Images de page
PDF
ePub

bourg nommé ETTELSBRUCK, à 4 lieues de la capitale,
& às de Tréves. * Baudrand, éd. 1682.

ATTINATES, peuple de Sicile. Voyez ATINA.
ATTINIACUM. Voyez ATTIGNI.
ATTIPIACUM. Voyez ATTICHI,

ATTIQUE (1) Attica, contrée de la Grèce, dont Athènes étoit la capitale. Elle s'appelloit anciennement Actique, à caufe d'Actée qui la poffédoit avant que Cecrops, premier roi d'Athènes, y eût débarqué d'Egypte, & mérité par fes grandes actions d'époufer la fille d'Actée. C'eft le fentiment de Strabon & de Paufanias, qui difent auffi qu'Atthis, fille de Cranaus, fecond roi d'Athènes, changea le nom d'Actique en Attique, afin qu'il fût plus conforme au fien. Etienne de Byfance, & Harpocration, difent au contraire que l'Attique fe nommoit autrefois Actique, du mot grec acté, qui veut dire rivage, parce qu'on y abordoit de toutes parts avec facilité. Pomponius Mela, l. 11, c. 3, dit qu'elle a porté le nom de Locris, Phocis, Batis, Atthis, & Megaris; Mais elle a été plus connue fous le nom d'Atthis. Quel ques auteurs ont féparé le pays de Megare de l'Attique, & entr'autres Mela; on peut donc dire avec Spon, Voyage de Gréce, tom. 2, I. 5, que l'Attique avoit pour bornes au levant l'Euripe; au couchant le pays de Megare avec le mont Cithéron; au feptentrion la Béotie, & au midi le golfe d'Egina.

On appelloit anciennement du nom de peuples d'Attique, toutes les villes, tous les bourgs & les villages de ce pays, & tous les quartiers d'Athènes qui compofoient des communautés rangées fous une des 13 tribus, & qui avoient droit d'entrer dans les charges de la ville, & de fournir des Prytanes, dont on choififfoit cinquante de chaque tribu, qui compofoient un des principaux tribunaux, qui fe tenoit au Prytanée. Il n'y avoit pas moins de CLXXIV de ces peuples ou communautés, comme Strabon & Euftathe en font foi: le premier au 9 livre de fa Géographie, & le dernier dans fon Commentaire fur

(Agnous,

Eirefida,
Hermus,

e

[ocr errors]

le 2o livre de l'Iliade. Ces peuples étoient anciennement divifés en 10 tribus, qui prenoient leur nom d'autant de héros du pays. On y en ajouta enfuite trois, ce qui fit le nombre de 13, & il fallut démembrer quelques portions des anciennes pour établir les nouvelles; ce qui fait que certains bourgs fe trouvent marqués dans les auteurs en différentes tribus. Ces peuples nous font presque tous rapportés par Strabon, Etienne, Héfychius, Harpocration, Plutarque & Suidas. Meurfius en a fait un recueil dans un livre intitulé, De populis Attica. Spon en ayant confronté les articles avec d'anciennes inscriptions, trouve que Meurfius met parmi les peuples d'Attique, des noms de caps, d'écueils & de montagnes défertes, apparemment pour avoir le nombre de CLXXIV, en fubftituant la lifte fuivante à celle de Meurfius, il ne la donne pas pour être absolument exacte. Il convient qu'il y a peut-être quelques peuples à ajouter, & quelques autres à ôter; parce qu'il a trouvé dans une inscription qu'il rapporte.... ONOYAIAA, qu'il foupçonne être le nom imparfait d'un peuple de l'Attique. ANTIOXEYE & ANTIOXIEZA, qui fe lifent dans des inscriptions qu'il a vûes à Athènes, lui font penfer qu'il peut y avoir eu une Antioche dans l'Attique. S'il s'agiffoit là d'Antioche, ou de Syrie, ou de Lydie, quelque chofe la défigneroit. Celle de Lydie étoit ordinairement appellée Antioche, près du Maandre. Il ajoute qu'il a trouvé dans Athènes une inscription d'Hadrien, faite par les Thafiens, qui peuvent être, à la vérité ceux de l'ifle de Thafos près de la Thrace: mais on lit dans Suidas, qu'on donnoit le nom de Raphanides à certains Thafiens. Héfychius dit la même chofe du peuple Laciada, & affure en même tems que ce mot Raphanides eft Attique. Si même Suidas eût voulu parler des habitans de l'ifle de Thafos, il femble qu'il eût dit fimplement les Thasiens. Enfin, Spon a cru devoir tenir un milieu, & ne point trop donner aux conjectures, qui peuvent auffi facilement être détruites, qu'elles ont été établies peu folidement.

Table des CLXXIV Peuples de l'ATTIQUE.

[blocks in formation]

Selon Harpocration. Quel-
ques-uns le mettent dans
la tribu Démétriade, &
d'autres dans l'Attalide.

felon la plupart des au

teurs : un marbre cepen-
dant la met dans l'Antio-
chide.

[blocks in formation]
[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

(Oenoé,

[blocks in formation]

quelques-uns, dit Etienne
le Géographe, la rangent
fous l'olide; mais il n'y
eut jamais de tribu de ce
nom. Meurfius croit qu'il
faut lire, fous l'Attalide.

Erecthia,

Ericeia,

Ercheia,

Dans la Tribu Icaria,
EGÉIDE. lonida,
Collytus
Cydantida,

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors]

felon quelques-uns; dans la Prolémaïde felon d'au

tres.

Phrynicus la mer dans la
Prolémaïde.

Cephifia,

[ocr errors]

{Cephifia,

Lampra fupérieure,
Lampra inférieure,

Dans la Tribu Pambotada,
ERECIITHÉIDE

Pergafi,

Sybrida

Phigous.

[blocks in formation]
[ocr errors][merged small]

Ptelea, Turmida,

Phile.

Berenicida

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
[blocks in formation]

Decelea,

Elaus,
Eleufis,
Eroiada,
Thymoitada,
Keiriada,
Coilé,
Corydallus,

Oeum Deceleicum

Oenoé, Piraus,

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

(Argilia,

Harma,

Achardous,

Brauron,

Drymus,
Edapteon

Enna, Euchontheus Echelida,

[blocks in formation]

Zofter,

Thebes,

Thrion,

Cali,

Le Céramique de dedans,

Colonos Agoraios,

Colonos Hippios, c'eft-à-dire la Colline Equeftre.

Cothocida,

Municipes de Cynofarges,

Tribus incer- Lariffa,

taines.

Laurium,

Limna,

Lycabettus, Miletum, Munychia

Panaclus,

[ocr errors]

Le Mont Parnathe, Patrocleia, Pnix, Sciron Sporgilos, Hymettus Hyfia, Pharmacufa Phormifii, Phrittii

[blocks in formation]

Voici les peuples ou les municipes des peuples que Spon a retranchés de la lifte de Meurfius. On en voit les raifons aux articles particuliers de chacun.

[blocks in formation]

Voici les municipes que Spon a mis en leur place, & l'on peut voir auffi pourquoi dans les articles particuliers de chacun de ces noms.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

On a lieu d'être furpris qu'ARMA, DRYMUS, THÊBE, CURTIADE, LARISSA, LECCON & PANACTUS foient échappés à Meurfius, puisqu'ils fe trouvent dans Etienne & dans Héfychius. Les autres n'ont été connus que par les inscriptions que l'on a trouvées.

Qu'on ne s'étonne point fi l'Attique, étant un fi petit pays, avoit néanmoins tant de lieux habités, dont une partie étoient des villes murées. Les arts libéraux, le commerce & la guerre y étoient dans leur luftre. Élle commandoit à presque toutes les ifles de l'Archipel; & fes montagnes renfermoient des mines d'argent. Il eût été bien furprenant qu'un pays fi bien partagé des préfens de la nature & de la fortune, n'eût pas été extrêmement peuplé, & de fes propres habitans, & des étrangers que les études, la discipline militaire, ou le négoce y attiroient. La ville même d'Athènes avoit un très grand circuit. Il est vrai qu'à ne prendre pour la ville que ce qu'ils appelloient Afty, dont Acropolis, qui eft préfentement la citadelle, étoit comme le centre, elle n'avoit que 7 milles de tour; mais lorsqu'on y comprenoit tout ce qui étoit renfermé dans l'enceinte des murailles qui la joignoient à Phalère & au Pirée, elle n'avoit pas moins de 22 milles. A l'égard du nombre des habitans du pays, Athenée, L. vi, des Deipnofophifles, dit qu'en la 110 olympiade fous Démétrius de Phalère, il fut fait des habitans de l'Attique un dénombrement, qui fe trouva monter à 20000 citoyens, 10000 étrangers habitués dans pays, & 40000 esclaves, domeftiques ou gens de la lie du peuple. Le pays, qui étoit trop petit pour entretenir tant de monde, envoyoit de tems en tems des colonies dans l'Archipel & dans l'Afie mineure, où l'on bâtiffoit des villes, dont quelques-unes font devenues auffi grandes & auffi floriffantes qu'Athènes même.

le

Spon, Descrip. des Antiq. d'Athènes, dit qu'il s'en faut bien que ce pays ne foit aufli peuplé qu'il l'étoit anciennement; car on y comptoit, comme on le voit par la lifte ci-deffus, 174 villages ou bourgs, dont quelquesuns valoient bien des villes. Aujourd'hui, malgré toutes les guerres & les infultes des corfaires, il y a encore affez grand nombre de villages, principalement dans le MeJoya ou Mefogya, qui est une plaine fertile au levant & au fud du mont Hymette, dans laquelle font les villages fuivans:

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Beloùfa, déferté, Chiourkà, Grammatico,

Calingi, en allant de Marathon à Negrepont. Varnáda, fur l'Euripe.

Limicò, Calamò, Marcopoulo,

Proche d'Athénes, parmi les oliviers.
Sepollià ou Sopollia,
Mainidi,
Cacováones,
Pàtischa,

Ambelokipous, au chemin de Penteli.
Callirrhoé, ce font les maifons proche de la fontaine.

ports

de

L'air de tout le pays eft très-pur & très-bon, & particulierement celui d'Athènes. Les maladies y font très-rares; & la pefte, qui fait fouvent du ravage dans les villes voifines, comme Thèbes & Négrepont, femble n'ofer s'approcher d'Athènes. La commodité des mer de l'Attique fait qu'elle fe paffe plus aifément de rivieres; car l'Iliffus n'eft qu'un torrent presque toujours àfec, & l'Eridan auffi bien que le Cephiffus ne font que des ruiffeaux. On peut dire que le pays eft moitié plaine des ruiffeaux. On & moitié montagne.

Cellarius, Géogr. ant. l. 2, c. 13, dit qu'il y avoit au nord de l'Attique quatre villes, favoir Enoé, Marathon, Probalinthe & Tricorythe, & c'est ce qu'on appelloit la Tétrapole Athénienne. Voyez TETRAPOLE. Voyez ATHENES I.

ATTIRI, peuple de l'Ethiopie fous l'Egypte, felon Ptolomée. Ses interpretes lifent APIRI. Voyez ce mot. ATTIS, l'un des anciens noms de l'Attique.

ATTIUM, promontoire de l'ifle de Corfe, felon Ptolomée, L. 3, c. 2, qui le met fur la côte occidentale. Le P. Briet croit que c'eft préfentement PUNTA DI LACCIVOLO. D'Attium s'eft fait Accio, puis le diminutif Accivolo. L'on y a joint l'article.

ATTLEBOROUGH, bourg d'Angleterre, dans la province de Norfolck. Ón y tient marché public. Etat préfent de la Gr. Bret., t. 1.

ATTOCK, royaume d'Afie dans l'Indouftan, felon Baudrand. De l'Ile écrit par un T fimple ATOK. Tavernier, dans fon voyage des Indes, l. 1, c. 6, nomme la capitale АTEK, & Corneille qui en fait un article fous le nom de province nommée ATACH, fans citation, fait un de la ville fous le nom d'ATEK, fur l'autorité de Tavernier, & un troifiéme fous le titre de royaume nommé ATTOCK, & cite Maty. Voyez AтOK. ATTOCOTS. Voyez ATTACOTI.

ATTONI. Voyez ATTENI.

en

ATTS, abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, dans la haute Bavière, fur l'Inn.

1.

ATTUARII, anciens peuples de la Germanie, qui tiroient, à ce qu'on croit, leur origine des Cattes. Strabon, & les nomme Chattuarii Χαττουάριοι & 7, p. 291 292, les place dans le voisinage des Cattes; Velleius les appelle ATTUARI, & les met entre les Caninefates & les Bruderes. Ammien Marcellin, liv. xx, écrit Attuarii. Tacite les nomme Chafuari, & les dit voifins des Cha- · maves; Ptolomée, l. 2, c. 11, fe fert du mot CASUARI Karovápos; enfin les anciennes annales de France les nomment HATTUARII & HAZZOARII. Leur premiere demeure fut au-delà du Rhin, dans la Germanie: elle étoit encore connue du tems de l'empereur Louis le débonnaire, & fe nommoit Attuaria, du nom de fes anciens habitans, ou par corruption ATOARIA; c'eft le nom que lui donne ce prince, dans le partage de fes états entre les enfans. On reconnoît encore aujourd'hui le nom de ces peuples dans celui de HATTERCH OU HALTEREN, ville fituée au-delà du Rhin, fur la riviere de la Lippe; c'est en effet ce pays-là qui a été l'ancienne demeure des Attuarii, qui dans la fuite ont été transportés dans les Gaules, ou qui s'y font jettés d'eux mêmes. Car il faut remarquer que l'on trouve encore des peuples Attuarii, dans la feconde Germanie, c'est-à-dire dans la Batavie & le Maeflandt, & dans la premiere Lyonnoife, même jusqu'aux frontières du diocéfe de Langres ; & qu'ils ont

donné leur nom à ces deux différens pays que l'on trouve appellés par les hiftoriens Actuaria & Hattuarie. La divifion du royaume de Lothaire, faite l'an 870, fait mention d'un pays nommé ATTARIÆ, qu'elle place dans la feconde Germanie, entre la Batavie & le Maeflandt de cette façon: Comitatum teftrebant, Batua, Hattuarias, Mafau fubterior de ifta parte, &c. Là chronique du monaftere de Lorsch, Laureshamenfe, ou de S. Nazaire, dit que l'empereur Lothaire (fils de Louis le débonnaire) donna à Ansfrid, alors comte Palatin, pour le récompenfer de fes fervices, une terre au village de Geizefurt, fitué dans le pays des Attarii, fur la riviere Nerfa, vulguirement le Neers. Et des lettres du comte Ansfrid, au même fujet, portent in pago Attuaria, & d'autres lettres du même empereur Lothaire in pago Hattuarienf. Ainfi ce Pagus Hattuarienfis, où Pagus Hattuaria ou Hattuaria, étoit proprement dans la Gueldre, auprès du Ners nommé Cluvier Nerifium, & en langue vulgaire le Niers, qui a fon cours entre le Rhin & la Meufe, & qui après avoir paffé à Wachtendonck & à Gueldre, capitale du duché de même nom, & avoir traverfé plufieurs villes du duché de Cleves, va fe décharger dans la Meufe à Gennep. La fituation de la demeure de ces peuples fait que quand on lit dans les geftes des François, c. 19, que les Danois aborderent dans les Gaules, & qu'ils y ravagerent entre autre le pays des ATTOARII, & que quand on trouve dans les anciennes annales que l'an 715, les Saxons ruinerent le pays des Hattuarii, autrement nommés Hazzoarii, & Cathuarii, & même Hattarii, on ne fait fi l'on doit entendre les Attuarii, au delà du Rhin ou ceux d'au deçà.

par

Il y a eu encore une autre contrée appellée Attuaria ou Hattuaria, que les annales de S. Bertin, à l'an 839, áppellent Comitatus Hatoariorum, & qu'elles placent entre les comtés de Châlon & de Langres, en ces termes : Comitatum Cavallonenfem, Comitatum Amaus, Comitatum Hatoariorum, Comitatum Lingonicum. Les capitulaires du roi Charles, donnés à Ville en Selve, font mention du même pays, & le mettent entre le territoire de Châlon & celui de Tonnerre. Enfin la chronique de S. Benigne, & celle du monaftere de Baize étendent ce pays Attoaria, ou plutôt le comté Attoaria, depuis la Sône jusqu'à la Vingenne & la Tille.

ATTUBI. Voyez CLARITAS JULIA & UCUBIS. ATTUDA, fiége épiscopal de la Phrygie Pacatiene. Hermolaus, évêque d'Attudenfis, affifta l'an 431 au concile d'Ephèfe.

ATTUND, ou OTTUND, en latin Attundia ou Ottundia, felon Zeyler, Suecia Descrip. p. 5. ATTUND ou Ostund: felon Baudrand, contrée de Suéde dans l'Uplande, entre Stockolm, Upfal & la mer. Elle renferme huit bailliages, & c'eft ce que fignifie fon nom.

ATTUSA, ancienne ville de l'Afie mineure, fur les confins de la Bithynie & de la Myfie, felon Pline, qui dit qu'elle avoit été d'une immenfe grandeur, mais qu'elle ne fubfiftoit plus, ce qu'il exprime avec fa briéveté ordinaire, urbs fuit immenfa Attula nomine.

ATTYRIA, pour ASSYRIA.

ATUACA, ATUACUTA, ATUATUCA & ADUOCA, ancienne ville de la Gaule Belgique. Céfar parlant des Eburons, de bello Gall. l. 6, c. 31 & 34, fait mention de leur fortereffe Atyatuca. Les Segnes, dit-il, l. 6, c. z I, & les Condrufes, peuples comptes entre les Germains, qui font entre les Eburons & ceux de Tréves, envoyerent des députés à Céfar. Cela marque la fituation des Eburons, & par conféquent de la fortereffe en queftion qui leur appartenoit, car Tréves eft plus au midi; donc les Eburons étoient au nord des Segnes & des Condrufes qui étoient entre deux. Céfar ayant, dit-il, encore partagé fes troupes en trois corps, envoya les bagages de toutes les légions à Atuatuca c'eft, ajoute-t-il, le nom d'une fortereffe; id caftelli nomen eft. Les paroles qui précédent celles-ci, & fur tout ce qu'il ajoute enfuite, c. 34, eft une preuve que cette place étoit aux Eburons; car les Germains étant entrés fur la frontiere des Eburons, s'avancerent dans le pays; & ayant appris qu'ils étoient à trois heures de chemin d'Atuatuca, ils marcherent de ce côté-là. Cellarius, Géogr. ant. l. 2, c 2, p. 339 & seq., conclut que ce ne fut d'abord qu'un fort que l'on aggrandit, & qui devint une ville allez fameufe. Ptolomée & Antonin nous apprennent où elle étoit. Le premier dit:

[ocr errors]
[ocr errors]

après la riviere de Tabuda, font les Tongrois, & leur ville nommée ArUACUTUM ; puis au delà de la Meufe font les Ménappiens. Il y a dans ce géographe deux lettres transpoiées l'une au lieu de l'autre. Ce même lieu, que Céfar avoit nommé fortereffe des Eburons, eft pour Prolomée une ville des Tongrois. Antonin la nomme de même Aduoca Tungrorum. Les Tongrois à qui appartenoit cette ville, font donc le même peuple que les Eburons à qui étoit la fortereffe. Auffi voit-on que Céfar, qui parle des Eburons, ne nomme pas les Tongrois; & au contraire, Pline, l. 4, c. 17, en parlant des peuples de la Belgique, ne dit rien des Eburons, parce qu'il y met les Tongrois. Attuatuca fe trouve marquée par Antonin fur la route de Cambrai à Cologne. Camaracum..... Bagacam M. P. XVIII. Vodgoriacum M. P. XII. Geminiacum M. P. XXII. Aduacym Tungrorum M. P. XIV. Corcovallum M. P. XXVI. Juliacum M. P. XVIII, & Coloniam M. P. XVIII. Dans le moyen âge, le nom de cette ville fut abrégé, comme on voit par Antonin, qui l'appelle Aduacam Tungrorum.

La table de Peutinger ne met qu'Attuaca: mais il paroît qu'elle avoit entierement perdu fonnom dès le tems d'Ammien Marcellin. Cet auteur, l. 15, c. 27, dit: la feconde Germanie eft défendue par deux villes grandes & bien peuplées; favoir Cologne & Tongres, Agrippina & Tungris munita. On peut juger delà qu'alors cette ville étoit très-célébre; aufli eft elle honorée fur la table de Peutinger des marques qui ne fe donnent qu'aux villes diftinguées. Voyez TONGRES.

Cette ville, au refte, n'avoit rien de commun que la reffemblance du nom avec le peuple ADUATICI, & avec leur ville que les anciens n'ont défignée que par Aduaticorum oppidum.

ATUED ou ATUET, bourgade de Suéde, dans l'Oftrogothie, au fud-eft & à quatre lieues fuédoises de Lind-Koping, & à fix de la mer. Elle n'eft remarquable que par fes mines. De l'Ifle, Atlas.

*

ATURBURNITENSIS ou TUBURNICENSIS. ATURENSIUM ou ATURUM CIVITAS, Le liv. des provinces des Gaules met dans la Novempopulanie une ville qu'il nomme ainfi. Les notes qui acompagnent cet ouvrage dans le théatre de Bertius, portent que ce nom vient d' Α' πὸ τοῦ Αἴτυρος ποταμοῦ, de la riviere nommée l'Adour; de forte, y ajoute-t-on, que c'est la Tarbeda de Vibius Sequefter, préfentement Tarbe; mais Adurinfis Epifcopus eft l'évêque d'Aire. Comme Aire & Tarbe font également fur l'Adour, le nom d'Aturenfium civitas paroît convenir également à l'une & à l'autre. Mais, comme il eft certain qu'Atúrum civitas eft la même chofe qn'Atures, canton de ce qu'on appelle aujourd'hui la Chaloffe, & que la riviere Atur (l'Adour) a donné fon nom à la ville d'Aire, (Aturus) ou Aturum civitas); la ville ne Tarbe ne peut pas porter ce nom latin. En effet elle n'eft pas du même canton. Elle eft la capitale des Bigaras ou Bigerrons (Bigerrones). Ainfi pour bien mettre en latin les noms de ces deux villes, pour Aire, il faut dire Vicus Julius Aturum ; & pour Tarbe, il faut dire Tarva Bigerronum. * Bertius, Thef. Geograp. Veter. part. 1, p. 38, P. Sanadon, Not. Manufc.

ATURIE, en latin Aturia & Atyria, nom que quelques anciens géographes, & Strabon, l. 16, entre autres, ont donné à l'Affyrie. Ce nom, felon Dion Caffius, in Trajano, n'eft qu'une corruption barbare de celui d'Affyrie, dont on a changé la lettre Sen T. Cependant l'Aturie ne paroît pas dans la plupart des auteurs avoir une fignification fi étendue que l'Affyrie, dont ils difent qu'elle n'étoit qu'une partie. Strabon la borne au fleuve Lycus & au territoire de Ninive. Il faut apparemment ajouter inclufivement; car un peu plus bas il ajoute que la ville de Ninus étoit dans l'Aturie. Un autre lieu remarquable de l'Aturie eft le village de Gaugamela, lieu devenu célebre par la victoire qu'y remporta Alexandre; car on lit dans Strabon ces paroles: Il y a dans l'Aturie un village nommé Gaugamela, auprès duquel Darius en perdant la bataille, perdit auffi fon empire. Strabon n'est pas feul de ce fentiment. Arrien, 1. 3, p. 173, dit : Darius avoit campé auprès de Gaugamela,environ à 600 ftades de la ville d'Arbelles ; & l. 6, p. 399, Gaugamela n'eft pas une ville, mais un villege qui même n'eft pas grand... C'est pour cela que la ville d'Arbelles lui a arraché la gloire de ce grand combat; le vainqueur aima Tetij

Tome I.

[ocr errors]

mieux apparemment que fa victoire portât le nom d'une ville confidérable que celui d'un lieu peu connu. La carte de cette partie de l'Afie, dreffée fur les tables de Ptolomée, place à la vérité Gaugamela entre le Lycus & le Caprus; mais c'est une erreur qui eft relevée au mot GAUGAMELA.

ATURRUS, felon Aufone, dans fon poëme de la Mofelle, vers 468.

In mare purpureum domini tamen ante Mofella
Numine adorato, Tarbellicus ibit Aturrus.

On voit qu'il double l'r, afin de rendre longue la feconde fyllabe, qui fans cela feroit bréve. Lucain, l. 1, V. 420, avoit dit auparavant :

fe

Qui tenet & ripas Aturi, quo littore curvo Molliter admiffum claudit Trabellius aquor. Ortélius lifoit dans ce dernier Atyri. Vibius Sequefter dit: ATYR Tarbella civitatis Aquitania in Oceanum fluit. L'Atyr, qui coule à Tarbe, ville de l'Aquitaine, fe jette dans l'Ocean. Vinet l'explique du TARN; mais il trompe, le Tarn ne passe point à Tarbe, ni ne fe jette pas dans l'Océan, mais dans la Garonne. Belleforêt, & tous les géographes modernes difent beaucoup mieux que c'eft l'ADOUR. Herold lit Aturnus au lieu d'Atturus, au rapport d'Ortélius; & par une erreur qui n'eft petite, en fait une riviére de la Gaule Belgique, qui, felon lui, coule dans l'Eiffel, & que l'on nomme préfentement GELN.

pas

ATURUM CIVITAS. Voyez ATURENSIUM CIVITAS & AIRE.

ATURUS BAUDEANICUS ATURUS SILVENSIS Voyez ADOUR 2 & 3. ATY, ville d'Irlande, dans la province de Leinfter, au comté de Kildare, à douze milles au fud de Kildare, fur le Barrow, affez près des frontieres du comté de la Reine. Elle a droit d'envoyer deux députés au parlement. * Etat préfent de l'Irlande, p. 40. Long. 10, 40. Latit. 52, 55.

1. ATYR. Voyez ATURRUS.
2. ATYR, Silius Italicus ayant dit :

Doctus Atyr, tacluque graves fopire Chelydros; Ortélius l'entend d'un peuple d'Afrique, qui avoit le don de charmer les ferpens les plus dangéreux; ce que l'on a dit auffi de quelques autres nations.

ATYRAS. Voyez ATHYRAS.

AVA. On trouve dans les anciens géographes plufieurs noms propres de villes terminés en Ava. Ortelius nomme ceux-ci: Argidava, Capidava, Carfidava, Comidava, Dausdava, Docirava, Marcodava, Nentidava, Patridava, Petrodava, Piriboridava, Rhamidava, Sandava, Scaidava, Setidava, Singidava, Sucidava, Tamafidava, Utidava, Zargidava, & Ziridava. Il prétend que cette terminaifon Ava eft prife d'Av ou Aw; qu'elle eft attachée à des lieux de la Moëfie & de la Dacie, où, felon le témoignage des anciens, la langue des Germains étoit ufitée, & où elle n'eft pas actuellement tout-à-fait abolie. On trouve encore en Allemagne un affez grand nombre de noms propres de lieux terminés en Aw; cette fyllabe fignifie une prairie, un lieu propre à paître du bétail. Quelques provinces de Pologne, de l'empire Ruffien, & autres lieux où la langue Esclavone eft dominante, ou du moins quelque dialecte de cette langue, terminent beaucoup de noms géographiques en OFF ou Ow, ce qui revient à la même prononciation, le W étant alors prononcé dur comme une F; au contraire de ce qui fe pratique dans la langue Allemande, où l'V a un fon dur comme notre F, & le W un fon doux comme notre V. Je crois que l'OFF ou l'w, dans la terminaifon des noms propres chez ces peuples,a la même origine que l'AVA des anciens & l'Aw des Allemands.

I. AVA & ANA paroiffent être, dans l'Ecriture, les noms de quelques provinces, fituées au-delà de l'Euphrate, 1. 4 des Rois XVII, 24; il eft dit que le roi des Affyriens fit venir à Samarie des habitans de Cuthu, d'AvA, d'Emath, &c. Cet endroit apprend que quand il eft dit, ibid. XVIII, 34, & dans Ifaïe xxxv: Ubi eft Deus Sepharvaim, Ana & Ava; il faut traduire : Où eft le Dieu de Sepharvaïm, d'Ana & d'Ava, de même au 4. des Rois, XIX, 13: Ubi eft Rex civitatis Séphar

vaim, Ana & Ava? Il faut traduire : Où eft le roi de la ville (des villes) de Sepharvaïm, d'Ana & d'Ava? On eft affez bien fondé à croire que ces noms Ana & Ava défignent l'Adiabène, nommée indifféremment, Diaba, Adiaba, Adiabena; le b & le v étant la même confonne prononcée plus fort ou plus doucement.

2. AVA, royaume d'Afie. Les PP. Espagnac & Duchatz, dans leur voyage, le placent dans la presqu'ifle au-delà du Gange; parce qu'ils y étoient venus par l'Inde. Il eft, felon eux, à l'orient du royaume d'Aracan, à l'occident de celui de Laos, & au nord de celui de Pégu: mais ils diftinguent le royaume d'Ava, proprement dit, des états du roi d'Ava, auxquels ils donnent une étendue double de celle du royaume de France. L'avoient-ils mefurée ? Ils ajoutent que les loix y font les mêmes qu'au Japon, mais que les Baramas (ou Bramas) n'ont ni la générofité, ni la politeffe des Japonois; quoiqu'ils foient fort doux & fort humains. Les géographes ordinaires ont tellement défiguré ce pays dans leurs cartes, qu'il eft impoffible de l'y reconnoître. *Mém. de l'Académ. des Sciences, an. 1692, éd. 1723, p. 399. L'Auteur des Notes fur l'Hiftoire généalogique des Tatars, d'ABULGASI-BAYADUR-KHAN, dit, p. 122, que le royaume d'AVA ou de BRAMA, eft le pays que les Tartares appellent Kara - Kithay (ou Chine noire) & qu'il a le royaume de Tangat au nord, le Kithay, ou la Chine, à l'eft, les états de l'empereur du Pégu, au fud, & ceux du grand mogol, à l'oueft. La capitale du Kara-Kithay, dit Abulgafi lui-même, p. 43, eft une grande ville; & ce pays eft habité par des gens auffi noirs que les Indiens. Ils vivent aux environs du lac Mohill, entre le Kithay & les Indiens, en tirant vers le fud. On voit dans ces paroles pourquoi ce pays eft appellé Kara-Kithay, c'eft-àdire, Chine-noire. Le Mohill eft le même lac, que nos géographes nomment GIAMAÏ. Voyez ce mot.

Tout ce pays étoit anciennement fujet de l'empereur de la Chine, & de-là le mot Kithay entre dans la compofition de fon nom. Après le milieu du fixiéme fiécle de l'hégire, ou du douzième de l'ére chrétienne, les habitans du pays d'Ava fecouerent le joug de l'empereur de la Chine. Peu de tems après le Khan de Dfurofut leur fit la guerre, les battit, & fe rendit maître de leur pays. Nufi-Taigir-Ili, leur prince, fe retira chez les Kirgifes ou Gergis, Tartares Calmoucks, établis entre les rivieres de Selinga & de Jéniféa, vers le 52 d. de latit. enfuite il fe retira dans une ville de Kithay, (de la Chine) appellée Jurill. Ce fut en l'an 573 de l'hégire, 1178 de l'ére chrétienne. Quelque temps après un Khan, qui faifoit fa réfidence à Chambalik, autrement Jalafagan, ville de la petite Boukarie, fe voyant preflé par les Tartares Kanklis, fes voifins, demanda du fecours à Nufi-Taigir-Ili, auquel il offrit la fouveraineté de sa ville. Nufi s'y transporta, s'en mit en poffeffion, changea le nom du prince Illik-Khan en celui d'Illik-TurcMann, & prit lui-même le nom de Cavar-Khan, c'està-dire, Grand-Seigneur. Il étendit enfuite confidérablement fes états, & rendit fes tributaires plufieurs Khans de fes voifins. Il paroit par ces chofes qu'Abulgafi nous apprend, pp. 121-24, que c'eft là l'origine du royaume d'Ava, ou de Brama, ou de Kara-Kithay. Au refte, fuivant fon traducteur, dans la note que j'ai déja citée, plufieurs hiftoriens ont tort de placer le Cara-Kithay au nord du fleuve d'Amur ou d'Amour. Tous les pays qui font au nord de la branche du Caucafe, qui fépare la Sibérie de la grande Tartarie, n'ont point été connus des Tartares avant le regne de Gengis-Khan, & ne l'ont pas été non plus des hiftoriens orientaux, qui ont écrit l'histoire des peuples de l'extrémité de l'Orient, & qui parlent du Cara-Kithay.

3. AVA, capitale du royaume de même nom, eft, comme on l'a vu plus haut, une grande ville. Les maifons y font hautes & bâties de bois; les rues font tirées au cordeau, avec des arbres plantés des deux côtés. Le palais, doré dehors & dedans, eft fitué au milieu d'une enceinte de murailles de brique, dont les quatre côtés paroiffent égaux; un des côtés n'a pas moins de 800 pas. Le P. Duchatz dit qu'il a obfervé la hauteur du pole à Ava, & qu'il l'a trouvée de 21 degrés; mais il ne marque pas de quelle maniére il l'a obfervée. On compte près de 300 lieues d'Ava à Syriam, ville du royaume de Pégu en fuivant la riviére.

« PrécédentContinuer »