دو bares. Voyez au mot GRÉCE. * (2) Paufan, 1.7. (b) Cicer. in Pifon. 2 ACHAIE propre, province particuliere du Péloponese. Elle fut d'abord nommée ÆGIALIE OU AIGIALEF, du mot Grec Αἰγιαλός qui fignifie rivage, à cause que cette province est bornée par la mer des deux côtés, & que presque toutes fes villes étoient maritimes. Elle fut aulli nommée IONIE par les Ioniens qui l'occuperent longtems; & ceux-ci ayant été chassés par les Achéens, elle porta le nom d'ACHAIE. Strabon nous apprend l'origine des Achéens, & en même tems celle de plusieurs autres peuples de la Grèce. Je rapporterai ici le passage tout entier, parce qu'il répand beaucoup de lumiere sur les antiquités de la nation grecque, & que j'aurai occafion d'y renvoyer le lecteur, fans le répéter en plusieurs articles. On dit qu'Hellen étois fils de Deucalion, & regnoit >> autour de Phtia, entre les rivieres du Penée & d'Afope. » Il remit sa couronne à fon fils aîné, & envoya les au>> tres chercher fortune. L'un d'eux, nomine Dorus, éta>> blit une colonie aux environs du Parnaffe, & laissa des >> fuccesseurs qui s'appellerent Doriens de fon nom. Xu>> tus ayant épousé la fille d'Erechtée, peupla les quatre >> villes de l'Attique, Oenoë, Marathon, Probalinthe & >> Tricorythe. Un des fils de celui-ci, nommé Achaus, >> ayant commis un meurtre involontaire, se réfugia dans >> le pays de Lacédémone, & donna fon nom aux habi>> tans. Ion ayant vaincu les Thraces qui s'étoient joints >> avec Eumolpe pour (a) s'emparer d'Eleufine au préjudice >> des Athéniens, acquit tant de gloire que les Athéniens >> le choifirent pour leur chef. Il fut le premier qui di>> visa tout le peuple en quatre classes; savoir, les la>> boureurs, les artisans, les prètres & les gardes; & après >> avoir fait ces réglemens & quantité d'autres, il laiffa >>> son nom au pays. Ce pays se trouva fi chargé d'habi>> tans, que les Athéniens envoyerent une peuplade d'Io>> niens dans le Péloponese, & ces Ioniens nommerent >> de leur nom le pays qu'ils occuperent, au lieu du nom >> d'Aigialée qu'il avoit auparavant. Les habitans, parta>> gés en douze tribus, ne se nommerent donc plus » Ægialiens, mais Ioniens. Après le retour des Hera>> clides, les Achéens chafferent ces Ioniens, & les obli در >> gerent de retourner à Athènes, d'où ils partirent avec >> les enfans de Codrus, pour fonder en Afie une nouvelle colonie d'Ioniens. Ils y bâtirent en effet douze villes le >> long de la mer, entre la Carie & la Lydie, conservant >> le même nombre de tribus que dans le Péloponese. Les >> Achéens étoient donc originaires de la Phtiotide, & >> habitoient le pays de Lacédémone; les Héraclides étant >> devenus très-puissans, Tisamene, roi chaffé de Sparte >> par les Héraclides, rétablit les affaires des Achéens. >> Ils attaquerent les Ioniens, & les ayant dépossédés du >> pays qu'ils occupoient, ils s'y établirent, gardant la di>> vision qu'ils y trouverent. Ils s'y fortifierent fi bien >> qu'ils conferverent leur liberté, lors même que les Hé>> raclides dont ils s'étoient séparés, avoient foumis tout >> le reste du Péloponese. Ils donnerent à ce pays le nom >> d'Achaie, & eurent leurs rois particuliers, depuis Ti>> samene jusqu'à Ogygus. Ils se gouvernerent ensuite en >> forme de république, & furent si estimés pour leur >> conduite, que les Italiens, mécontens des sectateurs >> de Pytagore, emprunterent la plupart de leurs loix des >> Achéens. Après la bataille de Leuctre, les Thébains >> les choisirent pour arbitres des différends survenus entre >> leurs villes. Ils furent défunis par les Macédoniens >> mais peu après ils se rallierent; quatre villes qui avoient >> persisté dans l'union, & du nombre desquelles étoient >> Dyme & Patras, commanderent dans le tems de l'ex>> pédition de Pyrrhus en Italie, & elles regagnerent les >> autres, excepté Olene & Helice, dont la premiere re>> fufa de se joindre à elles, & l'autre fut détruite par un >> débordement d'eau, caufé par un tremblement de ter>> re.» Polybe, 1. 2, dit que les Achéens se rendirent si recommandables parmi les autres peuples du Péloponefe, que leur nom devint commun à tous les peuples de ce pays. Il feroit difficile de marquer au juste les bornes de l'Achaïe; car ce qu'on en diroit ne conviendroit qu'à un tems particulier, & elle en changea plusieurs fois. Voici les villes que les Achéens y bâtirent, felon Srrabon, pag. 385. Les Ioniens n'y avoient eu que des villages; Pellene, Ægira, Æge, Buum, Helice, Ægia, Ripes, Patras, Phares, Olene, Dyme & Tritaa. Les Achéens étoient gouvernés par deux préteurs qu'on enfort tous les ans, & par un fenat: mais au bout de vingt ans, ils n'élurent plus qu'un seul préteur. Aratus étoit revêtu de cette charge, lorsqu'il enleva à Antigone l'Acrocorinthe, & enfuite la ville de Corinthe, & conquit tout le pays de Megare. Il délivra peu après le Péloponese des tyrans qui y regnoient, de forte qu'Argos, Hermione, P'hlie & Mégalople, la plus grande ville de l'Arcadie, fe joignirent aux Achéens. Leur république s'accrut beaucoup dans le tems que les Romains, après avoir chaffé les Carthaginois de la Sicile, étoient occupés contre les Gaulois d'auprès le Pô. Mais elle s'affoiblit peu-à-peu, lorsque les Romains, devenus maîtres de la Gréce entiere, traiterent toutes ces différentes républiques selon leurs propres intérêts, ruinant les unes & favorisant les autres. J'ai déjà nommé, d'après Strabon, les villes de l'Achaïe prise dans ses premieres bornes avant ses conquêtes. La plupart de ces villes ne subsistent plus. (6) Patras n'a presque point changé de nom. Dyme est aujourd'hui Clarenza. Olena est Canigrisa, selon Pinet, ou Chaminisa, selon Niger. Agie, en latin Agium, est Boftizan, selon quelques-uns, ou Visliza, selon d'autres. Agira s'appelle aujourd'hui Xilocaftro. Les ruines de Burafont nommées l'ernitra. Helice a été ensuite nommée Niora. Pellene s'appelle Zaracha. Ses promontoires sont 1o. au nord Rhium, que Ptolomée appelle Drepanum, le cop de Trapani, felon Niger, ou l'une des Dardanelles du golfe de Lepante. 2°. Araxus, aujourd'hui cap de Clarence, à l'ouest de cette province. Ses rivieres font Larifje, qui séparoit l'Achaïe de l'Elide, Acheloüs, Erafine, différente d'une autre de même nom dans le pays d'Argos, Crathis & Pierus. Ces rivieres ont encore les mêmes noms avec une légere différence. Voyez LIVADIE. * (a) Paufan, 1. 1, c. 38, & l. 2, c. 14. (b) Briet. Paral. 2 part. 1.3, p. 420. 3 ACHAIE, ville du Péloponese, de laquelle Thucydide, 1, fait mention. 4. ACHAIE, petite contrée de la Sarmatie Afiatique, sur le rivage septentrional du Pont Euxin; elle tiroit fon nom d'un village nommé Achaia par les Grecs, & Achaa par les Latins, & fitué au fond d'une anse, que les Anciens nominoient Cerceticus Sinus, à cause des Cercetes, peuple qui demeuroit plus avant dans les terres. Cependant Ptolomée, qui place ce village à 67 d. de longitude, & à 47. d. 10' de latitude, donne à ce golfe dix minutes de plus, tant de longitude que de latitude. Pomponius Mela, 1.1, c. 9, nomme les Cymmeriens, les Cifsiantes, les Achéens, les Géorgiens, les Mofches, &c. Dans un autre endroit il nomme les Henioches, les Achéens & les Cercetiques. Strabon, 1. 11, nous apprend que les Achéens de ce pays étoient des Phtiores de l'arm'e de Jason, qui s'y étoient établis. Arrien, p. 19, dans fon Periple du pont Euxin, fait mention de l'Achaie, qu'il surnomme l'ancienne, & qu'il dit être éloignée de l'ancienne Lazique de cent cinquante stades, & il en compte de là au Port de Pagra trois cens cinquante. L'Acheon, riviere qui separoit les Zinches d'avec les Saniches, felon le même auteur, & dont l'embouchure étoit à l'orient du promontoire d'Hercule, pourroit bien devoir fon nom à la colonie des Achéens, qui s'étendoit jusques-là. * Ortel. in Parergo. 5. ACHAIE, ville de l'isle de Rhodes, dans l'intérieur de la partie méridionale, felon Ortelius, Thef. & Parerg. qui s'appuie sur l'autorité de Diodore, 1.5, c. 13. Ce dernier en attribue la fondation aux Heliades. 6. ACHAIE, ville de Macédoine, felon Ortelius, Thefaur 7. ACHAIE, ville de l'isle de Crete, felon Ortelius, qui cite pour garant le Scholiaste sur le quatrieme livre d'Apollonius dans le poëme fur les Argonautes. 8. ACHAIE, fontaine de la Messenie, dans le Péloponese, auprès de la ville de Dorium, selon Paufanias, cité par Ortelius, Thefaur. 1. ACHAIS, contrée de la Lydie, aux environs de la riviere Mæonus.* Steph. in voce Maιονια. 2. ACHAIS, ville d'Afie, à l'orient de la mer d'Hircanie, au nord de la Margiane, proche du fleuve Oxus. C'est la même ville qu'Etienne le géographe appelle HERACLÉE, entre la Scythie & les Indes. Pline, 1.6, c. 16, qui la nomme auffi Heraclée, dit qu'elle fut fondée par Alexandre, & qu'ayant été détruite, Antiochus la rebâ 1 tit, & la nonma Achais, Le Pere Hardouin reprend Saumaise d'avoir confondu mal à propos cette ville, in Solin. v. 984, avec Achaïe, de laquelle Strabon parle dans son onzieme livre, quoiqu'il y eùt une ou deux provinces entre deux; Achaïs étant au nord de la Margiane, proche l'Oxus, & Achaïe étant au midi de cette Province. ACHALAB, c'est ainsi que le texte Hebreu, Judic. c. 31, nomme un lieu de la Palestine, que la vulgate nomme Ahalab. Les intepretes varient extrêmement sur l'orthographe de ce nom. Voyez ACHLAB. ACHALE, isle dont parle Festus Avienus, Ora. Marit. v. 183, qui la place aux environs de Malaca, ville d'Espagne, aujourd'hui nommée Malaga. ACHALICCES, ancien peuple d'Ethiopie, que Prolomée, lib. 4, p. 110, nomme après les Xilicces, nation voisine du mont Aranga. C'est le même peuple qu'Ortelius appelle Uchalicces. 1. ACHAM, ancienne ville du royaume de Nemrod, dans la Babylonie, felon Eufebe, Onomaft. 2. ACHAM, ou ACHAN, isle d'Afie, & l'une des Philippines, Voyez SAMAR. 3. ACHAM, ou ACHAN, ville particuliere de cette isle. Sanfon, dans son Atlas, la place à l'occident septentrional de cette isle, & le Pere Riccioli, Geog. refst. l. 9, lui donne 12 d. de latitude & 145 d. 50' de longitude. ACHAMES, en latin Achame, ancien peuple de la Libye intérieure. Ptolomée, lib. 4, p. 110, qui en parle, les met au nord des Tarualte, & au midi des Ethiopiens Odrangides. Les cartes dressées sur cet auteur les placent entre le mont Caphas & le mont Thala, vers le 8me. d. de latitude septentrionale. La conformité de cette position avec le royaume d'Achamou Akam fur les cartes modernes, jointe à la confermité du nom, a quelque chose de remarquable. Cependant Marmol, lib. 9, c. 27, parle d'une province d'Afrique nommée ACHAM, qu'il met fur la côte de Zanguebar, bornée au midi par des noirs & des idolâtres; ce qui est bien différent pour la situa tion. ACHANA, ancien nom d'une riviere de l'Arabie heureuse. Les tables des Arabes la nomment Cofan. Elle tombe dans le golfe Persique. Pline la nomme entre le promontoire de Chaldone & la baie ou l'anse de Capée. Ptolomée, qui d'ailleurs a fi bien décrit l'Arabie, ne fait point mention d'Achana. * Pline l. 6, c. 28. 1. ACHANIS, nom latin d'une nation aux environs de la Scythie, felon Etienne le géographe, (a) qui nous apprend que Théopompe la nomme les ACHARNIENS. Saumaise croit (b) que c'est le même peuple que Strabon appelle Parniens, Aparniens & Afparniens. * (2) In voce ΑΧΑΡΝΟΙ. (a) Berkelius in Steph. p. 202. 2. ACHANIS, ville d'Arabie, où Eupoleme dit que David faisoit équiper les vaisseaux qu'il envoyoit à Urphe (Ophir), au rapport d'Eusebe, 1.9, dans sa préparation évangélique. Une position plus précise de ce lieu abrégeroit les disputes fur celle d'Ophir. * Ortel. Thef. ACHARACA, orum, au (a) pluriel, nom latin d'un petit canton de la Carie, aux environs de la ville de Nyse. De l'Isle, dans la carte de l'ancienne Gréce nomme Acharaca une ville qu'il place au midi du Méandre & à l'occident du confluent de l'Euredon avec ce fleuve. Il écrit Nyssa la ville voisine que Strabon écrit AXAPNOI. Ce lieu est remarquable à cause des superstitions que les payens y pratiquoient. Il y avoit un bois & un temple consacré à Pluton & à Junon, felon Strabon, ou à Proferpine, felon la correction assez plausible d'un critique, (b) & une caverne nommée l'antre de Charon. Les malades qui avoient de la confiance pour ces divinités, s'y faifoient transporter, & vivoient auprès de l'antre chez des prêtres qui les traitoient selon les rêves qu'ils avoient faits pour eux durant leur fommeil. On portoit la plupart du tems ces malades dans la caverne, où ils étoient plusieurs jours fans prendre de nourriture. Quelquefois les malades prenoient garde eux-mêmes à leurs rêves, mais à condition de se régler felon les conseils des prêtres. Ce lieu passoit pour inaccessible & pour funeste à tous les autres. Pour entretenir ce préjugé, on s'assembloit tousles ans une fois dans ce canton, & vers le midi du jour choisi, de jeunes gens nuds & oints prenoient un taureau qu'ils tâchoient de conduire dans la caverne, où il n'étoit pas plutôt entré qu'il tomboit roide mort. Ce canton étoit entre Tralles & Nysa, mais de la dépendance de cette derniere ville. * (2) Strab. 1. 14, p. 649, (b) Ezech. Spanheim. Epift. ad Andr. Morellium. ACHARDEUS, riviere de la Sarmatie Asiatique, selon. Strabon. Ptolomée la nomme VARADANUS, OU VARDANUS, felon d'autres éditions. Mercator croit que c'est la riviere nommée aujourd'hui Cora, laquelle se jette dans la mer de Zabache au midi de cette mer, & à son embouchure au nord de la ville aussi nommée Copa. Lazius la prend pour la ZIIGNA. ACHARENSES, nom latin d'un peuple de Sicile, que Fasel croit avoir été au même lieu où est CARRANO, auprès de Syracuse. ACHARNA, (a) ville d'Attique, dans la tribu nommée Enéide, à soixante stades, c'est-à-dire à sept mille cinq cens pas d'Athènes (b) du côté de l'occident, vers Eleusis. Ceux de cette ville vendoient du charbon pour subsister, & cela donna lieu au poëte Ariftophane de les railler dans sa comédie qui a pour titre les Acharniens. Leur groffiéreté & la belle taille des ânes de ce canton donnerent aussi matiere à la raillerie. * (2) Steph. Bys. (b) Paufanias in Atticis. ACHASIB. Voyez AczIB. ACHASSES, riviere de France, dans le Languedoc, en latin Achaffia & Achaffius. Elle coule dans le Vivarais, tire sa source des montagnes võifines de la ville de Viviers. Après avoir paffé proche du village appellé le Teil, elle va se jetter dans le Rhone. * Corn. Dict. Chorier, Hift. du Dauphiné. ACHATES, ancien nom d'une riviere de Sicile nommée aujourd'hui IL DRILLO. C'est apparemment à cause d'elle que les anciens ont nommé Achates la pierre d'agate qui se trouvoit sur ses bords. Pline, 1. 37, c. 3, parle d'une agate appartenante à Pyrrhus qui fit la guerre aux Romains. Il dit qu'on y voyoit les neuf muses & Apollon tenant sa lyre, que ce n'étoit point l'ouvrage de l'art, mais un effet des couleurs tellement disposées par la nature, qu'elles exprimoient les attributs de chaque muse. Corneille prête à Pline deux choses que cet auteur ne dit pas. 1o. Qu'on avoit trouvé cette agate en cet endroit. Pline dit simplement que Pyrrhus la possédoit, sans dire de quel pays elle venoit. 2°. Que les muses y étoient gravées, On voit le contraire par le passage que j'ai rapporté. Les livres des naturalistes, & les cabinets des curieux ont beaucoup de ces pierres où il semble que la nature se joue. Lambecius, Bibl. Caf. l. 1, fol. 25, §. 27, dit que dans le trésor de l'empereur il y a une agate sur laquelle le nom de Jesus-Christ est parfaitement désigné. Aldrovande, de metallis l. 4, c. 53, dit en avoir vu une fur laquelle la sainte Vierge étoit naturellement peinte avec l'enfant Jefus. On en trouve quantité dans le monde souterrain du P. Kircher, l. 8, fect. 1. Ces fortes de pierres qu'on appelle camayeux, ont cessé d'être si estimées depuis qu'on a reconnu qu'on les pouvoit faire avec l'art. Voyez DRILLO. ACHATOU, méchant village de l'isle de Chypre. Il est situé au nord de cette isle, & n'est remarquable que parce qu'on croit qu'il est sur les ruines de l'ancienne APHRODISIUM. * Corn. Dict. ACHBALUC-MANGI, ville située sur les confins de la Chine, ce qui est exprimé par son nom qui veut dire la ville blanche des confins de Mangi, ou de la Chine. * Davity, états du grand Cam. ACHECAMBEY, isle de l'Amérique, l'une des Lucayes. Elle est proche de celle d'Abacoa, du côté de l'est. Sa grandeur est incertaine. Antoine Herrera en fait mention dans son histoire. * Corn. Dict. ACHÉES OU ACHÉENS. Voyez Achaïe. ACHELOOU, ville épiscopale de Gréce, dans la Livadie, sous la métropole d'Arta. Cette ville tire fon nom du fleuve Acheloüs. Šon évêque fait sa résidence à Angelo Caftro, & gouverne aussi Zapandi, Messalongi & Anatolico. * Voyage de Wheler, t. 1, p. 66. 1. ACHELOUS, fleuve de la Gréce. Il a sa source fur le mont Pindus en Thessalie, d'où coulant vers le midi occidental, il arrosoit le territoire des villes d'Argos l'Amphilochique, Érinée & Agrivium, & baignoit celles de Stratus & Metropolis, d: & celles de Pæmium & Olenus, g; & traversant ainsi l'Acarnanie, qu'il séparoit de l'Etolie, il se jette dans une baie où Strabon pre a 1 C C C P le de d tar noit le commencement du golfe de Corinthe. Vibius Sequester est repris par le P. Briet, parall. 11, part. 1. 3, p. 417, d'avoir dit que l'Achelous se répand dans le golfe Maliaque. Peut-être que Vibius Sequester avoit écrit Aliziacum Sinum, que quelque copiste aura facilement changé en Maliacum. Ce qui rend ma conjecture vraisemblable, c'est que la ville d'Alifium, fituée à l'entrée de cette baie, pourroit bien lui avoir donné fon nom, du moins en partie. Les anciens appellerent ce fleuve AXENUS, Plutarch. de Flumin. puis THESTIUS, & enfin Achelous, nom que Tzetzes, auteur grec, explique ainsi τὰ ἀχηδιαλύων, c'est-à-dire, diffipant les douleurs; les Acarnaniens le nommoient AcARNAS. L'anonyme de Ravenne, l. 4, c. 9, p. 154, c. 15, p. 166, & l. 5, c. 13, p. 270, le nomme tantôt ACHYLOYS, tantôt ACIELOUS, & enfin ACHELOUS. La table de Peutinger l'écrit AcıLOUS. Cyr d'Ancone croit que fon nom moderne est Geromlea. Niger, l. 11, pag. 295, le nomme d'abord THOAS, qui eit en effet un de ses anciens noms, felon Strabon, puis Calydon, en quoi il se trompe, & enfin CATOCHI. Si l'on en croit Felix Petantius, cité par Ortelius, les habitans l'appellent PACHICOLAMO. Sophien le nomme ASPRI, en quoi il est approuvé par le P. Briet dans ses paralleles, & par F. de Wit & Sanfon, dans leurs atlas. Plutarque le géographe, libell. de Flumin. nous apprend qu'on trouvoit dans cette riviere une plante nommée zacion, qui étant broyée & infufée dans du vin, le changeoit en eau, lui ôtant toute sa force & ne lui laissfant que l'odeur. Ce même fleuve, felon Ariftote, Hift. Anim. 1. 4, nourrissoit une forte de poiffon qui, au lieu d'être muet comme les autres, grognoit comme un pourceau, ce qui apparemment avoit contribué à lui faire donner le nom d'aper, c'est-à-dire sanglier. Solin, c. 12, & Pline, 1. 33, parlent ausli de la pierre galactite, qui se trouvoit fur fes bords, & dont ils rapportent les effets. Le cours de ce fleuve étoit extrêmement tortueux & ferpentant, & la rapidité de ses eaux faisoit un bruit assez semblable aux mugissemens d'un taureau. Comme les peuples étoient incommodés des ravages qu'il faifoit en se débordant, Hercule le resserra dans fon lit, & desfécha-un des bras de ce fleuve. Diodore de Sicile, lib. 4, qui parle aufli des dégâts qu'il faifoit dans ses inondations, dit qu'Hercule lui ouvrit un chemin plus large & plus uni, & le fit paffer par une campagne fertile. Les poetes n'ont pas manqué de charger tout cela d'ornemens allégoriques. Ils ont feint qu'Achelois, fils de l'Océan & de la Terre, ayant sçû qu'Eneus, roi de Calydoine, destinoit la belle Déjanire sa fille à celui qui vaincroit fon confident à la lutte, ofa entreprendre de combattre Hercule, & que se sentant le plus foible, il eut recours à l'artifice. Ainfi pour lui disputer cette conquête, ajoutent-ils, il se changea en ferpent, & parut enfin en taureau. Ce fut inutilement; Hercule demeura victorieux, & lui arracha une de ses cornes, qui fut recueillie par les Naïades, & remplie par elles de fleurs & de fruits; ce qui la fit appeller corne d'abondance. Acheloiis, tout confus de fa défaite, alla se cacher dans les eaux du fleuve THOAS, qui porta depuis fon nom. Cette fable est assez aisée à expliquer, par ce que j'ai déjà rapporté sur la foi des historiens. La corne d'abondance n'est autre chose que la fertilité des terres que ce fleuve cessa de ravager. * Strab. 1.x, p. 453, & Danet, Dict des Antiq. 2. ACHELOUS, riviere du Péloponese. Elle couloit à Dyme, dans l'Achaïe propre. Quelques-uns l'ont appellée CAUCON. C'est la même qui passe aujourd'hui à Clarence. Sanson, dans sa carte de la Morée, diftingue le Caucon d'avec Acheloüs, qu'il fait paffer à Dyme, & couler au nord du port de Saline. Strabon, 1. x, p. 450, dit néanmoins qu'Achelous passoit à Dyme. Cellarius, dans ses cartes, la nomme LARISSUS. * Briet, parall. 1. 3, part. 2. c'est 3. ACHELOUS, riviere dans la Thessalie. Comme Strabon, 1. 10, nomme ACHELOUS, la riviere qui baignoit l'ancienne ville de Lamia, & qu'il y a eu plusieurs villes de ce nom, on seroit indéterminé, s'il ne disoit pas que la même Lamia où les Macédoniens combattirent les Athéniens. Il ajoute que ceux qui habitoient le long de cette riviere, étoient appellés Paracheloites, de même que ceux qui habitoient le long d'Acheloüs d'Etolie. La plupart des géographes se trompent en mettant Lamia fur le Sperchius qui en étoit éloigné de trente stades, qui font près de quatre mille pas. C'est de cette 4. ACHELOUS, autre riviere de Theffalie. C'est, 5. ACHELOUS, riviere d'Afie. Elle a sa source dans le Sypile, montagne de l'Afie mineure, près de Magnesie, felon Paufanias. Ortel. Thef. Euftathe, dans fon commentaire sur Denis le Périegete, dit qu'il y avoit quantité de rivieres nommées ACHELOUS. Je remarquerai aussi que quelques-uns de nos poëtes François, entraînés par la facilité de la rime ont essayé de faire passer le mot ACHELOIS. 6. Cedrene nomme ACHELOUS un château de Bulgarie, mais Gabius croit qu'il faut lire ARCHELOUS, dans Curopalate, qui en a aulli fait mention. * Ortel. Thef. 1. ACHEM OU AGHEN, ACHIN, ACнім, royaume de l'Asie, situé dans l'ifle de Sumatra. Il s'étend depuis le G d. de latit. septent. jusqu'au 1 d. 20' de latit. merid., & prend du côté de l'est, depuis la pointe nord-ouest de l'isle, fort avant le long de la côte vers le détroit de Malacca. L'extrémité de l'ifle de Sumatra eft fort élevée. A la pointe du nord-ouest, à cinq ou fix milles d'Achem, il y a une montagne que les Anglois appellent la montagne d'or, laquelle est affez remarquable pour les matelots. Elle est fort large par bas, & s'éleve en pointe à une telle hauteur, qu'on la découvre de trente ou quarante lieues. Outre qu'Achem possede une certaine étendue de pays dans le continent, elle a eu plusieurs ifles sous sa dépendance; mais elles font défertes. Ce font celles qui forment le canal d'Achem, comme Pulo-Wai, Pulo-Gomez & Pulo-Rondo. Entre Pulo Gomez & la haute mer, il se trouve encore plusieurs petites ifles ; mais elles sont séparées par des canaux affez larges & affez profonds pour que les vaisseaux y passent librement, & tous les bâtimens qui viennent à l'ouest d'Achem pasfent par ces canaux. Le plus fréquenté est celui qui est du côté de l'ouest, qu'on nomme le canal de Bengale, parce qu'il va vers cette baie. Les vaisseaux qui viennent de la côte de Coromandel passent & repassent parlà. Ceux qui vont d'Achem au détroit de Malacca, ou dans les autres pays, paffent par un canal qui est entre Pulo-Wai & la mer de Sumatra, lequel a trois ou quatre lieues de largeur. L'ancrage est très bon dans toute cette baie, qui est demi-circulaire entre les ifles de Sumatra : mais avant d'arriver à Achem, il faut ranger toutes ces petites isles. On pourroit cependant mouiller à une certaine distance, & faire transporter fes marchandises dans la ville fur de petits bâtimens, par le moyen d'une riviere navigable qui se décharge dans la mer, laquelle a son embouchure à fix on sept lieues de PuloRondo, à trois de Pulo-Wai, & à presqu'autant de PuloGomez. Le terroir du continent n'est pas d'une égale fertilité. Plusieurs montagnes sont couvertes de buiffons, d'arbustes & de pâturages affez bons: les collines font couvertes de gros arbres, & le plat pays est affez fertile. Les fruits ordinaires de ce pays font le plantin, les bananes, les gavas, les oranges, les limons, les jaks, les durians, les noix de coco, les pumplenoses, les mangos, les mangestans, les citrons, les grenades, les melons d'eau, les melons musqués, les pommes de pin, &c. Le mangestan passe pour le plus délicat de tous ces fruits. On y trouve en outre quantité d'herbes médicinales & potageres, & plusieurs racines propres à manger. Les cerfs, les pourceaux, les élephans, les chevres, les taureaux, les bufles, les chevaux, les porc-épics, les singes, les écureuils, les lézards & les ferpens y font très-communs. Les bois font remplis de perroquets, de perruches, de pigeons, de tourterelles, &c. Les rivieres y produisent beaucoup de poiffons, & la mer en fournit en quantité. Les naturels diz pays font Malayens, & fuivent la religion mahométane. Comme ils font fort exacts à se laver, ils aiment à demeurer auprès de quelque ruisseau; & la riviere d'Achim qui passe contre la ville, est toujours remplie de personnes des deux sexes. Il sont si accoutumés au bain, que dans le tems même qu'ils vont à leurs affaires, les plus i preffantes, s'ils rencontrent un ruiffeau, ils ne manquent jamais de se jetter dedans: ils y portent même les malades. Ils font d'une hauteur médiocre, mais leur taille eft bien prise; leur peau est d'un bafané indien. Ils ont les cheveux noirs & rares, le nez d'une longueur extraordinaire, les yeux noirs & vifs, les lévres minces, le visage long, les dents noires par le fréquent usage du betel. Ils font en général pareffeux, & craignent la fatigue. Au refte ils ont le caractere doux & font affez polis, fur-tout à l'égard des étrangers. On les dit fort courageux à la guerre. Les plus qualifiés ont des bonnets très-justes, qui font ordinairement de drap rouge. Leur chaussure confifte en sandales & en petits haut-de-chauffes. La parure la plus brillante de ce pays est un morceau d'étoffe de foie qui flote sur l'épaule. Le menu peuple ne fe couvre que depuis la ceinture jusqu'aux genoux; tout le reste du corps est nud. Leurs maisons ne font construites que fur des pieux. Les gens riches mangent de la volaille & du poiffon: ils ont l'habitude de teindre leurs viandes en jaune, & tous leurs mets font remplis de poivre & d'ail. La nourriture ordinaire des pauvres est du ris. Les principaux artisans d'Achem sont les charpentiers, les maréchaux, les orfévres & les pêcheurs. Ces derniers font les plus riches. Les maréchaux font très-mal-adroits, & les orfévres font étrangers. Les femmes feules se mêlent du change de l'argent. Elles se tiennent, pour cet effet, dans les marchés ou au coin des rues. Les loix de ce pays font très-rigoureuses, & le fupplice y fuit de près le crime. On coupe une main à ceux qui volent pour la premiere fois: s'ils recommencent on leur coupe l'autre, quelquefois les deux pieds. Les affaffins font empalés. Mais les gens de qualité y font traités moins durement: on leur permet de se défendre. Pour cet effet, le peuple armé de crosses, de lances & d'épées, s'affemble dans un vaste champ, où il fait un cercle, au milieu duquel on conduit le criminel lié & garotté. On met auprès de lui une épée, une crosse & une lance. Lorsque le tems de se battre est arrivé, on le délie: il prend les armes, pouffe un cri, se lance sur la multitude: mais chacun cherchant à le frapper, il est bientôt mis en piéces. Plusieurs écrivains prétendent que ce royaume est gouverné par une reine, & que c'est toujours une vieille fille qu'on choisit dans la famille royale: mais ils font contredits par Tavernier & par Schouten. Ce dernier, t. 2, p. 310, dit que de tout tems le roi d'Achem a été puisfant fur terre, & que fes sujets se font exercés à la navigation. Ils ont toujours empêché les Portugais de former des établissemens dans l'ifle de Sumatra. L'intérieur du palais du roi est gardé par ses concubines. Une ancienne tradition des/ Bramines veut que l'ifle de Ceylan ait été autrefois contigue au royaume d'Achem. Voyez BRA MINES. teau fortifié d'une bonne muraille & d'une palissade, & qui est très-bien flanqué, enforte que fon artilerie commande à toutes les rues de la ville. Les maisons en 1ont ⚫ bâties comme celles de la ville, à cause que la riviere qui déborde fort fouvent les couvre quelquefois jusqu'au premier étage. Elles font foutenues de pilotis façonnés & couvertes de cannes. Le nombre des habitans d'Achem est si grand que les principales rues, & les marchés, paroiffent tous les jours autant de foires. L'on entre dans le château par fept portes qui se suivent, & qui ne font ni belles ni fortes. Il n'y a que les gardes-du-corps & les femmes qui entrent dans la palissade, fi le roi ne le permet. Tous les autres font obligés de faire demander audience, ou d'attendre jusqu'à ce qu'il les fasse appeller. II traite tous ses sujets en esclaves, & l'on y voit quantité de gens fans pieds & fans mains, qui ont été ainfi mutilés pour des fautes très-légeres. Il est Mahometan, aufli-bien que la plupart de ceux qui habitent la côte de l'isle de Sumatra. Leur couleur est olivâtre, & ils ont le vifage plat. Ils fe couvrent le corps d'une chemise de coton ou de soie, & la tête d'un petit turban de la même étoffe. Les enfans vont nuds, mais les Guzurates, les Malabares, ceux de Negapatan, de Bengale & de Pegu, & les autres étrangers qui y font habitués, s'habillent à leur mode. Celui qui régnoit à Achem en 1596, au commencement de la navigation des Hollandois en ces quartiers-là, n'étant que pécheut, avoit ufurpé la couronne, & ayant été tué au fiége de Pulimban, il laissa un fils auquel fon ayeul fuccéda. Ce fut avec ce dernier que les mêmes Hollandois traiterent en 1608. La puiffance du roi d'Achem se peut connoître par la flotte qu'il mit en mer en 1616, pour faire la guerre aux Portugais de Malacca. Elle étoit composée de deux cents navires & de foixante galeres, qui portoient foixante mille hommes. Il les a chaflés du fort qu'ils avoient à Pacem, & il a même asfiégé souvent Malacca. Pendant le dernier fiége que ce prince mit devant cette place, il envoya au roi d'lor, qui dominoit en la côte de Siam, & qui devoit époufer sa fille, une très-grande piéce de canon d'un ouvrage exquis. Linschot, qui en parle dans le chapitre 19me de sa navigation des Indes, dit que cette piéce d'artillerie étoit telle, que l'Europe n'en avoit point vû de. femblable. Les Portugais, en la puissance de qui elle tomba, l'envoyerent à Malacca, où elle fut chargée fur un vaifseau, au lieu de leste, pour la transporter en Portugal; mais le vaisseau ayant fait naufrage, elle demeura en l'isle de Tercere, où elle étoit encore dans le tems du voyagé de Linschot. La ville d'Achem a des deux côtés de belles forêts peuplées de cignes, de hérons & de toutes fortes d'autres oiseaux. On se plaint du port, dont l'entrée n'a pas plus de fix brasses de fond; quoiqu'on trouve enfuite, vis-à vis du château, un fort beau baflin où les vaisseaux peuvent être à l'ancre fur dix huit brafses. * (a) Voyage de Beaulieu, pag. 96. (b) Corn. Dict. (c) Mandefto, Voy. t. 2, p. 329. On ne bat que deux espéces de monnoies dans le royaume d'Achem; l'une appellée le cash, & l'autre le mess. Celle-ci est d'or, & vaut quinze fols d'Angleterre: le cash est de plomb, & il en faut quinze cents pour faire un mess. Ils tirent leur or d'une mine qui eft dans une montagne fort avancée dans le pays, au-delà d'Achem. Cet or attire une prodigieuse quantité de marchands dans le pays. Les Anglois, les Hollandois, les Danois, les Chinois y portent des étoffes de foie, des mouffelines, des toiles peintes, & fur tout du ris. Les Chinois se logent tous à côté les uns des autres, à un des bouts de la. ville, qu'on appelle le camp des Chinois. Ils y arrivent au mois de juin & s'en retournent à la fin de septembre. 2. АСНЕМ, АСHIM, ACHEN OU ACHIN, ville capitale du royaume du même nom, en Afie, dans l'ifle de Sumatra au nord-ouest, à 4 d. 30' de latit. fur 115 d. 30' de longit. Son afliette est sur une riviere grosse comme la Somme en Picardie, éloignée du rivage de la mer environ demi-lieue, au milieu d'une grande vallée qui a bien fix lieues de large. La terre y est très-bonne, capable de produire toutes fortes de graines & de fruits; les habitans n'y fément que du ris, qui eft leur principale nourriture, avec les cocos, dont il y a un grand nombre, non-feulement aux environs d'Achem, mais par toute l'isle. Toutes les maisons de la ville d'Achem, qui font au nombre de près de huit mille, font à deux étages, bâties sur des pilotis, & couvertes de feuilles de cocos. Le palais du roi est au milieu de la ville. C'est un châ 3. ACHEM, c'est ainsi que quelques-uns écrivent le nom D'AIX-LA-CHAPELLE, entr'autres le P. Riccioli, 1. 9. ACHEMENES OU ACHAMENES, anciens peuples de la Syrtide, en Afrique. Il feroit auffi difficile qu'inutile d'en chercher les limites: Ptolomée, 1. 4, ch. 3, les place entre les Giplonfiens & les Bufturgures, peuples aussi peu connus. ACHEMENIDE, peuples qui habitoient l'ACHA MENIE. ACHEMENIE OU ACHEMENIE, C'est le nom que porta durant quelque tems une partie de la Perfe, & il lui fur donné à cause d'Achemenes, premier roi de Perse, dont les descendans regnerent jusqu'à Darius, & furent nommés Achemenides , parce qu'ils étoient de la famille de ce prince: delà vient aufli que les poëtes appellerent Achamenius, a, um, ou Achemeniens, ce qui venoit de Perfe. Horace, 1. od. 1, & épod. 13, nomme un parfum de Perse, Achemenium Costum, & Nardus Achamenia. Etienne le géographe, in voce AXAIMENIA, dit que l'Achemenie étoit une partie de la Perfide, & qu'Achxmenes, dont elle portoit le nom, étoit fils d'Egée. Herod. 1. 1. 33 * ACHERHUSIA nom latin D'AGGERUS, ville de Norwege. ACHERINS, peuple de Sicile, duquel Ciceron, Fru ment. Con 1 ment. c. 43, a parlé dans une de ses oraisons. Cluvier croit que c'est le même que l'Ancrine de Ptolomée, & Princyre de Diodore de Sicile. Voyez aux mots ANCRINE & ANCYRE, ACHERON. Ce mot, qui fignifie, ou un accablement de douleur, ou le dernier, felon la langue dont on veut le dériver, elt commun à plusieurs fleuves, dont voici les plus remarquables. 1. ACHERON, fleuve de l'Epire, dans la Thesprotie. Strabon, 1. 7, p. 324, dit que fortant du marais d'Achérute, il se jetre, avec plusieurs autres, dans un port qui, à caufe des eaux douces dont ils le rempliffent, étoit nommé Glychislime ou Glikis-lime, comme l'écrit de I'lfle, dans fon atlas. Ce dernier géographe fait tomber le Cocyte dans ce petit golfe; & le voisinage de ces deux Heuves a donné lieu aux poëtes de les mettre de compagnie dans les enfers qu'ils ont imaginés. Je remarquerai ici que de l'Ifle semble diftinguer Glikis, de Glikislime; car il écrit l'un à l'embouchure da port, & le fecond au-deffus de l'Achérufe: cependant Glikis ou Glikis-lime ne font qu'une même.chofe, & felon Strabon, il doit être au-deffous de l'Achérufe. Niger, pag. 281, croit que cet Achéron s'appelle aujourd'hui VELICHI. Il fetrompe quand il en met la fource dans le pays des MoIoffes. Corneille se trompe aufii, quand il la met dans le marais d'Achérufe, & il a pris cette erreur de Pline. L'Acheron ne fait que traverser ce marais, & peut-être qu'il le forme; fa fource eit fort loin delà, fur les confins des Paroréens, peuple ainsi nommé, parce qu'ils habitoient entre des montagnes. Ce qu'il dit de fon embouchure n'est pas plus exact, quoiqu'il ait suivi en cela P'autorité de Pline, fans le nomimer. Si cet auteura voulu parler de l'Acheron dont il s'agit dans cet article, il s'est fort trompé, car le golfe où ce fleuve fe perd n'a rien de commun avec le golfe d'Ambracie, dont il est éloigné de plus de quinze mille pas romains, en n'ayant point d'égard aux finuofités du rivage. Les poëtes feignent que ce Heuve étoit fils de Titan & de la Terre, & que Jupiter le relegua dans les enfers, pour avoir fourni de l'eau aux Titans, durant la guerre qu'ils faifoient contre les dieux. ACHERON, fleuve du Péloponese, dans la vince d'Elide. Strabon, l. 8, p. 344, le fait tomber dans l'Alphée, aufli - bien que le Dalion: il ajoute qu'il fut ainsi nommé, à cause de la liaison qu'il avoit avec Pluton, parce, dit-il, que les temples de Cerès, de Proferpine & de Pluton y étoient fort révérés. Le canton, aux environs de ce fleuve, étoit nommé Triphylie: or, dans ce canton, d'ailleurs très-fertile, les grains étoient quelquefois sujets à une rouille, qui causoit une famine. De l'ule l'a négligé dans fon atlas. 2. pro 3. ACHERON, fleuve de la grande Gréce, dans le pays des Brutiens. Auprès de sa source étoit la ville de Pandofic; & comme il se trouve dans l'Epire une ville & un fleuve de même nom, cela fit une équivoque qui causa la perte d'Alexandre, roi d'Epire. L'oracle l'ayant averti de se donner de garde de l'Acheron, auprès duquel est Pandofie, il crut pouvoir marcher contre les Romains, chez qui il ne croyoit rien trouver de pareil; mais lorsque le foldat, saisi de crainte & accablé de fatigue, voulut paffer cette riviere fans en connoître les endroits guéables, il s'écria: on n'a pas tort de t'appeller l'Acheron, ce qui fit comprendre le véritable sens de l'oracle au roi, qui se trouvoit alors preffé par l'ennemi, fans aucun moyen de se sauver. Pline, liv. 3, ch. 5, dit fimplement le fleuve Acheron, à cause duquel les habitans de la ville font nommés Acherontins. Cellarius, 1. 2, c. 9, trouve que cela n'est pas fuffifant; que cependant cela fait voir qu'il y avoit au bord de ce fleuve une ville nommée ACHERONTIA. Tite-Live, 1. 8, c. 24, qui raconte cette histoire d'Alexandre l'Epirote, nomme ce fleuve ACHEROS; Strabon l'appelle Acheron. Ce fleuve coule aujourd'hui dans la Calabre citérieure, & fe nomme SAVUTO, selon Léandre Alberti, pag. 210, qui ajoute que P'ACHERUNTE, (c'est la terminaifon italienne qu'il donne à l'ancien nom) fort de la montagne fur laquelle étoit bâtie la ville de Pandofie, & coule dans une vallée, entre de fort hautes montagnes, & entre Altilia & Martorano, & enfin se décharge entre Aielo & fainte Euphémie, dans le golfe de même nom. Ce même auteur dit encore que quelques-uns le nommoient CHIERSINO. Niger lui donné pour nom moderne BASSENTO; & Barri, dans sa Calabre, le nomme CAMPANIANO, felon Ortelius, qui cite ces deux auteurs. 4. ACHERON, fleuve de Bithynie; il se jette dans le PontEuxin, (a) auprès d'Héraclće: je crois que c'est le même que le Lycus d'Arien & d'Apollonius. Le territoire d'autour de cette Héraclée étoit nommé Acherufia, ou la Cherfonese Acherontique, & les poëtes y ont placé la caverne Achérusienne, (b) par où ils supposent qu'Hercule revint des enfers, emmenant avec lui Cerbere. Ortelius cite deux auteurs qui ont nommé ce fleuve SooNAUTES, & Pline fait mention de SONAUTES en ce lieulà. Ammien Marcellin le nomme ARCHADIUS, selon le même géographe. * (a) Ortel. Thef. (b) Retraite des dix milles, pag. 189. Euftat. ad Dionyf. v. 791. 5. ACHERON, ruisseau de la basse Egypte : il communique du lac Achéruse dans le Nil: il est à sec durant l'été, & ne recommence à se bien remplir qu'après les pluies, dont les eaux s'amassent au pied des montagnes qui font à l'occident du Nil, & au fud-ouest du Caire. Voyez ACHERUSE. 6. ACHERON, lac dans la Campanie, entre Cumes & Misene, & fort peu éloigné du lac Averne; il est plus petit, & Virgile en parle au livre 6 de son Enéide: Quando hic tenebrofa palus Acheronte refuso. Sur quoi Servius observe que le poëte ne donne que le nom de marais au lac Averne, qu'il prétendoit être formé des inondations de l'Acheron: ce qui ne peut pas être; car l'Acheron a bien plus l'air d'un marais que l'Averne, avec lequel il ne communique point. D'ailleurs Virgile paroît fuppofer que c'est une riviere ; & ce n'est qu'un petit lac presqu'environné de montagnes; aufli n'at'il le soleil qu'à midi. Ce qu'on dit qu'il est plein de feu eft facile à expliquer, parce que dans les environs il y a beaucoup d'eaux chaudes & fulphureuses. Le même Servius, déjà cité, expliquant le mot Acheron, fans joie, dit qu'il lui venoit de ce que c'étoit le feul endroit où l'on pût faire les divinations de négromancie & de sciomancie, qui ne se faifoient qu'après qu'un homme avoit été tué. ACHERONTIA, ville de la grande Gréce, dans la Lucanie, felon les interprétes d'Horace, 1. 3, od. 4, qui compare cette ville à un nid, parce qu'elle étoit au fommet d'une montagne. Quelques-uns, comme Léandre Alberti, croyent que c'est ACERENZA. L'évêque d'Acerenza se qualifie en latin, Acherontinus episcopus. Il y a lieu de croire que c'est la même que Tite-Live attribue à la Pouille, & que celle dont le peuple est nommé par Pline, les Acherontins, comme il est dit dans les articles précédens. * Ortel. Thef. ACHER-SUNDA, nom latin d'AKERSONDT, isle de Norwege. 1. ACFIÉRUSE, en latin Acherufia Chersonnesus, canton aux environs d'Héraclée, en Bithynie, fur le PontEuxin. 2. ACHÉRUSE, en latin Acherufia, marais de Grèce, dans le territoire d'Argos, felon Paufanias, in Corinthiacis, cité par Ortelius. 3. ACHERUSE, cap ou promontoire d'Italie, entre Cumes & Mifene, felon Strabon. Voyez ACHERON 6. 4. ACHERUSE, marais de la Thesprotie, en Epire; il n'étoit pas éloigné de la ville de Cichyre, où Thesée & Pirithous furent menés prisonniers après la bataille qu'ils perdirent contre le roi des Thesprotiens, dont ils alloient enlever la femme. Le voisinage de l'Acheron & du Cocyte, & des lieux où cette avanture se passa, donna lieu aux poëtes d'embrouiller le fait historique par les fables dont ils prétendoient l'embellir. * Paufan. in attic. 5. ACHERUSE, lac d'Egypte, à l'occident du Nil auprès de la ville d'Heliopolis. Les anciens le nomment ACHERUSIA; de l'Isle lui donne le nom de LAC DE KERN; le P. Vansleb celui de BIRK IL KERNE. On voit vers le milieu de ce lac une isle, où quelques-uns prétendent que devoient être les tombeaux des rois d'Egypte. C'est, fans doute, le lac de Mæris dont parle Pline, 1.5, C. car il n'y a point d'autre lac entre le Finium, qui est l'Arfinai & la ville de Memphis, ou du moins le lieu où elle étoit. Un voyageur (a) prétend qu'il est fort étroit; mais d'une fi prodigieuse longueur, qu'il faut deux journées de cheval pour le parcourir. Un autre (6) prétend que ce n'est qu'un petit ruisseau qui est souvent à sec dans Tome I. F 1 |