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tale. Le reste de l'Arabie qui regarde l'orient s'étend depuis Basrah, le long du rivage du Sein Perfique, jusqu'à Barhain & jusqu'au delà du pays d'Oman. Enfin du côté du midi l'Arabie eft environnée au-delà d'Oman, de la Mer des Indes jusqu'aux côtes de Mahrah, dans le pays d'Yemen ou l'Arabie heureufe; & cette mer tourne au tour

d'Yemen jusqu'à Aden, ville fituée au milieu de la frontiere méridionale; le refte de cette frontiere s'étend depuis Aden, le long des côtes de l'Yemen, jusqu'aux confins par lesquels l'Yemen eft contigu au pays d'Hégiaz, & jusqu'à ce qu'on trouve le premier terme du côté de l'occident, par où la description vient d'être commencée.

Longitude & latitude des villes d'Arabie, contenues dans les tables d'Abulfeda, avec leur climat & leur fituation géographique, fuivant les auteurs les plus approuvés.

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Perfique, & n'étant joint au continent que du côté de l'Egypte & de la Syrie.

ARABIE. Plaute in Trinummo, act. 4, fc. 2, v. 87 & feq. met dans le port une Arabie où croît l'abfynthe. Une foule d'auteurs font venir du Pont cette plante, & pas un d'eux ne nomme l'Arabie. Plaute ne donne pas cela comme une vérité. Il fait parler un fourbe des voyages qu'il n'a point faits & qu'il invente fur le champ, & lui met dans la bouche des fautes de géographie, qui montrent qu'il n'a pas effectivement vû les lieux où il fe vante d'avoir été.

LA MER D'ARABIE, Mare Arabicum ou Oceanus Arabicus; c'eft la partie de l'Océan oriental, depuis le détroit de Bab-el-mandel jusqu'au cap de Ras-al-gate. Quelques-uns la continuent le long des côtes de Perfe jusqu'à la presqu'ifle de l'Inde, en-deçà du Gange.

LE GOLFE D'ARABIE. Quelques-uns difent le Sein Arabique, Sinus Arabicus. C'eft cette partie de la mer qui s'étend depuis le détroit de Bab-el-mandel jusqu'à l'ifthme de Suez, entre l'Arabie à l'orient, l'Ethiopie & l'Egypte à l'occident. Les Arabes en ont autrefois habité les deux côtés. On l'appelle plus communément la Mer Rouge. Les Arabes la nomment mer de Kolfum, à caufe d'une petite ville fituée fur l'extrêmité de fa côte feptentrionale. Voy. au mot MER l'art. de la MER ROUGE.

Il ne faut pas confondre ce grand golfe avec un petit golfe de Barbarie, entre les côtes de Barca & l'Egypte. On l'appelle le GOLFE DES ARABES, à caufe d'une tour qu'on nomme la tour des Arabes avec un village.

€105.

ARABIE HEUREUSE. Ce nom a été aufli donné à la ville d'Aden en particulier. Pomponius Mela, l. 3, c. 8, parlant du golfe dont les Arabes habitent les deux côtés, dit qu'à la droite de ceux qui y entrent font les villes Cane, ARABIE & GANDAMUS. L'auteur du périple de la Mer Erythrée, p. 14, en fait un village maritime, qu'il nomme Arabie Heureuife Ευδαίμων Αραβία κάμη παραθαλάσ os. Il le met environ мcc ftades d'Ocelis; il dit que le port y eft plus commode, & l'aiguade meilleure qu'à cet autre port. Il dit qu'on lui donna autrefois le furnom d'Heureufe, parce que comme on ne naviguoit pas encore des Indes en Egypte en droiture, & que perfonne n'avoit encore ofé aller d'Egypte dans l'intérieur de l'Inde, elle étoit l'entrepôt des marchandifes tant des Indiens que des Egyptiens qui y bornoient leur courfe. Mais Céfar la détruifit peu avant le tems où vivoit l'auteur du Périple. Voyez ADEN.

ARABII. Voyez ARBIS.

ARABIO. Saint Epiphane, cité par Ortelius, femble mettre une fortereffe de ce nom, entre la Perfe propre & la Méfopotamie.

ARABISCI, ancien peuple de la Pannonie, felon Ptolomée, l. 2, c. 16. Pline, 4.3, c. 25, le nomme ARAVISCI dans quelques éditions; mais, comme le remarque le P. Hardouin, l'ordre alphabétique fuivi par cet auteur, demande qu'il y ait ERAVISCI. L'air y eft très-fain, & l'on n'y connoît point les maladies contagieufes on y eft feulement fujet à quelques accès de févre pendant certains mois qui font pluvieux. Les hommes étant robuftes & la pluralité des femmes y étant permife, l'espéce humaine se multiplie beaucoup. Comme on y eft rarement en guerre, il fe détruit peu d'hommes, & il n'en fort presque point, parce que l'on n'y fait aucune espéce de commerce fur mer; l'on y entretient feulement quelques vaiffeaux pour les Jelyaffes qui font chargés de s'oppofer aux entreprifes des habitans de Bengale & de Pegu. Ainfi les hommes fe multipliant fans ceffe dans ce royaume, fans être détruits que par les maladies naturelles, il s'y trouve une quantité incroyable d'habitans. On croit qu'ils occupoient les environs de Bude.

ARABISSUS, ancienne ville de la feconde Arménie. Antonin en fait mention; mais les chifres des diftances de cette ville font fi diversement dans cet auteur, que je ne puis entrer ici dans le détail qu'il faudroit pour les rétablir. Ortelius, évêque d'Arabiffus ou d'ARABYSSUS, fouscrivit au premier concile de Conftantinople. Les fermons de Léontius, évêque de ce lieu, font cités par Photius, Cod. 272. Adolius, autre évêque du même lieu, fouscrivit au concile de Chalcédoine, (A. 6.) mais ce fut par Adelfius, chorévêque, felon la remarque de Holftenius fur la géographie facrée du P. Charles de S. Paul, p. 249.

ARABITÆ, lieu dont il eft fait mention au livre des nombres, c. 31, v. 12, felon Ortelius. Ce mot eft rendu par celui de CAMPESTRIA, dans la traduction de S. Jerôime. Ce font les plaines de Moab. Voyez ARABOTH. ARABIUS. Voyez ARBIS 1.

ARABO, nom latin de la riviere & de la ville de RA ou RAAB en Hongrie.

ARABOTH-MOAB. J'ai remarqué au mot ARABA que les Septante ont retenu plufieurs fois ce mot hébreu, au lieu de le traduire par Solitude ou Campagne, comme fait S. Jerôme. On en trouve des exemples aux livres des nombres, c. 26, v. 3, vres des nombres, c. 26, v. 3, & 63; des rois, l. 2, c. 17, v. 16,& l. 4, c. 14, v. 45. Saint Jerôme, dans fa traduction de la géographie d'Eufebe, dit qu'il y avoit encore de fon tems un lieu nommé ARABA, joignant le mont Phégor en allant de Libiade à Esbus d'Arabie, visà-vis de Jericho. Eufebe ait la même chose.

ARABRACE REGIO, pays d'Afie, aux frontieres de l'Arménie. Califte en parle à l'occasion du martyr Eustrathius qui en étoit. Porphyrogénete fait mention des ARABRACENIENS, qui en étoient fans doute les habitans.

ARABRICA ou ARABRIGA, ville d'Espagne dans la Lufitanie, felon Ptolomée, qui la met dans les terrès. On doute fi c'eft préfentement RABIDA, comme le veut Arias Montanus, cité par Ortelius, ou ARAVIDA felon Varrerius & Bertius cités par Baudrand, ou GALLEGO felon Rodericus Carus; ou enfin, felon d'autres, CASTANHEIRA. La feconde opinion eft la plus généralement fuivie.

ARABYSSUS. Voyez ARABISSUS.

ARABYZA, ville de la Cauconide, felon Etienne le géographe, qui dit qu'on l'appelloit auffi PESINE. ARACE. Voyez ARECA.

à

ARACÆI. Voyez ARCE.

ARACÆLUM. Voyez ARACILLUM.

ARACAN, felon Schouten, voyages, t. I, p. 244 & feq. royaume maritime des Indiens, fur la côte qui eft l'orient de l'embouchure du Gange, avec une Ville auffi nommée ARACAN, fur une riviere de même nom. Ce royaume eft fitué par les 18, 19 & 20 deg. de latit. nord. Il a le golfe de Bengale à l'occident; les royaumes d'Ava & de Siam à l'orient; celui de Bengale au nord, & celui de Pegu au midi. Il a dans fon enceinte quantité de villes, de bourgs, de villages bien peuplés, des campagnes très-fertiles, des bois, des montagnes, des vallées; un nombre infini de vergers, de maisons & de jardins de plaifance; plufieurs rivieres, des lacs, des étangs, &c.

La Ville d'ARACAN eft à-peu- près de la grandeur d'Amfterdam; mais elle eft beaucoup plus peuplée. Elle eft entourée de fauxbourgs. Schouten dit n'avoir jamais vû de ville où les maifons foient fi ferrées, & où il y ait une fi grande multitude de peuple. Il femble, dit-il, que les bâtimens des riches & des pauvres foient entaffés les uns fur les autres. Mais la plûpart font fi bas qu'ils n'ont l'air que de tentes & de hutes, & ils ne répondent guères à la vanité de la nation. Dans la ville, dans fes fauxbourgs, & dans tous les lieux du royaume où j'ai été, les maifons n'ont que quatre, cinq ou fix pieds de hauteur. Elles font foutenues par des pilliers, parce qu'il fe leve presque toutes les nuits un brouillard à fleur de terre qui couvre tout le fol; mais les rayons du soleil le diffipent au matin.

Les villes font enfermées de murailles, où il y a des portes; mais il n'y a point de foffés à l'entour. Il y a peu de places, de marchés, de rues ou de chemins, qui foient pavés; de forte que le terrein étant d'argile, on a de la peine à y marcher par le mauvais tems, & ils font beaux & unis par un tems fec.

Les maifons font conftruites de Gabbagabbas, de branches de palmier, de rofeaux & de feuilles de cocos. Elles ont beaucoup de petites fenêtres, & font bien aërées. Celles qui appartiennent aux gens au - deffus du commun ont des appartemens fort commodes. Il n'y a point de foyers de pierres, point de greniers ni de caves. La cuifine fe fait hors des appartemens, ordinairement fous de petits auvents, qui font auprès des portes, où les femmes font cuire dans des pots de terre ce qu'on doit manger. On couche fur des tapis & fur des nates, & l'on fe couvre de cabaies de toile & de coton pour fe garantir du froid.

par

Les villes & les bourgs font féparés les uns des autres, des paysages qui font tous arrofés de ruiffeaux & de rivieres. Les bois, les campagnes, les vergers, les jardins font verds & agréables toute l'année, quoiqu'il y ait un hyver, qui dure depuis le mois d'avril jusqu'au mois d'octobre, & qui fe paffe presque tout en pluie & en humidités avec des orages. Après ce mauvais tems vient l'été, qui eft très-beau. Les fruits, le ris, & tout ce qui eft néceffaire à la vie, y viennent en abondance, excepté le froment & le feigle qu'on ne connoît point dans tout le royaume d'Aracan. Au lieu de pain on y mange du riz cuit dans l'eau. On le laiffe bouillir jusqu'à ce qu'il forme une masse solide.

Les fruits confiftent en noix de cocos, bananes ou figues des Indes, durions, foorfakas, mangas, pinangs, oranges, limons, citrons plus gros que tous ceux que j'ai jamais vûs. Ils ont plus d'un grand empan de long, ils font fort pleins, d'un beau jaune, ont la chair ferme, & la peau extrêmement délicate & mince, rendant chacun plus de huit ou dix onces d'un jus agréable.

Le breuvage ordinaire de ce pays eft de l'auze. C'eft une liqueur blanchâtre qui découle de certains arbres qu'on ouvre & qui ressemblent assez aux plus bas palmiers & qui font en très-grande quantité, principalement le long des rivieres. L'auze eft presqu'auffi douce que du fucre, & d'un goût fort agréable: elle enyvre comme le vin; mais elle ne fe conferve pas longtems. Au bout de trois jours, au plus, elle eft aigre. On la vend par grands pots qui tiennent cinq à fix pintes: le por coute deux fols. On trouve des cabarets ou des tentes le long des chemins, où l'on vend aux voyageurs de l'auze ou du vin. Ceux qui s'y arrêtent font obligés de s'affeoir à terre, parce qu'il n'y a point de fiéges.

Le roi d'Aracan s'attribue la qualité de roi de l'éléphant blanc. Cet éléphant avoit été ravi au roi de Siam par les armes du roi de Pegu, & le roi d'Aracan l'a enlevé au roi de Pegu par la même voie. Ce roi reste enfermé dans fon palais avec la reine & fes concubines; il ne fort guères qu'une fois tous les cinq ans en folemnité. Tous les ans ceux d'entre les Sickes, qui font fes favoris, font faire recherche dans tout l'état de douze des plus belles filles vierges, qu'ils font habiller des plus fines toiles blanches, & ils les font mener dans un certain endroit fort découvert, où elles demeurent expofées pendant fix heures, à la plus grande ardeur du foleil, afin qu'elles fuent beaucoup. Enfuite on effuie leur fueur avec leurs habits & on leur en donne d'autres; puis on porte ces habits humides à ceux qui font commis pour en faire l'examen par l'odeur. Celles dont la fueur ne fent pas mauvais, & qu'on juge pofféder une parfaite fanté, font richement vêtues, préfentées au roi, & mifes au nombre de fes concubines. Il donne en mariage à quelques-uns de fes courtisans celles dont la fueur fent mauvais, avec une dot confidérable, ou bien il gratifie le mari d'un emploi. Dans ce pays on n'épargne rien pour l'éducation des filles, dans l'espérance qu'elles par viendront à être concubines du monarque. On prétend que celles qui y font parvenues apprennent à faire des armes & qu'elles fervent de gardes au roi.

Les fickes, les confeillers d'état, la nobleffe, & tous les gens confidérables font vêtus d'une fine cabaie de coton blanc, qui ferme jufte, & qui leur couvre les bras, la poitrine & le ventre. Sur leur cabaie, qu'on peut appeller une chemife, ils ont un long habit auffi de toile de coton blanche, qui fe boutonne autour des bras & qui fe joint fur la poitrine, où il eft attaché avec des nœuds de ruban. Ils ont en outre des tabliers qui pendent en bas, leur couvrent le ventre, les cuiffes, & une large ceinture de coton blanc enveloppe les reins, les hanches, fe noue fur le ventre d'où il pend. Lorsqu'ils marchent dans les rues,ils fe font fuivre d'un grand nombre de domestiques, pour faire connoître leur qualité & leur pouvoir. Les hommes portent les cheveux longs & ne les coupent point, les liant par treffes derriere leur tête : ils y mettent auffi des ornemens, des noeuds d'une

toile fort fine.

Les femmes & les filles qui font paffablement blanches, ont pour ajustement une espéce de gaze à fleurs, transparente fur leur fein & leurs épaules. Elles mettent autour de leur ceinture un fotas ou tablier de fine toile de coton des Indes, qui leur fait trois ou quatre tours

autour du corps, vers le bas, & leur descend jusqu'aux pieds. Celles qui font riches, ont une écharpe de foie fur un des bras. Leurs cheveux ne font point attachés, mais ils font frifés en boucles & rangés d'une maniere agréable. Les plus longues oreilles font les plus belles : pour cet effet dès leur jeuneffe on les leur perce par le bas, & on met dans les trous de petits rouleaux de parchemin ou d'autres chofes qu'on groffit de tems en tems, & par ce moyen ils en font les trous fi larges, & en font tellement pendre les tendons, qu'ils touchent aux épaules. On y met plufieurs anneaux de verre ou de vernis, ou d'autres fortes, qui battent fur le cou, comme les fonnettes de quelques bouffons, lorsqu'ils fe remuent ou s'agitent. Les femmes d'Aracan fe mettent en outre des bracelets d'ivoire, de vernis ou de cuivre, depuis les mains jusqu'au coude, & depuis les pieds jusqu'au gras de jambe: elles en ont tant enfin, qu'elles ont peine à les porter. Celles qui ont un peu de modeftie ne mettent que cinq ou fix bracelets de vernis.

Les habitans d'Aracan font idolâtres, & à caufe de leur religion on les nomme Moges. Ils rendent un culte divin à des idoles pêtries d'argile & durcies au foleil, lesquelles ils adorent & fervent fort dévotement.

Leurs religieux, qu'on nomme Talapoins, ne fe marient jamais: l'on croit que les jeunes garçons qu'ils inftruifent, leur font oublier les femmes. Leur habillement eft de toile peinte en noir. Leurs habitations font auprès des pagodes où ils vivent d'une maniere fort austere. Leur air & leur démarche font fort modeftes: mais on y remarque de la fierté. Ils ont presque toujours à leur fuite une troupe prodigieufe de disciples.

Le peuple d'Aracan eft fier & plein de vanité. Pour peu qu'un homme ait de bien, il fe fait fuivre d'une troupe de valets: mais il épargne fur fa nourriture ce qu'il dépenfe d'ailleurs. Le poiffon eft très-commun dans ce pays; mais on ne le mange que lorsqu'il a de l'odeur. La monnoie commune d'Aracan confifte en petites cornes qu'on appelle couris quatre ne valent que trois liards: les plus petites piéces d'argent valent vingt-cinq fols d'Hollande; & lorsqu'on en change une, on reçoit deux mille fix cens foixante couris ; ce qui fait un fardeau affez incommode à porter.

Cette nation regarde comme une chose baffe & méprifable d'ôter la virginité à une fille qui eft parvenue à l'âge de puberté. Ils s'adreffent pour cela aux plus débauchés matelots hollandois qu'ils payent même. Celles qui ont été ainfi déflorées en ont beaucoup plus de réputation. Ainfi les hommes d'Aracan qui fe marient, aiment mieux que les filles qu'ils prennent foient grof. fes que pucelles. Les promeffes que les parties fe font faites en particulier, fe confirment en préfence des idoles, entre les mains des Talapoins, dont elles ont embraffé la fecte, & en préfence de leurs plus proches parens. Il fe fait alors quelque cérémonie particulière. Ou tre cela l'on fait des décharges de pierriers ; on fait jouer des feux d'artifice, on joue, on danfe, on fait des festins, chacun felon fon pouvoir & fa condition, en quoi on obferve fort bien les regles ordinaires. La polygamie y eft en ufage. Outre leurs femmes ils ont des concu→ bines.

Lorsque quelque perfonne de confidération eft morte, on tire trois coups de pierrier, & auffi-tôt les pleureurs crient & hurlent en l'honneur du mort, pour un médio. cre payement qu'ils reçoivent. Ces cris durent jusqu'au milieu de la nuit, quelquefois jusqu'au matin, & plus long-temps encore, felon la dépenfe que les héritiers veulent faire. Le jour des funérailles on invite les plus proches parens & les plus intimes amis à un festin, & on brûle le corps. Les pauvres qui ne peuvent avoir de bois, qui dans ce pays eft rare, portent ces cadavres fur le bord de l'eau, lorsqu'elle eft baffe, & quand l'eau monte, les courans les emportent. On les voit fouvent flotter long-tems fur l'eau, enfoncer, puis reparoître, jusqu'à ce que les corbeaux, les mouettes & d'autres oifeaux en ayent fait leur pâture. Cette mauvaise pratique fait qu'il ya dans tout le pays, tant de corbeaux & d'autres oifeaux carnaffiers, qu'ils dévorent même tout vifs les buffles, les bœufs & les vaches. Ils fe perchent fur leur dos, arrachent la chair, & mangent l'animal jusqu'aux os : les bêtes ont beau faire jouer leurs queues & les en frapper ils ne fe remuent pas feulement de l'endroit où ils se sont

pofés. Les habitans d'Aracan jettent auffi dans l'eau ceux qui font attaqués d'une maladie incurable. Cette cruauté paife chez eux pour humanité: ils prétendent que c'eft délivrer un homme de fes maux, pour l'envoyer jouir des plus grandes félicités dans le ciel.

Il y a un grand nombre de Maures dans ce royaume, & particulièrement à Bandel. C'eft entre leurs mains qu'est le commerce qui s'y fait par mer. Quelques-uns font le trafic d'éléphans qu'ils envoyent à Bengale, à Coromandel, à Orixa, à Golconde & en Perfe, d'où ils ap portent des marchandises précieuses & de l'argent. D'autres font différens négoces, & vont fouvent trafiquer à bord des vaiffeaux hollandois.

La rue où il habite le plus de familles de cette nation, eft une des plus marchandes de Bandel, parce que la plû-part des Maures tiennent boutique, font courtiers ou banquiers, ou font quelqu'autre négoce. La plus grande partie des marchandifes qu'on voit étalées, font des toiles de coton, & toutes fortes de belles étoffes de Bengale, de Suratte, de Coromandel, & des autres pays de Afie, des épiceries & des marchandifes d'Aracan. Les Maures ont un toock ou turban fur la tête, des cabaies à leur mode, de longs hauts-de-chauffes & de larges fouliers; enfin ils font vêtus comme ceux des autres pays. Il n'y a que très-peu de Maures qui habitent dans le royaume d'Aracan qui y foient nés; les autres font originaites de Bengale, de Golconde, de Suratte, de Paliacate, de Mafulipatan; de forte qu'ils y habitent comme étrangers, & ils y font dans une grande dépendance des puisfances.

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Il y a beaucoup d'élephans dans le royaume, peu de chevaux, quantité de buffles, dont on fe fert aux mêmes ufages à quoi l'on employe les chevaux ailleurs, & particuliérement à la culture de la terre : ils font grands & forts, & ont de grandes cornes, dont ils frappent & tuent ceux qu'ils attaquent. Les habitans les menent paître le long des chemins: on avertit les Hollandois de s'en garder lorsqu'ils en rencontrent en fe promenant, car ils font dangereux, & ont l'adreffe de laiffer paffer ceux qui fe promenent: puis prenant leur courfe, ils vont les attaquer par derriere, ils les enlevent avec leurs

les jettent en l'air, & les brifent en piéces ou les tuent; mais fur-tout ils ne manquent presque jamais de courir fur les Hollandois, dont l'air & les vêtemens leur paroiffent plus étranges que ceux des gens du pays. La couleur rouge les irrite plus que les autres, & il eft fort dangereux d'en être habillé.

Toutes furieufes que font ces bêtes, elles respectent les Noirs qui les gardent, & leur obéiffent d'une maniere furprenante, jusqu'à traverfer vîte des rivieres à la nage. Celui qui les garde les fait affembler au fon d'un cornet, faute fur le premier qui fe trouve fous fa main, fe tient debout & ferme fur fon dos, le fait marcher à la tête des autres, fans s'arrêter pour les courans d'eaux ou pour les rivieres qu'il rencontre. Les autres buffles fe fuivent de rang, marchant tous l'un après l'autre, & ils portent adroitement en nageant, leurs maîtres, dont les pieds même ne font pas mouillés, & qui font demeurés fur le dos de ces animaux comme fur de petites ifles.

Il y a quantité d'autre bétail dans ce royaume, entr'autres des cabris : il y a des oyes, des canards, des poules, du gibier, & abondance d'excellent poiffon. L'eau monte douze ou quinze pieds dans les rivieres, & jusqu'à dix-huit ou vingt pendant la marée; de forte que par la rapidité des courans, quand on fe fert à propos de Poccafion du flux & du reflux, on fait de grands voyages en bien peu de tems, & l'on va & revient en un même jour. Long. 110. latit. 20, 30.

ARACCA, ville de la Sufiane, felon Ptolomée. Voyez ARACH.

ARACÉENS, ancien peuple de la Palestine. On nom moit ainfi les descendans d'Arac, fils de Canaan, lesquels avoient leur demeure dans la ville d'Arcé ou d'Arca, au pied du mont Liban. Voyez Arcé.

ARACENA, Lalia, petit bourg d'Espagne, en Andaloufie, dans le territoire de Séville & la Sierra Moréna, avec un ancien château fur une élévation, felon Rodrigo Mendez Silva. * Baudrand, édit. 1705. ARAC - GELARAN, petit pays de Perfe, dans le , petit pays de Perfe, dans le Chufiftan: c'eft la Mélitene des anciens.

ARACH, ancienne ville de la Chaldée : elle fut bâtie par Nemrod, petit-fils de Chus, (Genef. c. 10,v. 10.) c'eft apparemment la même que la ville d'Aracca, posée par Ptolomée, 1.6, c. 3, dans la Sufiane, fur le Tigre, au-deffous de fa jonction avec l'Euphrate. Ammien, L. 23, p. 271, édit. Lindebrog, la nomme ARECHA. C'eft de cette ville que les campagnes nommées par Tibulle, Panegyr. ad Messalam, v. 142.

Ardet Arectais aut unda per hospita campis, & qui étant pleines de naphte s'enflamment quelquefois, ont pris leur nom, felon D. Calmet, Dict. de la Bible. Voyez ARECTEI. Curopalate, cité par Ortelius, fait mention d'Arach, ville d'Arménie. C'est la même qu'EREC, dont l'Iraque porte aujourd'hui le nom avec quel que changement.

ARACHE. La plupart difent LARACHE. Voyez ce mot. ARACHOSIE., (par) contrée d'Afie, felon Ptolomée,l. 6, c. 20. Quelques uns l'ont auffi nommée ARACHOTIS. Les bornes que lui donne Ptolomée, font au couchant la Drangiane, au nord les Paropanifades, à l'orient une partie de l'Inde, & au midi partie de la Gédrofie. Les peuples qu'il y met font

au nord Bartieta ou Bargyeta.
plus au midi Sydri,

Khapluta ou Ropluta
Eorita.

Il la fait traverser par une riviere différente de l'Indus, quoiqu'elle s'y jette, & y forme un lac nommé ARACHOTOS; il met auffi dans ce pays une ville nommée ARACHOTOS, & Pline, l. 6, c. 23, nomme le pays Arachofie, avec une riviere & une ville de meme nom. Il ajoute que quelques uns la nommoient Cophe, & qu'elle avoit été bâtie par Sémiramis. Cette ville eft préfentement Candahar, comme quelques-uns le croyent. L'Arachofie répond aux pays de CANDAHAR d'une part, & à celui de HAIACAN, dans l'Indouftan, aux états du Mogol. La capitale étoit Alexandreiopolis. ARACHOTOS. Voyez l'article précédent.

ARACHOVA ou ARACOVA, grand bourg de la Grèce, dans la Livadie, à deux lieues du golfe de Lepante. On la prend pour l'ancienne AMBRISSUS, ville fituée au pied du mont Parnaffe, dans la Phocide. * Baud. édit. 1705.

1. ARACHTHUS, ville de l'Etolie, felon Ptolomée, 1.3, c. 15. Gerbelius dit que d'autres la nomment ARACYNTHUS. Les interprètes de Ptolomée difent la même chofe, & citent Virgile; mais l'Acteus Aracynthus, Egl. 2, V. 24, de ce Poëte, n'eft rien moins qu'une ville. Tous ces interprétes conviennent que c'étoit une montagne.

1. 7, p.

2. ARACHTHUS, fleuve de l'Epire, felon Ptolomée, l. 3, c. 14, dans le golfe d'Ambracia. Strabon, 325, dit même qu'il arrofe la ville de ce nom. Dicearque le Meffénien le nomme ARATTHOS. Son nom moderne eft SPAGMAGMURISI, felon quelques-uns; ou VoURO-POTAMI, felon d'autres.

ARACIANA, ville de la Parthie, felon Ptolomée, 7.6, c. 5.

ARACILLUM, ville d'Espagne, felon Orose, l. 6, c. 21. L'empereur Augufte la prit & la renverfa. Antonin la nomme ARA CALIM. Etienne Garibay, l. 14, c. 13, croit que c'est la vallée d'Arracola où il faut en chercher le lieu & le nom. Surita conjecture que ce peut être ARACIEL, bourg du royaume de Navarre, entre Corelia & Pharus, c'eft-à-dire, entre Corella & Alfaro. Baudrand dit que c'est draciol, village fur l'Ebre, entre Calahorra & Tudela, & cite Surita, qui ne dit point ce que cet auteur lui fait dire. D'autres veulent que ce foit ARAQUIL, ou HUARTE ARAQUIL, bourgade de la Navarre fur l'Aranas, auprès de la montagne de Andia, à cinq lieues de Pampelune au couchant. C'est des habitans de cette ville qu'il faut entendre les AROCELITANI de Pline. Harduinus in Plin. l. 3, c. 3.

ARACIEL &

ARACIOL. Voyez l'article précédent.

ARACLEA, en latin Heraclea & Perinthus, ville de la Turquie en Romanie, avec un bon port fur la côte de la mer de Marmara, à cinquante mille pas de Conftantinople vers le couchant, & à foixante-dix de Gallipoli au levant: elle eft ancienne, & a un archevêque grec,

mais elle eft petite & peu habitée. * Baudrand, édit.

1705.

ARACLIA, ville de la Palestine. C'étoit un fiége épiscopal, dans la Palestine premiere, & fuffragant de Tyr, métropole, felon Guillaume de Tyr; mais comme il n'en eft point fait mention dans les anciennes notices de Phénice, peut-être étoit-elle auparavant fous Céfarée, métropole. On la trouve auffi nommée Héraclée. Procope, évêque d'Heraclée (Heracleotanus) qui fouscrivit au concile de Jerufalem, en étoit peut-être évêque. * Carol. à S. Paulo, géog. facr. p. 306.

ARACUIES ou ARACUITES, peuple de l'Amérique méridionale au Bréfil, affez avant dans les terres, vers la capitainie de Fernanbuc, felon Jean de Laet. * Baudrand, édit. 1705.

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ARACYNTHUS, montagne de la Béotie, felon Etienne le géographe, qui dit que la déeffe Minerve en prenoit le nom d'Aracynthis; mais on l'a corrompu en cet endroit il faut dire montagne de l'Etolie. Elle eft donnée à l'Etolie par Denis le Périégete, v. 431, fur quoi. on peut lire les remarques d'Euftathe. Stace & Properce, 1. 13, El. El. 14, n'ont pas laiffé de la mettre dans la Béotie, & Servius a pouffé les chofes plus loin, en difant qu'Aracynthus eft une montagne de Thèbes; c'eft le reproche que lui fait, avec bien du fondement, Berkelius, commentateur d'Etienne, & il l'accufe de n'avoir pas bien entendu ces deux vers de Virgile, Egl. 2, v. 24.

Canto que folitus, fi quando armenta vocabat
Amphion Dirceus in Actao Aracyntho.

L'Aracynthe Actéen eft ici une montagne de l'Acarnanie, ou fi l'on veut, de l'Etolie; car les Grecs & les Latins ont fouvent confondu ces deux pays, furtout lorsque du tems d'Agéfilas les affaires des Acarnaniens avoient pris une telle fupériorité, qu'ils étoient presque maîtres de Calydon, principale ville de l'Etolie,& des autres vil les de cette contrée, comme Paufanias le raconte.

Vibius Sequefter la met dans l'Attique, & dit que d'autres la mettent dans l'Arcadie. Le P. de la Rue, dans fes notes fur Virgile, dit que presque tous les auteurs contredifent Vibius, & que d'un confentement commun ils la mettent auprès de Thèbes. Ce pere fe trompe; nous avons des autorités oppofées. Denis la met dans l'Etolie. Pline, l. 4, c. 2, la place dans l'Acarnanie. Solin, c. 7, p. 22, & Martianus Capella, l. 6, p. 210, de même. Strabon, l. 10, p. 450, la donne à l'Etolie. J'ai déja averti que ces deux provinces étoient fouvent confondues; ainfi il reste à favoir qui font ces auteurs, qui, felon le pere de la Rue, la donnent à la Béotie auprès de Thebes. Je ne connois qu'Etienne, qui a bien l'air d'être falfifié en ce paffage comme en mille autres. Baudrand, pour mettre les critiques d'accord, croit qu'il y avoit deux montagnes de ce nom, l'une dans l'Acarnanie ou dans l'Etolie, l'autre aux confins de la Béotie & de l'Attique.

1. ARAD, ARADA, ARATH, ADRA OU ADRAA, ville de la Palestine. Elle étoit fituée au midi de la tribu de Juda & de la terre de Canaan, dans l'Arabie Pétrée. Les Israëlites (Num. c. 21, v. I,) s'étant avancés vers la terre de Canaan, le roi d'Aran s'oppofa à leur paffage, les vainquit, & prit fur eux des dépouilles. Mais ceux-ci dévouerent le pays de ce roi à l'anathême, & détruifirent fes villes lorsqu'ils fe furent rendus maîtres du pays de Canaan. (Num. c. 33.) Arad fut rétablie, & Eufebe la met au voifinage de Cades à quatre milles de Malathis, & à vingt milles d'Hébron. Les Israëlites, dans leurs voyages du défert étant partis de Sepher, vinrent à Arad, & delà à Maceloth, que D. Calmet, dict. de la Bible, croit être la même que Malathis. Voyez ADRA 4 & ADRAON. On trouve Etienne, évêque d'Arad ( Aradorum) au concile de Jérufalem. Carol. à S. Paulo, géog. facr. p. 306.

2. ARAD ou ARADE, ville & ifle de la Méditerranée, fur les côtes de Phénicie, vis-à vis d'Antarade, qui eft une ville de terre ferme, & qui en tiroit fon nom. L'ide d'Arad n'a que fix ftades ou 875 pas de tour, & eft éloignée de 200 pas du continent. C'eft à Arade que demeuroient les ARADIENS de Canaan. Ce pays avoit été promis aux Israëlites, mais ils ne s'en rendirent les maîtres que fous David & Salomon. Arad a été un fiége épiscopal. Paulus, évêque de cette ville, affifta au concile de Calcédoine; Mocimus, à celui de Conftantinople, & Etienne à celui de Jérufalem. Gen. c. 10, v. 17.

3. ARAD (comté d'), comté de la Haute Hongrie, au fud-eft de Giula, dont il eft à dix lieues près du bord feptentrional du Marisch qui le fépare de la ville de Lippa & du comté de Temeswar. De l'Ifle, Atlas. ARADEN. Voyez ANOPOLIS.

ARADIS, ville de l'ifle de Sardaigne. Elle fut prife par Menas, felon Dion, l. 40, cité par Ortelius. Thef. ARADITA, ville épiscopale d'Afrique, dans la province proconfulaire. Fortunatien, fon évêque, eft nommé dans la notice d'Afrique. Ortelius doute fi ce fiége ne feroit point le même qu'Aradis en Sardaigne, qui pourroit avoir été regardée en ce cas comme une dépendance de l'Afrique.

ARADRIPHE, ville de la Médie, felon Ptolomée, l. 6, c. 2.

ARADUCA, ville de l'Espagne Tarraconnoife. Molet, 12, c. 6, croit que c'eft ARZIA OU ARZUA; d'autres, que c'est GUIMARAENS, ville de Portugal, dans la province d'entre Duero & Minho. * Baudr. éd. 1682.

ARADUCTA, ville d'Espagne, dans la Lufitanie, felon Ptolomée, liv. 2, ch. 5. Ferrarius & quelques autres croyent que c'eft ARDOZA en Portugal, dans l'Eftramadure; d'autres, que c'est AROUCA, village dans la province de Beira, entre Vifeo & Porto, à fix lieues de l'une & de l'autre. * Baudr. éd. 1682

1. ARADUS, ifle de la Phénicie. Voyez ARAD, ou ARADE.

2. ARADUS, ifle de la Mer Rouge, felon Etienne le géographe.

3. ARADUS, ifle du golfe Perfique, felon Euftathe cité par Ortelius. Strabon, liv. 17, pag. 766, en fait auffi

mention.

ARA. Voyez après ARA.

1. ARÆNUS, nom d'une riviere, felon Suidas. 2. ARÆNUS, village du Péloponnèfe, dans la Laco nie. C'est là qu'étoit le tombeau de Laïs, felon Pausanias, 1. 3, c. 14, ou plutôt felon Ortelius; car cet ancien dit au lieu de Lais, Las, qui fut tué par Achille.

ARÆNI LITTUS, rivage d'une contrée de la Thrace, ou plutôt de la Macédoine. On le nommoit auparavant le rivage du Dragon, felon Plutarque, Quaft. Grac. Il eft près de l'Ifthme du mont Athos.

ARESTE. Voyez ANDRESTI.

ARATHUS, en grecA"patos, nom d'un fleuve, felon Lycophron. Ifacius dit, fur l'autorité de Callimaque, que c'eft une riviere de l'Epine. Ortelius foupçonne que ce mot eft pour Arachthus. J'ai remarqué ci-deffus que Dicéarque nomme ARATTHOS l'Arachthe; il a été facile d'en faire Araïthos.

ARAFAT, montagne de l'Arabie heureufe. Ricaut, dans fon état de l'empire Ottoman, la nomme Ararat, & Briot, fon premier traducteur, l'a imité; mais il est hors de doute que c'eft ARAFAT, montagne, ou plutôt colline fort proche de la Mecque, & qui n'en eft tout au plus qu'à une petite demi-journée. Thevenot ne la met qu'à une lieue de la Mecque, dans le chap. 21 de la feconde partie de fon voyage; mais dans le chap. 19 il la met à une petite journée de Minnet, & au chap. 21 il dit qu'il y a demi-lieue de la Mecque à Myné, (car il la nomme de cette forte au lieu de Minnet,) ce qui fe rapporte mieux au nom arabe Mina. Louis Vartoman qui y a été, met cette montagne à huit ou dix mille pas de la Mecque. Quoiqu'il en foit, la montagne d'Ararat n'a rien de commun avec le pélerinage de la Mecque, & en eft à plus de quatre ou cinq cens lieues, dans la grande Arménie. Le Fêvre fait la même faute que Ricaut, & met Ararath pour Arafat, chap. 1, art. 8, de la premiere partie de l'empire Ottoman. Baudier met la montagne d'Arafat, qu'il appelle Arafetagi, tout auprès de Médine, c'est-à-dire environ à cent lieues du lieu où elle eft. Il l'appelle Arafetagi, c'est-à-dire montagne d'Arafat, ou d'Arafet; car en turc TAG ou DAG fignifie montagne, & lorsque ce mot gouverne un génitif, il faut dire Tagi ou Dagi, en prononçant le g, comme nous le prononçons devant a, o, u. Ainfi Arafetagi eft la montagne d'Arafat. Voyez Baudier, chap. 6 de la religion des Turcs. Des Hayes met la montagne d'Arafat à une journée de la Mecque, p. 270 de fon voyage; & Tavernier qui l'appelle Gobel Arafa, la met à deux journées de Médine & à une d'Emena, autre ville qui eft à moitié chemin. Il fe trompe fans doute; la montagne d'Arafat

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