Les géographes sont convenus entre eux que ces lettres initiales voudroient dire en abrégé sur les cartes ou tables géographiques. Ordre de S. Augustin. A. H. O. B.--Abbaye d'Hommes, Ordre de S. Benoît. A. F. O. B.--Abbaye de Filles, Ordre de S. Benoit. A. H. O. A--Abbaye d'Hommes, A. F. O. A.--Abbaye de Filles, A. H. O. C.--Abbaye d'Hommes, A. F. O. C.--Abbaye de Filles, A. H. O. P.--Abbaye d'Hommes, Ordre de Prémontré. capitul. l. 1, c. 76. Ordre de Citeaux. Ordre de Citeaux. ABBEFIORD, bourg & port de Norwege. L'atlas de Blaeu l'écrit OBBEFIORD. Il est situé dans un petit golfe où font trois ifles. L'entrée de ce golfe est vers les 58 d. 44' de latit. feptentrionale. Il est dans le gouvernement nt d'Aggerhus, à vingt lieues de Christiania vers le sud-oueft. ABBEVILLE, ville de France dans la baffe Picardie, capitale du conté de Ponthieu. Elle s'appelle en latin, Abbatis Villa, Abba Villa, & felon des actes du moyen âge, Abaci Vocilla. Elle est à 19 d. 29' de longitude, & à sod. 7' de latit. à 2 lieues de S. Riquier, à 4 de S. Valery fur Somme, às de Blangi sur Brefle, de la ville d'Eu & de la mer. C'étoit (2) autrefois une métairie qui appartenoit à l'abbaye de S. Riquier. Cette métairie se peupla au point qu'elle devint un Bourg qu'on nommoit Abbatis Villa, doù l'on a formé ABBEVILLE. Le roi Hugues fit bâtir un château dans ce lieu pour arrêter les courses des Barbares (b) l'an 980, & y établit fon gendre, qui régna par la suite sous le nom de Hugues Capet. Ceci détruit l'opinion de Sanfon, qui croit qu Abbeville est l'ancienne Britannia, dont Scipion demanda des nouvelles aux députés de Marseille, qui allerent le trouver à l'embouchure du Rhône, d'ailleurs Céfar n'en parle point. Cette ville est aujourd'hui tres-peuplée. Il y a douze paroiffes: S. Georges, S. Gilles, Ste Catherine, (c) S. Eloi, le S. Sépulcre, S. Paul, S. Jacques, S. André, NotreDame du Châtel, Notre-Dame la Chapelle, le petit S. Ulfran, & le grand S. Ulfran. Cette derniere eft collégiale & paroiffe en même tems; le curé, qui eft chanoine, fait l'office paroissial dans la chapelle S. Nicolas Cette collégiale fut fondée par Guillaume de Lalras, (d) comte de Ponthieu, qui y établit douze chanoines en 1111, & Jean, son fils, en 1121, leur donna vingt prébendes. Ce chapitre est aujourd'hui composé d'un doyen, d'un chantre, d'un trésorier & de vingt - deux chanoines. Tous ces bénéfices font à la nomination du roi, par la réunion du comté de Ponthieu à la couronne. Il y a fix monafteres d'hommes (c) : le prieuré de S. Pierre, ordre de Cluni, les Minimes, les Cordeliers, les Dominicains, les Carmes Déchauffés, les Capucins, & une Chartreuse qui est hors la Ville; huit de Filles : des Dominicaines, des Carmelites, des Urfulines, des Filles de la Visitation, des Filles de S. François, dites les Sœurs Grifes, & les abbayes de Notre-Dame d'Espagne & de Villencourt, toutes deux de l'Ordre de Cîteaux. Il y a présidial, sénéchauffée, élection, grenier à sel, un hotel - dieu & un hôpital pour les pauvres orphelins, un collége, dont le principal est chanoine-né de S. Ulfran. La riviere (f) de Somme passe au travers de cette ville. Abbeville est fortifiée de murailles (g) flanquées de bastions, avec de larges fossés, & fermée par quatre portes. L'an 1665, on établit à Abbeville, en faveur des sieurs Van Robais (h), hollandois, une manufacture de draps. Louis XIV leur accorda plusieurs priviléges, & principalement une franchise de tous droits d'entrée sur les matieres nécessaires pour les draps qu'on y fabrique. La qualité de ces draps est peu inférieure à ceux d'Angleterre & de Hollande. Il y a encore dans Abbeville plusieurs autres manufactures, une de mocades & de tripes rayées; la chaîne de cette étoffe est de lin, la trame de laine de toutes couleurs pour les figures qui se forment de la tirée : une de baracans, & une de droguets infiniment supérieurs en qualité à ceux qui se fabriquent en Angleterre. Il y a auffi quatre savonneries de savons gras, noirs & verds, pour dégraisser les laines à fabriquer, & dont le produit va au-delà de cent mille livres, année commune. On y débite tous les ans pour plus de trois cens mille livres de groffes toiles, qui ne font propres qu'à faire des facs, des emballages ou des voiles de navires, On y fait des toiles, qui, après avoir été mises en teinture, fervent à faire des doublures. Les fufils & les pistolets d'Abbeville font affez estimés. Les barques que la riviere de Somme amene de la mer jusqu'au milieu de la ville, y apportent toute forte de marchandises en échange des draps. & des toiles qu'elles y chargent. Cette ville est la patrie de plusieurs hommes illuftres, entr'autres de Nicolas Sanfon, mort en 1667, de Pierre Duval, & du P. Philippe Briet, jéfuite, mort en 1669, tous trois fameux geographes, & de Philippe Hecquet, célébre médecin de la faculté de Paris (4). Had. Vales. (b) Piganiol de la Force, Nouv. defcript. de la France, t. 3. (c) Corn. Dict. (d) Piganiol, ibid. (c) Corn. Dict. (f) Piganiol; ibid. (s) Corn. Dict. (b) Piganiol, ibid. pag. 37. ABBINGTON, Ville d'Angleterre. On l'écrit plus communément ABINGTON, OU ABINGDON. Voyez ce mot. ABCAS, ABASSI, peuples d'Afie entre la Circaffie, la Mer Noire & la Mingrelie. Quelques-uns les appellent ABCASSES, ABASSAS, ABAGES & ABASQUES, ABSSAES. Ils habitent le pays nommé par les géographes Abafcie vers le 45 deg. de latit. & font un peu moins fauvages que les Circafliens leurs voisins, mais ils ont comme eux un grand penchant pour le larcin & le brigandage; ils donnent en échange des marchandises que les négocians leur portent, des hommes, des fourures, des peaux de daim, de tigre, du lin filé, du buis, de la cire & du miel. On prend avec eux les mêmes précautions qu'avec les Circafliens; c'est-à-dire que la barque du vaisseau va tout proche du rivage avec des gens bien armés, qui ne laissent approcher de l'endroit où la barque est abordée, qu'un nombre d'Abcas pareil au leur. S'il en vient un plus grand nombre, la barque se retire au large. Lorsqu'ils se font abouchés, ils se montrent les denrées qu'ils ont à échanger, ils conviennent de l'échange & le font. Il faut être bien fur ses gardes, car ils ne manquent jamais l'occasion de faire un larcın quand elle s'offre. Ces peuples ont été autrefois chrétiens; à présent ils ont à peine la religion naturelle. Ils habitent, comme les Circalliens, des cabanes de bois, & vont presque nuds; chaque homme se regarde comme l'ennemi de fon voifin; & s'il peut le faire esclave il le vend aux Turcs & aux Tartares. Les Abcas ou Abaffes font en général bien faits. Ils fent très-foumis à leurs princes ou chefs. Ils n'enterrent point leurs morts, les mettent seulement en des caiffes faites de quelque tronc d'arbre, les fufpendent à un arbre & pendent une partie des meubles du mort autour de fon cadavre. Chardin, Voyages, 1, p. 120. Hift. généal. des Tatars, p. 304. t. ABCORRENG, riviere d'Asie dans la Perse. Elle arrose une partie de la Chaldée, & fe rend ensuite dans l'Euphrate. Il y en a encore une autre de même nom dans le voisinage. Le premier de ces fleuves est beaucoup plus gros & plus égal en tout tems, & on a tâché de le faire entrer dans le fleuve de Zenderoud. Le roi Thamas y travailla dans le seiziéme fiecle, & fon deffein étoit de percer un paffage au pied des montagnes qui séparent ces Heuves; mais les vapeurs fulphureuses & minerales qui en fortoient étouffoient les travailleurs, en forte qu'il fallut abandonner cette entreprise. Abas le grand concut un autre projet; c'étoit de couper la montagne pour que l'eau patlat au travers ; mais les froids excetlifs qui font ordinaires dans ces pays, & les neiges qui y tombent en abondance, firent abandonner les travaux, quoique déja fort avancés. Abas II y fit travailler à deux reprises. Son président de justice, Ogourlou-Beg, tâcha de faire remonter les eaux par le moyen des digues. Enfuite le premier miniftre Mahamed-Beg, qui aimoit les méchaniques, voulut faire fauter par des mines les montagnes. Tout cela ne réuslissant pas, on a regardé l'exécution de ce projet comme impoffible, & on l'a abandonné. * Chardin, Voyages, t. 8. p. 7. ABCOUDE, prononcez Abcou, village des Pays-Bas dans la feigneurie d'Utrecht, sur le chemin de cette ville à Amsterdam, dont il n'est éloigné que d'environ trois petites heures de chemin, entre les rivières d'Amstel & de Vecht. Quelques Auteurs Latins le nomment Abekewalda; , qui semble l'étymologie d'Abcoude, qui a enfin dégénéré en Abcou. Il en est fait mention dans l'acte de permutation passé entre les églises de S. Jean & de S. Martin d'Utrecht, l'an 1985. * Alting. not. Germ f 1 infer. part. 2, pag. 2. Abdal curia, pag. 5. ABDARA, ancienne ville d'Espagne dans le royaume de Grenade. On la nomme aujourd'hui ADRA. Quelques auteurs latins l'ont nommée ABDERA, comme Pomponius Mela, 1. 2, c. 6, & Strabon, 1.3, p. 157. Ce dernier nous apprend que les Phéniciens l'avoient bâtie. Pierre, évêque d'Abdara, souscrivit au premier concile de Séville. L'évêché a été ensuite transféré à Almeria. * Car, à S. Paulo. Geogr. Sac. pag. 182. 1.ABDERE, (a) ancienne ville maritime de Thrace dans la province de Rhodope, Abdera, a, au fingulier, & Abder, arum, ou Abdera, orum au pluriel. Elle étoit, selon Ptolomée, Geog. vet. Oxon. t. 3. à 52 deg. so de longit. & à 41 deg. 45' de latit. feptentr. & felon le P. Riccioli, Geogr. ref. 1. 9, à 49 deg. 25 de longit. & à 42 deg. 16' de lat. feptentr. Mela, 1. 2, & Solin, Polyh. XVI. difent qu'elle fut fondée par Abdera, fœur de Diomede, roi de Thrace. On voit dans Goltzius une ancienne médaille Grecque avec ces mots ABAΗΡΑΖ ΚΟΡΑΣ ; c'est-àdire, felon le P. Hardoin (num. ant. p. 8) de la vierge Abdera. Etienne (5) aime mieux dériver ce nom d'Abderus, fils d'Erim. Selon Hellanicus, & quelques autres anciens, ce même Abderus étoit un des compagnons d'Hercule, & fut mangé par les chevaux de Diomede. Herodote, l. 1, c. 68, en attribue la fondation à Temefius de Clazomene. Les Clazoméniens la nommerent CLAZOMENE, & y commencerent vers la trente-unieme olympiade (c) un établissement qui fut diffipé par les Thraces. Cent douze ans après, les Teïens, opprimés dans l'Ionie, se réfugierent à Abdere, qu'ils rebâtirent. Lucien, de confcrib, hift, raconte que sous le regne de Lyfimachus, les Abderitains ayant assisté à la représentation de l'Andromede d'Euripide durant une chaleur excessive, ce spectacle fit une fi forte impression dans leurs cerveaux, qu'on les voyoit saisis d'une fiévre ardente, courir les rues, en récitant des vers d'Euripide; ce qui dura, dit-il, jusqu'à l'hyver qu'un grand froid emporta toute cette trénésie, qui passa depuis en proverbe. Les Abderitains, melon Ovide, in ibin. immoloient un homme à certains jours, & l'affommoient à coups de pierre. Ce qui a le plus contribué à rendre cette ville célébre, c'est le fameux Democrite (4) qui en étoit citoyen, aussi bien que Protagore & Anaxarque philosophes, Hécatée historien, Nicenete poëte, & autres hommes fameux de leurs tems. Juvenal, fat. x, v. 5o, a pourtant nommé ce pays, la Pa trie des moutons, Niger a supposé qu'Abdere est la même que Maximianopolis; mais il fe trompe, car entre les peres duconcile de Calcedoine (*) on voit Serenus, évêque de Maximianopolis, & Jean, évêque d'Abdere. Quelques-uns, comme Sophien, (f) croyoient que fon nom moderne est POLYSTILO. Le P. Riccioli, Géog. réf. l. 9 & 11, la nomme ASTRIZZA, ASPROSA & ASPEROSA. Ce dernier nom lui est aufli donné par Niger, qui a été suivi par Baudrand, Corneille, &c. Cependant Mercator & Blaeu les diftinguent l'une de l'autre. Corneille dit qu'Abdere étoit fituée à l'embouchure du fleuve Nestus. M. de l'Isle, Gracia fept. lui afsigne la même place dans une de ses cartes. Les atlas de Mercator & de Sanfon la placent à l'orient de ce fleuve, & Ptolomée, pag. 89, fait Abdere de vingt-cinq minutes plus orientale que ce fleuve, qu'il appelle Nefos ou Nefus. Bunon, dans les cartes qu'il a jointes à fon édition de l'introduction de Cluvier, a trèsbien diftingué Afperosa d'Abdere, & ces deux villes de celle de Maximianopolis. L'évêque d'Abdere (8) reconnoiffoit pour métropolitain celui de Trajanopolis. * (a) Car. & S. Paulo, géog. fac. p. 13. (b) Steph. Bys. in voce ΑΒΔΗΡΑ (c) Voff. in Melam. (d) Mela Loc. cit. (e) Car. à S. Paulo, pag. 325. (f) Ortel. in VOCE ABDERA. (8) Car. à S. Paulo. 2.ABDERE, ancienne ville épifcopale de l'Afrique proconfulaire, felon le P. Charles de S. Paul dans sa géographie facrée, p. 88 & 89. Holstenius remarque que cette ville est la même qui est nommée Abbir & Abdirita, dont l'évêque Felix, martyr, est nommé dans l'histoire de la perfécution des Vandales par Victor d'Utique. ABDIARE. Vincent le Blanc dit que c'est un royaume de la dépendance de Pegu. Sanfon a mis, dans ses cartes de l'Afie, Abdiare fur la même riviere que la ville de Pegu, environ à vingt lieues plus au nord, mais il ne l'a marqué que comme un village, bien loin d'en faire un royaume. Maty a dit, sans pourtant nommer aucun auteur, qu'Abdiare est un royaume de l'Afie dans l'Inde, au-delà du Gange, au nord de celui de Pegu, duquel il dépend; que sa ville capitale, qui porte le même nom, est située sur la riviere de Pegu, environ à vingt lieues au-dessus de la ville de ce nom. Corneille a adopté cet article. M. de l'Isle, ni l'atlas de Blaeu, ainsi que les autres cartes ne font aucune mention de ceroyaume, & je le crois imaginaire, à moins que quelque relation plus véridique ne nous en confirme l'existence. ABDON, ville de la Palestine, dans la tribu d'Afer; (a) elle étoit dans le partage des Lévités. Elle est écrite Ardon dans l'onomafticon d'Eufebe; mais l'ordre alphabétique & la traduction latine de S. Jerôme font voir que c'est une faute des copistes. Il est vrai que cette ville n'est point nommée dans la liste (b) des villes afsignées à la tribu d'Afer; mais la ville d'Acco n'y eft pas non plus nommée, quoiqu'elle en fût véritablement. (c) Durefte, nous n'en savons que le nom, & il y a eu de la témérité à la placer sur les cartes géographiques au bord d'un fleuve près de Tyr, à l'orient de Sarepta; car cette pofition n'est fondée fur aucune autorité. (a) Nous ne sommes pas fürs qu'elle fût au lieu où des géographes l'ont pofée, & ils étoient aussi en droit de la mettre à trente milles delà. Les cartes que l'on fait pour éclaircir l'antiquité ne font eftimables qu'autant qu'elles font appuyées sur des témoignages certains des anciens auteurs. * (a) Jos. 21,30, 1. Chr. 6, 74. (b) Jos. 22, 29. (c) Judic. 1, 31. (d) Reland. Palest. p. 518. ABDULUATES, nation ancienne d'Afrique, qui a tenu le royaume de Tremecen avant les Romains. C'étoit une branche des Zenetes, venue des Magaraos, qui ont commandé dans toute l'Afrique. Les Zenetes ayant été chaffés par les Romains, reprirent l'empire depuis, avec le secours des Gots, ausquels ils payerent un certain tribut, jusqu'à ce que les successeurs de Mahomet s'emparerent de l'Afrique, dont toutes les provinces devin rent sujettes aux califes d'Arabie après la conquête d'Espagne. Mais enfin leurs divifions affoiblirent leur puisfance, & alors les Africains, qui s'étoient sauvés dans les déserts de la Libye, commencerent à se rapprocher, parce que les Abduluates, qui n'attendoient que l'occafion, rentrerent dans le royaume de Tremecen, où ils furent reçûs favorablement, enforte qu'ils y regnerent plus de trois cens ans; ensuite les Almoravides ou Almohades les assujettirent en les chassant quelquefois, & fe contentant en d'autres tems de les rendre tributaires, jusqu'à ce que Gamarazan Benzein se souleva fur le déclin de l'empire des Almohades, & laissa le royaume de Tremecen à fes defcendans sous le titre de Beni-Zenetes, que tous ceux qui lui fuccéderent prirent depuis ce tems-là en quittant celui d'Abduluates. Il me femble que dans cet article, que Corneille a emprunté de Marmol, traduit par d'Ablancourt, il est moins question d'une nation que d'une famille. * Marmol, 1.5, c. 11. ABECOUR, Alba curia, abbaye de France, de l'ordre de Prémontré, au diocèse de Chartres, affez près de S. Germain-en-Laye. Elle fut fondée en 1180 par Guafcon de Poissi, beau-frere de Bouchard de Montmorenci, dont il avoit épousé la fœur, nommée Alix. L'église en fut consacrée à la fainte Vierge vers l'an 1191, par S. Thomas, archevêque de Cantorberi, qui y fejourna quelque tems pendant fon exil en France. Les premiers religieux qui s'y établirent étoient de l'abbaye de Marcheroux diocèse de Rouen, c'est pourquoi elle en releve. Le revenu de l'abbaye d'Abecour est d'environ fix mille livres. L'abbé est un religieux. * Corn. Dict. Piganiol de la force, nouv. Defc. de la France, t. 5, p. 167. د ABEDDE, ville d'Afrique, dans la Guinée; elle est située sur la même riviere qu'Ackram, & deux lieues plus bas. C'est une bonne place, ceinte de murailles de pierres, & d'un bon rempart. Les atlas de Blaeu, de Sanfon & de M. de l'Ifle n'en font aucune mention. * Corn. Dict. Voyageur curieux, c. 4., ABEDIT, ville des Indes, grande & riche, & fituée proche de l'ifle de Diou, en terre ferme, fi nous en croyons Vincent le Blanc, part. 1, ch. 15; il ajoute que le trafic eft considérable à Abedit, parce qu'elle est habitée de plusieurs marchands juifs, chrétiens, maures & gentils. On n'y punit point les criminels de mort, on les emprisonnes J'avertis P C C a G & 11 de J'avertis ici, une fois pour toutes, que cet auteur est très-fabuleux, & qu'il semble avoir pris à tâche de nommer & de décrire des villes que personne n'a väes, ni avant lui, ni après. Celle-ci peut être du nombre. 1. ABEE, ancienne ville de Gréce dans la Phocide. On la nomme en latin Aba ou Aba. Cellarius la place au midi de la montagne d'Hélicon, entre les villes Ascra & Ambriffus. M. de l'Ifle la place fort différemment au nord-ouest de cette montagne, & au midi de celle de Cirphis. Abée avoit un riche temple consacré à Apollon, & les oracles que les prêtres y rendoient en fon nom étoient fort renommés dans la Gréce. Hérodote, l. 1, a 46, met cet oracle au nombre de ceux que Crésus envoya confulter, & il remarque, 1.8, c.33, qu'il étoit encore en vogue de fon tems. Etienne le géographe, au mot ABAI, croit que cet oracle étoit plus ancien que celui de Delphes. * Not. Orb. Ant. 1. 2, c. 13. 2. ABEE, Abea ou Abaa, ancienne ville du Péloponèse, sur le golfe Messéniaque. Ptolomée l'appelle Abea, & la metà 49 d. 50'. de long. & à 35 d. 10'. de lat. septent. C'étoit la derniere ville maritime des Messéniens du côté de la Laconie. Corneille n'est pas exact quand il dit qu'on l'a auffi appellée Huria, Thuria & Æpea. Pour Huria, je ne fais ce que c'est: Thuria & Æpea font deux nomis d'une même ville, située à l'occident du fleuve Pamifus, un peu au-dessous de fon embouchure, dans le golfe Mefféniaque, & cette ville est si différente d'Abée, qu'il y avoit la ville de Pharæ ou Pheræ entre deux. Polybe, legat. 53, les diftingue dans un passage où il dit que les villes d'ABIE, (Abée) de Thuria & de Phara furent détachées des Messéniens. Paufanias, 1.4, c. 30, compte 70 stades entre Pharæ & Abée. Il y a apparence que les ABEATES, dont parle Pline, 1. 4, c. 6, étoient les habitans de cette ville, que quelques - uns nomment ABIE, entre autres Polybe, dans le passage cité. Corneille ajoute que quelques - uns veulent que le temple brûlé par Xerxès fut dans cette ville, & non pas dans l'Abée qu'habitèrent les Abantes. Hérodote, 1. 8, c.33, ne laiffe aucun lieu d'en douter, & dit clairement que ce temple étoit dans la ville d'Abée en Phocide. Corn. Dict. au mot Abée. 3. ABEE, Abea, ville de Gréce, dans la Locride Epicnémidienne, felon Paufanias. * Ortel. ad voceт АвА. 4. ABEE, Abea, ville de la Carie, felon Etienne le géographe,p.3, not. 13,edit. Berkel; sur quoi un de ses commentateurs avoue qu'il n'en a pû trouver aucune autre trace dans les historiens, ni dans les autres géographes. § Le scoliafte de Sophocle expliquant ces paroles de l'Edipe Tyran: Il n'est pas nécessaire que j'aille en péle-. rinage au temple de Delphes, ni à celui qui est à Abée, remarque que cette ville étoit dans la Lycie, & Démétrius Triclinius, entraîné peut-être par l'autorité du scoliaste, dit la même chose; cependant Hefyche, au mot Αβαι, entend d'Abée, ville de Phocide, ce même pas fage de Sophocle. Il est certain qu'Apollon étoit adoré avec beaucoup de dévotion dans la Lycie, entre autres lieux à Patare, où il rendoit ses oracles durant les fix mois d'hyver, à quoi Virgile fait allufion dans ces deux vers: Qualis ubi hybernam Lyciam, Xantique fluenta Je remarquerai en passant qute Segrais a traduit ces deux Tel du Xante glacé, quittant l'âpre séjour, Ce n'étoit pas les glaces du Xante qu'Apollon fuyoit, puisqu'il n'en partoit qu'au printems: hyberna Lycia veut dire dans Virgile, qu'Apollon rendoit ses oracles en Lycie pendant l'hyver, comme on le verra plus amplement à l'article de PATARE. ABEHER, ville de Perse. Voyez EBHER. ABEILE, riviere d'Afie, dans le Zagathai, province de la grande Tartarie: elle a sa source dans le royaume de Gete, & coulant vers le sud-ouest, elle paffe à Uskunt, & va se jetter dans le Sihun, ou Jaxartes, avec lequel elle va se perdre dans la mer Cafpienne. * Cartes pour l'hift. de Timurbec & Ginghifcan. ABEIN, source d'eau minérale, en Auvergne: elle est à quatre lieues de la Queuille, fur le chemin d'Issoire, dans les montagnes, près de la Croix-morand & du mont lépre & autres maladies. On croit qu elles paff nt par des d'Or. Ces eaux, qui font chaudes, font bonnes co tre la mines de fer. * Corn. Dict. Davity, Auvergne. ABEL: ce noma été donné à plufieurs lieux, dont l'é criture fainte fait mention. Voici les principaux. ABEL BETH - MAACHA, ville de la Terre Sainte, tentrionales. Car il est dit que Joad, II reg. 20, 14, qui dans la Galilée, ou du moins dans une des provinces fcpl'affiégea, traversa toutes les tribus d'Israël. Elle est appellée Mere d'Israël dans le même chapitre, v. 19, & land (2) foupçonne qu'au nom d'Abel on joignoit le nom diftinguée de Beth-Maacha dans le même passage. M. Red'une ville voisine, pour éviter toute équivoque; &'il Sarepta de Sidon & Thaanat de Silo. Il doute que cette appuye ce soupçon sur l'usage des Hébreux, qui disoient mas. Elle est nommée entre Dan & la contrée de Kinville foit la même qu'Eusebe place entre Panéas & Danereth, dans le récit des progrès du Roi Benhadad : il est dit, III reg. 15, 20, que ce roi envoya les chefs de fon armée contre les villes d'Israël, & qu'il frappa Ahion Dan, & Abel Beth-Maacha, & tout le canton de Kinne reth. Dans les paralipomenes, II paral. 16, 4, où cette histoire est répétée, cette ville est nommée ABELMAIM Jofeph (b) fait mention d'Abel Machea, ville forte & métropole des Israëlites. D. Calmet (c) croit que cette ville est la même qu'ABILA, HOBAL, ABEL - MAїм, ABILA de Lyfanias, & ABILA dans le Liban. Il ajoute qu'elle étoit située à la gauche, c'est-à-dire au nord de Damas. * (a) Palestina, p. 519. (b) Antiq. 7, 10 & 8, 6. (c) Dict. de la Bible. de la mer Morte, dans un lieu fécond en palmiers. C'est ABEL HASSHITTIM, (2) ville de la Palestine, près peut-être la même dont Eufebe & S. Jerôme in Onomast. midi. Quelques-uns la prennent pour Abel Mitzraim, ont dit qu'elle étoit dans le défert des Moabites, vers le sur le Jourdain, de laquelle nous parlerons ci-après; mais il semble qu'Abel Mitzraim étoit à l'occident de ce 5, init. met Abel Satim à foixante stades du Jourdain, & fleuve, & Abel Hafshittim à l'orient. Jofeph, Antiq. l. même lieu que les Israëlites se fouillèrent avec les filles Eufebe la place au pied du mont Phogor. Ce fut dans ce connoître la terre de Jericho. Le nom de Satim felon Jodes Moabites, & d'où Jofué envoya fes espions, pour seph, Sattim selon S. Jerôme, est écrit Settim & Setim dans la vulgate, & vient de l'Hébreu Schittim, forte dans fon commentaire sur Michéé in c. 4, les décrit ainfi. d'arbres dont il y avoit quantité dans ce lieu-là. S. Jerôme Il y a dans le défert un certain arbre qui ressemble à l'épine blanche pour la couleur & pour les feuilles, mais fi gros, qu'on en fait de grands ouvrages de menuiserie. non pas pour la grandeur; car ces arbres sont si hauts & faite beauté; il ajoute que les ouvrages qu'on en faifoit Ce bois eft très-fort, extrêmement léger, & d'une parétoient pour les personnes riches & curieuses. * Reland, Palæst. p. 520. ABEL KERAMIN, bourgade dont il livre des Juges, C. II, v. 35, où nous lisons que Jephtê est parlé dáns le poursuivit les Ammonites jusqu'à Abel Keramim, & les interpretes l'expliquent par ABEL DU VIGNOBLE OU ABEL DES VIGNES, & Eufebe remarque que c'étoit encore de fon tems un village où il y avoit des vignes. Il ajoute dit à sept milles. que ce lieu étoit à fix milles de Philadelphie. S. Jerôme ABEL-MAÏM. Voyez ABEL BETH-MAACHA. ABELMEA, petit village, entre Sichem ou Néapolis l'appelle Abelnea; mais on croit que c'est une faute des & Bethfan ou Scythopolis. Eufebe dans fon onomafticon copistes. maft. ABEL MAULA, selon S. Jerôme, & Abel-Mehula, ABEL MITZRAIM. (2) Ce nom, qui signifie le deuit Tome I. B des Egyptiens, fut donné par les Cananéens au lieu où Joseph it les funérailles de ton pore, avec une grande troupe de monde quid avoit mene avec lui. Ce heu devoir être près du Jourdain; car nous liions dans la Genefe: lorfqu'ils furent venas al AIRE D'ATAB, qui est fitué au-aetà du sourdain, ils célébrerent les funciarlies pendant fepr jours; ce que les habitans du pays de Canaan ayant vũ, ils dirent: voilà un grana deuil parmi les Egyptiens; c est pourquoi ils nommerent ce heu LE DEUIL DEGYPГЕ. Le texte hebreu porte: ils nommerent celica Abet mitzraim. Il faut remarquer aufli que la Vulgate dir aи-лега, mais que l'Hébreu dit en-doçi. 5. Jeroine fuivi par D. Calmet (b) & autres vans, croit que c'est le même endroit qui fut nommé dans la fuite BETHAGLA, à quelque distance de Jéricho & du Jourdain, à l'occident de ce fleuve. Le mot Abel אבל peut fignifier les pleurs, & dans ce dernier article il est pris en ce sens-là. Mais il fignifie auffi une campagne, & c'est dans cette feconde fignification qu'il faut le prendre dans les précédens. Eufebe Onomaft. & S. Jerôme font mention d'ABELA OU ABILA, à laquelle ils ajoutent le nom DES VIGNES. Selon eux, c'étoit une ville célébre à douze milles de Gadara, vers l'Orient. Sanfon, Index Geogr. la confond avec Abel Keramin, & il prétend que c'étoit la même ville qui étoit à douze milles de Gadara & à sept de Philadelphie, à 68 d. 4 de longitude & à 32 d. 26 de latitude septent. D. Calmet soupçonne que c'est la même qu'ABELA entre Jabès & Gadara proche de Pella, & qu'ARBELLA, dont Eufebe fait mention, & qu'il dit être dans la dépendance de Pella, pourroit bien être la même qu'Arbela. Eufebe & S. Jerôme font autli mention d'une autre ville nommée ABELA dans la Phénicie, entre Damas & Paneas, laquelle il ne faut pas confondre avec Abila dont je parlerai plus bas. * (a) Genese, c. 50, 10 & 11. (b) Dict. de la Bible. ABEL LA GRANDE. C'étoit un gros rocher qui se trouva dans la campagne des Bethsamites fur lequel on plaça l'arche d'alliance lorsqu'elle fut renvoyée par les Philiftins, 1 reg. v1, 18, 19. Elle porta ce nom, qui fignifie le grand deuil, appwemment à cause du grand nombre des Bethsamites qui furent frappés de Dieu dans cette occafion; car l'écriture dit qu'il mourut cinquante mille foixante && dix hommes. * D. Calmet, Dict. de la Bible. ABELLE, petite riviere de Pologne. Elle a sa fource près de Siefiki, village de Samogitie, & coulant d'orient en occident; elle se joint à la Niewiaza, vis-à-vis du bourg Kyeydany. Sa fource est par les 55 d. de latit. Son embouchure n'est plus feptentrionale que de quelques minutes. * Atlas de Blaeu & de Sanfon. ABELLINAS. En latin Abellina Vallis, la plaine où est située la ville de Damas, entre le Liban & l'Anti-Liban. * Corn. Dict. ABELLINUM. Selon Ptolomée, nom latin d'Avellino. ABEN; ce mot qui fignife une pierre, est fort commun dans la géographie fainte. ABENAQUIS, & non pas ABNAQUIS, ni ABNAQUIOIS, comine plusieurs l'écrivent, & le prononcent, nation sauvage de la nouvelle France. Les vrais ABENAQUIS sont les Canihas dont le pays eft aux environs du Kinibequi, ou Kanibequi, comme il est écrit dans quelques mémoires, d'où l'on peut inférer qu'on devroit écrire Kanibas. Voyez Kinitequi. Les Micmaks, ou Souriquois, anciens habitans de l'Acadie, & les Etechemins voisins des Canibas, s'étant liés d'intérêt & de religion avec ces derniers & la langue de ces trois nations étant à peu près la même, on les a depuis ce temps là affez souvent confondus sous le nom d'ABENAQUIS, ou de nations ABENAQUISES. Ils font tous chrétiens, fort doux, mais fainéans, & pauvres. Pendant les guerres de 1688, & de 1700, ils ont fait une cruelle guerre aux anglois de la nouvelle Angleterre en faveur des françois. Hift. de la nouvelle France. ABEN-BOHEN, c'est-à-dire la pierre de Bohen fils de Ruben. Il en est parlé dans le livre de Josué, 18 v. 17. Ce lieu étoit dans la tribu de Benjamin sur les frontieres de celle de Juda, affez près de la mer morte. D. Calmet * dit de plus, qu'elle faisoit la séparation entre les tribus de Juda & de Benjamin du côté de l'orient, dans la vallée qui conduit à Adommin. * Dict. de la bible. ABEND, mot allemand qui signifie le foir, est em ployé par les géographes de cette nation pour exprimer le couchant. ABENESER, felon S. Jerôme, Onomast. Ou ABENETER, felon Eufebe, c'est-à-dire la pierre de l'aide, lieu situé dans la Palestine, entre la ville de Jérusalem & Ascalon, auprès du village de Bethsamé. Ce lieu eft remarquable, parce que ce fut de là que les Philiftins, 1 Reg. C. 4, V. 1, C. 5,V. I, emmenerent Parche d'alliance, après avoir défait les Israelites. On voit dans le premier livre des rois c. 7, v. 12, à quelle occafion cette pierre fut pofée en ce lieu, & d'où lui vient le nom qu'elle a long-tems confervé. ABENOJA, bourg d'Espagne dans la N. Castille, au fud-ouest de Ciudad Real, & proche la Guadiana. ABENOW, en latin Abnobia & Abnoba, montagne d'Allemagne dans la Souabe. Ptolomée l'appelle ABNOBA; Pline l. 4, c. 12 & Tacite de moribus Germ. c. 1, en font mention en parlant du Danube qui y a sa source. Feftius Avienus v. 437 dans sa description de l'univers, dit: Alnoba mons Iftro pater eft: cadit Abnoba hiatu. Ce nom fe donne aussi à une étendue de pays montagneux, qui fait partie de la Forêt noire dans la Souabe, & qui va le long de ce fleuve jusqu'à Dutling; il s'appelle à prétent le comté de Baar, & appartient aux princes de la maifon de Furstemberg, * Zeyler, Topog. Sueviæ, p.30. ABLNSPERG, ou ABENSBERG, (a) ville d'Allemagne dans le haute Baviere, dans le gouvernement de Munich. Elle est située fur la iviere d'Abents qui lui donne fon nom, a l'orient de Neustatt, & d'ingolitat, à 8 lieues de cette derniere ville. L'itinéraire d'Antonin & la notice de l'Empire la nomment bujina. Le célébre historien de Bavière traduifit en latin fon nom de Jean d'Abensberg Johannes Aventinus, de forte que nous ne le connoiffons que par le nom francisé d' Aventin. Ce lieu dans les anciens titres latins eft nommé Aventinium. Suivant une ancienne tradition dont on montre encore des traces, (b) le fameux. comte Babon y tenoit fa cour avec ses trente-deux fils & fes huit filles, & fe qualifioit seigneur du château & de la ville d'Abensperg. Dans des mémoires (c) manuscrits on lit qu'il y avoit autrefois un couvent de carmes si riches des aumônes qu'on leur faifoit, qu'à certain jour tous les ans il s'y assembloit plusieurs milliers de personnes à qui on diftribuoit des pains, & vingthuit bœufs que l'on tuoit exprès. Ce couvent de carmes, qui y fubfifte encore, fut fondé l'an 1389 par Jean feigneur d'Abenfperg. Le duc Albert ou Albrecht de Baviere prit cette ville après la mort de Nicolas d'Abensperg, dermer seigneur de ce lieu, lequel fut massacré par les foldats de Christophe duc de Baviere en 1485. Cette seigneurie fut promise au duc Albrecht à titre de fief impérial par l'empereur Fréderic III dont il avoit époufé la fille. Enfuite l'empereur Maximilien lui vendit & céda entierement cette seigneurie l'an 1493. Cette ville a un petit territoire où se trouvent Altmanstein & Rohr, lieux où il y a marché, deux cloîtres, un château, deux terres seigneuriales & autres, long. 29, 25, latit. 48, 50. * (a) Zeyler, Topog. Bavar. p. 8. (b) Andr. Brunner. part. 2, Annal. 1. 9, p. 767. (c) Zeiter ibid. 2 ABENTS ou ABST riviere d'Allemagne dans la haute Baviere. Elle a sa source auprès du village de Hernkirchen; & coulant vers le septentrion, elle arrofe Bibourg d. Abensperg g. & fe recoubant vers le couchant, elle fe vuide dans le Danube auprès de Neustadt. * Zeyter Topog. Bavar. Atlas de Jaillot, & de Sanfon. ABERAVON, petit bourg d'Angleterre, dans la principauté de Galles, sous la province de Glamorgham, à vingt-huit milles d'Angl. de la ville de Cardyff, & à pareille distance de Caermarthen, felon l'Atlas d'Allard, & à vingt-deux felon celui de Blaeu. Elle est selon le premier à la hauteur de 51 d. 52'. de latitude septentrionale & à 14 d. 51'. de longitude, & tire fon nom de l'Avon, riviere qui l'arrose à l'orient, & qui a fon embouchure un peu au-defssous. * Atlas d'Allard & de Blacu. ABERBORN, ville d'Ecosse, dans la province de la Lothiane. Les Atlas de Blaeu, d'Allard, & de Sanfon n'en font point mention. Davity, cité par Corneille, dit qu'elle est située sur la riviere d'Esck, proche du golfe de Firth: que c'étoit autrefois le séjour le plus agréable des comtes de Mortan, & que du tems de Bede, t il y avoit un monastère fameux. * Corn. dict. ABERCOBAB, ville de Perse, dans la province d'Aragian, entre les pays de Fars & d'Ahovaz. Kaicobab, premier roi de Perfe, de la race des Kayanides, la fit bâtir, & elle en porte le nom. Le mot perfien Aber, qui fignifie au-deffus, fait connoître qu'elle est située sur une montagne. * D'Herbelot, bibl. orient. ABERCONWEY, ou CONWEY, d'autres écrivent ABERCONWAY, en latin Aberconovium, petite ville d'Angleterre, au nord de la province de Caernarvan, dans la principauté de Galles. Elle prend fon nom de la riviere de Conwey, à l'occident de laquelle elle est située auprès de fon embouchure. L'itinéraire d'Antonin fait mention de Conovium, ville à présent détruite, & à la place de laquelle on voit un village nommé Caerhean, c'est-à-dire ville ancienne. Il est situé au midi de la nouvelle à une heure de chemin, latit. 53, 24. Edouard premier fit bâtir Aberconwey des ruines de Conovium. * Cambden brit. pag. 284. Dans les noms géographiques de la grande Bretagne, Aber, joint à un nom de riviere, marque toujours que de lieu ainsi appellé est à l'embouchure de la riviere dont le nom eft composé avec ce mot. ABERCOUH ou ABERCOUEH, ville de l'Iraque persienne. Elle commande une campagne estimée la plus fertile & la plus riche de toute la Perse. Cette campagne s'étend jusqu'au territoire d'Istachar, que l'on croit être l'ancienne Persépolis. Ce mot Abercoun signifie chez les Persans le fommet d'une montagne. On compte depuis cette ville jusqu'à Hifpahan, vingt parafangues qui font quatre-vingt mille pas. Le traducteur de la vie de Timur Bec, t. 1, p. 445, qui la nomme Abercouh, dit qu'elle eft de la dépendance d'Iftachar, & fituée à 87 d. 5o. de longitude & à 31 d. 30'. de latitude; ce qui doit s'entendre de la maniere de compter, ufitée par les géographes du pays. * D'Herbelot, bibliot. orient. ABERDEEN, ABERDEN, ABERDON OU ABERDONE, ville maritime d'Ecoffe, dans la province de Marr, à l'embouchure de la riviere de Don. Ce font deux villes que l'on confond dans le difcours ordinaire, quoiqu'elles foient véritablement distinctes l'une de l'autre & féparées par un intervalle de mille pas. On nomme l'une le vieux Aberdeen ou old Aberdeen, & l'autre le nouveau Aberden, ou nieu Aberden. Elle est avantageusement placée, dans un très-bon air, fur trois collines, dont la plus haute est occupée par la principale partie de la ville qui s'étend fur la plaine. Les maisons y font bien bâties, la plupart à quatre ou cinq étages, avec des jardins, & des vergers qui contribuent à l'ornement du lieu & à la fanté des habitans. Au côté occidental de la ville il y a deux sources qui fortent d'une colline. L'une est d'eau claire, & l'autre d'ane eau minérale, dont le goût & la vertu approchent fort des eaux de Spa en Allemagne. Le docteur Guillaume Barclay a composé un traité fur cette eau. L'église de saint Nicolas est un beau vaifsseau bâti de pierres de taille, & fon clocher eft fait en forme d'aiguille. Cette église étroit autrefois divisée en trois. Les autres édifices publics font une maison de correction, trois hôpitaux, fans parler d'un autre fondé par un particulier. La douane est auprès du havre. Pour l'éducation de la jeunesle, elle a une école latine fondée par le docteur Dune, & gouvernée par un maître & trois foûmaîtres. Il y a d'ailleurs un collège ou une académie qu'on appelle Marshal college, fondé par George, grand maréchal d'Ecoffe, en 1593. Mais la ville a fort aggrandi ce collége à ses propres fraix, & l'a orné d'une belle bibliothéque, à quoi plusieurs savans ont contribué, aufli bien qu'à le fournir d'instrumens de mathématique. Il y a dans ce collége un principal, quatre professeurs en philofophie, un en théologie, & un autre en mathématique, auxquels on a ajouté un professeur en médecine. Cette ville a eû aussi des savans illustres. Ces deux villes font nommées indifféremment en latin Abredonia, Aberdonium, Aberdona, Aberdonia, Aberdone & Aberdo. Il semble felon l'étymologie que leurs noms devroient être différens, & qu'on devroit dire Aberdon, ville à l'embouchure de la Don; & Aberdeen, ville à l'embouchure de la Dée; mais je ne fache pas que personne ait fait cette distinction, & l'usage est de confondre ces deux noms. Les Ecoffois disent Aberdeen de toutes les deux. Maty a fort bien remarqué qu'il y avoit université dans chacune des deux villes; & je m'étonne que Bayle, à qui ce livre n'a pu échapper, & qui étoit d'ailleurs si ami de l'exactitude, n'ait pas effacé pour l'édition pofthume de fon dictionnaire critique, au mot ABERDON, la demande qu'il fait: Où font les auteurs qui ont dit l'académie de la vieille Aberdon? Il est certain qu'on le doit dire, si on ne la veut pas confondre avec celle de la nouvelle Aberdeen. On fait dans ce lieu un grand trafic de saumon que l'on transporte en France, en Hollande & autres pays étrangers. Les Hollandois appellent Aberdeen la morue, dont on pêche aussi beaucoup au nord de l'Ecoffe. ABERDORE, village d'Ecoffe, dans la province de Buchan, dans un petit golfe. Quelques géographes en font un bourg, d'autres une petite ville. Cependant l'Atlas de Blaeu n'en fait qu'un village entre Banfe & Fraserburgh, & les géographes modernes, comme de l'ifle, Sanfon & Allard, n'en font aucune mention. ABERDORE, OU ABERDOUR. Voyez ABIRDOUR OU ABERFORTH, petite ville d'Angleterre dans la province d'Yorck, onytient marché public. * Etat présent de la g. Bret. t. 1. LE VIEUX ABERDEEN est la même ville que les anciens ont connue sous le nom de Devana, dans la région des Taxaliens ou Tæsaliens. Ptolomée, p. 33 la place à 19 d. de longitude & à 17 d. 50'. de latitude septentr. Les géographes plus anciens ne la pouvoient gueres connoître, car l'Ecosse, où elle est, s'étant long-tems défendue contre le joug des Romains, qui mene bâtirent une muraille pour se mettre à couvert des incursions des Ecoffois, fut appellée la Bretagne des barbares. Cette ville a été épifcopale depuis que l'évêché de Murtlay y fut transféré sous le regne de David en 1130. Le corps de S. Benan, premier évêque de Murtlay, fut transféré à Aberdeen, c'est ce qui a donné lieu à le qualifier dansABYRDOUR. le martyrologe romain, 16 Déc. d'évêque d'Aberdeen, quoiqu'il ne l'ait pas été; mais on y fait une faute plus considérable, en ce qu'on y met Aberdone en Irlande. Le P. Lubin a très-bien remarqué cette faute. L'église cathédrale est une des plus belles d'Ecosse, mais l'université est le plus grand ornement de cette ville. L'évêque Elphingston l'érigea l'an 1500, & fit bâtir la plus grande partie du collége. Cependant on lui a donné le nom de King's college, ou college royal depuis que le Roi Jacques IV s'en déclara le protecteur. L'église & le clocher font bâtis de pierres de taille, & le haut du clocher eft fait en forme de couronne impériale. Dans cette université il y a un principal, quatre professeurs en philofophie, un professeur en humanités, un en Théologie, un docteur en médecine, un professeur des langues orientales, & un autre pour le droit civil, auxquels on a proposé d'ajouter un profeffeur de mathématiques. Il est forti de grands hommes de cette université. * Etat préfent de la G. Bret. tom. 2. pag. 269. LE NOUVEL ABERDEEN est situé à l'embouchure de la Dée. Cette ville est proprement la capitale de la province, puisque les Sherifs y tiennent leur Cour, outre qu'elle furpaffe toutes les autres villes de l'Ecosse septentrionale en beauté, en grandeur & par son négoce. ABERFRAW, ou ABERFROW, en latin Aberfravia, ou Gudivia, ancienne ville de l'ifle d'Anglesey, au bord d'une riviere qui l'arrose à l'orient. Les anciens l'ont connue sous le nom de Gudivia, & elle étoit autrefois la capitale de l'ifle, & fervoit de résidence aux rois de Venedotie ou Nordwallis. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un petit bourg, & elle a cédé le premier rang à Beaumarisch qu'Edouard I fit bâtir & fortifier. * Corn. Dict. Aur difret géog. anc. & mod. t. 1. ABERGAWEN (2) Ou ABERGEVENNI, ABERGENNY, ou enfin ABERGEVENNEW, ancienne ville d'Angleterre, en Monmouthshire. Elle est située au-dessous du confluent de la riviere de Kebby avec l'Uska, & au-deffus de la jonction de cette derniere avec la riviere de Gavenny, Geveny ou Kenveny, fur les frontieres de Breknokshire. L'itinéraire d'Antonin en parle sous le nom de Gobanium, dans le pays des Silures. L'anonyme de Ravenne estropie ce mot, &, retranchant la premiere fyllabe, l'écrit BANNIO. Elle est bien bâtie (b) & il s'y fait un bon négoce de flanelle. Elle est fermée d'une muraille & défendue par un château. Quelques modernes la nomTome I. Bij |