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Ichthyophages Orites, ou les montagnards mangeurs de poiffon, qui ont un langage particulier, & ne parlent point comme les Indiens, l'espace de c c. milles. On met enfuite les Arbiens, nation qui occupe auffi cc. milles, &c. C'eft la même riviere que Ptolomée nomme ARABIUS, & fur laquelle il met la ville de Parfis métropole, & celle d'Arbis.

2. ARBIS, riviere qui couloit auprès du cap de Carmanie, & à caufe de laquelle Pline nomme Arbiens une nation qui habitoit ce cap,

Il ne feroit pas impoffible que ce fût la même riviere & la même nation que ces auteurs auroient décrites diversement, & que Pline qui n'eft pas toujours d'accord avec foi-même, auroit diverfement placées. Ce que je dis de Pline, n'eft rien que de très-ordinaire à ceux qui empruntent, de plufieurs auteurs, de quoi faire un vafte recueil. La mémoire ne rappelle pas toujours les contrariétés ou les différences qu'il y a entre ce qu'on a déjà pris de l'un & ce que l'on tire de l'autre. Cela eft arrivé plufieure fois à Pline, & c'est à caufe de ce défaut, qu'aucun géographe n'a encore pu venir à bout de faire des cartes qui fuffent bien conformes à ce qu'il enfeigne. Bertius dit l'avoir tenté vainement. Etienne le géographe diftingue auffi deux rivieres, l'une ARABIS, dont les peuples voifins étoient nommés ARABITES, l'autre ARBIS, auprès de laquelle demeuroient les ARBITES. Arrien cité par Ortélius, trouve une nation d'ARABIENS dans les Indes, au voifinage des embouchures de l'Indus, & qui prend fon nom d'un fleuve nommé ARABIUS. C'eft fans doute la même chofe que les ARBITES de Ptolomée dans la Gédrofie, entre la plus occidentale embouchure de l'Indus & celle de l'Arabius, qui, felon cet auteur, eft la premiere riviere qu'il marque en deçà de l'Indus. A l'occident ce peuple touche à la Carmanie; delà vient que les uns le donnent à la Carmanie, d'autres à l'Inde, & d'autres enfin à la Gédrofie, où il étoit effectivement entre les deux.

dit

Il ne faut pas multiplier les peuples toutes les fois que les auteurs ont varié dans leur pofition, ou dans l'ortographe des noms. Cafaubon in Strab. . 15, p. 720, que les Arbies de Strabon font les mêmes que les ARIBES de Denis le Périegete, v. 1096, les ARABÉENS d'Arrien, les ARBIENS de Pline, 1.6, c. 23, & l. 7, c. 3, & les ARBITES de Ptolomée. Ortélius a raifon d'y ajouter les ARRABIENS d'Appien, in Syriacis, & les AмBRITES de Diodore, 7. 17. S'il eft vrai, comme le marquent les cartes dreffées fur Ptolomée, que cette riviere d'Arbis fût la premiére en deçà de l'Indus; on pourroit croire que c'eft préfentement l'ILMENT, à l'embouchure duquel eft encore une bourgade nommée ARABIA, nom qui fert presque de preuve à ce que je viens de dire.

3. ARBIS, ville des Arbiens dans la Gédrofie fur l'Arbis, ou Arabius, felon Ptolomée; riviere qui tombe un peu au-deffous dans l'Océan Indien.

ARBITI MONTES, chaîne de montagnes qui commençoit à l'orient de la ville d'Arbis, & qui courant au nord-eft, renfermoit les fources de plufieurs rivieres qui alloient groffir l'Indus. Ce font les montagnes qui fervent préfentement de bornes entre le pays de Macran, qui eft de la Perfe, & l'Indoustan, qui eft au Mogol.

ARBOCALA. Voyez ALBOCELLA.

ARBOGEN, ARBOGHA, ARBOGA, ou ARBOI, petite ville de Suéde, dans la province de Weftmanland, fur la riviere qui descend des mines de Lindesberg, & baigne Nora, pour fe jetter dans le Maler, au couchant de Stokolm. Elle eft remarquable par le fynode qui s'y tint l'an 1297, fous Nicolas, archevêque d'Upfal, & par les armes qui s'y débitent, & dont on fait beaucoup de cas. * Zeyler Suecia Des. p. 90. Olaus Mag. hift. gent. feptent. 1. 9. Fralich. Viator, p. 2,

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entre deux montagnes. Long. 23, 30, latit. 46, 55'.

1. ARBON, ville de l'Illyrie, felon Etienne le géographe. Les critiques jugent qu'il faut dire NARBON, & que dans Polybe, dont il cite le II livre, il y avoit τον Αρβώνα, au lieu de τὸν Ναρβώνα. I eft ordinaire aux copiftes qui trouvent deux fois de fuite une même lettre d'en oublier une.

2. ARBON, ville de Suiffe, au midi occidental du lac de Conftance, fous la jurisdiction de l'évêque de Conftance. Elle eft ancienne, & fon nom latin ARBOR FELIX eft marqué dans l'itinéraire d'Antonin, à vingt milles de Bregenz, & autant de Fines. Ammien Marcellin, l. 31, dit que les Romains y avoient un camp fixe pour leurs troupes, & que Gratien allant des Gaules dans l'Illyrie, paffa par ce camp; Digreffus per caftra quibus Felicis Arboris nomen eft. On lit dans la notice de l'Empire, fect. 59, qu'Arbor étoit le quartier du tribun de la cohorte herculienne des Pannoniens. Il eft vraisemblable que fous les rois françois Arbon fut en quelque confideration, puisqu'elle étoit chef d'un pays qui faifoit partie du Turgow, & c'eft en ce territoire d'Arbon que fut bâti le célébre monaftere de S. Gal qui mourut dans cette ville d'Arbon, comme on voit dans fa vie, écrite vers le milieu du neuvième fiecle. Elle a eu fes feigneurs qui porterent premiérement le titre de comtes, puis de barons, comme dit Guilliman dans fon ouvrage fur la maifon de Hapsbourg. La race de ces feigneurs manqua, & les évêques de Conftance prirent poffeffion d'Arbon vers la fin du XIIIe fiécle fous l'empire de Rodolphe de Hapsbourg. Cet évêque jouit encore de la feigneurie temporelle d'Arbon, & il nomme un bailli, & autres officiers pour l'adminiftration de la haute & baffe juftice. Il y a un vieux château, où réfide le bailli de l'évêque. Il a été bâti par les Romains, & S. Gal y mourut l'an 640. En temps de guerre les Suiffes ont droit d'y entrer, & d'y mettre garnifon comme fouverains de la place. La ville a été autrefois plus grande qu'elle n'eft aujourd'hui. Quoique l'évêque de Conftance y ait la jurisdiction temporelle, les bourgeois ont leurs priviléges, leur chef, leur confeil, pour l'administration de la police; & quand le bailli de l'évêque a arrêté un malfaiteur, ce font eux qui inftruifent le procès, qui le jugent & le font exécuter. Les deux religions: favoir, la catholique, & la P. réformée, y font également libres. Un évêque de Constance voulut inquiéter les P. réformés en 1598; les cantons proteftans s'y oppoferent, & il fut réglé par un traité, l'an 1600, que les P. réformés feroient admis aux charges, aux charges, auffi- bien que les catholiques; qu'ils céderoient à ceux-ci l'église, qui est dans la ville, & qu'on leur en bâtiroit une autre hors de la ville aux dépens de l'évêque. Il y a quelque villages fous la jurisdiction & dans le voifinage de cette ville, & qui dépendent de l'évêque de Conftance : favoir, Horn, Egnach, & Roggweil, qui font fur le même pied à l'égard de la religion. Baudrand en fait préfent à l'Allemagne, & la met dans la Suabe. * Longuerue, Desc. de la France, 2, part. p. 292. Délices de la Suiffe, t. 3, p. 468. Long. 27, 30, latit. 47, 38'.

3. ARBON ou ARBONA, riviere de la Morée; que l'on appelloit autrefois Afopes, dit Corneille; il ne cite point: mais on voit qu'il a tiré cet article de Baud. éd. 1682, qui dit qu'Afopus eft préfentement nommé Arbon. V. ASOPUS 5.

ARBONAH; c'eft ainfi que le géographe de Nubie en décrivant les rivages de la mer Mediterranée, appelle la ville de Narbonne en France. Elle fut prife auffibien que. Touloufe, & une grande partie du Languedoc par les Arabes, qui avoient conquis l'Espagne. Le comte Eudes y ayant été battu, & les Maures s'avançant bien avant dans la France, Charles Martel les combattit, les défit & les chaffa jufqu'à Narbonne où ils fe réfugiérent * D'Herbelot, bibl. orient.

ARBONAIS, torrent d'Afie, quelque part dans la Méfépotamie. Il en eft fait mention dans le fecond cha pitre du livre de Judith, non pas dans la vulgate, mais dans le grec donr elle ne paroît être, pour ainfi dire, que l'abrégé.

ARBOREA, ville ancienne de l'ifle de Sardaigne. Selon Léandre, c'étoit le nom d'une contrée qui eft aujourd'hui celle d'Oriftagni,

ARBOR FELIX, ou fimplement ARBOR, ancien nom d'Arbon 2. Voyez ce mot.

ARBORES. Il y a de fimples arbres qui font devenus des objets dignes de l'attention des géographes. Les uns, pour être devenus, en quelque maniere, des monumens de quelque point d'hiftoire mémorable: tel étoit le Térébinthe, près de la vallée de Sichem, le chêne des Pleurs, le chêne de Tabor, le chêne de Rogel, &c. foit pour avoir été des lieux remarquables dans une route publique, & qui fervoient à fixer le nombre des distances dans les itinéraires. On trouve dans celui d'Antonin ad Quercum, au Chêne : ad Olivam, à l'Olivier : ad Salices, aux Saules: ad Ulmos, aux Ormes: ad Pyrum, au Poirier. Il ne faut pas douter que ces arbres n'appartiennent à la géographie. J'en ai marqué plufieurs au mot AD, & d'autres au mot CHENE, & en plufieurs autres endroits de ce livre. Mais je ne puis paffer ici une remarque du P. Lubin dans fon Mercure géographique. Il dit-il, des provinces où des rangées d'arbres donnent le nom à certains lieux. Les Bretons appellent ces rangées des RABINES. Il y en a une très-fameufe entre ly Bourbon-Lanci & Autun. On l'appelle vulgairement LA RANCHE des Châtaigniers. Ce font plufieurs châtaigniers plantés fur une ligne; il n'y a aucune maifon a moins, dit l'auteur, qu'on n'y en ait bâti depuis qu'il y avoit paffé plufieurs fois. Les géographes qui n'ont point été fur les lieux, ignorant la fignification de Ranche ont cru qu'il falloit lire Grange, & ont marqué en ce lieu une maifon qui n'y fut jamais, & qu'ils ont nommée la Grange des Châtaigniers.

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ARBORICHE. Quelques modernes ayant trouvé dans Procope, qu'un peuple de la Gaule Belgique étoit peu près nommé ainfi, se font livrés à leurs conjectures, felon leur coutume. Meyer dit qu'ils étoient dans la Zélande, & Becan l. 3, a décidé que les Brabançons étoient les principaux des Arboriques, & il leur joint les Eburons. Ce qu'il y a d'incommode, c'eft qu'on ne convient pas du nom même, & il fe trouve des critiques qui prétendent qu'il faut lire les Abrodites qui font nommés Obotrites ou Abotrites dans les hiftoriens de Charlemagne, & des régnes fuivans. Mais les Obotrites ou Abotrites avoient leur domicile au-delà de l'Elbe. Voyez OBOTRITES.

ARBOROSA. Voyez ARBOIS.

ARBOURG ou AARBOURG, ville de Suiffe au canton de Berne dans l'Argow, au bord de l'Aar. Elle eft petite, mais forte par fon affiette, étant fituée fur une roche, & plus encore par une bonne fortereffe que les Bernois y ont bâtie , pour couvrir leur pays contre les deux voifins, qui font ceux de Soleure & de Lucerne, qui leur refferrent le terrein en cet endroit. Cette fortereffe coupe à ces cantons la communication, & l'entretient au contraire entre les deux parties de l'Argow, la haute & la baffe. Cette fortereffe eft presque toute taillée dans le roc, & conftruite à la moderne. Elle est compofée de plufieurs remparts qui s'élevent les uns par-deffus les autres, comme par dégrés, à une hauteur très-confidérable, tellement qu'on la découvre de bien loin. Le bailli qui y loge, en est le commandant, & les Bernois y entretiennent en tout temps une garnifon de se hommes. On voit de l'autre côté de la riviere un rempart inébranlable élevé par la nature; je veux dire un rocher escarpé d'une très-grande étendue, & fort élevé, couvert de bois & de brouffailles. A quelque distance au-delà d'Arbourg, on voit fur une hauteur un vieux château ruiné nommé WARTBURG, qui doit avoir été fort dans fon temps. * Délices de la Suiffe, t. 1, p. 137. Long. 25, 24, latit. latit. 47, 10.

ARBROATH, bourg de l'Ecolle méridionale dans la province d'Angus, felon Maty & Corneille. C'eft un village maritime dont le nom eft écrit Ardbroth. ARBUA, ville de la Perfide, felon Ptolomée, l. 6, c. 4. ARBUCALA. Voyez ALBOCELLA. ARBYTI MONTES. Voyez Arbiti.

1. ARC, (1) petite riviere de France en Provence; elle paffe à un quart de lieue de la ville d'Aix, & enfuite fe va rendre dans l'étang de Martigues. Baudrand, éd. 1705, la nomme en latin ARCUS & LARIS. Dans celle de 1682, il dit que c'eft la CNUS dont Ptolomée fait mention, & il n'eft pas feul de ce fentiment.

2. ARC, Arcus, riviere de Savoye. Elle descend

des Alpes, fur les frontiéres du duché d'Aofte & du Piémont; delà paffant à l'occident par la Maurienne qu'elle fépare en deux parmi quantité de rochers, elle arrofe Lanflebourg, Modane & S. Jean, la Chambre & Aiguebelle, puis elle fe jette dans l'Ifére, dans la Savoye propre, entre Miolans & S. Pierre d'Arbigni, à quatre lieues au-dessus de Montmélian, felon Baudrand témoin oculaire.

:

ARC EN BAROIS, petite ville de France, en Bourgogne, fur la petite riviere d'Anjou, paroiffe du diocèle & archiprêtré de Langres; Récolets, Urfulines & Hôpital: marquifat du bailliage de Châtillon-fur-Seine mairie pour les affaires économiques : grenier à fel du parlement de Bourgogne, & de la direction de Langres: communauté de la recette de Châtillon: Arc fut déclaré ville par arrêt au même parlement le 11 août 1726, il eft à 14 lieues de Dijon, & à cinq lieues & demie de Langres. Gareau, desc. de la Bourgogne. Long. 22, 36', latit. 47, 54.

1. ARCA, ville de Phénicie; Prolomée, l. 5, c. 15, la met loin de la mer. Antonin en fait auffi mention, (*) elle eft fituée entre Arad & Tripoli, & étoit deftinée à la tribu d'Afer. Jofeph met (b) le fleuve Sabatique, entre Arca & Raphanée. C'est la même qu'ARACA. Voyez cet article & celui des ARACÉENS *(a) D. Calmet, dict de la bible.* (b) De bello, l. 7, c. 24.

2. ARCA, ville de la troifiéme Arménie, comme on lit dans les authentiques, au rapport d'Ortelius. ARCEA. Voyez ARCÉ.

ARCHACHON, port de France, ou plutôt petit golfe, en Gascogne fur l'Océan, entre l'embouchure de la Garonne au feptentrion, & celle de l'Adour au midi; environ à fix lieues de Bourdeaux à l'occident. Baudrand, éd. 1705, le nomme en latin Arcaffonius Sinus. 1. ARCADES, ville de Créte, felon Polybe, . 4, Etienne le géographe. Pline, . 31, c. 4, la nomme ARCADIA, & Séneque, ( Natur. Quaeft. 1. 3,) auffi, & en rapportent des traditions fabuleufes, qui font réfutées dans l'article d'ARCADI, où il est parlé plus au long de cette ville.

&

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2. ARCADES. Pline racontant quels ont été les anciens maîtres du cœur de l'Italie, met les Aborigenes les Pélages, les Arcadiens, les Sicules, ou Siciliens &c. Excepté les premiers, c'étoient des colonies venues d'ailleurs que de l'Italie, c'est-à-dire, de la Grece, ou des autres pays voifins.

3. ARCADES, les habitans de l'ARCADIE, au Peloponèfe. Voyez ce mot.

ARCADI, couvent de l'ifle de Candie, à douze milles de Retimo. Il femble que ce couvent, qui eft le plus beau & le plus riche de tous les monafteres de l'ifle, ait retenu le nom de l'ancienne ville d'ARCADIA, dont Séneque, Pline & Etienne le géographe ont fait mention; mais il eft étonnant que Séneque & Pline ayent ofé citer Théophrafte fur un fait incroyable, favoir qu'après la deftruction de cette ville, toutes les fontaines des environs tarirent, & qu'elles ne recommencérent à couler que lorsqu'elle fut rétablie. Du temps des chrétiens, Arcadia fut honorée du troifiéme évêché de l'ifle: il n'y refte plus qu'un grand couvent fitué dans une plaine en maniere de plate-forme, fur la hauteur d'une montagne, au pied du mont Ida: on aborde à cette plate-forme par une agréable vallée, partagée en vergers, vignes & terres labourables, couvertes dans les lieux incultes de chênes verds, de kermes, d'érables, de phillyrea, de myrtes, de lentisques, de térébintes, de piftachiers, de lauriers-francs, de cyprès & de ftorax. Les eaux y coulent de toutes parts. On y reconnoît encore l'ancienne Créte, dont Strabon a fait la peinture. Tournefort, voyage du levant, let. 1, p. 19.

*

La maifon d'Arcadi eft grande & bien bâtie : l'églife a deux nefs, enrichies de tableaux gothiques : n'eft - il pas bien furprenant que les Grecs, dont les peres ont fi bien imité la nature, ayent enfin donné le goût des Goths, qui la copioient fi mal? C'est apparemment parce que les belles chofes demandent trop de foin. On compte près de cent religieux dans ce monaftere, & deux cens la campagne, occupés à cultiver leurs fermes.

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La cave eft un des plus beaux endroits du monaftere : il n'y a pas moins de deux cens piéces de vin, dont le meilleur eft marqué au nom du fupérieur, & perfonne Tome I. Z zij

n'oferoit y toucher fans fon ordre. Pour bénir cette cave, tous les ans après les vendanges, il récite l'oraifon fuivante imprimée dans le rituel grec : en voici la traduction: Jeigneur Dieu qui aimez les hommes, jettez les yeux fur ce vin & fur ceux qui le boiront, benitez nos muids, comme vous benites le puits de Jacob, la piscine de Siloé & la boijon de vos faints apotres. Seigneur qui voulutes bien vous trouver aux noces de Cana, où le changement de l'eau en vin vous manifeftates votre gloire à vos disciples, envoyez préfentement votre faint-esprit fur ce vin, & béniffez-le en votre nom. Ainfi foit-il

par

Les terres du monaftere s'étendent jusqu'à la marine du côté de Retimo, & vont jufqu'au fommet du mont Ida du côté du midi. On nous affura (à l'auteur cité) que les religieux avoient recueilli en une année plus de 400 mefures d'huile, quoiqu'ils euffent laiffé perdre la moitié de leurs fruits, faute de gens pour les cueillir. Au deffous d'Arcadi, tirant vers la mer, eft le couvent d'ARSENI, que l'on dit être affez beau.

habits de peau de cochon, dont les habitans de la Pho-
cide & du Negrepont s'habillent aujourd'hui. Dans la
fuite ce même pays s'appella Arcadia, du nom d'Arcas,
fils de Jupiter & de Callifto, dont les offemens furent
apportés du mont Manalus dans l'Arcadie, par les or-
dres de l'oracle de Delphes, comme on le voit dans les
vers fuivans de la Pythoniffe.

Manalia eft tellus horrens Aquilonibus: Arcas
Hic jacet, Arcadia pofuit qui nomina genti:
Huc latum te ferre pedes, atque Arcadis offa
Sublata egregiam jubeo traducere in urbem,
Qua trivia, & que quadrivia eft, & quinque viarum,
Hic lucum ftatue, & facros fer Arcadi honores.
Euftache & Etienne le géographe difent qu'Azenis,
AZANIA, GICANTIS, LYCAONIA, PHARRHASIA & PA-
NIA, font autant de furnoms, qui ont été ancienne-
ment donnés à l'Arcadie. Denys appelle les Arcadiens
Apidanées, & les divife en trois : les PARRHASIENS
les AZANIENS & les TRAPEZUNTIENS. Héfyche dit qu'on
les nommoit aufli CORTINIENS.

Ce pays a été diftingué en Arcadie INFÉRIEURE, & en Arcadie SUPERIEURE. L'inférieure étoit du côté du midi. & la fupérieure au feptentrion. Cette derniere, felon Briet, Parall. de Vera Graciâ, part. 2, cap. 3, P. 402, étoit plus couverte de montagnes & de bois que l'autre. Les chevaux & les ânes de ce pays étoient fort renommés: c'eft delà que vient le proverbe roffignol d'Arcadie, pour dire un ane; le refte du pays confiftoit en bons pâturages, où l'on engraiffoit des troupeaux & du gros bétail en quantité.

1.ARCADIE, felon Cellarius, Geog. ant. l. 11, c. 13, contrée du Peloponèfe, dont elle occupoit l'intérieur des terres : fes bornes étoient éloignées de toutes parts, des côtes de la mer, felon Pline, lib. 4, c. 6, mais ni cet auteur, ni les autres anciens, ne nous en ont marqué les limites au jufte. Tout ce qu'on en peut dire de plus raifonnable, fuivant Laurenberg, Gracia Ant. p. 31, c'est qu'elle avoit l'Achaie au feptentrion, l'Argie à l'orient, la Messenie & l'Elide au couchant, & la Laconie au midi. Ce pays fe nommoit originairement Pelasgia, dit Paufan, lib. 8. c. 1, du nom de Pelasgus premier roi, à qui l'on attribue d'avoir le premier enfeigné aux habitans de ce pays à faire des maifons pour le garantir des injures du temps; on dit auffi c'est lui qui leur apprit à fe nourrir du gland, & furtout des faines que produifent les hêtres, & à faire des (MEGALOPOLIS & Megalepolis; c'eft LEONTARI aujourd'hui, felon quelques-uns, & LONDARIO felon d'autres. La moitié de cette ville s'appelloit Oreflias; ce qui faifoit que les habitans étoient nommés Oreftii & Megalopita. Du tems de Paufanias une partie s'appelloit encore Thisboa, & ce fut celle-là qu'augmenta confidérablement Epaminondas, y ayant établi une colonie de gens ramasses de toutes parts.

fon

VILLES D'AR-
CADIE,

MONTAGNES

que

Les détails des villes d'Arcadie font un peu embrouillés chez les anciens. Voici celui du P. Briet, qui m'a paru le plus exact.

MANTINEA, aujourd'hui GORISA, felon quelques-uns, & MUNDI felon d'autres; cette ville étoit compofee de cinq différens peuples. Les Argiens l'avoient ceinte d'une muraille de brique. Sous les rois de Macédoine elle fut appellée Antigonia d'Antigonus, tuteur de Philippe & pere de Perfée. L'empereur Adrien lui rendit fon premier nom. Pline cependant fait deux villes différentes d'Antigonia & de Mantinea. Elle eft fameufe fur-tout par la victoire qu'Epaminondas y remporta fur les Lacédémoniens, & par la mort de ce grand homme.

PALANTIUM, petite ville, ou plutôt village, dont Phialus fut le fondateur; car Paufanias dit que l'empereur Antonin en fit une ville,de village qu'elle étoit auparavant. On n'en reconnoît plus au

cune trace.

MANALUS, ville fur le mont Manalius, dont il eft parlé plus bas.

TEGEA, aujourd'hui MULCHI : les habitans en étoient nommés Tegeates. Il y avoit dans cette ville un temple de Minerve, furnommé ALEA, qui étoit un afyle, où les criminels de toute la Gréce qui pouvoient s'y retirer étoient en fûreté, c'eft où Paufanias le Lacédémonien fe retira. Ce temple avoit été bâti par Aleus.

ORCHOMENON. Denys d'Halicarnaffe dit que c'étoit une ifle ainfi nommée, parce qu'elle étoit fituée
dans des lieux marécageux, & que les habitans fe nommoient, par la même raifon, Orchomenii :
Paufanias en fait les Polymeli d'Homère.

CLITOR & CLITORIUM, aujourd'hui GARDICHI. Cette ville a été toute entourée de collines, & située
fur les bords d'un fleuve de même nom. Elle ne fubfiftoit déja plus du tems de Strabon.
NONACRIS, ville, felon quelques-uns, & pays felon d'autres, dans les montagnes duquel le Styx,
dont les eaux font extraordinairement froides, prend fa fource. Lutatius Placidus, au premier
livre de fes métamorphofes, appelle cette montagne Nonagrinus mons; mais il eft plus naturel de
dire Nonacrinus.

PSOPHIS, aujourd'hui DIMIZANA, ville fituée dans la partie orientale de l'Arcadie, fur les bords du
fleuve Erimanthus, qui l'entoure & la défend de trois côtés, mais d'ailleurs bien fortifiée : elle a eû
autrefois une citadelle que Philippe renverfa de fond en comble: elle s'appella d'abord Phegia, &
même encore auparavant Erymanthus. C'étoit la patrie d'Aglaus, dont la vie fut toujours heureuse.
HEREA, Herreo: ville fur les bords du fleuve Alphée, du côté droit; le territoire de cette ville eft
féparé de celui de Mégalopolis par le fleuve Buphagus. Il y avoit dans cette ville un fameux temple
du dieu Pan. Plutarque, dans la vie d'Agéfilas, la met mal-à-propos dans le territoire de Corynthe.
STYMPHALUS, aujourd'hui VULSI, felon quelques-uns, & Longanico felon d'autres. Elle eft fituée
fur les bords d'un lac & d'un fleuve de même nom. Il en eft fait mention dans la vie d'Iphicrate.
L'ancienne ville a été détruite, & la nouvelle a été bâtie dans la même place : c'eft de cette ville
que venoient les eaux que l'empereur Adrien fit conduire à Corynthe.

PHIALIA OU PHIGALIA, aujourd'hui Davia, à ce qu'on croit, fur les bords du fleuve Neda, auquel les enfans de cette ville confacroient leurs cheveux.

(CYLLENE; Paufanias dit que cette montagne que Mela confond avec le mont Stymphalus, est la plus haute de toutes celles du pays.

D'ARCADIE. PHOLOE, aujourd'hui Xiria; c'étoit la demeure des Centaures. On trouve fur cette montagne, en grande quantité, la plante appellée Centaurée.

STYMPHALUS, aujourd'hui Pogliofi, à ce qu'on croit: cet endroit eft fameux par les travaux d'Hercule, par le marais de même nom qui eft auprès, dans lequel étoient les oifeaux Stymphalides : MONTAGNES Gémilte prétend que cette montagne a été aufli nommée zeirea, Stempylus & Cyllene. D'ARCADIE. PARTHENIUS; presque tous les anciens ont parlé de cette montagne, fur laquelle étoient les bois Parthenii, dont Virgile fait mention dans fes bucoliques.

LYCAUS. Quelques auteurs nomment cette montagne l'OLYMPE; les Arcadiens l'appellent le MONT SACRE : c'est aujourd'hui MITENA; l'endroit, où le fleuve Neda prend fa fource, eft nommé Ceraujus mons, par Paufanias.

Fleuves qui FLEUVES fe déchargent D'ARCADIE. dans le fleuve ALPHÉE.

OLBIUS, les Arcadiens le nom

ment Aroanius, felon Paufa-
nias, & ce fleuve reçoit

l'Erymante, fleuve très rapide, qui passe à Pfophis. Clitorius ou Clitor, felon quelques-uns. Voyez ciaprès.

LADON. Ce fleuve prend fa fource dans le territoire de la ville de Clitor, & fon cau eft la meilleure de toute la Gréce: quelques-uns le nomment Orgyius, & d'autres Acidonis, mais ce dernier nom ne paroît pas appuyé d'autorités.

STYX: ce fleuve prend fa fource dans le territoire de la ville de Nonacris, & fe décharge dans le Clitorius.

Les habitans de ce pays prétendoient que leur origine étoit plus ancienne que celle de la Lune, & c'eft pour cela qu'on les trouve appellés dans quelques auteurs porivo. Ils ont été grands amateurs de la mufique, & les enfans y étoient exercés dès leur bas-âge. Leur année a été long-temps de trois mois : ils ont honoré les fourmis & les cicognes comme des divinités, & ont long tems facrifié au tonnerre & aux vents, parce qu'un orage écarta la flotte d'Agis, qui devoit les attaquer avec une armée de Lacédémoniens.

Ils eurent des rois dans les premiers temps, mais ils en lapidérent quelques-uns, & formerent diverfes républiques, qui cependant paroiffoient avoir la forme du gouvernement oligarchique, lorsque les Romains les fubjuguérent.

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Il croît en Arcadie, dit Pline, l. 14, c. 180, des' vignes dont le vin a la vertu de donner la fécondité aux femmes. Athenée lib. 1 ex Theophrafto, dit la même chofe; mais il n'attribue ces propriétés qu'aux vignes qui font dans le voifinage de Herea, aujourd'hui Herreo. Les fameux fleuves Alphée & Eurotas prennent tous deux leur naiffance dans la même fource.

On trouve dans l'Arcadie la Centaurée, autrement Choronia, plante fouveraine pour guérir les bleffures. Si on en met, dit Pline, lib. 25 c. 6, bouillir avec de la viande, les morceaux de viande fe joindront les uns aux

autres.

L'eau du Styx rompt tous les vafes dans lesquels on la met, à la référve de ceux de corne, au rapport d'Antigonus, cap. 174, ex Theophr. Plin, lib. 30, c. 16, n'en excepte que les vafes faits de corne de mulet, en quoi Vitruve, lib. 8, c. 3, l'a fuivi: Paufanias in Arcadicis l'a fuivi: Paufanias in Arcadicis, veut que ce foit la corne de cheval, & Plutarque celle d'un âne. Plutarque in Alexandro, ajoute que c'eft dans un vafe de cette espéce qu'étoit l'eau dont on fe fervit pour empoifonner Alexandre. Pline, l. 31, c. 2, dit encore que l'on trouve dans cette eau de petits poiffons qui donnent la mort à ceux qui en mangent.

Dans le territoire de Mégalopolis, il y a une contrée dont la terre, felon Paufanias, in Arcadicis, eft auffi brillante que les étoiles, & cet éclat est très-agréable. Les arbres de la forêt qui eft fur cette terre, ne font jamais fans feuilles.

Dans le voisinage de Clitor, aujourd'hui Gardichi, on trouve, felon le rapport de Pline, lib. 9. c. 19, une espéce de poiffon, nominé Exocatum par les anciens, parce qu'il endort ceux qui en mangent lorsqu'il eft fec. Cet auteur ajoute que ce poiffon n'a point de nageoires, & qu'il crie. Paufanias, in Arcadicis, femble dire que c'eft le Pacilia, & nomme le fleuve où fe trouve ce poiffon, Araonius; il veut que fon chant approche de celui de la grive, & que c'eft le foir fur tout qu'il chante. Il déclare cependant qu'il ne l'a jamais entendu.

La fontaine de Nonacris eft fi froide, felon Vitruve, 1.8, c. 3, qu'elle donne la mort à ceux qui en boivent; & fon eau, dit Pline, 1. 31, c. 2. fe pétrifie à mesure qu'elle s'éloigne de fa fource.

Le même Pline, l. 31, c. 2, avance que la fontaine de Linus, en Arcadie, a la vertu de conferver le fruit des femmes enceintes, & de les empêcher d'accoucher avant

terme.

L'eau de la fontaine Alifon a la propriété, felon Paufanias in Arcadicis, de guérir ceux qui ont été mordus par des chiens enragés.

Enfin la fontaine Agnon, fur le mont Lycée, felon le même Paufanias, donne de la pluie, fi dans un temps de féchereffe on y jette une branche de chêne après le facrifice.

L'ARCADIE fait préfentement la partie feptentrionale de la ZACANIE dans la Morée.

2. ARCADIE, ville maritime, felon Etienne le géographe. Elle étoit fituée fur la côte occidentale de l'isle de Créte. Voyez ARCADES & ARCADI.

3. ARCADIE, ville du Péloponnèfe dans la Meffenie, fur la côte occidentale; Baudrand, ed. 1682, cite Etienne dans le livre duquel je n'ai pu trouver cette ville. C'eft apparemment la même qu'il décrit ainfi dans fon édition françoise de 1705. L'Arcadia, dit-il, petite ville de Gréce, fur la côte occidentale de la Morée, dans la province de Belvedere, & fur le golfe de l'Arcadia, entre Patras au feptentrion & Navarin au midi, avec un vieux château. Elle appartient préfentement aux Vénitiens qui s'en font rendus les maîtres, & ausquels elle eft demeurée par le traité de paix fait en 1699. Long, 39, 28', latit. 37, 26'.

Comme les Vénitiens ont perdu toute la Morée, l'Arcadie eft retombée fous la domination du Turc, avec tout le refte du pays.

4. ARCADIE, (l') riviere de la Morée dans le Belvedere, felon de Wit dans fon atlas. Elle a fa fource auprès d'Auramio, d'où ferpentant d'orient en occident elle palle auprès de Benoca, d; de Sidro Caftro, g; & fe jette dans le golfe dell Arcadia, au nord de la ville de même nom. Cette riviere a été nommée CYPARISSEÏs par les anciens. Strabon, l. 8, p. 344, fait mention d'une riviere de ces quartiers-là nommée ARCADIACUs. Voyez PAMISUS.

5. ARCADIE, (golfe de l') golfe de la côte occidentale de la Morée. Il s'étend depuis Caftel Tornese, au nord, jufqu'au cap Jardan, au midi : Neocastro & Arcadie font les feules places confidérables qu'il y ait. * F. de Wit, Atlas.

6. ARCADIE, ville d'Egypte, felon Etienne le géographe.

ARCADIOPOLIS, ce nom a été donné à la ville de BERGULE dans la Thrace. Voyez BERGULA.

1. ARCÆ, ville ancienne de la Phénicie. Voyez ARCE. 2. ARCÆ. Voyez ARCA.

ARCAGANTÉS. Vignier dans fa bibliothèque hiftoriale, parle des Arcagantes, nation voifine des Sarmates, qui chaffa fes maîtres des domiciles de leurs peres, & il cite Ammien Marcellin, l. 17 & 19. Ortelius, quia voulu vérifier cette citation, a raifon de dire que Ammien Marcellin nomme LIMIGANTES ceux à qui il attribue cette hiftoire, & ce nom eft répété aux pages 116, 119, 121& 160 de l'édition de Lindebrog. Le même géographe trouve que dans la chronique d'Eufebe (Circa ann. 338.) Sarmata LITIGANIES (ou felon un manuscrit, DIMICANTES, Dominos fuos, qui nunc ARCARAGANTES VOcantur, in Romanum folum expulerunt. Il paroit par les citations d'Ammien Marcellin, que le vrai nom de ce peuple étoit Limigantes, que quelque copiste a changé témérairement en Litigantes, dont un autre a fait dimi cantes. La faute de Vignier confifte en ce qu'il appelle Arcagantes, ceux qui chafférent leurs maîtres, au lieu que c'étoient les Arcaragantes qui étoient les maîtres & que l'on chaffa, felon Eusebe.

ARCALU, petit état de la grande Tartarie, au midi.

du défert de Xamo, fur la riviere d'Hoamko, & à l'endroit où commence la grande muraille de la Chine. Les Tartares d'Arcalu changent de demeure felon la commodité des pâturages, & leur prince dépend de l'empereur de la Chine. * Baud. éd. 1705.

ARCAN ou CHARCAN, ville de la Tartarie déferte, en Afie : elle eft fur la riviere de Caffima, au pied des monts, dans le pays de Cafra, & vers le midi de la ville de Gherman, felon quelques relations modernes. Mais les autres n'en font aucune mention, & changent l'état de ce pays-là. Baudrand, éd. 1705.

*

De l'ifle, dans fa carte de la Tartarie, met Charcan, ou Arcan, bourgade entre les montagnes du pays des Calmoucs, & une riviere qui a fa fource au midi du mont Moreghar, à l'occident feptentrional des peuples Torgouti, par les 90 deg. 15' de longitude, & les 43 deg. de latitude nord.

ARCANE, petite ville de la Turquie, en Afte, fur la Mer Noire, entre le cap de Pifello, & la ville de Sinope. Thevet croit que c'eft l'ABONITHEICHOS des anciens que pierre Gilles place beaucoup mieux à BOLLI, dont la province porte le nom.

1. ARČANI, riviere d'Afie, dans la Mingrelie. Elle a fon embouchure dans la Mer Noire, fur les confins de la Natolie & de la province d'Amafie, entre Trébifonde

& le Phafe.

2. ARCANI, bourgade d'Afie, dans la Mingrelie, à l'embouchure de la riviere d'Arcani.

Ces deux articles font de Baudrand, éd. 1705, & il cite pour garant Archange Lamberti. J'ai lu la relation que cet auteur a donnée de la Mingrelie, & n'y ai rien trouvé de pareil.

1.ARCAS, ville de l'Arménie mineure. Antonin en fait mention, & Ortelius doute fi ce ne feroit point la même qu'ARCA.

e

2. ARCAS, village de la nouvelle Caftille, à trois lieues au midi de Cuença. Selon Carol. à S. Paulo, Geog. Sacr. p. 179, c'étoit autrefois une ville épiscopale de l'Espagne Tarraconnoife, fous l'archevêché de Toléde. Cuença a profité de ses ruines, & lui a enlevé le fiége épiscopal. On la trouve nommée ARCOBRICA OU ARCABRIGA, en latin; & Thalafius, évêque d'Arcobrica, fut un des évêques qui affiftérent au 3 concile de Toléde. ARCASSONIUS, nom latin d'ARCACHON. ARCATI REGIA SORA. Sora étoit une ville de l'Inde, , en deçà du Gange, felon Ptolomée, l. 7, c. 1, & fes interprètes croyent que c'eft préfentement BISNAGAR. Arcatus eft le nom d'un roi qui y tenoit le fiége de fa domination. Ainfi, j'aurois pû réferver cet article à SORA; mais Baudrand ayant copié Ortelius, fans le nommer, a malheureufement oublié les deux mots Regia Sora, & donné Arcati pour le nom propre de cette ville. Il cite Ptolomée, mais s'il l'eût ouvert, il auroit trouvé, non pas Arcati, mais Α' ρκάτου βασίλειον Σῶμα : des exemplaires portent ARTACUR.

1. ARCE, ville ancienne du pays de Canaan, au pied du mont Liban. L'Itinéraire d'Antonin la met entre Tripoli & Antarade. Jofeph, Antiq. l. 9, c. 14, rapporte un fragment de l'hiftoire d'Affyrie, qui porte que ceux d'Arce fe donnérent aux Affyriens avec ceux de Sidon & de l'ancienne Tyr; & ailleurs il dit que le fleuve Sabbatique fe dégorge dans la Mer Méditerranée, entre Arce & Raphanée. D. Calmet ne doute point que ce ne foit la même ville d'Arcé dont il eft parlé dans Jofeph, Ant. l. 5, c. 1, & qui eft attribuée à la tribu d'Afer, & nommée autrement ANTIPAS. Du temps de Salomon, Banaa étoit intendant de la tribu d'Afer, fuivant le texte hébreu, Beg. l. 3, c. 4, v. 16; mais Jofeph, Ant. 1.8, dit qu'il étoit gouverneur des environs de la ville d'Arce, qui eft fur la mer. Dans les derniers temps de la république des Juifs, cette ville étoit du royaume d'Agrippa. On la noinmoit ARCE & Arca, en grec "Apen & felon Etienne le géographe.

Αρκεί,

Reland diftingue deux villes nommées ARCE. L'une étoit, felon lui, Arce dans la Palestine, & dans la tribu d'Afer; on la nommoit aufli Azrinos, la même dont Etienne a parlé : l'autre, plus connue que celle-là & plus feptentrionnale, étoit dans la Phénicie, & par conféd'Israël. C'eft, felon Reland, cette feconde Arce qu'Antonin, dans fon Itinéraire, place entre Tripoli & Antarade.

quent

hors du

pays

3. ARCE. Voyez PETRA, capitale de l'Arabie Pétrée. 4. ARCE, felon Baudrand, éd. 1705, bourg & château du royaume de Naples, dans la province de Labour, fur une montagne, près du torrent de Melfi, avec titre de duché, aux frontières de la campagne de Rome, entre Arpino & Aquin. Baudrand dit que c'eft le même lieu qu'ARCANUM, maifon de campagne de Q. Cicéron, dans le Latium. Blondo, cité par Ortélius, dit de Cicéron, fans diftinguer lequel; il dit que c'est un bourg près de Caffin, & qu'on le nomme préfentement Arce. Cicéron, dans plufieurs lettres écrites à Atticus, 1.7 & 10, fait mention de cette maifon de campagne, mais il dit qu'elle étoit à fon frere. Ortelius juge qu'elle n'étoit pas loin de Minturne.

pa

ARCENA. Lampridius, dans la vie de l'empereur Alexandre, dit que ce prince étoit né urbe Arcenâ. Il roît, par le même auteur, qu'elle étoit dans la Syrie. Aurélius Victor, de Cafaribus, dit qu'il étoit né en Syrie, dans un lieu qui portoit deux noms : favoir, ARCHA & CASARÉE. De Tillemont, hift. des emper. t. 3, p. 178, dit qu'il nâquit dans la ville d'Arcé, en Phénicie nommée quelquefois auffi Céfarée. Ainsi Arcena n'est point différente d'Arce 2. Ce n'eft qu'un adjectif qui en eft formé, d'autant plus que Lampridius ne dit point Arcena fimplement, mais urbs Arcena.

Lazius prétend qu'Arcena étoit dans la Dacie, & dit que le nom en eft demeuré au territoire voifin, que l'on nomme encore en latin Aradienfis Comitatus. Ortelius remarque, avec raifon, que cela ne peut s'entendre de l'Arcena de Lampridius.

ARCENNUM, ancienne ville de la Toscane, felon Marcus Cato. Annius de Viterbe dit qu'on l'a auffi nommée BARCENNUM & BRYGIANUM, & que c'eft à préfent BRACCIANO, en quoi il s'accorde avec Léandre. Baudrand, éd. 1682, qui déguife volontiers les emprunts qu'il fait d'Ortelius & des autres, me presque jamais, impute à Tite-Live d'avoir nommé ce lieu ARCENUM, ce qui n'est pas vrai. Tite-Live, l. 4, c. 61, ne parle que d'Artena, & Cluvier, Ital. ant. p. 522, blâme Annius de Viterbe d'avoir corrompu cette Artena en Arcenum & Barcenum. Arcennum ou Arcenum eft inconnu à Tite-Live.

ARCES, village de l'ifle de Chypre ; c'étoit autrefois une ville episcopale nommée ARZUS; c'eft la même qu'ARZES. * Baudrand, éd. 1682.

1. ARCESINE, ville ancienne de l'ifle d'Amorgos, felon Ptolomée, 1. 5, c. 2, & Etienne le géographe. L'ancien interpréte latin du premier, dit qu'Arcéfine étoit une ifle; mais le grec porte que c'étoit une ville d'Amorgos. A'μoupyou #oxis A'presívn. Etienne dit que cette ville étoit une des trois de l'ifle d'Amorgos, les deux autres étoient Melania & Minoa. Ces villes ne fubfiftent plus, comme on peut voir à l'article d'AMORGOS.

2. ARCESINE. Voyez ACESINE. 1. ARCESIUM, caverne du mont Ida, dans l'ifle de Crete, felon le grand Etymologicon, & Ortelius, Thef. ARCEUTHUS, riviere de Syrie; elle arrofoit le territoire d'Antioche, auffi-bien que l'Oronte & le Labotas, comme le marque Strabon, Strabon, 1. 17, p. 75'1.

1. ARCHA, lieu nommé aufli CASAREE. Voyez ARCENA & ARCE 2.

2. ARCHA, riviere dans le voisinage de Vintershowen, felon Surius, in vita S. Landoaldi. Elle coule dans le diocèfe de Liége, près de Tongres, & se nomme préfentement HERCK. Ortel. Thefaur.

*

ARCHABIS. Arrien, décrivant le pont-Euxin, nomme ainfi une riviere qui s'y décharge. Ortelius juge que ce peut bien être l'ARCADIS que Ptolomée, l. 5, c. 6, place dans la Cappadoce.

ARCHAD; c'eft la même ville qu'ACHAD. Pagnin écrit ce nom ACHAD; les Septante ARCHAD ; & S. Epiphane "Agga. Voyez ACHAD.

ARCHADIOPOLIS, ville épiscopale d'Afie. Il en eft fait mention dans le cinquième concile de Conftantinople. Voyez ARCADIOPOLIS.

ARCHÆA, ville d'Afie, dans l'Eolide, felon Paufanias, cité par Ortelius. C'eft peut-être la même que Pline nomme Archaopolis dans l'Ionie. Elle étoit déja détruite de fon temps, quoiqu'on l'eût rebâtie plufieurs fois fous divers noms. Archæopolis que l'on avoit fubftitué à SIPYLUM, ni CoвE, qui avoit pris fa place, ni

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