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qu'on a paflé ce portail, on découvre quelques fondemens des anciens Propylées, ou d'un avant-portail de marbre, qui étoit si magnifique, qu'on y avoit dépensé plus d'un million d'écus. Sur la troisieme porte est une aigle de marbre antique. Après que l'on a paffé le vesti bule, & qu'on est entré tout-à-fait dans la citadelle, on trouve à main droite le temple que Paufanias y a marqué fort précisément, & qu'il appelle le temple de la Victoire fans aîles. Il est bâti près de la muraille d'où Egée, roi d'Athènes, se précipita, croyant que Thésée, son fils, étoit mort, parce qu'il apperçut de loin fon vaisseau qui revenoit avec des voiles noires, au lieu qu'il lui avoit promis d'en faire mettre de blanches, s'il pouvoit venir à bout de tuer le Minotaure de Crete, qu'il étoit allé combattre. C'est apparemment par cette raison qu'on avoit bâti ce temple près de ce lieu-là. Il sembloit que la victoire n'avoit point d'aîles pour venir annoncer le triomphe de Thésée, puisque le bruit ne s'en répandit point à Athènes avant qu'il y retournât. Ce temple est d'ordre ionique, avec de petites colonnes cannelées, & la frise chargée d'un bas relief de petites figures d'affez bonne main. Il y en a une assise, & neuf ou dix debout devant & derriere. Il n'a que quinze pieds de large, & il fert préfentement aux Turcs de magasin à poudre. Visà-vis, à la main gauche du chemin, on voit encore un bel édifice, que quelques-uns prennent pour l'arcenal de Lycurgue, & d'autres pour un temple, parce qu'il a une façade & un fronton comme les autres. Il est d'ordre dorique par-dehors, mais les colonnes qui le soutien nent par-dedans font ioniques, parce qu'étant plus hautes de toute l'épaisseur de l'architrave, pour en foutenir le lambris, la proportion de l'ordre ionique qui fait la colonne plus haute que la dorique, lui convenoit mieux. Si ce temple n'a pas été l'arcenal des anciens Grecs, comme quelques - uns l'ont crû, il l'étoit devenu des Turcs; & il n'y a pas cinquante ans qu'il étoit rempli de poudre & d'armes. Isouf aga qui commandoit dans la forteresse, demeuroit fur ce temple ou arcenal dans un bâtiment moderne; & ayant formé, en haine des Grecs, dont il étoit ennemi, le dessein de ruiner une petite église appellée S. Dimitry, qui est au pied du Mufee, à la vue de la forteresse, hors de la ville, il disposa une batterie de deux ou trois pièces de canon pour tirer le lendemain, sous prétexte de quelque fête qui devoit se faire entre les Turcs; mais le tonnerre étant tombé la nuit fur les poudres, tout le bâtiment sauta en l'air, & l'aga périt avec toute sa famille. Le bas de ce bâtiment, qui étoit de fortes murailles de marbre, résista; mais elles furent fendues en plusieurs endroits depuis le haut jusqu'en bas, de forte que l'on y pouvoit passer la main. Les marques de ce malheur s'y voyent encore à présent, & on n'y a point rebâti depuis. Cet accident, que les Grecs ont pris pour un miracle, est cause qu'ils appellent depuis ce tems-là cette église S. Dimitry le Bombardier. La tour qui est à la gauche du temple est fort élevée. C'est où quelques-uns croyent qu'étoit placée la statue de Pallas, qu'on voyoit depuis le promontoire de Sunium, à une journée d'Athènes. Ce n'est pas un ouvrage antique, & on le connoît par la différence de ce qui reste de l'ancienne fabrique vers le bas, à la comparer à celle qui eft au-dessus.

La grande mosquée, qui étoit autrefois le temple de Minerve, est le plus confidérable bâtiment de toute la citadelle. Paufanias appelle ce temple Parthenon, parce qu'il étoit dédié à Minerve, qui faifoit profeffion de virginité. Il a deux fois plus de longueur que de largeur, & tout à l'entour regne un corridor ou portique, foutenu de huit colonnes à la façade, d'autant au derriere & de dix-sept aux côtés, en comptant deux fois celles des angles. Au-devant du temple est un pronaos ou parvis couvert comme le temple, & qui tient environ le tiers de toute la fabrique. L'ordre est dorique, & les colonnes font cannelées & fans bafes. Il semble qu'on y ait mis les degrés sur lesquels elles font élevées pour leur tenir lieu de bases. Elles ont quarante-deux pieds de roi de haut, & dix-fept & demi de tour vers le pied. L'espace, qui est entre chacune de ces colonnes, est de sept pieds quatre pouces. Ainfi la longueur du bâtiment avec les portiques eft de deux cens dix-huit pieds, & la largeur de quatrevingt-dix-huit & demi; mais la longueur du temple &

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du pronaos seuls, sans les corridors, est de cent cinquantehuit pieds, & la largeur par-dehors de foixante-sept. La nef seule, sans le pronaos, a par - dedans quatre-vingtdix pieds de longueur; à quoi, si l'on en ajoute fix ou sept, pour la réduire au pied d'Athènes, qui étoit d'un pouce plus petit que le nôtre, avec trois ou quatre pour la muraille, il se trouvera qu'il étoit de cent pieds, au compte des Athéniens; ce qui est cause que l'on appelloit ce temple Hecatonpedon, c'est-à-dire, édifice de cent pieds. Le haut de la façade, qu'on appelle le fronton eft chargé d'un groupe de belles figures de marbre, qui d'en bas paroisfoient grandes comme nature, & font de relief entier très-bien travaillées. Paufanias dit que toute cette sculpture concerne la naislance de Minerve. Jupiter, qui est sous l'angle supérieur du fronton, a le bras droit caffé, dont apparemment il tenoit le foudre. Ses jambes font un peu écartées, ce qui donne lieu de croire qu'on y avoit placé son aigle. Il est nud, comme on le représente ordinairement. A fa droite est une statue dont la tête & les bras font mutilés; elle est habillée jusqu'à demi jambes. On peut présumer que c'est une victoire qui précéde le charriot de Minerve, dont elle conduit les deux chevaux. Ces chevaux font d'une main aufli délicate que hardie. Minerve eit affise sur son char fans casque, fans bouclier ni tête de Méduse sur sa poitrine, & plutôt en habit de déesse des siences, que d'une déeffe guerriere. Elle a l'air jeune, & fa coëffure est peu différente de celle de Venus. Une autre figure de femme, à laquelle la tête manque, est assise derriere elle & tient un enfant sur ses genoux. Du même côté sont deux autres figures, l'une de l'empereur Adrien, & l'autre de Sabine sa femme, qui semblent regarder avec plaifir le triomphe de Minerve. A la gauche de Jupiter font cinq ou fix figures, dont quelques - unes ont perdu la tête. C'est, sans doute, le cercle des dieux, où Jupiter veur introduire Minerve & la faire reconnoître pour sa fille. Le fronton de derriere, felon ce qui est rapporté encore dans Paufanias, représentoit la dispute qu'eurent Minerve & Neptune pour nommer la ville; mais toutes les figures en font tombées, excepté la tête d'un cheval marin, qui étoit la monture ordinaire de ce dieu des mers. Ces figures des deux frontons n'étoient pas fi anciennes que le corps du temple, qui avoit été bâti par Péricles; la statue d'Adrien que l'on y voit, & le marbre qui est plus blanc, en font la preuve. Au-dedans du portique, fur la muraille même du temple, est une fise chargée d'un bas relief aussi ancien que le bâtiment. Elle représente des proceflions, des facrifices & autres cérémonies des anciens Athéniens. En-dehors de la gallerie regnent aufli, tout à l'entour sur la frise, des cartouches où se voyent des figures de demi - boffe, qui domptent des chevaux on qui combattent avec des centaures; mais elles font mutilées pour la plûpart.

Il y a proche delà un très-grand vase de marbre, qui étoit peut-être un font de baptême, dutems que les Chrétiens en avoient fait une église; car il n'y a pas d'apparence que ce fut un bénitier, puisque les Grecs n'en ont point dans leurs églises. Les Turcs ont fait un réservoir de ce vafe, & ils y tiennent de l'eau pout ceux qui entrent dans la inosquée. Ils ont même pratiqué sous le chœur une citerne qui se remplit de l'eau des toits quand il pleut, n'y ayant point de fontaine dans toute la citadelle. Au - dedans du temple font tout à l'entour deux rangs de colonnes de marbre, qui font une maniere de gallerie. Il y en a vingt-trois en haut, & vingt-deux en bas, parce qu'on n'en a point mis devant la porte pour ne pas embarrasser le passage. Les Turcs y ont laissé le dais de l'autel, qui y fut mis du tems des Chrétiens. Il est foutenu par quatre colonnes de porphire avec de beaux chapiteaux d'ordre corinthien. À côté, il y a un réduit maçonné par les Turcs, où sont deux petites colonnes de jaspe; & au milieu du temple, fur le côté gauche, eft une tribune élevée sur de petites colonnes de marbre. C'étoit sans doute la chaire du prédicateur. De l'autre côté, il y en a une faite pour l'usage des Turcs, où l'alcoran est expliqué par l'iman. Celle que l'on voitau fond du chœur leur est inutile; c'étoit la place de l'archevêque, lorsqu'il officioit. Les autres papas étoient aflis à côté fur des bancs de marbre. Tout proche de cette chaire font deux pierres d'un marbre transparent, dans lesquelles on a fait quatre ou cinq trous par où passe la lumiere, qui les rend un peu rougeâtres. On croit que ces pierres font de celles que Pline appelle phengites, au 36e livre de fon Hiftoire naturelle. Il dit qu'elles furent trouvées dans la Cappadoce du tems de Neron, qui en bâtir un temple à la Fortune. Pendant le jour il faifoit fort clair dans ce temple, quoique les portes n'en fussent pas ouvertes, ce qui devoit être fort curieux. A côté du chœur, il y a quatre armoires, fermées de tables de marbre, que personne n'ose ouvrir. Les Turcs disent qu'on le fit un jour, & que la ville fut aussi-tôt remplie de peste, dont mourut celui qui les ouvrit. Le temple étoit couvert de pierres carrées à compartiment, & il y en a encore quelquesunes tombées en bas. On n'y voit plus aucuns ornemens, & il n'y a que cinq ou fix lampes, que l'on y apporte quand on fait les prieres de nuit. Les Turcs l'ont tout blanchi par-dedans, ce qui a ôté la vue du marbre, dont toute la fabrique est bâtie. On voit à la voute une représentation de la Vierge, qu'ils y ont laissée, parce qu'un Ture y ayant tiré un coup de mousquet, on dit que sa main sécha auffi-tôt. Ils ont élevé au-dehors un minaret comme aux autres mosquées, & de deffus on découvre entierement la ville & la citadelle.

Parmi les mafures & les maisons des soldats de la garnifon, on trouve le temple d'Erecthée du côté qui regarde la ville. On le connoît par les deux indices qu'en donne Paufanias; l'un, qu'il est double, c'est-à-dire, qu'il y a deux temples joints ensemble; l'autre, qu'on voit là le puits célébre d'eau salée, enclos dans un bâtiment ou logent des femmes. Les deux temples sont d'ordre ionique, avec des colonnes cannelées & toutes de marbre comme celui de Minerve. Le plus grand a soixante - trois pieds de longueur, & trente-fix de largeur; l'autre en a vingt-neuf de long, & vingt & un & trois pouces de large. Au midi du temple de Minerve se voyent quelques mafures anciennes, & quelques statues de femmes enclavées dans un mur. On présume que ce font les trois Graces que Socrate y avoit taillées. Les auteurs remarquent expressement, que quoique l'on eût accoutumé de représenter les Graces nues, Socrate les avoit néanmoins habillées comme le font celles - ci. Ce pouvoit être là le temple de Minerve Poliade; c'est-à-dire, protectrice de la ville, & de la nymphe Pandrose. Au fortir d'Acropolis on entre dans le théâtre de Bacchus, où les Athéniens alloient autrefois voir représenter les comédies & les tragédies de leurs poëtes. Il est au pied de la citadelle, à laquelle il est joint par une muraille que Paufanias appelle australe, parce qu'elle va au midi.

ACRORIA, contrée de Gréce, dans l'Elide, selon Xenophon, hift. Grac. 1. 7, qui fait mention d'une ville nommée Thrauftum.

ACRORII, ville de Grèce, dans la Triphylie, contrée de l'Elide, felon Etienne le géographe & Thucydide, cités par Ortelius. Thef.

ACROTADUŠ, ifle du golfe Persique, selon Pline, 1. 6, c. 23, non-feulement on ne fait quelle ifle il a nonmé ainsi, mais même le P. Hardouin avertit que les manuscrits varient, qu'il y a ATHOTHADRUS dans les uns, & ATHITADRUS dans d'autres. Il conjecture que ce peut être CAÏCANDRUS, petite ifle déserte du même golfe, de laquelle Arrien, in indicis, a parlé.

ACROTERES, promontoires ou lieux élevés qu'on voit de loin fur la mer. * Ozanam, Dict. de mathém.

ACROTHOUS OU ACROTHYNOE. Voyez ACROA

THON.

ACROTHYNI, ancienne ville des Arabes, selon Ortelius, qui allégue Etienne le géographe, dont le texte est corrompu & obscur dans cet article.

ACROVENTUM & ACROVENTUS MAMBOLEIUS c'est ainsi que Jornandès, de rebus geticis, c. 42, appelle un endroit de l'Italie, où il dit qu'il y a un célébre pasfage fur la riviere de Mincio. Il écrit que ce fut dans ce lieu que le pape saint Léon fut à la rencontre d'Attila. Les géographes modernes croyent que c'est aujourd'hui GOVERNOLO, fondés sur ce qu'il y a en cet endroit un passage fort commode sur le Mincio. La restitution qu'Orrelius dit avoir trouvée en marge d'un exemplaire, est ingénieuse. Au lieu de ces mots in Acroventu Mamboleio, on foupçonne qu'il doit y avoir in Agro Venetum Amboleio. Cluvier, Ital. ant. l. 1, p. 263, l'a adoptée entierement. Voyez AMBULEIUS AGER.

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ACSAPH, ville de la Palestine, dans la tribu d'Afer. Sanfon, ind. Géog. la confond avec Acco, qu'il dit être la même ville qu'Achsaph ou Axaph; ce qu'il ne prouve pas affez. Jofue, c. 19, 1.25, 12, 20, en défir le roi. Les Grecs ont nommé ce lieu Aziph. Quelques-uns ont foupçonné que c'est la même ville qu'Aczip, autrement Ecdippa; mais quoiqu'elles fussent l'une & l'autre à l'extrêmité de la tribu d'Afer, leurs noms font écrits différemment dans le texte hébreu. Celle dont il s'agit ici eft nommée אַבְשֶׁק ib. v. 26, qui doit être prononcé Acfaph, felon la ponctuation des Massoretes; l'autre est nommée אַבְוַיְבָה ou Aczibah. S. Jerôme, Loc. Heb. dit que de fon tems c'étoit un petit village nommé Chafalus, à huit milles de Diocésarée, au pied du mont Tabor, dans la plaine; en quoi il a copie Eufebe, qui nomme néanmoins ce lieu EXADUS. Le P. Bonfrerius trouve cette conformité si peu vraisemblable, que S. Jerôme luimême dit ailleurs que Chasalus étoit Acchaseluth, dans la tribu d'Issachar. De plus, Acsaph étoit dans la tribu d'Afer, qui ne s'étendoit pas jusqu'au Tabor. La vulgare nomme Acfaph, ACSEPH & AXAPH. Les Septante l'écrivent ACHSAPH OU ACHASAPH. L'exemplaire de Rome écrit fort mal CEAPH. Acfaph signifie enchantement prestige. L'Acisaph de S. Jerôme est la même ville.

ACSICATH, ACSIKET, OU ACHSICAT, ville d'Afie, dans la Transoxiane, au nord du Sihun, à 101 d. 10' de longit. & à 42 d. 20' de latit. felon les Arabes; & à 94 degrés de longitude, & 40 deg. 20' de latit. felon de l'Ile. * Hift. de Timur Bec. t. 1, p. 440, cart. pour l'hist. de Genghizcan.

ACSOR, ville de la Thébaïde supérieure, fur le bord du Nil, à une journée de la ville de Couss, qui est plus méridionale. Son terroir est bien cultivé & fertile en palmiers, & fa terre eft excellente pour la fabrique des vases & des taffes, dont le débit est très-grand, & qu'on transporte par toute l'Egypte. * D'Herbelot, Biblioth. orientale.

ACSOU ou Acsu, lac de l'Asie mineure, au nord du mont Olympe, à l'orient d'été de Brouffe, & au fud-oueft de l'ancienne Nicée de Bithynie. Il se décharge dans la Mer de Marmara par une riviere de même nom. Les latins l'appelloient Ascanius Lacus, & les Turcs Acfou, c'està-dire, eau blanche.

ACSU, ACHE, Aczu, ville du bas Turquestan, dans la Tartarie indépendante, à l'orient du défert de Caracatay, à quarante lieues françoises d'Yarkan, capitale du royaume de Caschgar, sur la grande route de la Chine. De l'Isle lui donne 40 d. 30' de latit. Quelques géographes ont foupçonné que c'étoit la même ville que Ptolomée nomme AUZACIA; mais il la fait de 9 d. plus feptentrionale. * Atlas de de l'Isle.

ACTALENS, bourg de Suiffe, dans le canton de Fribourg: il est sur une montagne, voisine de la source d'une riviere qui tombe dans le lac de Genève, auprès de Cuzy; il est au fud-eft, & à un mille de Boffonens.

ACTAMAR, lac d'Arménie, dans le Kurdistan. Voyez ABAUNAS & MANTIANA. De l'ííle le nomme dans fon atlas, LAC DE VAN, à cause de la ville de ce nom, qui eft située à l'orient septentrional.

ACTINE, ancienne ville, dont on ignore la juste situation. P. Gilles, cité par Ortelius, en parle dans fon traité du Bosphore, comme d'un lieu peu distant de Constantinople.

1. ACTIUM, promontoire d'Epire: c'est la pointe méridionale qui ressferre l'entrée du golfe de Larta. Il tiroit fon ancien nom d'une ville qu'une colonie d'Athéniens y bâtit: c'est là qu'étoient les limites de l'Acarnanie & de l'Amphilochie. On l'appelloit aufli le PROMONTOIRE D'APOLLON; on l'appelle aujourd'hui CABO FIGALO. Pausan. in Arcadicis.

2. ACTIUM, ancienne & petite ville de la Grèce, dans l'Acarnanie, fur le golfe de Larta: elle devint fainmeuse par un temple d'Apollon Aclien, bâti par les Argonautes, (2) felon Callimaque: fon port étoit fur. Cicéron, l. xvi, ép. 9, dit qu'étant arrivé à Leucade le 6 de novembre, il arriva le lendemain 7, à Actium, où il fejourna le 8, à cause du mauvais tems. Ce qui a rendu cette ville trèscélébre, c'est qu'Auguste ayant remporté une victoire décisive fur Marc-Antoine, à la rade d'Actium, (b) il fe piqua de reconnoissance, & pour éternifer une victoire qui le rendoit maître de l'empire romain, il envoya une

colonie, bâtit une ville, nommée NICOPOLIS, auprès d'Actium, & inftitua des jeux qu'on y célébroit tous les cinq ans: il fit agrandir l'ancien temple d'Apollon, & y déposa les marques de fon triomphe, savoir, les dépouilles de la flotte ennemie; mais ce ne fut pas pour ce dieu, car il les dédia à Neptune & à Mars, qui l'avoient si bien servi dans cette occafion. Ces jeux furent nommés les Jeux Actiaques, & Suétone raconte que Tibere, in Tiberio, c. 6, y présida. Paufanias, in Eliacis, 1, dit plus précisément que la colonie qu'Auguste envoya à sa ville de Nicopolis, fut formée des Ambraciens & des Anactoriens, qui, eux-mêmes, étoient des peuplades des Corinthiens. Il dit ailleurs que cet empereur ravagea Lydon, & tout le reste de l'Etolie, pour donner plus d'éclat à la ville qu'il avoit bâtie; & fans doute qu'il y donna retraite aux habitans des villes qu'il ravageoit : il donna même (c) aux Nicopolitains le droit de fuffrage, • & une place entre les Amphyctions, c'est-à-dire, le droit d'envoyer un député à une affemblée de ce tems-là, qui ressembloit affez à l'assemblée des états généraux des Provinces-Unies. Son premier nom lui étoit venu, ou de ce que les premiers habitans étoient fortis de l'Attique, qui fut anciennement nommée Actia du nom d'Actéon, felon le P. Briet, Parall. 2 part. 1. 3, p. 393, ou parce qu'ils s'établirent au bord de la mer, du mot Ακτή Rivage. Plusieurs modernes appellent aujourd'hui cet endroit le Cap Figalo. Selon le P. Briet, il y a à l'entrée du golfe un fort de chaque côté, & on les nomme les DARDANELLES du golfe de Larta. * (a) Briet, Parall. 2 part. 1. 3. (b) Sueton. in Augusto, c. 17, & 18, (c) Paufan. in Phocicis.

ACTORICUM, territoire de l'Epire. Suidas nous apprend qu'on l'appella dans la suite LEUCADE.

ACTRIDA, ancienne ville de l'Arabie heureuse, selon Pline, l. 6, c. 28.

ACUENSII. C'est ainsi que Molet, intreprète de Prolomée, lit au lieu de NACUENSII, qui est, selon cet auteur, le nom d'un peuple de la Mauritanie Céfarienne, en Afrique. Bertius écrit NACUENSII, & Villanovanus NAQUENSII.

ACUFIDA, ancienne ville d'Afrique, dans la Mauritanie Sitifense: elle étoit épiscopale, & la notice d'Afrique fait mention de Juste, évêque d'Acufida. * Carol. à S. Paulo, Géog. Sacr. p. 109.

ACUL, petit port de l'Isle Espagnole. Il est vis-à-vis l'ifle de la Tortue. Chriftophe Colomb le nomma le port de S. Thomas. Les François lui ont donné depuis le nom de Baie du can de Louyse; mais on l'appelle aujourd'hui communément l'AcuL.

ACULA ou AQUULA, ancienne ville de la Toscane. Quelques interprètes de Ptolomée croyent que c'est aujourd'hui AQUAPENDENTE; d'autres lisent AQUILA, au lieu

d'ACULA.

ACUINCUM, ancienne ville de la basse Pannonie. Voyez AQUINCUM.

ACUMETUM OU ACOEMETUM. Voyez. IRENÆUM.

ACUMINCUM, ancienne ville de la basse Pannonie, fur le Danube. Ammien Marcellin, liv. 19, la nomme ACUNINCUM, & Antonin Acimincum. Simler croit que c'est CAMETS (Camenec.) Niger veut que ce foit PETERWARADIN, & écrit Arumiflum, ce qui peut être une faute d'impreffion. Lazius dit que les Hongrois l'appellent ZALONKEMEM, ou comme les François l'écrivent,

SALANKEMEN.

ACUMOLI, en latin Acumulum, bourg du royaume de Naples, dans l'Abruzze ultérieure, fur le bord occidental du Tronto: il est situé entre Ascoli, Amatrice & Norcia, à dix milles romains des deux premieres, & à environ 12 milles & demi de la derniere. Long. 31,10, latir. 42,36. Corneille donne à ce lieu le titre de ville, mais le P. Briet ne le qualifie que bourg, Oppidum, affez grand & bien peuplé. Baudrand, édit. 1682, ne le donne que pour une bourgade, Oppidulum. Ce dernier l'éloigne plus d'Ascoli que de Norcia. De l'Ifle est plus exact. * Atlas de de l'Ifle.

Ce bourg a été connu des anciens sous le nom de Badies

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même qu'il est situé sur le Danube. Ce nom s'est appa-
remment gliffé au bout de sa plume par inadvertence, à
la place du Rhône. L'édition pofthume est plus exacte.

2. ACUNUM, ancienne ville de Hongrie. L'Anonyme,
1.5, c. 20, la place dans la Valerie, entre la Drave & la
Save; la table de Peutinger en fait auffi mention. Le P.
Porcheron Toit que c'est la même qu'Acumincum de Pto-
lomée, ville fituée sur le Danube.

ACUR OU ACOUR, ancienne ville des Indes, au-delà du Gange, felon Ptolomée, 1. 7, c. 1, qui lui donne 124 d. 45' de longit. & 15 d. 20'de latit.

ACURI, ifle du golfe de Venife: on l'appelle aufli ZURI & AZURI: elle est vis-à-vis & au fud-ouest de Sébénico. Voyez AZURI. * Atlas de Sanfon. Ifolar. part. 1, pag. 152.

ACURGIA: c'est ainsi que Ptolomée appelle une ancienne ville de la Bétique, en Espagne, que Pline dit avoir été nommée UCULTINIACUM, & enfuite CURIGA, selon Pintianus, cité par Ortelius, Thefaur. in voce UcULTINIACUM; mais ce dernier ajoute qu'il a trouvé dans Ptolomée CURGIA, & non pas Acurgia; & c'est ainsi, en effet, que je l'ai trouvé dans les éditions de Bertius, d'Alde, de Villanovanus, &c. que j'ai confultées. A l'égard d'Ucultiniacum, Ortelius avertit qu'il a lû dans un manuscrit Mugultiniacum. Le P. Hardouin aime mieux lire dans le passage de Pline, Mucultuni item; ce qui fignifieroit que le bourg de ce dernier nom étoit furnommé Julia, auffi-bien que quelques autres qu'il nomme, & auxquels le furnom de Julia étoit commun. Le même Pere suppose que Curgia est dans Ptolomée à la place de Curiga.

1. ACUS OU ACHOS. Voyez ABA 3. montagne de la grande Arménie.

2. ACUS, nom latin d'une isle de l'Océan Ethiopique. Les François la nomment L'EGUILLE, & les Portugais AGULHA. Voyez AIGUILLE.

ACUSI, lieu de Capadoce, où Caliste & Evagre difent que l'empereur Bafilisque fut massacré avec sa femme & fes enfans. Cédrene nomme ce même lieu CUCUSUM. • Voyez Cucussus. * Ortel. Thef.

ÁCUSIO-COLONIA. Quelques interprètes de Prolomée disent très-mal Acufiorum Colonia: comme Prolomée est le feul des anciens qui en fait mention, il est difficile d'en trouver les traces. Sanfon croit que c'est aujourd'hui VAISON, ville de Provence: Ortelius la prend pour GRENOBLE. Mais Vaifon appartenoit aux Vocontiens, felon Mela; & même c'étoit la capitale de leur pays, felon Pline: au lieu que Cularo, qui a depuis été nommée Gratianopolis, & enfuite Grenoble, appartenoit aux Allobroges, comme il paroît par une lettre de Plancus à Cicéron, ép. 23. Holstenius dit que c'est le bourg d'Ancone, dans le Dauphiné, sur le Rhône, entre Orange & Valence; & il est suivi par Cellarius, de qui j'ai emprunté cet article, Géog.ant. l. 2, c. 2.

ACUTÆ INSULA, ou les Isles pointues : ces isles, qu'Homere nomme THOAS, étoient du nombre des Echinades. Les latins les ont appellées Acuta, & c'est une traduction du nom grec Öξίιαι, que leur donne Strabon, 1.8, & 10, qui les place à l'entrée du golfe de Corinthe, & proche de l'embouchure du fleuve Achelois. Pour mieux dire, elles étoient entre ce golfe & la bouche de ce fleuve. Voyez ECHINADES.

ACUTIA: c'est ainsi qu'Etienne le géographe nomme
une ancienne ville d'Espagne, en citant Strabon, liv. 3,
dont les éditeurs lisent aujourd'hui ACONTIA. * Ortel.
Thef.

ACUTUS, nom latin d'Acour, riviere du Languedoc.
Voyez AcoUT.

ÁCUTUS-MONS: c'est ainsi que les écrivains écri-
vent en latin les noms de plusieurs lieux, que nous appel-
lons en françois MONTAIGU OU MONTAGUE. Cherchez

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ACYPAAS, l'une des quatre anciennes villes qui étoient dans la Doride, felon Etienne le géographe. P. Mela, l. 2, c. 3, nomme cette même ville PINDUS, nom qui étoit plus commun que celui d'Acyphas, comme il paroît par le paffage de Strabon, l. 9, p. 427. Pinde est située sur le mont Erinée, & auprès d'elle coule une riviere qui se jette dans le Céphise, affez près de Lilée. Il y en a qui nomment cette ville Acypas.

ACURUS, ancien nom d'un lieu que le poëte Gratius a célébré. Ortelius croit qu'il est dans la Grece.

ACYS. Voyez Acıs.

ACYTUS, ancien nom d'une ifle ou écueil, dans le voisinage de Cydonia, ancienne ville de l'isse de Créte : c'est apparemment l'ifle LEUCE de Pline, 1. 4, C. 12, qu'on appelle aujourd'hui SCOGLIO DI S. THEODORO, & où il y a une forte citadelle, avec garnison turque. * Stephan. Byf. P.

ACZIB, ACHZIB, ACSIB, ACHAZIB: il y avoit dans la Palestine deux villes de ce nom.

r. ACZIB, ville de la tribu de Juda: il en est parlé au livre des Juges, c. 15, v. 44, où elle eft nommée entre Ceila & Marésa, qui font les seuls indices qu'on ait de sa position. D. Calmet n'en parle point dans son dictionnaire; mais S. Jerôme & Sanfon la diftinguent de celle qui est nommée dans l'article suivant.

2. ACZIB, ACHZIBH OU ACAAZIB, ville de la tribu d'Afer, fur la frontiere, à neuf milles d'Acco, du côté de Tyr, felon Eufebe & S. Jerôme, & à douze milles d'Acco, felon l'itinéraire d'Antonin. Le premier remarque qu'on l'appelloit aussi EODIPE, & Joseph, de Bello, 1. 1, c. 11, la nomme ainfi, & dit de plus que c'étoit un lieu maritime. Dans le dénombrement des villes de la tribu d'Afer, elle est la vingtieme, & ne peut être diffé rente d'Achasib, nommée dans le livre des Juges, c. 1, v. 31, & dont les habitans ne purent être détruits ni chaffés par la tribu d'Afer: ce lieu garde encore aujourd'hui son ancien nom, avec quelque changement; car on voit à trois heures de chemin de la ville d'Acre, vers le nord, un village nommé ZIB. Après tout, Acziph & Ecdipa ne différent pas beaucoup: le changement d'A en E, de Z en T; & de Ph, ou même de Ben P, est fréquent, & nous en verrons grand nombre d'exemples. Saint Jerôme écrit ACHZIPH aussi-bien qu'Eusebe; mais ses copistes se sont trompés, quand il lui font dire: hac eft & DIPPA, il falloit hac eft ECDIPPA. Joseph l'appelle ECDIPPON. Le mot Aczib en hébreu signifie mensonge. Il ne faut pas confondre cette ville avec Acfaph. * Jofué,

C. 19, V. 19.

ACZU. Voyez Acsu. Je remarquerai, à cette occafion, que Maty & Corneille disent: quelques - uns présument qu'Aczu est l'ancienne Auzacia, capitale de la Scythie qu'on appelle Imaüs. Personne n'a nommé Imaiis la Scythie: Imais est le nom d'une longue chaîne de montagnes, qui partage l'Afie par ses différentes branches; & les anciens difoient à cette occafion, la Scythie dans l'Imaüs, la Scythie hors d'Imaius, pour se conformer aux limites naturelles. Voyez IMAiis.

ACZUD. L'atlas de Blaeu marque une assez grande ville de ce nom dans la Walachie, fur le bord oriental de la riviere de Missowo, entre Targorod, au nord oriental, & Targowit au midi occidental, à un peu plus de huit lieues d'Allemagne de l'une & de l'autre. L'atlas de Sanfon nomme cette ville ACZAD, dont il ne fait qu'un village, dans la principauté de Moldavie, fur la frontiere de Walachie. Celui de de l'Ifle, ni les autres géographes n'en parlent plus.

ÅD, préposition latine jointe à un accufatif, signifie le mouvement d'un lieu en un autre, & entre dans la composition d'un certain nombre de noms géographiques en latin. Les Romains, dans les marches des armées, compassoient les routes de distance en distance; & comme ils ne trouvoient pas toujours une ville ou une bourgade pour désigner le lieu où les troupes devoient se reposer, ils donnoient à ce lieu un nom tiré de ce qu'il y avoit de plus remarquable, comme un arbre, une statue, un pont, &c. Il est arrivé dans la suite qu'au lieu d'une fimple auberge, qui étoit dans un de ces endroits, il s'y est formé, avec le tems, un bourg ou une ville qui a conservé l'ancien nom. Quelquefois ils nommoient ce lieu par rapport à la quantité de milles dont il étoit éloigné d'une grande ville, & disfoient au fixieme, au buitiéme, à l'onziéme, en sous-entendant le mot lapidem

ou milliare. Voici une liste des principaux lieux dont le
nom latin commence par Ad, suivi d'un accufatif.
AD ALBULAS. Voyez ALBULÆ.

AD ANGELOS, lieu remarquable par le martyre de
S. Marc: il est ausli appellé ANGELORUM LOCUS. Orte-
lius, Thef. soupçonne qu'il devoit être fort près d'Alexan-
drie. Le P. Lubin, dans ses notes sur le martyrologe, dit
que ce saint évangéliste souffrit le martyre dans un lieu
nommé par les habitans, BUCULA.

AD ANSAM, lieu de la Grande-Bretagne.Cambden croit
que c'est Ithan-Cester, dans le comté d'Essex, Gale, savant.
Anglois, qui a commenté Antonin par rapport seulement
à la Grande-Bretagne, corrige ainsi ce passage AD PAN-
SAM, & ajoute que moyennant ce petit changement, on
peut placer ce lieu sur l'une des deux petites rivieres de
ce nom, dont une a sa source assez près du petit bourg
de Redvinter, & est nommée aujourd'hui par les habi-
tans the black vater: l'autre, qui fort de terre auprès de
Barklow, arrofe le territoire de Cambridge, où elle
paffe par Linton & Pansford, & se jette dans le Cam.
Gale veut que ce foit à la source de la feconde qu'il faut
placer ce lieu, tant à cause des traces d'antiquité qui y
restent, qu'à cause de la conformité des noms; outre
que sa distance marquée par Antonin entre ce lieu &
Combretonium d'un côté, & la colonie Camulodunum de
l'autre, se trouve affez juste. Malgré la plausibilité de
cette conjecture, Gale propose encore celle de Harrison,
& convient que, s'il est vrai ce que dit ce savant, (fa-
voir, que la Stoure qui sépare les provinces de Suffolc
& d'Eflex a été autrefois nommée ENSA,) il ne faut
point chercher ailleurs ce que les anciens ont nommé Ad
Anfam, que sur le bord de cette riviere, quelque part
aux environs de Haverill; & alors les distances marquées
par Antonin se trouveront fort justes; mais il doute s'il
est bien certain que la Stoure ait été nommée Ensa. * An-
ton. Itiner.

AD APERA, lieu situé sur le chemin d'Ancyre à Ta-
via, à 24 milles d'Ecobrogis & autant de Tavia. C'est
ainsi que ces noms se trouvent écrits dans l'édition d'An-
tonin, publiée par Schelstrate, sur un manuscrit du Va-
tican. Celles de Bertius & de Schotus écrivent ADAPERA
tout de suite, & Eubrogim au lieu d'Ecobrogis.

1. AD AQUAS. Ce lieu, que Ptolomée nomme immédiatement après Zarmisogetusa, capitale de la Dacie, est marqué dans la table de Peutinger à l'orient, & à la distance de 14 milles de cette ville. Ce lieu est remarquable par un monument, fur lequel on lit ces mots: AD AQUAS. Ces eaux avoient fans doute des propriétés qui engagerent les Romains à y bâtir plusieurs beaux édifices, ce qui les rendit célébres. * Cellar. Géog. ant. l. 2, c. 8.

2. AD AQUAS, petite ville ou bourg qu'Antonin place dans la Mæsie, entre Ægeta & Dorticon, à 16 milles de la premiere, & à dix milles de la seconde. Proco cope nomme ce lieu Axuis & le place tout auprès du pont de Trajan. Il devint le fiége d'un évêché, comme il paroît par les fouscriptions du concile de Chalcédoine. Au lieu de dix milles de distance entre Ad Aquas & Dorticon, la table de Peutinger, Segment. V, en compte vingtquatre, différence qui ne se peut rapprocher qu'en corrigeant l'un ou l'autre.

3. AD AQUAS, ancien lieu en Espagne, sur le chemin de Brague à Aftorga, entre Caladunum & Pinétum, à 18 mille pas du premier, & à 20 mille du second.

4. AD AQUAS, ou simplement AQUA, lieu à l'occident de Thébeste, ville d'Afrique, dans la Numidie. * Atlas de de l'Isle.

5. AD AQUAS, lieu de l'Afrique Proconsulaire, entre le golfe de Carthage & la montagne de l'Aspic, laquelle est aujourd'hui le cap Bon. * Atlas de de l'Isle.

6. AD AQUAS, bourgade d'Afrique, dans la Numidie, fur les frontieres de l'Afrique Proconfulaire, & fur la route d'Hippone à Carthage. Antonin la metà 25 milles d'Onellaba, & à cinq du château de Simitu ou Simituth, qu'il nomme une colonie.

7. AD AQUAS CALIDAS. Cluvier, Ital. ant. p. 742, écrit que ce lieu d'Italie, dans le royaume de Naples, est encore à présent célébre par ses eaux. Il compare enfemble l'itinéraire d'Antonin & la table de Peutinger, & en conclut que ce lieu étoit dans le Picentin, à dix milles d'Ascoli, fur la rive méridionale du Tronto, & deux lieues au-dessous d'Ad Centefimum.

8. AD AQUAS GRADATAS, lieu dont il est fait

:

1

marty

mention dans les actes du martyre de S. Chryfogone. C'est à présent un village maritime, nommé S. CANTIANO, à trois milles d'Aquilée, dans l'état de Venise, proche l'embouchure du Lifonzo, selon Baudrand, édit. 1682. Le P. Coronelli marque ce village auprès de la source de la petite riviere de Rondon, qui a fon embouchure au nord du Lifonzo; & le P. Lubin, dans ses notes fur le rologe, remarque que les saints martyrs Cantius, Cantien & Cantianilla, freres, de l'illuftre famille des Anicius, furent décapités pour la foi avec Protus leur précepteur, fous Dioclétien & Maximien. Baronius rapporte leur martyre à l'année 303, & dit qu'ils fouffrirent près d'Aquilée, ad aquas Gradatas. Leurs corps furent ensuite transportés à Milan; mais le nom de S. Cantien fut donné au lieu où ils avoient reçu la mort. Le même pere Lubin, à l'occasion du 24 novembre, jour auquel l'église célébre la naissance de S. Chryfogone, qui, par ordre de Dioclétien, fut conduit à Aquilée, & jetté dans la mer, écrit que les actes de sainte Anastasie portent que ce même saint fut conduit d'Aquilée dans un lieu désert, où il souffrit le martyre. Le P. Lubin ajoute que ce désert s'appelloit aqua Gradata. Le Pere Coronelli appelle aqua Gradate la Lagune de Grao, qui est entre les ifles Sainte Marie, de Barbana, Rotta, &c. & le continent Grao, qui se trouve entre ces ifles, & lui donne aujourd'hui le nom, sembleroit appuyer ce Pere, si ce n'étoit ce que j'ai rapporté. * Ortel. Thefaur.

9. AD AQUAS LABODAS, ou LARODAS. Ce lieu, qu'on appelloit aufli THERMÆ, ou AQUA SELINUNTIÆ, étoit autrefois fameux en Sicile: il est à l'ouest, & à 12 milles d'Allava ou Allaba. Simler écrit le nom moderne de ce lieu la XACCA; le Pere Coronelli, Ifolar. part. 1. SACCA, & de l'Ifle, dans son atlas, SCIACCA. C'étoit une colonie romaine, sur la côte nommée Sélinuntine, cause de la riviere Sélinus, & de la ville de même nom, dont l'aquéduc traversoit 'la route d'Agrigente au cap de

Mazare.

à

10. AD AQUAS PERTICIANENSES, lieu de la Sicile, à la pointe du cap qui ferme à l'occident le golfe que les anciens appelloient Sinus Longuri ou Longuritanus, & que nous appellons aujourd'hui Golfo di Caftel à Mare. Ce font trois puits, au midi de la montagne qui forme le cap. S. Vito.

11. AD AQUAS PINCIAS ou PINTIANAS. Voyez l'article suivant.

12. AD AQUAS SEGESTANAS, eaux minérales de • Sicile, fur la grande route du cap Lilybée à Tyndaride, entre Drepanum & Parthenicum, à quatorze milles du premier, & à douze du second: elles furent nommées Segestana, parce qu'elles étoient au nord de la ville de Segeste: on les trouve nommées dans les auteurs ÆGESTANE AQUÆ, SEGESTANE AQUA, PINCIA OU PINTIANÆ. Cluvier, Sicil, ant. p. 266, avoue qu'il ne fait pas d'où leur venoit le nom de PINCIÆ. * Anton. Itiner.

AD AQUILAM MAJOREM, & AD AQUILAM MINOREM. Ces deux lieux maritimes étoient dans cette partie de l'Afrique, où est aujourd'hui le royaume de Fez. Antonin compte ainsi les diftances en côtoyant le rivage depuis Tingis jusqu'au port

des Dieux :

Aux sept Freres.

A Abilé,

Ad Aquilam minorem,

Ad Aquilam majorem,

Au Promontoire,

LX mille pas.

XIV.

XIV.

XIV.

ΧΙΙ.

1. AD AQUILAS, ancien nom du lieu où est aujourd'hui la ville de l'AIGLE en Normandie.

2. AD AQUILAS, lieu dans le pays de Tréves. L'ancien nom s'est conservé dans celui d'EYGELL OU IGLE.

3. AD AQUILAS, bourg de Suisse, dans le canton de Berne : les François le nomment l'AIGLE, & les Allemands AELEN.

4. AD AQUILAS, lieu dans l'Attique, selon Paufanias, cité par Ortelius.

5. AD AQUILAS, lieu à vingt milles de Ravenne: il y avoit la basilique de faint Christophe, comme Ortelius l'avoit lû dans une vie manuscrite du pape Zacharie.

1. AD ARAS, lieu d'Afie, entre Thirronia & Melenrenis, à dix-fept milles de la premiere, & à huit de la seconde. Il falloit passer l'Euphrate pour aller du lieu Ad

Aras à Melentenis: cette derniere est nommée Melitene par Ptolomée. Le P. Porcheron, pag. 79, dans ses notes sur l'Anonyme de Ravenne, ne compte sur la table de Peutinger que huit milles entre Melentenis & Ad Aras. Cette table compte néaninoins neuf milles du lieu Ad Aras jusqu'à une station anonyme en-deçà de l'Euphrate, de laquelle il y a encore sept milles jusqu'à Melentenis. * Tabul. Peut. Segm. vII.

2. AD ARAS, ancien lieu d'Espagne, sur la route de Séville à Cordoue, entre Aftigi & Cordoue, à douze mille pas de la premiere, & à vingt-quatre mille de la seconde. Ce nom, qui est écrit ainsi dans l'édition de Schelstrate, est écrit tout de suite ADARAS danscelles de Schotus & de Bertius, & il y a différence aussi pour la distance qu'ils mettent entre Aftigi & ad Aras; savoir, quinze mille pas au lieu de douze mille. Cependant outre l'exemplaire du Vatican, que Schelstrate a suivi, Surita en allegue quatre autres, où le nombre de x11. M. P. se trouve conftamment. * Anton. Itiner.

AD ARIN, felon la table de Peutinger, & ADARIS, selon l'Anonyme de Ravenne, 1.2, c. 15, est l'ancien nom d'un lieu dans la Syrie, à quinze mille pas d'Ocura. Ce lieu est peu connu.

AD ARNUM, endroit où l'on passoit anciennement l'Arno, riviere de la Toscane, à quatre milles au-dessus d'Emboli, bourg qui s'appelloit alors Portus. Cluvier Ital. Ant. pag. 511, ne doute point qu'il n'y eût un gros village dans cet endroit.

AD AUREOS, lieu entre Vicenze & Veronne, à 13 milles romains de la premiere, & à 20 milles de la feconde. * Atlas de de l' Ifie.

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AD BASILICAM, lieu sur le chemin de Saldæ, colonie maritime, à Igilgilis, autre colonie maritime. Ces deux colonies étoient en Afrique, dans le golfe de Numidie; & quoiqu'il n'y eût qu'un affez court trajet par mer, le chemin par terre étoit beaucoup plus long, à cause du détour que le golfe & les montagnes qui le bornent au midi, rendent nécessaires; de forte qu'on remontoit dans les terres jusqu'à Sitifi. Ad Bafilicam étoit entre Sitifi & Ad Ficum, à 16 milles du premier lieu, & à 15 du second. * Anton. Itiner.

AD BECISSIN. Ce lieu, dont l'Anonyme de Ravenne, 1.5, c. 14, fait mention, est inconnu aux anciens. Le P. Porcheron croit qu'il faut lire Ad Vicefimum, quoique personne n'ait placé un lieu de ce nom au fond du golfe de Venise.

AD BIVIUM, lieu d'Italie à 30 milles de Rome. C'est là que la voie Labicane se joignoit à la voie Latine, ce qui formoit un chemin fourchu. Cluvier, Ital. ant. p. 950, croit que que c'est aujourd'hui le bourg de VALMONTONE; & Holstenius dit que Valmontone est l'ancienne Labi

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AD CABALLOS, ancien bourg de l'Emilie. On l'appelloit aussi en latin TIBERIACUM. Il a conservé à peuprès fon premier nom, & s'appelle encore BAGNACAVALLO, auprès de Ravenne. * Ortel. Thef.

AD CALCULOS. C'est ainsi que les interprètes d'Ariftote ont exprimé en latin ce que ce philofophe nomme PSEPHIS. C'est un lieu dans l'ifle Giglio, qui eft vis-à-vis d'Orbitelle, à la pointe méridionale de la Toscane. Voyez PSEPHIS.

AD CALEM. Del'Isle, dans son atlas, l'écrit CALE au nominatif, ce qui eft conforme à l'Antonin de Schelstrate. Celui de Bertius lit AD CALLEM. Ce lieu étoit dans l'Ombrie, fur la voie Flaminienne. C'est aujourd'hui CAGLI, ville épiscopale du duché d'Urbin.

AD CALOREM. Ce lieu qu'Antonin place sur la voie Appienne, entre Salerne & Marcellianum, n'est guères connu d'ailleurs. L'exemplaire du Vatican, suivi par Schelstrate, nomme ce lieu AD CODORUM, & au lieu de Marcellianum ou Marcelliana, écrit CERCELLIUM.

AD CANDIDAM CASAM, lieu dans la province des Berniciens, dans l'isle de la Grande-Bretagne, felon Bede cité par Ortelius; c'est-à-dire, dans le royaume de Northumberland. Ortelius croit que c'étoit une ifle.

AD CAPRÆ PALUDES, ou CAPRILIA, campagne auprès de la ville de Rome, du côté de la mer. C'est là (a) que Romulus faifoit la revue de ses troupes lorsqu'il fut assasliné par les Sénateurs, felon l'histoire, ou enlevé dans le ciel, felon les flatteries des (b) poëtes. * (a) Tite-Liv. 1. 1, c. 16, (b) Ovid. Faft. 1. 2.

AD

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