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ÆGLE, ille de l'Archipel, selon Etienne le géographe, in voce ΣΥ'ΜΗ: elle a aufli été nommée SYMÉ & METAPONTE. Seroit-ce l'isle de Naxos, que Diodore affure avoir aufli eu le nom de Syméo?

ÆGONES, peuple de la Gaule, d'en-deçà le Pô, par rapport à Rome. Polybe, 1. 2, c. 17, en fait mention, & les met entre les Senones, qui étoient au bord de la mer, & les Boit, en tirant vers Hadria. Ce peuple n'est guères connu, comme le remarque Cellarius, Geog. Ant. 1. 2, c. 9. Le P. Briet, qui parle de ces deux peuples voifins, ne fait point mention des Ægones, quoiqu'ils en fuffent limitrophes, felon Polybe.

ÆGOS POTAMOS, c'est-à-dire LA RIVIERE DE LA CHEVRE. Cornelius Nepos, in Lyfand. c. 4. Alcib. c. 8 & Conone, c. 1, la nomme en latin Ægos flumen, lieu de la Thrace, entre Seftos, au midi occidental, & Callipolis, au nord oriental, sur l'Hellespont, & à l'entrée de la Propontide. Ce fut-là que les Athéniens perdirent contre les Lacédémoniens une bataille, & que leur déroute fut fi complette, qu'il leur en coûta les biens & la liberté. Etienne le géographe dit au pluriel Αιγός Ποταμοί, les rivieres de la Chevre, & ajoute que c'étoit une ville dans l'Hellefpont. Tzetzes, Chiliad. 11, v. 894, dit la même chose, excepté qu'il dit ville de Thrace, au lieu de l'Hellespont. On croit que c'étoit une riviere, comme le nom le témoigne, ou même une rade; car Diodore de Sicile, 1. 13, c. 105, & Plutarque, in Alcibiade, difent que la flotte s'arrêta dans les rivieres de Chevre. On peut les concilier, en difant qu'il y avoit ville, riviere & & rade de même nom. C'est aussi le parti qu'a pris de l'Isle dans fon Atlas.

ÆGOSTHENA, ville de Grèce, dans la Mégaride, felon Pline, 1.4, c. 7, & Etienne le géographe. Paufanias, in Attic. c. 44, écrit ÆGISTHENE.

ÆGOSTHENIA, ville de la Grèce, dans la Phocide, à l'orient du mont Cyrphis. Ptolomée, 1.3, c. 15, en fait

mention.

ÆGOSTIS, ville de la Grèce, dans la Locride, felon Etienne le géographe.

ÆGUA. Voyez ATEGA.

1. ÆGUSA, ifle de la Mer Thyrréne, l'une des isfles Ægathes, de laquelle parle Ptolomée, 1. c. Polybe, l. 1, c. 60, en fait aussi mention. Lutatius, dit-il, aborda à l'ifle d'Agufe, qui est située devant Lilibée. C'est la plus méridionale des trois Ægathes. Hirtius, de bell. Afr. c. 11, & de l'Isle, dans son atlas, qui la met à 30 d. 3' de long. & à 38 d. de latit. la nomment ÆGUSA, APONIANA & CAPRARIA. Il ne faut pas la confondre avec la suivante. Voyez FAVAGNANA.

2. ÆGUSA, ifle de la Mer d'Afrique, à 30 d. 20' de longit. & à 36 d. 16' de latit. On l'appelle aujourd'hui LINOSA. Ptolomée la nomme ÆTHUSA.

ÆGUSA. C'est ainsi que les anciens ont quelquefois noinmé les isles EGATES, AGATHES OU AGADES, qui font au nombre de trois, au couchant de la Sicile. La plus occidentale, & par conféquent la plus avancée dans la mer, étoit autrefois nommée Maritima ou Sacra; on l'appelle aujourd'hui Maretimo. La feconde, qui eft entre elle & la Sicile, étoit nommée Phorbantia ou Bucinna; on la nomme à présent Levanzo: & la troisiéme, qui donnoit le nom d'Agusa aux deux autres, étoit la même qu'ÆGUSA 1, de laquelle il est parlé ci-dessus. De l'Isle les nomme ÆGADES, ortographe que Cellarius, Geog. Ant. l. 2, c. 12, rejette, fondé sur l'autorité de Varron, de Cornelius Nepos, de Tite-Live, de Pomponius Mela, de Florus & de Silius, qui écrivent Agates. Ortelius diftingue ces trois isles; savoir, Hiera ou Saera, Phorbantia & Ægufa, des Ægates: il laisse les trois premieres à l'orient du cap Lilibée, en quoi il les fait plus méridionales & plus orientales qu'elles ne font en effet, & il va chercher les Ægates, qu'il croit être les Ara ou Saxa de Virgile, au fud-ouest des trois ifles dont il est question dans cet article, fur la côte de Carthage, au nord oriental du promontoire d'Apollon, dans un lieu où nos meilleures cartes ne marquent aucune ifle semblable.

ÆGYLA, isle du Péloponèse. Voyez ÆGIALIE 1. & CERIGOTO.

ÆGYPSUS, lieu de la basse Moefie. Antonin le nomme ÆGYSUS. Ce nom se trouve diversement écrit :

AGYSUS & AGISSUS. Ovide, l. 1, de Ponto, epift. 8, qui en fait mention dans ses vers, en parle comme d'une ville ancienne, dans le voisinage du Danube, fortifiée par l'art & la nature. Cospius Ægiffus, si on en croit les habitans, lui donna fon nom, & en fut le fondateur. Elle étoit dans l'isle que forment les deux bouches méridionales du Danube, vers l'endroit où est aujourd'hui Saczi.

ÆGYPTE. Voyez EGYPTE.
ÆGYSSAS, &

ÆGYSUS. Voyez ÆGIPSUS.

ÆLANA, ville de l'Arabie Pétrée. Procope la nomme AILA. Etienne le géographe, Ælanum, & Pline, 1.5, c 12, & l. 6, c. 28, qui l'appelle Ælana, l'appelle auffi Laana, dans Strabon Elana. La notice de l'Empire, fet. 21, range sous le chef de la Palestine Aila, & l'on trouve, entre les évêques de la Palestine qui assisterent au premier concile de Nicée, Pierre d'Aila, & Petrus Ailenfis. Elle étoit au fond d'un golfe, qui étoit nommé pour cela Ælaniticus Sinus, ou le Golfe d'Elana. C'est aujourd'hui un village nommé EILA.

ÆLAS, fauxbourg de Carthage, felon Procope. * Vandal. l. 2.

ÆLETANI, ou ELETANI, peuple d'Espagne, duquel Strabon fait mention. Ils occupoient une partie de la Catalogne, ou au moins du voisinage.

1. ÆLIA. C'est ainsi que le nom d'une ville d'Afie, dans l'Eolide, se trouve écrit dans Frontin, 1. 4, c. s, au lieu d'ELEA, qui est le vrai nom de cette place. Voyez ELEA 4.

2. ÆLIA. Ce nom a été donné par quelques auteurs à la ville d'Andrinople, à cause de l'empereur Adrien, dont un des noms étoit Ælius.

3. ÆLIA ADRIANA. Voyez ZAMA, ville d'Afrique. 4. ÆLIA AUGUSTA se trouve auffi dans une ancienne inscription, & le savant Velfer l'explique par la ville d'AUGSBOURG. * Ortel. Thef.

5. ÆLIA AUGUSTA MERCURIALIS. Voyez THA

ΝΑ Ι.

6. ÆLIA CAPITOLINA Colonia. Voyez JERUSA

LEM.

7. ÆLIA RICCINA, Ou HELVIA RICCINA, ancienne ville dont les masures font encore aujourd'hui nommées RECINA ROVINATA, & des ruines de laquelle s'est formée Recanati, dans l'état de l'Eglife, à 3 milles de Lorette, & à fix de la mer. * Baudrand, édit 1682.

ÆLIANA, ville du Pont. Ilen est parlé dans la notice de l'Empire. * Sect. 27.

ÆLIČE, ville de l'Afrique propre, felon l'Itiner. d'Antonin. C'est la même que LALICE de Ptolomée, felon le sentiment de Mercator.

ÆLIOPOLIS. Voyez PELUSE.

ÆLIUS PONS, pont de la ville de Rome. On le nomme aujourd'hui le Pont Saint Ange. Son ancien nom lui vient de ce qu'il fut bâti par l'ordre d'Ælius Adrien, & qu'il communique au môle où étoit le sépulchre de cet empereur; & comme ce môle est présentement nommé le Château Saint-Ange, le pont en a pris le nom. * Spartian.

ÆLLA, OU ABELLA, lieu de la Campanie, au royaume de Naples. Ambroise Leo qui a écrit trois livres touchant cette province qui étoit sa patrie, croit que les anciens Grecs avoient nommé ce lieu Αλλα, à caufe des fréquens tourbillons de vent qui y foufflent, & que les Latins en avoient fait ABELLA, en inférant un B entre les deux premieres lettres. Il y en a qui croyent que Virgile a parlé de ce lieu dans ce vers, en retranchant la premiere syllabe. * Ortel. Thef.

Et quos malifera despectant mænia Bellæ.

On trouve ce nom écrit par V au lieu de B, dans Silius,

1.8.

ÆLUÆONES, peuples de la Germanie, felon Ptolo mée. Ce font les mêmes qui font nommés HILLEVIONES dans Pline, & HELLUSII par Tacite. Althamer, qui eroit que ce font les HEILLI d'Ammien Marcellin, l. 22, les place en Bornholm, ifle de la Mer Baltique. Willi chius les met dans l'ifle de Heil, près de Dantzich. Comme Pline fait mention des Hillevions, dans la Scandi navie, Ortelius croit que ce font les Dalécarliens, peu

1

ples de Suéde; car il prétend que Hilleviones ou Hillevones, en la langue des Cimbres, lignifie Habitans des Montagnes. * Ortel. Thef. in vocibus ÆLUÆONES & HELLE

VIONES.

ÆLURI, peuple nommé par Suidas in voce ALPES. Les Alpes les séparoient des Gaulois, & felon le même, il y avoit beaucoup de châteaux où les Goths faifoient la garde. Zonare en fait aufli mention au rapport d'Ortelius, qui n'en marque rien de plus positif.

ÆLUROPOLIS, ville d'Egypte, ainsi nommée, à cause des chats, selon Leunclavius.

ÆMARORUM MONS. Voyez MONTELIMAR.
ÆMATE. Voyez EMATE.

ÆMERA. Voyez EPIDAURE 3.

ÆMILIE, contrée de l'Italie, ainsi nommée, à cause de la Voie Æmilienne. Elle renfermoit une partie de la Lombardie & de la Romagne, & s'étendoit depuis Rimini jusqu'à Plaisance & jusqu'à l'Apennin. Elle est à préfent occupée par le S. Siége, par les ducs de Mantoue, de Modene & de Parme, & par le prince de la Mirandole. Ses principales villes étoient

VOYE.

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ÆMILIA VIA, grande route en Italie. Voyez au mot ÆMILIANA, ville d'Espagne, dans le territoire des Oretani, felon Ptolomée, 1. 2, с. 6.

ÆMILIUS PONS, l'un des ponts de la ville de Rome, ainsi nommé à cause de celui qui le fit bâtir. Il ne subsiste plus. On le nommoit aufli SUBLICIUS, parce qu'il étoit bâti sur pilotis. Ce mot fignifie ordinairement un pont de bois. * Juvenal. Satyr. 6.

ÆMINES, nom latin de CASSIS, port de Provence. 1. ÆMINIUM, ville de la Lufitanie, felon Prolomée, 1. 2, c. 5. Ce nom se trouve écrit EMENIUM, dans l'Itinéraire d'Antonin. Quelques-uns croyent que c'est à présent Agada, Ageda ou AGUEDA, d'autres que c'est CoNIMBRE. * Baudrand, éd. 1682.

2. ÆMINIUM, riviere qui arrosoit la place dont il est parlé dans l'article précédent. * Plin. 1. 4, c. 21.

ÆMODÆ, ou ÉMODE, ifle de l'Océan Deucalédonien, felon Baudrand, qui renvoye au mot EMODA, qui eft oublié dans fon dictionnaire.

ÆMONA, colonie dans la Pannonie. Ptolomée, l. 3, c. 25, la nomme "Εμωνα. Les Italiens la nomment LuBIANA, & les Allemands LAUBACH, au sentiment de Simler, rapporté par Ortelius, & fuivi par le P. Hardouin. Lafius croit au contraire qu'Æmona est aujourd'hui IGG, ville de la Carniole.

1. ÆMONIA. C'est un des noms de la Theffalie qui en a fouvent changé au rapport de Pline, 1. 4, c. 7. Celuilà lui fut donné à cause du roi Ænon, comme Strabon, 1. 9, p. 422, nous l'apprend.

2. ÆMONIA, ville d'Istrie, sur la riviere de Quiéto, felon Baudrand, qui cite Manzolius. Elle fut ruinée par les Hongrois, & fes mazures font aujourd'hui nommées EMONIA ROVINATA, & les ruines de l'ancienne ville ont fervi à bâtir CITTA NOVA, petite ville, quoique fiége d'un évêché. Voyez Citta Nova. Léandre, Volaterran, & Niger semblent dire que Citta Nova est le nom moderne d'Emonia, ce qui n'est pas vrai. Ortelius avertit qu'il ne fait lequel des anciens a fait mention d'Amonia, fituće dans l'Istrie au bord de la mer. Cette ville n'est pas ancienne, & Cellarius n'en dit rien.

3. ÆMONIA, bourg ou petite ville de la Thessalie, selon Etienne le géographe.

ÆMUS, montagne de Thrace. Voyez HAEMUS.

1. ÆNA OU AINA, ville de l'Arabie heureuse, selon Ptolomée, 1.6, c. 7, qui la met dans les terres plus près du golfe Perfique, que de l'Arabique, & à peu de distance de la chaîne des montagnes qui séparent l'Arabie heureuse de la déferte.

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2. ÆNA, ville de Macédoine, selon le même & Suidas cités par Ortelius. J'ai consulté envain Ptolomée, je n'y ai trouvé aucune trace de cette ville.

ÆNAGRIE, ifle du royaume de Dannemarck, dans

la Mer Baltique, à l'orient de Coppenhague. Elle eit longue de fix mille pas, large de quatre, & contient deux paroisses, l'une des naturels du pays, l'autre des Hollandois qui y ont fait une colonie sous les auspices de la fœur de Charles V, épouse de Christian II. Cette ifle est extrêmement fertile, & toute couverte de liévres.

* Corn. Dict.

Corneille, en copiant cet article du voyageur curieux, eût bien fait d'avertir que cette ifle n'est autre que celle d'AMAG, dont le nom s'écrit aufli AMACH, AMACHER & AMAGRIA. Je soupçonne que cette derniere orthographe, entre les mains de quelque imprimeur mal habile, pourroit bien avoir produit Anagrie. Voyez AMAG où eft cette colonie des Hollandois qui en occupe la partie méridionale.

ÆNARE, ifle proche de l'Ionie, selon Pline, 1.5,

C. 31.

ÆNARIA, ifle de la Mer Tyrrhéne, près de la côte de la Campagne de Rome, au golfe de Puzzol. Les anciens l'ont aufli nommée INARIME, ARIMA & PITHECUSA. Son nom moderne est ISCHIA, & il lui vient d'une ville ainsi nommée qu'on appelloit autrefois Gerunda. Je réserve aux mots Arima & Iranime les remarques de Saumaise sur ces deux noms. Voyez de plus ISCHIA.

ÆNARIUM, bois consacré à Jupiter, dans l'Achaïe. Il étoit dans le territoire d'ÆGIUM ; & c'étoit là que les Achéens tenoient leurs assemblées publiques. * Strabon, 18, p. 187.

ÆNEIA, ville de Gréce, dans l'Acarnanie sur l'Achelois. Strabon, l. 10, p. 450, en parle comme d'une ville déjà déferte. Il dit qu'elle étoit à distance égale, entre la mer & Stratos. Or, il compte que Stratos étoit à 200 stades de la mer, en remontant l'Acheloüs.

ÆNESIPASTA, felon Strabon, 1. 17, ou

ÆNESIPPA, felon Ptolomée, 1.4, c.5, isle de la Méditerrannée, sur les côtes de la Lybie, au couchant d'été d'Alexandrie, & à l'orient d'été de Parætonium, selon de l'Isle, dans fon Atlas.

ÆNESISPHIRA, port de mer, dans la Lybie, à l'orient, & affez près de Zygris, autre port & village, dont les habitans nommés Zygrites donnoient le nom à toute la contrée. * Ptol. 1. 4, c. 5.

ÆNHANUM, nom latin de Lenham en Angleterre. 1. ÆNI. Le grec de Ptolomée, 1.6, c. 7, porte AINΟΙ, isle du golfe Arabique, & à l'orient d'Hippos, montagne de l'Arabie, au midi du golfe Elanitique.

2. ÆNI PONS. Voyez OENI PONS.

1. ÆNIA, ville de Macédoine, à 15 milles de Thessalonique, vers le septentrion, en allant vers PYDNA, dans l'Emathie, felon Tite-Live. Baudrand avoit lû bien négligemment le passage de Tite-Live, 1. 44, c. 10. Le voici: ayant fait rembarquer les foldats, & laissant le fiége de Theffalonique, ils allerent à Ænia; cette ville en est à quinze milles, située à l'opposite de Pydna, dans un terroir fertile. Sur quoi il faut remarquer qu'Ania n'étoit pas entre Thessalonique & Pydna, comme Baudrand semble le dire. Il y avoit le golfe entre elle & cette derniere ville, & les vaisseaux qui partoient de Theffalonique pour fortir du golfe, laissoient Pydna à droite, & Ænia à gauche. Elles étoient à peu-près vis àvis l'une de l'autre. C'est à présent MONCASTRO. De l'Isle la nomme ENEA, sur le bord oriental du golfe Therméen, que nous appellons aujourd'hui golfe de Salonique, dans l'Amphaxitide. Seroit-ce l'Ana d'Ortelius? * Baudrand. édit. 1682.

2. ÆNIA, ville des Perrhæbes, dans la Theffalie, felon Etienne le géographe.

ANIANES, peuple de la Thessalie, dans la Theffaliotide sur le fleuve Sperchius, entre les monts du Pynde, d'Othrys, & d'Oeta. Pline, 1.4, c. 1, fait mention des Ænienfes, qui font les mêmes. Etienne dit qu'on appelloit Anianes les habitans d'Ænia, ville des Perthæbes, & qu'on appelloit Anius la riviere qui arrofoit cette ville. Hérodote, l. 7, n. 145, diftingue les Ænianes des Perrhæbes, & nomme les Perrhæbes, les Ænianes & les Dolopes. Mais il parle des habitans de la contrée particuliere, nommée Perrhæbie par Diodore de Sicile, & non pas de ce peuple pris dans un sens plus étendu, en y comprenant leurs alliés & leurs sujets. Au reste, Pline compte les Ænienfes entre les peuples des Tome I. Lij

:

Etoliens. Strabon, 1.9, p. 427, qui les nomme Anéianes, dit qu'ils s'étoient établis au pied du mont Oeta, & marque en même tems leur destruction. Cafaubon, in l. c. remarque qu'il faut attribuer à la courte durée de deur ville, la fécheresse avec laquelle les anciens géographes en ont parlé. Il rapporte un passage d'Héliodore, p. 122, edit. Paris. 1619, que voici : les Ænianes, la plus noble portion de la nation Thessalienne, & purement Grecque, tirent leur origine de Deucalion le Grec. Ils s'étendent jusqu'au golfe Maliaque, & vantent leur capitale nommée Hypata, ainsi appellée, à ce qu'ils difent, à cause qu'elle commande aux autres; ou, felon d'autres, parce qu'elle est située au pied du mont Oeta. Strabon, 1. 11, p. 508, parle aussi d'une ville que les Ænianes avoient bâtie dans la Vitie, & que l'on nommoit Æneiana. Il ajoute qu'on y montroit des armes à la maniere des Grecs, des vases d'airain & des sépulchres. Xilander croit que le nom Vitia ou οινιτία, est un nom corrompu. Quoiqu'il en soit, ce pays étoit proche de la Mer Caspienne & de l'Arménie.

ÆNNUM, ville de la Trogloditique. Pline, 1.6, c. 29, dit qu'elle étoit petite, & que quelques-uns la nommoient PHILOTERA. Voyez ce mot.

ANON, OU ENNON, lieu de la Palestine, sur le rivage du Jourdain, à 8 mille pas de Scythopolis, vers le midi. * Onomast. Sacr.

ÆNONA, ville de la Liburnie, Pline, 1.3, c. 21, dit Civitas Pafini, Anona, ville de Pasin. Le P. Hardouin dit qu'on ignore la raison de ce surnom, & que le nom moderne de ce lieu est NONA.

ANOS, ANEUM & ÆNUS, ville de Thrace. Strabon P'appelle auffi POLTIOBRIA. Les Turcs la nomment YGNOS, & les Grecs ENO. Voyez ce mot.

ÆNOSTADIUM. Les écrivains qui écrivent un latin moins barbare, disent OENOPOLIS. C'est Instad, ville de Baviere.

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Les fleuves qui l'arrofoient font Hermus & le Paciole, qui viennent de la Lydie. Ce pays fait aujourd'hui partie de la Natolie, & est soumis au grand seigneur. * Baudrand, édit. 1682.

Sanfon, disquis. p. 21, dit que Ptolomée est le seul qui mette Phocée dans l'Eolide. Pline, Mela, &c. difent qu'elle appartenoit à l'Ionie, & qu'il a eu tort de dire que le Pactole étoit une riviere de l'Æolide : mais sa critique est fausse. Le Pactole a sa source dans la Lydie, & se joint à l'Hermus, dans l'Æolide.

ÆOLIUM, ville de la Chersonnese de Thrace, felon Etienne le géographe. Pline, 1.4, c. 11, nomme ainfi l'extrêmité de cette presqu'ifle, & y place ELÆUS.

ÆPIE, ville ancienne de l'ifle de Cypre. Philocyprus, qui en étoit le roi, la fit appeller SOLES, pour faire honneur à Solon. Plutarque en parle dans la vie de ce sage de la Gréce. Elle étoit située au nord de l'ifle, au lieu où est présentement une ville dite ALEXANDRETA. Pline la nomme SOLE & SOLUS. * Le P. Lubin, Tables géographiques.

ÆPOLIUM, place située entre le Danube & le Tyra, felon Pline, 1. 4, C. 12. ÆPY, bourg de l'Elide, dans le Péloponèse. De l'Isle écrit ce nom EPINA, & le place entre les villes de Pife, vers le midi, & de Psophide, vers le nord.

AQUA & Aquana, ville ancienne des Picentins,

en Italie: ce fut près de ses ruines que Charles II, roi de Naples, fit bâtir une nouvelle ville, que les auteurs Latins appellent Vicus ou Vicus Aquenfis, & les Italiens VICO OU VICO DI SORRENTO; elle est dare la terre de Labour, sur les confins de la principauté citérieure ; c'est le siége d'un évêque, suffragant de Sorrento. Elle est en long fur une colline, à moitié chemin de Sorrento à Castel à Mare di Stabia, à quatre milles de l'une & de l'autre. * Baudrand, édit. 1682.

ÆQUABONA, ou EQUABONA, ville de la Lufitanie. On croit que c'est le bourg ou village de Portugal, en Estramadoure, appellé Couna, & qui est vers l'embouchure du Tage. * Corn. Dict.

ÆQUANA JUGA, nom latin d'une montagne d'Italie, dans le territoire des Picentins: elle tire fon nom d'Aqua, ville ruinée, & on l'appelle à présent, en Italien, LA MONTAGNA DI SORRENTO, dans la province de Labour. Les villes de Sorrento & de Vico font au bas de cette montagne. * Baudrand, édit. 1682.

ÆQUES, en latin Æqui, Æquiculi, Æquicole, Æquiculani, ancien peuple d'Italie. Servius, in Æneid. 1. x, dit qu'Ancus Martius voyant le peuple Romain passionné pour la guerre, & la déclarant aux peuples voisins, sans juste sujet, ce qui étoit dangereux, il envoya chez les Æquiculani, & reçut d'eux le droit fécial, felon lequel on déclaroit la guerre. Dausquéius, dans son commentaire, ajoute qu'ils furent nommés Æquicolani, parce qu'ils cultivoient l'équité, (ab aquo colendo) ce qu'il conclut de ces paroles de Servius: ils cultivoient l'équité, & apprirent aux Romains à la cultiver. Virgile, dans son Enéide, 1. 8, écrit leur nom par un E simple, afin d'en faire une bréve.

Continuo quercens & pulcher Equicolus armis.

Tite-Live, l. 1, qualifie cette nation d'ancienne dans l'endroit où il parle des commencemens de Rome. II en parle ailleurs comme d'un peuple féroce, inférieur aux Romains en bataille rangée, mais qui étoit excellent pour les courses, les partis & les ravages. Virgile, Æneid. l. 8, en donne à peu-près la même idée; savoir, de gens accoutumés à la chasse, qui cultivoient la terre tout armés, & qui n'avoient point de plus grand plaifir que de faire du butin & de vivre de rapine. Cela ne s'accorde guères avec l'idée d'équité que d'autres auteurs en donnent: on pourroit pourtant les concilier, en disant qu'ils ne pilloient que leurs ennemis après une juste déclaration de guerre. Leur pays est encore plein de montagnes & de forêts. Ils habitoient le long du Teverone, (Anio) qui séparoit leur pays en deux parties. Leurs voisins étoient les Sabins, les Marses, les Volsques, les Herniciens & les Latins, felon Dionis. Halic. 1. 8. Dès le confulat de Sp. Caffius III, & de Probulus Virginius, qui tombe à l'an de Rome 268, ils avoient des places fortes, où, en cas de guerre, ils portoient ce qu'ils avoient de plus précieux. Trois rivieres avoient leur source dans le pays des Æques; savoir Anio, le Teverone; Telonius, Turano, & Trerus, le Garigliano. Les deux premieres tombent dans le Tybre, & la derniere entre dans le royaume de Naples. Les montagnes de ce pays étoient Algidus, au midi occidental, fur lequel étoit un bourg de même nom; le mont Grani, le mont Carbonarius, ou le mont Sublaque, qui est devenu fameux par la vie angélique que S. Benoît, fondateur de l'ordre monaftique en occident, y a menée. Leurs villes & bourgs, à la droite du Teverone, étoient

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villes étoient celles qu'on appelle Albano, Palestrine & Tivoli. Il y ajoute celle de Corbion, sur l'autorité d'Etienne le géographe, & c'est la seule qui leur ait appartenu d'entre ces quatre; car Palestrine, Preneste, & Tivoli, Tibur, appartenoient aux Latins, & non pas aux Æques. Albano étoit aufli aux Latins. C'étoit au reste du pays des Æques, que Rome s'en étant rendue maîtrefle, fit conduire des eaux par un aquéduc, nommé Aqua Claudia, qui alloit du lac Simbrivius jusqu'à Rome, & par un autre, nommé Aqua Marcia. Ils se réuniffoient au nord-ouest du mont Aflianus. Corneille fait assez inutilement deux articles de ce peuple, sous les noms ÆQUES & ÆQUICOLES, fans avertir qu'ils étoient synonimes. Il dit des derniers qu'ils habitoient les villes de Calcéolie & de Cliternum, ce qu'il semble avoir pris de Ptolomée, qui donne aux Æquicules Cliternum & Carfeoli.

ÆQUILIUM. Voyez EQUILIUM.

AQUINOCTIUM, bourgade de la haute Pannonie, selon Antonin; c'est à présent VISCHMUND, village d'Autriche, à l'embouchure de la riviere de Visch, dans le Danube, entre Vienne & Hainbourg, à trois milles d'Allemagne de l'une & de l'autre. * Baudrand, ed. 1682.

ÆQUUM, colonie & bourg d'Illyrie, dans la Dalmatie méditerrannée. Antonin en parle dans son Itinéraire: il est à 21 milles de Salone, & à so d'Epidaure. On l'appelle à présent CLUCCI OU CLUZZI, selon Villanovanus, ou CHOGNITZ, felon d'autres.

ÆQUUS TUTICUS, ville d'Italie, à l'occident de l'Apennin, dans le territoire des Hirpins, sur les frontieres de la Pouille, à l'orient d'été, & à 21 milles Romains de Bénévent. L'Antonin du Vatican écrit Equus TUTICUS. Voyez ARIANO.

ÆREA, nom latin d'Arr, ville de l'Ecosse méridionale. Quelques auteurs la nomment VINDOTARA OU VANDOTARA, au rapport de Cambden. Voyez AYR.

ÆRETIQUE, (l') contrée de la petite Arménie, selon Prolomée, 1.5, c. 7, qui la place dans le voisinage de l'Orbaliféne.

ÆREUS, nom latin de l'Ayr, riviere de l'Ecosse méridionale.

1. ÆRIA, ville de la Gaule Narbonnoise. On l'explique par Vaison, dans le comtat de Venaissin, en Pro

vence.

2. ÆRIA OU ARIA, nom latin de la ville d'Artois, nommée AIRE.

ÆRII MONTES, montagnes de Sicile. On les appelle plus communément HÆREI & HEREI. Leur nom à préfent est MONTI SORII. VOYEZ HEREI.

ÆROPUS, montagne de la Macédoine. Entre elle & le mont Asnaus, il y a une vallée étroite où coule le fleuve Aous ou AAS.

ÆRRA, bourg de Portugal, nommé par les Latins Æraca: il est situé sur la riviere de Zacas, entre Montargil & Corus, dans la province d'Estramadure. Quelques géographes le prennent pour l'ancienne Alteri,

* Corn. Dict.

Cet article, qui est de Corneille, a besoin d'être rectifié, en ce qu'il dit qu'Erra est sur le Zacas: il falloit dire fur le Zatas, ou plutôt sur la Doéca, petite riviere qui tombe dans celle-ci. L'Atlas de Jaillot, qui la place ainfi, ne nomme point cette petite riviere, qui est nommée dans celui de de Witt. En second lieu, les géographes ne connoiffent point d'ancienne ville nommée Alteri. Et Corneille nous laisse douter s'il n'a pas voulu dire Althea, ville des Orcades, ou ALTERNIA, ville d'Espagne. La situation d'Erra ne convient à l'une ni à l'autre. ÆRYNDELÉ, ville d'Asie: elle étoit épiscopale, sous la métropole de Petra & du patriarchat de Jérufalem selon Aubert le Mire, cité par Baudrand.

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ÆSANIS, ville de la grande Phrygie, selon Ptolomée. Quelques-uns la confondent mal-à-propos avec Azana, de laquelle il est parlé dans le cinquième concile de Constantinople. * Baudrand, edit. 1682.

ÆSAPUS, riviere de l'Asie mineure, dans la Mysie. Strabon la nomme Esapus, mais Pline & Ptolomée la nomment ÆSEPUS: elle est nommée SPIGA dans les nouvelles cartes: elle coule du mont Ida, affez près des fources du Granique; delà tournant au nord, vers la Propontide, elle se jette dans cette mer entre l'embou

chure du Granique à l'ouest, & celle du Tarfus à l'est, entre Cyzique & Abydos.

ÆSAR OU ÆSARUS, riviere de la grande Gréce. C'est aujourd'hui l'ESARO qui coule en Calabre, dans le royaume de Naples.

ÆSARIS OU AUSER, riviere d'Italie, dans la Toscane. C'est à présent le SERCHIO. ÆSARUS. Voyez ÆSAR.

ÆSERNIA. Sanfon blâme avec justice Baudrand d'avoir fait une ville de ce nom, sur l'autorité de Pline qui n'en parle point; mais seulement d'un peuple nommé ESERNINI. Mais ce lieu n'en existoit pas moins pour cela; car Ptolomée, 1.3, c. 1, Strabon & autres en font mention. Le premier l'attribue aux Samnites; & ses interprétes, aussi bien que Léandre & Ortelius marquent qu'on la nomme en Italien SERGNA. Le second la met au nombre de quelques villes qui étoient tellement déchues de leur ancien état, qu'elles ne méritoient plus d'être au rang des villes. Il avoit dit auparavant qu'Alifa & Efernia étoient des villes des Samnites, mais que l'une avoit été ruinée durant la guerre des Samnites, & que l'autre subsistoit encore du tems qu'il écrivoit. Son nom est ISERNIA, ville du comté de Moliffe, dans le royaume de Naples. Elle est épiscopale, & cet évêché fuffragant de Capoue est nommé Iferpienfis, dans une notice imprimée, parmi les antiquités ecclésiastiques de Schelstrate, t. 2, p. 762, col. 2. Mais il est omis entre les fuffragans de Capoue, dans une notice. Dans l'itinéraire d'Antonin, on lit Sernicum entre Sulmone & Venuse; Sigonius & Celfus Citadinus Anglecus prétendoient, au rapport d'Ortelius, qu'il faut lire Æfernia en cet endroit. C'est ainsi que l'écrit Zurita, p. 264, au lieu de Serni, Sernicum, Serni Civitas, qui étoient en divers exemplaires. Voyez ISERNIA.

ASIA OU ESIA, riviere de France. Voyez L'OISE. ÆSICA, ville de la Grande-Bretagne. Il en est parlé dans la notice de l'Empire. C'est à présent, selon Cambden, le village de NETTERBY en Cumberland, à 2 milles anglois des frontieres d'Ecosse, & à 7 de Carlifle. On y voit encore des ruines d'une ancienne ville.

1. ÆSIS, riviere d'Italie. C'est aujourd'hui l'ESINO qui coule dans la Marche d'Ancone, & se jette dans la Mer Adriatique, entre Ancone & Sinigaglia.

2. ÆSIS, ou

ÆSIUM, ville d'Italie, sur la riviere Æsis, dans le territoire des Sénonois, felon de l'Isle, dans son Atlas, ou des Olombres ou Olures, peuple qui étoit au dessous de la Toscane, selon Ptolomée, 1.3, c. 1. Strabon la donne au Picenum de fon tems; elle est à présent petite, quoique siége d'un évêque suffragant immédiat du faint Siege. Son nom ett Jesi, dans la Marche d'Ancone. * Baudr. édir. 1682.

ÆSISIUM C'estainsi que les interprétes de Ptolomée, 1.3,c.1, écrivent le nom latin de la ville d'Assısı en Italie. Baudrand dit que ce nom se trouve écrit de la même maniere dans une ancienne inscription. Voyez ASSISE, ville d'Italie, dans l'Ombrie.

ÆSITÆ, ancien peuple de l'Arabie heureuse, selon, Ptolomée, 1.5, c. 19, qui les place au dessous des Cauchabeni, joignant la Babylonie.

ÆSOLANI, peuple d'Italie. Voyez EsULE.

1. ÆSON, riviere de la Thessalie, vers la Magnésie, selon Plutarque. * In Æmilio.

2. ÆSON, ville de Theffalie, selon Etienne le géographe; de Magnésie, selon le Scholiaste d'Apollodore, in l. 1, Etienne dit qu'elle tiroit son nom d'Ason, pere de Jason.

ÆSONENSES, ce peuple fe trouve nommé dans une ancienne inscription, qui est à Ifona en Catalogne. ESQUILIÆ, l'une des sept montagnes de Rome. On écrit ce mot plus fréquemment par un E fimple.

ÆSTIAI OU ÆSTII, ancien peuple de la Sarmatie Européenne. Il étoit fort étendu; car il occupoit tous les pays entre la Vistule & le golfe de Finlande. Il comprenoit les Estiai, proprement ainsi nommés, qui occupoient peut-être la partie de la Prusse, qui est au-delà de la Viftule; les Ombrones, où est la Samogitie; les Scyrri, où sont aujourd'hui les duchés de Courlande & de Sémigalle, & enfin les Hirri, où font les provinces de Lettie & d'Esthonie. La conformité du nom semble mar

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quer que les habitans de cette derniere province sont les
descendans des anciens Astiei.

ÆSTIVÆ INSULA. C'est ainsi que quelques auteurs
ont nommé en latin les ifles de SOMMERS, que nous ap-
pellons BERMUDES, à l'imitation des Espagnols qui les
nomment BERMUDAS. Ceux qui disent en françois LES
ISLES D'ETÉ, affectent mal-à-propos de faire accroire
qu'ils entendent l'Anglois; quoiqu'en cette langue Som-
mer veuille dire l'Eté, ce n'est point dans ce sens qu'on
leur a donné ce nom. Sommer est ici un nom propre, &
celui de George Sommers, chevalier Anglois, qui y
ayant été jetté par la tempête en 1609, donna envie à
ses compatriotes d'y envoyer une colonie, sur le récit
avantageux qu'il leur en avoit fait. Voyez BERMUDES.

ÆSULUM. Voyez ESULA.
ÆSYMÉ, ancienne ville de Thrace ou de la Macé-
doine; car Etienne le géographe l'attribue à l'une & à
T'autre. Elle étoit fans doute fur les frontieres communes
à ces deux provinces. Hésyche l'appelle Ville Troyenne,
& Berkelius foupçonne avec beaucoup de vraisemblance
qu'il faut mettre Θρακίκη, au lieu de Τρωϊκη, c'est-à-dire,
Thracienne pour Troyenne.

ATÆEI, ancien peuple de l'Arabie heureuse, selon
Ptolomée, l. 6, 6.7.

ATHALIA OU ILVA, felon Pline, 1.3, c. 6, ou Atha-
le, selon Etienne le géographe, ifle d'Italie, dans la Mer
Tyrrhéne. C'est à présent l'isle d'Elva, sur la côte de Tos-
cane, à 12 milles de Capo Campana.
ATHIOPES, peuple de l'Ethiopie.

ÆTHIOPIA. Voyez ETHIOPIE.

ATHIOPICUM MARE, ou OCEANUS ATHIOPICUS, c'est-à-dire, MER D'ETHIOPIE OU OCÉAN ETHIOPIEN. Voyez après l'article d'Ethiopie.

ÆTHUSA, ifle de la Mer Méditerrannée. Quelquesuns croyent que c'est Ægufa; mais Ptolomée, 1. 3, c. 4, les distingue en plaçant Ægusa auprès de la Sicile, & Æthusa entre Malthe & l'Afrique. C'est la LIMOSA de Mercator, LINOSE sur les cartes de de l'Isle; il la nomme Ægusa dans les cartes latines, mais differente de l'Ægusa, qui étoit voisine du cap Lilybée en Sicile. Etienne le géographe dit que les Lybiens la nommoient CATRIA. ÆTINIUM, ville de la Macédoine, selon Ptolomée, 1.3, c. 13, qui l'attribue aux Eftiotes. C'est peut-être l'Athenaum de Tite - Live, 1.38. Le grec de Ptolomée porte Αἰτίνιον, Ætinium, mais l'interpréte écrit Atinium. Elle étoit voisine de Tricca, ville située à l'extrêmité de Theffalie.

ATNA ou ÆTΗΝΑ, montagne de Sicile, dans le val di Demone, & la plus haute de toutes celles de l'ifle. Les Siciliens l'appellent MONTE GIBELLO, & les François le MONT GIBEL; mais elle est plus connue sous le nom d'ÆTNA que plusieurs écrivent ETNA. En voici une description tirée du troifiéme livre de l'Enéïde, traduction de Ségrais.

Mais par tout ce rivage

Incessamment d'Etna tonne le bruit affreux,
Tantôt jusques au ciel ilélance ses feux;
Et roule à gros bouillons, fur la cime enflammée,
Un tourbillon épais de cendre & de fumée.

Tantôt du plus profond de ses goufres ouverts,
Furieux, il mugit & vomit dans les airs
Du mont étincelant les entrailles brûlantes,
Et les rochers fondus dans ses grotes ardentes.

On croit que par la foudre autrefois terrassé,
Sous ce mont Encelade eft encore oppreffé;
Qu'au moment qu'il respire, ainsi qu'une fournaise,
Par ce goufre béant il exhale la braise;

Et que l'ifle à l'entour tremble aux moindres efforts
Que tente le géant pour mouvoir fon grand corps.

Le P. Kircher, qui examina cette montagne en 1638,
en parle ainfi. La hauteur de son sommet, prise dans

son axe, est de trente mille pas, felon Maurolycus &
Clavius, qui l'ont calculée géométriquement, & cette
montagne entiere occupe un terrein de 60 milles ou de
cent, suivant quelques autres. Le terroir d'alentour est
gras & fertile; & il y a des vignobles, des pâturages,
des forêts de pins, de hêtres & de sapins. Mais le haut
est couvert de cendres mouvantes & de pierres de ponce;
on y trouve un enfoncement dont l'ouverture a douze
milles de circuit. Ce goufre effroyable par les flammes &
la fumée qui fortent du fond & des côtés, avec un hor-
rible mugissement qui ressemble au tonnerre, eft ce que
les naturalistes appellent en latin le Crater d'Etna. L'as-
pect en est si affreux qu'il n'y a point d'homme, quelque
hardi & déterminé qu'il puifle être, qui ne foit faisi
d'horreur & qui ne recule à la vue de ce précipice infer-
nal. Il est vraisemblable que l'incendie perpétuel a accru
cette montagne par les cendres qu'elle vomit; c'est ce
qu'on peut juger en considérant des rochers calcinés &
couverts de cendres, & des cavernes parmi lesquelles il
y en a d'affez grandes pour contenir trente mille hom-
mes, & où l'on trouve des charbons de pierre de ponce
& des scories de différentes matieres minérales fondues.
On voit des traces de grands torrens de cette matiere
que les gens du pays nomment Sciarra, qui demeurent
comme les veftiges & les monumens des grands ravages
qu'a fait ce métal fondu en coulant. Au sommet il y a
de la cendre & de la neige, qui mettent dans un danger
d'autant plus terrible ceux qui s'en approchent fans pré-
caution, qu'elles couvrent des abîmes & des fondrieres
qui percent jusqu'au fond de la montagne. La perte de
ceux qui s'y font hafardés doit détourner les autres, &
il en couta presque la vie au P. Mathieu Taveran, qui
eut la curiosité d'observer cette fournaise de trop pres.
Il semble que tout le haut de la montagne n'est composé
que d'une masse de cendres, de pierres de ponce & de
charbons de terre, entaffée & fuspendue en quelques
endroits en forme de voute. Comme cette masse reçoir
intérieurement les esprits minéraux, & est extérieure-
ment exposée aux neiges, à la pluie & au vent; il n'est
pas surprenant que cette même matiere brûlée s'emprei-
gne de nouveau de ce qui la rendoit combustible &
qu'elle recommence à brûler. Cornelius Severus, Etna,
v. 417, & feq. exprime cela admirablement bien.

Catera materies quacumque eft fertilis igni,.
Ut femel accenfa eft, moritur, nec reftat in illâ
Quod repetat; tantum cinis & fine femine terra eft:
Hic femel atque iterum patiens, ac mille perhaustis
Ignibus inftaurat vires.

Le feu, qui ne s'éteint jamais entierement dans ces goufres, & qui se fait toujours remarquer, ou par la chaleur ou par la fumée qui en fort, ne recommence à fouguer qu'en de certains tems, plus ou moins, à proportion de l'amas de matiere combuftible qui s'y rejoint; & plus longtems elle a été sans brûler, plus elle a recueilli de ces esprits qui la rendent inflammable, & plus grande est la violence avec laquelle le feu pouffe au-dehors des flammes, des cendres & des pierres. L'orifice de la fournaise ou du Crater est de 3080 pas, ou même de 3000, selon les uns; (il y a dans le latin 30000, mais c'est une faute d'impression,) d'autres le font de 4000. Cette variété d'opinions vient de ce qu'elle est tantôt plus grande, tantôt plus petite; ce qui eft commun à tous les volcans. L'abîme de celui-ci est si profond qu'on n'en fauroit voir le bas. Des roches de figure pyramidale débordent des côtés, & quoique ces côtés soient paralléles, ils semblent pourtant se rapprocher en bas par les régles de l'optique; ce qui a trompé plusieurs observateurs, qui ont cru que cette fournaise se termine en pointe vers le fond comme un four à chaux. Le P. Kirker dit avoir remarqué au fond de ce goufre une espéce de montagne de la matiere minérale, autour de laquelle il a toujours observé un creux rempli d'une maniere resplendissante, comme du métal fondu. Les côtés, par des conduits qui se correspondent, jettent en plusieurs endroits une fumée continuelle, qui, pendant la nuit, est une flamme. Le goufre n'est jamais fans mugissemens, & il en fort de teims en tems de fi horribles, que le mont en est ébranlé

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