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à hauteur d'appui. Là on jouit d'une très-belle vue, qui
s'étend fur le Rhin, fur la petite Bâle & fur les cam-
pagnes voisines. Cette place eft ornée d'un beau tilleul,
dont les branches repliées & élargies horizontalement,
font un couvert agréable de 300 pieds de circuit: on y
voit du côté du Rhin la ftatue de l'empereur Henri le
Saint, qui eft de pierre. L'églife de faint Jean eft remar-
quable par la ftatue de l'empereur Rodolphe de Habs-
bourg qu'on y voit en pierre, armé, tenant d'une main
le fceptre impérial, & de l'autre les lettres en mémoire
de l'heureufe délivrance de la ville, qui étant affiégée par
ce prince l'an 1173, qu'il n'étoit que fimple comte de
Habsbourg, lui ouvrit de bonne grace fes portes,
lorsqu'on eut reçu la nouvelle de fon élection à l'em-
pire, & fut ainfi la premiere ville impériale qui lui ren-
dit hommage. L'églife de faint Pierre eft à l'une des ex-
trémités de la ville. Ce qui la tend plus remarquable,
eft une place magnifique qu'il y a fur le derriere, &
qui s'étend jusque vers les murailles de la ville; on
T'appelle la place de faint Pierre; elle eft carrée, lon-
gue de 289 pieds, & large de 150, ornée de deux
belles fontaines, & de cent quarante-quatre, tant or-
meaux que tilleuls, qui font un ombrage charmant,
où l'on fe promene à plaifir, & jouiffant d'un frais dé
licieux au milieu de la plus grande chaleur. On y voyoit
autrefois un vieux chêne d'une groffeur & d'une hau-
teur prodigieufe, qui étoit une merveille de la nature.
D'un tronc haut de fept pieds s'élevoient dix groffes
branches, dont chacune auroit fait un bel arbre à part,
& elles fe fubdivifoient en plufieurs rameaux qui fai-
foient un branchage toufu d'une étendue admirable. Il
étoit foutenu de trois rangs de piliers de bois. L'an 1474,
l'empereur Fréderic d'Autriche, étant venu à Bâle avec
fon fils Maximilien, voulut dîner fous ce chêne avec
toute fa cour. A la fin il a fuccombé fous le poids des
années. L'un des côtés de cette place eft bordé par l'ar-
fenal, qui eft grand, bien conftruit, & bien fourni de
munitions de guerre & d'artillerie. On y montre entre
autres chofes la cuiraffe du duc Charles de Bourgogne,
ses trompettes, fes timbales, & fon équipage de cheval.
Dans la même rue ett le couvent & le temple des
Dominicains, qui fert aux affemblées de l'églife fran-
çoife. Là on voit contre une muraille du cimetiere cette
fameufe peinture de Holbein, qui représente la danfe
des morts, dont le deffein eft fi beau, que les peintres
Je vont étudier. Comme le tems l'avoit presqu'à demi
effacée, on l'a fait raccommoder & remettre en couleur
il y a environ 80 ans; mais les peintres qui y furent
employés n'approcherent point de la délicatesse & de la
beauté de l'ouvrage de Holbein; c'eft pourquoi l'on re-
grettoit encore les ombres de ces morts. L'hôtel de ville
n'eft pas bien loin de la cathédrale; il eft orné de di-
verfes belles peintures, la plupart de Holbein; entre
autres, on voit dans la grande fale du confeil un grand
tableau de la main de ce peintre, qui repréfente en huit
compartimens toutes les parties de la paffion de notre
Seigneur, & que divers princes ont fouhaité ardem-
ment pour fa beauté. Maximilien, électeur de Baviere,
en offrit à la ville jusqu'à 30 mille gouldes. On y voit
auffi la ftatue de Munatius Plancus, général romain,
qui fonda la colonie des Rauraques, qui eft maintenant
Augft, environ cinquante ans avant la naiffance de J.
C. Cette ftatue faite l'an 1528, eft accompagnée d'une
Infcription latine, compofée par Beatus Rhenanus.

L. MUNATIO PLANCO CIVI ROMANO. VIRO CONSU-
LARI ET PRÆTORIO ORATORIQUE AC M. CICERONIS
DISCIPULO QUI POST DEVICTOS RHETOS AEDE SA-
TURNIDE MANUBIIS EXTRUCTA NON MODO LUGDU-
NUM ET RAURICAM COLONIAM DEDUXIT, QUÆ Au-
GUSTA FUIT APPELLATA AB OCTAVIO AUGUSTO TUM
RERUM POTIENTE S. P. Q. BASILIENSIS TAMETSI ALE-
MANNORUM TRANSDUCTI COLONI SUBACTIS ET DE-
PULSIS RAURICIS, AMORE TAMEN VIRTUTIS, QUÆ
ETIAM IN HOSTE VENERATIONEM MERETUR, VETUS-
TISSIMO TRACTUS HUJUS ILLUSTRATORI, CULPA
TEMPORUM PRORSUS ABOLITAM MEMORIAM POSTLI-

MINIO RENOVARUNT

ANNO MDXXVIII.

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Au dehors de cet hôtel de ville, l'on voit peint à fresque le jugement dernier, où l'on a représenté les diables, qui, après l'arrêt prononcé, poufient dans les enfers les damnés, entre lesquels on remarque des ecclefiaftiques; Pictura eft Lutherianiffima: cette peinture est très-luthérienne, difoit un favant du tems de Luther, nommé George Wicelius. Cependant elle a été faite long-tems avant la réformation, favoir l'an 1510, auquel cet hôtel fut achevé de bâtir. Après l'hôtel de ville, ce qu'il y a de plus remarquable eft l'univerfité. Elle fut fondée par le pape Pie II, l'an 1459, & depuis ce tems, principalement depuis le retour des fciences, elle a toujours été floriffante & remplie de favans hommes en toutes fortes de fciences & de facultés. Là fe font rendus célèbres les Zwingers, les Platers, les Buxtorffs, les Werfteins, les Warenfels, les Harders, les Fefch, les Battiers, les Bernoullis, & une infinité d'autres qu'il feroit trop long de nommer. Les colléges publics ne font pas ce qu'il y a de plus beau à voir. Il y en a un qui porte le nom d'Erasme, & de la Sapience, où un certain nombre de pauvres étudians font entretenus. Mais il y a beaucoup à voir dans la bibliothèque publique, qui eft fort belle, & remplie particulierement de grand nombre de manufcrits, dont plufieurs font fort curieux. On y montre, par exemple, un abrégé de grammaire latine, qui eft un gros volume in-folio: un livre des quatre évangéliftes en grec, qui a mille ans d'antiquité: les actes du concile de Bâle, en dix tomes in-folio, les canons de l'églife grecque, plufieurs lettres de Jean Hufs, &c. L'an 1661, l'on enrichit cette bibliothèque de celle d'Erasme & d'Amerbafch, que le magiftrat acheta des héritiers de ce dernier pour le prix de neuf mille écus. Il s'y trouva entre autres vingt ta bleaux excellens de la main de Holbein; comme la figure de Jefus-Chrift mort, dont on a voulu donner mille ducats: mille ducats: une cène, une Lucrece, une Venus avec Cupidon : Holbein fui-même & fa femme, Eras me, Ameibasch son ami, &c.

On dit que la fale de la bibliothéque fut le lieu où s'affembloit le fameux concile de Bâle, qui fut convoqué l'an 1431, & dura dix-fept ans. Comme dans ce tems l'on n'avoit point encore l'ufage de l'imprimerie, les prélats qui allerent au concile y apporterent un grand nombre de livres manufcrits, grecs & latins, & les y laifferent, étant mort la plupart de la peste; & c'eft, dit-on, ce qui a tant enrichi de manufcrits la bibliothéque. On a la coutume à Bâle de faire fonner les horloges une heure trop tôt, & l'on dit qu'elle a commencé du tems du concile. Les proteftans difent que comme les peres du concile alloient tard à l'affemblée, on ne trouva point de meilleur expédient pour les obliger de fe hâter, que d'avancer les horloges d'une heure. D'autres l'attribuent plus vraisemblablement à un certain tems qu'on avoit fait une confpiration contre la ville, & où les conjurés devoient y entrer à une certaine heure de la nuit. Un bourguemaître en étant averti, s'avifa, pour rompre leurs mefures, de faire avancer les horloges d'une heure; tellement que quand les conjurés eurent entendu l'horloge, ils crurent leur coup manqué, pour être venus trop tard, & fe reti

rerent.

On paffe de la grande ville dans la petite fur un grand & beau pont de bois, long de deux cens cinquante pas, qui fert de promenoir aux habitans, & où l'on a une très-agréable vue fur le Rhin. On voit à l'une des extrémités de la petite Bâle la belle églife paroiffiale de faint Théodore; près de là, vers les bords du Rhin, eft la Chartreuse. Il y a dans l'églife de ce couvent quantité de tombeaux des prélats qui moururent là durant la tenue du concile. La ville de Bâle eft fort peuplée; mais elle le pourroit être davantage : il y a vers l'extrémité méridionale un grand espace de terrein, qui eft occupé par des jardins; elle eft auffi fortifiée à la moderne, avec des bastions & d'autres ouvrages. On voit aux murailles des foffés intérieurs de la ville des pierres avec des caracteres hébreux : elles ont été tirées des tombeaux des Juifs, & contenoient leurs épitaphes. Il a été un tems que les Juifs avoient une habitation à Bâle : ils avoient leur fynagogue au marché aux bœufs, & leur eimetiere à la place de faint Pierre, & particuliere

ment

3

qu'en effet les habitans de cès ifles étoient excellens fron deurs. Sans contefter la fignification de leur nom, on ne laiffe pas de disputer fi la racine eft grecque, ou tirée de la langue vulgaire de ces peuples. Strabon, I. 14. & Euftathe, fur Denys le Periegete, ad verf. 457. font de ce fentiment. Bochart, autolifé par ces deux auteurs le dérive de la langue phénicienne, où il trouve

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comme qui diroit maître en l'art de jetter. On les appelle auffi Gymnafia, au rapport de Pline, l. 3. c. 5. qui dit que les Baleares, qui faifoient la guerre avec la fronde étoient nommés Gymnafies par les Grecs. Diodore de Sicile, l. 5. c. 17. qui dit Gymnefies, ajoute que ce nom leur venoit de ce que les habitans ne portoient point d'habits pendant l'été. On lit la même chofe dans l'épitôme du foixantiéme livre de Tite-Live.

ment là où eft maintenant l'arfenal. Hors de la ville
de Bâle, à un quart de lieue loin, on voit fur le bord
de la Bire, petite riviere qui paffse à Bâle, & s'y jette
dans le Rhin, une léproferie avec une églife: on la
nomme Saint Jacques. C'eft-là que l'an 1444, il y eut
une fanglante bataille, où feize cens Suifles combatti-
rent dix heures durant contre trente mille François,
conduits par le dauphin de France, qui fut enfuite le, qui fignifie Seigneur & habile; &, jetter,
roi Louis XI. Les Suiffes ne furent pas tant vaincus que
laffés de vaincre, & accablés par le nombre de leurs
ennemis; ils périrent tous, à la réferve de feize qui
refterent pour en aller porter les nouvelles : & du côté
des Francois il y eut fix mille hommes tués fur la
place. Ce fut la raifon pour quoi Louis XI, dès qu'il fut
devenu roi, rechercha l'amitié des Suiffes, au lieu que
fes prédéceffeurs les avoient négligés. Louis XIV a fait
bâtir une citadelle à Huningue, à la vue & à la por-
tée du canon de Bâle. Le gouvernement de la ville de
Bâle eft aristocratique. Elle eft partagée en quinze corps
de métiers, de chacun desquels on prend douze per-
fonnes, qui compofent le grand confeil de cent foixan-
te, entre les mains duquel eft la fouveraineté : il a à
fa tête quatre bourguemaîtres, & d'autres gens d'of-
fice. De ce confeil on en tire un petit de foixante-qua-
tre confeillers, y compris les quatre chefs. Pour l'ad-
ministration de la juftice dans les affaires civiles, cha-
cune des deux villes a fa chambre à part, avec fon
avoyer à la tête; mais pour les affaires criminelles
elles font toutes portées pardevant un juge qu'on nom-
me Prévôt Impérial. Avant la prétendue réformation il
y avoit beaucoup de nobleffe dans Bâle; mais, comme
on l'a dit ci deffus, on la chaffa de la ville, tellement
qu'on n'en fouffre qu'à la campagne ; & fi un noble
veut habiter dans la ville, il faut qu'il renonce à fa
nobleffe.

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LE CANTON DE BALE, petit pays de la Suiffe moderne, quoiqu'à proprement parler il ne faffe point par tie de l'ancienne Suiffe ou Helvétie, mais des Séquaniens; car, felon de Longuerue, 2. part. p. 278. qui s'appuie de l'autorité d'Ammien Marcellin, Befançon & Rauraque, qui eft Augst, étoient les villes les plus confidérables des Séquaniens. La commune opinion eft que ce diftrict, avec l'évêché de même nom, répond à peu de chofe près à celui des anciens Rauraques, qui du tems des Romains, Cafar. de Bel. Gall. l. 1. étoient alliés des Helvétiens. Ce n'eft pas à préfent un allié, mais un canton de la République Helvétique. Ce canton eft borné au midi par celui de Soleurre, à l'orient par le Frickgau, qui eft terre de l'empire, & par le territoire de Rhinfelden, l'une des quatre villes forettieres; au nord il s'avance au delà du Rhin fur les terres d'Allemagne, & eft borné par le Brisgaw; à l'occident il confine avec l'Alface : il a environ douze lieues de long fur cinq ou fix de large, Ce canton comprend fept bailliages ou châtellenies, qui font Farnsberg, Hombourg, Munchenstein, Wallebourg, Ramstein, Riechen & Liechtstall. Il ne faut pas confondre ce canton, où la religion dominante eft la prétendue réformée, avec le pays qui a pour fouverain l'évêque de Bâle, à qui il fert de retraite & de patrimoine depuis le changement de religion. Ce dernier pays s'appelle l'Evêché de Bâle. *Délices de la Suiffe, t. 2. p. 357.

L'ÉVÉCHÉ DE BALE, province d'Allemagne, au cercle du haut Rhin: il appartient en fouveraineté à l'évêque de Bâle, qui eft prince de l'empire: il a pour bornes au feptentrion le Sundgau propre; au couchant la Franche-Comté; au midi & au levant les terres des cantons de Bale, de Berne & de Soleurre, & fe trouve ainfi entre la France & la Suiffe. On le divife en deux parties, favoir l'Elsgau, qui eft la plus grande, & les Franches Montagues: il n'a que deux villes remarquables, qui font Porentru, où est la réfidence de l'évêque, & Delemont il fait partie de l'ancien territoire des Rauraques.

BALEARES : c'est ainsi que les Latins appelloient les ifles Majorque & Minorque, fur la côte d'Espagne, dans la mer Méditerranée. Les Grecs les ont nommées diverfement Βαλεαρίδες, Βαλεαριαι νῆσοι & Βαλιαρίεις. Ce nom, de quelque maniere qu'on l'écrive, vient de Bax, qui veut dire Fronder, dans le propre, parce

Les ifles Baleares fe diftinguoient par leur grandeur. La plus occidentale étant la plus grande, fut nommée en latin Balearis Major, & la plus orientale fut appellée, par la même raifon, Balearis Minor. Ces deux noms fe font confervés jusqu'à préfent dans ceux de Majorque & de Minorque.

BALEARIS MAJOR, aujourd'hui l'ifle de Majorque, avoit, felon Pline, l. 3. c. 5. cent mille pas de longueur, & trois cens foixante & quinze mille de tour. Le même auteur y place deux villes de citoyens romains, favoir Palma & Pollentia, Strabon, l. 3. p. 167. les y met auffi, & Mela, 1. 2. c. 7. les nomme Colonies. Palma est aujourd'hui la ville de Mallorca, Ptolomée, l. 2. c. 6. place Pollentia à l'orient de Palma. Pline y ajoute trois autres places, favoir Cinium & Cunici, qui jouiffoient du droit de Latium, & Bocchorum, qui avoit appartenu aux alliés. Le P. Hardouin avertit qu'il ne faut pas s'imaginer que Bocchorum foit ici pour fignifier que cette ville ait appartenu aux Bocchus, rois de Mauritanie, & il impute à Solin de l'avoir presque dit. Voici les paroles de cet ancien : Bor choris regnum Baleares fuerunt, usque ad everfionem Phrygum, cuniculis animalibus quondam copiofa, comme lit Delrio, p. 44. ou Bocchoris regnum Baleares fuerunt usque ad everfionem frugum cuniculis animalibus quondam copiofa. Pline met dans le voifinage de la grande ifle, à douze mille pas vers la mer, c'est-à-dire, au midi, l'ifle de Capraria, dangereufe pour les vaisfeaux, & vis-à-vis de l'ifle de Palma, les Menaries, Tiquadra, & la petite ine d'Annibal. La premiere est aujourd'hui Cabrera; les autres fe trouvent fi peu, que le P. Hardouin les croit englouties dans la mer.

BALEARIS MINOR, aujourd'hui l'ifle de Minorque. Pline la met à trente mille pas de Majorque. Strabon ne fait l'intervalle de l'une à l'autre que de foixante & dix ftades, qui reviennent à huit mille fept cens cinquante pas. Pline lui donne quarante mille pas de longueur, & cent cinquante de circuit. Agathemer, l. 1. c. s. dit qu'elle a cent onze mille fept cens cinquante pas d'étendue. Pline y met pour villes Jamnon Sanifera & Magon. Mela, I. 2. c. 7. qui ne parle que de Jamnon & de Magon, dit que c'étoient des forts (Caftella.) Port-Mahon eft la même que la Magon de ces auteurs. Ptolomée, 1. 2. c. 6. les appelle villes, mais Sanifera ne fe trouve que dans Pline.

Les Gymnefies ou Baleares furent poffédées par les Phéniciens avant que les Romains les euffent conquifes fous la conduite de Metellus, qui fut furnommé, à caufe de cela, Balearique. Ces ifles, en y joignant les Pitiufes, & les petites ifles qui étoient à l'entour, firent partie de la province citérieure ou Tarraconnoife. Pline le dit, l. 3. c. 3. & marque le Conventus ou l'affemblée juridique où elles alloient plaider, favoir à celle de Carthage la neuve, ou Carthagene. Du tems auquel la notice de l'empire fut écrite elles faifoient un gouvernement à part, qui eut anciennement un préfet, & enfuite un président. La république de Pife s'en rendit maîtreffe quelque tems, & en fut chaffée par les Maures, qui les pofféderent long-tems. Jacques, roi d'Aragon, les en chaffa à leur tour, & les joignit à son royaume. Elles furent enfuite données à titre de royaume particulier à un autre roi Jacques, frere de Pierre d'Aragon, qui en chaffa fon frere, & les réunit à la couronne d'Aragon, avec laquelle elles font venues aux Tome I. Part. II.

rois de Caftille, qui, après avoir raffemblé tant de couronnes, ont pris le titre de rois d'Espagne. * Strabon, 1. 3. p. 167. & Florus, 1. 3. c. 8. Briet, Paral. 2. part. 1. 5. p. 276 & 284.

La plus grande appartient encore à cette couronne. Voyez MAJORque.

La plus petite tomba, durant la guerre d'Espagne, au pouvoir des Anglois, qui l'ont gardée jusqu'à préfent. Voyez MINORQUE.

cité

BALEIANUM, lieu d'Italie, felon Antonin, Itin. par Ortelius qui lifoit ainfi dans fon exemplaire; celui du Vatican porte BALCIANUM, & l'édition de Bertius, VELLEIANUM. Surita, p. 25 & 275. lit de même: & avertit qu'un manufcrit porte Beleianum, & tous les autres Baleianum. Il croit que ce n'étoit qu'une maifon de campagne, qui portoit le nom de fon maître, Vel leianum pradium.

BALENÆ VADUM, lieu de la Syrie, entre Antioche & Alep, felon, Ortelius, Thefaur. qui cite Guillaume de Tyr pour garant.

BALENSIS LIMES, lieu dont il eft fait mention dans la notice de l'empire, fett. 55. Il étoit dans la province Tripolitaine.

BALERNE, abbaye de France, dans la FrancheComté, à quatre lieues de Salins, au bailliage de Poligni, fur la petite riviere d'Ain. Elle fut d'abord fondée pour des Bénédictins, l'an 1114; mais faint Bernard y établit des religieux de Clairvaux le 3 mai 1136. * Piganiol de la Force, Defc. de la France, t. 6. p. 384. BALESASENSIS EPISCOPATUS, fiége épiscopal d'Afrique, ainfi nommé dans la notice épiscopale de Numidie, n. 106. C'est le même fiége qui eft nommé BELALITENSIS dans la conférence de Carthage. C'eft du moins le fentiment de Baluze, rapporté par Dupin dans fa 68 note fur les actes de cette conférence. BALESIUM, ville de la Grande Grece, dans la Meflapie, felon Pline, l. 3. c. 10. c'est-à-dire, dans la Calabre. Pomponius Mela, I. 2. c. 4. la met auffi dans la Calabre, & la nomme VALETIUM; on dispute fi c'eft préfentement S. CATALDO, ou S. MARCO.

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BALESOS, ifle de la mer Ægée, felon Antonin, Itiner. qui la met entre la Thrace & l'ifle de Crete. BALESTRA. Voyez BALISTA.

BALGADA, contrée d'Afrique, dans l'Abyffinie, au royaume de Tigré, felon Davity, cité par Corneille. Cette contrée n'eft point marquée fur la carte

de Ludolf.

BALGENCIACUM. C'est ainsi qu'Ives de Chartres, Epift. 169. nomme Beaugenci, dans le diocèfe d'Orléans. Voyez BEAUGENCI.

BALGIACUM & BALGIUM. Voyez BAUGÉ 1. & 2. BALHARNE, riviere de Perfe. On la paffe affez près de fa fource, lorsque l'on va d'Ardebil à Sagawat. Corneille le Brun dit l'avoir paffée. Il ajoute qu'elle eft rapide, bordée de prairies agréables. La nouvelle carte de la mer Caspienne, chez Ottens, la nomme mal BALARU. Elle en marque la fource dans les montagnes de Sagomorat, & l'embouchure au fond occidental du golfe de Kesker, au midi de la mer Caspienne. * Voyage de Moscovie, Perfe, &c. p. 404.

BALI (ifle de ), eft à l'eft de la grande Java. Elle a de circuit environ douze lieues d'Allemagne. Sa côte feptentrionale eft montueufe. Il y a au fud un grand cap trèshaut, nommé de los Porcos, qui court fort avant dans la mer. Le cap du nord gît par les 8 d. 30. m. de latitude fud. La ville capitale porte auffi le nom de Bali. Le roi y a un palais magnifique & fpacieux, auffi bien qu'en plufieurs autres places de l'ifle. Ce prince, ou roi de Bali, eft puiffant, aimé & honoré de fes fujets, & a une cour & un train dix fois plus magnifique que n'eft la cour du Chepate, ou gouverneur de Bantam. * Premier voyage de la compagnie, t. 1. p. 417.

Les habitans de cette ifle fi extraordinairement peuplée, font noirs, & ont des cheveux crêpus. Leur roi exerce fur eux un empire févere & abfolu. Ils font païens & adorent la premiere chofe qui fe rencontre au matin devant eux; ils font vêtus comme les Javanois, & les autres infulaires, avec qui ils ont encore cela ́de commun, que les hommes ne portent point du tout de barbe; car auffi-tôt qu'il leur en croît quelque poil,

ils le tirent avec un inftrument fait exprès. On dit que ce font les femmes qui ont donné lieu à cette coutu me, parce que quand elles voient les hommes barbus, elles crient après eux au bouc, & s'en moquent.

Ils tiennent que de faire fon eau debout, c'est imiter les chiens: & les hommes mêmes fe baiffent pour la rendre, comme font les femmes parmi nous. Ils ont chacun plufieurs femmes, & c'est par cette raison que leur ifle eft fi peuplée. Quoiqu'ils vendent quantité d'hommes pour être transportés hors de l'ifle, le nombre extraordinaire de ce qu'il y refte de gens eft encore de plus de fix cens mille perfonnes. Leur plus commune occupation eft de cultiver la terre, & de tiffer des étoffes, ou des toiles. L'ifle eft fort abondante en coton, outre celui qu'on y apporte de Sombaïa, & des autres villes voifines. Il y a une grande abondance de gros & de menu bétail, comme de bœufs, bufles, chèvres, pourceaux, & même de chevaux; mais les chevaux font auffi petits que ceux de France, & ont de la peine porter un cavalier tout armé. On en transporte peu hors de l'ifle, ce qui fait qu'ils y multiplient beaucoup. Il n'y a que les gens du commun qui s'en fervent pour aller d'un village à l'autre : les grands feigneurs fe fort porter, ou vont en chariot.

à

L'ISLE DE BALI produit une grande quantité de riz, que le roi ne laiffe point transporter ailleurs. Ce qui en reste après la consommation que les habitans en ont faite, on le porte chaque année dans les fortereffes qui font fur de hautes montagnes, & on le conferve pour les années de ftérilité, quand il en vient, ou pour les accidens qui peuvent arriver, comme font ceux que caufe la guerre, où les ennemis ruinent quelquefois les villes, & détruifent tout ce qui eft dans la campagne, ou comme font ceux des inondations dans les pays bas. On y trouve diverfes fortes de volailles, des poules, des canards, des tourterelles, & plufieurs autres. Les fruits les plus communs font des noix de cocos, des oranges & des citrons, dont on voit des lieux incultes & des bois tout remplis.

Il y a un autre fruit de la groffeur d'une poire, avec une coquille fort mince, presque comme celle de la châtaigne, mais qui n'a pas tant de pointes. Ce fruit eft blanc en dedans, d'un goût agréable, fort fain & bon contre le fcorbut. On le peut confire dans le fucre, ou dans la faumure: & pourvu qu'on le lave en le tirant de la faumure, il perd tout le goût de fel qu'il avoit, & reprend fa premiere douceur.

Il y a encore un autre fruit qui croît en terre, & qui eft de la groffeur d'une groffe noix; mais il eft plus dur & fort gros. On n'a pas remarqué que cette ifle produife d'autres épiceries que le gingembre qui croît dans toutes les Indes, quoiqu'elle produife diverfes drogues, comme le galigan, le doringui, le canjor, le bangue, & plufieurs autres.

La mer qui environne l'ifle eft fort poiffonneufe auffi-bien que les eaux internes, & il y a dans l'une & dans les autres de gros & de petits poiffons, qui font d'un grand ufage, & fort agréables pour l'entretien de la vie. Les habitans n'ont presque point de commerce par mer; ils n'ont que de petites pirogues pour aller aux côtes de Java porter les toiles & les autres ouvrages de coton qu'ils font.

Cette ifle eft une rade commune, & un lieu de relâche, pour les vaiffeaux qui vont aux ifles Molucques, à Banda, Amboine, Macaffar, Timor & Solor, & qui viennent tous y relâcher pour prendre des rafraî chiffemens, à caufe de l'abondance & du bon marché des denrées. Les Chinois y viennent auffi quelquefois trafiquer, & y apportent des fabres & des porcelaines, qu'ils troquent pour des toiles de coton. Les petits Caxas n'y ont pas cours, il n'y a que les grands, dont fix mille valent une réale de huit.

Les armes des habitans font comme celles des Javanois. Il y a dans l'ifle divers métaux, entre autres du cuivre & de l'or. Mais le roi ne veut pas permettre qu'on ouvre les mines d'or.

Les plus grands feigneurs de cette cour ne parlent au roi qu'à mains jointes. Il a fous lui un gouverneur qu'on nomme Quillor, qui gouverne toute l'ifle, & tout ce qu'il fait eft approuvé. Sous lui font divers autres grands

feigneurs, qui gouvernent chacun leur quartier au nom du roi, & toutes chofes fe paffent avec beaucoup d'union entre eux, & avec le peuple. S'ily a quelqu'un qui ofe fe révolter, il est aussi tôt attaqué par tous les autres, & le moindre fupplice qu'il doive attendre, c'est d'être banni, comme il arriva vers la fin du XVI fiécle. Un prince du fang royal avoit confpiré contre la vie du roi, & voulut le massacrer dans fon palais, ayant pour cet effet engagé beaucoup de gens dans fes intérêts, & dans fa conspiration. L'entreprise ayant été découverte, tous les confpirateurs furent condamnés à la mort. Mais le roi fut touché de compassion & chan gea la peine capitale en un banniffement dans une ifle déferte, où ils furent tous envoyés. Cette ifle eft au fud-est de Bali, & fe nomme Pulo Roffa, ou l'ifle déferte. Les bannis y demeurerent toujours, & furent fous la domination du même roi; mais il ne leur fut pas permis de retourner à Bali.

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Ces exilés & leur poftérité ont cultivé Pulo Roffa: ils y ont bâti & l'ont peuplée, & ils y ont déjà quantité de bétail. Ils font païens de même que les habitans de Bali, & ont cette mauvaise coutume, que quand les maris font morts on brûle plufieurs femmes avec eux fur le même bucher, & celles qui y font brûlées paffent pour des femmes vertueufes, & qui ont bien aimé leurs maris. Ils croient fermement qu'elles les vont accompagner en l'autre monde ; & dans cette penfée, elles courent à ce fupplice en danfant au fon de leurs inftramens de mufique, & prennent avec elles leurs plus précieux joyaux, pour s'en fervir dans les Lieux où elles feront transportées.

conjugaison, ni déclinaison, & une autre langue qui,
à leur égard, eft comme une langue morte, connue
feulement des favans, qu'on appelle la langue Balie
& qui eft enrichie d'inflexions de mots, comme lés
langues que nous connoiffons en Europe. Les termes
de religion & de justice, les noms de charges, & tous
les ornemens de la langue vulgaire, font empruntés de
la Balie. Ils font même leurs plus belles chansons en
Balie; de forte qu'il femble pour le moins que quelques
colonies étrangeres fe foient autrefois habituées au pays
de Siam, & y aient porté un second langage. Mais c'eft
un raisonnement que l'on pourroit faire de toutes les
contrées des Indes; car elles ont toutes, comme Siam
deux langues, dont l'une ne dure encore que dans les
livres. Les Siamois affurent que les loix font étrange-
res, & qu'elles leur viennent du pays de Laos: ce qui
n'a peut-être d'autre fondement que la conformité des
loix de Laos avec celles de Siam, comme il y a de la
conformité entre les religions de ces royaumes, & mê-
me avec celle des Peguans. Or cela ne prouve pas pré-
cifément qu'aucun de ces trois royaumes ait donné fes
loix & fa religion aux deux autres, puisqu'il fe peut
faire que tous les trois ayent tiré leur religion & leurs
loix d'une autre fource commune. Quoi qu'il en foit,
comme la tradition eft à Siam, que leurs loix & mê-
me leurs rois viennent de Laos, elle eft auffi à Laos
que leurs rois & la plupart de leurs loix viennent de
Siam. Les Siamois, pourfuit cet illuftre académicien
ne nomment aucun pays où la langue Balie, qui eft
celle de leurs loix & de leur religion, foit aujourd'hui
en ufage. Ils foupçonnent à la vérité, fur le rapport
de quelques-uns d'entre eux qui ont été à la côte de
Coromandel, que la langue Balie a quelque reffemblan-
ce avec quelqu'une des dialectes de ce pays; mais ils
conviennent en même tems que les lettres de la langue
Balie ne font connues que chez eux. Les miffionnaires fé-
culiers établis à Siam croient que cette langue n'eft
pas entierement morte, parce qu'ils ont vu dans leur
hôpital un homme des environs du cap de Comorin
qui mêloit plufieurs mots Balis dans fon langage, as-
furant qu'ils étoient en ufage dans fon pays, & qu'il

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ternelle. Ils donnent d'ailleurs pour certain que la religion des Siamois vient de ces quartiers, parce qu'ils ont lu dans un livre Bali que Sommona-Codom, que les Siamois adorent, étoit fils d'un roi de l'ifle de Ceilan.

LE DETROIT DE BALI, bras de l'Océan dans les Indes, à l'orient de l'ifle de Bali, entre cette ifle & celle de Bomru, qui eft à l'orient. Ce détroit eft dangereux à caufe de plufieurs écueils qui font au milieu.

Reland, dans fa carte de Java, dit que l'ifle de Bali eft auffi nommée LA PETITE JAVA, Java Minor. Les cartes dreffées pour le voyage cité, les diftinguent, & placent l'ifle de Bali entre la grande & la petite Java. Mais toutes conviennent à nommer l'ifle de Bali, l'ifle qui eft la plus proche de la grande Java, à l'orient, dont elle n'eft féparée que par le détroit de Balambuan. Elle est bornée au levant par un détroit qui eft nommé, à cause d'elle, le détroit de Bali. Le P. Tachard, dans fon premier voyage de Siam, t. 1. l. 3. p. 113.éd. d'Amfterdam, 1689. parle de quelques In-n'avoit jamais étudié, & ne favoit que fa langue madiens enveloppés dans la confpiration de Batavia: Ceux, dit-il, qui parurent les plus braves, furent les Balies. Ils ne font pas en fi grand nombre que les Macaffars; mais ils les égalent en force de corps & de férocité. Comme ils n'ont par tant eu de commerce qu'eux avec les Européens, ils font encore plus barbares & plus cruels. On peut cependant dire que dans leur courage, il y a beaucoup plus de raison que dans celui des Macaffars; car ils n'ont point de recours à l'opium comme eux pour le rendre intrépides par une espéce d'yvreffe, & infenfibles au coups de leurs ennemis. Ils confiderent au contraire le péril, & ce n'eft que quand ils ont connu qu'il est extrême qu'ils prennent auffi les réfolutions de vaincre ou de mourir. Alors ils s'animent les uns les autres & fe dévouent à la mort, fejurant mutuel lement de ne fe point furvivre qu'après la défaite de leurs ennemis. Ils ont une marque de ce dévouement, qui eft une espéce de linge blanc, dont ils s'enveloppent la tête en forme de turban, & quiconque l'a pris une fois ne doit plus paroître parmi ceux de sa nation, à moins que d'y vouloir passer pour un infâme. Ce qu'il dit de leur patrie pourroit faire croire à quelques uns qu'il y a plufieurs ifles de Bali. Ces peuples, dit-il, fortent de certaines ifles un peu plus méridionales que celle de Java. Il fe trompe; Java s'étend jusqu'au 9 d. de lati tude fud, au lieu que la pointe la plus méridionale de Bali est au moins de 6 m. plus feptentrionale.

Il seroit affez naturel de croire que la LANGUE BALIE vient de cette ifle. Ceux qui ont lu les diverfes relations du royaume de Siam favent que certe langue est celle des théologiens, qu'elle n'est point fue du peuple, que c'est la langue favante du pays, qui n'eit en ufa ge que parmi quelques gens d'élite, pour n'être pas profanée, comme s'explique le P. Tachard, t. 2.1.5. p. 213. Mais de la Loubere détruit ce préjugé par fa belle defcription du royaume de Siam. Les Siamois, dit-il, connoiffent deux langues; la vulgaire, qui eft une langue fimple presque toute de monofyllabes, fans

2. BALI, ville capitale de l'ifle & du royaume de ce nom Elle eft fur une riviere quia fon embouchure fur la côte occidentale de l'ifte, dans le détroit de Balambuan

3. BALI, royaume au midi oriental de l'Abyffinie, dont il fait partie, quoiqu'il n'appartienne plus à l'empereur des Abyffins. Il eft enfermé à l'orient & au midi par le royaume d'Adel, à l'occident par celui de Fatagar, & au nord par ceux de Gan & de Dawaro: ce fut un des premiers pays que les Galles envahirent, & de là ils firent de grands ravages dans les provinces voifines qu'ils fubjuguerent; ils en font originaires, & en occupoient la partie qui eft au nord oriental. Ce royaume, qui n'a ni ville ni bourgs, est traversé du nordouest au fud-ouest par le fleuve Havàsch, qui au fortir de là va fe perdre dans les fables du royaume d'Adel, felon Ludolf, dans fa carte & son hiftoire d'Ethiopie, . 1. 13. n. 14.

Selon Dapper, Afrique, p.414. les royaumes de Dankali & de Bali, font la même chofe.

4. BALI, ville remarquable d'Afrique, au royaume d'Adel ou de Zeila, felon le même, p. 403.

BALIA, ville ancienne de la Macédoine, felon Ortelius, Thefaur. qui cite Galien dans fon exposition des termes d'Hipocrate.

BALIANENSIS ; la notice des évêques d'Afrique fait mention de Cæcilius, évêque de Baliana, & l'on trouve Pancrace, évêque du même fiége, au concile des Grotes de Sufes, près de Carthage. Ce fiége étoit dans la Mauritanie Céfarienfe.

BALIENSIS. Ortelius trouve que dans concile de

Nicée il eft fait mention d'un évêché de ce nom dans l'Osthoene. Seroit-ce pour Bathnenfis? Il eft certain que Bathne étoit un fiége épiscopal de cette province, & Abraham, évêque de Bathna, affifta au cinquième concile général tenu à Conftantinople. Ce qui confirme ma conjecture, c'est que Bafile, évêque de (Balia) que le P. Charles de S. Paul, Geogr. Sacr. p. 292, croit de voir être Bathne, foufcrivit à la lettre fynodale des évêques de l'Osrhoene à Léon.

BALING. Voyez PALING.

BALINTUBER, bailliage d'Irlande, l'un des fix du comté de Roscommon, dans la province de Connaught. *Etat d'Irlande, p. 32.

BALIPATUA, ville ancienne de l'Inde, en-deçà du Gange, felon Ptolomée, l. 7. c. 1. C'est la même qu'Arrien nomme Palapatma, dans le périple de la mer Erythrée.

1. BALIS, ancienne ville de la Libye, affez près de Cyrene, felon Etienne le géographe.

2. BALIS, petite ville de la Turquie, en Afie, dans la Sourie, au pays de Kinnesrin, aux frontieres du Diarbekir, & fur le rivage occidental de l'Euphrate, environ à vingt lieues au levant d'Alep. * Baudrand, éd. 1705.

BALISBEGA, ancienne ville de la grande Arménie, felon Prolomée, l. 5. c. 13.

BALISSUS, ruiffeau vers les déferts qui féparoient anciennement l'Affyrie de l'Arabie, & proche du lieu où Craffus fur défait par les Parthes, felon Plutarque, in Craffo.

ve,

BALISTA, montagne de la Ligurie, felon Tite Li1. 39. c. 2. Léandre croit que c'eft préfentement Monte Baleftra, qui est une partie de l'Apennin, entre la ville de Luques & Reggio Lepido, fur les confins de la côte de Gènes & de la Toscane. Cluvier, au contraire, cherche cette montagne vers les fources de la Lavagna & de la Stura, dans la côte orientale de Gènes, & il croit qu'on la nomme préfentement Monte Cervera, d'où l'on passe par le val de Taro dans le duché de Parme.

BALKHÉ, felon d'Herbelot, Bibl. Orient. ville d'Afie, dans le Chorafan ou Khorafan. Elle eft fituée à l'extrémité de cette province, vers la tête du fleuve Oxus, appellé fouvent riviere de Balkhe, à caufe de cette proximité. On lui donne 101 deg. de longit. & 36 deg. 41 min. de latitude feptent. Les hiftoriens de Perfe attribuent fa fondation à Kajumarath, premier roi de ce pays, & difent qu'il la nomma Balkhe, du mot Balkhiden ou Balgiden, qui veut dire faire accueil à un ami, à cause qu'ayant perdu fon frere depuis long-tems, il le rencontra en cet endroit. Les premiers rois de Perfe qui demeuroient dans la province d'Ad-, herbigian ou Médie, regardoient cette ville, qui eft dans la Bactriane, comme la frontiere de leurs états, & Lohorafb, ayant mis fa couronne fur la tête de Kischtafb fon fils, en fit fon lieu de retraite, & y fut tué par Afrafiab, roi du Turqueftan. Après les guerres furvenues entre les Turcs orientaux & les Perfans, les rois de Perfe de la feconde dynastie firent de Balkhe la capitale de leur empire, pour être plus à portée d'empêcher le paffage de l'Oxus ou Gihon aux nations du Turqueftan. Kailkosru fut le premier qui y fit fa réfidence, mais le dernier roi de cette dynastie, & ceux de la troifiéme transporterent leur fiége royal dans les provinces de Fars & de Khufiftan, qui font la Perfe & la Sufiane, où ils bâtirent les villes d'Estekhar ou Persepolis, & de Schufter ou Suze. Enfin ceux de la quatriéme firent leur féjour dans l'Erak ou la Chaldée, où ils bâtirent la ville de Madain fur les bords du Tigre, aux environs des anciennes villes de Seleucie & de Ctesiphon. Cependant la ville de Balkhe demeura toujours capitale de la province du Chorafan; & elle étoit telle lorsqu'Ahnaf, fils d'Alkais qui commandoir les Arabes, la prit fous le kalifat d'Othman. Les kalifes Abaffides, & enfuite plufieurs autres fultans, comme les Amanides & les Selgiucides, ayant fait leur réfidence dans d'autres villes du Chorafan, comme à Nischabur & à Meru, & les princes Mogols & Tartares, descendans de Genghizkan & de Tamerian, ayant choifi celle de Herat pour leur

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capitale, ces quatre villes de Balkhe, de Meru, de Nischabur & de Herat font réputées pour être des villes royales, & prennent chacune le titre de capitale de cette grande province. Balkhe a pourtant eu cet avantage par deffus les autres, qu'on lui a donné le titre de Cubat al Eflam, qui fignifie métropole du Mufulmanisme, de forte qu'elle a étendu fa jurisdiction particuliere fur les pays de Badak fchian ou Balakhschian de Khottan & de Tokhareftan. Cette grande ville fut prife par les Mogols ou Tartares de Genghizkan l'an 1221, & tous fes habitans, ayant été conduits hors des murailles, y furent tous maffacrés impitoyablement. L'an 1369, Tamerlan y affiégea le fultan Huffain, dernier prince de la race de Gengizkhan, qui fut obligé de lui rendre cette place, que les fucceffeurs de Tamerlan ont poffédée depuis ce temslà, jusqu'à ce que les Usbeks les en ont chaffés. Elle eft de nos jours un fujet de guerre continuelle entre ces Usbeks & les Perfans. La principale mosquée de la ville de Balkhe portoit le nom de Neubehar, qui fignifie en perfien, nouveau printems. Elle étoit bâtie fur le modéle de la Mecque. Quelques-uns écrivent BALCH, ou BALCK, OU BALK.

RIVIERE DE BALCKHE. C'est la même que l'Oxus des anciens.

BALLA, ville ancienne de la Macédoine felon Etienne le géographe. Ortelius doute fi ce n'eft point la même que la Balia de Galien.

BALLADE, fontaine fameufe chez les Indiens, dont les principaux s'y baignoient, au rapport de Ctefias, in Indicis, qui écrit que toutes fortes de matieres nageoient au-deffus, excepté le fer, l'argent, l'or & le cuivre, qui y couloient à fond. Il pouvoit à coup für y ajouter le plomb & le vif argent, & mille autres matieres pefantes. Les Grecs nommoient cette fontaine EAIMH, c'est-à-dire, utile.

BALLANTES, peuples d'Afrique, dans le pays des Négres, au rapport de Corneille. Ils ont, dit-il, leurs habitations fur la côte de l'Océan, vers d'autres peuples, que l'on appelle Biffaux, c'eft-à-dire, qu'ils font voifins des ifles de Bifagos & de Serre-Lionne.

BALLAPATAN, riviere d'Afie, fur la côte de Malabar, felon Hagemer, dans fon voyage aux Indes orientales, t. 5. p. 301. Elle n'est pas éloignée de Ca

nanor.

BALLATHA, ancienne ville de la Méfopotamie i felon Prolomée, l. 5. c. 18. Simler croit que c'est là même que Bathna.

1. BALLENE, ancienne place d'Afrique, dans la Mauritanie Céfariense, selon Antonin, Itiner.

2. BALLENE, ou BALLANE, bourgade de Ceilan, au royaume de Candi, à une lieue, & à l'ouest de la capitale. Il n'eft pas vrai qu'elle foit maritime, comme le dit Corneille fur l'autorité de Mandeflo, puisqu'il eft contradictoire qu'une ville foit en même tems au bord de la mer, & à une lieue de Candi, qui en ett à plus de 17 lieues marines.

BALLENEUS MONS, montagne de la Phrygie, affez près du fleuve Sangar, felon Plutarque le géographe, dans fon traité des fleuves & des montagnes.

BALLENSTADT,bourg d'Allemagne, dans la Haute Saxe, dans la principauté d'Anhalt, près de la riviere de Secke, à deux lieues de Quedlimbourg, du côté du midi. * Baudrand.

BALLERA, montagne d'Espagne ; il en eft fait mention dans les fragmens de Salufte.

BALLIACE; c'est ainsi qu'on lit dans Strabon, 1.17. p. 316. qui dit que Balliace & Oricum étoient des villes près d'Apollonia, dans l'Illyrie. Xilander & Cafaubon veulent qu'on life BULLICE, ce qui approche plus de Bullis, que Ptolomée met en cet endroit, & quePline nomme Bulilidenfis Colonia.

BALLIADAM, l'une des fept baronnies qui com• pofent le comté de la Reine, dans la province de Leinfter, en Irlande.

BALLIBRIT, bourg d'Irlande, dans le comté de la Reine, dans la province de Leinster, à cinq lieues de Quenftowne, que l'on appelle auffi Maryboroug, c'eftà-dire, la ville de la Reine, ou bourg de Marie.

BALLINEKIL, ville d'Irlande, au comté de la

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