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thrône, prince de la race des Deïlémites, qui regnoit au fixiéme fiécle de l'hégire, dans cette partie de l'empire de Perfe où eft fituée Perfepolis, a fait faire dans ce lieu une longue & forte digue pour retenir fes eaux, parce qu'érant groffies des pluies & des neiges, elles inondoient fouvent les pays voifins, principalement la belle plaine de Perfepolis. Chardin, Voyage de Perfe, t. 9. p. 43.

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Ce fleuve court dans cet endroit avec une extrême ra. pidité dans des roches profondes & affreufes, & avec un bruit effroyable. On n'a pas l'affurance de le regarder fixement de deffus le pont, qui eft à quinze toifes audeffus, parce qu'il étourdit les oreilles & éblouit la vue. Ce pont eft de pierre de taille, haut élevé, fait en dos d'âne, comme la plupart des ponts de Perfe, qui font fur les grands chemins, de maniere que pour les paffer il faut toujours monter & descendre. La grande arche eft creufe, & il y a une chambre pour prendre le fraîs, & pour regarder le fleuve, ce qui fe trouve auf aux autres ponts de Perfe. Celui-ci s'appelle PULINEU, c'eft à-dire le Pont-neuf. Ce fut un marchand des Indes, qui avoit gagné beaucoup de bien dans fes voyages, qui le fit bâtir. Il faut obferver que le commun du peuple appelle le Bend-Emir en cet endroit ABPULNEU, qui veut dire le Fleuve du Pont-neuf, & qu'on ne l'appelle presque par fon nom de Bend-Emir, que proche de la digue, qui lui a fait donner ce nom, laquelle fe trouve à dix lieues de ce pont, entre l'orient & le midi. On lui donne auffi divers autres noms pris des lieux où il passe: ce qui trompe fouvent ceux qui ne connoiffent pas là desfus le génie de ces peuples. A une lieue & demie du pont on trouve de belles fources d'eau couvertes de grands arbres, vis-à-vis desquelles il y a des caravanferais. On appelle ces fources ABGUERM, c'eft à-dire, eau chaude, à caufe qu'il s'en trouve quelques-unes de chaudes. A deux lieucs & demie de là, on fe trouve dans une grande plaine, à perte de vue, la plus belle, la plus gaie & la plus fertile qu'on puiffe voir : elle est toute coupée de fleuves & de ruiffeaux, & toujours verte en quelque faifon que ce foit.

Corneille appelle certe riviere BENDIMIR, en quoi il fuit Maty, qui pourtant eft plus louable en ce qu'il dit BENDIMIR OU BEND-EMIR.

BEND-MAHI, lieu d'Afie, aux confins de l'Armenie & du Curdistan ; c'eft proprement l'endroit où fe décharge une petite riviere dans le lac de Van, & où l'on prend quantité de petits poiffons nommés Taric. *Hift. de Timur-Beck,t. 1. p. 417.

1. BENDA, riviere de l'Inde, en-deçà du Gange, felon Prolomée, l. 7. c. 1.

2. BENDA (Le), petit pays de la Turquie, dans l'Albanie, vers Croye, & affez éloigné de la côte du golfe de Venife. Il avoit autrefois pour capitale la ville de Benda, qui avoit un évêché fuffragant de l'archevêque de Durazzo; mais elle eft entierement ruinée depuis long-tems, & il y a encore en ce pays la Sermenica, qui eft un quartier affez fertile, & l'évêque fait fa réfidence dans le château de Mammoli. * Baudrand, édit. 1705.

3. BENDA, ville de l'Albanie.Voyez l'art. précédent. 1. BENDARMASSEN, royaume des Indes orientales, dans l'ifle de Borneo, fur la côte méridionale, qui regarde celle de Java. Quelques-uns difent BANDERMAHEN. Baudrand, édit. 1705.

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2. BENDARMASSEN', ville des Indes, dans l'ifle de Borneo, au royaume de Bendarmaffen, dont elle eft la capitale, avec un bon port, fur la côte méridionale de l'ifle, à l'embouchure de la riviere de même nom. * Baudrand, édit. 1705.

3. BENDARMASSEN, riviere des Indes, dans l'ifle de Borneo. Elle prend fa fource dans les montagnes qui font au nord de l'ifle d'où elle prend fon cours au midi, & entre dans le royaume dont elle prend le nom. Elle forme à fon embouchure le port de Bendarmaffen. Sa largeur y eft de trois milles, & a quatorze braffes de profondeur.

BENDEMIR. Voyez BEND EMIR.

BENDER, petite place de Turquie, dans la Bes farabie, au bord du Niefter. Ce font les Turcs qui la nomment BENDER; car on l'appelle autrement TE KIN ON TECHNIA. Ce lieu eft remarquable dans l'hiftoire de Charles XII, roi de Suede, par le long fé. jour qu'il y fit, après avoir été défait par le czar Pierre le Grand, à la journée de Pultawa. Comme ce féjour fut long, & que le mot Bender fignifie Tombeau, ceux qui apprirent cette fignification, crurent fauffement qu'il étoit mort.

BENDENA, ancienne ville de l'Afrique Propre, felon Prolomée, L. 4. c. 3. Il la met entre la ville de Tabraca, & le fleuve Bagradas.

BENDIDIUM, temple de Thrace, dont parle Tite-Live, l. 38. c. 41. Strabon, 4. 10. & Lucien, Ica ro-Menippo, en parlent auffi.

1.BENÉ, engrec Bern, la même que BEN A,ville deCrére. 2. BENE, petite ville d'Italie, en Piémont, avec un ancien château & titre de comté, fur les frontieres du Montferrat, & proche du Tanaro. Elle donne le nom au pays voifin, que l'on appelle le BENESE; elle eft à cinq milles de Querasque au midi, en allant vers Mondovi. Quelques-uns y cherchent l'Augufta Batienorum des anciens. Baud. 1705.

3. BENĖ, ruisseau de France, dans le Dauphiné; il coule à Gap, & près de Saulce, où eft la fontaine falée, qui fournit du fel à tout le pays. Coulon, Riv. de France, part. 2. p. 179.

*

BENE-BARAH, ville de la Palestine, dans la tribu de Dan. La Vulgate en fait deux noms BANÉ & BA. RACH. Jofué, c. 19. v. 45.

BENEBENDOS, quelquefois VENEBENDOS, ville de la Campanie, felon Etienne le géographe, qui la fait différente de BENEVENT. Ortelius juge que c'eft pourtant la même, & que la différence n'eft que dans quelques lettres du nom.

BENECAFIZ. Voyez BENACAFIZ.

BENEDICTIO DEI, nom latin de l'abbaye de Nifors. Voyez NISORS.

BENEDICTION (Vallée de ). Voyez VALLE'E. BENEDICTS-BEURN, abbaye de l'ordre de S. Benoît, une des plus anciennes & des plus confidérables de Baviere, fut fondée à la follicitation de Boniface, archevêque de Mayence, par trois freres, Lanfrid, Waldram, & Ellicant. Son églife eft magnifi. que, & il y a une affez belle bibliothéque.

BENEFENSIS. Voyez BENNEFENSIS.

BENEHARNUM, BENEARNUM, OU BENEARNENSIUM CIVITAS, ville ancienne des Gaules. Il n'en est fait aucune mention avant l'itinéraire d'Antonin, où l'on trouve cette ville marquée. Elle devoit même alors être affez confidérable, puisqu'elle étoit à l'extrémité d'un chemin, depuis Sarragoffe en Espagne usque ad Benebarnum, jusqu'à la ville de Béarn. Il en eft fait enfuite mention dans l'hiftoire de Grégoire de Tours; mais on ne voit pas qu'il y ait eu d'évêques en cette ville avant le cinquième fiécle. Le premier évêque de Béarn que l'on connoiffe, étant Galactoire, qui éròit en poffeffion de cet évêché l'an 506, lorsque le concile d'Agde fut tenu fous Alaric, roi des Wifigoths. On voit par la vie de ce prélat, que peu après le concile, (& avant la mort d'Alaric, tué l'an 507,) il prit les armes contre les Goths Ariens, qui maltraitoient les Catholiques, & que dans un combat cet évêque fut tué, & fes gens furent taillés en piéces. C'eft pour cela qu'il a été mis au nombre des faints & des martyrs. La ville de Béarn ayant été poffédée, comme le refte de la Novempopulanie, par les rois de France, & par les princes de Gascogne, qui avoient dans le territoire de Béarn des vicomtes fous leurs ordres, cette ville fut plufieurs fois faccagée par les Normands & par les Sarrazins, de forte qu'elle fut entierement détruite, de maniere qu'il n'en refta point de veftiges. Il faut avouer qu'on ne fait pas certaine ment le lieu où l'ancienne ville de Béarn a été fituée; car ceux qui veulent qu'elle ait été au même lieu où eft préfentement Lescar, ne fe fondent que fur de fimples conjectures.

BENENNUM. Voyez BEN-HENNON.

BENEPOTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, felon la conférence de Carthage, où l'on trouve qu'Honorius étoit évêque de cette ville. Harduin. Collect. conc. *

BENESOUEF, ou BENESUAIF, ville de la HauteEgypte, à un quart de lieue du bord occidental du Nil. Voyez BENI-SUAID.

1. BENEVENT, ville du royaume de Naples, dans la Principauté ultérieure; elle eft fituée au confluent du Sabato & du Calore.

Cette ville fe nomma anciennement MALEVENTUM, felon le témoignage des anciens auteurs. La colonie des Hirpins, dit Pline, l. 3. c. 11. BENEVENTUM, nom dans lequel cette ville a converti celui de MALEVENTUM qu'elle portoit autrefois. Tite-Live, 1. 8. dit la même chofe, en rapportant la défaite des Samnites, qui périrent tous, ou furent faits prifonniers, à la réferve de ceux qui purent fe fauver à Maleventum, ville qui a changé fon nom en celui de BENEVENTUM, qu'elle porte aujourd'hui. Le même auteur, 1. 24. appelle les habitans BENEVENTANK On peut trouver Fantiquité de cette ville par l'ancienneté du fondateur qu'on lui dome. On fait, dit Solin, c. 8. qu'Arpi & Benevent ont été fondées par Dioméde, qui fe trouva à la guerre de Troye. Servius, ad Virgilii Eneidos, 1. 8. rapporte la chofe plus au long: Dioméde, dit-il, ayant appris que par un effet de la colere de Venus, qu'il avoit bleffée, fa femme Egialie qui étoit à Argos, s'étoit abandonnée à Cillabarus, Jelon Lucilius; ou à Cometa, felon d'autres, & menoit une vie infame, ne voulut plus retourner dans fa patrie... mais il prit la route de la Pouille, où après avoir défait les peuples qui habitoient le mont Gargan, il bâtit plufieurs villes, entre lesquelles on compte Benevent, &c. Toutes les villes des Samnites ayant été ruinées par le conful Sylla, comme le témoignent, Strabon, l. 5. p. 250. Cicéron, de Divinat. L. 1. c. 33. & Valere Maxime, 1. 1. c. 6. n. 4. la ville de Benevent fut la feule épargnée, felon le même Strabon, Ibidem. Dans la fuite le Céfar Nero Claudius y transporta une colonie, que Frontin, de Coloniis, p. 136. éd. 1674. dit avoir été appellée Concordia; ce qui fe trouve appuyé par une infcription que rapporte Holftenius dans fes remarques fur l'Italie de Cluvier, p. 266. laquelle est conçue en ces termes: COLON. IV. LIA. CONCORDIA. AUG. FELIX. BENEVENTUM. Le même Frontin, p. 137. ajoute que Céfar attribua à la colonie de Benevent la ville Caudium avec tout fon territoire. En effet du tems de Septime Severe, la même ville Caudium dépendoit du territoire de Benevent, comme on le voit auffi par une infcription rapportée par Fabretti, p. 105. n. 248. laquelle paroît avoir été confacrée à la mémoire de Julie, mere du même Severe. Cette infcription eft conçue en ces termes: COLONIA. JULIA. CONCORDIA. AUG. FELIX. BENEVENTUM, DEVOTA. MAJESTATI. Augg. in. Territorio. suo. quod. CINGIT. ETIAM. CAUDINORUM. CIVITATEM. MUro. tenus.

qui fut faite fous l'empire de Conftantin. C'est pour cela que l'on voit dans la foufcription du concile de Sardique en 347, l'évêque Janvier, nommé évêque de Benevent, en Campanie, afage qui a été observé dans la fuite, lors même que la ville de Benevent eut été remife dans le Samnium; car on lit ( Concil. t. 6. ( p. 693.) pareillement dans la foufcription du concile de Rome, tenu par le pape Agathon en 680. Barba tus, gratiâ Dei, Sanita Beneventana Ecclefia, Provin cia Campania. A cela on peut ajouter comme une nouvelle preuve les infcriptions anciennes qui témoignent que les habitans de Benevent éleverent des statures aux confuls de Campanie; telles font celles que Gruter rapporte avoir été élevées à l'honneur d'Avonius Marcellinus, & de Claud. Pacatus ; la premiere, p. 357, 5. contenant ces mots : OB POPULI TÆDIA SEDATA; & la feconde, p. 390, 1. ceux-ci : OB ÆQUITEM JUDICII. Ces raifons ont porté Peregrinus, Apparat. ad Antiq. Capua, p. 60. à foupçonner que Paut Diacre, 1. 2. c. 20. de geftis Longobard. qui appelle Benevent la capitale de la Valerie & du Samnium a fuivi en cela quelque ancienne divifion de l'empire qui lui a fait mettre cette ville dans le Samnium. Le même Peregrinus eftime que cela a pu fe faire du tems de Procope, de bello Gothic. 1. 3. c. 6. qui parlant de Totila, dit qu'il partit de Toscane; qu'après avoir paffé le Tybre, il n'entra point fur le territoire de Rome, mais qu'il fe jetta dans la Campanie & dans le Samnium, où il foumit fans peine la ville, de Benevent, qui passoit néanmoins pour une place forte, & qu'il en fit abbatre entierement les murail les. Le même Paul Diacre fait une faute bien moins pardonnable à l'endroit déjà cité, lorsqu'il nomme cette ville Samnium, en quoi il a été repris par Cluvier, avec d'autant plus de raifon, que dans toute l'hiftoire romaine l'on ne trouve pas une feule fois le nom de Samnium donné à quelque ville que ce foit Mais il paroît que cet auteur a donné dans cette er reur, pour n'avoir pas pris le fens de ce paffage de Florus, l. 1. c. 16. où il eft dit, en parlant de la ruine entiere des villes du Samnium, que l'on auroit de la peine à trouver le Samnium dans le Samnium même ; (ut hodie Samnium in ipfo Samnio requiratur.)

Benevent fournit aux Romains un grand secours d'hommes & d'argent contre Annibal; mais cette ville qui avoit résisté à ce grand capitaine, ne put arrêter le progrès des armes de Totila, roi des Goths, qui, comme on l'a déjà vu, fe rendit maître de cette ville en 545, & la ruina entierement. Antharis ou Antariche, roi des Lombards la répara en 589, l'érigea en duché, & y joignit une grande partie de ce qui compofe aujourd'hui le royaume de Naples en faveur de Zothus, l'un de fes courtifans. Les fuccesfeurs de ce duc font célèbres dans l'hiftoire, entre autres Grimoald I, qui chaffa Aribert, roi des Lombards, & s'établit fur fon trône vers l'an 663 ; & Aragife, gendre de Didier, qui après avoir donné bien des affaires à Charlemagne, fur contraint d'implorer fa clémence. L'empereur Louis II chaffa le duc Adelgife d'Italie en 851, & créa gouverneur un certain Simbaticius, qui y eut plufieurs fucceffeurs. Henri III, dit le Noir, donna en 1053, ce duché au pape Léon IX, fon parent, qu'il avoit élevé au pontificat; le même pape y mit un gouverneur, nommé Rodolphe, auquel fuccéda Landolphe III, après la mort duquel, arrivée en 1097, les pontifes n'y ont point envoyé de gouverneurs, qui puffent leur donner de l'ombrage.

La ville de Benevent, qu'Augufte avoit mife dans la feconde region de l'Italie, & que Pline, l. 3. c. 11. attribue aux Hirpini, anciens habitans du Samnium, fut renfermée dans la Campanie par l'empereur Adrien, ainsi que l'a fait voir Camillus Peregrinus, in Apparatu ad Antiq. Capua, p. 45. fondé fur l'itinéraire d'Antonin, qui, dans la description du chemin de Capoue à Equus Tuticus, qui étoit aux frontieres de la Campanie, fuit cet ordre, & compte vingt-un milles de Capoue à Caudium, de Caudium à Benevent onze milles, & de Benevent à Equus Tuticus vingt-un mil. les. L'itinéraire de Jérufalem confirme cette opinion: car décrivant le chemin d'Otrante à Rome par Brindes, après avoir marqué les confins de la Pouille &* La Forêt de Bourgon, Géog. Hift. tom. 2. p. 554. de la Campanie, il ajoute:

Manfio ad Equum Magnum M. P. VIII.
Mutatio vico Fornonovo M. P. XII.
Civitas Benevento M. P. X.
Civitas & Manfio Caudis M. P. XII.
Mutatio Novas M. P. XII.

Civitas Capua M. P. XII.

D'où on peut conclure que les confins de la Campanie, du côté de la Pouille s'étendoient au-delà d'Equus Tuticus, & que la ville de Benevent fe trouvoit Enclavée dans la Campanie, même après la divifion

La ville de Benevent a été fi fouvent maltraitée par les tremblemens de terre, principalement en 1703 qu'elle eft pour ainfi dire déferte. Son archevêché érigé en 969, eft presque toujours poffédé par un cardinal, à cause de fon revenu, qui eft bien plus confidérable que ceux des autres archevêchés du royaume de Naples, fi l'on en excepte celui de la capitale. Dominic. Georgius, De Antiq. Italiæ Metropol pag. 79.

Ce fut dans la plaine de Benevent que Charles d'Anjou, roi de Naples, défit & tua Mainfroi, fon com pétiteur, le 26 Février 1266,

La ville de Benevent a donné naiffaince à plufieurs grands hommes au nombre desquels on remarque le pape Gregoire VIII, Rofredo & Odofredi, deux fameux jurisconfultes, dont le dernier eut une chaire dans l'université de Bologne, & a été le chef de la famille des Odofredi dans cette derniere ville. Benevent fe glorifie auffi d'avoir produit le fameux grammairien Orbilius, qui floriffoit du tems de Cicéron. Enfin la perfécution des Chrétiens fous l'empire de Dioclétien donna à cette ville trois faints martyrs; favoir faint Janvier & deux diacres. * Leandro Alberti, Defc. di tutta Ital. p. 269.

2. BENEVENT (LA VALLÉE DE ), c'est le nom que l'on donne aux environs de la ville de Benevent, que l'on appelle auffi quelquefois le détroit, & qui s'étend jusqu'aux fources du Silaro. Cette campagne eft délicieufe & fertile; auffi y trouve t-on un grand nombre de belles maifons de plaifance.

3. BENEVENT (LE DUCHÉ DE) état fouverain en Italie, du tems des Lombards qui le formerent, comme je l'ai dit dans l'article de la capitale. Son territoire étoit autrefois bien plus grand que celui de cette ville.

4. BENEVENT ou BENAVENT, petite ville d'Espagne, au royaume de Léon, & dans la province de Campos, fur la riviere d'Ezla, avec un ancien châreau presque au milieu, entre Léon au feptentrion & Zamora au midi. Ce fut en cette ville que mourut Ferdinand II, roi de Léon, l'an 1187. Cette ville, felon de Vayrac, qui écrit BENAVENTE, fut donnée en 1369, à titre de duché par Henri II, roi de Caftille & de Léon, à D. Frederic de Caftille, fon fils naturel, qu'il avoit eu de Dona Beatrix Ponce de Léon; & felon le fentiment des meilleurs hiftoriens Espagnols, c'est le premier duché qui ait été érigé en Espagne. Mais ce nouveau duc ayant machiné contre l'état, fut pris & conduit prifonnier au château d'Al-. modovar, & y finit fes jours "miférablement ; & comme il mourut fans enfans, fon duché fut éteint & réuni à la couronne. En 1398, Henri III, roi de Caftille, érigea en comté la ville de Benavente en faveur de Jean comte de Pimentel, chevalier Portugais, qui étoit paffé de Portugal en Caftille, avec l'infante Dona Béatrix, femme de D. Jean I, roi de Caftille, en récompenfe des villes de Bragance & de Vinais, qu'il lui avoit cédées après les avoir défendues jusqu'à la derniere extrémité contre le roi de Portugal. * Etat de l'Espagne, t. 3. p. 49.

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5. BENEVENT ou BENAVENTE, village de l'Eftramadure de Portugal, à une lieue de la rive gauche du Tage, vis-à-vis d'Alanguer, à neuf lieues au-deffus de Lisbonne. On croit qu'il tient la place de l'ancienne ARITIUM, petite ville de la Lufitanie. Voyez ARITIUM PRÆTORIUM.

6. BENEVENT, Beneventum, abbaye d'hommes, de l'ordre de Saint Auguftin, dans le Limousin, à deux lieues de Limoges fondée l'an 1028, par Robert, chanoine de Limoges. Elle a été unie, en 1693, à l'évêché & au chapitre de Quebec.

BENEVENTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire. La conférence de Carthage fait mention de Gulofus qui en étoit évêque. * Harduin. Collect. conc.

BENFELD, selon Zeyler, Alfat. Topogr. p. 3. petite ville de France, en Alface, fur l'Ill, avec un château que les évêques de Strasbourg avoient pris plaifir à embellir. Les Lorrains s'en étant emparés en 1592, durant la guerre de Strasbourg, ils commencerent l'année fuivante à s'y fortifier : l'archevêque Leopold d'Autriche, qui avoit été évêque de Strasbourg, augmenta encore les fortifications en 1621. Les Suédois ayant affiégé & pris par capitulation cette place en 1632, y firent de nouveaux travaux, & la garderent quelque tems; mais par la paix de Weftphalie, il fut réglé qu'après la reftitution de Benfeld (à l'églife de Strasbourg) on raferoit les fortifications de cette place, & qu'il ne pourroit y avoir aucun foldat en garnifon, non plus qu'à Saverne, & autres lieux qui eurent le même fort, felon le traité de Munfter, art. 52.

1. BENGALE, royaume d'Afie, dans l'Indouftan,

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à l'orient méridional de l'empire du Mogol, & des
deux côtés du Gange dont il renferme toutes les bou-
ches. Il confine au nord avec les royaumes de Nar-
Patnat & Jefuat; à l'orient avec ceux de Tipra
& d'Arracan; le golfe qui en prend le nom, & le
royaume d'Orixa le bornent au midi; les royaumes de
Berar & de Malva achevent de l'enfermer à l'occi-
dent. La riviere de Ganga qu'il ne faut pas confon-
dre avec le Gange, le fépare d'avec le royaume d'Ori-
xa. Thevenot, Voyage des Indes, c. 40. nomme ce
royaume la province d'Ouleffer: il ajoute que les ido-
lâtres la nomment Jaganat, à caufe de la fameufe
idole de la pagode de Jaganat qui y eft. Sur quoi il
cft bon de remarquer 1. que ce mot d'Oulesfer a beau-
coup de reffemblance avec celui d'Udeffe que nos géo-
graphes reconnoiffent pour le nom d'une contrée,
qui eft du Bengale à l'orient du Gange. 2. Que la pa-
gode de Jaganat eft apparemment celle que de l'Ifle
nomme fimplement pagode à l'orient de la bouche la
plus orientale du Gange. Le même voyageur rapporte
que cette province eft habitée par des Gentils & des
Mahométans, qui ne font pas de meilleur foi les uns
que les autres. Les habitans pour la plûpart y font ex-
traordinairement voluptueux; ils ont l'esprit captieux,
fubtil, & font fort enclins à voler. Les femmes y font
hardies, impudiques : il n'y a point d'adreffe dont el-
les n'ufent pour corrompre les hommes, & particu
lierement les étrangers, dont elles viennent aisément
à bout, parce qu'elles font pour la plupart bien fai-
tes & bien vêtues. Les peuples font fort à leur aise
dans cette province, à caufe de fa fertilité, & plus
de vingt mille Chrétiens s'y font établis. Les mœurs
étoient mieux réglées fous les rois Patans, c'est – à-
dire, avant que les Mahométans & les Mogols fuffent
maîtres du Bengale. Le pays eft rempli de châteaux &
de villes. Celles de Philipatan, de Satigan, de Pata-
ne, de Cafanbazar & de Chatigan font très-riches.
(Celle que l'auteur cité nomme Patane eft Patna, ca-
pitale d'un royaume particulier que de l'Ifle distingue
de celui de Bengale; car Patan eft encore plus loin
delà.) Le Gange qui traverfe ce royaume y eft en-
trecoupé d'ifles agréables, où il y a les plus beaux ar-
bres des Indes, & on jouit de leur beauté pendant plus
de cinq journées en navigeant fur cette riviere. Il y a
dans ces ifles & en quelques autres lieux du Bengale
une espéce d'oifeau appellé Meina, dont on fait beau-
coup de cas. Il eft de la couleur du merle, & pres-
que auffi gros que le corbeau. Il a le bec de même
excepté qu'il eft jaune & rouge. Il a à chaque côté
du col une bande jaune, qui couvre toute la joue
jusqu'au deffous de l'œil : fes pieds font jaunes. On
lui apprend à parler comme au fanfonnet. Il a la voix
de même; il contrefait parfaitement le henniffement
du cheval, & fe nourrit de pois chiches qu'il con-
caffe. Un Indien confulté par Thevenot fait monter le
revenu annuel du Mogol en cette province jusqu'à
dix millions; mais j'ai, dit-il, appris d'ailleurs qu'à
peine elle lui en rapporte neuf, quoiqu'elle foit bien
plus riche que d'autres qui fourniffent davantage. La
raifon que l'on en donne, eft qu'elle eft fituée à une
des extrémités de l'empire, & qu'elle eft habitée par
des peuples capricieux qu'on eft obligé de ménager,
à caufe de la proximité des rois ennemis à qui ils
pourroient fe donner, s'ils étoient vexés. Le pere Ca-
trou, Hift. génér. du Mogol, p. 370. parle bien dif-
féremment du revenu que le Mogol tire tous les ans
de cette province. Selon lui, il est de quatre carols.
Un carol vaut cent lacs, c'est-à-dire, dix millions, Ainfi
la fomme que Thevenot trouve exceffive, ne feroit
encore que le quart de la véritable. Le pere Catrou,
(Ibid. p. 350.) dit que le Mogol y entretient en tout
tems une armée de quarante mille chevaux. Les ri-
cheffes prodigieufes qu'on en transporte toutes les an-
nées en Europe, font, pourfuit-il, une marque de fa
fécondité. On peut dire qu'il ne cede en rien à l'Egy-
pre, & qu'il la furpaffe même par la récolte de fes foies,
de fes cotons, de fon fucre & de fon indigo. Tout y
abonde, les fruits, les légumes, les grains, le gingem-
bre, le poivre long, & particulierement les ananas.
On y fabrique quantité de toiles fines, d'étoffes d'or

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& de foie. Ce royaume eft fi peu connu qu'on ne fait pas encore au jufte s'il y a véritablement une ville nommée Bengale, qui lui donne le nom. On connoit en gros fa fertilité. Cependant on convient affez que la capitale du Bengale eft la ville de Daca; ou Daac. Thevenot, I. c. le perc Catrou, l. c. p. 363. & quantité d'autres le difent de même. Les autres lieux remarquables du Bengale, font:

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Cafanbafar ou Caffambafar, Villes de commerce
Charigan,
}
fur le Gange.
Jaganat pagode; Loricoul, entre Daca & Cha-
tigan.
Monera, pagode entre Patna & Sopra, à environ
demi-lieue du Gange.

Malda, entre les rivieres de Martnadi & de La-
quia, & le Gange.
Mongher, fur le Gange.

Moxedabat, jolie ville, à trois lieues au-deffus de
Caffambafar.

Ougli, ville de grand commerce, fur le grand ca-
nal occidental du Gange, au-deffus de l'ifle de
Gale.

Philipatan, ville riche.
Ragi-Mohol ou Ragemale, à l'orient du Gange,
presque fous le tropique du Cancer. Il y a une
monnoie, où l'on fabrique des piéces d'or, qu'on
appelle Roupies de Bengale.
Satigan, ville de grand commerce.
Soepra ou Soupra, la derniere des villes où les Hol-
landois trafiquent en remontant le Gange.

Entre Ougli & Caffambafar font les bourgs & villages
de Nata, Trippina, Amboa, Nedia, Lallamatti &
Sedebat. Entre Ragi-Mohol & Mongher font ceux de
Rampou, Tuna, Jagarnatpour, Siabatpour, Katioca,
Goeraffi, Laigola, Gorgate, Katta, Gola, Killonpar,
Haalpour, Manei & Hernimora. * Nic. de Graaf,
Voyages, p. 44, 49 & 5!.

Les noms des villages, des rivieres & des baies de la côte, depuis le Quanfa jusqu'au cap Negro, font le golfe de Maifotte, à cinq lieues du Quanfa: audevant de ce golfe il y a quelques petits écueils à fleur d'eau. De là jusqu'au Cabo-Ledo on compte cinq grandes lieues; de ce cap à celui des trois Pointes huit lieues; de là jusqu'au Cabo Falso quatre, & jusqu'à Cabo Saint Bras onze. Depuis ce cap jusqu'à la baie des Poulets, Hoenderbay, qui porte ce nom à caufe de la quantité de ces animaux qu'on y trouve, la côte est basse & fertile pendant dix lieues, & le pays s'appelle Benguela Viella. Voyez ce mot. A cinq lieues de cette baie on trouve Rio Longo ou Rio Moreno, dont l'embouchure eft à 11 deg. de latitude méridionale. Manikicongo est à huit lieues de la riviere Longue; à quinze lieues de ce village eft l'embouchure de Caton-Belle, au nord de laquelle la mer forme un golfe, où les mariniers trouvent un fond fi propre à jetter l'ancre, que les Hollandois lui ont donné le nom de la Bonne Baie. La côte eft baffe & fertile en cet endroit, mais les terres plus éloignées de la mer font hautes, & couvertes de quelques forêts. A deux lieues de Caton-Belle, vers le midi, il y a une riviere d'eau fraîche, qui ne fe décharge dans la mer que dans les faifons pluvieuses. Avançant toujours au midi, on trouve la baie de Benguela. Voyez l'article fuivant. Au couchant de la baie de Benguela il y a une montagne plate, que les Portugais nomment Sombriero, & les Flamands KlapMuts, parce qu'à la voir de loin, on la prendroit pour un bonnet de prêtre, de forme triangulaire : on trouve une baie tout auprès, qui porte le nom de la montagne; l'eau en eft claire, mais elle n'eft pas bonne à boire. Le rivage au fud eft eft une grande plaine de fablons, qui aboutit à une belle vallée couverte d'arbres. A fix lieues de là, tirant vers l'oueft-fud-ouest, il y a une faline, où l'on fait du fel gris comme celui de France, & en fi grande abondance, qu'on en fournit les provinces voisines.

Les principaux lieux du royaume de Benguela, felon del'lfle, font:

Sur la côte du feptentrion au midi.

Provinces &

Le vieux Benguela ou Benguela viella
Manikicongo,

Le fort de Cabuto,

Saint Philippe ou Benguela,

Angra S. Maria,

Baya Farfa,

Baya Tortuga,
Angra de Negros,
Gr. Wiffers Bay.

Libolo & Aio,
Soua Caria,
Soua Calemba grande,

2. BENGALE, ville d'Afie, dans l'Indouftan, capitale d'un royaume de même nom, felon quelques voyageurs. Nicolas de Graaf, p. 54. femble dire qu'il y a une ville de ce nom. Si vous mourez en ce trou, lui difoit-on à Monhger, où il étoit prifonnier, nous vous' jetterons dans le Gange, & vous irez ainfi à Bengale, d'où vous dites que vous venez. Il dit enfuite: cependant nous écrivimes à Bengale, à Ragi-Mohol, à Caffambafar & à Patna. Quelques-uns ont cru que Bengale n'eft autre que Chatigan, & qu'on lui a donné le nom du royaume par abus, comme il est arrivé à Siam & autres villes d'Afie, dont le vrai nom eft presque ignoré des navigateurs, à qui elles ne font connues que fous celui du pays; mais de Graaf n'avoit point remonté le Gange à l'orient, où font Chatigan pays maritimes. Le pays des Sumbis, & Daca ; il y étoit entré à l'occident par Gugli, de maniere que s'il avoit vu une ville nommée Bengale, ce ne pouvoit être Chatigan ni Daca. Ce qui eft à remarquer, c'eft qu'il diftingue affez tous les lieux de fon paffage, & ne fait aucune mention de fon arrivée dans une ville nommée Bengale; ainfi il faut qu'il ait entendu par ce nom, ou la ville d'Ougli, ou celle de Caffambafar. Dans le grand nombre de voyges de l'Indouftan que j'ai lus, je n'en ai jamais trouvé où il foit parlé de Bengale comme d'une ville dont on ait dit quelques particularités capables d'en certifier la font les provin-Petit Bembe, pofition, ni même l'existence.

LE GOLFE DE BENGALE. Voyez GOLFE. BENGUELA ou BENGUELE, royaume dans la partie occidentale de l'Afrique. Il s'étend, felon quelques géographes, du feptentrion au midi, le long de la côte, depuis le fleuve de Quanfa ou Coanza jusqu'au cap Negro. De l'Ifle, dans fa carte du Congo & du. pays des Cafres de 1708, ne le fait commencer qu'au vieux Benguela, au feptentrion, & l'étend jusqu'au même cap Negro. Le même auteur borne ce royaume, du côté du feptentrion, au pays de Soua Fuchi Canbari, & à la riviere de Cubegi: il lui donne les terres du Jaga Cafangi à l'orient, & la province d'Ohila, avec quelques nations fauvages, au midi. * Dapper, Afrique, p. 374.

Le pays des Quimbondos.

S. Nanboa Angonga,

Soua Tende,

Genge ou des Quillenges,
Zemba-Catira,

Soua Quilembi,

Bembe ou des Guimbandos;
Soua Angola Ginbo,

Dans les terres Zamba Gando,

ces de

Les principales rivieres font:

Soua,
Pallanca,

Jaga Caphica,

Soua Guirana,
Cafani Caquitendele,
Jaga Calembe,
Jaga Caconda, &
Le pays des Mufumbes.

Rio Longo ou Moreno,
Nica,
Caton-Belle,

Guboro ou riviere de Saint François,
Chabenia &

Cutembo.

Entre

Entre les bêtes farouches de Benguele, il y en a une espéce fort particuliere, qu'on nomme Abada. C'est un animal de la groffeur d'un poulain de deux ans; il a une corne fur le front, & une autre fur la nuque: celle du front eft unie, longue de deux, trois ou quatre pieds, épaiffe vers la racine, comme la jambe d'un homme, mais pointue par le bout, & recourbée en devant : celle de la nuque eft plus plate & plus courte; le couleur en eft noire, & d'un brun enfoncé, & cependant la limure en eft blanche. Sa tête n'est pas fi longue que celle d'un cheval, elle est plus plate & plus courte; fon poil eft auffi plus épais & plus rude; fa queue reffemble à celle d'un bœuf, quoiqu'elle ne foit pas de la même longueur: il a du crin comme un cheval; ses pieds font fendus comme ceux du cerf, mais beaucoup plus gros. Tandis que l'abada eft encore fort jeune, fa corne du front eft droite, mais à mesure qu'elle croît, elle fe recourbe comme les défenfes d'un éléphant. On dit que quand cette bête veat boire, elle plonge fa corne du front dans l'eau, comme pour chaffer le venin qu'il pour roit y avoir. Quoiqu'elle foit fort legere à la courfe, elle ne peut pas néanmoins éviter toujours les dards & les fléches des Négres qui la pourfuivent pour avoir fa corne, parce qu'elle paffe pour un excellent antidote; mais il y en a qui font plus d'effet les unes que les autres, felon l'âge de ces animaux lorsqu'on les tue. Pour en faire l'épreuve, les Portugais mettent le bec de la corne für le plancher, & fuspendent directement au-deffus une épée qui touche la corne par la pointe, & dont la garde est attachée à un fil. Quand la coine eft bonne, elle eft dure, & l'épée ne pouvant pas entrer, ne fait que tourner autour de fon centre; mais lorsqu'elle n'eft pas bonne, l'épée s'y enfonce. On fait un cataplasine des os de cet animal réduits en poudre, & mêlés avec de l'eau, on l'applique fur les parties où l'on fent une douleur intérieure. Dupper, Afrique, p. 375.

BENGUELE VIELLA on LE VIEUX BENGUELE. On donne ce nom au pays qui eft depuis le Cabo Saint Bras, jusqu'à la baie des Poulers. C'eft proprement un golfe qui peut avoir deux lieues de long, une demi-lieue de large, dix ou douze braffes de profondeur fur un fond limoneux. A côté, vers le midi, fur une montagne, ell fitué un grand village, où l'on trouve des vaches auffi groffes que celles de France, des moutons, des poulets & des dents d'éléphans à acheter; & c'en a ce teul endroit, ce femble, que de l'isle retraint le nom de Benguela le vieux. Les mousquets y font fort recherchés; mais il n'y a point d'eau fraîche; & il faut que les habitans aillent chercher des vivres plus avant dans la terre ferme. * Dapper, Afrique, p. 374.

LA BAIE DE BENGUELA, fur la côte occidentale de l'Afrique, au royaume de même nom, & entre les rivieres de Caton-Belle & de Gubororo ou Saint François. Cette baie eft un fond propre à jetter l'ancre; elle s'étend en largeur d'un angle à l'autre l'espace de deux lieues, & depuis le centre jusqu'au point le plus reculé de fon enfoncement elle a une lieue & demie. Du côté du nord et le village de Benguele, où l'on a bâti un fort au devant de ce village il y a un banc de fable qui empêche les vaiffeaux d'aborder ce village, & qui les oblige à jetter l'ancre à une grande lieue de la côte, où ils ne trouvent plus que cinq braffes d'eau. Le château de Benguele eft fermé de paliffades, & de foffés entourés de maifons, & ombragés de bannanes, d'orangers, de limoniers, de grenadiers & de bacoves, avec un puits d'eau fraîche fur le derriere. Il y a fept villages aux environs de celui de Benguele, qui en relevent; favoir, Molonde, Peringa, à une lieue & demie du château, & à un quart de lieue l'un de l'autre ; Mani-Kinfomba, (une grande habitation qui peut mettre trois mille hommes fur pied, ) Mani - Nomma, Mani - Kinfomba, Pikene, Mani-Kilonde, auxquels on peut ajouter les Mondombes & Mondondes, peuples vaffaux de Benguela. Les Portugais s'y étoient habitués ; mais craignant de fe voir inveftis par les originaires du pays, ils fe fauverent à

Maffingan: les Negres les y pourfuivirent, & en fitent
périr un grand nombre.*
périr un grand nombre. * Dapper, Afrique, pag.
375.

Il ne faut pas confondre Benguela le vieux avec Ben-
guela, autrement Saint Philippe ; le premier eft par les
10 deg. 40 min. de latit. fud, & le fecond par les 12 di
26 m. de latit. fud.

Les tables hollandoifes mettent Bengale au pays d'Angola, a 12 d. 20 m. C'est la même place que Benguela ou S. Philippe.

BEN-HENNON, ou

BEN HINNON, ou CEH HINNON, OU GEH-BE NE-HENNON, c'est-à-dire, vallée des enfans d'Hen non, (a) vallée de la Palestine; elle étoit à l'orient & au midi de Jérusalem. (b) On dit que c'étoit la voi rie de Jérufalem, & la figure de l'enfer, d'où vient que l'on a donné le nom de Gehenna à l'enfer. Notre mot de Gêne, & cette façon de parler, être à la Géne, viennent de cette fource. Cette vallée s'appelloit auffi TOPHET. Voyez ce mot. * (a) Jofué, c. 15. v. 8. & Reg. 1. 4. c. 23. v. 10. (b) Eusebe, in voce TAIENNOYM.

BENI. Voyez BENIN.

BENI ABDALA, felon Mármol, t. 2. l. 5. c. 43: ville d'Afrique, dans la province d'Alger. Elle a été appellée ainfi d'un peuple qui s'y eft habitué, & fe nommoit autrefois SILSI: on y voit plus de cinq cens maifons, ou bâties de terre graffe. ou divifées par quartiers, & toutes ne valent rien. Cette ville eft auprès d'une riviere qu'on appelle Huet Icer.

BENI-ACMET, ou BENI-HAMET, (a) montagne d'Afrique, dans la province d'Errif, au royaume de Fez. Elle eft rude & inégale, chargée de vignes, d'oliviers & de figuiers, avec de grands bois d'arbres fruitiers, & ne produit point de bled. Sa largeur eft de deux lieues, & fa longueur eft de fix, d'orient en occident. Les habitans font grands buveurs, & font cuire le vin qu'ils recueillent, afin de le conserver; de forte qu'il peut fe garder quinze ou vingt ans. Ou tre qu'ils en ont pour toute l'année, ainfi que du raifin, ils en vendent à leurs voifins, qui fe rendent toutes les femaines à un marché de vivres qui fe tient dans cette montagne, où les marchands de Fez viennent acheter du raifiné, des cabats de raifins, des figues & de l'huile. Ils font quatre mille combattans tous gens de pied fi pleins d'orgueil, quoique pauvres, qu'ils font toujours en querelle avec leurs voifins. Il y a même fouvent parmi eux des démêlés, à caufe de diverfes factions qui s'y font entretenues de tout tems. Les rois de Fez (b) d'un côté & les feigneurs de Velez d'un autre, les tourmentent fort, ce qui les rend miférables, fans qu'ils fe puiffent affranchir du joug à caufe de leur foibleffe. L'eau des fontaines eft amere & trouble, & la terre couleur de chaux. * (a) Marmol, t. 2. 1. 4. c. 92. (b) Les rois de Fez ne fubfiftent plus, & leurs états font annexés à ceux de Maroc.

BENI-ARAX ou BENI-RASID, felon Marmol, t. 2. 1. 5. c. 14. contrées d'Afrique, ou état particulier qui est un des endroits élevés, qui dépendent du royaume d'Alger. Sa longueur eft de dix-fept lieues, fur neuf de largeur. Tout le côté du midi eft une plaine, & celui du nord n'eft que collines qui abondent en bleds, en miel & en pâturages. On y trouve en quelques endroits de jujubes, des figues & plufieurs autres fortes de fruits. Il y a auffi quantité de gros & menu bétail. Les habitans font Béréberes, de la tribu de Magaroas, & de la lignée de Beni Arachida: ils font di tingués en deux; ceux des montagnes demeurent en des lieux fermés & en des villages, & travaillent aux champs & aux vignes : les autres errent par les campagnes comme les Arabes, & étant plus riches, ils ont quantité de chevaux & de chameaux. Il y a quatre villes principales, favoir Beni-Arax qui porte le nom de l'état, Calaa, Mobascar & Bata.

La ville de BENI-ARAX, capitale du pays, a plus de deux mille maifons, & c'eft la plus ancienne. Il y demeure beaucoup de noblesse & de perfonnes de condition, quoiqu'elle ne foit pas fermée de murailles, Ptolomée qui l'appelle VILLEBOURG, la met à 12 deg: Tome I. Part. II. Y

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