d'attention à leurs remontrances, & la place étoit en état de tenir ferme. Procope dit qu'elle fut nommée Anaftafie: Cédrene dit Anaftafiopolis. Etienne nomme Dara la cita delle de la ville nommée Anaftafiopolis. Quelques favans ont cru que Dare eft préfentement TAURIS; mais cette ville n'eft point dans la Méfopotamie, ou Diarbeck.

1. ANASTASIOPOLIS. Voyez l'article précédent. Baudrand y place y place un fiége épiscopal. Je trouve en effet dans les notices eccléfiaftiques Anastasia en Osrhoene fous Edeffe, métropole.

2. ANASTASIOPOLIS, felon Carol. à S. Paulo, géog. facr. p. 233, ancienne ville épiscopale d'Afie, dans la feconde Phrygie Pacatienne. Elle avoit Hierapolis pour métropole. Dans le ve concile général on voit Hiéron, évêque d'Anaftafiopolis en Phrygie.

3. ANASTASIOPOLIS, ancienne ville épiscopale d'Afie, dans la Carie, fous Aphrodifias, métropole. Elpidophore, évêque d'Anaftafiopolis de Carie, fouscrivit au ve concile général. * Carolo à S. Paulo, géog. facr.

p. 237.

4. ANASTASIOPOLIS, ancienne ville épiscopale d'Afie, dans la Galatie premiere, fous Ancyre, métropole. Théodore, fon évêque, aflista au vre concile général de Conftantinople.

5. ANASTASIÓPOLIS, ancienne ville épiscopale de Thrace, dans la province du mont Æmus. Le P. Charles de S. Paul n'en fait aucune mention, mais elle fe trouve dans les mêmes anciennes notices qui lui ont fourni les autres. Schelftrate, Ant. Eccl. t. 2, p. 680.

ANATAJAN. Corneille dit ANATAJAN ou Ifle de S. JOACHIM, l'une de celles qu'on appelle Mariannes, dans l'Archipel de S. Lazare. Elle est à 17 deg. 20' & à trois lieues de celle de Sarigan. Son circuit eft de dix lieues, & il cite pour garans les mémoires du P. Louis de Moralés, jéfuite, dans l'hiftoire des ifles Mariannes. Ces mémoires fe trouvent dans les obfervations phyfiques & mathématiques, ajoutées à l'histoire de l'académie des fciences pour l'année 1693, & voici ce qu'on y trouve. La VI (des Ifles Mariannes) eft ANATAHAN, à 30 lieues de Saipan : elle a 20 lieues de tour, & eft pleine de montagnes. La latitude eft la même que celle de Corneille. La VII eft Sarigan, à trois lieues delà. Baudrand écrit ANATAGAN.

ANATETARTA, ancienne ville de l'Afie mineure, dans la Carie; elle étoit épiscopale, & reconnoilloit pour métropole Stauropolis. Une ancienne notice, felon Schelftrate, Ant. Eccl. t. 2, p. 676, nomme ce lieu ANOTETARTA. Aubert le Mire en fait aufli mention, p. 108, mais le P. Charles S. Paul l'a oubliée.

ANATHOTH, ville ancienne de la Palestine, dans la tribu de Benjamin, felon Jofué, c. 21, v. 18. Elle étoit éloignée de Jérufalem de trois milles, felon Eufebe, in voce Anathoth, & S. Jerôme, in Jerem. 1 & 31, ou de vingt stades, felon Jofeph, Ant. l. 10, c. 10. C'étoit la patrie du prophéte Jéremie. Elle avoit été donnée aux Lévites de la famille de Caath pour leur demeure, & pour être une ville de refuge, elle eft entierement ruinée, au rapport de D. Calmet, dict. Le P. Roger, dans fon voyage de la Terre Sainte, l. 1, c. 14, dit qu'Anathoth eft un village habité par des Maures. A l'endroit où étoit la maifon du prophéte Jérémie, dit ce voyageur, il y a encore à préfent une église bien bâtie avec la Voute foutenue de deux rangs de piliers, dont on remarque quelques peintures confufes. Proche l'églife font les ruines d'un couvent de S. François, où il y avoit ordinairement fix religieux de la famille de Jérufalem, qui ont abandonné ce lieu à caufe que les Arabes vinrent une nuit couper la gorge aux fix religieux qui y faifoient l'office divin. Après qu'ils eurent pillé l'églife & le couvent, ils y mirent le feu, laiffant l'église en l'état qu'elle est aujourd'hui : ce lieu ne fert plus que pour retirer les

chevres & les moutons d'Anatoth. A trois lieues delà, vers l'occident, fur le chemin qui mene à Jaffa, il y a un autre village fur une petite bute à cent pas du chemin. On y voit toute la clôture d'une églife, dont il refte encore un peu de voute dans la nef, fous laquelle logent des Maures, tributaires du bacha de Gaza, qui font payer quelque chofe à tous les Chrétiens ou Juifs qui paffent par-là. On tient que cette église est bâtie au lieu même où fut la maison de Dimas le bon larron, qui fut crucifié avec J. C. Cela s'accorde avec ce qu'on lit dans la relation d'un voyage de la Terre Sainte, imprimé in-8°. à Paris en 1688. Cet auteur compte, entre les chofes remarquables que l'on trouve entre Jaffa & Jérufalem, les reftes du château du bon larron. Anathoth, cité de Ben jamin, qui eft le lieu de la naiffance du prophéte Jéremie & du prêtre Abiathar; & enfin une églife qui a été longtems entre les mains des cordeliers obfervantins ; mais les Arabes les en chafferent après en avoir fait mourir plufieurs.

ANATILI, ou ANATILII, ancien peuple de la Gaule Narbonnoife. Ptolomée, l. 2, c. 5, & Pline, l. 3, c. 4, nomment Anatiliorum Kegio, nomment Anatiliorum Kegio, le pays qu'ils habitoient. Ils occupoient la campagne d'Arles, felon le P. Hardouin, in eod.l.& c. Plinii,leur pays eft aujourd'hui la Camargue, felon Baudrand. Ptolomée leur donne pour ville Maritima Colonia, que fes interprétes expliquent par Martigues. Tout cela revient au même.

ANATILIA, ancien bourg de la Gaule Narbonnoife, felon Pline, l. 3, c. 4. On croit que c'eft aujourd'hui S. Giles, au bas Languedoc, aux frontieres de Provence & de la Camargue.

ANATIS, riviere de la Mauritanie Tingitane, felon Pline, 7.5, c. 1. On croit que c'eft préfentement la Zilia, riviere qui coule au royaume de Fez, & arrofe la ville de Zilia, au-deffous de laquelle elle fe jette dans la Mer Atlantique.

ANATOLE, en grec Avarohy. Ce mot, qui veut dire en général l'ORIENT, étoit le nom particulier d'une montagne voisine du Gange, laquelle fut nommée en→ fuite CORYPHE xopun, c'eft-à-dire le Sommet ou la Cime, parce que le foleil y voulant jouir de la nymphe Anaxibie, cette fille fe fauva dans un temple de Diane, & disparut; & le Soleil, chagrin d'avoir manqué fon coup, fe leva, comme le rapporte Plutarque le géographe, dans fon traité des montagnes & des fleuves, p. 9. Etienne nomme Coryphaum Kopupasov, une montagne où l'on adoroit Diane ; & c'eft peut-être la même.

ANATOLICO, en latin ANATOLICUM, felon Spon voyage, t. 1, p. 85 & feq. village de Gréce. Il eft fitué dans le pays des Etoliens, vis-à-vis de Patras, bâti comme Venife, dans un marais, & contient deux cens feux ou environ. Ses habitans cultivent dans la terre ferme du voisinage le raifin de Corynthe, qui y réuffit merveilleufement: il est très-bon, & beaucoup plus gros que celui de Zante. Corneille ajoute une description de la plaine où l'on cultive les vignes; elle ne convient point à Anatolico, puisqu'il s'y agit d'une ifle, & en effet Spon ne donne cette description qu'après avoir parlé de Céphalonie. Ce village, & celui de Meffalongi peuvent charger ensemble un grand vaiffeau de ces raifins de Corynthe.

ANATOLICUM THEMA. Cette expreffion, dans Conftantin Porphirogenete, fignifie non pas tout le pays que l'on comprend aujourd'hui fous le nom de Natolie ou d'Afie mineure, mais feulement une partie de cette contrée. Il eft borné au nord par Optimatum Thema & Bucellariorum Thema; il a au levant Capadocia Thema & Seleucia Thema; au midi, Cybirrhotarum Thema, & au couchant, Thracefiorum Thema & Obfequium Thema. Pour parler jufte des provinces que ce théme ou pays comprenoit, il faut diftinguer les tems; car fous Constantin Porphyrogenete il renfermoit feulement la grande Phrygie ou Pacatienne, la Lycaonie, la Pifidie & l'Ifaurie. La Phrygie falutaire, qui étoit plus au couchant fur la côte, étoit de l'Obfequium Thema & la Pamphilie, plus au midi, & alors province maritime, fe trouvoit dans le Cybirrhaotarum Thema; mais fi l'on parle de la dispofition qui fe fit fous les empereurs de Conftantinople, qui régnerent après Héraclius, cela change de face, l'Ifaurie ne s'y trouve plus; mais,en échange, la Phrygie falutaire s'y rencontre du moins de nom; car on y ap

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pelle ainfi non la Phrygie falutaire qui étoit autour de Pergame, mais une autre qui eft au nord de la Phrygie Pacatienne, & cette derniere y eft nommée Capatiane. On y trouve auffi la Pamphilie, du moins ce qui en étoit au nord de la partie du mont Taurus, que l'on nommoit alors montes frigidi, ou les montagnes froides; an nord de Sagalaffus de Perga & de Selga, avec une partie de la Lycie, de laquelle l'autre partie appartient au Cybirrhaotarum Thema. Ce font des tems qu'il faut diftinguer pour ne pas tomber dans l'erreur de Baudrand, qui met dans l'Anatolicum Thema la grande Phrygie & la Galatie, & qui dit que ce pays étoit divifé dans les parties fuivantes; favoir, la Phrygie falutaire & la Pacatienne, la Lycaonie, la Pamphilie, la Pifidie & l'Ifaurie; ce qui n'eft vrai qu'en des tems différens ausquels quelquesunes de ces provinces ont été ajoutées, & d'autres retranchées. On peut voir ces différences avec moins de confufion & plus d'ordre dans les deux cartes, où de l'Ifle a favamment débrouillé cette matiere. Ces cartes fe trouvent dans les volumes que le P. Banduri, bénédictin, a ajoutés au corps de l'hiftoire bifantine, & fervent d'éclairciffement à la nouvelle édition des œuvres de Conftantin Porphyrogenete, publiée par ce pere.

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Le mot THEME, dans cet article, veut dire pays ou contrée fixée pour la répartition des légions. Ce mot qui, de foi-même fignifie pofition, contrée, & même région, fe prend quelquefois pour les légions elles-mêmes dans d'anciens gloffaires, & dans quelques écrivains de l'histoire bifantine, comme du Cange le prouve dans fon gloffaire..

1. ANATOLIE. C'eft ainfi qu'il faudroit dire pour exprimer cette étendue de pays, que l'on appelle aujourd'hui le Levant ou l'Afie mineure; mais un ufage vicieux l'a emporté fur la raifon & fur l'étymologie; & au lieu de dire l'Anatolie Avaroλà, que quelques-uns prononcent Anatoli, & qui veut dire l'Orient ou le lever du foleil, on dit LA NATOLIE, en retranchant l'A, de même que le caprice de l'ufage a fait LA POUILLE du nom latin APULIA. Voy. au mot ASIE, Afie mineure. Voy. auffi LEVANT & NATOLIE.

2. ANATOLIE (le royaume d') étoit un démembrement de l'empire des Seljoucides d'Yonium. Après que cet empire eut été détruit, les Emirs, qui étoient reîtés dans leurs montagnes, en descendirent, s'emparerent de tous les pays voifins, & formerent onze petits royaumes dans l'Afie mineure. Celui d'Anatolie étoit poffédé par un certain Hadhar, fils de Dandar ou d'Younis. On trouvoit la ville d'Afsaka. Il fut envahi par les Ottomans. Voyez l'hift. générale des Huns, par M. de Guignes, t. 3, p. 76, feconde partie.

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ANATORIA, petite ville de la Grèce, dans la Livadie, fur la riviere d'Afopa, à cinq milles du détroit de Négrepont, & à quinze milles feulement de la ville de ce nom vers le midi. La reffemblance de nom ne doit pas la faire confondre avec l'ANACTORIUM de l'Acarnanie, qui étoit bien loin delà. Anatoria étoit connue des anciens fous le nom de TANAGRA. Voy. ce mot.

ANATZARTHON, lieu archiepiscopal d'Afie, fous le patriarchat d'Antioche. La notice qui me le fournit eft au fecond tome de Schelftrate, Ant. Eccl. t. 2, p. 635, & pour preuve qu'il ne faut pas le confondre avec Anazarbe, c'eft que la même notice nomme, quelques lignes plus haut, cette métropole, à laquelle elle donne fept évêchés fuffragans. La notice des patriarchats par Nilus Doxapatrius, imprimée dans le même recueil, nomme ce lieu ANASARTHA, & apprend qu'on le nommoit auffi THEODUROPOLIS; & c'eft apparemment le même fiége archiepiscopal qu'une autre notice des patriarchats d'Antioche & de Jérufalem nomme ANASARPHON. Je le juge ainfi fur ce que dans les trois liftes la plupart des noms des mêmes fiéges font répétés. Voy. ANAZARPHA.

ANAVA, ville ancienne de la Phrygie, felon Hérodote, l. 7, c. 30.

ANAVARZA. Voyez ANAZARBE.

ANAUDOMA, ville de l'Ethiopie fous l'Egypte, felon Pline, dans les exemplaires confultés par Ortelius. L'édition du P. Hardouin porte ANADOMA, & comme ce Pere le remarque, les noms que Pline entaffe en cet endroit ne font pas fort importans, puisqu'ils ne défignent que

des bourgs qui ne fubfiftoient déja plus, pour la plûpart, du tems d'Augufte.

ANAUNIA, nom latin d'une vallée des Alpes, áu diocèfe de Trente, du côté des Grifons, dans le comté de Tirol. On la nomme VAL d'ANAGNA: C'eft où fouffrirent le martyre, vers la fin du ive fiécle, S. Sifinne & fes deux compagnons,nommés Martyres Anaunienfes.* Baillet, Topog. des Sts. p. 22 & 548.

1. AÑAURUS, riviere de Gréce, dans la Theffalie, felon Vibius Sequefter. Le nom fignifie qu'elle ne jette ni exhalaifon ni vapeur. Voy. Spanheim fur l'hymne de Galimaque à Diane, v.101. Baudrand dit que les Italiens nomment IL FIUME DI DEMETRIADA.

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2. ANAURUS, riviere de la Troade, près du mont Ida. * Ortel. Thefaur.

1.

3. ANAURUS, riviere de Syrie. * Ortel. Thefaur. ANAZARBUS, ancienne ville d'Afie, dans la Cilicie. Ce nom eft écrit différemment par plufieurs auteurs. Ptolomée, . 5, c. 8, qui la marque très-bien, la diftingue d'Anazarbe, qu'il nomme Cefarze près d'Anazarbe Karapeta após Avalapse. Suidas eft juftement repris par le P. Hardouin d'avoir fait deux fautes affez remarquables au fujet de cette ville. 1. Il prétend que l'ancien nom de cette ville étoit Diocéfarée, & que du tems de Nerva on lui donna celui d'Anazarbe. 2. Il ajoute que ce nom lui vient d'un fénateur nommé Anazarba. Ce font deux bevues réfutées par les anciens; car Pline, qui nomme Anazarbeni les habitans de cette ville, mourut longtems avant l'empire de Nerva, & Ptolomée fait voir, par la maniere dont il défigne cette ville, qu'Anazarbe étoit une. montagne ou colline, ou riviere du voifinage, & dit Cefarée près d'Anazarbe, de la même maniere qu'il dit Seleucie près de Belus, Zenúncia pos Bλ; pour diftinguer ces villes des autres qui étoient aufli nommées Céfarée & Séleucie, Ammien Marcellin n'a pas laiffé de tomber dans la même erreur que Suidas, l. 14, & de dire Anazarbus autoris vocabulum referens; Anazarbe qui porte le nom de fon fondateur. Une troifiéme erreur de. Suidas, c'eft qu'il confond Diocéfarée avec Céfarée près d'Anazarbe, quoique Ptolomée les diftingue très-bien. Etienne le géographe nomme cette ville Anazarba, & doute fi elle a pris ce nom d'une montagne voifine, ou d'Anazarbus fon fondateur: fon doute eft levé par les remarques précédentes. Berkelius, fon interpréte, foupçonne que ce nom peut venir de ce que cette montagne paroiffoit jaunâtre de loin; car, dit-il, Zaraba fignifie Jaunir, & Ain-Zarba fe prend pour une fontaine dont l'eau paroît jaunâtre. Or, Ain-Zarba eft le nom moderne de cette ville, felon Gollius cité par Baudrand, éd. 1682. Anazarbe étoit le fiége d'un évêché de la feconde Cilicie, du tems du concile de Chalcédoine, & Oreite fon évêque y eft nommé. Elle fut auffi l'églife métropolitaine de cette province, & Etherius prend cette qualité au Ve concile général. Le P. Charles de S. Paul, Géog. Sacr. p. 289, lui donne huit évêchés.

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