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exemplaires que l'ancien interprete latin a fuivis. C'étoit une ville de la Méfopotamie.

BAZANIS, ville de l'Heptapole, dans l'Arménie; elle en étoit la métropole, & avoit été nommée auparavant LÉONTOPOLIS, comme nous apprend Euftathe, dans fon commentaire fur Denys le Periégete, in 695. v. fur quoi Stuckius remarque qu'elle fut nommée JUSTINIANOPOLIS à caufe de Juftinien; mais Procope dit cela plus exactement, il donne le nom de Bizana à un canton, & non pas à une ville; & il y a lieu de croire que Bazanis & Byzana tiroient leur nom l'une de l'autre. Voici donc ce que dit cet auteur, Edific. l. 3. c. 5. S'il (Justinien) n'a point fait de fortifications dans la Byzane, c'est que le pays eft trop plat; qu'il eft perpétuel lement détrempé par une eau croupiffante & marécageufe, mal fain aux habitans, & ouvert aux étrangers. Juftinien méprifant donc le lieu dont je parle, fonda dans un autre nommé Tzumine, dont l'air étoit fort pur & fort tempéré, à trois milles de Byzane, une autre ville, à laquelle il donna fon nom. Procope dit au commencement dans la Byfane; voilà le pays ou le canton. Il dit enfuite à trois milles de Byfane une autre ville; Byfane étoit donc auffi une ville, la même qu'Euftathe nomme Bazanis. Ce n'eft point elle qui fut nommée la ville de Juftinien, comme le dit Stuckius; mais une nouvelle ville à trois milles de là.

BAZARIDIDACA: la conférence de Carthage,p. 266. Edit. Dupinian. fait, mention de ce fiége épiscopal, & on y trouve Publianus épiscopus plebis Bazarididacenfis; mais on ignore de quelle province d'Afrique étoit ce lieu.

BAZARIE, contrée d'Afie, dans la Scythie. QuinteCurfe, l. 8. c. 1. qui nomme ce pays, dit que ce fut là qu'Alexandre tua un lion d'une épouvantable grandeur. Alexandre partit de Maracande pour y aller, & de là il revint à Maracande. Mais cela ne nous inftruit pas beaucoup. Un fragment du XVII livre de Diodore, qu'Henri Etienne nous a confervé, fait mention de BASISTIS, ville qu'Ortelius croit avoir été dans la BAZARIE BAZARITANA plebs, ou VAZARITANA, ville épiscopale d'Afrique : la conférence de Carthage, p. 267. éd. Dupin, nomme Adeodatus épiscopus plebis Bazaritana. Elle nomme auffi fon adverfaire, ibid. p. 280. Calipodius épiscopus Vafaritanus, quoique ce fût le même fiége dont l'un étoit l'évêque légitime, & l'autre un intrus. On fait d'ailleurs par la notice des évêques d'Afrique, que ce fiége étoit dans la Numidie, & l'on y trouve Vitalianus Vazaritanus.

BAZAS, Cossio, Coffium Vafatum & Vafata, petite ville de France, en Bazadois, dont elle eft la capitale. Elle est fituée fur un rocher, à deux lieues & demie de la Garonne. Elle est le fiége d'un évêché trèsancien, puisqu'un de ses évêque affifta au concile d'Adge en 506, & à celui d'Orléans en 511. Il y a 234 paroisfes dans ce diocèse, & 37 annexes, ce qui fait en tout 271 clochers. La cathédrale est dédiée à S. Jean-Baptifte, & le chapitre a fix dignités, dont l'archidiaconé eft la premiere, & dix-huit canonicats. Le fénéchal de Bazas eft d'épée, & fa charge périt par mort. Voyez BAZADOIS. Piganiol de la Force, Defc. de la France t. 4. p. 157. 168. & 193.

BAZDAH, ou BAZDAD, ville & château d'Afie. Abulfeda, Chorasm. &c. defc. p. 36. dit qu'elle eft dans le Mawaralnahr, que les tables de longitude lui donnent 89 d. 35 min. de longitude, & 38 d. de latitude, & cite Allebab. Il ajoute; Bazdah est une place fortifiée a environ fix parafanges de Neckhab. D'Herbelot dit à une journée de Neckfcheb, ce qui eft la même chose.

BAZEL, ville de Suiffe, vers les frontieres d'Allemagne. Elle est située, dit Corneille, fur le Rhin, que l'on y paffe fur un pont à deux lieues de Rheinfeldt. Cet auteur cite un Atlas pour garant; mais pouvoit-il en confulter un, fans s'appercevoir que c'eft la ville de Bâle, dont il parle amplement fous le nom françois ? Voyez BALB 2. & les articles qui y font annexés.

BAZENSIS LIMES, pofte où il y avoit garnifon, avec un commandant en Afrique, dans l'Afrique propre felon Ortelius, Thefaur. Voyez BAZIENUS. BAZES, ville de la Cappadoce dans la Tyanitide, selon

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BAZIE GES, Budera, en Languedoc, dans le territoire de Touloufe, entre cette ville & Carcaffone. * Baudrand, éd. 1705.

BAZIELE ou BAZVILLE. Corneille nous décrit fous ce nom une ville d'Egypte, qu'il dit être grande & avoir pourtant paffé pour un des fauxbourgs du Caire. 11 donne pour garant Vincent le Blanc, fous le nom duquel on a autrefois publié une mauvaise compilation de voyages romanesques, où l'on trouve presque par tour des traits d'ignorance. C'en est une d'avoir métamorphofé en grande ville une des fept portes du Caire, Le P. Vanleb nous apprend, dans fa relation d'Egypte p. 120. que la premiere des fept fe nomme Bab Zuelle. Toutes les autres ont Bab au commencement de leur nom, & ce mot veut dire porte.

BAZIENUS ou BAZITENSIS. On trouve dans la conférence de Carthage, p. 379. éd. Dupin. un prêtre qui marque fon diocèfe par le mot Bafienus, en foufcrivant pour fon évêque ; & dans la même conférence, p. 269. il eft parlé de Lucidus épiscopus plebis Marcellianenfis & Bafitenfis. On croit que ces deux noms Bazienus & Bafitenfis fignifient le même fiége. Voyez MARCELLIANA.

BAZIOTHIA, ville de la Palestine, dans la tribu de Juda. Il en est fait mention au livre de Jofué, c. 15. v. 28. quelques uns lifent BIZJOTHJA : ce terme ne fe lit pas dans les feptante, felon la remarque de D. Calmet. On lit en fa place leurs bourgs & leurs métairies, comme je l'ai dit à l'article BASIOTHIA, qui eft le même nom.

BAZIRA, felon Ortelius, Thefaur. ville de l'Inde, vers le haut du fleuve Indus. Elle fut prife par Alexandre, au rapport d'Arrien. Quinte Curfe, L. 8. la nomme BEZIRA.

BAZITENSIS. Voyez BAZIENUS.

BAZIUM, promontoire d'Egypte, fur la côte occidentale de la mer Rouge. Ptolomée le met au 23 d. de latitude. C'eft à peu près la position du CAP DE RAMOS.

BAZOCHE (la), ou LA BAZOCHE GOUET, bourg, de France, au Bas Perche, fur la riviere de Coitron, qui, fe jettant dans la Braye au-deffus de Vibraye, fe va perdre avec elle dans le Loir. Ce lieu eft nommé la Bafoche dans le dénombrement de la France, t. 1. p. 203. & y eft mis comme un bourg de 241 feux, dans la gé néralité de Tours, élection du Mans. Voyez De l'Isle, Carte du Maine & du Perche.

BAZOIS, felon Piganiol de la Force, Defcript. de la France, t. 5. p. 240. petite contrée de France dans le Nivernois, dont elle fait partie. Ce font quelques vallées qui font au bas des montagnes du Morvant & du côté du Nivernois. Cette contrée eft ́médiocrement fertile en froment & en feigle ; mais elle abonde en pâturages, en bois & en mines de charbon de pier res. On y trouve

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BAZUNA, ville d'Afrique, fur l'Océan Ethiopique ou oriental. Elle eft fituée entre le pays de Berberat & celui de Zenze, dont elle a le premier au feptention & l'autre au midi. Cette ville eft affez peuplée, & l'on dit que fes habitans ne vivent que de ferpens & de grenouilles. Bazuna n'eft éloignée que de fix journées de la ville de Carna, qui appartient au pays de Barbera nom que l'on donne aujourd'hui à la côte des Cafres & au Zanguebar. * D'Herbelot, Blibl. orient.

BAZZANOT, MONTE BAZZANO, montagne d'Italie, au royaume de Naples, dans l'Abruzze ultérieure, au territoire d'Aquila. Baudrand la nomme en latin Offidius mons. Voyez, OFFIDIUM.

BC.

BCODT, felon Corneille. Voyez BROD,

BEA.

BEALT, Bealta, felon Baudrand, éd. 1705. ville d'Angleterre, dans la principauté de Galles, au comté de Brecknock, fur la riviere de Wye, aux limites du comté de Radnor. Il y a un ancien château, & ce fut proche de là que fut tué Léolin, dernier des princes de Galles, de la race des anciens Bretons, par Roger Stronghow en 1282, du tems d'Edouard I, roi d'Angleterre. On croit que c'eft Bullaum Silurum de Ptolomée. Voyez BULLEUM. Cambden nomme ce lieu BUELTH.

BEANA, ville d'Afie, dans la Babylonie, felon PtoTomée, 1 5. c. 20. Quelques exemplaires portent BEC

ΝΑ.

BEAREFORD, bourg & monaftere que les Danois avoient bâti dans le quinziéme fiécle fur la côte méridionale du Groenland, par le 339, d. de longitude, & presque fous le cercle polaire, felon les cartes des Anglois. Voyez celle qui eft au fecond vol. des voyages au Nord. Le bourg & le monaftere ne fubfiftent plus que fur les cartes géographiques.

BE'ARN, province de France, au pied des Pyrenées, avec titre de principauté. Elle prend fon nom d'une ville nommée BENEHARNUM, dont Antonin eft peutêtre le premier qui ait fait mention. Voyez BENEHARNUM. Cette principauté eft borné à l'orient par le comté de Bigorre; au couchant par la prevôté de Dacqs, & par une partie de Soule & la Baffe Navarre, au midi par les montagnes d'Aragon & de Ronçalde en Haute Navarre; & au feptentrion par le Bas Armagnac, le Turfan & le Chaloffe. Ce pays a feize lieues de Gascogne, fur douze de large. Il est montueux & affez fec. Les plaines y font affez fertiles. On y feme peu de froment & de feigle, mais quantité de mailloc, Manioc, qui est un bled venu des Indes, dont le peuple fe nourrit. On y feme auffi beaucoup de lin dont on fait des toiles. Sur les côteaux, il y a beaucoup de vignes, dont le vin eft excellent en quelques endroits. Ceux de Jurençon, &c. ont de la réputation. Dans les montagnes de la fénéchauffée de Moneins, il y a des mines de plomb, de cuivre & de fer, & quantité de fapins dont on fait des mâts de navires, & une grande quantité de planches. Dans la vallée d'OSSAU on trouve les eaux minérales d'Aigues-Caudes, qui font bonnes pour les maux de tête & d'eftomach, & d'autres qui font bonnes pour les plaies. Dans la vallée d'Aspe, font les eaux minérales d'Escor, qui font fort rafraîchiffantes, & près d'Oleron celles d'OGEu qui font de même qualité. Piganiol de la Force, Defcript. de la France, t. 4. p. 115.

Il y a dans ce pays deux rivieres principales, qui portent le nom de Gave: l'une appellée le Gave Béarnois, & l'autre 'le Gave d'Oleron. Voyez GAVE.

Les Béarnois font robuftes, laborieux, fobres, économes, vifs, peu finceres, & extrêmement attachés à deurs intérêts. En 1695, on trouva qu'il y avoit en Béarn cent quatre-vingt dix-huit mille personnes.

L'Aquitaine ayant été conquife par les Romains, le Béarn qui en faifoit partie, fut auffi fous leur domination. Sous l'empire de Nepos, Evaric, roi des Goths, s'empara de tout le pays qui eft entre la Garonne & les Pyrenées. Alaric fon fils en jouit jusqu'en 606, que Clovis, roi de France, lui ayant déclaré la guerre, le tua de fa propre main à la bataille de Vouglai, & fe rendit maître de tous fes états. Après la mort de Clotaire II, le Béarn & la Gascogne fe fouleverent, & ce pays ne rentra fous l'obéiffance des rois de France que fous le regue de Charlemagne. Louis le Débonnaire fon fils inveftit, en 820, le fils de Loup Centulle, duc des Gascons, de la vicomté de Béarn, qui a été gouvernée jusqu'en 1134, par des princes de cette maifon, dont les uns ont porté le nom de Centulle, & les autres ceIni de Gafton. Centulle cinquième du nom, ayant été tué cette même année dans une bataille contre les Maures, fans laiffer de poftérité, Guiscarde fa fœur lui fuccéda. Elle avoit époufé Pierre, vicomte de Gavaret. Leur fils Gaston VÌ, fut par fa mere vicomte de Béarn & par fon pere vicomte de Gavaret. En 1170, Galton

VII, fils de Gafton VI, étant mort fans enfans, Marie fa fœur lui fuccéda en la fouveraineté de Béarn, & fut mariée à Guillaume de Moncade, un des plus grands feigneurs de Catalogne. Les Moncades ont poffédé le Béarn jusqu'en 1290, que Marguerite de Moncade fille de Gaiton VII, dernier prince de la maifon de Moncade, porta le Béarn dans celle de Foix, en époufant Roger Bernard, troifiéme du nom, comte de Foix. La ligne masculine de la maison de Foix s'étant éteinte en 1399, par la mort de Matthieu, comte de Foix, Ifabelle de Foix fa fœur époufa Archambaud de Grailly, captal de Buch, & lui porta le vicomté de Béarn. Leurs fucceffeurs en ont joui jusqu'en l'an 1482, que mourut François Phoebus, comte de Foix, le dernier de la branche ainée de la maifon de Grailly-Foix. Il étoit petitfils de Cafton IV, comte de Foix, & d'Eléonore, reine de Navarre, fa femme. Catherine de Foix, fœur de François Phoebus, fuccéda à fon frere au comté de Foix, à la fouveraineté de Béarn & au royaume de Navarre & porta ces états dans la maifon d'Albret, en épou fant Jean fecond du nom, Sire d'Albret. Henti d'Albret leur fils, roi de Navarre, fouverain de Béarn & comte de Foix par fa mere, époufa Marguerite, fœur de François I, & ne laiffa de fon mariage que Jeanne d'Albret, reine de Navarre, qui époufa Antoine de Bourbon, & fut mere du roi Henri le Grand, qui parvint à la couronne de France en 1593.

La justice fe rend en Béarn, conformément aux coutumes du pays, qu'on appelle Fors. Les fouverains du Béarn jugeoient les différens de leurs fujets en dernier reffort en leur Cour Majour, qui étoit compofée des évêques de Lescar & d'Oleron, & de douze barons. Henri II, roi de Navarre & fouverain du Béarn, érigea un confeil fouverain à Pau, duquel & de la chancellerie de Navarre, qui étoit une compagnie fupérieure, Louis XIII forma un parlement l'an 1620, fous le titre de Parlement de Navarre féant à Pau. Le même Henri II, roi de Navarre, établit en 1527, une chambre des comptes à Pau, à laquelie Louis XIII, unit en 1624, la chambre des comptes de Nerac, & voulut que ces deux chambres des comptes n'en fiffent qu'une, fous le nom de Chambre des Comptes de Navarre. Le roi par fon édit de l'an 1691, a uni cette chambre des comptes au parlement de Pau, qui, à caufe de cette union, connoît de toutes les affaires qui font de la compétence des chambres des comptes, & même du fait des monnoies, dont cette chambre connoiffoit dans fon reffort. Par ce même édit le reffort de ce parlement, qui ne comprenoit que la Baffe Navarre, a été aggrandi & aug menté du Béarn & du pays de Soulle, qui étoient auparavant du parlement de Guyenne. Le parlement de Pau eft aujourd'hui compofé d'un premier préfident, de fept préfidens à mortier, de quarante-fix confeillers, de deux avocats généraux, & d'un procureur général. Il y a un Sénéchal d'épée en Béarn, au nom duquel la juftice fe rend dans les cinq fénéchauffées de cette province, dont les juges font à proprement parler les lieutenans du fénéchal. Ces cinq jurisdictions royales, ou fénéchauffées, ont leurs fiéges dans les villes de Pau‚' Morlas, Oleron, Sauveterre & Orthez. Les juges de ces jurisdictions connoiffent de toutes matieres civiles, à la réferve des decrets, concurremment avec le parlement. Les juges du fénéchal font employés dans les états des finances de Navarre, pour foixante-fept livres dix fols de gages chacun, & fe payent fur les donations que le pays fait au roi.

Le roi eft seigneur haut jufticier dans tout le Béarn, & les feigneurs particuliers n'ont que la moyenne & baffe juftice. Les juges des feigneurs font appellés Jurats. Ils connoiffent de toutes fortes d'affaires. Ils font même des decrets privativement aux juges du fénéchal & au parlement; mais ils ne peuvent pas juger dans les crimes qui méritent peine afflictive: ils ont feulement la liberté de donner leur avis qui eft porté au parlement. L'appel des jugemens des jurats en matiere civile peut être porté aux juges des fénéchauffées ou au parlement, au choix des parties. Elles peuvent même fans fubir le jugement des jurats, ni celui des juges du fénéchal, aller recta au parlement. Il y avoit autrefois trois monnoies dans ce gouvernement; celles de Morlas, de Saint Pag

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lais & de Pau. Mais il n'y a que cette derniere qui ait

été confervée.

Le Béarn et un pays d'états. Ces affemblées ne font ici compofées que de deux corps. Le clergé & Ja nobleffe n'en font qu'un, & le tiers-état est le fecond. Ceux du clergé, qui entrent aux états, font les évêques de Lescar & d'Oleron, & les abbés de Saubelade, de la Reule & de Luc. A la tête de la noblesse sont douze anciens barons, & quatre moins anciens. Tous ceux qui font feigneurs de paroiffe ont droit d'entrer aux états, de même que les abbés laïques, c'est-à-dire ceux qui ont des dixmes inféodées, avec droit de patronage, & de nomination aux cures. Plufieurs autres qui ont des terres érigées en fief y ont auffi entrée, en vertu des commiffions qui leur ont été accordées pour des fervices rendus à l'état. En tout, le corps de la nobleffe a cinq cens quarante entrées aux états.

Le tiers-état eft compofé des maires & Jurats de quarante deux villes ou communautés, dont le roi eft feul feigneur. Il y deux fyndics généraux, l'un d'épée, & l'autre de robe, un fecrétaire & un tréforier. Ces états fe tiennent tous les ans, & l'évêque de Lescar y préfide toujours, foit qu'ils fe tiennent dans fon diocèfe, ou ailleurs; & en fon absence, c'est l'évêque d'Oleron, & au défaut des deux ce feroit le plus ancien abbé. Les évêques font au haut bout de la fale, avec les commisfaires du roi, & les abbés fur une même ligne. Les évêques & le commissaire du roi, qui eft à la droite du préfident, font affis dans des fauteuils; les abbés n'ont que des chaifes, & font affis à la gauche des évêques. La nobleffe fe met fur des bancs, qui font des deux côtés de la fale. Les douze barons anciens font fur la droite à la tête du banc, fans distinction entre eux, en fuite les quatre barons moins anciens, puis les gentilshommes indifféremment felon qu'ils arrivent. Le roi envoie tous les ans une commiffion au gouverneur, ou au lieutenant de roi, en son absence, pour tenir les états. La convocation s'en fait comme dans les autres pays. Les états étant assemblés, on va à l'hôtel de celui qui eft chargé de la commiffion du roi, pour lui faire compliment; & c'eft toujours un baron qui lui porte la parole. Le gouverneur eft debout & couvert, à côté du fauteuil du roi. Ce compliment étant fait, les états vont au lieu de leur affemblée, & nomment dix commiffaires, qui pendant les trois premiers jours s'occupent à recevoir, & à examiner les requêtes qu'on préfente. Les fyndics font enfuite leur rapport au premier ordre des requêtes qui ont été examinées, & après on délibere. Ils font enfuite leur rapport au tiers-état, de l'avis du premier ordre: on le fait opiner jusqu'à trois fois fur la même affaire ; & s'il perfifte toujours à être d'un avis différent, l'affaire tombe, & on n'en parle plus, à moins que le gouverneur, ou celui qui a la commiffion du roi pour tenir les états, ne concilie les deux avis. Comme les états ne s'affemblent qu'une fois l'an, ils nomment douze commiffaires de la nobleffe, & autant du tiers-état pour les affaires qui peuvent furvenir pendant le cours de l'année. Ce corps s'appelle l'Abrégé des Etats, & il eft convoqué toutes les fois que les occafions le requierent, par les fyndics, avec la permiffion du commiffaire du roi, & de l'avis de l'évêque de Lescar, qui préfide à l'abrégé comme aux états. Ces fyndics y propofent le fujet de la convocation. Ces commiffaires déliberant, & leurs délibérations font portées aux états prochains qui les approuvent, ou les rejettent, felon qu'ils le jugent à propos. Après que les états ont nommé les commiffaires qui doivent compofer l'abrégé, & qu'ils ont délibéré fur les autres affaires, ils procedent à la donation du roi, & aux autres. Ils nomment enfuite cinq commisfaires du premier ordre, & neuf du fecond, favoir les jurats de Morlas, d'Orthez, d'Oleron, de Sauveterre, & des trois Vallées, fous le nom des montagnes, & quatre des autres villes ou bourgs, qui y roulent par tour. Ces commiffaires du premier & du fecond ordre font enfemble le montant de la dépense générale, & la répartition fur les paroiffes du pays proportion des feux dont elles font compofées, à rai fon de tant par feu, payable en deux termes; puis ils remettent cette répartition au tréforier pour en faire

à

le recouvrement, & pour acquiter l'état des charges. Il rend compte de deux en deux ans. Le commerce du pays confifte dans le débit qu'on fait des vins que produit un canton de la fénéchauffée de Morlas. Ils fouffrent le transport, & en tems de paix les Anglois & les Hollandois en enlevent tous les ans. Les habitans de cette province vendent en Espagne leur toiles, leurs beftiaux, & quantité de petits chevaux, qui font fort propres pour les pays de montagnes. Un grand nombre de Béarnois vont d'ailleurs en Espagne pour y travailler aux terres & faucher les prés, & ils en rapportent de l'argent. Tous ces moyens contribuent à mettre le peuple de cette province affez à son aife.

BEATA, petite ifle de la côte méridionale de Saint Domingue, à l'orient de l'ifle Avache, & vis-à-vis d'un cap qui avance beaucoup, & qu'on appelle Cap de la Beata.

BEAUBEC, abbaye de France, en Normandie, au diocèfe du Rouen, dans le pays de Bray à trois lieues de Gournay, vers l'occident feptentrional, & à une lieue de Forges & de Gaillefontaine. Elle eft de l'ordre de faint Bernard, & de la filiation de Savigni. Elle fut fondée fous l'invocation de faint Laurent l'an 1127, par Hugues de Gournai, ou selon d'autres, par Guil laume de Fescamp: elle eft préfentement en régle. Son église bâtie en croix, eft grande & vaste, & la maison des religieux fort propre. Corn. Dict. Piganiol de la Force, Defc. de la France, t. 5. p. 18.

BEAUCAIRE, Belloquadra, felon Baudrand, ville de France, en Languedoc, au bord du Rhône, vis-à-vis de Tarascon, & à quatre lieues de Nîmes. Elle a pris fon nom d'un château de forme carrée, qui fut démoli en 1632, & au pied duquel elle étoit fituée; & elle fut autrefois cédée avec la terre d'Argence aux com tes de Touloufe. Voyez ARGENCE. Cette ville eft principalement connue par fa foire de la Magdeléne; elle doit durer trois jours francs, fans compter les fêtes, ce qui fait qu'elle en dure toujours fix à cause de la fête de la Magdeléne, de celle de S. Jacques & de celle de Ste. Anne. Il s'y fait pour plus de fix millions de commerce. Elle fe tenoit autrefois dans l'enceinte de la ville, & l'on y voit encore les arcades qui traverfent les rues, où les mar chands faifoient leur étalage; mais depuis fort long-tems fa réputation & le concours qui s'y fait, se sont tellement accrus, qu'on a été obligé de la tenir en partie en pleine campagne, fous des tentes que l'on éleve dans une prairie voifine de la ville. Cette foire eft franche de tous droits par un privilége que Raimond, comte, de Toulouse, accorda aux habitans l'an 1217. Ce privilége qui a eté confirmé par Charles VIII, Louis XII, & Louis XIII, reçut néanmoins quelque atteinte en 1632, lorsqu'on établit un droit appellé réapréciation fur toutes les marchandises. Année commune ce droit monte à vingt-cinq mille livres. Les fermiers exigent auffi un petit droit appellé abonnement de douze fols par balles des marchandifes, qui ne font point débalées, & ce droit leur produit environ cinq mille livres. Les marchands se rendent à la foire de Baucaire de toutes parts, Italiens, Allemands, Espagnols, Turcs, Ar méniens, Levantins, &c. & il n'y a point de marchandifes, quelque rares qu'elles foient, qu'on n'y puisse trouver. L'églife collégiale eft la principale de la ville & fon frontispice eft orné de quelques figures gothiques. La porte du Rhône eft belle & bien bâtie. On croit que cette ville s'appelloit autrefois Ugernum. Voyez ce mot.* Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 4. p. 63. & 99. * Savary, Dict. du Commerce, au mot BEAUCAIRE.

BEAUCE. Voyez BEAUSSE.

BEAUCE', château de France, dans l'Anjou, fur la riviere de Sarte. On tient que ce nom a été dérivé de celui de Beauféjour. C'eft un lieu délicieux tant par la beauté de fa fituation que par les riches vues, bien terminées de près & de loin, qui fatisfont l'œil de tous côtés. Les cartes ne le marquent point. * Corneille, Dictionaire.

BEAUCOUT, place de l'Afie, fur la côte de Malabar, à l'ouest de Sumatra, dit Savary, dans fon dictionnaire du commerce, p. 1122. Il n'eft pas fort aifé de comprendre comment un lieu futué fur la côte de

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Malabar eft à l'oueft de Sumatra. Il ajoute que l'air y eft mauvais, & le pays fujet à des tremblemens de terre: qu'il y a une très-bonne fortereffe, où les Anglois qui ont là une habitation, envoient les déferteurs & les malfaiteurs de leurs différens établissemens, & qu'on y charge deux ou trois vaiffeaux pour l'Angleterre. BEAUFOIS, abbaye des Pays-Bas, à une lieue & demie de la ville de Liége. * Dict. Geogr. des Pays-Bas. 1. BEAUFORT, petite ville de France, en Anjou, près de la riviere d'Authion, à une lieue de la Loire, & à cinq d'Angers, au levant. On la nomme auffi Beaufort en Vallée & Beaufort en Franchife. Ce font deux parties de la ville féparées par un bras du Coesnon, qui tombe dans l'Authion. Beaufort a eu d'illuftres feigneurs de différentes maifons; mais elle est aujourd'hui réunie au domaine du roi. La jurisdiction s'étend fur fept paroiffes, que l'on appelle ordinairement les Fillettes de Beaufort. Quoique la ville foit petite, elle a néanmoins deux paroiffes, & un convent de Récollets. On n'y compte que quatre-vingt-trois feux. Il fe fait aux marchés de Beaufort un très-grand commerce de bled. * Baudrand, éd. 1705. De l'Ile, Carte de l'Anjou. Piganiol de la Force', t. 6. p. 136.

2. BEAUFORT, duché de France, en Champagne, dans l'élection de Troyes. On l'appelle préfentement Montmorenci. Il a été érigé par lettres patentes du roi Henri IV, au mois de Juillet 1597, en faveur de Ga brielles d'Eftrées, marquife de Monceaux, & de Cefar de Vendôme, fils naturel de ce roi. Ce duché ayant été vendu par le duc de Vendôme en mars 1688, au duc de Montmorenci, dit depuis de Luxembourg, il a fait changer ce nom de Beaufort en celui de Montmorenci par lettres parentes du roi du mois d'octobre 1689. Le lieu auquel ce titre eft attaché et un bourg & un château, au bord de la petite riviere de Voire, à cinq quarts de lieue du bourg de Rhonay, lieues communes de Champagne de vingt-cinq au degré. * Bau. gier, Mémoire Hiflorique de Champagne, t. 2. p. 322. De l'Ife, Carte de la Champagne.

3. BEAUFORT, baronnie de France, en Dauphiné, dans l'Embrunois. Cette baronnie & celle de Guillestre font appellées les baronnies de l'Empire. * Longuerue, Defcription de la France, part. 1. p. 326.

4. BEAUFORT, bourg ou petite ville du duché de Savoye, à une lieue de la ville de Monftier, du côté du nord. Elle a une jurisdiction fur plufieurs villages, & ce district eft ce qu'on appelle le Mandement de Beaufort.

BEAUJEU, felon Piganiol de la Force, t. s. p. 306. autrefois ville de France, dans le Beaujolois, dont elle étoit la capitale avant que Villefranche fût bâtie. Les feigneurs y avoient leur château, qui commandoit la ville, qui n'eft véritablement aujourd'hui qu'un gros bourg, dit Baudrand, éd. 1705. environ à trois lieues de la Sône au couchant, à cinq lieues de Mâcon au midi, en allant vers Lyon, & autant de la riviere de Loire au levant. Il y a à Beaujeu une églife collégiale deffervie par un doyen & par dix chanoines, dont le logement eft dans le château, qui eft fort & fpacieux. Berard (ou Beraud) feigneur de Beaujolois, & Vandolmode fa femme, la fonderent en 1076. Voire afin de la rendre plus remarquable & recommandable« dit André Duchêne, Antiquité des Villes & Châteaux de France, p. 655.» la décore» rent d'un beau marbre blanc, qui s'y voit encore au» quel il infculpte en ouvrage de relief un facrifice antique, appellé Solitaurilia des Latins: ouvrage où vous remarquez le prêtre affis en une chaife, paré » des ornemens de pontife, & tenant la coupe fur l'autel par deffus les entrailles des bêtes immolées. En ce facrifice étoient offertes & immolées trois fortes de » bêtes, favoir eft, des taureaux, des pourceaux & des "brebis, lesquelles toutes font fi bien relevées en cette » tablature de marbre, les unes menées au facrifica» teur, les autres déjà immolées, que c'est bien l'une des plus rares & admirables piéces du royaume. Ce feigneur Berard déjà, en ce tems encore obfcur, cu rieux de conferver les vieilles marques & veftiges de l'antiquité, la fit inférer en la porte de fon églife, tant pour lui fervir de frontispice, & pour être conferyée,

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que pour être contemplée & admirée de tous ceux qui entreroient dans icelle. Voyez auffi l'article qui fuit. BEAUJOLOIS, province de France, felon Longuerue, Defc. de la France, part. 1. p. 274. Elle eft fituée au nord du Lyomois, & au midi du Mâconnois; la Loire vers l'occident la fépare du Forez, & la Sône vers l'orient la fépare de la principauté de Dombes. Le Beaujolois a pris fon nom de BEAUJEU, Bellusjocus, qui n'eft aujourd'hui qu'une fort petite ville fituée fur la riviere d'Ardiere, au pied d'une montagne, fur laquelle a été bâti un vieux château, qui paffoit autrefois pour une bonne place. S. Pierre le Vénérable, abbé de Clugni, dit que de fon tems, au commencement du douziéme fiécle, ce château de Beaujeu étoit le plus confidé rable de tous ces pays, tant par fes bâtimens ou fortifications qu'il appelle fa nobleffe, que par la valeur des fejgneurs qui l'avoient poffédé. Ces feigneurs étoient connus dès le commencement de l'onziéme fiécle, & fous le regne de Robert, fils de Hugues Capet ; ils ne dépendoient d'aucun autre feigneur fuferain que du roi; & quoique leur château & la plupart de fes dépendances fuffent dans l'évêché & ancien territoire de Mâcon, on ne voit pas qu'ils fe foient jamais foumis aux comtes hé réditaires & propriétaires du Mâconnois.

Le premier feigneur de Beaujeu qu'on trouve, eft Wifcard ou Guichard, qui vivoit fous le roi Robert. Guichard eut pour héritier fon fils Beraud. Le dernier mâle de cette race, qui pofféda cette feigneurie, fut Guichard, lequel, étant mort fans enfans l'an 1265, cut pour héritiere fa fœur Ifabeau, femme de Renaud comte de Forez. Renaud & Ifabeau eurent deux fils, l'aî né Guy fut comte de Forez, & l'autre Louis, fut feigneur de Beaujeu, & époufa Léonore de Savoye : il eut pour héritier fon fils aîné Guichard dit le Grand, dont le dernier descendant mâle fut Edouard, feigneur de Beaujeu, de Dombes & de Perreux, qui, ayant jetté par la fenêtre un huiffier du parlement qui lui donnoit un ajournement perfonnel, à caufe d'un crime de rapt qu'il avoit commis, & ayant été enfuite pris prifonnier & mené à Paris, donna à Louis II, duc de Bourbon, qui lui fit obtenir fa grace, toutes fes terres de Dombes & de Beaujolois, l'an 1400.

Le duc Louis de Bourbon prit poffeffion des biens du feigneur de Beaujeu, & fes descendans en ont joui jusqu'à Suzanne, ducheffe de Bourbon, qui mourut fans enfans. Son mari Charles de Bourbon, connétable de France, fe porta pour héritier de fa femme, contre les prétentions de Louife de Savoye, mere de François I, laquelle gagna fon procès contre le connétable. Ce prince fe révolta, & fes biens furent confisqués l'an 1527. La même année il fut tué devant Rome, & après cela Louife de Bourbon fe porta héritiere du connétable; elle avoit un fils qui étoit cadet de la maifon de Bourbon Vendôme, qui avoit alors le titre de prince de la Roche-fur-Yon, & depuis on l'appella duc de Montpenfier. Il eut de grands procès avec le roi & avec son procureur général au parlement de Paris; enfin par une transaction paffée au commencement du régne de Charles IX, avec Louis de Bourbon, duc de Montpenfier, la propriété & la feigneurie du Beaujolois furent laisfées au duc. Il fut arrêté auffi, que la justice feroit adminiftrée par des officiers qui prendroient leurs lettres du roi fur la nomination du duc de Montpensier, feigneur de Beaujolois. Cette belle feigneurie vint à MarieLouife d'Orléans, à cause de sa mere héritiere des biens de la maifon de Montpenfier. Cette princeffe a donné par teftament le Beaujolois avec fes autres biens à Philippe de France, duc d'Orléans.

Le territoire du Beaujolois, qui s'étend le long de la Sône, eft du diocèle de Lyon; néanmoins les feigneurs de Beaujeu n'ont jamais reconnu ces prélarspour le temporel, finon pour quelques terres qui font du Beaujolois vers le Forez. Humbert, feigneur de Beaujeu, fonda, comme seigneur abfolu, l'abbaye de Belleville fur Sône, pour des chanoines réguliers, l'an 1160; & Guichard, archevêque de Lyon, dans fes lettres do confirmation données l'an 1179, ne paroît exercer que les droits & la jurisdiction ordinaire des autres évêques.

Les feigneurs de Beaujeu de la maifon de Forez, aggrandirent Villefranche, lieu fitué commodément fur

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la Sône; il y demeurent fouvent, ce qui fit décheoir peu à peu l'ancienne ville de Beaujeu, de forte que Villefranche eft devenue la capitale de tout le pays, & le lieu où eft établi le principal fiége de juftice.

Ce pays, qui n'a que dix lieues de longueur fur huit de large, eft très-fertile, fur-tout aux environs de Villefranche, ce qui a fait dire que la lieue d'Anfe à Villefranche eft la meilleure du royaume. Voyez Piganiol de la Force, defc. de la France, t. 5. p. 305. On remarque dans cette petite province Beaujeu, Villefranche, Belleville, Lay, &c. Je parle de fon commerce à l'article du Lyonnois.

1. BEAULIEU, petite ville & abbaye de France, en Touraine, fur la riviere d'Indre qui la fépare de la ville de Loches. Agnès Sorel, maîtreffe de Charles VII, roi de France, étoit dame de Beaulieu, qui eft préfentement une baronnie. Il y a dans cette ville une abbaye de l'ordre de S. Benoît de la congrégation de S. Maur. Elle fut fondée & bâtie l'an 1010, par Foulque de Nerra, comte d'Anjou & feigneur de Loches. * Corn. Dict. Piganiol de la Force, defc. de la France, t. 6. p. 92. & p. 66.

2. BEAULIEU, autre ville & abbaye de France, dans le Limofin, ou plutôt dans la vicomté de Turenne, fur la Dordogne, au diocèfe de Tulles, fur les frontieres du Quercy, proche de la ville de Martel. On y révere Ste Felicité, compagne de Ste Perpétue, felon Baillet, Vie des Saints, au 7 Mars. L'abbaye a été fondée par Charlemagne, fi nous en croyons Bailler; mais l'historien de l'ordre de Saint Benoît, t. 2. l. s. p. 287. n'en convient pas. Charlemagne mourut en 814, & Beaulieu, au diocèfe de Limoges, eft le troifiéme monaftere que fonda S. Rodulfe, archevêque de Bourges. Il en donna le fonds à Chunibert, abbé de Solignac, & à d'autres religieux de fa communauté, pour y bâtir un monaftere en l'honneur de faint Pierre, comme il fe voit par fa charte de 846. Un autre acte fait voir que l'églife en fut encore dédiée fous l'invocation de S. Denis, de S. Benoit, de S. Eloy, de S. Theau, & d'autres Saints. Le premier abbé fut Gairulfe, religieux de Solignac. Les revenus de ce monaftere furent encore augmentés par Frotaire, fucceffeur de Rodulfe, par Stolide, évêque de Limoges, & par d'autres évêques. 3. BEAULIEU, bourg de France, dans le Gatinois, dans l'élection de Gien: on y compte 364 feux. De l'Ifle le marque comme une petite ville au bord occidental de la Loire, au-deffus de Châtillon.

réforme y fut mife dès l'an 1621. L'ancien nom de cette
abbaye étoit VASLOY. Voyez ce mot...

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BEAULIEU, abbaye de France, en champagne. au diocèfe de Troyes. Elle eft de l'ordre de Prémontré ; l'abbé eft régulier a la nomination du roi ; il y a huit religieux. On a donné le nom de Beaulieu à cette abbaye, parce qu'elle eft dans une belle plaine proche de la riviere d'Aube. En l'année 1107, trois faints Prêtres nommés Ofbert, Alard & Odon, demanderent à Philipe IV du nom, évêque de Troyes, tant pour eux que pour leurs confreres qui vivoient felon la régle de S. Auguftin, l'églife de S. Marc déferte & a demi ruinée, dans la paroille de Berville, pour la rebatir & y demeurer : ce qu'il leur accorda ; & il mit fous la protection ce monaftere qui portoit le nom de faint Sauveur & de S. Marc; ce qu'il confirma par une charte donnée à Troyes en 1112, l'an 31 de fon pontificat, Hugues étant comté de Troyes. Les comtes de Brienne qui étoient voifins de cette abbaye, lui donnerent des biens confidérables,' & particulierement Erard, comte de ce lieu. Ce mo→ naftere prit la régle de Prémontré en l'année 1140. II y a dans l'églife de cette abbaye plufieurs reliques, en¬ tre autres de la vraie croix, des cheveux de la fainte Vierge, des os de S. Thomas Apôtre, de S. Marc,' de S. Laurent, de S. Vincent, de S. André & plufieurs autres. En l'an 1200, Garnier, foixante uniéme évêque de Troyes, ayant vu la charte de Philippe, l'un de fes prédéceffeurs, reçut cette abbaye en commende, parce qu'elle étoit chargée de groffes dettes qu'il acquita, & répara les bâtimens qui tomboient en ruine; grand exemple pour les abbés commendataires! * Baugier, Mémoires hift. de Champagne, t. 2. p. 215.

6. BEAULIEU, abbaye de France, en Champagne, au diocèfe de Langres, de l'ordre de Cîteaux. Elle est fituée à trois lieues de Langres. Gauthier de Bourgogne, évêques de Langres, donna le fonds aux prêtres religieux qui y vinrent, & les affranchit de toutes dîmes & redevances; ce qui fut ratifié en l'an 1166; mais il n'y eut point d'abbé avant l'an 1170, tems auquel les bâtimens furent faits aux dépens des feigneurs voisins. Jean fut le premier abbé, & Hugues fon fucceffeur. Il n'y a que quatre religieux.

4. BEAULIEU, felon Baugier, Mémoires Hift. de la Champagne, t. 2. p. 164. abbaye de France, en Champagne, au diocèfe de Châlons, à deux lieues de Clermont en Argonne, du côté du midi, & d'autant de Ste Menehoud. Elle eft de l'ordre de St. Benoît, de la congrégation de S. Vanne, & a dix-huit villages qui en dépendent, ce qui donne le nom de terre de Beaulieu à cette petite contrée : elle eft fituée dans un endroit des plus charmans, la vue en est très agréable & fort étendue, Cette abbaye eft fur une montagne, d'où l'on découvre fept ou huit lieues de beau pays du côté de l'orient, du midi & de l'occident. Elle a été fondée par un gentilhomme du pays, nommé Auftrafine, (Auftrefe) parce que fa famille étoit descendue d'Auftrafie qui donna à S. Louis, premier abbé de Beaulieu, une étendue de douze lieues de bois, qui ayant été par fucceffion de tems défrichés par le travail des religieux depuis l'an 640, il s'en est formé les dix-huit vil lages qui font dépendans de cette abbaye, dans tous lesquels l'abbé & les religieux ont la haute, moyenne & baffe juftice, & dont tous les habitans font obligés en tems de guerre d'aller faire garde en cette abbaye, d'où l'on découvre tous ces villages du côté du midi, & deux lieues de bois du côté du feptentrion. Cette abbaye prétend avoir titre de comté, avec bailliage & gruerie: elle fut brulée en 1300, par Henri, comte de Bar, ce qui détermina le roi Philipe le Bel de lui déclarer la guerre. Elle fut brûlée une feconde fois pendant la guerre civile en 1401, & une troifiéme en 1591, par les Allemands qui entrerent en France pendant la ligue. Le commerce des habitans de ce pays eft en bois & en mairrein. L'églife fut rebâtie en 1650, & depuis on a rétabli les lieux réguliers qui font très-propres. Il y a vingt religieux. La

BEAUMARISH, BEAUMARICH ou BEAUMARIS ville de l'ifle d'ANGLESEY, fous la couronne de la Gran→ de Bretagne, & dans les annexes du pays de Galles, à 484 milles de Londres. Elle est préfentement la capitale de l'ifle, honneur qu'elle a enlevé à l'ancienne ville d'Aberfraw. Cette ville eft fituée fur le détroit de Menay, vis-à-vis du comté de Caernarvan, environ à trois milles de Bangor vers le nord. Edouard I la fonda dans un lieu marécageux d'où elle tire fon nom; il y a un bon port défendu par un château : elle envoie fes députés au parlement. Etat de la Grande Brot. t. 1. p. 135. Baudrand, éd. 1705.

BEAUMESNIL, bourg de France, dans la Haute Normandie. Il est fitué dans le diocèse d'Evreux près de Groflai, à deux lieues de Beaumont le Roger, entre Conches & Berney. Ce bourg eft le titre d'une baronnie qui comprend fept paroiffes, avec le patronage de sept cures. Le château de Beaumesnil est bien bati, à la moderne, & d'une belle apparence avec des foffés à fond de cuve remplis d'eau. Un fénéchal y adminiftre la juftice de la baronnie. On tient un marché tous les lundis à Beaumesnil, & une foire le jour de la S. Simon', S. Jude. Corn. Dict. Mémoires dreffés fur les lieux.

1. BEAUMONT, pèrite ville de l'Ile de France, fur la pente d'une montagne, au pied de laquelle coule la riviere d'Oife, que l'on y paffe fur un beau pont; à caufe de quoi on nomme cette ville BEAUMONT-SUROISE. Elle eft fur les confins de Beauvaisis, à huit pétites lieues de Paris, au feptentrion, & à pareille dis ftance de Beauvais, à deux licues au-deffus de Pontoife. Il y a au haut de la colline un château presque ruiné, qui commande fur toute la ville. Elle n'a de remarquable qu'une grande rue qui paffe dans le marché. A côté de cette place on voit la tour de l'horloge & l'églife principale dont le doyenné eft d'une grande étendue. Ce Beaumont qui a titre de comté, fut érigée en pairie par le roi Philippe de Valois en 1328, faveur de Robert d'Artois. Le duc Charles d'Orléans, Tome I. Part, IL. R

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