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'château qui eft fermé de doubles murailles flanquées de groffes tours. On y tient garnifon fous le commandement d'un Aga. Adena a été autrefois le fiége d'un archevêché, fuffragant du patriarche d'Antioche. Au fortir de cette ville on paffe un pont de pierre de 16 arches au-delà duquel on a coutume de camper fur le bord de la riviere. Corn. Dict.

Cet article que Corneille a emprunté du voyage de Turquie par Jouvin de Rochefort, regarde la même ville d'ADANA, dont j'ai donné un article fort étendu. L'auteur fe trompe, en ce qu'il dit qu'elle eft fur la même riviere qui palle à Millis. Adana eft fur le Choquen, & Miflis ou Mecis eft fur le Chagan, riviere voifine à l'orient. Cet auteur différe encore, en ce qu'il donne feize arcades au pont, & que P. Lucas n'en donne que quinze. Monconis la nomme auffi Adena; Sanfon le fils diftingue allez mal-à-propos Adana d'Adena, & il fait une ville de la derniere & un village de l'autre, qu'il place au nord-eft dans une de fes cartes.

2. ADENA. Maty fait couler une riviere de ce nom dans l'Anatolie. Il lui afligne fa fource dans la petite Arménie, & dit qu'elle arrofe la partie occidentale du Beglerbeglic ou gouvernement d'Alep & fe jette dans la mer, entre les embouchures du Cydne & du Malmiftra.

Je ne fais de qui il a tiré cet article; mais la riviere qu'il nomme Malmiftra eft la même dont l'ancien nom étoit Pyramus, à l'orient de laquelle étoit bâtie l'ancienne ville de Mopfuefte; c'eft aujourd'hui le Chagan qui coule à Mecis. Le Cydne eft le même que Meribafa, autrement Sinduos, qui paffe auprès des ruines de l'ançienne Tarfe, & entre ces deux rivieres il n'y en a point d'autre que le CHOQUEN, dont l'ancien nom étoit Sarus. Ainfi la riviere d'Adena doit être la mêine que Choquen, ou bien elle n'existe pas.

ADENDUM, petite ville d'Afrique dans la province de Tremecen, au royaume de Fez. On l'appelloit autrefois ECATA, & elle fut, dit-on, fondée par les Romains. Elle étoit fituée à fept lieues de Nucheyla, du côté du midi, à cinq du grand Atlas, & l'on en voit encore les ruines. Elle n'a point été repeuplée depuis le faccagement général de la province, & il n'y a plus aucun de fes édifices debout. Les Chaviens errent à l'entour avec leurs troupeaux, à caufe de la commodité de l'eau. On y voit fur tout une groffe fource, dont le goût aufli bien que la couleur de la terre, fait croire qu'il y a plufieurs mines de fer en ces quartiers. Ce pays eft excellent pour le bled & pour la nourriture du bétail. * Marmol. tom. 2, 1.4,

c. 8.

1. ADER, ville de la Palestine, de laquelle Jofué (2) fe rendit maîtres après en avoir tué le roi. Cette même ville n'eft nommée ainsi qu'en cet endroit par les Septante; I'Hébreu, a par-tout ailleurs HARAD, & les Septante ARAD ou ARED. Elle étoit dans la tribu de Juda, vers les frontieres du midi, & affez près de la Mer-Morte. C'eft delà le Chananéen fortit contre les Israëlites, lorfqu'ils étoient encore dans le défert. * (a) Jofué, c. 12. (5) Num.

que

C. 21.

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2. ADER ou EDER, tour que le patriarche Jacob fit bâtir à un mille de Bethleem dans la Paleftine, pour découvrir ce qui fe paffoit entre les bergers de fon troupeau, qu'il avoit fait conduire en ce lieu. C'eft ce qui fit donner à cette tour le nom d'Ader ou d'Eder, qui fignifie Tour du Troupeau. Quelques-uns difent que ce fut près delà que l'ange avertit les bergers de la naiffance du Sauveur, & que l'impératrice Hélene y fit bâtir une églife dont on voit encore les reftes.* Corn. Dict. Doubdan,voy. de la Terre Sainte.

L'écriture, Genef. 35, 21, ne dit pas que Jacob éleva cette tour, mais qu'après la mort de Rachel il dreffa fa tente au-delà de la Tour du Troupeau. Ce fut là qu'il eut le chagrin d'apprendre l'incefte de Ruben, qui dormit avec Bala une des concubines de Jacob. La vulgate dit fimplement la Tour du Troupeau : Trans turrem gregis. Eufébe, Onomaft. & S. Jerôme en font mention au mot GADER, & même il femble qu'ils en ayent fait deux articles diftingués. GADER, tour où demeuroit Jacob lorsque Ruben s'eleva contre Bala, felon l'expreffion d'Eufébe, ou felon celle de S. Jerôme, deshonora le lit de fon pere. Gader dont Jofué tua le roi: or nous lifons que Jacob dreffa fa tente au-delà de la tour Gader. Le pallage de la Genéfe fait connoître que c'est un même lieu. Če

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ADERBORGH, ville d'Allemagne dans le cercle de la haute Saxe, dans le duché de Pomeranie, à l'ouest de l'Oder, & au nord oriental de Stetin, d'où elle n'eft éloignée que d'une heure & demie de chemin. Cette ville dépend du roi de Pruffe, depuis que la Suede a perdu ce qu'elle poffédoit en Poméranie. Atlas de Sanfon. Mémoires du tems.

ADERBURG, bourg d'Allemagne, dans la moyenne Marche de Brandebourg fur 1Oder, entre Berlin & Stetin. Ce lieu & le précédent font nommés indiftinctement ADERBERG, dans les topographies de Zeiler. Les latins les nomment derourgui l'un & l'autre.

ADERNO, ville de Sicile, au pied du mont Etna ; dans la vallée de Démone. Elle eft fort ancienne, puisque Diodore de Sicile, 7. 16, Plutarque, in Timoleonte, & Etienne le géographe, in voce Adpavira, & Pline, l. 3, c. 8, en font mention. Long. 32 d. 35 lat. 37 d. 38'. Diodore nous en indique la fituation & le fondateur en mêmetems. Denis éleva, dit-il, au pied d'Etna une ville en Sicile, & il la nomma Hadranum à cause d'un certain temple qui étoit célébre. Le même hiftorien marque que ce fut la premiere année de la XCVe Olympiade. Ses paroles déclarent affez qu'il y avoit déja un temple en cet endroit. Les latins l'ont nommée Hadranum & Adranum, & ils ont appellé la riviere qui arrofoit cette ville Hadranius Amnis, on le nommertume d'Aderno. *Cluvier. Sicil. ant. p. 332.

ADERSLEBEN, ville de la principauté de Halberstadt, fur la riviere de Salke, felon d'Audifret, t. 3, p. 356. Les Atlas de Blaeu & de Wit n'en font qu'un village fur le bord oriental de la Salke, un peu au-def fous du confluent de cette riviere avec la Bode, au couchant d'hyver de la ville de Halberstadt. Les cartes topographiques de Zeiler n'en font autìì qu'un village. Il y a néanmoins un monaftere, au rapport de Zeiler, Topog. Sax. Infer. p. 7.

Aderleben n'eft réellement qu'un village. Le monastere dont parle Zeiler eft une abbaye de Bénédictines. ADESA où ADÆSA, riviere de la Lycie, province de l'Afie mineure. Elle couloit à Choma, au rapport de Pline, l. 5, c. 27.

ADESTUM, ville d'Italie, felon l'anonyme de Ravenne, 4.4, c. 31, qui, fuivant la conjecture du P. Porcheron, appelle ainfi la ville Atefte, aujourd'hui ESTE.

ADETHAUNA, ancien nom d'une ville des Pays-Bas, nommée à préfent Echternach. Elle eft dans le Luxembourg, fur les frontieres de l'électorat de Trèves, au nord-oueft de la ville de Trèves, d'où elle eft éloignée de trois lieues de Brabant. Elle eft fituée fur le bord méridional de la Sure, riviere qui fe joint à la Pruim, avec laquelle elle fe jette dans la Mofelle. * Atlas de de l'Isle.

AD HASTA, village de Lombardie, dans le Bergamasque. On y a trouvé une inscription fur laquelle on lit le mot JUVENALIUM ; & fur ce fondement Zanchius, de Orobiis & Cenom. lib. a prétendu que ce lieu eft une ancienne ville nommée Juvenatium par les latins. Ortelius s'étoit contenté de dire, d'après cet auteur, qu'on trouvoit au village Ad Hafta, une pierre fur laquelle il étoit fait mention de Juvenatium; chacun a enchéri en confirmant ce qui n'étoit qu'une conjecture, quoique le mot Juvenatium foit ignoré des géographies latins. Mela, Pline, l'Anonyme de Ravenne, Niger, ni aucun de ceux que j'ai confultés, n'en parle.

ADHERGAT, ville de Syrie, proche des frontieres d'Arabie. Elle eft fituée dans le troifiéme climat, felon lé géographe Perfien, qui dit que cette ville eft allez peuplée, & que l'on y voit plufieurs marchés & un grand nombre de bains. * D'Herbelot, Bibl. Orient. ADJA, village de Guinée, dans le royaume de Fantin Tome I, I ij

au couchant, & à une portée de canon d'Anemabo & à deux de Cormantin. La compagnie Hollandoife y avoit fait baur un fort; mais le capitaine Holmes, Anglois, s'en fuit, fous prétexte que la côte de Fantin avoit été donnée aux Anglois, à l exclufion de tous les autres Europeens. Cependant le roi de Fantin y avoit admis les Hollandois, & leur avoit permis à eux feuls d'y bâtir des forts pour la fureté du commerce, & cela dès le trentiéme d'avril 1624, avant que les Anglois abordaffent cette côte. Ce qu'il y eut de plus déplorable dans la prife de cette citadelle, c'eft que les Anglois exercerent une extrême cruauté contre la garnifon Hollandoife, après avoir donné quartier. Il y en eut à qui ils couperent le nez & les oreilles, & enfuite ils les égorgerent, ils en écorcherent d'autres. Ils déterrerent des morts pour leur couper la tête & la porter en triomphe fur une lance, à l'imitation de plufieurs barbares d'entre les Négres. Mais lorsqu'au commencement de l'année fuivante 1665, ils virent arriver Ruiter avec une escadre, ne fe croyant pas en état de lui réfilter, ils réfolurent d'abandonner ce fort & de le faire fauter par le moyen d'une mêche qui devoit allumer divers tonneaux de poudre, vers le tems que, felon leur conjecture, les Hollandois feroient le plus attachés au pillage; mais les Hollandois tarderent un peu plus, le coup manqua, & la poudre ne fit fauter les murailles. Entre Adja & Anemabo il y a un autre village nommé Janafia, où les Anglois ont un fort auffi-bien qu'à Cormentin, qui eft de l'autre côté d'Adja; de forte que le magafin des Hollandois, dans ce dernier village, eft entre deux forts des Anglois. forts des Anglois. * Afrique de Dapper, p. 227.

que

1. ADIABA, ville que Simon Macchabée, c. 1, v. 38, bâtit en Sephela: il la garnit, y mit des portes & des ferrures. D. Calmet croit que c'eft la même qu'ADDUS.

2. ADIABA & ADIABAS, riviere d'Affyrie, qui, felon Ammien Marcellin, l. 23, c. 20, donnoit le nom d'Adiabene au pays qu'elle arrofoit. Voici fes paroles pour nous, dit-il, nous difons que dans ces terres il y a deux rivieres qui ne font jamais à fec, (Perpetui,) & que nous avons nous-mêmes paffées; favoir, Diabas & ADIABAS, fur lesquelles il y a des ponts, des bateaux; & l'on comprend que l'Adiabene a été ainfi nommée à caufe de cela, de même que, felon Homere, l'Egypte a tiré fon nom des plus grands fleuves, aufli bien que l'Inde, & l'Euphratenfe qui étoit auparavant la Comagène. Henri de Valois, in l. c. qui a commenté cet auteur, juge que ces deux rivieres doivent être Zabas & ANZABAS, qui font les mêmes noms, parce que le Di a été fouvent changé en Z, & qu'on a dit Zabolus pour Diabolus, Zarrytas pour Diarrytus; qu'ainfi on a pû dire ZABAS pour DIABAS, ce qui eft la même chofe. Il eft fouvent parlé de Zabas dans Cedréne & dans l'hiftoire mêlée, dans la vie d'Héraclius. Cette riviere qui a fa fource au nord dans de hautes montagnes eft d'abord petite; enfuite à mefure qu'elle avance vers le midi, elle eft groffie par quantité de torrens qui la rendent navigable, & enfin elle fe perd dans le Tigre. Pour l'Adiabas, Ammien Marcelin, . 18, le nomme lui-même Anzabas, & dit que les rois ayant paffé Ninive, grande ville de l'Adiabene, & ayant immolé au milieu du pont d'Anzabas des victimes dont les entrailles ne préfageoient rien que d'heureux, ils continuerent leur chemin avec joie. On voit par ce paffage l'Anzabas couloit auprès de Ninive, ville de l'Adiabene. Il eft étrange que des géographes anciens qui nous ont parlé de l'Adiabene n'ayent point nommé des rivieres navigables, & dont les noms étoient d'autant plus remarquables, que le pays en tiroit le fien. * Theophylaît. l. 4.

que

1. ADIABENE. Ce nom qui étoit particulier à la plus confidérable partie de l'Affyrie, eft quelquefois donné à toute l'Affyrie en général. Voyez ASSYRIE.

2. ADIABENE, partie de l'Affyrie. J'ai déja marqué l'origine de fon nom en parlant de la riviere Adiaba. Prolomée en parle d'une maniere à faire juger qu'elle renfermoit Ninus ou Ninive, Gaugamela, village auprès duquel Alexandre défit Darius, & Arbele, ville qui étant plus connue que Gaugamela, donna le nom à cette victoire, qu'on a appellée la victoire d'Arbele. L'Atrurie entre le Tigre & le Lycus faifoit partie de l'Adiabene. Etienne le géographe & Tzetzes, v. 704, fur Lycophron, fe font trompés, en confondant l'Adiabene avec la Mé

fopotamie. Sévere eft nommé Adiabénique par Sextus Rufus; c. 21, & dans une inscription inférée dans le recueil de Gruter, p. 264, & fur une des médailles de Trajan, on lit ADIAB, c'eit-à-dire, ADIARENICO.

L'Adiabene devint un royaume diftinct, mais fubordonné à celui des Parthes. Jofeph dit qu'Artaben, roi de ces peuples, permit à Izate, reine des Adiabéniens, de porter la tiare droite & de coucher dans un lit d'or. Cette permillion prouve la dépendance de l'une & les droits de lautre. Le même auteur dit que cette reine fe convertit au judaisme du tems de l'empereur Claude. (a) L'Adiabene eft la province d'Ava, où coule le fleuve d'Ahava, ou ADIAVA. Le dictionnaire de Trévoux dit l'Adiabene & l'Affyrie font la même chofe. De tous les pallages des anciens qu'il rapporte, on en peut feulement conclure que cette province donna fon nom à tout le royaume, ce qui eft fouvent arrivé. La France, proprement dire, n'eft que l'Ile de France; mais on appelle France tout le royaume. Il en eft de même de l'Espagne, &c. * (a) D. Calmet, Dict. de la Bible.

que

ADIAZZO, ADIAZZE, ou AIAZZO, ville de l'ifle de Corfe, fur la côte occidentale & au nord du golfe de même nom. Cette ville eft bâtie fur un terrein qui avance dans le golfe en forme de presqu'ifle. Elle a un évêché fuffragant de l'archevêque de Pife. Quelques-uns la regardent comme la capitale de l'ifle. Elle eft bien peupléc & fréquentée par les marchands Génois; fon territoire eft fertile en vins, & fort agréable. Longit. 26 d. 28′ lat. 41 d. 54. On tient, à en juger par la fituation, qu'elle a fuccédé à l'ancienne Urcinium; c'eft le fentiment de Cluvier, Corjice, ant. p. 681, & du P. Briet, l. c. Daviti, Ifle de Corje, marque de plus que la campagne eft arrofée par le Gravon, & que les paroiffes qui en dépendent font Carceri, Mezana, Sarlo, qui produit d'excellens vins, Ornano qui comprend trente villages, Talabo Cruscaglia, Atella & Sartena, clos de murailles à caufe des Corfaires, * Briet, Paral. 2 part. 1. 6, p. 1024, &

p. 1020.

ADIDA. Voyez ADDUS.

ADIENUS, riviere de la Colchide. Elle n'eft guères connue aujourd hui, mais elle a fon embouchure dans le Pont-Euxin : & Airien, Peripl. Ponti Eux. p. 7, compte foixante ftades depuis l'Ascurus, autre riviere plus au midi fur la côte orientale du Pont-Euxin, & cent quatrevingt depuis l'Adienus jusqu'au bourg d'Athènes.

ADIEU. (cap d') Voyez FARWEL.

ADIGE, en latin Athefts, riviere d'Italie. Elle a quan tité de fources; mais celle que les géographes regardenɛ comme la principale, & qu'ils appellent Fons Athefts fource de l'Adige, eft au midi du lac glacé dans les Alpes. Les eaux de cette fource vont vers deux montagnes, dont l'une eft nommée Firktenperg, l'autre Mariaberg; delà elles courent vers l'orient, fe chargent de quantité de ruiffeaux qui descendent des Alpes; elles pallent au midi du château de Tirol, & vont fe joindre au-deffous de Bolfano à une autre branche qui recueille au-deffus de Brixen, dans l'évêché de ce nom, quantité d'autres ruiffeaux. Cette riviere s'étant ainfi groflie de tant d'autres, palle à Trente & à Veronne, qu'elle laiffe à gauche, & baignant le Polefin de Rovigo par plufieurs coupures, elle fe jette enfin dans le golfe Adriatique. Les provinces qu'elle arrofe font le Tirol, le Trentin & l'Etat de Venise. *Atlas de de l'Isle.

ADIMA, ville de la Tartarie Moscovite, à l'orient de la riviere de Moska qui la baigne, & va enfuite fe jetter dans l'Occa, vis à-vis de Broth, au nord-oueft de Cachine. Cette ville eft au bord de la forêt de Mordva, peuple idolâtre, vers les 63 d. 30′ de longit. & les 54 d. 25. de latit. * Atlas de de l'Isle.

ADIRBEITZAN, province de Perfe. Elle eft bornée au nord par la Géorgie, à l'eft par la Mer Caspienne, au fud par la province de Gilan & par l'Yerak-Agemi, & à l'oueft par l'Arménie. Les Perfans l'ont divifée en deux provinces, dont l'une s'appelle Schirran, & a la ville de Schamachié pour capitale; l'autre garde le nom d'Adirbéitzan, & a pour capitale la ville de Tauris. C'étoit autrefois celle d'Ardebil. Hift. généal, des Tatars, p. 158. Ces deux provinces font la Médie des anciens.

ADISAMUM, ville de l'ifle Taprobane, felon Prolomée, l. 7, c. 4, il la place dans les terres.

ADISDARA, ville de l'Inde en-deçà du Gange, felon

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Prolomée, l. 7, c. 1; il la place dans la contrée Prafie. ADITHAIM, ville de la tribu de Juda, de laquelle il eft parlé au liv. de Jofué, c. 15, v. 36. Eufébe fait mention de deux villes nommées Adita, ou ADITHA, & ADIA, comme lit S. Jerôme. L'une étoit autour de Gaza, & l'autre à l'orient de Lydde. Cette derniere eft la même qu'ADIDA, dont j'ai parlé dans un des articles précédens. * Reland, Palaeftina, p. 546.

ADMINISTRATEUR : on appelle ainfi en Allemagne le prince régent, qui adminiftre & régit les états d'un fouverain encore mineur. Ainfi le duc de Holstein, évêque de Lubec, a été nommé adminiftrateur de Holftein durant la minorité de fon neveu le duc de Holstein Gottorp. Selon Sanfon, Introd. à la Géogr. on appelle administrateur le prince proteftant qui pofféde un évêché alternatif. Par exemple, la fouveraineté de l'évêché d'Osnabrug eft poffédée alternativement par un catholique & par un proteftant: lorfque c'eft un catholique, il prend le titre d'évêque, mais quand c'eft un proteftant, il fe dit feulement adminiftrateur de l'évêché, n'étant pas reconnu pour ce qui concerne les chofes eccléfiaftiques, mais feulement pour le domaine temporel, & cet adminiftrateur ne laiffe pas néanmoins d'avoir féance entre les princes eccléfiaftiques dans les diétes de l'Empire. ADMIRAELS-EYLANDEN; c'eft ainfi que les Hollandois nomment en leur langué des ifles de la Mer des Indes, que nous nommons avec les Portugais, Isles de l'Amirante. Voyez AMIRANTE.

ADMIRAELS-EYLANDT, c'est-à-dire, ifle de l'Amiral. Les Hollandois ont donné ce nom à une petite ifle d'Afie, dans la Mer Glaciale, fur la côte de la nouvelle Zemble. De l'Ifle, dans fon Atlas, la nomme ISLE DE L'AMIRAUTÉ, & la place au 76 d. de latit. & au 84 d. de longitude.

ADMIRATI, riviere de Sicile. Fazel dit que c'eft l'ancienne Eleuthère qui, cependant, eft nommée aujourd'hui Bajaria par tous les modernes. L'Admirati, que de l'Ile nomme ADMIRANTO, coule dans la vallée de Mazare il a fa fource à l'orient de Mont Réale, & fon embouchure au fud-oueft de Palerme. Outre cette fource, il en a une autre plus méridionale à Parco, ou Sta Maria d'Altofonte, à l'orient de l'abbaye. Son ancien nom eft ORETHUS. Voyez ORETO 2. Corn. Dict.

ADMONT, abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, en Allemagne, dans la haute Styrie, fur les frontieres de la haute Autriche. Elle eft fous l'invocation de S. Blaife, & foumife pour le fpirituel & le temporel aux archevê ques de Saltzbourg. Il y a un beau collège pour l'éducation de la nobleffe du pays.

ADOLLAM, grand village de la Palestine, à 12 milles & à l'orient d'Eleutheropolis. Voyez ODOLLAM.

1. ADOM, ville de la baffe Hongrie. Les Allemands la nomment THETEN. Elle eft fituée fur le Danube, à trois milles au-deffous de Bude. On croit que c'eft la même que les anciens nommoient Potentiana, où les habitans de Hongrie livrerent bataille aux Romains, lorsque ceux-ci vinrent s'emparer de leur pays, fous la conduite de Macrin & de Terricus, & dans laquelle ils furent entiérement défaits : d'autres croyent que Potentiana eft aujourd'hui Pentolen ou Palanka. * Edv. Broyn, Voyage.

2. ADOM, pays d'Afrique dans l'intérieur du pays de la côte d'Or. Il'eft borné au nord par Waffa, au midi par Commendo, à l'eft nord-eft par Abrambo. Il s'étend le long de la riviere de Sama, & contient plufieurs ifles ornées de villes & de villages qui produifent aux habitans ce qui leur eft néceffaire. C'eft une espéce de république gouvernée par cinq ou fix feigneurs. Voy. de Bos*man. Côte de Guinée, par Belin.

3. ADOM ou ADAM, ville fur le rivage du Jourdain. Quelques-uns la placent fur la Mer-Morte, au-deffous du lieu où les Ifraëlites pafferent le Jourdain : d'autres la mettent beaucoup au-deffus, vers Scythopolis & Satrhan, & c'eft fa vraie fituation, felon D. Calmer, dict. de la Bible. On la nomme auffi EDOM. * Cellar. Geog. ant. l. 3, c. 13. Jofué, 3, 16.

ADOMMIM, (4) ville & montagne, dans la tribu de Benjamin. Les (b) uns la mettent au midi, les autres au feptentrion de Jéricho. S'il eft vrai qu'on ait paffé par Adommim pour venir de Jérufalem à Jéricho, comme

on le croit ordinairement, il faut qu'Adommim ait été au couchant de Jéricho. Voici comme les pélerins modernes en parlent : c'eft, difent-ils, (c) un paffage étroit qu'on trouve à quelques lieues de Béthanie, en allant au Heuve du Jourdain. Il étoit autrefois très - dangereux à caufe des meurtres & des brigandages qui s'y commettoient: auffi eft il affez élevé pour donner moyen aux voleurs de découvrir fort loin: il eft d'ailleurs fi refferré, qu'en quelques endroits à peine deux perfonnes peuvent y paifer de front. Après qu'on eft forti de ce mauvais pas, on trouve au bord du chemin un beau & grand monaftere, qui eft encore fort entier, avec les galeries du cloître, les voutes & les offices bâties de bonnes pierres de taille, une grande cour quarrée, & la porte ou verte, par laquelle on voit tout facilement. On dit que les Chrétiens l'avoient fait bâtir pour y mettre des religieux, avec quelques fortifications, afin d'y entretenir des gardes qui veillaflent à la fûreté des chemins. Mais préfentement il et tout défert & inhabité à caufe des Arabes, qui font de grands défordres dans tous ces lieux lorsqu'ils en trouvent l'occafion. S. Jerôme dit que c'est le lieu du fang & du carnage que notre Seigneur vouloit faire entendre en la parabole de ce pauvre homme, qui, en descendant de Jérufalem à Jéricho, tomba entre les mains des voleurs, qui le dépouillerent & le couvrirent tellement de plaies, qu'il demeura fur la place comme à demi-mort, & que ce lieu eft appellé Adomim ou Maledomin, c'est-à-dire la montagne des Rouges, à cause du fang que ces affaffins y répandoient ordinairement. Il ajoute qu'il y avoit autrefois un petit hameau & une fortereffe pour loger des foldats deftinés à la garde & à la fûreté des paffans, au haut d'une petite colline, à peu de diftance du hameau, fur les ruines & en la place duquel il y a bien de l'apparence qu'on avoit bâti le monaftere. Il dit encore que ce même lieu eft la féparation des deux tribus de Juda & de Benjamin, & que par con féquent ce doit être la place qui eft nommée dans Jofué Afcenfio & Afcenfus Adomini, ou la montée d'Adomin, entre des petites collines, comme font tous ces lieux-là près de Jéricho. * (a) D. Calmet, Dict. de la Bible (b) Jofué XV, 7, XVIII, 18. (c) Doubdan, Voy. de la Terre Sainte, c. 29.

ADONARE, ville de l'ifle de Sinor, dans la Mer des Indes. Les Portugais y avoient une fortereffe en 1602. Le roi de l'ifle a établi fon féjour dans cette ville. Comme Corneille ne nomme point fon auteur, & qu'il ne parle point de l'ifle de Sinor dans l'ordre alphabétique, j'avoue que je n'ai point encore trouvé cette ifle dans les divers Atlas que j'ai confultés. * Corn. Dict.

1. ADONIS, riviere de Phoenicie: elle a fa fource vers le mont Liban, & paffant au nord de Palabyblos, ou ancienne Byblos, elle va fe jetter dans la Mer de Phonicie, après avoir paffé à Byblos, appellé aujourd'hui Gabala, ou Gibel la nouvelle Byblus, felon la carte de Syrie, dreffée par Cellarius. Ce fleuve est nommé par ceux du pays Nahar Alcab, fi l'on en croit Daviti, & il ajoute que les nouveaux géographes le nomment le CHIEN. Ce fentiment, qui lui elt commun avec plufieurs écrivains, eft combattu par Paul Lucas, qui prétend que l'Adonis des anciens eft nommé aujourd'hui la riviere d'Abraham, au lieu que la riviere du Chien eft le Lycus de l'antiquité, ce qui eft confirmé par le P. Hardouin in Plin. l. 5, c. 20. Voyez ABRAHAM. Voici ce qu'en dit Ethicus dans fa cosmographie. » La riviere d'Adonis a, » dit il, fa fource proche de Tibériade: elle court 863 milles, & fe répandant au large, elle tombe dans la Mer Adriatique, vis-à-vis de l'ifle de Créte.» Cette description eft plus propre à embrouiller qu'à éclaircir la géographie.

دو

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2. ADONIS, riviere d'Afrique : elle a sa fource dans les montagnes, au midi occidental de Tetuan & fé jette dans l'Océan entre Tanger & Arzille, dans le royaume de Fez. Bochard, Géogr. Sac. 1. 1, c. 37. Atlas de de l'Ifle.

3. ADONIS. Les anciens ont parlé des JARDINS D'ADONIS comme d'une chofe admirable, & les ont célébrés comme une merveille. Ces jardins ne font pas toutà-fait un ouvrage de l'imagination des poëtes; ils n'ont fait que déguifer à leur maniere un refte de tradition que leurs ancêtres avoient confervé du jardin délicieux.

d'Eden. C'eft delà que le nom d'Adonis a paffé aux Grecs, qui doivent au mot Eden le mot down, dont ils fe fervoient pour exprimer le plaifir & la volupté. ADOPISSUS, ancienne ville de la Lycaonie. Ptolomée, l. 5, c. 6, lui donne 64 d. 40' de longit. & 39 d. 15' de latitude.

ADORA, ADORAÏM, ADOR & DORA, ville de la Palestine, dans la tribu de Juda. Adoraim eft nommée dans le fecond livre des Paralipomenes, c. 11, v. 9, avec Maresca, Ziph & Lachis. Il paroît que c'eft la même qu'Adora, Adapa, dont Jofeph, Ant. l. 13, c. 17, fait mention. Il la joint auffi avec Mariffa, & la place dans Idumée, c'eft-à-dire dans la partie la plus méridionale de la tribu de Juda, dans les terres. Dans le même auteur, Ant. l. 13, 2 & 23, on lit Dora, Aapa, pour Adora, "Adapa. Au rr livre des Machabées, c. 13, v. 20, les uns lifent Dora, les autres Adora: Jofeph, Ant. l. 8, c. 3, l'appelle Adoraïm, & ailleurs Adora. C'eft apparemment la même ville que Suidas nomme Adoreos polis, Adapsos is. Voyez ADURAM. * Reland, Palæft. pag. 547.

ADOREUS MONS, montagne d'Afie, dans la Natolie. Tite-Live, l. 38, y met la fource du fleuve Sangar. Les géographes la nomment DIDYMUS.

ADORIAN, bourgade de Tranfilvanie, felon Baudrand, édit. 1682, fur la frontiere de Hongrie, auprès de Zékelhéid, fortereffe, & à 28 milles de Zatmar. Maty la place au midi de la riviere de Grasna, proche de la ville de faint Job, entre le grand & le petit Varadin. Sanfon, dans fon Atlas, la met dans une ille que forme la riviere qu'il fait couler au nord de Zékelhéid & de faint Job, & tomber dans un autre. Cet Atlas confond deux rivieres différentes : l'une, qui n'eft qu'un ruiffeau, fe perd dans la terre à Zékelheid: celle qui coule autour d'une ifle, où S. Job eft bâti, fe perd auffi au pied d'une montagne. Adorian ne fe trouve point dans les cartes de Hongrie par de l'Ifle, qui font ce qu'on a de meilleur fur ce pays-là.

ADORSI, nation qui eft nommée par Corneille Tacite, Ann. l. 1,2, c. 15. Cellarius, Geog. ant. l. 3, c. 24, croit que ce pourroit bien être la même que les Aorfes, d'autant plus qu'il parle auffi des Soraces. Or Strabon, 1. 11, init. parlant des peuples de la Scythie, nomme les Nomades, qui ont leurs cabanes fur des roues; autour d'eux les Sarmates, qui font aufli des Scythes, les Aorfes & les Siraces. Il y a tant de conformité entre les Aorfes & les Siraces de Strabon, & les Adorfes & les Soraces de Corneille Tacite, que ce font apparemment les mêmes nations. Pline afligne différens lieux aux Aorfes; car dans fon IV livre, il dit que les Mocfiens, les Gétes, les Aorfes & les Gaudes habitoient derriere le mont Hamus, en descendant vers l'Ifler : & le P. Hardouin, parlant de ces mêmes Aorfes, approuve Ptolomée d'avoir placé les Daces, les Amaxobiens, les Aorfes, les Alains & les Roxolans dans le pays qui eft aujourd'hui la Betfarabie. Ces Aorfes étoient fans doute différens de ceux que le même Pline met à l'orient du Bosphore Cimmérien. Ceux-ci me paroiffent les mêmes que ceux de Strabon, dans le voifinage du Tanais. Cellarius, dans fa carte de Scythie, place un peuple nommé les AORSES au nord-ouest du fleuve Jaxarte, fur les bords de la Mer Caspienne, en quoi il a fuivi Ptolomée, l. 6, c. 14. Ces Aorfes étoient peut-être des détachemens d'une même nation; & d'ailleurs ces peuples étoient fi peu fixes en un lieu, qu'en moins d'un fiècle ils pouvoient avoir eu des établiffemens en plufieurs lieux très-différens, & affez éloignés l'un de l'autre.

ADOUA, province d'Afrique, dans l'Ethiopie au nord de celle de Sirg, avec une ville de même nom où fe tient le gouverneur de la province.

font pas

Les boufs ne font point élevés dans cette province comme en Europe; ils font fauvages, la chair en eft très bonne & très-délicate: ils n'ont point de cornes, & ne i gros que les nôtres. On y voit aufli quantité de chevreuils. Poncet, voyage d'Ethiopie. ADOUR, riviere de France, dans la Gascogne. Il y en a trois de ce nom, qui ont chacune leur fource différente, & qui mêlent enfuite leurs eaux.

1. LE GRAND ADOUR a fa fource (a) dans les montagnes de Bigorre, en un lieu appellé le Trémoula, paffe

à Bagnieres & à Tarbes, arrofe une partie de la plaine de Bigorre, un canton de la généralité de Montauban, que l'on nomme riviere baffe, une partie de l'Armagnac, & commence d'être navigable à Grenade, dans le Marfan, à deux lieues au - deffus de S. Sever. Elle traverse l'élection des Landes, reçoit la Douze à une lieue audeffous de Tartas, paffe à Dacqs, puis eft groffie par les gaves d'Oléron, de Mauléon & le Béarnois, enfuite par la Vidouze qui paffe à Bidache, d'où elle eft navigable jusqu'à l'Adour, qui n'en eft qu'à deux lieues; & enfin par la Nive fous les murailles de Bayonne. L'Adour entre dans la mer par une embouchure qu'on appelle le Boucaut neuf, pour le diftinguer du vieux Boucaut, par où l'Adour fe vuidoit autrefois, & qui eft à fix lieues plus vers le nord. (b) Ce Boucaut neuf fut ouvert en 1579, par les foins de Louis de Foix, parifien & fameux architecte. C'est le même qui a fait bâtir l'Escurial en Espagne & la tour de Cordouan à l'embouchure de la Garonne. * (2) Piganiol de la Force, Descf. de la France, t. 4, p. 134. (b) Baudrand, édit. 1682.

2. L'ADOUR DE LA SEUBE, riviere de Gascogne. De l'Ile la nomme la Séoube. On la nomme en latin Aturus Silvenfis, felon Baluze, cité par Baudrand, édit. 1682. Elle a fa fource dans la vallée de Campan, où après avoir coulé féparément l'espace de 12 lieues, elle fe jette dans le grand Adour.

3. L'ADOUR DE BAUDEAN, en latin Aturus Baudeanicus, riviere de Gascogne. Elle a fa fource dans la vallée de Baudean, d'où elle tire fon nom, felon Baudrand. De l'Ifle, dans fon Atlas, ne marque aucune autre riviere dans cette vallée, que le grand Adour, qui fe fépare en deux bras au - deffus de Bagnieres, pour fe rejoindre au-deffous de Montgaillard.

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1. ADRA ou HADRACH, SEDRACH & CHADRACH ville dans la Céléfyrie, felon Ptolomée, 7.5, c. 15, 68 d. 40' de longit. & à 32 d. 10' de latit. D. Calmet Dict. de la Bible, a mis par distraction la longitude pour la latitude, en citant cet auteur, ce qui fait un grand dérangement; car Prolomée mettroit cette ville dans la Laponie, fi la position que ce P. lui attribue étoit véritablement la fienne. Il eft parlé de cette ville dans la prophétie de Zacharie, c. 9, v. 1, qui prononça contre elle des menaces & des prophéties facheufes, felon le même D. Calmet, quoique d'autres interprétes, comme Vatable, entendent cette prophétie de l'avénement de Jefus-Chrift. La vulgate dit dans le paffage de Zacharie: la charge de la parole du feigneur en la terre de Hadrach & de Damas fon repos. Ce que ce favant Bénédictin explique, comme fi Damas étoit le boulevard, la défense & la confiance d'Hadrac; d'où il conclut que le pays d'Hadrach ne devoit pas être éloigné de Damas. Smidt écrit CHADRACH. Les Septante & Eufebe la nomment SEDRACH, & S. Jerôme HADRACH, canton du pays de Damas.

2. ADRA, ville maritime d'Espagne, dans le royaume de Grenade, à l'oueft du golfe Alméria, & fur le bord occidental d'une riviere que les cartes ne nomment point. * Atlas de Sanfon. Long. 14 d. 30′ latitude 36 d. 10'.

En remontant cette riviere, on trouve à l'orient de fon cours l'ancienne ADRA, ou ADRA VIEJA, qui eft l'Abdara des anciens, & de laquelle l'évêché a été transféré à Alméria, comme je l'ai remarqué au mot ABDARA.

La riviere qui coule au levant d'Adra, & qui delà fe rend dans la Méditerrannée, eft appellée Pexina par Corneille.

3. ADRA, ville méditerrannée de la Liburnie. Ptolomée, 4. 2, c. 17, lui donne 42 d. 30' de longitude, & 44 d. 40' de latitude. Molet dit que fon nom moderne. eft ODRIA & non pas Oduca, comme Baudrand le lui attribue. Niger, 4.6, p. 99, dit que le bourg Adra étoit au lieu où eft à préfent le château Qerunaz, en quoi il eft fuivi par Villanovanus. Je doute que ce lieu foit différent d'Adra en Illyrie, dont le même Baudrand fait un autre article féparé.

4. ADRA ou ADRAA, orum, ville de l'Arabie Pétrée, felon Prolomée, 45, c. 17, qui lui affigne 69 d. 40' de longitude fur 31 d. 40' de latitude. Eufebe, in voce AsTAROTH, dit Adraa eft fituée dans la Batanée. C'est une ville d'Arabie, à 25 milles de Boftra, & à 6 d'Astaroth,

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& non pas à 15 milles de Boftra, comme il y a dans la vertion latine. Le P. Bonfrerius & D. Calmet croyent que c'est la même qu'EDRAI; les auteurs la nomment tantôt ADRA & tantôt ADRAA, ou ADRA ou ADAR. Guillaume de Tyr, Hift. l. 15, c. 10, raconte que ceux qui voyageoient par ce pays - là, voyant des citernes dont l'ouverture étoit affez grande, croyoient y pouvoir puifer aifément de l'eau, mais qu'ils y perdoient leurs feaux, car ceux qui étoient cachés dans ces cavernes fouterraines coupoient les cordes ausquelles étoit attachée le feau ou le chaudron. Il dit que ces cavernes étoient entre Adraa & Boftra. S. Epiphane parle de la ville d'Adraa dans fon 1 livre contre les héréfies, p. 142, où il dit des Ebionites qu'ils étoient originaires de Cochabe, qui eft dans la Bafanitide, au-delà d'Adraa. Cette même ville femble avoir été nommée Adparos dans les anciennes notices. Elle étoit épiscopale, fous la métropole de Boftra, dans le patriarchat d'Antioche. Uranius, fon évêque, affifta au premier concile de Conftantinople, & Proclus, autre évêque de ce même lieu, fouscrivit au concile de Chalcedoine. * Carol. à S. Paulo, Geog. Sacr.

p. 295.

ADRABE CAMPI, ancien nom d'un canton de la Germanie, duquel parle Ptolomée, l. 2, c. 11. On l'appelle aujourd'hui DAS MARCH-FELD dans la haute Autriche, au nord-eft de Vienne, & à l'ouest de la riviere de Morawa. Sanfon, Disquif. geog. p. 17, a très bien repris Baudrand, d'avoir cité Strabon qui n'en parle point, au lieu de Ptolomée. Mais il pouvoit aufli le reprendre d'avoir dit que ce lieu eft à deux lieues d'Allemagne de Hambourg, en tirant fur le nord. Il falloit dire que ce lieu eft à cinq de ce même lieu, & au nord-oueft de Hainbourg, ville fituée au midi du Danube.

ADRABON; c'est ainfi que Niger, l. 4, p. 51, appelle un bourg de France, dans la province de Bretagne, vis-à-vis de Belle-Ifle, auprès de l'embouchure de la Vilaine.

ADRAMA, ville de la Syrie, dans la Batanée, felon Ptolomée, l. 5, c. 15.

ADRAMITÆ, ancien peuple de l'Arabie heureuse, felon Ptolomée, l. 6, c. 7.

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ADRAMYTTE, en latin ADRAMITTUM, ou felon Pline, l. 5, c. 30, Adramitteos. Le même auteur nous apprend que fon ancien nom étoit PEDASUS. Etienne le géographe dit qu'elle étoit dans la Myfie, fur le bord du Caique. Entre les médailles de Spanheim, on en trouve une de Caracalla avec ce inot AAPAMYTHNON. Et Plutarque, dans la vie de Cicéron, dit qu'en Afie il converfa avec les rhéteurs Xenocles d'Adramytte Dionifius de Magnesie, &c. On lit dans les actes des apôtres, c. 32, c. 27, v. 2, que S. Paul, allant en Italie pour la premiere fois, montoit un vailleau qui alloit à Adrumette; mais, comme le remarque D. Calmet, Dict. de la Bible, il y a beaucoup d'apparence qu'il faut lire Adramytte dans le texte, puisqu'on fait que S. Paul de voit aller en Afie, comme le témoigne S. Luc; & qu'Adramytte étoit une ville maritime de la Myfie, dans l'Afie mineure, vis-à-vis l'ifle de Lesbos, au lieu qu'Adrumette étoit une ville d'Afrique, dans la Lybie, capitale de la Bifacéne. C'eft apparemment à caufe de cette méprife des copiftes que Corneille dit Adramytte ou Adrumete. Il a trouvé aulli des auteurs qui nommoient cette ville Atramyte ou Atramytte. Les Latins ni les Grecs ne font pas d'accord fur la maniere d'écrire ce nom. Strabon, Scylax & Ptolomée écrivent Adramyttium. Les latins Adramytteum & Adramytteos, Hérodote & Etienne le géographe Adparty, Mela Adramyttion. Les Turcs, felon Leunclavius, la nomment ENDRAMIT. Elle a été le fiége d'un évêché, fous la métropole d'Ephèfe. Helladius d'Adramytte fouscrivit au concile d'Ephèfe; Aurelius à celui de Conftantinople, fous Flavien; & Flavien, évêque d'Adramytte, aux actes d'Ephèfe, dans le concile de Chalcédoine.* Cellar, Geogr. ant. l. 3, c. 3. Carol, à S. Paulo, Geogr. Sac. p. 226.

ADRAMYTTENUS SINUS, nom latin d'un golfe de la Mer Egée, vis-à-vis l'ifle de Lesbos, au fond duquel Adramytte étoit fituée. Baudrand l'appelle le Golfe D'ANDRAMITI; Corneille, LANDRAMITI; le P. Hardouin in Plin. l. 5, c. 30, le Golfe de LANDIMETRI, Ou, dit-il, comme parlent les autres, DEL ANDRAMITTI. De l'Ifle écrit LANDEMIRE. Quelques uns ont étendu ce

golfe,
golfe, en y comprenant toute la mer entre Lesbos & la
terre ferme, & en ce fens ils l'ont nommé Idaus Sinus
ou le GOLFE d'IDA.

ADRANA & ADRANUS, ancien nom de l'Eder, riviere d'Allemagne. Voyez EDER.

1. ADRANE, ville de Thrace, affez près de Bérénice, felon Etienne le géographe, vers la Pannonie fupérieure, entre Murfa & Siscia, au rapport d'Holftenius. * Baudrand. Edit. 1682.

2. ADRANE, ville de la Natolie, dans la Myfie inférieure, fur le fleuve Rhodius, qui couloit alors, & qui étoit tari dès le tems de Pline. Les Turcs la nomment ENDRENOS, au rapport de Leunclavius, cité par Baudrand. Ce dernier dit qu'elle étoit épiscopale, & la confond apparemment avec ADRIANA, dont je parle ci-deffous. Baudrand, éd. 1682.

ADRANS & ADRANTIS, bourg de la Pannonie fupé-* rieure, felon Antonin; Zofime l'appelle ADRANIS, c'est DRAGEMEL, felon l'opinion de Lazius. Il eft à préfent dans la Carniole fur la Save, à mi-chemin d'Æmona & de Céléia, à 25 mille pas de l'un & de l'autre. * Baudrand,

éd. 1682.

Sanfon, p. 18, dans fes Disquifitions géographiques, blâme Baudrand d'avoir plus fait dire à Antonin qu'il ne dit en effet. Cet ancien ne marque ce lieu que comme une fimple manfion, & ne parle point de la Pannonie fupérieure en cet endroit.

de Sicile, dont le nom moderne eft ADERNO. Voyez ce

ADRANUM ou HADRANUM, nom latin d'une ville

mot.

ADRAON. Baudrand en fait une ville de l'Arabie déferte, & dit qu'elle étoit épiscopale fous la métropole de Boftra, & cite Guillaume de Tyr. Il doute fi ce n'est point la même qu'ADRATUM, de laquelle il fait aufli un article, & dit que c'eft une ville de l'Arabie Pétrée, fur les frontieres de la Palestine : c'eft, dit-il, peut-être la même qu'Adraon. Corneille dit qu'ADRAON OU ADRATON étoit une ville d'Arabie : qu'elle a eu autrefois un évêché fous la métropole de Boftra, & qu'il en eft parlé dans la fixiéme feflion du concile de Chalcédoine. Adraon, pourfuit-il, eft l'ancien nom de cette ville qui a été appellée depuis CASTRUM BERNARDI DE STAMPIS. Guillaume de Tyr lui donne ce nouveau nom, felon le témoignage de Baudrand. Ce dernier n'eft point exact, lorsqu'il place Adraon dans l'Arabie déferte. C'eft la même ville qu'ADRAA 5, en Grec AAPAA, dont le génitif eft AAPÁN, ADRAORUM. Les auteurs des notices l'ont écrit fimplement Adraon; & il fe trouve ainfi dans la notice des patriarchats d'Antioche & de Jérufalem, & dans celle des églifes du temps de Céleftin III, l'an 1225. Elles font imprimées dans le fecond tome des antiquités eccléfiaftiques de Schelftrate, p. 739, 757, 770. L'une & l'autre lui donnent le troifiéme rang fous la métropole de Bostra, auffi-bien qu'une troifiéme notice qui commence ainfi : Civitates mundi qua tenentur à Chriftianis funt ha &c. mais elle nomme ce lieu ADRAON, qui pourroit bien avoit produit l'ADRATUM de Baudrand. On lit dans le même vol. des antiq. eccléfiaftiques de Schéltrate, pag. 740, 744, 746, 769, & Boftra habet ADRASON, qui doit être le même fiége, auffi-bien qu'ADRASSON qui s'y trouve, & AD RASSON, & ANDRASSON, qui ne font que des corruptions d'un même mot. Dans toutes ces notices il est question d'une ville épiscopale d'Arabie, & elles ne laiffent aucun lieu de douter qu'Adraon & Adraton ne foient la même chofe qu'ADRAA OU ADRA, qui eft le nominatif. Cependant la notice des provinces d'Orient, dans la 56° fection, compte fept villes, parmi lesquelles ADRA & Adraffus font diftinctes l'une de l'autre; de forte qu'Adraon & Adraton pourroient être la même chofe qu'Adra, & qu'Adraffus feroit le même qu'Adraffon. Voyez ADRA OU ADRAA 5.

ÅDRAPSA, ville de l'Hyrcanie, felon Ptolomée, l. 6, c. 9, ou Hadrapfa, felon d'autres. Ce géographe lui donne 98 deg. 30' de longitude, & 41 deg. 30 de latitude. On n'en fait guères mieux pour cela la véritable situation.

ADRASDII, fiége épiscopal, dans le patriarchat d'Antioche. Il étoit le dix-huitiéme fous la métropole de Séleucie, laquelle étoit le huitiéme fiége de ce patriarchat, Schelftrate, Antiq. Eccléf. t. 2, p. 77, I. ADRASSON. Voyez ADRAON,

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