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BERECYNTES, ancien peuple d'Afie, dans la Phrygie, felon Strabon, l. 10. p. 469. Ortelius dit qu'ils étoient près du mont Ida. Cela ne fe peut, comme on verra dans les articles fuivans.

1. BERECYNTIA, ville. Le feul paffage des anciens où il en foit parlé, fe trouve dans Feftus in voce ROMAM. Le Voici. Agathocle dit qu'il y a plufieurs écrivains qui prétendent qu'Enée fut enfeveli dans la ville de Berecyntie, près du fleuve Nolos ; que quelqu'un de fes descendans, nommé Remus, vint en Italie, & y bâtir la ville nommée Rome. Pomponius Sabinus répete à peu près la même chofe, & nomme le fleuve Molos. On pourra favoir où étoit cette ville, quand on aura découvert en quel pays eft le fleuve Nolos ou Molos; car on ignore également l'un & l'autre.

2. BERECYNTIA, ville de la Phrygie, felon Etienne. Elle étoit fans doute habitée par les Berecyntes de Strabon.

BERECYNTIA REGIO, contrée d'Afie, vers le fleuve Sangat, felon Etienne le géographe. Vibius Sequefter, in voce SAGARIS, met fur le fleuve Sagaris en Phrygie, une place forte, nommée CASTELLUM BERECYNTIUM; cette place donnoit le nom à cette contrée, & le prenoit elle-même de BERECYNTUS OU BERECYNTIUS mons, montagne de Phrygie, confacrée à la mere des dieux, comme le dit Servius, in IX. Æneid. Pline donne à la Carie un canton qu'il appelle BERECYNTHIUS TRACTUS, & le P. Hardouin dit qu'il étoit auprès de Nyfa & du fleuve Marfyas; fur quoi il cite un paffage d'Hefyche, qui dit que les Berecyntes étoient une nation de Phrygiens, & n'oublie pas les Berecyntes de Strabon. Ce que dit le P. Hardouin du voisinage du fleuve Marfyas & du mont Berecynte, eft conforme à ce que dit Plutarque le géographe; près de ce fleuve eft le mont Berecyntien, qui a reçu ce nom de Berecyntus, premier prêtre de la mere des dieux.

BERECZIOW, petite riviere de la Baffe Hongrie, au comté de Tarantal, où elle ferpente d'orient en occident; puis, fe tournant vers le midi, elle fépare ce comté de celui de Zolnock, & fe joint au Kerez avec lequel elle va fe perdre dans la Teiffe. * De l'Ifle, Carte part. de la Hongrie.

BEREGABA, défilé de la Bulgarie, felon Cedrene, cité par Ortelius.

BEREGARD, felon Corneille, ville de FrancheComté. Elle eft, dit-il, fituée en une plaine, à deux lieues d'Orgelet, & à trois de faint Laurent. Cette prétendue ville n'est qu'un château nommé Beauregard, accompagné d'un village, au nord & à deux petites heures de chemin d'Orgelet, au levant d'été, & à trois heures de faint Laurent de la Roche. * Sanfon, Atlas. BEREGLAS. Voyez PEREGLAS.

BEREGRANI, peuple ancien d'Italie, dans le Picenţin, felon Pline, l. 3. c. 15. C'est ainsi que le P. Hardouin laiffe ce nom. Ortelius dit avoir trouvé Veregrani dans trois manufcrits, mais les copiftes n'ont pas remarqué qu'en ce cas-là ce nom feroit déplacé parce que Pline fuit l'ordre alphabétique, en dénombrant les divers peuples qu'il nomme en ce paffage. Auximates, Beregrani, Cingulani, Caprenfes, &c. Il est vrai qu'on trouve dans Frontin, de limit. VERAGRANUS AGER, qui eft le territoire de cette ville. Prolomée la donne aux Pregutiens, & la nomme BERETRA au lieu de Beregra. Ortelius dit, après François Pamphile, que c'est aujourd'hui MONTE Granario, (GRANARO) lieu fitué au midi & à peu de distance du Chien to, dans la Marche d'Ancone, au nord occidental, & à environ fept milles de Fermo, felon Magin, Ital.

1. BERENICE, ville d'Afie vers la Syrie, comme parle Etienne le géographe : il ajoute qu'on la nommoit PELLA. Mais au mot Pella il en fixe davantage la pofition, & l'attribue à la Celefyrie. Or, Pella de Syrie eft la même qu'APAMÉE. Voyez ce mot.

2. BERENICE, ville maritime, fituée au fond de la mer Rouge. Il y en avoit quatre dans ce golfe. Celle-ci qui eft la premiere, eft placée par Mela, I. 3. c. 8. entre le promontoire d'Heroopolis & celui de Strobile, qui eft le même que Prolomée nomme le promontoire près de Phara, & qui féparoit le golfe d'Elana & celui d'Heroopolis. Cette Berenice eft auffi nommée par Jofeph,

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qui dit, en parlant de la flotte de Salomon, qu'elle fut conftruite à Afiongaber. Il ajoute que de fon tems on nommoit ce port Berenice & qu'il n'étoit pas loin d'Ælana. J'ai déjà remarqué à l'article ASIONGABER, que D. Calmet croit que Jofeph s'eft trompé en mettant de ce côté de la mer Rouge, une Berenice qui étoit à l'autre bord. Voffius croit au contraire que la Berenice de Jofeph est la même que celle de Mela.

3. BERENICE, nommée auffi CHIOS. C'est tout ce qu'en dit l'Abbreviateur d'Etienne. Berkelius doute fi ce fecond nom ne feroit pas corrompu de PANCHRYSOS. Pline, l. 6. c. 29. met dans la Trogloditique une BERENICE, furnommée Panchryfos, c'est-à-dire toute d'or. Le P. Hardouin croit que c'eft la même Berenice que Strabon, l. 16. p. 771. met auprès de Sabæ. Mais ce qui m'empêche d'être de fon fentiment, c'eft que la Berenice-Panchryfos de Pline étoit dans la Trogloditique, c'est-à-dire au couchant de la mer Rouge; au lieu que celle de Strabon, près de Sabæ, étoit à l'autre côté de cette mer, dans l'Arabie Heureuse.

4. BERENICE, furnommée Epidires: Pline lui donne ce furnom, parce qu'elle étoit fous le promontoire & la ville de Diræ, de même qu'Antioche a été nommée Epidaphnes, parce qu'elle étoit au-deffous d'un lieu fameux nommé Daphné. Cette Berenice étoit à l'entrée de la mer Rouge, à la gauche & fort près du détroit de Bab-el-Mandel. C'est la même qu'ARSINOE' 13.

5. BERENICE, port & ville, vers le milieu de la côte occidentale de la mer Rouge. C'étoit où abordont doient les marchandises deftinées pour Coptos, elle étoit éloignée de deux cens cinquante-huit mille pas & Pline, l. 6. c. 23. ajoute que comme ce voyage fe faifoit presque toujours pendant la nuit, à cause de la fraîcheur, & que l'on campoit durant le jour, on arrivoit d'une de ces villes à l'autre le douzième jour. I dit, l. 6. c. 29. que cette ville portoit le nom de la mere de Philadelphe. Elle étoit au fond d'un golfe, & on croit que c'eft préfentement KossIR, dont le golfe porte.

le nom.

6. BERENICE, ville d'Afrique dans la Pentapole, felon Ptolomée, qui dit qu'on l'appelloit auffi HESPERIDES. C'est la fixiéme d'Etienne le géographe, qui la met dans la Lybie, & dit qu'on la nommoit anciennement HESPERIS au fingulier. On trouve, dans Pomponius Mela, cette ville nommée HESPERIA dans les vicilles éditions, & Hefperis dans celle de Voffius. Si on en croit Marmol, t. 2. l. 6. c. 55. fon nom moderne dans eft préfentement BERIC, au royaume de Tunis, la province de Mesrate. Voyez BINGAZI.

7. BERENICE, ancienne ville de la Cherfonnèse d'Epyre. Plutarque, in Pyrrho, en fait mention, de même qu'Appien, in Mithridaticis.

8. BERENICE, ville de Thrace, felon Etienne le géographe, in voce AAPANH.

9. BERENICE, ville de Cilicie, felon Etienne le géographe, dont elle eft la cinquième de ce nom.

BERENICIDÆ, peuple de l'Attique, de la tribu Prolémaïde, felon Etienne le géographe. Hefyche écrit BERONICIDE.

BERENTHE, petite ville du Peloponnèfe, dans l'Arcadie. Etienne n'en fait qu'un nom de deux fyllabes, & écrit Brenthe, & c'est ainsi qu'il faut lire dans tous les deux : car Paufanias lui même, l. 8. c. 28. que cite Ortelius en faveur de Berenthe, nomme Brentheate, la rivicre qui y paffe. Sylburge a remarqué qu'il falloit lire Bpérons & Вpevocatus, & fa remarque a été fuivie dans l'édition de Kuhnius. Paufanias, au refle ne parle de Brenthe que comme d'un lieu dont on ne voyoit plus que les ruines.

BERENTHEATE, felon Paufanias, 1. 8. c. 28. out plutôt BRENTHEATE, petite riviere du Peloponnèfe, dans l'Arcadie, où elle fe jette dans l'Alphée.

BERES, ville de Thrace, felon Etienne le géographe.

BERESINA, riviere de Pologne: elle a fa fource en Lithuanie, au Palatinat de Minski, felon de l'Ifle, dans fon atlas: ferpentant vers le fud-ouest, elle reçoit un ruiffeau qui vient de Doxico, d. puis coulant vers le fud-eft, elle baigne Boriffow, g. reçoit le ruiffeau de Bohr, g. & peu après prend fon cours vers le midi,

Tome I. Part. II. A a

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BERESOW, ville de l'empire Ruffien, dans la Siberic fur l'Oby, & près de fon embouchure, à cent foixante lieues au nord de Tobolsk, & à quatre cens dix au levant de Petersbourg. C'est dans cette ville que le Czar Pierre Alexiowitz relegua le fameux Mencikow, qui, de la profeffion de patiffier qu'il avoit exercée dans fa jeuneffe, étoit parvenu aux premieres charges de l'empire fous Pierre I, & avoit poffédé toute fa confiance. Anecdotes du regne de Pierre 1, 1745. BERETHIS, village d'Ethiopie, à l'orient du Nil, felon Prolomée, l. 4. c. 7.

*

BERETHRA. Strabon dit que les Grecs nommoient ainfi ce que les Arcadiens appelloient Zerethra; c'étoient des goufres près du marais de Stymphale. C'est fans doute le même mot que Barathra, qui fignifie des goufres, des fondrieres.

BERETRA, ancienne ville d'Italie, au territoire des Pregutions, felon Ptolomée. Ses interpretes doutent fi c'est Celino ou Montorio.

BEREX, peuple d'Afie, entre l'Inde & l'Ethiopie, Voffius, ad Melam, croit que ce nom eft corrompu, & qu'il doit y avoir BECHEIRES, & que c'est le même peuple que les BECHIRI de Pomponius Mela. Il prétend de plus, qu'il eft queftion en cet endroit d'une Ethiopie, & d'une Inde près du Pont Euxin. J'ai remarqué, à l'article Ethiopie, que ces noms ont été appliqués à des pays très-différens de ceux qu'ils fignifient à préfent dans le ftyle des géographes modernes. Il y a eu des Ethiopiens au-delà de l'Euphrate, & des Indiens à l'eccident du Nil. C'est ce qui rend la conjecture de Vosfius très-incertaine.

1. BERG. Les Allemands écrivent BERGEN, qu'ils prononcent Berghen; pays d'Allemagne, avec titre de duché, dans le cercle de Weftphalie, à l'orient feptentrional du Rhin, qui le fépare de l'archevêché de Cologne, excepté en quelques endroits, où les frontieres ne fuivent pas exactement le cours de ce fleuve, & laiffent d'un côté ou d'autre une lifiere ou échancrure de l'un ou de l'autre pays. Il y a au nord le duché de Cleves, & partie du comté de la Marck, avec la feigneurie de Harderberg. Le comté de la Marck & le comté de Homberg l'enferment à l'orient; la feigneurie de Wildenbourg & la Weteravie le terminent au midi. Ce pays a eu les feigneurs particuliers. Selon d'Audifret, Géog, t. 3. p. 254. Marie, fille de Thierry IX, porta cette feigneurie à Alphonfe II, comte de la Marck. Ses fucceffeurs prirent la qualité de comtes de Berg, & l'empereur Wenceslas érigea ce comté en duché l'an 1389, en faveur de Guillaume I. Par le mariage de Marie, fille unique de Guillaume VI, duc de Juliers & de Berg, il paffa dans la branche des ducs de Cleves. Leur race s'étant éteinte, il fe fit un partage de leur fucceffion entre les électeurs de Brandebourg, qui eurent Cleves & le comté de la Marck ; & le duc de Neubourg, qui eut les duchés de Juliers & de Berg. Je parle plus amplement de ce partage à l'article de CLEVES. C'eft un pays fort montueux & plein de bois, dans la partie orientale; celle qui eft le long du Rhin eft plus unie. Ses habitans s'adonnent fort au commerce. Selon Sanfon, dans fon atlas, les principales rivieres qui l'arrofent font la Roer, qui en coupe une petite partie au nord, la Wipper, l'Agger & la Sieg. Ces deux dernieres fe joignent à Mulhoven, & toutes fe rendent dans le Rhin, outre un grand nombre de ruiffeaux qui s'y jettent immédiatement, ou qui vont groffir quelqu'une des grandes rivieres. Les principaux lieux de ce duché font,

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2. BERG, monaftere d'Allemagne,au duché de Magdebourg, proche la ville de même nom, fondé par Othon le grand, fils de l'empereur Henry l'Oifeleur, vers le milieu du dixiéme fiécle. Cette abbaye, une des plus fameufes d'Allemagne, a été gouvernée par quarante-huit abbés Catholiques jusqu'en 1505. Ils font aujourd'hui Luthériens.

1. BERGA. Voyez, BERGE.

2. BERGA, château & bourg d'Espagne, en Catalogne, à cinq licues de Puicerda au midi, en allant vers Manrefa, fur la riviere de Lobregat, à l'orient de la ville de Solfone, felon Baudrand, édit. 1705.

BERGAMASQUE (le), felon Baudrand, pays d'Italie, dans les états de la république de Venife, en Lombardie: il a appartenu aux ducs de Milan, dont le duché la borne au couchant & au midi; mais les Venitiens s'en étant rendus maîtres, le poffedent depuis 1428. II a pour frontieres au levant le Breffan, & au feptentrion la Valteline. Ce pays, qui eft extrêmement peuplé & fertile, eft arrofé de rivieres qui descendent des Alpes, & que les habitans divifent en une infinité de ruiffeaux par toute la campagne, quand il en eft befoin. Cela remédie aux desordres des féchereffes, & entretient la terre dans une merveilleuse fertilité; mais certe fécondité n'est pas égale par tout. Les deux principales vallées, favoir la Brembana & la Seriana, ainfi nommées à caufe des rivieres qui les arrofent, font pauvres & ftériles; mais les habitans y fuppléent par le travail & par l'industrie, en faisant valoir leur fer, leurs laines & leurs beftiaux, & transportant la terre, qu'ils favent dispofer d'une maniere qui aide la nature; ils y recueillent de fort bons vins. Ce pays abonde en pierres, dont on fait des meules de moulin ; en marbre & en fer. Le langage des habitans eft le plus groffier de toute l'Italie; ce qui fait que les farceurs & les bateleurs affectent de s'en fervir, comme étant le plus propre à faire rire la populace. Miffon, Voyages, t. 3. p. 16. Botero, Relat. d'Europa, 1. part. 1. 1. p. 42. Corn. Dict.

1. BERGAME, ville d'Italie, en Lombardie, dans le Bergamasque, dont elle eft la capitale. C'est une place forte & une ville de commerce; elle eft fituée sur une petite montagne au pied des Alpes : outre que fes fortifications font bien revêtues & en bon état, elle a fa citadelle, avec quelques forts & quelques ouvrages avancés qui défendent les éminences qui la commanderoient. Bergame a cinq fauxbourgs, qui valent chacun une petite ville. On fait voir à la cathédrale le tombeau de Barthelemi Coglione, qui commanda les troupes de Venife contre les Milanois. Ce fut ce général qui s'avifa le premier de mener du canon en campague. Dans le chœur de l'églife des Dominicains, on fait remarquer la marqueterie des bancs : elle est de la même nature & de la même main que la marqueterie des Dominicains de Bologne. La moitié de fes habitans ont la gorge goîtreufe; ce mal leur est comme naturel, & on y eft fi accoutumé, qu'on leur fait dire que la question eft douteuse de favoir lequel est un défaut, ou d'avoir une goître ou de n'en point avoir. Cette ville eft ancienne. Corneille dit qu'elle fut fondée vers l'an 170 de Rome, par les Gaulois Cenomanois ou Manceaux. Pline ne dit pas cela; au contraire, il lui donne une origine grecque. Voici le paffage entier." Caton écrit que Come, Bergame ( Bergomum) & Forum Licinii (Voyez ce mot FORUM) & quelques autres peuples des environs, font de la race des Orobiens; mais il avoue qu'il ne fait pas l'origine des Orobiens mêmes. Cornelius Alexander fait voir qu'ils étoient Grecs, ce qu'il trouve dans leur nom, qui ne fignifie autre chose, finon des gens qui vivent dans les montagnes. Telle étoit la fituation de Barra, petite ville des Orobiens, qui ne fubfifte plus, & d'où Caton dit que les Bergamasques ( Bergomates) étoient venus, &

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on voyoit de fon tems que la fituation en étoit plus delle royale, où le gouverneur exerce l'autorité qu'i a haute qu'avantageufe.

2. BERGAME. Voyez PERGAME. BERGAN, ancienne ville d'Afie, dans la Sufiane, felon Ptolomée, l. 6. c. 3. Elle étoit vers le milieu des

.terres.

BERGAS, ville de Turquie, dans la Romanie, au pied du mont Bafiliffa ou Argentaro, près de la riviere de Lariffe, avec un archevêché grec, entre Andrinople au couchant & Araclea au levant. Voyez BERCULA.

1. BERGE, ancienne ville de Thrace, vers la Cherfonnèse, felon Etienne le géographe. Ptolomée, l. 3. c. 13. place une ville, nommée Berga, en Macédoine, dans l'Edonide; mais cet auteur nomme Macédoine ce qu'on doit nommer Thrace; car l'Edonide étoit bien au-delà du Strymon, qui eft ordinairement la borne de ces deux pays. Le même Etienne met BERGEPOLIS, ville des Abderitains. C'eft apparemment la même que Berge de Thrace; car Abdere confinoit à l'Edonide, dont elle n'étoit féparée que par le Neftus.

2. BERGE, lieu d'Afrique, Antonin le met fur la route de Leptis la grande à Alexandrie. Ce lieu étant audelà de Leptis, fe trouve dans la Tripolitaine, & non pas dans l'Afrique propre, comme le dit Ortelius: elle ne s'étendoit point jusque-là. Ortelius, dans fon Parergon, dit que c'est la Barathia de Prolomée : & de l'Ifle, dans fa carte pour la notice eccléfiaftique d'Afrique, dit qu'on l'appelloit autrement Virga.

1. BERGEN. Les Allemands nomment ainfi la ville de MoNs en Hainaut. Voyez MONS.

2. BERGEN, duché d'Allemagne, au cercle de Weftphalie Vz BERG.

3. BERGEN-OP-ZOOM. Voyez BERGH-OP ZOOM. 4. BERGEN, ville de Norwege, où elle est la capitale d'une province nommée Bergenhus, & de tout Je royaume de Norwege, au 60 deg. 10 min. de latitude. Il est inutile de rechercher l'origine de fon nom, que l'on dérive de l'allemand, ou de BERG, montagne ; ou de BERGEN, cacher, mettre à couvert. Cette ville eft ancienne; il en eft fait mention dans les œuvres de Mela, 1. 3. c. 6. & de Pline. Le premier dit: Thule eft à l'oppofite du rivage de Bergen, & a été célébré dans les vers des poëtes grecs & des nôtres. Il est vrai que les éditions de Gronovius, de Voffius & d'autres, portent : Thule Belgarum (ou Belcarum) littori oppofita eft, Grajis & noftris celebrata carminibus. Mais plus d'un favant du Nord prétend qu'il faut lire Bergarum, & non pas Belgarum, & ils ont pour eux une convenance géographique, fi l'on fuppofe que la Thule de anciens eft l'Iflande des modernes. Le paffage de Pline eft plus formel. Il y a, dit-il, l. 4. c. 16. des écrivains qui font connoître d'autres ifles, favoir la Scandie, la Dumne & Berges; Scandiam, Dumnam, BERGOS. Il n'eft pas étonnant que dans un tems où la Scandinavie paffoit pour une ifle, le pays où eft le port de Bergen ait été pris pour un autre. Jornandès, qui vivoit long-tems après ces auteurs, c'est-à-dire environ cinq cens ans après Pline, parlant des diverfes nations de la Scandinavie, de Reb. Getic. c. 3. p. 10. édit. Vulcanii, compte entre elles Bergio, qu'il faut apparemment entendre du même peuple qui habitoit le pays que les auteurs, dont Pline rapporte le fentiment, appelloient Bergi, & prenoient mal-à-propos pour une ifle. La ville de Bergen, & fon port qui eft dans un recoin, où l'on arrive par le détroit nommé Carmefunt, felon Blaeu, dans son felon Blaeu, dans fon atlas, t. 1. p. 9. des rochers hériffés de part & d'autre en bordent l'entrée l'espace de plufieurs milles. Le golfe eft profond, & des vaiffeaux de plus de quatre cens tonneaux y peuvent aborder tout chargés jusque devant le magasin du marchand, cù ils peuvent le mettre à l'ancre on s'amarer à des pierres; car on a attaché aux rochers des anneaux pour cet ufage. De Bergen à Schagen, lieu fitué à l'extrémité du Jutland, & fort connu des gens de mer, on compte environ quatre-vingt milles du nord au fud. Le plus long jour de Bergen eft de vingt heures, & le plus court y eft de quatre. Les habitans font en partie originaires d'Allemagne : ce font des familles que le négoce a engagées à s'y établir, en partie des naturels du pays, avec des Danois; ce pays étant foumis au roi de Danemarck. Au couchant eft une cita

reçue du roi. C'est un fiége épiscopal, fuffragant de l'archevêque de Drontheim; mais tant l'évêque que le peuple y font de la confeffion d'Aufbourg, qui eft la religion dominante à la cour, & dans les pays de la domination du roi de Danemarck, Les églifes y font affez bien bâties, de même que les édifices élevés par le corps anféatique: les maifons du commun peuple font de piéces de bois horizontales couchées les unes fur les autres, & enchaffées en couliffe dans d'autres piéces debout, & un gazon de verdure tient lieu de toit. Les avantages que le roi de Danemarck fait au étrangers, pour les attirer, font caufe qu'ils y apportent les vivres que le pays ne produit pas. On y charge des poiffons féchés au vent, de riches pelleteries & des bois de fapin: on y porte du froment, du feigle, de la farine, du biscuit, de la bierre, du vin & des eaux de vie. Le poiffon fec eft des merluches & stockfifchs: la pêche s'en fait au mois de janvier durant le plus grand froid, & en l'expofe au vent, qui le durcit comme un bâton: on le pêche non-feulement en pleine mer, mais auffi dans les golfes & dans les lacs où l'eau falée est mêlée d'eau douce. Les pêcheurs de Drontheim & des environs envoyent à Bergen le poiffon qu'ils ont pris & féché, pour leur propre compte, ou ils le vendent à des marchands qui l'y font transporter. Cette ville eft à couvert de surprise par le château de Fridrichsburg, qui la défend du côté de la , & des montages d'une hauteur prodigieufe du côté des terres. Il y a à Bergen un comptoir, nommé le Cloître, & les marchands qui l'occupent font appellés Moines, quoiqu'ils n'ayent ni l'habit, ni la régle, ni aucun autre rapport avec l'état monaftique, fi ce n'eft qu'ils ne font pas mariés. Cette ville fut presque entierement confumée par le feu l'an 1702. Dans cette occafion périrent ces maifons de bois dont j'ai parlé fur le rapport d'un auteur du fiécle paffé; mais l'heureufe fituation de cette ville pour le commerce, a fait qu'on l'a rebâtie de pierres, & quatre ans après ce malheur la plûpart des édifices étoient rétablis, de forte qu'elle étoit plus belle & plus folide qu'avant l'incendie. Cette ville vient encore d'en effuyer un. Cet accident arrivé dans le mois d'août de l'année 1756, a caufé la ruine d'un tiers de la ville qui a été confumé par les flammes. * Der curieufe Antiquarius, p. 507. Hubner, Géogr p. 686. Europaei-fchen Reifen, p. 364.

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5. BERGEN, bourg d'Allemagne, en Pomeranie, dans l'ine de Rugen, dont elle eft presque le feul lieu confidérable, depuis que la ville d'Arkona a été détruite. L'ifle de Witow où Arcona étoit fituée, ne tient à life de Rugen que par un ifthme fort long & fort étroit, & peut être considérée comme une ifle particuliere, ou comme faifant partie de celle de Rugen. Les géographes aliemands lui donnent 30 deg. de longitude., & 54 deg. 48 min. de latitude. Ce lieu fut érigé en ville l'an 1190, mais fans murailles; & on y établit des Saxons. Joramar, prince de Rugen, y fonda l'an 1193 un monaftere de filles qui fut brulé avec l'églife, & tout ce qu'il y avoit de précieux l'an 1145; mais on le rétablit dans la fuite plus beau qu'auparavant, & il fubfifte encore préfentement. Il y a auffi une prévôté, au fynode de laquelle font fubordonnées vingt-fept paroiffes. Be:gen n'a guères que quatre cens feux. Au nord-ouest du bourg font des montagnes & des bois, & au-delà eft un lac d'où le ruiffeau de DUVEN ( Duven Beeck) prend fa fource. Corneille dit fur de mauvais mémoires: Bcrgen, ville d'Allemagne, située sur un petit lac, au milieu de l'ifle de Rugen, dont elle eft la capitale. * Zeyler, Pomer. Topogr. p. 24. Blaeu, Atlas.

6. BERGEN, petite ville ou bourg d'Allemagne, dans la Basse Saxe, au comté de Danneberg, à deux he ♣ res & demie de chemin au fud-ouest de Danneberg, aux confins du Brandebourg. Baudrand fe trompe fur la distance, qu'il fait de huit lieues.

7. BERGEN, monaftere d'Allemagne, dans la Hauté Saxe, au duché de Magdebourg, auprès de cette ville. Ce fut là que l'an 1576, les théologiens lutheriens firent la revifion du fameux livre Formula Concordie, par lequel on avoit tâché de remedier aux divers égaremens des disciples de Luther, qui, fe livrant chacun à fon propre fens, fe faifoient des dogmes particuliers. Ce

monastere où la confeffion d'Ausbourg est introduitè, a un abbé lutherien, & les conventuels font des étudians en théologie. * Hubner, Geogr. p. 554.

BERGENHUS, province de Norwege, ainfi nom mée de fa capitale qui eft Bergen. Baudrand & les François écrivent Bergenhus, mais Hermanides écrit BERGERSHUSEM. C'est la province la plus occidentale de la Norwege. Elle est bornée au midi”, au couchant, & en partie au nord par l'Océan, elle a au nord-est la province de Drontheim, & celle d'Agerhus la termine au levant. Baudrand fe, moque de fes lecteurs, quand il dit qu'elle eft bornée au levant par les montagnes qui la féparent de la Suede. Leurs limites n'ont rien de com mun, puisqu'il y a tout le gouvernement d'Agerhus entre deux. Cette province en a deux autres fous elle, favoir la TELLEMARCHIE qu'Ortelius croyoit conferver des traces de la fameufe Thule, fur quoi il a été réfuté; & STAVANGER. Voyez ces deux articles Mémoires communiqués.

En fuivant la mer du nord au fud, on trouve les préfectures fuivantes, Sudmer; Sogn, Nordhorn, Bergenhus, Sudhorn. Tout au nord eft Sorendal, ou la vallée de Soren; Efterdal ou la vallée orientale eft dans les montagnes, au midi de la contrée nommée Valdros. Il n'y a dans toute la province aucune ville confidérable que la capitale & Stavanger.

BERGENTIO. Voyez BREGETIO. BERGERAC, Bergeracum, petite ville de France dans le bas Perigord, fur la rive droite de la Dordogne, à cinq lieues au midi de Perigueux. Le paffage de cette riviere la rendoit autrefois importante. Les Anglois la fortifierent dans le quatorziéme fiécle; mais Louis, duc d'Anjou, frere du roi Charles V,Ja leur enleva en 1371. Les habitans ayant embraffé la prétendue réformation de Calvin, fe revolterent en 1561, & pendant toutes les guerres que la différence de religion a caufées, la ville de Bergerac a plufieurs fois été prife & reprife, & c'est ce qui lui a donné quelque réputation. Car cette ville, comme le remarque de Longuerue, Defc. de la France, 1. part. p. 175, n'étoit anciennement qu'une bourgade nommée BRAJERAC, en latin Brajeracum, & une fimple feigneurie poffédée long-tems par les fires de Pons en Saintonges. Elles vint au pouvoir des comtes de Perigord, quand le comte Archambaud épousa Jeanne de Pons. Depuis ce tems-là, Bergerac fut réuni au comté de Perigord, il y a environ quatre fiécles, Les Religionnaires la fortifierent régulierement & avec beaucoup de dépense : cela n'empêcha pas Louis XIII, de s'en rendre maître l'an 1621, après quoi il en fit démolir toutes les fortifications. Bergerac eft l'entrepôt de Lyon & de l'Auvergne à Bordeaux. Cette ville eft exempte de tailles. Elle étoit fi marchande & fi peuplée, qu'il y avoit, diton, plus de quarante mille prétendus Réformés, tant à Bergerac qu'à fix lieues aux environs, au tems de la révocation de l'édit de Nantes. Par édit de l'an 1551, on y créa un préfidial; mais il ne subsista pas. Bergerac eft aujourd'hui une petite fénéchauffée, qui est ancienne, ayant été établie avant l'an 1474. Les appellations de cette fénéchauffée font portées, feulement au cas de l'édit, au préfidial de Perigueux. Piganiol de la Force, Defc. de la France, t. 4. p. 165. & 205.

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BERGERSHUSEN. Voyez BERGENHUS. BERGERSDORF, bourg d'Allemagne, à la pointe occidentale du duché de Lawenbourg, fur la riviere de Bille, qui fe jette dans l'Elbe à Hambourg. C'étoit autrefois une ville fortifiée, & affez importante. Eric III, duc de Saxe Lawenbourg, l'engagea à la ville de Lubec, avec la citadelie. Les Lubecquois en confierent la garde à un gentilhomme nommé Othon de Ritzerou. Le duc Eric IV, s'étant introduit dans le château, en chassa Ritzerou, & s'attira fur les bras par cette hoftilité les Lubecquois & les Hambourgeois, qui envoyerent contre lui huit cens chevaux & trois mille hommes d'infanterie. On fe faifit de Bergersdorf, de Ripenbourg, & de ce qu'on appelle les quatre pays (Vier Landen) qu'il céda à perpétuité, de peur qu'on ne lui en enlevâr davantage. Cela arriva l'an 1420. Depuis ce tems-là, le bourg & le bailliage de Bergersdorf, avec les quatre pays ou cantons; favoir Gamm le Vieux, Ganim le Nouveau, Koflack & Kerckwerder, font demeurés

aux villes de Lubeck & de Hambourg, qui les poffedent en commun. * Hermanides, Hist. Defc. Daniæ & Norv. P. 975. & 1048.

BERGHEICK, petite ville des Pays-Bas,dans la Campine: on la nommoit autrefois Eyck, qui veut dire un chêne, ou Eyckenberch, c'est-à-dire un haut chêne. L'églife de S. Pierre, qui releve alternativement de l'abbé de S. Jacques à Liége, & de celui de Tongerloo, eft, pour parler ainfi, la mere de plufieurs églifes des environs. Elle est grande & belle, & la chapelle du S. Sacrement commencée l'an 1537, par une confrérie de bourgeois, fut achevée en 1540, comme il paroît par une infcription. La chapelle de Saint Sebaftien fut bâtie aux frais de Jean Van den Berghe principalement : & celle de S. Pierre, par une fociété d'arquebufiers (Hantbogen) à qui les ducs ont accordé de grands privileges. Cette églife eft entourée d'une terrafie, & en tems de guerre elle fert d'afyle contre les partis. La maifon de ville entourée d'un foffé & d'eau, où il y a eu autrefois garnifon royale, faifoit leur fureté ; mais les Hollandois conduits par le prince Maurice d'Orange, ayant manqué Maftricht, & s'en revenant prirent Bergheick. Les chofes demeurerent dans cet état jusqu'à ce qu'il plut à Mondragon de desarmer les habitans de la Campine, & de faire rafer les trois principales places, entre lesquelles étoit cette ville. * Grammaye, Campinia, c. 5.

P. 27.

Les habitans s'appliquent à l'agriculture, & au métier de tifferand. Ces derniers fe firent bâtir en 1470, une chapelle fous l'invocation de la fainte Vierge. La peste de 1531, emporta plus de quatre cens bourgeois. Une patente d'un duc de Bourgogne, datée du 31 mars 1468, à Hesdein, leur accorde le droit d'un marché qui fe tient les famedis; & celui de deux foires annuelles, favoir le mardi devant Noël, & le mardi devant la fête de S. Jean Baptifte: le duc Charles y ajouta deux aurres; favoir le lendemain de l'Ascension & du jour de S. Luc, fi l'on s'en rapporte à une lettre du confeil de Bruxelles du 15 mars 1486, adreffée au bourguemeftre & confeil de la ville de Bergeick, Civitatis Bergeicane. L'an 1468, le duc de Bourgogne perfuadé que cette ville étoit un rempart contre les Liégeois, permit aux bourgeois de fortifier leur ville, & pour les frais leur accorda d'imposer durant quinze ans confécutifs un impôt fur toutes les marchandises qu'on apporteroit aux foires; de vendre les terres communes, &c. Les armes de Bergheick font l'écu de Bourgogne fuspendu à un chêne, accompagné d'un faint Pierre, avec ces mots, figillum Scabinorum Villa de Bergeick.

BERGIDUM, ancienne ville de l'Espagne Tarragonoife, au pays des Ilergetes, felon Ptolomée, 1. 2. c. 6. Une ancienne infcription, inférée dans le recueil de Gruter, p. 478, porte

C. VALESIO. ALBINO. FLAMINI. E BERGIDO.

On doute fi ce n'est pas la même chose que la VERGIUM de Tite-Live, l. 34. c. 21. qui étoit chez les Lacetains, peuple limitrophe. Cellarius, Geogr. ant. 1.2. c. 1. croit qu'il faut chercher ce lieu au comté de Ribagorça, & rapporte divers fentimens. Quelques-uns difent que c'eft BENAVARRI, d'autres ROTA, ou quelque autre lieu entre Balbaltro & Urgel, Baudrand prétend que c'eft BALBASTRO elle-même, quoiqu'il avoue que d'autres veulent que ce foit BERDUN en Catalogne, dans la plaine d'Urgel. Moralès, cité par Ortelius, croioit que c'eft VIERÇO. Voilà bien des conjectures dont peut être pas une n'est juste.

BERGINE, ville de la Gaule Narbonnoise, felon Feftus Avienus, Ora marit. v. 192. Elle étoit fur le rivage de la mer, car cet auteur ne décrit que la côte dans cet ouvrage :

Gens hic Veragri, Bargineque civitas
Salyes atroces, oppidum Maftramela.

BERGINTRUM ou BERGNITRUM, felon les différens exemplaires d'Antonin, Itiner. fi nous en croyons Ortelius: Simler l'explique du monaftere de S. BER

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WARD fitué fur un des fommets des Alpes. Valois, Notit. Gall. p. 83. dit que ce même Simler l'explique de SENTRON, village de Savoye dans la Tarentaife. Baudrand, éd. 1682, le dit auffi; mais ce n'eft qu'après avoir dit que c'eft S. Maurice, petit lieu dans la même province fur l'Ifere. Comme je n'ai pas l'ouvrage de Simler préfentement entre les mains, je ne puis favoir qui a raifon d'Ortelius ou de Valois. L'exactitude de l'un & de l'autre dans les citations, me fait soupçon ner qu'il pourroit bien avoir avancé les deux opinions différentes.

BERGIO: ce nom fe trouve entre ceux de divers peuples barbares de Scandinavie rapportés par Jornandès, De Reb. Getit. c. 3. p. 10. éd. Vulcanii. On croit que le nom s'en eft confervé dans celui de Bergen, ville de Norwege.

BERGISTANI, peuple ancien de l'Espagne, entre l'Ebre & les Pyrenées. Tite-Live en fait mention, l. 34. c. 16. & dit que fept places fortes de cette nation changerent de parti. M. de Marca, l. 2. c. 23. fect. 8. les met à l'orient du peuple Lacetani. Il avoit dit, ibid. fect. 7. que Vergium étoit vers les montagnes des Bergitains; car on nommoit ce peuple également BERGISTANI & BERGITANI. Ortelius dit que Tite-Live femble le nom mer peu après Vergiftani; mais dans les éditions de Jean Frederic Gronovius & de le Clerc, on lit par-tout Bergiftani. Baudrand, qui pour mieux cacher fes fauffes citations ne marque jamais ni le livre, ni le chapitre, attribue à Mariana d'avoir dit que le village de BERGA, fitué dans le voisinage d'Huesca, en Aragón, conferve quelque trace de ce peuple. Le livre de l'hiftorien Espagnol eft trop gros pour le parcourir, afin de vérifier s'il a dit cela; mais le nom y convient affez.

BERGITANI. Voyez l'article précédent,

communique à la mer, par où on pourroit introduire du fecours dans la place, en cas que celui qui joint au port,ne fût pas libre.

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Il y a une églife, toute voûtée d'une rare structure, dédiéeà fainte Gertrude,& érigée en collégiale pour chanoines l'an 1442, par Jean de Glimes, alors feigneur de cette ville. On y voit auffi un palais,qui eft la demeure des marquis de Berg-op-Zoom. Le monaftere de filles a été changé en un hôpital pour les malades, parce que celui qui étoit deftiné à cet ufage hors des murs de laville, fe trouva détruit pendant les guerres. Il y a encore trois édifices publics qui font affez confidérables, favoir les halles où fe tiennent les foires, le marché au poisson & la halle au bled.

Berg-op-Zoom fut vendue par Jean I, duc de Brabant, à Gerard de Wesmale, qui y fit bâtir une ville en 1287. Elle paffa quelque-tems après aux feigneurs de Worne; & ayant plufieurs fois tombé en quenouille, elle vint à Jean de Brabant, feigneur de Glimes, par le mariage de Jeanne,héritiere de Bergue. Elle demeura dans cette maifon de Glimes jusqu'à l'an 1567. Elle paffa enfuite par mariage à la maifon de Merode, de celle de Merode à celle de Withen, d'où elle vint aux comtes de Berg ou de Scerenberg. Henri, comte de Berg, n'eut de fa femme Marguerite Withem, héritiere de Berg-op-Zoom, qu'une fille qui époufa Eithel Frideric, prince de Hohen-Zollern. Il n'y eut qu'une fille de cette alliance. qui a épousé le comte d'Auvergne, cadet du duc de Bouillon. Leur fils & héritier du marquifat mourut l'an 1709, n'ayant laiffé qu'une fille fous la curatelle des Etats Généraux, qui font fouverains de cette ville. Le prince de Parme l'affiégea inutilement en 1588, & le marquis de Spinola en 1622. Les affiégés fe défendirent fi vaillamment, & le prince d'Orange prit des mesures

BERGIUM, ville de la grande Germanie, felon Pro- fi juftes pour la fecourir, que Spinola fut obligé de lever lomée, 1. 2. c. II.

BERGNITRUM. Voyez BERGINtrum, BERGOIATE, bourg de France, au Vivarais, près du Rhône. C'eft préfentement la petite ville de Saint Andeol, & elle a pris le nom de ce Saint qui a y été martyrifé. Voyez au mot SAINT, l'article SAINT ANDEOL.

BERGOMUM, nom latin de BERGAME,

BERGON. Pline, 1. 4. c. 16. femble en faire une ifle, d'où l'on paffoit à l'ifle de Thule. Les anciens connoisfoient mal la Scandinavie. C'est bien affez qu'ils en ayent eu dans leur tems une idée confuse. On a lieu de croire que Bergon ou Bergos, étoit où eft préfentement la ville de Bergen en Norwege.

BERG-OP-ZOOM, petite ville du Pays-Bas, dans le Brabant Hollandois. Grotius, Annal. Belg. ad ann. 1588. la nomme en latin Berge ad Zomam.

Le nom de cette ville n'eft pas tiré, comme plufieurs auteurs modernes qui fe font copiés les uns les autres, l'ont prétendu, du nom de la riviere de Zoom qu'ils fe font imaginés traverfer cette ville, puisqu'il n'y a jamais eu de riviere de Zoom. Ce qui les a fait donner dans cette erreur, c'est qu'ils ont appellé riviere un canal qui a été creufé pour pouvoir transporter plus commodément dans la ville les tourbes dont les habitans fe fervent pour faire du feu. Il eft plus vraisemblable de dire qu'on a nommé cette ville du nom de Berg-opZoom qui fignifie montagne fur le bord, parce qu'en effet elle fe trouve fituée fur une montagne qui fe dit Berg en langue vulgaire, & que le pays des environs eft nommé Zoom, bord dans les anciens titres, par la raifon fans doute qu'il fe trouve fur le bord de la mer, & à l'extrémité du Brabant. * Jo. Blaeu, Theatr. urb. Belg. Cette ville, quoique de figure irréguliere est une des plus fortes places des Pays-Bas ; elle fut très-bien fortifiée en 1629. Du côté d'Anvers, on a ajouté des ouvrages qui s'étendent jusqu'au fort de Kych in-de-pot; on la regarde presque comme imprenable à caufe des marais qui environuent l'élévation fur laquelle la ville eft bâtie. Il y a depuis cette ville jusqu'à la mer quantité de forts & de redoutes. Son port et beau & défendu de côté & d'autre par de bons ouvrages. Elle eft mife au nombre des villes maritimes, parce qu'elle est assez près de la mer à laquelle elle communique par l'Efcaut: ses maisons font bien bâties, & fes places publiques d'une belle grandeur. Outre fon port il y a un canal qui

le fiége le quatorziéme jour de tranchée ouverte, après avoir perdu plus de dix mille hommes devant cette place. Les François ont eu la gloire de la prendre le 16 feptembre 1747, fous le commandement du comte de Lowendal, après foixante cinq jours de tranchée ouverte, ce qui a mérité le baton de maréchal à ce comte. Elle a été rendue aux Etats Généraux par la paix d'Aixla-Chapelle. * Longuerue, Defc. de la France, 2. part. p. 55.

Les armes de Berg-op-Zoom, font d'argent aux trois fautoirs de gueule, & au pied une montagne de Sinople. BERGSCHOTTEN, nom que l'on donne aux habitans des montagnes d'Ecoffe. * Hubner, Geogr. p. 167.

BERGSTAEDTE, ou les villes des montagnes. On remarque dans la Haute Hongrie deux cantons que l'on appelle LES SEPT VILLES DES MONTAGNES, mais avec quelque diftinction.

I. A l'orient du comté de Neytracht, & à l'occident de celui de Torna font les fept villes des montagnes. Ces villes font

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