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s'affemblent les marchands, eft comme un portique affez
grand. Il y avoit aux quatre coins de la voute quatre
tatues qui repréfentoient la foi, l'efpérance, la charité
& la religion; mais un tremblement de terre ébranla
les trois vertus, & fit tomber la religion. C'est la remar-
que d'un Proteftant (4), qui ne laiffe échapper aucune
occafion de répandre un badinage fatyrique fur tout ce
qu'il a vû en Italie. Les négocians de toutes religions
peuvent demeurer à Ancone, pourvû qu'ils ne fallent
aucun exercice public que de la religion catholique. An-
cone étoit autrefois fameufe par fes teintures, & fa pour-
pre
n'étoit pas
moins eftimée que celles qui avoient alors
le plus de réputation, comme il paroît par ces vers de
Silius Italicus, l. 8, v. 437.

Stat fucare Colus nec Sidone vilior Ancon
Murice nec Lybico.

On y
blanchit fort bien la cire. L'évêque d'Ancone re-
leve du pape immédiatement. Le pape Pie II y décéda
l'an 1464, lorsqu'il étoit fur le point de s'embarquer
avec l'armée navale pour
aller faire la guerre aux Turcs,
en conféquence de la ligue qu'il avoit faite avec les Vé-
nitiens & autres puiffances. Ancone eft fituée, felon
Baudrand, entre Lorette au fud, & Senigaglia au nord-
ouest, à quatre milles d'Ofimo, à l'orient d'été, à trente
milles de Fermo au feptentrion, & à cent dix de Rome.
Ancone eft au 31°. deg. 30' de long. & 43°. 34' de latit.
* (2) Selon Miffon, xi. (b) Selon le même vii. (c) Miffon,
dit Portum. (d) Miffon.

Corneille dit,fur la foi de quelques voyageurs les particularités fuivantes. Ancone peut être divifée en haute & en baffe ville; dans la haute eft la citadelle, où le légat du pape a fon palais. Elle eft élevée fur un rocher qui s'avance du côté de la mer en façon de promontoire, comme le cap Cumere qui eft à l'autre bout de la ville enforte qu'elle repréfente un théatre, d'où presque toutes les maifons découvrent la grande mer du golfe de Venife qu'elles ont en face. Du couvent des peres de S. François, on va par une large rue à la grande église de faint Dominique, dont les chapelles font remarquables par leurs peintures. Elle eft proche de la porte qui ouvre le chemin de Notre-Dame de Lorette. La grande place a pour ornement la maifon-de-ville, avec une haute rour carrée où eft l'horloge. La petite églife de l'Incoronate est admirable pour fon architecture. Celle de S. Gilles peut lui être comparée. Au fortir de cette grande place, on monte par plus de cinquante degrés au couvent des cordeliers. Leur cloître & leur jardin méritent d'être vûs. On descend delà dans la baffe ville où eft une grande place, appellée le marché Saint-Nicolas, aux environs de laquelle font quelques grands palais, comme dans la rue qui y aboutit, & qui eft la plus belle de toute Ancone. On voit dans la même place une grande fontaine enrichie de figures qui rendent l'eau en abondance dans le baffin qui les foutient. Les belles églifes de Notre-Dame de la Miféricorde, de S. Nicolas & du Saint Crucifix rendent ce quartier un des plus fréquentés de la ville, & des plus curieux à voir. Tout le quai qui regarde la mer eft bordé d'une haute muraille avec fes baftions: le fort de la tour de la lanterne n'eft plus fi bien gardé qu'il étoit avant que la citadelle eût été bâtie. A l'entrée du mole eft le grand arcenal où l'on faifoit les galeres du pape, lorsqu'elles étoient à Ancone: elles font préfentement à Civita Vecchia, à caufe de la proximité de Rome. Ancone ayant été prife par les Goths, fut enfuite foumife aux Lombards, & ces derniers y eurent un marquis qui gouvernoit le pays; & c'eft delà qu'eft venu le nom de la marche d'Ancone. Bernardin Barba, évêque de Cafal, & Louis de Gonzague, général des troupes de Clément VII, furprirent Ancone en 1532. Corneille ne s'accorde pas avec Baudrand, en ce qu'il fait l'évêque d'Ancone fuffragant de Fermo en quoi il s'accorde avec Aubert le Mire, Notic. Episc. p. 238, & avec Baillet, Topogr. des Saints,

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Fiumefino,

Aspido, Mufone,

Potentia,

L'Afino, torrent. Le Chiento,

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On y voit un grand nombre de villes épiscopales.

Ascoli, Camerino,

Fermo,

Jefi,
Lorette,

Macerata,

Monte Alto,
Ofimo,

Recanati

Ripatrenfone,

San-Severino, Tolentino.

L'air y eft groffier, mais le terroir eft affez fertile. Baudrand lui donne 23 ou 24 lieues du levant au couchant, & environ 18 du nord au fud.

1. ANCONITAN, montagne de Natolie, au pays d'Aidinelli, fur la côte de la mer, vis-à-vis de l'ifle de Rhodes, avec un château & une riviere de même nom, entre la Roffa & les ruines de Cnyde.

2. ANCONITAN, château. Voyez l'art. précédent. 3. ANCONITAN, riviere qui coule auprès de la montagne & du château de même nom.

Baudrand qui fournit cela en un feul article, met PHONIX pour le nom latin. Mais Strabon, l. 14, p. 652, distingue la montagne qu'il nomme LORIMA,& il nomme PHŒNIX, la ville & le château fitués au haut de cette montagne, qu'il dit être la plus haute de ces quartiers. Ptolomée fait bien mention de Phoenix, village ou château xaprov; mais il place, entre lui & Loryma, le port de Creffa. Voy. LORYMA.

ANCORA, nom latin de la petite ville d'ANCRE, en Picardie.

ANCORARIUS MONS, montagne d'Afrique, dans la Mauritanie citérieure, felon Pline, l. 13, c. 16, qui, en parlant des diverfes fortes de bois, dit que cette montagne avoit autrefois produit la meilleure espéce de l'arbre nommé citrus (parce que fon bois fent le citron, quoiqu'il ne porte aucun fruit) & il ajoute qu'on l'en avoit tout dégarni à force d'y en prendre.

ANCORE. Voyez NICEE.

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ANCRE, petite ville de France, en Picardie. Plufieurs écrivent ENCRE, entr'autres de l'Ifle, dans fa carte de la Picardie. Elle eft fituée fur la riviere de même nom, vers le nord-eft de Corbie & au nord-oueft de Péronne, & dans le gouvernement & dans l'élection de Péronne, généralité d'Amiens. Sur plufieurs cartes, & dans le dénombrement de la France, t. 1, p. 67, elle n'est nommée, ni ANCRE, ni ENCRE, mais ALBERT & non pas ALBRET, comme l'écrit le P. Riccioli, géog. réform. . 11, p. 526. Cette ville, avec le titre de marquifat fut achetée par Conchini, qui, devenu plus puiffant par les gouvernemens de Péronne, de Croye & de Montdidier, & par toutes les dignités qu'il réunit en sa perfonne, s'attira l'exécration publique. Le marquis d'Ancre, nouveau Séjan, fous un prince dont le caractere ne reffemble en rien à celui de Tibere, après avoir longtems bravé la patience de la nation françoife, eut le deftin que méritent tous les favoris qui abusent infolemment de la bonté & de la confiance du fouverain. Il fut déchiré par le peuple, comme le Séjan de Rome, (mémoires manuscr. par M. Bignon, intendant.) Cette ville a tous les ans une foire, toutes les femaines deux marchés où l'on vend du bled, &c. & tous les mois un marché franc pour les beftiaux. Il y a un bureau des cinq groffes fermes. Long. 20, 14, lat. so.

ANCRINA, ancienne ville de Sicile, felon Ptolomée, l. 3, c. 4. Il l'éloigne du rivage, & fes interpretes lui donnent MIRANDA pour nom moderne.

ANCUAH, ville d'Afrique, dans la province d'Alvahat qui eft au deffus de l'Egypte & de la Thébaïde. Elle eft, felon Edrifi, dans la quatrième partie du premier climat.* d'Herbelot, bibl. orient.

ANCUD, province de l'Amérique méridionale, dans la partie auftrale du royaume de Chili. On la nomme auffi quelquefois la province d'AGUALAY; mais les Efpagnols n'y ont aucune colonie, quoiqu'ils l'ayent découverte fur les côtes de la Mer Pacifique, qui touche cette province, & que l'on appelle pour cette raifon l'ARTome I, Kk

CHIPEL D'ANCUD ou de CHILOE. Il y a une grande 1.5, c. 2, la nomme Ancyre de Phrygio, pour la diftinmultitude de petites ifles, comme le remarque Al-guer de l'autre qui étoit dans la Galatie. Etienne les conphonfe d'Ovalle, en fa description du Chili. Baudrand, éd. 1705,

ANCUENSIS Epifcopus, fe lit entre les évêques nom més par Victor d'Utique au rapport d'Ortelius, Thefaur. La notice épifcopale d'Afrique fournit dans la Bifacene Victorinus Ancufenfis, & on trouve dans la conférence de Carthage, p. 265, édit du Pinian, Gudulus Ancufenfis, au lieu de quoi on lifoit dans un ancien exemplaire, Anufienfis.

ANCY-LE-FRANC, petite ville de France, en Champagne, dans le comté de Tonnerre, à quatre lieues de la ville de ce nom, à trois de Noyers, & à une de Ravieres. Elle eft fur la riviere d'Armançon, diocèfe de Langres, vers les confins de la Bourgogne. Cette ville eft double, felon que Davity le rapporte. L'ancienne eft nommée LE BERLE, avec des folles profonds; l'autre, qu'on a clofe de murailles, l'enferme en maniere de croiffant. L'églife paroifliale porte le titre de fainte Colombe. On tient un gros marché & halles le Jeudi, & plufieurs foires dans l'année. Le château bâti fur la riviére qui remplit fes follés, eft affez beau, & l'on compte, dit-on, autant de fenêtres qu'il y a de jours en l'an. A une portée de fufil de ce château eft un moulin pour moudre des grains, & à côté une grande roue qui éleve l'eau de l'Armançon dans un baflin ou réservoir, d'où elle eft conduite dans la ville & au château. Le territoire eft partagé en terres à grains, en vignes & en prairies, & on y nourrit beaucoup de beftiaux. * Corneille, Dict. Mémoires dreffés fur les lieux en 1705.

y

LE CHATEAU D'ANCY-LE-FRANC, felon Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 3, p. 146, à trois lieues de Tonnerre. C'est une maifon magnifique que M. de Louvois, miniftre d'état,avoit acquife de la maifon de Clermont. Cette maifon a été bâtie avec beaucoup de dépenfe, par Antoine de Clermont, comte de Tonnerre. Elle eft formée de quatre corps de logis à quatre étages, dont les quatre angles extérieurs font occupés par autant de pavillons carrés, & terminés par une lanterne octogone. La porte eft ornée de deux colonnes qui foutiennent un balcon. On voyoit dans plufieurs appartemens de ce château des peintures de Nicolo, peintre fameux qui peignit la galerie de Fontainebleau du tems de François I.

1. ANCYRE, felon les Grecs, ANGOURI, ENGOURI, ENGURI, OU ANCARA, felon les turcs, au rapport de Bellon, de Niger, & de Leunclave, cités par Ortelius ancienne ville capitale de la Galatie. Ptolomée la fait métropole des Tectosaca (Tectofages. ) Il y a lieu de s'étonner avec Cafaubon, que Strabon ait fait fi peu mention d'Ancyre, & qu'il ne l'ait appellée que paupiov; c'eft à-dire, un fort; car cet ancien géographe vivoit du tems d'Augufte, & ne pouvoit pas ignorer qu'Augufte avoit extrêmement embelli & comblé de fes bienfaits Ancyre, qui le regarda comme fon fondateur quoiqu'elle foit bien plus ancienne. On voit encore le fameux monument d'Ancyre à la gloire de ce prince: l'inscription eft trop longue pour la rapporter ici; outre 'elle fe trouve dans les livres qui font entre les mains de tout lu monde. On trouve affez d'inscriptions & de médailles, où Ancyre eft qualifiée métropole, dignité qu'elle garda fous les Céfars fucceffeurs d'Augufte, & même les notices eccléfiaftiques la lui confervent. Tzetzes dit quelque part dans fes vers, que Midas bâtit Ancyre de Galatie, fur le fleuve Halys. Cellarius, Geog. ant. l. 3, c. 4, obferve qu'il eft difficile de concevoir comment elle pouvoit être dans le territoire des Tectofages, & être fur ce fleuve. On peut néanmoins juger, par quelques paffages de Tite-live, l. 38, c. 25 & 27, que fi elle n'étoit pas précisément fur la rive de l'Halys, elle n'en étoit pas fort éloignée. Une preuve en faveur de Cellarius, c'eft qu'Anguri ou Enguri, que l'on croit être Ancyre, eft à une affez bonne distance de cette riviére; mais il y a lieu de douter fi la nouvelle AnEnguri ou Angoura, comme l'appelle Lucas, eft bien la même ville que l'ancienne, ou fimplement une nouvelle, bâtie des ruines de la premiere, à quelque distance de l'ancienne affiéte. Voyez ANGURI.

2. ANCYRE, ville de la grande Phrygie. Ptolomée,

fond mal-à-propos ; & c'eft apparemment la même que Strabon, 1. 12, p. 576, appelle Ancyre de l'Abafitide; c'eft-à-dire d'une contrée, ainfi nommée d'une ville appellée Abafa ou Abajus, felon la conjecture de Cellarius, Geog. ant. l. 3, c. 4. Une ancienne notice épifcopale, imprimée à la fin de la Géographie facrée du P. Charles de S. Paul, parerg. p. 14, met dans la Phrygie Capatienne Ayxúpos Zuvάou, au lieu d'o Ayxupas, ó Zuvárov; car Ancyre & Synaum étoient deux petites villes différentes l'une de l'autre, quoique voifines. Pline, l. 5, c. ult. fait aufli mention de cette Ancyre.

ANCYRÆ, arum, ville ancienne de Sicile, felon Denis le Sicilien, 7. 14.

ANCIREUM, promontoire de l'Afie mineure, felon Denis, cité par Ortelius, qui ne dit pas lequel. C'eft où finiffoit le pont, & où commençoit le Bofphore. Pierre Gylle (de Bosphor.) dit que c'est préfente

ment PSOмION.

ANCYRIUM, ville d'Italie, felon Etienne le géographe.

ANCYRON. Ortelius dit que S. Jérôme, dans fa chronique, parle d'une maifon publique auprès de Nicomédie. Caffiodore retranche l'N de la premiere fyllabe, & Victor, publié par Schottus, afpire la feconde fyllabe Anchyrona; ce lieu qui n'eft peut-être pas différent d'Ancyreum, eft remarquable, parce qu'on tient que Conftantin le grand y mourut. Eufebe dans la vie de cet Empereur, traduite par Coufin, 1. 4, C. 61, dit que ce fut dans un fauxbourg de Nicomédie, & ne le nomme point.

ANCZAKŘICH, felon Baudrand, éd. 1705, riviére de l'Ukraine. Elle fe rend dans la Mer Noire, proche de l'embouchure du Nieper, & à un grand mille de la ville d'Ockow, qui eft aux turcs, felon Guillaume le Valeur.

ANDA, ancienne ville d'Afrique, felon Appien, in Punic. ANDABASIS, nom nom d'un pays d'où l'on apportoit autrefois le meilleur fafran, au rapport de Serapion, allégué par Ortelius Thefaur.

ANDABAYLA. Voyez ANDAGAYLAS.

ANDABILIS, ville de Cappadoce, felon Antonin, Itiner.

ANDACA, ville de l'Inde, qui fe rendit à Alexandre, comme le rapporte Arrien, dans la vie de ce Roi. Ortelius croit qu'elle étoit vers la fource du fleuve Indus.

ANDAGAYLAS ou ANDABAYLA (les), peuple de l'Amérique méridionale au Pérou. Les peuples qui habitoient anciennement le pays qui porte le nom de ce peuple, nommoient cette province CHANCAS. Il y avoit plufieurs édifices royaux, & des magafins de vivres. Cette province eft large, abondante en vaches, fertile en froment & en fruits, dans les plus chaudes vallées. La plupart des Indiens y ont été exterminés par les guerres civiles. Herrera compte 20 lieues depuis Guamanga jusqu'à Andabayla, & Garcilaffo appelle cette province ATAHUYALA. Il rapporte qu'anciennement la nation des CHANCAS comprenoit les peuples Ancohuallu, Utunfulla, Uramarca, Villea, & autres. Par cette province palle la riviére Uramarca, aux bords de laquelle croiffent quantité de cannes de fucre. * Cor. Dict. De Laet, Ind. Occid. l. 10 c. 30.

ANDAGIUM, ancien nom d'un monaftere, dans la forêt d'Ardenne. On le nomme aujourd'hui SAINT HUBERT.

ANDAINVILLE, en latin Andani Villa, lieu de France en Picardie, dans le Vimeu. C'eft le lieu de la naiffance de S. Gautier, premier abbé de S. Martin de Pontoife. * Baillet, topog. des faints, p. 548.

ANDAINUM eft la même chofe qu'ÂNDAGIUM.
ANDALICA ou

ANDALIE, riviére de l'Amérique méridionale, au Chili. Rogers, t. 2, voy. p. 60, fupplem. p. 70, dit qu'elle coule doucement, & tombe dans la vafte & jolie baie de la Conception, fous le 36 deg. 45' de lat. entre les embouchures de la Maul, qui eft au nord, & du Biobio, qui eft au midi de cette baie. Rogers dit ANDALICA & ÅNDALIEN. Fréfier dit ANDALIEN,

1. ANDALOUS, habitans de l'Andaloufie. 2. ANDALOUS, nom géneral que les écrivains arabes donnent à l'Espagne. Voyez l'article ANDALOUSIE. ANDALOUSIE, grande province de la Monarchie d'Efpagne. On la divife en haute & en baffe.

LA HAUTE ANDALOUSIE, comprend le royaume de Grenade. Voyez Grenade.

LA BASSE ANDALOUSIE, ou l'ANDALOUSIE PROPRE, comprenoit autrefois trois royaumes diftincts l'un de l'autre; favoir JAEN, CORDOUE & SEVILLE, Voyez chacun de ces articles.

LA BASSE ANDALOUSIE, confidérée comme une province particuliere, fans faire attention à cette divilion, qui ne regarde que les tems où elle étoit partagée entre divers fouverains, eft la plus occidentale des parties méridionales de l'Espagne. De Vayrac fe trompe quand il dit purement & fimplement qu'elle eft la partie la plus occidentale de l'Espagne, puisque la Galice eft beaucoup plus à l'occident. Elle a au nord l'Eftramadure & la Manche, à l'orient le royaume de Murcie, au fud-eft le royaume de Grenade, au midi le détroit de Gibraltar & l'Océan, qui la borne aufli à l'occident, où l'on trouve le royaume d'Algarve, & partie du Portugal. On lui donne quatre-vingt-dix lieues dans fa plus grande longueur d'occident en orient, depuis Ayamonte, qui eft à l'orient de l'embouchure de la Gua diana, jusqu'à Ubeda. Il est pourtant certain qu'elle s'étend encore plus à l'orient jusqu'aux montagnes qui la féparent du royaume de Murcie. On compte fa plus grande largeur d'environ foixante lieues, à la prendre depuis Sierra Morena, auprès d'Ellerena, jusqu'à Tarif. Elle a près de cinquante lieues fur l'Océan, douze fur le Détroit, & neuf ou dix fur la Méditer

ranée.

Ses principales riviéres font le Guadalquivir, qui fépare cette province dans fa longueur; le Xenil, l'odier ou Odiel ; le Rio-Tinto, ou Azoch; les autres moins confidérables font Guadiamat, la Chanca, la Guadalere & la Guadarmena. La baffe Andaloufie eft fans contredit la meilleure contrée de toute l'Espagne, la plus fertile, la plus riche & la mieux partagée de tous les tréfors de la nature: un bon air, un beau ciel, une assez grande étendue de côtes fur l'Océan, pour l'avantage du commerce, & un terroir abondant en tout ce qu'on peut fouhaiter de plus utile. & de plus agréable. Le détail en eft réfervé aux articles aufquels je renvoye ci-delfus. Outre ces avantages naturels, le commerce y fleurit à Séville, où font les différens confeils pour le commerce des Indes occidentales; à Cadix, où les diverfes nations de l'Europe vont trafiquer; & à Gibraltar que les Anglois poffedent depuis la guerre terminée par le traité d'Utrecht.

L'ANDALOUSIE, felon Briet, paral. 2, part. l. 5, . 2, p. 280 & 304, eft une des annexes de la couronne de Caftille, à laquelle elle fut unie par le roi Ferdinand III, après qu'il eut conquis les deux royaumes de Cordoue & de Seville fur les Maures qui y étoient établis. Plufieurs auteurs croyent que le nom d'Andaloufie vient des Vandales, & eft pour VANDALUSIA. Le P. Hardouin aime mieux avouer qu'il ne fait d'où vient ce nom; car, dit-il, s'il venoit des Vandales, on diroit la Vandalie. Il allegue en preuve ces paroles de d'Herbelot, dans fa bibliotheque orientale : les Orientaux, qui ignorent la conquête que les Vandales firent de ce pays-là, & par conféquent la véritable origine du nom d'Andaloufie, difent que l'Espagne a été premierement habitée par Andalous, fils de Japhet, fils de Noë qui lui a laiffé fon nom. On voit par les paroles mêmes, que d'Herbelot regarde l'opinion commune comme véritable: en fecond lieu, les Orientaux dont il parle, ne font pas anciens. Il dit qu'ANDALOUS eft le nom que les Arabes donnent à l'Espagne en général, du nom particulier d'une de fes provinces, qui eft l'Andaloufie. La raifon en eft, pourfuit-il, que cette province fut connue & conquife la premiere par les Maures. Il n'eft pas étonant que les Arabes ne fachant rien des Vandales, qui étoient anciens en comparaifon des Maures, ayent imaging un Andalous, petit-fils de Noë. Les orientaux croyent que l'Espagne eft une de ces ifles que la postérité de Japhet eut en partage, felon le texte fa

cré. En effet, ils lui donnent le nom de Gezirath, qui fignifie Ifle, auffi-bien qu'à l'Arabie, & à la Méfoporamie, à caufe qu'elle eft entourée d'eau des trois côtés; car les Arabes fe fervent du même mot pour fignifier une ifle & une presqu'ifle. J'ai remarqué ailleurs qu'ils n'en ont aucun qui réponde jufte au mot presqu'ile. Il y a apparence que l'Andaloufie eft le Tharfis de l'Ecriture. Voyez THARSIS. C'est par cette province que les Maures entrerent en Espagne. Voyez CORDOUE, JAEN & SEVILLE.

Voyez auffi à l'article ESPAGNE, quels anciens peuples ont habité l'Andaloufie.

LA NOUVELLE ANDALOUSIE, contrée de l'Amérique méridionale, à l'orient de la province de Venezuela, felon de l'Ifle, dans fon Atlas. Elle est bornée au nord parla mer du nord, qui la fépare de l'ifle de la Marguerite. Elle a au levant le détroit qui la fépare de l'ifle de la Trinité, & la riviere d'Amana, qui eft la bouche la plus feptentrionale de l'Orénoque au midi l'Orénoque ellemême jufqu'au mont Aroami. De-là elle eft bornée par une ligne imaginée depuis ce mont jusqu'à la partie méridionale du mont Saint-Pierre, & par une autre tirée depuis la partie feptentrionale de cette derniere montagne, vers le nord jusqu'à la mer, au couchant de Comana; au midi de la Marguerite. Ses riviéres font Ouarabiche & Aroë, qui fe joignant dans un même lit, ont une embouchure commune vis-à-vis de l'ifle de la Trinité; Europa qui coulant vers le fud-eft tombe dans l'Orénoque, vis-à-vis de la ville de Saint Thomas; Sayma qui a fa fource dans la province de Venezuela, coule au nord eft du mont Saint Pierre, vers le midi oriental, & fe perd dans l'Orénoque, au-deffous du mont Aroami. Comana en eft le principal lieu, dans la partie feptentrionale, il y a aufli un lieu nommé les Salines. Lorsque la nouvelle Andaloufie fut cédée à Alphonfe de Ojéda, elle comprenoit tout le pays qui eft entre le cap de la Vela, jusqu'a la moitié du golfe d'Uraba, & Ojéda y tit la ville de Saint Sébastien.

ANDAMANS. Voyez ANDEman. ANDANAGAR, ville de la presqu'ifle de l'Inde, deça le Gange, dans le royaume de Decan, loin de la côte, fur la rivière de Mandova, à quinze lieues de Vifapour, au feptentrion, & à plus de trente-cinq lieues de Chaule, vers le levant. * Baudran, édit 1705.

ANDANCE, petite ville de France, au Languedoc, dans le haut Vivarais, au confluent du Rhône & de la Drome: elle eft à fix lieues au midi de Vienne, en tirant vers Valence, doù elle n'eft éloignée que de cinq licues. * Baudrand, édit 1705.

ANDANI VILLA. Voyez ANDAINVILLE. ANDANIS, ville de la Carmanie, felon Pline, l. 6. c. 23; elle eft nommée auffi Andanis par Ptolomée, l. 6, 6.85 mais Arrien, in indiciis, pag. 573, la nomme ANAMIS. Voyez ce mot.

ANDARÆ, ancien peuple de l'Afie, au-delà du Gange, felon Pline, l. 6, c. 19, qui dit que cette puiffante nation avoit quantité de villages, & trente villes murées & fortifiées de tours, qu'elle fournissoit au roi cent mille hommes d'infanterie, deux mille chevaux & mille éléphans. Le P. Hardouin croit que c'eft le PEGU, qui a le Tonquin au levant.

ANDARBA, ville de Dalmatie, selon Antonin, Itiner.

ANDARGE, riviére de France, dans le Nivernois : elle a fa fource dans les vallées d'Unflan, forme l'étang d'Aulezy & celui du Pernay à Lomenay, paffe fous Langy & Aubigni, & fe perd dans l'Arron près de Verneuil. * Coulon, riviéres de France. 1. part. p. 260.

ANDARISTUS. Voyez AUDARISTÈNSES.

ANDATES LUCUS, bois dans l'ifle de la GrandeBretagne, felon Xiphilin, dans la vie de Néron. Cet auteur dit: le bois d'Andate, car c'eft le nom que ce peuple donne à la victoire qu'il honore avec beaucoup de zéle. Coufin, p. 206, dit dans la traduction de cet Auteur : les bois confacrés à la victoire qu'ils adorent fous le nom d'Andate, & à laquelle ils rendent un culte particulier.

ANDATIS, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte, au bord du Nil, felon Pline, l. 6, c. 30. ANDAUTONIUM, ville de la haute Pannonie, fe Tome I. Kkij

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lon Prolomée, l. 2, c. 15. Lazius, cité par Ortelius, Thef. in voce DAUTONA, croit que c'eft la même que DAUTONA, nommée par Antonin, à 24 milles de Siscia, & qu'elle eft près de la Saxe, dans le territoire de Cilly. Voyez DAUTONA.

ANDAYE, bourg de France, au pays des Bafques, en Gafcogne, fur les frontiéres d'Espagne, à l'embouchure de la petite riviére de Bidaffoa, dans la mer de Gafcogne, vis-à vis de Fontarabie, à deux lieues de Saint Jean-de-Luz, au couchant, à cinq de Bayonne; & comme il eft fur la frontiére, on y a bâti un fort fur une côte, pour contenir ceux de Fontarabie, d'où il n'eft éloigné que d'un quart de lieue. Il est fameux par fes eaux-de-vie. * Baudrand, édit. 1705.

ANDECAN, Ville d'Afie, dans le Zagataï, fur les frontiéres du Turkeftan. Les géographes orientaux lui donnent 103 deg. de longitude, & 43 de latitude, felon le traducteur françois de l'hiftoire de Timur Bec. t. 1, p. 262. Grave, dans fa traduction latine de la description de la Chorasmie, &c. par Abulfeda, nomme ce lieu ANDOCAN, après l'auteur du livre Almoshtarée, & dit que c'est une ville dans les dépendances de Farganah. Voyez ANDOKAN.

ÁNDECI. Voyez ANESI.

ANDECOUD, ville de l'Afie, dans la Coraffane, près de Balck. L'hiftoire françoife de Timur Bec, t. 1, p. 8, lui donne 100 deg. 30' de longit., & 36 deg. 30 de lat. Dans ce même ouvrage elle eft nommée ANDCOUD.

ANDECRIUM, ville ancienne de la Dalmatie, felon Ptolomée, l. 2, c. ult. qui l'éloigne de la côte de la mer. Pline, . 3, l. c. 22, la nomme ANDETRIUM. C'eft auffi comme il faut dire ; car Strabon, l. 7, p. 315, la nomme auffi ANDETRIUM, & dit que de fon tems c'étoit une place bien fortifiée. C'est aujourd'hui Cliffa, qui appartient aux Vénitiens. L'ancien nom a été défiguré par plufieurs auteurs, car outre l'Andecrium de Prolomée, on lifoit dans les vieilles éditions de Pline, Mandetrium; en doublant l'M du nom précédent, & dans l'hiftoire de Dion, l. 56. p. 579, on lit ANDERIUM, place forte, voifine de Safone.

ANDEGAVA & ANDEGAVUM. Voyez ANJOU. ANDEGAVENSES, nom latin des ANGE VINs, ou habitans de la ville d'Angers & de la province d'Anjou.

AŃDEIRA, ancienne ville de la Phrygie. Voyez

ANDERA.

ANDELAUS, ancien lieu de la Gaule, felon Grégoire de Tours, 1.9, cité par Ortelius. Paradin, allégué par le même, dit que c'étoit un monaftere fur la Seine, pas loin de Rouen, & qu'on le nomme les Jumeaux (ad Gemellos. ) Il n'y a point à douter que ce ne foit ANDELI. Voyez l'article fuivant.

ANDELI, petite ville de France en Normandie, 2 lieues d'Ecouy, à 7 de Rouen, & à 4 de Vernon. Son nom latin eft Andeliacum, Andelium, Andelcium, anciennement Andilegum & Andelagum, Andelaus. Quelques-uns écrivent les Andelis, parce qu'il y a deux villes féparées l'une de l'autre par un chemin pavé, long d'un petit quart de lieue, & qui eft entre une prairie & une montagne. On diftingue ces deux villes par le grand & le petit Andeli. Le grand eft dans un vallon fur une petite riviere, appellée Gambon, qui, dans fon cours, lequel eft d'une lieue, fait tourner plufieurs moulins, & va fe jetter dans la Seine au-deffous du Château-Gaillard. Il y a dans cette ville une églife collégiale dédiée à Notre-Dame, laquelle fut bâtie par Sainte Clotilde; felon la tradition du pays, cette fainte y changea l'eau en vin, parce que ceux qui la bâtiffoient en manquoient. En mémoire de ce miracle, on fait une proceffion folemnelle le 21 Juin veille de Sainte Clotilde, à la fontaine de Sainte Clotilde, dans laquelle le doyen, à la tête du chapitre, jette une certaine quantité de vin. Auffitôt les pélerins accourus de différens pays, fe jettent tout nuds dans la fontaine efpérant d'être guéris de différens maux par l'interceffion de la Sainte. Les hommes font d'un côté féparés des femmes par une muraille. Pendant plus de cinq mois après cette proceffion, on voit arriver des pélerins de plus de vingt lieues à la ronde, pour faire leurs dévotions à la chapelle de Sainte Clotilde, qui n'eft qu'à

trente pas de l'églife collégiale, laquelle fert auffi de peroifle. Il y a en outre au grand Andeli deux monafteres de filles, l'un d'Urfulines, l'autre de Bénédictines, qu'on appelle l'abbaye de S. Jean, à caufe d'une chapelle de ce nom qui lui fert de titre, & qui fut fondée par la maifon de Baudri-Piancourt: Le couvent des Capucins & la paroiffe de la Madélaine, font dans le fauxbourg de ce nom. Il y a un préfidial, duquel reffortiffent les bailliages de Gifors, de Vernon & de Lyons; une élection, une maîtrise des eaux & forêts; un grenier à fel; un gouverneur, un lieutenant de police, un maire, trois échevins, & autres officiers de ville.

Le petit Andeli eft fitué fur le rivage de la Seine, & n'a qu'une paroiffe du titre de Saint-Sauveur. Il y a un couvent de Pénitens, un prieuré de chanoineffes de S. Auguftin, qui gouvernent l'hôtel-Dieu; un hermitage fitué au milieu d'une roche, fur le fommet de laquelle eft le Château-Gaillard, qui a une très-belle vue; mais ce château tombe en ruines. Le petit Andeli a été autrefois fortifié; mais fes murailles font détruites en plufieurs endroits. Il y a dans cette ville une manufacture de draps aufli beaux qu'en Angleterre. Herman dit dans fon hift. du diocèfe de Bayeux, t. 1, que S. Space fut martyrifé à Andeli par ordre de Julien l'Apoftat; mais les meilleurs auteurs conviennent que Julien l'Apoftat ne fit pas martyrifer les Chrétiens; il fe contentoit de jetter un ridicule fur eux, & de ne point les admettre aux dignités. Cette ville fe glorifie d'être la patrie du célèbre Pouffin : Thomas Corneille y avoit du bien; il s'y retira, après avoir fait imprimer fon dictionnaire géographique, & y mourut la nuit du 8 au 9 Décembre 1709, âgé de 84 ans, trois mois & quelques jours. * Mémoires dreffés fur

les lieux.

Si je releve fouvent les fautes que j'ai trouvées dans le dictionnaire de Corneille, ce n'eft point pour insulter à fa mémoire que j'honore; c'eft pour l'utilité d'une fcience que je traite après lui.

ANDELLE, en latin Andella ou Andeleius fluvius, riviére de la haute Normandie, dans le diocèfe de Rouen. Elle prend fa fource dans la paroiffe de Forge, une lieue au-deffus de la Ferté en Brai, & à neuf lieues de Rouen. Enfuite elle forme l'étang du Fayel, autrement dit d'Andelle, & elle arrofe les paroiffes de Châtillon, Rouvray, Sigy, le château de Normanville, Montagny, Noléval, Boulay, Morville, la ferme Malvoifine fur le Heron, Elbeuf fur Andelle, Croify, Vacueil, l'Ile-Dieu abbaye de Prémontrés réformés, Péruel, Periez, Tranfieres, Charleval, Fleury, Radepont, Fontaine-Guerard abbaye de Bernardines, Douville, pont S. Pierre, les deux Amans prieuré clauftral de chanoines réguliers de S. Auguftin, Roumilly & Pitre. C'eft dans ce village, quatre lieues au-deffus de Rouen, une petite lieue au-deffus du Pont l'Arche, & un quart de lieue au-deffous des deux Amans, que l'Andelle entre dans la Seine à huit ou neuf lieues de fa fource, après avoir reçu cinq petites riviéres ou ruiffeaux. On fait flotter fur cette riviére du bois à brûler que l'on coupe dans la forêt de Lyons, depuis Noléval jufqu'à Charleval, & c'eft à Pitre qu'on le charge fur de grands bateaux, pour le faire remonter fur la Seine jufqu'à Paris.

ANDELUS, ville d'Efpagne, dans le territoire des Vafcons, felon Ptolomée, 7. 2, c. 6.

ANDELOT, autrefois ville de France, en Champagne, dans le Baffigni, en latin Andelous, ce n'eft plus qu'un bourg. C'étoit autrefois une grande ville dont on reconnoît encore les ruines. Il eft fur les frontiéres du Baffigni, au-delà des villes de Langres & de Chaumont fur la riviére de Rougnon.* Baugier, Mémoires hist. de Champagne. t. 1, p. 56.

ANDELOU, autre bourg de France,en Champagne, différent d'Andelot, felon Corneille, trompé par une mauvaise édition de 1687, p. 326, du livre de l'antiquité des villes de France par Duchêne, où l'on trouve en effet Andelou pour Andelot; mais en échange on n'y trouve point ANDELOT, pour lequel Corneille cite cet auteur. Il eft dit qu'Andelou eft au pied de la montagne de Monteclair, qu'il y a jurisdiction & prevôté royale, &c. ce qui ne peut convenir qu'à Andelot.

ANDELSPACH, riviére d'Allemagne, dans la Suabe. Elle prend fa fource à Stadelhafen, village d'où cou

lant vers le nord, elle arrofe Pfulendorf, Cell, & fe joint à l'Ablac, avec lequel elle fe rend dans le Danube auprès de Scheer. De l'Ifle, Atlas. Zeiler Suev. Descript.

ANDEMATUNUM. Voyez ANDOMATUNUM. ANDEMAN ou ANDEMAON, ifle de l'Inde, dans le golfe de Bengale, vers la côte du royaume de Pégu. Quoique ce nom foit celui de la principale, on nom me ordinairement ISLES D'ANDEMAON, ou,comme écrit de l'Ifle, dans fa carte des Indes & de la Chine, ISLES DES ANDAMANS, un amas de petites ifles ou d'écueils qui font auprès, & la plûpart au fud de la principale, par le 111 deg. de longitude, & entre le 11 deg. & le 14 de latitude boréale. Les habitans font antropophages. On croit que c'eft la Bazacata de Prolomée.

ANDEN ou ANDENNE, abbaye de chanoineffes, fur la Meufe, entre Namur & Huy. Elle pour fondatrice Sainte Begghe, fille du B. Pepin, & fœur de Sainte Gertrude, bifayeule de Charlemagne. * Baillet, topog. des Saints, p. 548.

ANDENES, petite ille de Norvége, dans le gouvernement de Drontheim, & dans le fous-gouvernement de Salten, fur la côté de l'Océan feptentrional, avec un petit château du même nom, entre les illes de Sanien au levant, Veftrollen au couchant, Drontheim au midi & Vardhuys au levant d'été. Il n'y a presque que des pêcheurs qui l'habitent * Baudrand. éd. 1705. ANDEOLUS. Voyez S. ANDEOL.

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1. ANDERA, selon Pline, 1. 5. c. 30. Andeira felon Strabon, l. 13, p. 610, & Etienne le géographe, ancienne ville de la Troade, dans le pays que les Léleges ont occupé. Strabon, rapporte qu'on trouvoit à Andera une pierre qui étant brûlée, fe changeoit en fer & qu'enfuite en la faifant cuire avec une certaine terre dans un fourneau, il en venoit un argent faux; & fi on y ajoutoit de l'airain, il s'en formoit de l'oripeau ou clinquant. Etienne femble mettre deux villes de ce nom, l'une fur laquelle il copie ce qu'a dit Strabon, & une autre dans la Phrygie.

que

2. ANDERA, village d'Egypte, en defcendant le Nil de Gorne vers le Caire: fes environs font d'une beauté furprenante. A deux lieues on trouve huit portiques faits en arc de triomphe, dont un eft orné de figures en bas-relief, entremêlées d'hieroglyphes; le temps a fort endommagé les fept autres : ils font joints ensemble par des reftes de murailles, ce qui femble prouver que ce font les portes d'une ville qui étoit autrefois dans ce lieu. En montant fur une petite éminence qui a été formée des débris des maifons, on apperçoit les reftes d'un temple dont l'architecture eft fort mallive: les hiéroglyphes qu'on y voit de tous côtés, annoncent qu'il a été bâti par les anciens Egyptiens; une inscription grec que, qui fe trouve fur la frife du frontifpice, donne lieu de croire qu'il fut réparé après les conquêtes d'Alexandre, où les Grecs commencerent à dominer dans ce royaume. Il faut remarquer que les monumens où l'on ne trouve que des bas-reliefs des divinités d'Egypte avec des hieroglyphes, comme les pyramides, le temple d'Ifis, dans la baffe Egypte, les obélifques d'Alexandrie & de la Matarée, le labyrinthe, & prefque tous les monumens de la haute Egypte,font du tems des Pharaons. Ceux au contraire où l'on trouve quelques infcriptions, ou un ordre plus correct d'architecture,comme la colonne de Sévère à Antinoples & quelques au tres, ne font élevés que depuis le tems d'Alexandre le Grand, ou après les conquêtes des Romains. On fait une troifiéme claffe des monumens d'Egypte, où l'on met ceux qui font du tems des Pharaons, & ont été ou rétablis ou réparés dans la fuite par les Grecs ou par les Romains, tel qu'eft le temple d'où cette inscription eft tirée. Comme elle eft fort élevée & un peu effacée, je n'oferois répondre de la conformité de la copie avec l'original. La voici.

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paiffeur du mur, mais qui font la plupart fi comblés, par les débris qui s'y font affemblés, qu'il eft difficile d'aller plus avant.

En parcourant les vaftes débris de cette ancienne ville, où l'on voit des reftes de maisons qui en annoncent encore toute la magnificence, on trouve un fort grand nombre de cruches, d'une terre rouge, hautes euviron de trois pieds, & pointues par le bout avec deux anfes. On voit encore dans quelques-unes une espèce de lie d'un rouge violet; ce qui fait croire qu'on y con fervoit autrefois du vin; en la réduifant en poudre, on trouve qu'elle ressemble parfaitement à celle du vin, excepté qu'elle n'a ni odeur ni goût.

Après avoir marché quelque temps fur des monceaux de pierre & de marbre, l'on arrive à un édifice d'une grandeur & d'une beauté extraordinaire. Le côté de derriere préfente une grande muraille fans fenêtres, bâtie de groffes pierres de granite grisâtre, toute remplie de bas-reliefs, plus grands que nature, qui repréfentent les anciennes divinités d'Egypte avec tous leurs attributs dans différentes attitudes. Deux lions de marbre blanc, gros comme des chevaux, fortent de cette muraille plus d'àmoitié corps. La grande façade du devant eft auffi remplie de bas-reliefs, avec trois lions faillans de la même groffeur que les autres. Ce côté offre d'abord un vestibule au milieu, foutenu par de grands pilaftes carrés d'une groffeur prodigieufe: un grand periftile foutenu par trois rangs de colonnes, qu'à peine huit hommes pourroient embraffer, s'étend des deux côtés du veftibule, & foutient une voûte plate, faite de pierres de fix à fept pieds de large, & d'une longueur extraordinaire. Cette voûte paroît avoir été peinte autrefois, & l'on y obferve encore quelques couleurs que le tems a épargnées. Ces colonnes faites de groffes pierres de marbre granite, & chargées d'hieroglyphes en bas-reliefs, ont chacune fur leur corniche un chapiteau fait de têtes de femme avec leur coëffure, adoffées les unes contre les autres, & dont les quatre faces paroiffent à-peu-près comme on nous repréfente celles de Janus, & ces têtes font d'une grandeur proportionnée à la groffeur des colonnes. Il y a encore au-deffus une base d'une pierre carrée, haute environ de fix pieds, un peu plus longue que large qui foutient la voûte, comme on peut la voir dans le deffein que j'en donne. Une espèce de corniche d'une conftruction finguliére, regne tour le long de ce périf tile, & termine ce qui refte aujourd'hiu de ce palais. Au milieu, fur le portique, font deux gros ferpens entrelacés, dont les têtes repofent fur deux grandes aîles étendues des deux côtés.

quatre

Quoique ces colonnes foient enfevelies dans les rui→ nes, & qu'il n'y en paroiffe pas la moitié, on peut juger de leur hauteur par leur circonférence; & fuivant les mefures d'une exacte architecture, elles doivent avoir quarante - quatre ou quarante - cinq pieds de haut, & cent-vingt, y compris la base avec le chapiteau.

De ce vestibule on entre d'abord dans une grande falle carrée, où l'on voit trois portes, qui diftribuent à différens appartemens, qui conduifent encore dans d'autres, qui font auffi foutenus par plufieurs belles colonnes; mais l'obfcurité, les décombres empêchent de parcourir tout l'intérieur de ce fuperbe palais. Voici une inscription grecque, telle qu'on a pû la copier : elle peut faire juger de l'antiquité de ce fuperbe palais.

ΚΕΙ ΑΥΤΟΚΡΑΤΟΙΟΣ ΤΙΒΕΡΙΟΥ ΡΑΪΣ ΡΑΡΣΙΣ ΟΥΣΕΒΑΣΤΟΥ ΘΕΟΣΕΙΑΣ ΤΟΥ. ΣΑΡΑΠΙΩΠΟΣΤΡΑΤΗ.

Comme l'édifice dont on donne ici la description, eft prefque tout enfeveli d'un côté fous les débris, & les grands monceaux de pierre qui ont formé une espèce de montagne, on monte fort aifément fur la terraffe ; & pour juger de fa grandeur, il fuffit de dire que les AraLos avoient autrefois bâti deffus un fort grand village, dont on voit encore les mafures. C'est de-là qu'on peut confidérer les ruines de cette ville, qui pouvoit bien avoir cinq ou fix milles de tour. Il eft fur qu'il doity avoir fous ce monceau de pierre un grand nombre de monumens, dont on ne peut découvrir aucuns reftes. On ap→ perçoit plufieurs figures & bas-reliefs, par un trou que les Arabes ont fait dans un des coins du palais. On ne fçauroit décider au jufte de combien de corps de logis

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