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AVA

On tire de la ville d'Ava beaucoup de musc. Le musc vient d'un animal femblable au liévre; on le tue, on l'écorche, on le remet dans fa peau, & on brife fes os. Après une certaine préparation, il fe corrompt & tombe en pourriture. La chair de cet animal fe convertit en trèsbon musc.

Les habitans de ce pays attachent aux tefticules des petits garçons, qui vont tout nuds, une espece de castagnette qu'ils nomament zils. Ces zils font de petites pieces rondes de cuivre ou de letton; lorsque les enfants marchent, cela fait un bruit affez fingulier.* Manuscrit de la biblioth. du roi,

4. AVA, riviére du royaume de même nom, qui eft déja confidérable à Ava, où elle prend un cours nordeft & fud-oueft jusqu'à la ville de Prom, c'eft-à-dire, l'espace d'environ 140 lieues. De Prom à Méro, pendant près de So lieues, elle coule presque nord & fud; & de Méro à Syriam, eft & oueft, l'espace auffi de So lieues; enfin de cette derniere ville, au-deffus de laquelle elle reçoit la riviere de Pégu, elle va fe jetter dans la mer, après un cours d'environ dix lieues nord & fud. Il y a le long de cette riviére une grande quantité de gros villages qui ne font éloignés les uns des autres que d'une demielieue. On navige fur cette riviére dans des balons qui font aufli longs & auffi larges que nos plus grands vaisfeaux, quoique dans leurs conftructions il n'y ait ni cloux ni chevilles; ils n'ont qu'une voile, mais plus haute & plus large que celle de nos grands navires. Cette riviére eft nommée Menankiou. Les favants qui ont voyagé à Siam conviennent que Menan fignifie riviére.

5. AVA, royaume du Japon, dans l'ifle & presqu'ifle de Niphon, au pays d'Ochio. Il eft d'affez petite étendue vers la côte méridionale où elle fe courbe au levant, vers le royaume de Canzula, avec une ville de même nom, felon Cardin, cité par Baudrand, éd. 1705.

6. AVA, ville du Japon, dans le Niphon, au pays d'Ochio. Elle eft la principale du pays ou du royaume de ce nom, vers la côte méridionale de l'ifle, & a environ foixante-dix mille pas de Jedo au midi, fuivant Antoine-François Gardin, cité par Baudrand, éd. 1705. Long, 258, latit. 34, 20.

7. AVA, royaume ou principauté du Japon, dans le pays de Xicoco, fur la côte occidentale, au midi de Sanoqui, & au levant de celui de Tofa. Long. 151', ie. latit. 33.

8. ÁVA, ou AYALA, Singarius, riviere d'Afie, dans la Natolie, que les Turcs nomment Sagari ou Sacari. Les anciens la nommoient Sangarios, & elle fervoit de limite à la Bithinie, fuivant Strabon, & qu'on affure l'avoit rendue navigable, & que fes fources venoient d'un village appellé Sangias, à 150 ftades du Pellinunte, connue par le temple de la mere des dieux. Lucullus étoit campé fur ces bords lorsqu'il apprit la perte de la bataille de Calcédoine, où Mithridate défit Cotta qui commandoit une partie de l'armée Romaine. Pline notme cette riviére Sagaris, & dit qu'elle reçoit plufieurs riviéres, entre lesquelles eft le Tembrogius & le Gallus. Strabon dit que ce fleuve ayant reçu le Gallus à 300 stades de Nicomédie, devient navigable. Tite-Live, 1. 38, dit que le Sagaris vient du mont Adoreus, qu'il coule par la Phrigie, & qu'il fe mêle avec le Thymbre, ou Thymbrete, & qu'étant devenu plus confidérable par cette union, il fe jette dans la Propontide, au lieu qu'il faut lire le Pont, ou mer noire, où il fe jette entre Chalcédoine & Héraclée du Pont, à 24 milles du village de Kilia. AVACARIA. Voyez VACARIA.

AVACHE, petite ifle adjacente à celle de Saint-Domingue. Voyez Aaque.

AVADIÆ, peuple ancien d'Afie, dans la Bactriane, felon Ptolomée, 1.6, 2. 11. Son interpréte latin lit SAVADII.

AVALIS, felon Ptolomée, l. 4, c. 7, port de mer, fur la côte de l'Ethiopie, fous l'Egypte, dans le golfe Avalite, qui en prenoit le nom, auffi bien que le peuple nommé les AVALITES, Avalite. Pline, 1. 6, c. 29, nomme ce golfe ABALITES au lieu d'Avalites. Avalis étoit à peuprès au même endroit où eft préfentement Zeyla, port de mer du royaume d'Adel, que l'on appelle quelquefois le royaume de Zeyla. En comparant deux cartes de De l'Ifle; fçavoir, celle du monde connu des anciens, & celle de la Turquie, on voit que ce

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fçavant homme a cru qu'Avalis étoit au nord de l'embouchure de la même riviére, au midi de laquelle Zeyla eft préfentement fituée; mais j'ignore ce qui l'a déterminé à cette différence de fituation.

AVALITES SINUS, felon Ptolomée, 1. 4, c. 7, golfe dans la mer rouge, fur la droite; ce qui doit s'entendre de la droite de ceux, qui fortant de la mer rouge, ont déja paffé le détroit de Bab el-mandel; car nous n'appellons préfentement Mer Rouge que la mer enfermée par ce détroit, au lieu que les anciens nommoient Mer Erythrée tout cet espace de mer qui eft entre le Zanguebar, l'Arabie, la Perfe, la côte de Malabar, les Maldives, jusqu'à l'équateur ou environ. Ce qui eft aujourd'hui la Mer Rouge, étoit appellé alors le golfe Arabique. Le golfe Avalite eft hors de la Mer Rouge, dans le fens moderne, mais il eft dedans, felon le langage des anciens. Il eft fur la côte feptentrionale du royaume d'Adel, & s'étend depuis le détroit jusqu'au cap de Rocker. Il tiroit fon nom de la ville nommée Avalis. Ptolomée, qui range ce golfe dans l'Ethiopie, fous l'Egypte, y met:

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AVALLENSIUM, Comitatus, contrée avec titre de comté, dans la Gaule Aquitanique. C'est le comté d'Ava lon. Voyez AVALON.

AVALLO ou ABALLO, nom Latin d'AVALON.

AVALOCIUM, village de France, au pays Chartrain felon Grégoire de Tours, cité par Ortélius. On croit que c'eft ALUYE OU ALVIE, dans la Beauce. Le P. Sanadon, dans fes notes manuscrites, dit qu'Alvie n'est pas dans la Beauce, mais dans le Perche-Gouet.

931.

AVALON, ville de France, en Bourgogne, dans l'Au xois, fur le Coufin. Cette ville eft ancienne; car il en eft fait mention dans l'itinéraire d'Antonin, & dans la table de Peutinger; elle y eft marquée à xvi M. P. de Saulieu (Sedeloco) & à xxii M. P. d'Auxerre (Autiffiodoro.) Cette ville étoit une place forte dès l'année Frodoard, ad ann. 931, la nomme Avalonem Cafirum. Elle avoit un canton particulier qui portoit le nom d'A valenfis : on lit dans l'acte de partage de l'empire François par Charlemagne, Pagum AVALENSEM atque ALSENSEM, & les capitulaires de Charles le Chauve, tit. 12, portent Hugo, Gozso, Nivilungus, Miffi in Nivernifo, Alciodrofo, Avalifo. Cette ville eft petite, & n'a qu'environ cinq cens pas de long, fur deux cens pas de large. On y entre par trois portes, & la riviére de Coufin, dans le fauxbourg de même nom, fait moudre plufieurs moulins. L'églife de S. Pierre eft la feule paroiffe qu'il y ait à Avalon. L'églife de faint Julien, bâtie au milieu de la ville, n'en eft qu'une annexe. L'églife paroifliale de faint Martin a donné fon nom au fauxbourg où elle eft fituée. Il y a dans la ville une églife collégiale, fondée en l'année 946 par Gerard de Rouffillon, comte de Nevers. Le college eft occupé par les peres de la Doctrine Chrétienne, fondés en 1664, Minimes établis en 1607, Capucins en 1653, Urfulines en 1629, Vifitation fainte Marie en 1646, & un hôpital. Il y a dans cette ville plufieurs juttices royales, un bailliage, une prévôté royale, un grenier à fel, une maîtrife des eaux & forêts, & une maîtrise particuliere. C'est la huitiéme ville qui députe aux états de la province.

Garreau, dans fa description de la Bourgogne, page 340, éd. 1734, dit qu'Avalon eft fort ancien, & que l'on ne fait pas le tems de fa fondation. Cette ville & tout fon territoire furent donnés par le teftament de Charlemagne à Louis le Débonnaire, fon fils, & enfuite par Louis à fon fils Pepin, avec Autun & Nevers. Elle a eu le titre de comté, qui fut tenu fous les regnes de Louis le Débonnaire & Charles le Chauve, par Aubert, auquel, & à Modoin évêque d'Autun, le même Louis donna l'adminiftration de l'un des trois grands gouvernements du royaume d'Aquitaine, comme on l'apprend

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- d'une lettre de Sevatus Lupus, abbé de Ferieres, à l'évêque Jonas (Guft. 8.) dans laquelle Aubert eft qualifié Avaienfium Comes. On ne voit pas q el fut le fucceffeur immédiat d'Aubert au comté d'Avalon; il y a apparence que ce fut Gérard de Rouffillon, l'un des plus grands feigneurs de Bourgogne, fondateur de l'abbaye de Vezelay, de celle de Poultieres, ou Poultiers, près Chatillon fur Seine, & de l'églife collégiale d'Avalon; mais on trouve que dans la fuite ce comté étoit posfédé par les comtes d'Autun; il le fut enfuite par les ducs de Bourgogne du tems de la feconde race de nos Tois. Avalon étoit alors une place forte. Raoul, duc de Bourgogne, qui fut roi de France, la poffédoit. Gifelbert ou Gilbert, comte de Châlons fur Saone, fils de Manaffés le Vieil, comte d'Auxois, enleva la ville d'Avalon au roi Raoul; mais la reine Emme, femme de ce prince, reprit cette ville en 931, comme on le voit dans Frodoard, fous cette année. En 1005 le roi Robert s'en empara. Son fils Robert, depuis duc de Bourgogne, étant en guerre avec le roi Henri I, fon frere, prit cette ville en 1031, & la garda avec le duché de Bourgogne. Il y a apparence que le pays d'Avalon ne fut uni à celui d'Auxois qu'après le décès de Valon, dernier comte d'Auxois, qui vivoit encore en 1055. Pendant la guerre d'entre le duc de Bourgogne, Philippe le Bon & le roi Charles VII, ce roi prit Avalon; mais le duc le reprit en 1433. Long. 21, 20. latit. 47.

LE BAILLIAGE D'AVALON, contrée de France, en Bourgogne. Quoiqu'il renferme un affez grand nombre de paroiffes, il n'y a de lieux remarquables qu'Avalon chef-lieu, & Guillon, bourg ayant juftice royale. Ce bailliage fait partie de l'Auxois. Il y a huit lieues d'étendue, à prendre du nord au midi, de Pafilly à Bornoux, & cinq du levant au couchant, en tirant de Savigny en terre plaine fous Pierre-Pertuis. Il eft borné à l'orient par ceux de Semur en Auxois & Saulieu; au midi par le Nivernois, qui eft du bailliage d'Auxerre, & au feptentrion par les bailliages de Noyers & de Troyes. Une partie du pays, à prendre depuis le côté oriental de la riviére de Coufin, eft très - fertile en froment, vin & fourages; le refte eft rempli de montagnes, terres à feigle & pâturages. Tout cela produit un grand commerce de grains, de vins & de bétail, auffi bien que de bois, dont le pays eft couvert en plufieurs endroits, principalement dans le Morvand: on fait flotter ces bois fur les riviéres de Coufin & de Bare, jusqu'à Vermanton & à Cravant, d'où on les conduit à Paris par l'Yonne & la Seine. On fabrique à Avalon des draps mêlés de différentes couleurs.

AVALLON, province de l'Amérique feptentrionale, dans la partie méridionale de l'ifle de Terre-neuve. Il y a la colonie de Ferryland, avec quelques établiffements que les Anglois y avoient faits avant que cette ifle leur eût été cédée toute entiere par le traité d'Utrecht.

AVALOS, province de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, & dans la nouvelle Galice. Baudrand, éd. 1705, dit qu'il n'y a aucune ville d'Espagnols, qu'elle eft à 14 lieues de Guadajara, & à cent quatorze de Mexique, & cite Jean Diez de la Calle.

AVANCE, rivière de France, en Gascogne. Elle vient des Sables près du lieu de Durance, paffe à Caftel-Geloux, & va à trois lieues de-là fe jetter dans la Garonne, vis-à-vis de Sainte Bafeille. Cette riviere reçoit auprès de Caftel-Geloux trois belles fources qui font travailler des moulins à bled, à draps & à cuivre, qu'on appelle martinets. Chacune de ces fources fait un grand ruiffeau, qui, fans croître ni diminuer, nourrit de fort bon poiffon. Davity, Gascogne.

*

AVANCHE, ville des AVANTIQUES, peuples de la province des Alpes maritimes, aujourd'hui, felon Chorier, bourg ruiné, dans le diocèfe de Digue, en Dauphiné. Pline, 1.5, c. 4, dit: Adjecit formula Galba Imperator ex Inalpinis Avanticos & Ebruduntios, quorum oppidum Dinia. Il s'agit des peuples du Dauphiné qui compofent les diocèles de Digue, anciennement Dinia, & d'Ambrum. C'eft très - ridiculement qu'un auteur Franc- comtois a prétendu faire fervir ce paffage, dont il fupprime les mots, quorum oppidum Dinia, à prouver que la ville d'Antre, en Franche-Comté, eft l'ancien Aventicum, & que la ville d'Avenche, en Suiffe, prétend envain l'être. Il eft vrai que fans ces mots; Quorum

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AVA

oppidum Dinia, le paffage de Pline pourroit s'entendre des villes d'Avenche & d'Iverdun, en Suiffe; car les Helvétiens étoient Inalpini, c'est-à-dire, habitans dans les Alpes.

AVANÇON, bourgade de France, dans le Dauphiné, fur la route de Gap à Embrun, à cinq quarts de lieue commune de Dauphiné de la premiere, & à trois de ces mêmes lieues de la feconde. Le P. Hardouin, Not. in Plin, l. 3, c. 4, tient que c'eft Avanticorum oppidum, de ces mêmes Avantici que Galba ajoute à la lifte des Provinces de la Gaule.

AVANTICI, peuples d'entre les Alpes. Pline dit qu'ils furent inférés par Galba dans la formule; c'eft-à-dire, dans le tableau ou dans la lifte des Provinces Gauloifes; au lieu qu'apparemment ils avoient été confondus avec un affez grand nombre de peuples que l'on comprenoir fous le nom d'Inalpini; c'est-à-dire, habitans des Alpes. Il ne faut pas les confondre avec les AVATICI.

AVANTICORUM OPPIDUM. Voyez AVANÇON.
AVANTICUM..Voyez AVENTICUM.

AVARA, nom Latin de la riviére d'Yerre, qui paffe a Bourges. Cette ville en a pris fon noin d'Avaricum. Voyez ce mot.

AVARES. Voyez AWARES, HONGRIE & HUNS.

AVARIA. Lazius, cité par Ortélius Thefaur. in voce AUSTRIA, dit que l'AUTRICHE a été ainfi nommée dans les Annales, à caufe des Avares qui l'occupoient. Il a raifon.

AVARICUM. Céfat, de Bell. Gall. l. 7, c. 13, 31, 32 & 47, met une ville de ce nom à l'extrémité des Bituriges, peuple de l'ancienne Gaule, que l'on explique par les Berruyers. Prolomée, l. 2, c. 8, donne auffi Avaricum à ce même peuple. Sanfon, dans fes remarques fur la carte de l'ancienne Gaule, prouve qu'AvARICUM eft BOURGES. Avaricum, dit-il, a été la capitale des peuples Biturges. Bourges en Berry eft capitale d'un diocèfe qui répond à ces anciens Bituriges; & ainfi Bourges répond à Avaricum. Avaricum encore dans les itinéraires Romains, fe trouve entre Tours, Autun & Limoges, & par la fuite des places qui font dans ces itinéraires, tombe abfolument à Bourges. Enfin Avaricum, fous le déclin de l'empire Romain, s'eft appellé Bituriges, comme fon peuple. Bourges a été formé de ce dernier nom Bituriges, & ainfi Bourges répond à Avaricum.

AVARIM, ancien peuple de la Sarmatie Européenne, felon Ptolomée, 1. 3, c. 5, qui les place auprès des PHRUGUNDIONES.

AVARIS, Aßapis. Ortélius Thefaur. ad vocem AVARIS,' dit que c'étoit une ville que les Israelites poffédoient en Egypte, felon le rapport de Manethon, cité par Jofeph. Il ajoute que Wiffenbourg doute fi c'est la même qui eft nommée dans l'Ecriture Sainte RAMESSES, ou comme d'autres, par un renversement de lettres RAEMSES; & que l'on appelle auffi Gofen. Le même Ortélius, ad vocem BUBASTUS, dit que BUBASTE étoit anciennement nommée Avaris, & cite Joseph, qui en donne pour garant Manethon.

AVARPI, les mêmes qu'ANARPI.

AVARUM, Avapov, promontoire de l'Espagne Tarragonnoife, felon Ptolomée, l. 2, c. 6. Ces interprêtes difent que c'eft préfentement CAFO DE VIANA, entre Minho & Duero, fur la côte de l'Océan.

AVASAVA. Simler trouve en Afrique une ville ainfi nommée dans le concile de Carthage, tenu fous faint Cyprien, & juge que c'eft la même qu'Asava. AUASIS. Voyez OASIS.

AVASTOMATES, ancien peuple d'Afrique, dans la Mauritanie, felon Ammien Marcellin, l. 29, p. 432, édit. Lindeb.

1. AVATHA, ville de l'Arabie, felon le livre des Notices, fect. 22, de l'Empire: c'eft la même qu'Etienne appelle AVARA. Ptolomée, l. 5, c. 17, dit plus précisément qu'elle étoit dans l'Arabie Pétrée. Elle étoit du département de l'Arabie, felon les notices à l'endroit cité, par conféquent différente de celle qui fuit.

&

2. AVATHA, ville de Phénicie, dans le département du gouverneur de Phénicie, felon les notices de l'Empire, fect. 23.

AVATICI, ancin peuple de la Gaule Narbonnoife; il ne faut pas les confondre avec les Avantici, dont le

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pays fe trouve préfentement dans le Dauphiné, au lieu que le peuple dont il eft ici question habitoit un canton de la Provence. Pline, l. 39, c. 4, leur donne une ville nommée MARITIMA; & comme Ptolomée, l. 2, c. 10, attribue cette ville à un peuple qu'il appelle Anatili, Ortelius a foupçonné que les Anatiles de l'un devoient être les Avatiques de l'autre ; mais Pline, qui dit que Maritime étoit une ville des Avatiques, parle dans la ligne fuivante du pays des Anatiles. Ils étoient donc différens ; mais ils ne différoient que comme la partie du tout, c'est-à-dire, que les Avatiques faifoient partie d'un peuple bien plus nombreux, connu fous le nom d'Anatiles. Le P. Hardouin dit que c'étoit le nom du territoire aux environs de Maritime, dans le pays des Anatiles, qui s'étendoit beaucoup plus loin; ainfi Pline & Ptolomée ont parlé jufte, mais le premier eft plus précis que l'autre. Comme MARITIME femble avoir confervé fon ancien nom en celui de MARIGNANE, il n'eft pas difficile de voir où étoient les Avatiques. Pomponius Méla, l. 2, c. 5, n. 20, avoit dit auparavant: Inter eam & Rhodanum Maritima Avaticorum Stagnum obfidet, c'est-à-dire : entre elle (Marseille) & le' Rhône, Maritime des Avatiques eft au bord de l'étang (de Berre ou de Martigues.) Ortélius détache le mot Avaticorum de la ville pour le joindre à l'étang. L'expreffion de Pline, qui copie fouvent Méla, me perfuade qu'il appartient à la ville, & non pas à l'étang que Pline nomme Maftramela.

AVATRY, fiége épifcopal de l'Afie mineure. On n'en fçait pas davantage. Collection des Conc. par le P. Har

douin.

AVAUGOUR, feigneurie de France, en Bretagne, felon André du Chêne, qui, dans fes antiquités & recherches des villes & châteaux de France, en parle ainfi : Au territoire de Saint Brieu fe trouve... Avaugour, ville & patrimoine d'une maison fort illuftre, fortie de l'ancien eftoc des ducs de Bretagne. Pignerol de la Force n'en parle point. De Longuerue ne fait mention que de la famille d'Avaugour; elle descendoit de François, bâtard de François, duc de Bretagne, qui lui fit don du comté de Vertus. Il parle ailleurs d'une héritiere de la maifon des anciens feigneurs de Laval, laquelle époufa Henri d'Avaugour, dont la postérité masculine finit en la perfonne d'Henri d'Avaugour en 1331, & ne laiffa que des filles. Si c'est encore une ville, Mrs. Sanfon ne font pas excufa bles de l'avoir omife dans leur carte de la Bretagne. Fréderic de Witt, dans fa carte de la même province, met fur la riviere de Trieu, au-deffus de Guingamp, un village nommé AvoGOUR, mais il le donne à l'évêché de Tréguier, aux confins de l'évêché de Quimper. Robert appelle ce lieu l'Avaugour, & lui donne la même fituade Witt, au lieu que, felon du Chêne, il doit être au diocèle de Saint Brieu. Mais outre le filence des auteurs dont j'ai parlé, ce qui me perfuade que ce lieu n'eft rien moins qu'une ville, c'eft celui du dénombrement de la France, qui, nommant jufqu'aux hameaux de la Bretagne, ne nomme nulle part Avaugour. * Desc. de la France, 1. part. p. 43.

tion que

1.AVAUX-LA-VILLE, bourgade de France,en Champagne, fur la riviere d'Aisne, au côté méridional, dans l'élection de Rheims. Près de-là, vers l'occident, & àl'autre côté de la riviere, eft AVAUX-LE-CHATEAU.C'eft de-là que la maison de Mêmes, illuftre par les premieres dignités dans le premier parlement de France, par de célébres négociations, & par le goût qu'elle a toujours eu pour les fciences & les belles-lettres, prend la qualité de comtes d'Avaux. Corneille dit que ce fut à Avaux que le roi Carloman défit les Normands qui ravageoient le pays, & qui avoient pillé les fauxbourgs de Rheims. Mézeray & le P. Daniel parlent bien de cette défaite des Normands, mais fans fpécifier le nom du lieu où fe donna la bataille: le dernier dit feulement fur la riviere d'Aisne.

2. AVAUX D'AUX. Corneille dit que c'eft une ville de Savoie ; qu'elle eft fituée au pied des montagnes, fur une petite riviere qui fe décharge dans le lac de Genéve; fur quoi il cite un atlas. Il a fuivi la carte de l'atlas de Blaeu, où l'on trouve l'Avaux-d'Aux à l'orient d'une riviere, à l'occident de laquelle on y voit Saint Jean d'Aux. Mrs. Sanfon mettent beaucoup mieux Aulps du même côté que Saint Jean, & plus loin de la fource de la riviere qu'ils nomment Beveron, & qui, jointe avec la Drance, & quelques autres, va fe perdre en effet auprès de Saint

Disdille dans le lac de Genéve. Voyez AULPs, qui eft le vrai nom.

AUAXA ou

AUAZA, ancienne ville du Pont, fous le département du gouverneur d'Arménie, felon la notice de l'Empire. fect. 22.

AUBAGNE, Albinia, Aubanea, petite ville de France, en Provence, à deux lieues au nord-eft de Marseille, & à quatre au fud-eft de la ville d'Aix. Il y a une abbaye de filles, ordre de S. Augustin, dont le revenu n'est que de 3000 liv. Long. 23, 22, latit. 43, 17.

AUBANCE, petite riviere de France, en Anjou. Sa fource eft près de Chemeil, paffe par l'étang de Brissac, & fe perd dans la Loire, auprès de Bouchemaine, en Anjou.

AUBANTON. Voyez AUBENTON.

AUBAYS, marquisat de France dans le bas Languedoc, au diocèfe de Nismes. Il y a un fort beau château, dans lequel le marquis de ce nom a rassemblé une nombreuse bibliothéque.

AUBE, riviere de France: elle a fa fource à Auberive, aux confins de la Bourgogne & de la Champagne, selon le plus grand nombre des géographes; cependant elle a deux fources, l'une à Praflay, paroiffe de l'élection de la montagne; l'autre plus à l'orient, au diocèfe de Langres; de-là ferpentant vers le nord, elle arrofe Auberive; g. Dancenoir; d. Montigni; la Ferté; g. traverse Clairvaux, & reçoit l'Anjou; puis elle baigne Bar, se groffit du Landion, baigne Dienville, les monts, d. reçoit les rivieres de Bierne & de Voire, déja unies dans le même lit, le ruiffeau de Ravet & la riviere de Dampierre; laisse Rameru à la droite, reçoit peu au-deffous la riviere de l'Huiftre: arrofe Arcis, g. reçoit les rivieres d'Erbiffe & d'Auge, puis une autre auprès d'Anglure, & fe jette dans la Seine. Ici les defcripteurs ne s'accordent guéres. Piganiol de la Force, dans fa description de la France, t. 3, p. 8, dit que c'eft à Conflans : il falloit dire à Marfilly, qui eft à trois quarts de lieue au-deffus de Conflans. Baugier, dans fes mémoires de Champagne, t. 1, p. 386, dit que c'eft à Méry, au-deffous de Marfilly; il falloit dire tout le contraire, à Marfilly au-deffous de Méry, & cela s'accorderoit avec fa propre carte, qui met la jonction de l'Aube avec la Seine au-deffous de Méry, comme elle y eft en effet. On a fort travaillé à rendre cette riviere navigable, mais les dépenfes ont été inutiles; car elle ne porte bateau qu'à Arcis.* De l'Ifle, Carte deChampagne.

AUBENAS, en latin Albinatium, Albenacum, ville de France, au Languedoc, dans le bas Vivarais, fur la riviere d'Ardesche, au pied des montagnes des Cevennes à fix lieues de Viviers, vers le couchant d'été, & environ onze lieues d'Ufez vers le feptentrion. Cette ville qui appartient à la maifon de Vogué, a un collége & trois autres maifons religieufes. Davity a cru que c'étoit l'Alba Augufta Hetriorum. Long. 22, 4, latit. 44, 40.

AUBENTON, quelques-uns écrivent AUBANTON, EN latin Abantonium, ou Albantonium, petite ville de France, en Picardie,dans la Tiérache,proche la fource de la riviere d'Oife, fur les frontiéres du Pays-Pas, à fix lieues de Rocroy,& à neuf de Guife: elle eft peu confidérable par ellemême, mais elle ne laiffe pas de l'être, parce que conjointement avec Aumigni, qui eft de la Champagne, elle a été poffédée par les mêmes feigneurs, qui étoient grands & illuftres, & avoient la feigneurie de Fleurine ou Floraine dans le pays d'entre Sambre & Meufe. Ces feigneurs étoient déja célébres il y a fept cens ans. Hugues I. qui porta le nom de Grand, époufa Alix, fille de Baudoin I. Comte de Hainaut, & laiffa une longue poftérité, qui pofféda ces terres de mâle en mâle jufqu'à Hugues de Rumigni, qui, étant mort l'an 1270, ne laiffa qu'une fille nommée Elifabeth, qui ayant époufé Thibaut, duc de Lorraine, porta cette terre & fes dépendances à la maifon de Lorraine. René, duc de Lorraine, donna en partage au prince Claude fon plus jeune fils les terres de Rumigni & d'Aubenton, avec les autres terres qu'il avoit en France. On fit dreffer fur la fin du quinzième siècle, pour l'empereur Maximilien, un mémoire des terres & feigneuries fituées aux frontières de Picardie & de Cham pagne, lesquelles relevoient de l'Empire, ou en avoient relevé, & on y comprit les feigneuries de Rumigni & d'Aubenton fort mal-à-propos, parce que l'on voit que Nicolas, feigneur de Rumigni, dès l'an 1224, fe recon→

noiffant pour un des principaux vaffaux de Thibaut, comte de Champagne, affista à l'ordonnance des nobles de la province faite par ce prince, & depuis, Hugues, dernier feigneur de Rumigni, fit hommage au roi Saint Louis, d'Aubenton & de fes dépendances, du confentement de Jean de Chastillon, comte de Chartres & de Blois ; & depuis, Philippe-le-Bel, comte de Champagne, reçut pour toutes fes terres de Rumigni & d'Aubenton, tant en qualité de roi, que de comte de Champagne, l'hommage de Thibaut de Lorraine, mari d'Elifabeth de Rumigni: ainfi les anciens feigneurs de Rumigni & d'Aubenton n'ont pû être, pour ces terres, vaffaux de l'Empire, mais bien à caufe de Fleurine, fituée dans le pays d'entre Sambre & Meufe, & laquelle eft certainement de l'Empire: elle eft annexée aujourd'hui à l'évêché de Liége & au cercle de Weftphalie. Cette feigneurie de Fleurine eft la même que la ville de FLORENNE, dont je parle dans fon article particulier. * Baudrand, édit.1705. Longuerue, Descr. de la France, 1. part. p. 64. Long. 21, 55, latit. 49, 50.

AUBEPIERRE, alba petra, abbaye d'hommes de l'ordre de Citeaux, filiation de Clairvaux dans la Marche, diocèfe de Limoges, & de fondation royale. Les comtes de la Marche & de Chateauroux donnerent de grands biens à cette abbaye en 1147, mais une partie a été ufurpée.

AUBERIVE, alba ripa, abbaye d'hommes de l'ordre de Cîteaux, filiation de Clairvaux en Champagne, à quatre lieues de Langres, proche la fource & fur la riviere de l'Aube, fon nom étant formé de celui de la riviere, & marquant fa fituation : elle a été fondée en 1135 ou 1136 par Guillaume, appellé par quelques-uns Hollandus, évêque de Langres. Rollambert de Rofoy donna des biens confidérables à cette abbaye en l'année 1164. L'églife n'a rien de beau : le faint facrement eft du côté de l'épître, dans une armoire expofée à la vue, n'étant fermée que d'une grille de fer: les bâtimens & les jardins font affez beaux. Corneille dit Aubernis ou Auberive. Le dénombrement de la France, t. 1, p. 112, compte cent quatre feux à Auberive. * Baugier, Mém. Hift. de Champagne, t. 3, p. 83.

que cette petite riviére ne géle jamais. * Corn. Dict. Mémoires dreffés fur les lieux, en 1704.

AUBIERE, ville de France en Auvergne, à une lieue de Clermont, du côté du midi. Quelques-uns la prennent pour l'ancienne Avitacum, que d'autres mettent à Chambon, village fitué fur un lac de même nom, au pied du mont d'Or, à cinq lieues de Clermont, du côté du couchant. * Baudrand, éd.

1705.

AUBIGNAC, Albiniacum. Baudrand dit AUBINAC, qui eft une faute, abbaye de France, de l'ordre de Cîteaux, au diocèfe de Bourges, dans l'archiprêtré d'Argenton, fur la gauche de la riviére de Creufe. Elle eft de la filiation de celle de Dalon, & fut fondée l'an 1138. Les papes Eugene II & Adrien IV en font mention. Le Sr Hedelin, abbé d'Aubignac, s'eft diftingué fous le ministere du cardinal de Richelieu, par l'exacte connoiffance qu'il avoit des régles du poëme dramatique, & fon livre intitulé, la Pratique du Théatre, lui a acquis une réputation que le tems n'a point diminuée. * Corn. Dict.

1. AUBIGNI, ville de France, en Berri. Cette ville, dont le nom latin eft Albiniacum, eft fituée fur la riviere de Nerre, à dix lieues au nord de Bourges, aux confins de la Sologne, dans un pays plat & agréable. Elle est petite & néanmoins entourée de hautes & fortes murailles, accompagnées de larges & profonds foffés & de contrescarpes élevées. Elle a quatre portes & autant de fauxbourgs. L'églife de Saint Martin eft la feule paroiffe qu'il y ait pour la ville, les fauxbourgs & les hameaux qui en dépendent. Le château eft dans la ville, & affez beau. Les anciens feigneurs de cette ville la donnerent au chapitre de Saint Martin de Tours, qui en étoit en possesfion dès l'an 1173. Il appella le roi Louis VII en partage & céda enfin fa moitié au roi Philippe Augufte. Aubignifut donnée en appanage par Philippe le Bel à Louis de France, chef de la maison d'Evreux; mais étant retournée à la couronne, faute d'hoirs mâles, le roi Charles VII la donna à Jean Stuart, connétable d'Ecoffe, pour récompenfe de fes fervices. * Piganiol de la Force, Descript. de la France, t. 6, p. 39, long. 20, 6, latit. 47, 29.

2. AUBIGNI, ville de France, en Champagne, dans le Rethelois, entre Charleville & Aubenton, felon Corneille qui cite Maty. Le dénombrement de la France ne met pas Aubigni dans l'élection de Rethel, mais dans celle de Rheins & lui donne foixante-cinq feux. Ce n'eft rien moins qu'une ville.

AUBETERRE, ville de France, dans l'Angoumois,& non pas dans la Saintonge, comme dit Baudrand,aux confins du Périgord, au bord occidental de la Dronne, audeffous de Riberac & audeffus de Saint Aulaye. Elle eft fi peu confidérable, que De l'Ifle n'en fait qu'un bourg: ce 3. AUBIGNI, bourg de France, en Artois fur la pendant elle l'a été plus qu'elle n'eft à préfent; car Davi- Scarpe ; il eft confidérable & chef-lieu d'une des douze ty, copié par Corneille, en parle ainfi, t. 2, p. 266: contrées de l'Artois, & un bailliage jadis châtellenie Aubeterre, ville & marquifat, où paffe la Dronne, eft d'Artois. Voyez ce que j'en dis de plus à l'article ARcompofée de vingt-deux paroiffes de grande étendue, TOIS.* Mémoires communiqués. (Il veut dire que le marquifat, & non pas la ville, s'étend fur ces paroiffes.) avec un chapitre collégial dans la ville, compofé d'un abbé & autre dignités avec plufieurs convens, éléction particuliére, & juge fénéchal qui reçoit les appellations de huit jurisdictions inférieures. Il y a haute & baffe ville: la haute eft à plein pied du château, qui commande fur la ville baffe: dans la cour du château eft une fource d'eau vive, & fous la cour eft l'églife dans le rocher, qui a fa clarté par la ville baffe du côté de la riviére. Le château fe trouve couvert d'une roche, qu'on nomme la MOTTE, où font quatre canons de batterie, & autres piéces de campagne. Dans la ville haute, & à fon extrémité, eft une forte abbaye, où font maintenant des religieufes. La châtellenie d'Aubeterre fait un bon trafic de fes bleds par la Charente, & du côté de Bourdeaux, pour les porter en Flandres & en Espagne. Les vins y croiffent de même que les bleds. Les chanvres ne manquent point à Aubeterre ni aux environs, & le débit s'en fait dans le pays même & à Bourdeaux. On y fait de groffes toiles, & quantité de papier qu'on transporte à Bourdeaux, à la Rochelle & à Touloufe. Piganiol de la Force ne parle point d'Aubeterre, ni de fa fénéchauffée, ni de fon chapitre collégial, ni de fon abbaye, ni de fon commerce. Longitude 17, 40, latit.

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1. AUBONNE, riviére de Suiffe, au canton de Berne. Elle a fa fource dans le mont Jura, d'où ferpentant vers l'orient, puis vers le midi, elle fe perd dans le lac de Geneve; après avoir arrofé la ville d'Aubonne, Scheuchzer, dans fa carte de Suiffe, ne lui donne qu'une fource; mais l'auteur des Délices de la Suiffe lui en donne plufieurs. Ce dernier dit, t. 2, p. 229, que dans une portion du mont Jura, laquelle appartient à la communauté de Saint Livre, on voit un antre profond, où en defcendant quelques pas on trouve une glaciére naturelle & perpétuelle. Au fond de cet antre on entend un grand bruit, comme d'une riviére qui coule: on croit que c'eft l'origine de l'Aubonne qu'on voit naître de plufieurs fources, à quelques cens pas du pié de la montagne, à côté du village de Biére.

à

2. AUBONNE, ou comme on écrivoit autrefois AULBONNE, jolie petite ville de Suiffe, au canton de Berne, au bailliage d'Aubonne, fur la riviére de même nom, trois quarts de lieue au-deffus du lac, dans un terrein un peu penchant & fur une hauteur, au pié de laquelle coule l'Aubonne. Sa fituation eft fort avantageuse, mais elle l'étoit davantage avant l'invention de l'artillerie, ayant de deux côtés une vallée profonde, qui lui fert comme de foffé & qui eft traversée par la riviére & par un torrent. Cette ville eft ancienne & a été autrefois plus grande qu'elle n'eft aujourd'hui. Son temple eft à l'extrémité orientale, au bord de la colline, à l'endroit où le terrein s'abaiffant tout-à-coup, forme une pente fort roide. A l'un des coins de la muraille de ce temple en-dehors, on voit une groffe pierre antique, avec une sculpture à demi-mutilée, qui repréfente deux gladiateurs

AUB

par

gladiateurs combattans avec l'épée & le bouclier. Dans le pavé du chœur on voit fur un marbre noir l'épitaphe du chevalier Jean François Biondi, defcendu des rois de Dalmatie. Dans un coin du chœur on voit contre la muraille un très beau marbre noir, avec l'épitaphe du fameux Abraham du Quefne, lieutenant général des armées navales de France. Son cœur y a été dépofé le marquis fon fils, ci-devant propriétaire de la feigneurie d'Aubonne. Ce monument a été érigé en 1700. La ville d'Aubonne eft bâtie presque en forme d'amphithéatre. Au-deffus pour couronnement elle a un beau château bâti par les comtes de Gruyere, & réparé par le fameux voyageur Tavernier, qui y a fait faire une belle cour pentagone, avec un portique foutenu de colonnes toutes d'une piéce. Au-deffus eft une gallerie couverte qui tient tout le tour de la cour, dont le fond eft de pièces de bois de rapport diftribuées par compartimens qui font vingt fortes de figures différentes. Comme ce château eft fort élevé, on y a une perspective enchantée. La vue s'étend non-feulement fur toute la ville qui eft au-deffous, mais auffi fur toute la campagne voifine, même fur le lac tout entier, & fur toutes les terres qui l'environnent de tous côtés, depuis l'un des bouts jusqu'à l'autre ; & comme il y a vis-à-vis de cette ville, au-delà du lac, à Thonon en Savoye, une tour couverte de fer blanc, que l'on voit briller quand le Soleil donne deffus d'un certain fens, le château d'Aubonne a auffi une tour couverte de même & qui répond à celle-là; & les Savoyards la voyent briller pareillement à certaines heures.

LA SEIGNEURIE d'Aubonne, qui eft fituée entre les bailliages de Morges & de Nyon, étoit une très-ancienne baronnie, & confidérable par fon étendue. Elle a été poffédée durant près de 200 ans par les comtes de Gruyere. Elle a très-fouvent changé de maître. Dans le dernier fiécle elle fut achetée par Théodore de Mayerne, médecin de Charles I, roi d'Angleterre. Après lui, elle a été poffédée par le marquis de Montpouillan, puis par le célébre voyageur Tavernier. Après lui le marquis du Quefne l'acheta, & l'ayant poffédée environ une vingtaine d'années, il la vendit aux Bernois l'an 1701, & en tira plus de deux cens mille francs. Les Bernois avoient déja eu cette terre entre les mains une ou deux fois par confiscation ou autrement, & ils l'avoient revendue, mais à cette fois ils l'ont gardée, & en ont fait un bailliage, qui comprend fept ou huit paroiffes. Long. 23, Long. 23, $7, latit. 48, 30.

LE BAILLIAGE D'AUBONNE, comprend divers villages, dont la plupart font au pied du mont Jura. Eftoy, Saint Livre, Yens, Gimel, Longirod & Burtigni, font les plus confidérables. Il s'étend audi fur une partie de la montagne jufqu'à la vallée du lac de Joux.

AUBORITANUS. Ortélius trouve dans Victor d'Utique un évêque ainfi qualifié, & juge que fon fiége étoit AUBUREUM. Voyez Aubureum.

lui

apparut,

AUBRAC, Ad filanum, montagne de France, dans le Rouergue, au diocèfe de Rodez, aux confins de l'Auvergne & du Gevaudan. Il y a une dommerie ou abbaye dont l'établiffement eft fingulier. La tradition du pays veut qu'Alard vicomte de Flandres, paffant par cette montagne accompagné de trente foldats, Jefus-Chrift & lui fit remarquer les dangers où les voyageurs étoient exposés dans l'horreur de ce défert, où il fe commettoit tous les jours des vols & des meurtres, & lui ordonna d'y bâtir une église & un hôpital,ce qui fut exécuté par ce feigneur. Quelques perfonnes de vertu s'y retirerent pour fervir les voyageurs & les pauvres; mais elles n'eurent de régle certaine qu'en 1162, que Pierre évêque de Rodez leur donna celle de Saint Auguftin, ce qui fut confirmé par le pape Clement IV. Cet évêque, les rois d'Aragon, les comtes de Touloufe, & quelques autres feigneurs, firent de fi grands biens à cette maison, qu'elle jouit actuellement de près de quarante mille livres de rente. Ces religieux s'étant fort relâchés de la régularité de leur inftitut, Louis-Antoine de Noailles dom d'Aubrac & enfuite archevêque de Paris & cardinal, établit un meilleur ordre dans cette maison, & fon frere évêque de Châlons, qui fut titulaire de cette abbaye après ce cardinal, y introduifit des chanoines réguliers de l'ordre de Saint Auguftin de la réforme de Chancelade. Par le concordat qui a été paflé avec les religieux, la manse abbatiale où domale, doit être d'en

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viron quinze mille livres, quittes de toutes charges. Ou tre cette portion, il y doit en avoir une de fix mille livres par an, deftinée pour les aumônes; le refte des revenus demeurant dans leur manfe pour leur entretien & pour les réparations.* Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 4, p. 162.

Corneille en fait un article affez curieux, für lequel il cite feulement Davity, qui, à l'endroit cité, n'en dit pas la 6° partie. Il remarque que l'abbaye d'Aubrac eft fondée dans les bois, que les pélerins y font logés trois jours, que ce lieu étoit autrefois un coupe-gorge, qu'il eft d'un difficile accès en hyver, à caufe des neiges, qu'on y a mis des monjoyes à deux lieues à la ronde, afin de guider les voyageurs ; que la montagne d'Aubrac eft une des quatre plus hautes de la province; qu'elle nourrit quantité de bétail à cornes ; que la venaifon y abonde en chevreuils & en fangliers, & que les cerfs n'y font pas en fi grand nombre; que l'autre chaffe n'y manque point, & qu'enfin on y trouve beaucoup de faifans, & qu'on y nourrit beaucoup de chevaux. Corneille ajoute, fans citation, qu'Alard fondateur de l'hôpital, dont cette abbaye s'est formée, revenoit du pelerinage de Saint Jacques en Gallice, vers l'an 1120, lorsqu'il forma ce deflein. Il ne dit rien de l'apparition, mais il obferve que du tems du pape Boniface VIII, les Templiers firent leurs efforts pour s'en rendre maîtres auffi bien que les chevaliers de Jérufalem qui tenterent inutilement la même chofe. Il n'y a jamais eu de monjoyes aux environs d'Aubrac, il eft vrai qu'il y a fur cette montagne des neiges les deux tiers de l'année, mais on n'y voit ni fangliers, ni cerfs, ni chevreuils, ni faifans, comme l'affure Corneille.

AUBUREUM, lieu ancien de l'Afrique, felon Antonin, Itiner. Ortélius fait deux fautes d'attention au fujet de ce lieu. Car, parlant d'un évêque qualifié Auboritanus dans la Mauritanie Céfarienfe, il dit que le nom du fiége étoit Aubureum, & dans l'article d'Aubureum, il dit qu'il étoit dans l'Afrique propre, & cite Antonin. Ce dernier ne dit point dans quelle province étoit Aubureum, mais par la route fur laquelle il le met, il fait affez connoître qu'il n'étoit pas de l'Afrique propre & encore moins de la Mauritanie, puisqu'il le met au-delà de Macomades Syrtis, qui étoit une place dans le golfe de la Sydre, près de la Cyrenaïque. L'édition de Bertius porte Aubereum, mais dans l'exemplaire du Vatican on lit Aubareo.

AUBURN, bourg d'Angleterre dans la province de Wilts. Il a droit de tenir marché public. Etat préfent de là Gr. Bret. t. 1.

AUBUSSON, en latin Albucio, Albucum, ou Albutium, petite ville de France, dans la haute Marche, dont elle eft la feconde ville. Sa fituation eft fort irrégu liere. Elle eft fituée le long de la riviére de Creufe, dans un fond bordé de rochers & de montagnes. Avant l'an 1000, elle avoit un vicomte nommé Robert, qui étoit neveu de Turpion, évêque de Limoges. Ce vicomté à été réuni au comté, & en a fait partie, jufqu'au tems du feu roi Louis XIV, qui voulant gratifier le maréchal de la Feuillade de la Feuillade, qui descendoit par mâles des vicomtes d'Aubuffon, lui a fait don de cette ville & des châtellenies voifines, lui ayant fait acheter certains fonds près de Verfailles & de Marly, qui ont été unis au domaine pour recompenfe de ce qui en avoit été diftrait dans la Marche en faveur de ce maréchal. Long. 19, 45 s latit. 45, 58.

Ce feigneur diftingua fon zèle & fa reconnoiffance pour Louis le Grand, en ornant la place des Victoires. Mais un de fes descendans, oubliant les bienfaits de ce monarque envers fa maifon, a fait ôter les colonnes qui étoient un des ornemens de cette place, & les a vendues comme en étant le propriétaire. Une avare ingratitude de cette efpéce, mérite une flétriffure dont la postérité fe fouvienne. Il y a à Aubuffon une manufacture de tapifferies, qui la rend peuplée & marchande. * Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 5, p. 381. Longuerue. Desc. de la France, 1, part. p. 145, long, 19, 45 › latit. 45, 58.

AUCA, ancienne ville épifcopale d'Espagne, fous la métropole de Tarragone; Mariana, Hift. 1. 6, c. 15, dit qu'on en voit encore des veftiges au-deffus de Burgos, Tome I. V v v

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