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qui cette ville appartenoit, étant prifonnier en Angleterre, les Bourguignons, grands ennemis de cette maifon, la prirent & la pillerent en 1416. Les ducs de Vendôme l'ont depuis tenue en titre ducal. * Baudrand, éd. 1705. Corn. Dict.

2. BEAUMONT, petite ville, ou gros bourg de France, en Picardie, entre les rivieres d'Aisne & de Marne, proche de Villers-Cotterets, felon Corneille, Dict. qui ne cite aucun garant. Les cartes que j'ai confultées n'en font point mention.

gneurie ou baronnie, qui a été tenue par de fimples gen tilshommes. S. Louis acquit cette terre l'an 1253, par échange de Raoul de Meulan : elle fut réunie au domaine durant environ cent ans, ayant été quelquefois depuis ce tems-là attribuée à des reines & des enfans de France. Mais l'an 1353, le roi Jean ayant fait la paix avec Charles d'Evreux, roi de Navarre, donna cette terre en partage à Louis, frere du roi Charles, & il en jouit jusqu'à la mort arrivée l'an 1372, laiffant pour héritier fon frere le roi Charles: car ce prince Louis n'avoit point laiffé d'enfans légitimes, mais un fils na turel nommé Charles, qui prit le furnom de Beaumont; & s'établit dans le royaume de Navarre: fon fils Louis fut connétable de ce royaume & comte de Lerin. Lui & fes fucceffeurs furent chefs en Navarre de la fa

3. BEAUMONT, felon Longuerue, Defc. de la France, 2. part. p. 100, & fuiv. ville des Pays-bas, dans le Hainault, entre la Sambre & la Meufe; elle eft petite, mais affez peuplée avec titre de comté, qui a été poffédé par les feigneurs cadets de la maifon de Ligne-Arem berg. Cette branche ayant été éteinte en la perfonnection de Beaumont ou de Los Biamontefes, opposée d'Erneft-Dominique, prince de Chimay, mort fans enfans, le comté de Beaumont & fes autres biens vinrent par héritage au comte de Boffu, en Hainault, petit fils d'Anne de Ligne, tante paternelle du dernier prince Erneft Dominique, laquelle avoit époufé Eugene de Henin, comte de Boffu. Cette ville étoit déjà fondée dans l'on ztéme fiècle, & relevoit du comté de Hainault. Elle avoit un feigneur, dont l'héritage passa à la maison de Croy, & enfuite à celle de Ligne, fuivant les mémoires du tems. Les Espagnols la céderent aux François en 1684; mais Guillaume III, roi d'Angleterre, l'ayant prife en 1691, en fit fauter le château.

4. BEAUMONT EN AUGE, Bellomons in Algia. bourg de France, dans la Normandie. Il ett fitué dans le diocèse de Lizieux, fur une montagne, à une lieue & demie du Pont l'Evêque, & à deux de Touques. Il y a un prieuré claustral de Bénédictins de la congrégation de S. Maur, fous le titre de Nôtre-Dame, fondé en 1060, par Robert Bertrand, vicomte de Rocheville, & par Sufanne le Tort, fa femme. De la terraffe du jardin de ce prieuré qui dépend de l'abbaye de Saint Ouen de Rouen, l'on découvre jusqu'à vingt-quatre paroiffes du pays d'Auge. L'on voit Pont l'Evêque, Rocheville, Touques & la Mer. Les Bénédictins y ont un collége où ils enfeignent les humanités & la rhétorique. On tient dans ce bourg tous les jeudis un marché célèbre pour le gros bétail, ce qui fait qu'on le nomme quelquefois BEAUMONT PIED DE BUF. On y tient auffi la jurisdiction de la vicomté de Rocheville, qui appartient au duc d'Orléans. L'églife paroiffiale porte le titre de S. Sauveur. * Corn. Dict. Mémoires dreffés fur les lieux en 1704.

5. BEAUMONT LE ROGER, petite ville de France, dans la Haute Normandie, avec titre de comté. On l'a appellé ainfi, à caufe qu'elle a été bâtie ou du moins augmentée par Roger, l'un de fes comtes. Rotrode ou Raoul, archevêque de Rouen dans l'onzième fiécle, étoit descendu de ce Roger. Cette ville, que quel ques-uns nomment bourg, à caufe qu'elle n'eft point fermée de murailles, eft fituée à quatre lieues du Bec & de Conches, à trois de Bernay, de Brionne & de Neubourg, à deux d'Harcourt, de Tibouville, de Beaumesnil & de Romilly, & à onze de Rouen. Elle n'a qu'une feule rue affez bien pavée, & fon église paroisfiale porte le titre de S. Nicolas, & le prieuré de la Sainte Trinité, qu'on y trouve, est très considérable, & deffervi par deux prêtres, depuis que les Bénédictins qui l'habitoient, fe font retirés à l'abbaye du Bec, dont il dépend, après que leurs bâtimens ont été détruits pendant les guerres. On voit dans cette églife de trèsanciennes reliques, & les Bénédictins du Bec y viennent faire le fervice divin dans les fêtes folemnelles. Il y a une haute justice, un maire, un capitaine, & un lieutenant de ville à Beaumont. On y fait de la draperie, des toiles, & l'on y voit grand nombre de cloutiers. Le marché s'y tient tous les mardis & tous les famedis, & une foire à la S. Michel. Il y avoit autrefois un fort château, bâti fur une roche escarpée en précipice, auprès de l'églife de S. Léonard, paroiffe de Boffu; mais ce château est détruit entierement. Le gros village nommé Vieille, où l'on blanchit quantité de toiles, n'eft féparé de Beaumont que par un pont de pierre fur la Rille, où font fes moulins. Beaumont le Roger a pris fon nom de fon fondateur: ce n'étoit alors qu'une fei

à celle des Grammonts ou Agramontefes ; ces deux maifons ont depuis été éteintes, étant tombées en quenouille; celle de Beaumont eft fondue dans celle des Alvares de Tolede, ducs d'Albe; & la maifon de Grammont en celle des feigneurs de la maison d'Aure, vicomtes d'Aftier. Charles III, roi de Navarre, qui étoit propriétaire de ce comté de Beaumont, le céda avec Evreux à Charles VI. * Mémoires dreffés fur les lieux en 1703. Longuerue, Defc. de la France, 1. part. p. 74.

6. BEAUMONT, ville de France, en Normandie, dans le Côtentin, proche de la mer, entre les villes de Cherbourg, de Valogne, & de S. Sauveur le Vicomte. C'eft plutôt un bourg qu'une ville. * Corn. Dict.

7. BEAUMONT-VILLE, c'eft felon Beaudrand, ed. 1705: un bourg de Normandie, auprès de Beaumont le Roger. Il veut parler fans doute de VIEILLE, gros village, qui eft à l'autre côté de la Rille; le nom de Beaumont mal placé, & celui de Vieille mal écrit dans quelques cartes ont donné lieu fans doute à cet article.

8. BEAUMONT-LE VICOMTE, ville de France, dans le Maine, fur la Sarte, presque à moitié chemin entre Alençon & le Mans, & environ trois lieues de la Normandie. Elle a été bâtie par les anciens vicomtes du Mans, qui étoient les lieutenans des comtes, & c'est d'eux que cette ville a pris le furnom de Beaumont le vicomte. Elle fut prife plufieurs fois par Guil laume le Conquérant, duc de Normandie & roi d'Angleterre, & fuivit le fort de la province du Maine, qui changea trois ou quatre fois de maîtres en moins de trente ans. Cette ville a donné fon nom à deux grandes familles, qui ont duré plus de trois cens ans. La premiere commença par Hubert de Beaumont, vicomte du Mans, qui vivoit au commencement du di xiéme fiécle, & finit à Richard de Beaumont troifiéme du nom, qui laiffa fa fucceffion à Agnès fa fœur, mariée à Louis de Brienne, roi de Jérufalem, duquel mariage font iffus les feigneurs de la maifon de Beaumont, qui eft fondue en celle de Chamaillard. Marie de Chamaillard porta cette ville en dot l'an 1371, à Pierre, comte d'Alençon, d'où elle paffa dans la maifon de Bourbon, par le mariage de Françoife d'Alençon, fille aînée de René, duc d'Alençon, & de Marguerite de Lorraine, avec Charles de Bourbon, comte de Vendôme. Elle fut érigée en duché-pairie l'an 1543, & c'eft le premier titre que le roi Henri IV porta du vivant de fon pere, après la mort de fon frere aîné qui en avoit été revêtu. Beaumont est préfentement poffédé par la maifon de Teffé. Il n'y a qu'une feule paroiffe, & l'on y compte quatre-vingt cinq feux, & environ quinze cens habitans. François I, lorsqu'il éri gea Beaumont en duché, voulut qu'il y eût deux fiéges de juftice, l'un à Beaumont pour la partie de ce duché qui eft dans le Maine, & l'autre à la Flèche, pour ce qui eft en Anjou. * Piganiol de la Force, Defc. de la France, t. 5. p. 147. Longuerue, Defc. de la France, 1. part. p. 96.

9. BEAUMONT, felon de l'Ifle, dans fon Atlas, bourg de France, en Gatinois, dans l'élection de Nemours, an midi & à une petite lieue & demie de Puifeaux. C'est apparemment le même que le comté de BEAUMONT-LES-BOIS, dont parle Corneille.

10. BEAUMONT, bourgade de France, dans le Nivernois. On le nomme Beaumont fur Sardolle. 11. BEAUMONT LE CHETIF, ou LE CHARTI,

gros village de France, dans l'élection de Chartres, à moi tie chemin de l'abbaye de Tiron, au bourg d'Aufon. au bourg d'Aufon. 12. BEAUMONT, ville de France, dans l'Auvergne, élection de Clermont. Corneille n'en fait qu'un bourg. Il a titre de ville & de vicomté, & on y compte 218 feux. Dénomb. de la France, t. 1. p. 339.

13. BEAUMONT, ville de France, dans le comté de Gaure, felon Corneille, Dict. ou en Gascogne, dans la Lomagne, felon Baudrand, éd. 1705. fur la Gimonne, aux confins de l'Armagnac, à trois lieues de la Garonne, fur le chemin de Leitoure à Touloufe. 14. BEAUMONT, ville de France, en Périgord, dans l'élection de Sarlat. Elle a titre de comté, & juftice royale, non reffortiffante. On n'y compte que deux cens trente-cinq huit feux, felon le dénombrement de ce Royaume, t. 1. p. 374.

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15. BEAUMONT, château & feigneurie de France, dans le Rouergue, avec une abbaye de l'ordre de S. Augustin, dont le prieur eft feigneur du lieu : cette abbaye eft au diocèse de Vabres.

16. BEAUMONT, bourg de France, en Dauphiné, dans l'élection de Valence.

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17. BEAUMONT-EN-ARGONE, petite ville de France, en Champagne, en Argone, fur un petit ruiffeau, qui fe jette un peu au-deffous dans la Meufe. Beaumont eft à une lieue & demie de Mouzon & à deux de Stenai en droite ligne.

18. FOREST DE BEAUMONT. Voyez FOREST.

:

haut. Ce font différens cadres diftingués par des pila-
ftres, le tout enrichi de pierreries fur un fond d'or;
c'eft un riche monument de la pieufe libéralité des
ducs de Bourgogne. Les orgues de cette églife font auffi
d'une beauté qui attire les regards des curieux. Certe
collégiale qui est très-ancienne, dit Garreau, dans fa
defc. de la Bourgogne, étoit fous le vocable de S. Bodel
ou Bozille, martyr à Nîmes: mais l'églife de Notre-
Dame ayant été conftruite & achevée en 976, les cha
noines y furent transférés. Il y a une commenderie de
l'ordre de Malthe. Les autre églifes de Beaune & de
fes fauxbourgs, font Notre Dame, paroiffe dans la
collégiale, & fes fuccurfales, S. Pierre avec Mépart,
S. Martin, la Magdeléne & S. Nicolas, les couvens
des Dominicains, des Minimes, des religieufes de la
Vifitation, des Urfulines, des Dominicaines, & des
Carmelites. On voit dans le monaftere de ces dernieres
le tombeau de la bienheureufe four Marguerite du S.Sa-
crement, morte dans ce monaftere en odeur de fainteté.
Il y a auffi à Beaune une abbaye de Bernardines appellée
le LIBU DIEU. Les Capucins font dans un fauxbourg
& à un quart de lieue entre deux fauxbourgs une Char-
treufe qu'Eudes IV, duc de Bourgogne,fit bâtir l'an 1303.
Une des plus belles chofes de Beaune, c'eft le magnifi-
que hôpital que fonda en 1443, Nicolas Rollin,chan-
celier de Philipes, duc de Bourgogne. Chacun fait la.
réflexion de Louis XI, à qui on vouloit faire admirer
la charité de ce chancelier, en lui montrant cet hôpi-
tal: il étoit bien jufte, dit ce prince, qu'ayant fait tant
de pauvres pendant fa vie, il fît bâtir avant fa mort
une maison pour les loger. Ce bâtiment eft vafte, &
l'un des plus beaux de France. Sa grande cour eft bor-
dée de galeries qui donnent entrée dans toutes les fales
où font les malades, les offices font deffous. La Bour-
geoife, qui paffe dans cet hôpital, contribue beau-
coup à y entretenir la propreté qu'on y admire. Il y a
cinq fales pour les malades du commun, & quatre
chambres pour les perfonnes de diftinction, qui s'y font
porter, & y font fervies en payant. Il est desservi par des
religieufes qui ne font vœu que pour un an. Les re-
venus font adminiftrés par ces maîtres, qui n'exercent
que durant trois ans, & qui font nommés par le mar-
quis d'Epinac, qui en eft le patron, étant descendu
par femme du fondateur. Il y a encore un autre hôpi-
tal général pour des orphelins & des orphelines. On
les occupe à carder & à filer de la laine; le nombre
n'en eft pas fixe. Outre ces deux hôpitaux, il y a en-
core une chambre des pauvres, dont le bureau eit com-
pofé du maire, qui y préfide, de deux chanoines, deux
officiers royaux, de deux échevins, & de quatie bour-
geois. Ils changent tous les trois ans. Les revenus font
employés à faire fubfifter les pauvres honteux, & à faire
apprendre des métiers aux enfans de l'un & de l'autre
fexe. Il y a encore un beau collége, où les PP. de l'O-
ratoire enfeignent toutes les claffes, jusqu'à la philo-
fophie inclufivement. Quoique cette ville n'ait que qua-
tre portes, elle a néanmoins fept fauxbourgs. C'est
felon Garreau, Defc. de la Bourgogne la troifiéme
ville qui depute aux états de Bourgogne, & le second
village du Dijonnois. Quoiqu'il y ait beaucoup de bled
dans ce bailliage, fon commerce le plus confidérable
eft en vins les plus délicats, recherchés de tous les étran-
gers auffi bien que des Parifiens: les meilleurs font
ceux de Vollenay, Pomard, Beaune, Savigny, Chas-
fagne & Santenay, & Murfaut pour les bons vins blancs:
on en connoît le prix depuis long-tems; car Guillaume
le Breton, dans la vie de Philippe Augufte, qu'il a
écrite en vers latins, dit en parlant de Beaune,

1. BEAUNE, ville de France, en Bourgogne, entre Dijon, Autun & Châlons, à trois lieues de la Sône, dans un pays auffi agréable que fertile, & cette situation avantageufe a engagé plufieurs ducs de Bourgogne à y établir leur cour. Elle eft arrofée par le ruisfeau de l'Aigue, & par la riviere de Bourgeoife, qui prennent leur fource à cinq cens pas de la ville. Quelques auteurs ont voulu que ce foit la Bibracte dont parle Cefar mais de Valois dit que c'est fans raifon; Beaune, étant une ville que l'on ne découvre que dans les chroniques des monafteres de Bourgogne. Le BEAULNOIS, (car nos ancêtres écrivoient BEAULNE) ou le BEUNOIS, Pagus Belnifus, étoit néanmoins un pays connu fous ce même nom du tems des rois Carlovingiens, comme on le voit par leurs capitulaires. Sa principale ville, dont il s'agit ici, & qui n'étoit qu'une bourgade ou château, n'a été érigée en ville que par Eude III, duc de Bourgogne, l'an 1203. Il lui donna de grands priviléges qui furent confirmés par fon fils Eudes IV, l'an 1232. Le même duc Eudes acheta de fon parent André, dauphin de Viennois, ce qu'il avoit à Beaune & à Chalons fur Saone, comme on voit par les lettres de Renaud de Forez, archevêque de Lyon, & par celles d'André, qui avoit quitté ce nom pour prendre celui de dauphin. La figure de cette ville eft presque ovale. Elle a deux cens douze toifes de long, cent quatre-vingt-quinze de large, & fept cens quatrevingt de circuit; les foffés en font beaux, & les murs affez bons; les parapets en font ruinés en plusieurs endroits. Elle eft fortifiée par quatre bastions, deux ravelins, & fix boulevards revêtus d'un mur, dont les pierres font taillées en pointes de diamans. Il y avoit un château qui paffoit pour la plus forte place du duché de Bougogne, ayant été bâti par Louis XII, pour la défenfe & la fureté du pays; mais Henri IV, ayant été forcé d'abandonner le maréchal de Biron à la févérité des loix, & craignant que le parti de ce rebelle, dont le fort étoit en Bourgogne, ne fe fervât de ce château pour continuer le plan de la révolte concertée, ordonna qu'on le dementelât; ce qui fut fait en 1602. On entre dans la ville par quatre portes, qui prennent les noms de S. Nicolas, de S. Martin, de la Bretonniere, & de la Magdeléne. L'église collégiale de Beaune, fous Pinvocation de Nôtre-Dame, porte le titre d'Infigne, & eft deffervie par trente chanoines, felon Corneille, ou trente-trois, felon Piganiol de la Force. On peut les accorder en difant que l'un compte les chanoines honoraires, & que l'autre ne les compte pas. Ils font curés primitifs de la ville, où il y a deux paroiffes, & des fauxbourgs, où il y en a trois. On remarque à l'autel du chœur de la collégiale, un grand & magnifique reliquaire long d'environ huit pieds, fur deux & demi de

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,

Frugifero jucunda folo nihilominus illi
Cum multis fuberat aliis vinofa Bealna,
Indicens cerebris vino fera bella rubenti.

On fabrique à Beaune des draps mêlés de différentes
couleurs & des ferges. * Piganiol de la Force, Defc. de
la France, t. 3. p. 191. & fuiv. Longuerue, Defcript.
de la France, 1. part. p. 283. Piganiol de la Force, ubi
fuprà. Longuerue, ubi fuprà. Piganiol de la Force's
1. c. p. 192. Mémoires particuliers.
Garreau, dans fa Defcription de la Bourgogne, dis

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:

que le reffort du bailliage de Beaune eft d'une figure presque ronde il a fept lieues du nord au midi depuis Vevey fur l'Ouche, jusqu'à Mercey près Cheilly, fur la Dehune, & autant de l'orient à l'occident, en tirant de Murfange à Antigny. Il eft limité au levant par le bailliage de Nuitz: au midi par ceux de Châlons fur Sône, Montcenis & Autun: au couchant & au feptentrion par celui d'Arnay-le-Duc.

2. BEAUNE, bourg de France dans le Gatinois, à quatre lieues & demie de Briare & de Pithiviers, à deux & demie de Bellegarde, & à une petite lieue & demie de Bois Commun, dans l'élection de Montargis, felon de l'Ifle, dans fa carte de la beauté du Gatinois, &c. Elle a eu néanmoins le titre de ville & a été autrefois plus grande qu'elle n'est à préfent. On y compte quatre cens quatre-vingt-deux feux.

3. BEAUNE, riviere. De l'Ifle,dans fa carte du Bourdelois & du Périgord, écrit BÉONE. Čoulon, dans fon traité des rivieres de France, dit LA BEAUNE. Elle a fa fource à la paroiffe de Saint Geniez, en Périgord, & coulant vers le fud-ouest, passe à Marquais, puis à Tayac où elle fe perd dans la Vefere avec laquelle elle tombe dans la Dordogne à Limeil.

1. BEAUPORT, petite baie d'Afrique dans la Cafrerie: les Portugais la nomment BAYA HERMOSA.

2. BEAUPORT, port & château de l'Amérique, fur la côte méridionale de l'ifle de Saint Domingue. Les Espagnols l'appellent EL PUERTO HERMOSO dans le pays, où il s'étend l'espace de quelques lieues. Il eft à dix-huit lieues de la ville de Saint Domingue au couchant. Baudrand,éd 1705.

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3. BEAUPORT, abbaye de France, en Bretagne, au diocèle de Saint Brieu. Elle eft de l'ordre de Prémontré & de la filiation de l'abbaye de la Luzerne. Elle fut fondée par Alain, comte de Goelo, & par Petronille, fa femme, l'an 1202.* Piganiol de la Force, Defcr. de la France, t. 4. p. 300.

BEAUPREAU, petite ville de France, en Anjou, fur la rive droite de l'Ifere. Elle fut honorée en 1562, du titre de duché-pairie, & appartient préfentement à la maison de Villeroy. Il y a deux paroiffes, & on y compte quatre cens quatre-vingt-trois feux. Outre les paroiffes il y a une église collégiale, dont le clergé n'eft pas nombreux. Piganiol de la Force, t. 6. p. 136. BEAUPTEIS, petite riviere de France, en Normandie: elle fe perd dans la Doue, felon Coulon, Riv. de France, 1. part. p. 211.

BEAUQUESNE, bourg de France en Picardie, dans le doyenné de Dourlens. Il y a prevôté & justice royale non reffortiffante, & environ deux cens quarante-cinq feux. La prevôté eft composée d'un prevôt, un procureur du roi, qui eft le même qui fert au bailliage d'Amiens, un fubftitut & un greffier.

1. BEAUREGARD, petite ville de France, l'une des onze châtellenies de la principauté de Dombes. * Corn. Dict.

2. BEAUREGARD, petite ville de France, dans la principauté d'Orange. Corn. Dict.

*

3. BEAUREGARD, bourg de France, en Auvergne. L'évêque de Clermont y a une fort belle maison. *Corn. Dict.

4. BEAUREGARD, château de France, dans l'Orléanois, à l'extrémité de la forêt de Ruffi & à deux lieues de Blois. Les beautés de cette maifon la font furnommer dans le pays Beauregard le Royal. Le bâtiment n'étoit pas considérable du tems de Jean du Thier, seigneur de Beauregard & de Menars. Mais messieurs Ardier pere & fils, à qui il a appartenu depuis, l'ont fait augmenter. La galerie d'en haut eft ornée des portraits des hommes illuftres qui ont paru dans l'églife, à la cour, dans les armées & dans les univerfités, depuis le tems de Philippe de Valois jusqu'au regne de Louis XIV. Le carreau de cette galerie eft en façon de Hollande, & représente une armée rangée en bataille avec fon général & fes officiers. On voit dans la chapelle, qui eft à un des bouts de cette galerie, quelques ouvrages à fresque du Signor Nicolo. Piganiol de la Force, Defc. de la France, t. 5. p. 219.

BEAURENG ou BEAUREINS, feigneurie du pays de Liége, à trois grandes lieues de Rochefort en Ardennes,

& autant de Charlemont fur la Meuse. * Diction. Géogr des Pays-bas.

BEAUREVOIR, bourg de France en Picardie, à l'orient du Cafteler, & à la fource de l'Escaut, fur les confins du Cambrefis. Il y a un vieux château à demi ruiné. * Sanfon, Atlas. Baudrand, éd. 1705.

BAUROUNE, riviere de France, en Périgord. Elle a fa fource au nord oriental de Perigueux, au-dessus de l'abbaye de Ligneuil où font des Bénédictines, & ferpentant vers le midi occidental, elle arrofe Saint Martin d'Agonat, Preiffac d'Agonat, Château - l'Evêque, Beauroune, l'abbaye de Chancelade, & tombe dans l'ifle au-deffous & au couchant de Perigueux. * De l'Ifle,

Atlas.

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BEAUSSE, pays de France, qui commence à huit ou dix lieues de Paris, & qui par de vaftes plaines trèsfertiles en froment s'étend jusqu'à la Loire. Le pays Chartrain avec le Dunois, & une partie de l'Ile de France & de l'Orléanois, compofent le pays qu'on nomme la Beauffe, Belfia ou Belfa, dont Fortunat qui vivoit fur la fin du fixiéme fiècle, fait mention dans la vie de faint Germain, évêque de Paris. La Beauffe néanmoins n'a jamais fait une province, & il n'y a point eu de feigneur qui fe foit qualifié duc ou comte de Beauffe. Piganiol de la Force, Defc. de la France, t. S. p. 151. Longuerue, Defc. de la France, part. 1. p. 113.

*

La Beauffe eft un pays très-abondant en froment, & c'est pour cela qu'il eft appellé le grenier de Paris; mais il eft d'ailleurs fans vignes, fans prés, fans bois, fans rivieres, fans montagnes ni fontaines. Les puits y font fort profonds, parce que le pays eft haut & élevé, ce qui oblige les habitans de conferver l'eau de pluie dans des marres profondes & des citernes.

La Beauffe particuliere ou le pays Chartrain, eft d'une étendue affez refferrée & ne comprend que les villes de Chartres, de Nogent-le-Roi, de Gallardon, de Bonneval, de Maintenon, &c.

BEAUTÉ, Bellitas ad Matronam, ancienne maifon royale de France. Ce lieu étoit fitué sur le bord de la Marne, dans le voisinage du bois de Vincennes. Il fut nommé Beauté, à caufe de l'agrément de fa fituation. Froiffart le place dans le bois même de Vincennes : mais la relation de l'entrevue & de l'entretien qu'eurent l'empereur Charles IV, & Charles V, roi de France; diftingue le château de Beauté fur la Marne, qu'il. nomme maison royale du château de Beauté, dans le bois de Vincennes. Nicolaus Ægidius semble faire la même diftinction, lorsque parlant de ces deux princes, il dit, Le roi le mena & le feftoya au bois de Vincennes à Beauté & ailleurs : & dans la vie de Charles VII, Laplace & Chaftel de Beauté, près le bois de Vincennes. A quoi on peut ajouter ce qui eft dit du même Charles V, qu'il mourut en 1380, en fon Hôtel en Beauté fur Marne, près celui du bois de Vincennes. On voit encore aujourd'hui des restes de ce château de Beauté, fur lesquels on a élevé une maifon affez magnifique; mais qui n'est plus maison royale. Voyez VINCENNES. * De Re Diplomat. lib. iv. p. 251.

BEAUTÉ. Huet, dans fes mémoires fur l'origine de Caën, veut que, Baltha, Meltis, & Balduentum foient les anciens noms de Beauté, Meautis & Bavent. Il les croit de même origine que le mot Belth, d'où il dit que la mer Baltique a pris fon nom, fans cependant dire quelle eft l'origine de ce mot Belth.

1. BEAUVAIS, ville de France, capitale du Beauvoisis, ou Beauvaisis, dans le gouvernement de l'Ifle de France. On ignore fon ancien nom: Céfar l'ayant conquife, voulut qu'elle s'appellât Cafaro-Magus, nom qu'elle a enfuite quitté pour prendre celui du peuple BELLOVACI. Sanfon le géographe a voulu que Cafaro Magus fût la même chofe que Bratuspantium, place du Beauvaifis, dont Jules Céfar fait mention: mais ce n'est qu'une conjecture qui n'est appuyée fur aucune autorité des anciens. Les Anglois affiégerent cette ville inutile ment en 1443, & Charles, duc de Bourgogne, ne fu pas plus heureux l'an 1472, quoiqu'il eût une armée de quatre-vingt mille hommes. Ce fut pendant ce dernier fiége que les femmes de Beauvais fignalerent leur valeur, fous la conduite de Jeanne de Hachette, dont

on voit le portrait dans le maifon de ville. C'eft en mémoire de la belle défense qu'elles firent, qu'elles marchoient les premieres à une proceffion qu'on fait tous les ans le 10 de juillet. Longuerue, Defc. de la France, part. 1. p. 22. Piganiol de la Force, Defc. de la France, t. 2. p. 290.

Beauvais eft fitué fur le Therin, à feize lieues de Paris, & à autant de Rouen. Il eft de 15 min. plus occidental que l'Obfervatoire de Paris, & fa fituation eft de 49 deg. 26 min. felon les obfervations de l'academie royale des sciences. Sa fituation n'est pas desagréable. Une partie des eaux du Therin remplit fes foffés, & l'autre fert aux ouvriers qui travaillent à la laine, dont on fait de petites étoffes. Ce feroit une ville affez forte, fi elle n'étoit point commandée par les montagnes qui l'environnent presque par tout, principalement du côté des portes de Paris, de l'Hôpital & de Brefle, où, à caufe de cela, on a fait de doubles fortifications pour une plus fure défenfe. Entre fes rues, dont la plû. part font belles & droites, celles de l'Ecu & de Saint Sauveur font les plus grandes. Cette premiere aboutit au grand marché qui fait le plus beau quartier de la ville, quoique les maifons n'en foient bâties que de bois. Il y a préfidial & bailliage à Beauvais. Saint Pierre eft l'églife cathédrale d'où relevent quatre autres petites églifes; favoir, Saint Barthelemi, Saint Nicolas, Saint Michel & Notre-Dame; ce qui fait qu'on les appelle les quatre filles de Saint Pierre. Le chœur de cette cathédrale qui fut commencé l'an 1391, eft une piéce admirable, tant pour fa hauteur & fa largeur, que pour le dégagement de fon travail, la belle ordonnance de fa voûte & fes dehors. Il a dix piliers de chaque côté dans fa longueur avec des chapelles tout à l'entour. Le pavé du fanctuaire qui est très-vaste est tour de marbre. La tribune ou jubé qui fépare le chœur de la nef est tout incrustée & enrichie de 14 colonnes, & autres accompagnemens auffi de marbre avec de grandes figures & des tableaux aux deux autels, qui font aux deux côtés de la porte du chœur; mais il manque à cette église une nef, dont on n'a encore bâti que les deux travers, & par un malheur que l'on n'a pu réparer jusqu'à prefent, la magnifique pyramide du milieu ayant écroulé, l'églife eft demeurée fans tours & fans clocher d'apparence. Ses groffes cloches font dans une espece de baffe cour, bâtie environ à quinze pas de fon portail. Cette cathédrale eft fournie d'une quantité extraordinaire des plus belles chapes de royaume, foit pour la beauté, la qualité & la richeffe des étoffes, foit pour la délicateffe & la variété des portraits de foie, d'or & d'argent travaillés à l'aiguille. Son tréfor renferme un grand nombre de précieufes reliques, & l'on voit à fon autel les châffes de faint Germer, de faint Evroul & de faint Juft. Ce qui rend la ville plus confidérable, ce font fix églifes collégiales, favoir, Saint Barthelemi, faint Nicolas, faint Michel, Notre-Dame du Chastel, faint Laurent & faint Waft; treize paroiffes & plufieurs autres églifes & maifons eccléfiaftiques & de piété. Entre les églifes de Beauvais, après la cathédrale & faint Lucien, celles de faint Sauveur, de faint Etienne & de faint Nicolas, font remarquables pour leur grandeur & leur architecture. Il y a trois abbayes, quatre monafteres d'hommes & trois de filles. Les Cordeliers, les Dominicains & les Minimes; les Cordelieres, dites filles de faint François, les Urfulines & les Chanoineffes de l'Hôtel-Dieu, font dans la ville; mais les Capucins, les abbayes de faint Lucien, de faint Quentin & de faint Symphorien, font hors de fon enceinte. L'abbaye de faint Lucien appartient aux Bénédictins de la congrégation de faint Maur. Leur église est bâtie en croix, elle eft vafte & belle, & a un large corridor qui regne tout à l'entour. Elle a quinze piliers de chaque côté, avec des chapelles autour du chœur. Le corps de faint Lucien qui eft dans une châsse au haut du grand autel, attire beaucoup de monde qui vient l'honorer en cette églife, dans le tréfor de laquelle on conferve d'autres reliques très-précieuses & très-anciennes. La maison des religieux bâtie en neuf eft en bon air & d'un dessein magnifique. L'abbaye de faint Quentin qui appartient aux chanoines réguliers de faint Auguftin de la congrégation de fainte Geneviève, a une églife affez grande. Ils ont la châffe de fainte Romaine

martyrifée à Montmille, où il y a une chapelle avec
prieuré fimple autrefois régulier, où l'on honore faint
Lucien & fainte Romaine. L'abbaye de faint Sympho-
rien que les grands Bénédictins ont poffédée eft préfen-
tement occupée par des Peres de la Miffion. L'églife eft
petite; mais ils ont élevé fur la croupe de la montagne
de grands bâtimens pour le féminaire épiscopal qu'ils
gouvernent. La terraffe de leur jardin domine de fort
près la ville, qui commence au pied de cette mon-
tagne affez escarpée. La petite riviere d'Avelon entre
dans le Therin au pied de la montagne de faint Sym-
phorien, après avoir arrofé un des fauxbourgs de Beau-
vais. Cette ville a cinq portes, qui font celles de Bresle,
de l'Hôpital, du Limaçon, de Saint Jean & de Paris.
Les environs de Beauvais font couverts de grands vigno-
bles d'un côté, de prairies & de jardinages de l'autre.
Corneille, Dictionn. Mémoires dreffés fur les lieux en
1704.

L'évêché de Beauvais a eu faint Lucien pour premier
évêque vers le milieu du troifiéme fiécle, & l'on comp-
te depuis lui jusqu'à M. le cardinal de Gêvres, qui en
eft aujourd'hui évêque, quatre-vingt-onze prélats. Cer
évêché a le titre de comté-pairie. Ce fut en cette qua
lité que l'évêque de Beauvais, fuivant l'attribution de
fa pairie, porta en 1179, le manteau royal au facre du
roi Philippe Augufte. Le comté de Beauvais fut uni à
l'évêché en 996 par Roger, fils du comte de Blois &
évêque de Beauvais. Ce Roger avoit eu le comté de
Sancerre en Berry, pour fa part dans la fucceffion de
fon pere, & celui de Beauvais étoit échu à Eudes fon
frere. Ils firent un échange, & Roger ne fut pas plu-
tôt en poffeffion de celui de Beauvais qu'il en fit pré-
fent à fon église
fent à fon églife, avec la permiffion du roi Robert.
Parmi les évêques de Beauvais l'on en trouve deux, qui
par leur augufte naissance ont fait beaucoup d'honneur
à cette églife. Le premier eft Henri de France, fils de
Louis le Gros, & frere du roi Louis VII. Il étoit évêque
de Beauvais en 1148, & fut enfuite archevêque de
Rheims. L'autre eft Philippe de Dreux, petit-fils de
Louis le Gros, & neveu de cet Henri de France, dont
il vient d'être parlé. Philippe étoit évêque en 1175.
Simon de Clermont, qui fut régent du royaume fous
trois de nos rois, Jean de Dormans, cardinal & chan-
celier de France, Odet de Coligny, cardinal de Châ-
tillon, & Charles de Bourbon ont été évêques de Beau-
vais, & ont autant édifié leur diocèfe, que le cardinal
de Châtillon fcandalifa tous les catholiques, en em-
braffant la prétendue réforme de Calvin, l'an 1561.
Cet évêché vaut cinquante mille livres de revenu, &
s'étend fur douze chapitres, quatorze abbayes, dont
celles de l'ordre de faint Benoît font Saint-Lucien lez-
Beauvais, Saint Symphorien, Saint Germer de Flaix &
de Breteuil. Celles de l'ordre de Cîteaux font: Royau-
Froidmont Lannoy, Beaupré. De l'ordre
de Saint Augustin, Saint-Quentin- lez - Beauvais, &
Saint Martin aux Bois, autrefois nommé Saint Mar-
tin de Ruricourt. L'abbaye de Saint Juft eft de l'ordre
de Prémontré. Saint Paul-lez-Beauvais eft une abbaye
de fille de l'ordre de faint Benoît: Moncel près de
Pont-Saint-Maixance, eft auffi abbaye de filles, mais
de l'ordre de fainte Claire. On compre dans ce diocèfe
quarante-huit prieurés, quatre cens quarante-deux cu-
res, & trois cens chapelles. Piganiol de la Force,
Defc. de la France, t. 2. p. 276.

.

,

Le chapitre de la cathédrale est compofé de fix dignirés, qui font, le doyen, l'archidiacre de Beauvais, le chantre, le tréforier, l'archidiacre du Beauvaifis, & le fouchantre. Les chanoines font au nombre de quarantedeux, (Piganiol de la Force en met cinquante-deux) parmi lesquels il y a le chancelier & le pénitencier, quoi il faut joindre fix demi-prébendés, & quatre prébendés, quatre marguilliers, & d'autres chapelains chantres. Tous ces bénéfices font conférés par l'évêque, à l'exception du doyen, qui eft élu par le chapitre.

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L'hôtel-dieu eft deffervi par des religieufes, & a environ 12000 livres de rente. Il y a quarante-huit lits, dont la moitié est destinée pour les hommes, & l'autre pour les femmes. Il est gouverné pour le fpirituel, par un recteur, qui eft religieux de Sainte Geneviève, & qui avoit même autrefois l'adminiftration du temporel;

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mais en 1684 le roi attribua cette derniere à l'évêque, conjointement avec le chapitre de la cathédrale & le corps de ville. Depuis ce tems l'évêque nomme un administrateur eccléfiaftique, le chapitre un autre, & le corps de ville deux adminiftrateurs féculiers. L'hôpital général a été principalement fondé des libéralités de feu M. Choard de Buzenval, évêque de Beauvais, qui obtint des lettres patentes du roi en 1558. Il a autant de revenu que l'hôtel-dieu, & l'administration eft presque la même à cette différence près, qu'il y a huit adminiftrateurs, dont deux font nommés par l'évêque, deux par le chapitre, & ces quatre font eccléfiaftiques, & quatre par le corps de ville, qui font féculiers. Il y a ordinairement dans cette maifon trois cens perfonnes, vieillards, invalides ou enfans. * Piganiol de la Force, ut fuprà.

Il y a à Beauvais un préfidial, une justice feigneuriale tenue en pairie, une élection, un grenier à fel & une maréchauffée. Le préfidial de Beauvais fut établi fous le regne de Henri III, l'an 1580. Comme fon resfort s'étend fur plufieurs bailliages & prevôtés, qu'on a diftrait du reffort de plufieurs jurisdictions, cela eft caufe que les procès y font décidés felon différentes coutumes. Une partie eft réglée par la coutume de Senlis, & les autres par la coutume de Clermont, d'Amiens & de Mont-didier. Le fiége de Beauvais eft compofé de dix-huit officiers, y compris les chefs.

La justice de la ville de Beauvais appartient à l'évêque, & eft exercée par un bailli, qui a fous lui trois lieutenans, un procureur & un avocat fiscal, un fubftitut & un greffier. Il a encore une jurisdiction pour les eaux & forêts de fon évêché; & les appellations de ces deux justices de l'évêque font portées au parlement. On fabriquoit autrefois à Beauvais des draps, qui étoient d'un affez bon débit, mais depuis environ foixante ans cette maunfacture est tombée, parce qu'on en a diminué les fiis, & qu'on les a rendus par là de mauvaise qualité. On établit dans la ville de Beauvais une manufacture de tapifferies l'an 1664: cet établiffement auroit été très-utile, & auroit fait honneur au royaume, fans les guerres presque continuelles que la France a été obligée de foutenir depuis ce tems-là. On y fait de très beaux ouvrages, dont la qualité eft auffi bonne que celle des tapifferies de Flandre. Les eaux du pays contribuent infiniment à la beauté de la teinture on fabrique auffi à Beauvais & aux environs des ferges & des draps, qu'on transporte dans les provinces du royaume & dans les pays étrangers, fur-tout en Savoye & en Italie. Ce commerce eft grand & très confidérable, de même que celui des toiles que l'on fait dans le plat pays. Celles que l'on appelle demi-Hollandes, fe font à Bulles, à quatre lieues de Beauvais, avec du lin excellent qui croît aux environs.

:

Plufieurs perfonnes illuftres par leur naiffance, par leur mérite & par leur favoir, font nées à Beauvais ou dans le Beauvaisis. On compte parmi ces illuftres cinq grands maîtres de l'ordre de Saint Jean de Jérufalem, Jean & Philippe de Villiers-l'Ile-Adam, Claude de la Sengle, Jean Foy Vaillant, favant antiquaire, Adrien Baillet, & plufieurs autres qui ont tenu un rang distingué dans la république des lettres.

2. BEAUVAIS, bourg de France, au Haut Languedoc, fur le Tescou, à cinq lieues de Montauban, au levant, en paffant dans l'Albigeois

BEAUVAISIS, ou BEAUVOISIS, Bellovacenfis ager, province de France, qui fait partie du gouvernement de l'lfle de France, & qui eft ainfi nommée de Beauvais, fa ville capitale. Elle faifoit anciennement partie de la Picardie, mais elle en a été tirée depuis plufieurs années; & à préfent elle a pour limites au feptentrion 1a Picardie propre, au couchant le Vexin Normand, dont elle eft féparée par la riviere d'Epte, au midi le Vexin François, & au levant le bailliage & comté de Senlis, dont elle eft divifée par la riviere d'Oife, ayant pour lieux les plus confidérables, outre la capitale, Clermont & Gerberoy.

BEAUDLEY. Voyez BEWDLEY.

1. BEAUVOIR, bourgade de France, dans le Dauphiné & non pas ville, comme le dit Corneille. Elle n'a que cinquante-fix feux, & eft au diocèfe de Greno

ble, à l'occident d'été, & à quatre lieues communes de Grenoble. Ce lieu eft remarquable, parce qu'on y pasfe l'Ifere fur un pont, au bord oriental de laquelle il eft fitué; mais il a été autrefois plus remarqnable, à caufe du palais qu'y avoient les dauphins fouverains du Dauphiné, qui y ont fait quelque réfidence. Il eft nommé en latin Caftrum bellivifus in Royanis. Corneille dit qu'il y a encore un couvent de Carmes fondé par Humbert Dauphin.

2. BEAUVOIR fur Mer, ville maritime de France, en Poitou, dans l'élection des Sables d'Olone; elle a titre de marquifat, & un bureau des cinq groffes fermes. Elle est comptée fur le pied de 338 feux dans le dénombrement de la France, t. I. p. 25 1.

BEBAI. Voyez BEBE.

BEBASE, maifon de campagne, entre Nifibe & l'Euphrate, & par conféquent dans la Méfopotamie, à cent milles de Conftance, dont elle étoit féparée par un défert aride. * Ammien Marcellin, 1. 18. p. 138. & 142. édit. Lindebrog.

BEBBA, ancienne ville royale de la Grande Bretagne. Bede en fait mention, & Ortelius qui le cite, juge qu'elle étoit en Northumberland. Les chroniques faxonnes nomment ce lieu diversement Bebbanburc, Bebanburgh, Bahamburgh, Behanburch, Babbanburgh, Behhamburg, Baenburg, Bamburgh ; c'eft aujourd'hui BAMBORROW. Voyez ce mot. * Gibson, in Chron. Saxon. p. 14.

BEBÉ. Ortelius dit que c'étoit un bourg voifin de Bethulie, & cité le quinziéme chapitre du livre de Judith. On y lit affectivement dans le grec, v. 6. Et Ozias en• voya à Baitomafthaim & Bebai, & Chobai, & Cola, &à toutes les extrémités d'Israel des couriers pour annoncer ce qui s'étoit fait, afin que chacun tombât de tous côtés fur l'ennemi, pour achever de le détruire. Au lieu de quoi la Vulgate dit feulement : Ozias envoya donc des couriers par toutes les villes & les contrées d'Israel. Au premier livre d'Esdras, c. 2. v. 11. on lit que les enfans de Bebai revinrent de la captivité de Ba bylone au nombre de fix cens vingt-trois. Mais ces deux paffages ne nous apprennent pas la fituation de Bebai.

BEB-EL-MENDER, nom corrompu de BAB-ELMANDEL. Voyez ce mot.

BEBELLOCH. Corneille, après Davity, dit que Babelloc, ou Bibelloh est un gros bourg d'Afrique, & qu'il paffe pour un des fauxbourgs du Caire, dont il eft éloigné d'un mille. Il fait, dit-il, environ vingt mille feux. On y voit des artifans & des marchands de toutes fortes, & une grande place nommée Jabachie, où eft un fort grand palais avec un collége. C'eft en ce bourg que fe tiennent les cabaretiers, les femmes da bas métier, & les charlatans qui fervent à donner du plaifir au peuple. Le P. Vanfleb, parlant des neuf bou cheries publiques qui font dans le Caire, ou dans fes fauxbourgs, donne pour la quatriéme celle de BABILLUK, ou du quartier des bordels: ce font fes propres termes; & il est plus fûr de s'en rapporter à lui qu'à Davity.

BEBELO. Voyez BEBULO.

BEBIANI, furnom d'une partie des Liguriens. Voyez au mot LtGURES.

BEBIUS, montagne d'Italie, dans la Campanie. On croit que ce mot s'eft gliffé dans le livre de Vibius Sequefter, au lieu de Vefuvius, le Vefuve. Les manufcrits varient, fur ce qu'au lieu de Fluvium emittens, on lit dans quelques-uns Flumen emittens. Bocace a lu fans doute dans fon manufcrit ignem au lieu de Flumen, car, il dit Bebius Campanie mons eft ignem ad instar Etna Sicula vaporans.

BEBLINGEN, petite ville d'Allemagne, dans la Suabe, au duché de Wirtenberg, au fud-oueft, & à un mille & demi de Stutgard, près de la fource de la riviere de Wirm. Le lieu qui eft fur les hauteurs eft entouré de forêts, de prairies, de terres labourables & de vignobles: c'eft le chef-lien d'un bailliage de même nom, où il y a un château, quelques villages, & la petite ville de Sindelfingen, felon Zeyler, Suev. Topog. p. 14.

BEBRE (la), riviere de France, dans le Bourbon

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