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Il y a plufieurs chofes qui méritent d'être rectifiées, ce que j'ai fait dans les articles particuliers; mais je n'ai pas voulu altérer les tables de cet auteur, qui demeure garant de ce qu'il avance. Ceci foit dit pour celles qui font inférées dans ce volume.

Les plus confidérables montagnes de l'Afrique font l'Atlas, qui eft au midi de la Barbarie, & dans le Biledulgerid, où il s'étend par diverfes branches, depuis la Mer Océane ou Atlantique, à laquelle il donne fon nona jusqu'aux confins de l'Egypte, & Sierra Leona, ou montagne de la Lionne, dans la Guinée & dans l'Abiffinie. Ses caps & golfes, fur la Méditerranée, font les Seches de Barbarie, que les Efpagnols appellent Baxos de Barberia, & les Italiens golfe de Sidra : le golfe de Mahomete ou Hammamet, ceux de Bona, de Tunis, de Colle, de Store & autres. Sur la grande Mer Océane, font les golfes de Salé, de S. Thomas, de Melinde, de la MerRouge & de Suez; les caps de Guer, de Non, de Sainte Marie, cap Verd, cap Roxo, de Verga, des Palmes des trois Pointes, cap Formofo, cap de Lobo, cap Noir, cap de Bonne Efpérance, das Anguilhas, das Vacas, Talhado, de faint André, de Falco, das Baixas, & de Guadarfuy: ce dernier eft le plus oriental de toute l'Afrique. Corn. Dict.

*

AFRIQUE PROPRE ou CARTHAGINOISE : elle étoit divifée en Bifacene, ainfi nommée à cause du Bifacium, chef-lieu de cette contrée, & en Zeugitane. Voyez ces deux articles. L'une & l'autre étoient fubdivifées en maritime & méditerranée. Pomponius Mela, l. 1, c. 7, & Ptolomée, l. 5, c. 3, y joignent la région Syrtique, & étendent l'Afrique propre depuis la Cyrénaïque, jusqu'à la Mauritanie. Cependant il vaut mieux les diftinguer; car la Syrtique fut détachée, & fit feule une province, qui avoit fon préfident particulier, & que l'on nomma la Tripolitaine, à caufe des trois grandes villes qu'elle contenoit. Baudrand, édit. 1705, lui donne pour bornes le mont Atlas, la Méditerranée, la Libye propre & la Mauritanie. Elle renfermoit, dit-il, la province Tripolitaine, la Bifacene, la Numidie & la province Proconfulaire ou Carthaginoife. La province Carthaginoise est prife ici dans un fens bien différent, du fens qu'ont ces mots au commencement de cet article, où la Bifacene fait partie de la province Carthaginoise prise dans un fens bien plus étendu; au lieu qu'ici cette derniere ne répond, felon Baudrand, qu'à la partie feptentrionale du royaume de Tunis. Selon le même, la Bifacene en eft la partie orientale & la méridionale. La Tripolitaine eft le royaume de Tripoli, & la Numidie eft le royaume de Conftantine, & la partie orientale de celui de Bugie, jusqu'à la riviére de Suffegmar.* Cellar.geog. Ant. 1. 4,c. 5.

2. AFRIQUE, grande ville du royaume de Tunis, qui a été ruinée par l'empereur Charles-Quint. Quelques-uns difent que c'étoit l'ancienne Adrumetum des Romains, & d'autres la prennent pour l'Aphrodifium de Ptolomée, qui lui donne 30 degrés 40' de longitude, & 32 degrés 40' de latitude. Le calife fchifmatique de Carvan, qu'on appelle Mehedi, la fortifia, & l'appella Mehedie. Elle eft bâtie comme une ifle, fur une pointe

de terre, qui avance dans la mer à quatre lieues de Tobulba, vers le levant. Elle avoit de fort bons murs, & étoit garnie de tours, & battue des flots de tous côtés, excepté dans un espace de 350 pas par où elle tenoit à la terre. En cet endroit il y avoit un château conftruit dans le mur qui étoit maflif jusqu'au cordon, & avoit 40 pieds d'épaiffeur, avec fix tours, éloignées l'une de l'autre, & maflives aufli, qui avançoient de 40 pieds en dehors, jusqu'à la barbacane du ravelin. Au haut du château étoient deux murailles, qui répondoient l'une à la ville, l'autre à la campagne ; & entre le vuide des tours & des murailles, on avoit pratiqué les logemens du gouverneur & des foldats. Les quatre tours du milieu étoient quarrées, & les deux autres que battoient les flots de la mer étoient rondes & hautes. Elles avoient toutes de petites portes couvertes de lames de fer, & fi baffles que l'on n'y pouvoit entrer qu'en fe baiffant. Ainfi chaque tour étoit une fortereffe féparée. La porte principale étoit en la feconde tour quarrée vers le levant, & il n'y en avoit point d'autre du côté de la terre; cette porte avoit une grande voûte obscure fous la tour, & fix portes à la file couvertes de lames de fer : les fecondes portes en entrant par dehors, étoient faites de groffes barres de fer, & enclavées ensemble fans aucun bois & en chacune il y avoit un lion de bronze, relevé en boffe; en forte que chaque lion en regardoit un autre. Ces portes qui étoient courbées en dehors, avoient toutes leurs herfes de fer, & leurs retraites qui tomboient du haut de la tour, à huit pas ou environ du haut de ce mur. Il y en avoit un autre plus bas qui fervoit de fauffes braies, & avoit douze pieds d'épaiffeur, avec neuf tours fi bien compaffées, que les trois répondoient à deux du fort; & en celle du milieu étoit une porte de côté, tournée au levant. La ville avoit 5300 pas de circuit, & des tours de 30 en 30 pas. L'arcenal regardoit l'orient, près d'une grande mosquée bien bâtie, qui tenoit au mur. Au bout de la ville, du côté du fep tentrion, il y a une hauteur fur laquelle s'élevoit une tour, d'où l'on découvroit toute la mer. Au dedans de la même ville étoit un port fermé, où l'on entroit par une voûte faite dans le mur. On y renfermoit les galeres & les autres petits vaiffeaux, & il y avoit un havre raifonnable pour les grands. Devant la ville du côté du midi, étoient des collines chargées de vignes & de maisons de plaifance, & vers le levant il y avoit des jardins & des vergers que l'on arrofoit par le moyen de quelques puits. Les terres labourables aboutiffoient à une montagne qui traverfe d'orient en occident, & derriere laquelle font de grandes campagnes où errent les Arabes pendant l'hyver, à caufe des bons pâturages qui s'y trouvent pour les troupeaux, autour de quelques lacs qui s'y forment.* Marmol. t. 2, l. 6, c. 28.

Cette ville fut fort fplendide, tant que les Romains en demeurerent les maîtres. Les fuccefleurs de Mahomet l'ayant prife avec Carthage, la ruinerent de fond en comble, jusqu'à ce que Mehedi la rétablit. Il y fit bâtir le mur dont on a parlé, & la repeupla, en la choifilfant pour y faire fon féjour. Après la mort, il y eut de grandes révolutions en Afrique, & fur le declin de l'empire des Califes de Carvan, quelques corfaires de Sicile fe faifirent de cette place, & l'appellerent Afrique. Les Chrétiens l'ont poffédée enfuite jusqu'à ce qu'un roi de Maroc, de la lignée des Almohades, la conquît. Elle a toujours été au pouvoir des Mahométans, jusqu'au tems où André Doria la prit fur le corfaire Dragut, qui s'en étoit emparé. Charles-Quint voyant qu'il ne pouvoit conferver cette place fans une dépenfe extraordinaire, & craignant d'ailleurs qu'elle ne retombât au pouvoir des Infidèles, réfolut de la rafer: on fe fervit, pour cet effet, de mines, qui jouerent fi bien qu'il ne refta pas pierre fur pierre dans la ville. Elle n'a pas été rétablie depuis ce tems.

3. AFRIQUE, ville de France, dans la partie feptentrionale du Languedoc. Elle eft petite & fituée fur une riviere qui coule au bas des montagnes de Volonzac. Corneille cite, pour garant de cet article, les Atlas en général ; c'est la même que fainte Afrique.

4. AFRIQUE, montagne de France, dans la Bourgogne au bailliage de Dijon, au fud-ouest de cette ville. 5. AFRIQUE. Voyez fainte Afrique, que quelques

uns nomment fainte Frique.

AFRODISSIOUN, ville de la Cyrénaïque, en Afrique. Mahadi, premier calife des Fatimites, la fit rebâ– tir fort fomptueufement, fous le nom de MAHADIAH, c'eft la mêine ville qu'AFRIQUE 2.* D'Herbelot. Bibl. Orient.

AGA, ancienne ville épiscopale d'Afrique, dans la province Proconfulaire. Fortis, fon évêque,eft nommé dans une épitre fynodale de cette province, Agenfis Episcopus. C'eft la même ville auprès de laquelle Jules Céfar campa deux fois. ( Carol. à S. Paulo. Géog. Sacr. p. 93,

AGABENI, peuple ancien de l'Arabie déferte, fur les frontieres de l'Arabie heureufe. Le grec de Ptolomée, l. 5, c. 19, porte AгABHNOI, & la verfion latine AGUBENI. Hirtius, de bello Afric. 67 & 76.

*

AGABRA ou ÆGABRA, ancienne petite ville d'Espagne dans la Bétique. C'est à present CABRA, dans la baffe Andaloufie, à cinq lieues de l'ancienne Tucci, vers le couchant d'hyver. Cette ville a été autrefois le fiége d'un évêque, felon Baudrand, éd. 1682. AGADA, felon Jaillot, bourg de Portugal. Voyez AGEDA 1.

AGADER. Vovez fainte CROIX.

1. AGADES, (a) royaume d'Afrique dans la Nigritie, entre le royaume de Tombut au couchant, le royaume de Cano au levant, le Zaara au nord, & le fleuve Niger au midi. De l'ifle y marque trois lieux, fçavoir la capitale dont ce royaume porte le nom, Deghir & Secmara. Quelques-uns écrivent AGDES. Il remarque auffi que c'eft dans ce royaume qu'on recueille de très-bon fené. Le pays (b) abonde en pâturages, en bétail & en fontaines. Les habitans de la contrée la plus méridionale font pafteurs du menu & du gros bétail : ils demeurent à la campagne fous des cabanes faites de rameaux & de nattes de jonc ; ils errent toujours d'un lieu à un autre avec leurs troupeaux. La partie la plus feptentrionale est un défert où l'on recueille de la manne. Les habitans la confervent dans des courges pour la vendre aux marchands qui en demandent. (a) Baudrand, édit. 1082. (b) La Croix, Hift. d'Afrique, t. 3.

2. AGADES, AGDES, (a) ou, felon les Arabes, AndeGAST, ville capitale du royanme de ce nom. Elle est fituée, felon le même géographe, entre des montagnes dans la partie la plus occidentale du royaume, & auprès de la fource d'une rivière qui coule à travers cet état, & fe jette dans le lac de Garde. Elle eft par les 20 deg. 20' de longit. & par les 19 deg. 10' de latit. nord. Elle est fermée (b) de murailles; les maifons y font construites à la moresque, & le palais du roi eft au milieu. Cette ville eft la plus proche des peuples blancs, à la réferve de Gualata. Ceux qui y demeurent font la plupart marchands & étrangers, les autres font artifans ou foldats du prince, qui eft tributaire du roi de Tombut, & qui dépend de la tribu de Zuinziga en Libye. Les chefs de cette tribu ont l'autorité de le dépofer quand ils ne font pas contens de fa conduite. (a) de l'Ifle, Atlas. (b) La Croix, Hift. d'Afrique, t. 3.

AGADES, ville d'Afrique dans le Zaara, felen Baudrand, qui cite Jean Leon. L'Agades dont parle cet auteur, eft le même que le royaume & la ville dont j'ai parlé dans les articles 1 & 2.

I

4. AGADES; le même Baudrand dit que ce nom fe donne auffi à SANTA CRUZ ou SAINTE CROIX, bourgade d'Afrique dans le royaume de Sus, au bord de la mer Atlantique. De l'Ifle la nomme Agader ou Sainte Croix. Voyez SAINTE CROIX. * La Croix, Hist. d'’Afrique, t. 3.

AGAG ou AGAGA, royaume d'Afrique de la dépen dance de l'empire du Monomotapa. Il a le pays des Negres à l'eft, & le royaume de Tacua à l'oueft. Ses peuples font la plupart idolâtres, & appellent leur principal dieu Atuno. Ils marquent beaucoup de vénération pour une vierge qu'ils nomment Peru, & ont des monastères où ils tiennent des filles renfermées. Ce royaume a pour capitale une ville de fon même nom au feptentrion du lac de Zaïre. Corneille. Dictionnaire. Baudrand.

AGAI. On appelle peuples d'Agai, certains habitans de l'Ethiopie. Ils étoient payens il n'y a pas fort long-tems, ou s'il y en avoit de chrétiens, ils ne l'étoient que de

nom. Les jéfuites en ont pris foin, & plufieurs fuivent aujourd'hui la religion chrétienne. Lorfqu'ils arriverent en Ethiopie, l'empereur des Abiffins les fit placer en deux endroits différens ; une partie à l'extrémité du royaume de Goiame, du côté d'occident vers la fource du Nil, dans un espace qui a vingt lieues de longueur, à la mefurer depuis la fource de ce fleuve, en tirant vers l'occident. Cet espace eft large de fix ou fept lieues de chaque côté du bord; il touche du côté de l'occident aux Gonges, & du côté d'orient à une partie du royaume de Goiame. Leurs villes les plus confidérables font Nanina & Cerca. Ils font fort proches du lac de Dambée. Le pays qu'on leur a fait occuper eft divifé en vingt territoires, & pleins de rochers & de montagnes, où leurs ennemis peuvent difficilement les attaquer. L'autre partie de ce peuple a été placée dans les montagnes du royaume de Bagamedri. Ces montagnes font beaucoup plus roides & par conféquent plus inacceffibles que celles d'auprès du Nil. Aufli font-elles plus propres à faire naître la rébellion des peuples contre l'empereur des Abiffins. Elles font jointes à celles du royaume d'Amahara, qui borde ce pays-là d'un côté, comme les royaumes d'Angot & de Tigré le bornent des autres. * Relation de l'empire du prêtre Jean. AGAIE, petit port de France, fitué à deux lieues de la ville de Fréjus. Il n'y a qu'un méchant fort, avec deux ou trois maifons. On voit là un jardin bien entretenu, & qui peut paffer pour beau. Il y a des allées d'orangers & de citronniers qui rendent ce lieu autfi verd & auffi gai en hyver qu'en plein été. On y voit d'ailleurs pluLieurs enjolivemens à la mode d'Italie.

AGAM, montagne d'Arabie, proche de celle de Salamy, & à 36 milles de la ville de Faid, felon Abulfeda. Desc. Arab. p. 59.

AGAMEDE, lieu de l'ifle de Lesbos. Pline, l. 5. c. 31, qui en fait mention, dit qu'il étoit détruit de fon tems. Étienne le géographe dit qu'il étoit autour de Pyrrha. AGAMNA, bourg de la Méfopotamie, felon Ptolomée, l. 5, c. 18, dont quelques exemplaires portent

AGAMANA.

AGAMEMNONII FONTES, ou les Fontaines d'Agamemnon, dans l'Ionie, à cinq mille pas de la ville de Smyrne, felon Philoftrate. * Baudrand, édit. 1682. 1. ÁGAMER, montagne de l'Abiffinie dans le royaume de Tigré, vers les confins de celui d'Angot, dans le voifinage des Doras, peuple Cafre. * De l'ifle, Atlas. 2. AGAMER, en Latin Agamerum, petit bourg d'Ir lande dans la province de Munfter, dans le comté de Korck, auprès de la ville maritime de ce nom, à fept milles de Kynfale. Ce lieu, qui n'eft presque plus rien, eft à l'occident de l'entrée du golfe de Korck, vis-à-vis de Korckbée. * Atlas de de l'Ifle & d'Allart.

AGAMIUM, ancien bourg de l'Infubrie, à préfent Gheme, village du Milanez dans le territoire de Novara, à quatre petits milles de Romagnano. * Baudrand. édit. 1682.

AGAN, ou PAGAN, ifle d'Afie dans l'Archipel de Saint Lazare, entre l'ifle Chemocoan & celle de Guaguan. Ce fut dans cette ifle que Magellan fut affalliné lorsqu'il alloit chercher les ifles Moluques. Baudrand, éd. 1682. C'est l'ifle appellée Pagon. Voyez ce mot.

AGANIPPE, fontaine du mont Hélicon, dans la Béotie. Elle étoit confacrée aux Mufes, qui en font furnommées Aganippides. Ses eaux, felon la fable, ont une vertu particuliere pour inspirer la fureur poëtique à ceux qui en boivent. Paufanias dit qu'Aganippe étoit fille du fleuve Thermeffus ou Themeffus, qui coule au pied de l'Hélicon. * Corn. Dict.

AGANZAGA, ancienne ville d'Afie dans la Médie, felon Pline, l. 6, c. 14; Arrien, qui en fait auffi mention, l. 7, c. 4, la place dans les terres.

AGAOS ou AGOAS, peuples d'Abiffinie, dans le royaume de Bagamedri, felon Sanfon dans fes Cartes. Il les place entre le Nil & le Tacafe des Anciens. Le P. Lobo, dans fa description de l'Abiffinie, dit qu'il y a des peuples de ce nom dans plufieurs autres endroits de ce vafte empire, & particulièrement dans la Province de Sucahala, proche des montagnes où le Nil prend fa fource. De l'Ifle, dans fon Atlas, écrit AGAUS, & place ce peuple entre les montagnes qui font aux confins des royaumes de Bagemder & d'Angot. *Corn. Dict.

AGARA, ville des Phylliates dans l'Inde, en deçà du Gange, felon Ptolomée, l. 5, c. 18. La reffemblance du lieu & du nom porte presque à croire que c'est Agra, ville de l'Indouftan. Voyez Agra.

AGAREENS &

AGARENIENS, peuples de l'Arabie heureufe qui fe font fait renommer fous l'empire de Trajan par la vigoureuse réfiftance qu'ils firent contre les armes de cet empereur, qui fut contraint, après de fort grandes pertes, de lever le fiége d'Agarena ou Agarenum leur ville. Ces Agaréens étoient descendus d'Ismaël, fils d'Abraham & d'Agar, & l'écriture les nomme Ismaëlites. Ils eurent guerre avec ceux de la Tribu de Ruben, de Gad & de Manaffés fous le régne de Sail. Ces Agaréens font encore les mêmes que les Sarrafins. Voyez ISMAELITES & SARRASINS* Corn. Dict.

AGARUS, fleuve de la Sarmatie en Europe. Il coule dans la Tartarie qu'habitent les Précopites & va fe jetter dans le Palus Méotide, aujourd'hui la mer de Zabache. Ovide a donné le nom de Sagaris à ce fleuve, qui a préfentement celui de SCHIVET, felon Ortelius; ou de MALOWOUDA, felon d'autres. Il y a grande quantité d'agarics aux environs de ce fleuve. C'eft une espèce de champignon de champignon ou potiron qui croît fur le tronc de l'arbre que nous appellons Meleffe, & qui eft un des meilleurs purgatifs qu'on puiffe employer dans la médecine. * Corn. Dict.

AGASSA, ancienne ville de Grèce dans la Macédoi ne, felon Tite - Live, . 44, c. 7, qui nous apprend qu'elle étoit à une journée de la rivière Ascordus.

AGASUS, port de mer d'Italie, dans la Capitanate; c'eft aujourd'hui PORTOGRECO, à vingt milles de Manfredonia, fur le golfe Adriatique. *Baudrand, édit.

1682.

1. AGATHA, nom Latin d'Agde, ville épiscopale du Languedoc.

2. AGATHA, AGATHOPOLIS & AGATHE, ifle & ville. des Volques dans la Gaule Narbonnoife; on la nomma enfuite Magalone, aujourd'hui MAGUELONE. Voyez ce

mot.

3. AGATHA de Goti (Santa) ville du royaume de Naples dans la principauté ultérieure, avec un évêque fuffragant de Benevent, fur les confins de la terre de Labour, entre cette ville & Capoue, à 14 milles de l'une & de l'autre.

AGATHONIS, ifle du golfe Arabique vers l'Egypte, felon Ptolomée. * Baudrand, édit. 1682.

1. AGATHOPOLIS, aujourd'hui Sant' Agata de Goti. Voyez l'article AGATHA DE GOTI.

1. AGATHOPOLIS, ville épiscopale de Thrace, fous l'archevêché d'Andrinople. Bauarand, édit. 1682. AGATHUSA, ancien nom de PISCOPIA, l'une des ifles de l'Archipel. * Baudrand, ibid.

1. AGATHYRIUM, ancienne ville de Sicile, felon Ptolomée, l. 3, c. 8. Agathyrfum, felon Strabon & Pline. Agatirna, felon Tite-Live, l. 26, c. 40, & Agatirnum, felon d'autres. Ce ne font plus que des ruines que Fazel cherche à Il Campo S. Martino, Cluvier à San Marco, petite ville de la vallée de Demona. On a démontré que S. Marco étoit l'Haluntium des anciens.

2. AGATHYRIUM, ancien nom du Cap de Sicile, aujourd'hui nommé Capo d'Orlando. D'autres prétendent que c'eft Sanfratello qui eft affez près de là.** Baudrand, éd. 1682.

AGATHYRSES, peuples anciens de la Scythie. On tient qu'ils ont été ainfi appellés d'Agathyrfe, fils d'Her cule le Libyen. Ils étoient voifins des Gelons, & teignoient leurs cheveux & leurs corps de bleu; mais les moins confidérables faifoient moins de marques que les nobles, & même ces marques étoient fort menues, au lieu que les auttes les faifoient plus épaiffes & plus larges. C'eft de-là que Virgile les a appelles Picti Agathyrfi. Il portoient ordinairement de l'or, & leurs fem mes étoient communes; ce qui avoit été établi, afin qu'étant tous parens, ils demeuraffent unis plus étroitement. Auffi vivoient-ils fans ambition & fans jaloufie. Le Pere Briet, Jéfuite, eft perfuadé que les anciens Agathyrjes habitoient dans la Sarmatie d'Europe, qu'ils occupoient les contrées de Cargapol & de Vologhda en Moscovie. Plufieurs auteurs renommés ont cru que ces peuples étant venus en la Grande-Bretagne, pafl

&

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rent de-là en France, fous le nom de Pides, & que le Poitou reçut le fien d'eux, mais ce fentiment eft fort combattu. Jules Céfar parle plufieurs fois des Poitevins dans fes commentaires, & on affure que les Agathyrfes ne font venus en occident que fous l'empire de Domitien, vers l'an 87 du falut. *Corn. Dict. Daviti, Etats du Gr. Kan.

AGATONISI, petite ifle de l'Archipel, l'une des petites ifles du canal qui eft entre l'ifle de Lesbos & la terre ferme de l'Afie mineure. Le P. Coronelli, Ifolar. 7, part. p. 257,qui écrit Agatoniffi, dit qu'elle eft une des trois principales d'entre les ifles nommées ARGINUSSES, & en latin HECATONNESI, & qu'on les comptoit entre les Sporades. Il ajoute qu'elle a été connue de Strabon & de Pline fous le nom de Trogilia, qu'elle eft la plus proche du cap Argennum & de l'ifle de Lesbos. Il n'y a, dit-il, d'autres habitans que de pauvres bergers & pâtres, qui même n'y habitent pas toujours. Mais on juge aux veftiges d'un ancien temple confacré à Venus, comme l'affure Caffiodore, & à quelques autres édifices, qu'elle n'étoit pas autrefois fi méprifée qu'elle l'eft aujourd'hui. Au refte, les géographes varient fur leur pofition: car Maty met ces ifles vis-à-vis de Melazzo, où de 'Ifle dans fa nouvelle Grece met aufli Gaitonifi, & cette ifle doit être différente d'Hecatonnefi, qu'il place trèsbien entre l'ifle de Lesbos & le continent de l'Anatolie. Voyez ARGENUSSA & HECATONNESI.

ÁGAU, petit royaume d'Afrique dans l'Ethiopie, & dépendant de l'empereur des Abiffins. Avant qu'on n'en eut fait la conquête, c'étoit une république qui avoit fes loix & fon gouvernement particulier. Poncet, voyage d'Ethiopie.

AGAVA, village d'Afrique dans la Pentapole, felon Ptolomée, l. 4, c. 4. Ses Inteprètes le nomment ADAN. AGAVES, en latin Agavi. On les nommoit aufli Hippomolhi. Il paroît que c'étoit un peuple de la Myfie ou de la Thrace. Théodore les attribue à ce dernier pays, & Eustate les donne à la Sarmatie européenne. Voyez GALACTOPHAGI. *Ortel. Thef.

AGAUNUM, bourg de Suiffe. Voyez S. MAURICE ou S. MAURIZ en Valais.

AGAZES, fauvages de l'Amérique méridionale dans le Paraguay, le long de la riviére de ce nom. Ils font robuftes & forts, & n'étant point accoutumés à femer, ils pillent la moiffon de leurs voifins, & courent comme des pirates fur la riviere avec leurs canots. Les Espagnols les ont presque tous détruits, * Corn. Dict. Laet. 1.

14, C. S.

empires : le Chadschi Daud-beg fentit que les territoires de Kaballah & d'Agdafch ne pouvoient être féparés de la Schamachie, & qu'ils tomberoient néceffairement en partage aux Turcs, & que ceux qui étoient fur le bord de la mer Caspienne tomberoient aux Ruffes; il contraignit plufieurs habitans de ces derniers territoires, & principalement de Maschkar, d'aller s'établir à Kaballah & à Agdafch, & d'y rétablir plusieurs places & villages que les rebelles avoient ruinés.

En 1727, le Sarchay feignit de vouloir fe mettre fous la protection des Ruffiens : les Turcs, pour l'en détourner, & pour le mettre dans leur parti, lui cédèrent le territoire de Kaballah, qu'il accepta, & dont il prit auffi-tôt poffeffion avec fes troupes. Il ne tarda pas à s'emparer d'Agdasch & de Schamachie, que les Turcs lui abandonnèrent, craignant qu'il ne caufât encore plus de trouble & de confufion.

Les habitans d'Agdasch parlent un langage compofé du Turc & du Tartare : ils font mahométans. Les villages font foumis à quelques anciens, lesquels obéiffent à quelques Inhs-Bechi, & ceux-ci au Naib de Kaballah. Tous les revenus appartiennent au feigneur territorial. * Memoires communiqués par M. de Guignes, auteur de l'Hiftoire gen. des Huns.

AGDE, ville de France dans le Languedoc, fur la rivière d'Eraut, à une demi-lieue de l'endroit où elle fe décharge dans le golfe de Lyon. Long. 21 d. 8' latit. 42 d. 18'. C'étoit une colonie des Maffiliens ou anciens Marfeillois. Timofthene, contemporain d'Alexandre le grand, cité par Etienne le géographe, nomme Agde Agathé Tyché, c'est-à-dire, bonne fortune; c'eft du premier de ces deux mots que s'eft formé le nom moderne d'Agde. Cette ville (a) eft petite, mais bien peuplée; toutes les maifons y font bâties de pierre noire, & on y entre par quatre portes. L'églife cathédrale eft petite & fombre. La ville s'étend le long de l'Eraut, qui y forme un petit port où il ne peut entrer que des barques. On a conftruit un petit fort à l'embouchure de la rivière pour en défendre l'entrée. La plus grande partie des habitans d'Agde font marchands ou matelots. La chapelle de Notre-Dame de Grau, qui eft auprès d'Agde, attire un grand concours de peuple & de pélerins. Elle eft deffervie par les capucins. On trouve depuis la ville jusqu'à cette églife "douze ou quinze oratoires, placés d'espace en efpace, & que l'on vifite nud-pieds. Le couvent des capucins eft très-beau. Il y a des appartemens extérieurs pour les pèlerins qui y viennent faire neuvaine. La chapelle où eft l'image de la vierge eft féparée du couvent.

AGAZZIRI, Agathias & Jornandès placent un an) On ne trouve rien dans les anciens historiens au fucien peuple de ce nom vers l'embouchure de la Vistule. *Ortel. Thef.

1. AGBAL, montagne d'Afrique de l'état d'Oran. Elle eft peuplée de Bereberes vils & groffiers, qui alloient porter du bois dans la ville, & y travailler à journées, lorfqu'elle étoit aux Maures. Il y a quelques habitations dont les deux principales font près d'Oran. En l'une, que l'on appelle Creftela, il y a une fource d'eau vive, & plufieurs vergers où il y a quantité de citrons, de limons & d'orangers, & les habitans d'Oran y avoient leurs jardins. Il y croît aufli beaucoup de bled. Il y avoit là un lieu de même nom. * Marmol. 1. 5, c. 28.

2. AGBAL, lieu d'environ douze cens feux fur la montagne de même nom en Afrique. Le comte d'Alcaudete le faccagea avec un autre qu'on nommoit Guidza. Ces ravages ont été caufe que la montagne d'Agbal s'eft dépeuplée. Ceux qui y reftèrent étoient de pauvres gens qui vivoient toujours en crainte. * Marmol. l. 5, c. 28. AGBATANA. Voyez ECBATANE.

AGDAMEA, ancienne ville de la Phrygie. Ce nom fe trouve diversement écrit par les auteurs eccléfiaftiques, felon la remarque d'Ortelius; car les uns le nomment ARGADAMIA, d'autres ARGDAMIA.

AGDAMI, ville de l'Arabie heureuse, felon Prolo

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jet d'Agde, fi ce n'eft le paffage rapporté par Etienne de Byfance. Et pour les affaires eccléfiaftiques, il n'en eft fait aucune mention avant l'an 506, lorfque fous le règne d'Alaric, on y assembla un concile où affifta Sophronius, évêque de cette ville, le premier qu'on voit marqué dans les véritables monumens de l'antiquité; car un certain Botilius qu'on lui donne pour prédécesfeur, ne fe trouve marqué que dans une légende, laquelle n'eft pas un titre authentique. Agde a eu fes vicomtes, qui étoient feigneurs de la ville; néanmoins d'autres y avoient part, & à fon territoire nommé l'AGADEZ. Ces droits étoient tenus en fief du roi d'Arragon, qui les céda à Saint Louis par le traité de 1258. Louis le jeune avoit la troifième partie de la ville d'Agde, fans qu'on fçache à quel titre il avoit fait cette acquifition; ce qui eft certain, c'eft qu'il ceda ce tiers à Guillaume, évêque d'Agde, à qui il donna d'autres biens & confirma le privilège que Charlemagne avoit accordé à cette églife. Dans le même fiécle, la vicomté d'Agde vint à une dame nommée Guillemette, qui la porta en mariage à Bernard, vicomte de Nisme. Leur fils Bernard Åthon donna l'an 1187, fous le règne de Philippe Augufte, à Pierre, évêque d'Agde, & à fon églife cathédrale de S. Etienne, toute la vicomté d'Agde. La même année l'inveftiture & la confirmation de cette vicomté fut donnée à l'évêque d'Agde par Raimond comte de Touloufe, qui prétendoit être feigneur féodal de tous ces pays-là en qualité de duc de Narbonne, & il prit l'évêque & fon églife fous fa protection. Tous ces droits furent encore confirmés à l'églife d'Agde par Grégoire IX, qui accorda fur cela une bulle datée de la troisième année de fon pontificat au mois de février, ce qui revient

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