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lent deux fols fix deniers ; & les felours font de cuivre, comme de gros doubles de France: il en faut huit pour faire une blanquille. Les réales de huit, de quatre & de deux font presque les feules espèces étrangères, qui ont cours à Maroc; l'or & l'argent de France, d'Angleterre & de Hollande, & même les piftoles d'Espagne, y étant rarement reçues: auffi n'y en porte-t-on guères, parce que le commerce de Maroc fe fait principalement pour avoir de l'or en poudre. Il se frape auffi à Tunis quelques espèces d'or, mais plus fortes d'un tiers que celles d'Europe: elles font du titre de vingt quatre carats. Les Nafara font d'argent, taillés bifarrement en carré; les Doublas & les Burbas qui s'y fabriquent, font de la même valeur que ceux d'Alger. Voyez pour ce qui regarde le commerce plus particulier de la Barbarie, les articles de SALE', TAMBOUCTOU & BASTION DE FRANCE.

BARBARIUM PROMONTORIUM; c'eft ainfi que Ptolomée, l. 2. c. 5. appelle le cap qui eft au midi occidental de la ville Olios-Hippon ou Oliofeipon, qui eft Lisbonne; ce cap eft préfentement nommé CAP DE SPICHEL. Ptolomée lui donne 4 d. 45 min. de longi'tude, & 39 d. 45 min. de latitude. De l'Ifle lui donne 9 d. de longitude, & 38 d. 26 min. de latitude. Dans l'édition de Bertius, le latin porte 32, au lieu de 39, qui eft une grande faute. Le grec eft jufte 28 qui

vaut 39.

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BARBASTE, ville de France, en Gascogne, dans le duché d'Albret, à une lieue de Nerac & fur la Gelife. On y voit un édifice fort rare, compofé de quatre ny tours & un pont de pierre de huit arches. A demi-lieue de Barbafte, font les parcs de Durance, où il y a quantité de cerfs, de fangliers, de faisans, de herons & de butors. On tient ce lieu un des plus agréables de France, pour toutes fortes de chaffes. Il faifoit les délices du roi Henri IV, pendant qu'il féjournoit à Nerac. Cette ville dont Corneille parle fi magnifiquement, eft une bourgade au-dela de la Gelife, en allant de Nerac à Câftelgeloux. Le rare édifice, compofé de quatre tours, & le beau pont de pierre de huit arches, font empruntés de Coulon, riviere de France, t. 1. p. 515. qui ne fait pas une ville de Barbafte. Elle est négligée par Baudrand, Maty, Piganiol de la Force, & par l'auteur du dénombrement de la France.

BARBATH, felon d'Herbelot, Bibl. orient. ville de l'Arabie Heureufe. On l'appelle auffi MARBATH; elle eft fituée dans la petite province de Schagr ou de Hadhramuth, qui eft l'Adramytene des anciens. Cette ville qui en eft la capitale, regarde vers le midi l'ifle de Zocotora, dans la mer d'Yemen ou Océan Ethiopique. Les Arabes écrivent indifféremment Marbat, Merbat, Mirbath ou Barbath. Ibn-Said, cité par Abulfeda, dans fa Defcr. de l'Arabie, éd. Franç. p. 328. éd. Arab. & Lat. 62. dit que Merbat eft fur la côte de Ddafar; c'est une petite ville au fud-eft de Ddafar. Edrifi, cité par le même, dit qu'il y a cinq ftations entre cette ville & le tombeau de Houd, & que fur les montagnes voifines, il croît beaucoup d'arbres qui portent l'encens, lequel eft transporté de là dans les autres pays. Atwal & Ibn-Said, géographes arabes, s'accordent peu fur la pofition de ce lieu: le premier lui donne 72 d. 30 min. de longitude, & 12 de latitude. L'autre met 74 d. de longitude & 14 d. 30 min. de latitude. Edrifi, Geog. Nub. fexta pars climatis 1. p. 27. compte quatre journées de chemin depuis Marbath jusqu'au bourg de Hafec, en y allant par terre, & deux journées, quand on ya par mer. De la Roque

dit dans une note qu'elle eft peu éloignée d'une autre petite ville nommée Cabar Houd, ou le fépulcre de Houd, & il remarque que les Arabes appellent Houd le Patriarche Heber, & difent qu'il finit fes jours en ce lieu, après avoir tâché d'amener les Arabes idolâtres à la connoiffance du vrai Dieu.

BARBATIA, ville des Arabes, vers le Tigre, felon Pline, l. 6. c. 28.

1. BARBATO, Barbates ou Belo, petite riviere d'Espagne, dans l'Andaloufie. Elle coule dans l'évêché de Cadix, & fe décharge dans la mer Atlantique à Porto Barbaro, entre la ville de Cadix & le détroit de Gibraltar.* Baudrand, éd. 1705.

2. BARBATO ou PUERTO BARBATO, Barbata, petite ville d'Espagne, en Andaloufie, à l'embouchure de la riviere de Barbato : on la prend pour la ville de l'Espagne Betique, que les anciens nommoient BALO OU BELO, que d'autres mettent à Conil fur la même côte, & d'autres à Belona. * Baudrand, éd. 1705.

BARBEAU ou BARBEAUX, abbaye de France, dans la Brie, au bord feptentrional de la Seine, à deux lieues au-deffus de Melun. Elle a eu pour fondateur Louis VII, dit le jeune, roi de France, qui y fut enterré. J, du Till. dans fa chronique des rois de France, ad ann. 1180, dit que le corps de ce monarque y fut transféré, ad Barbeli, & que la reine Adele ou Alife, felon Gaguin, lui éleva un maufolée orné d'or, d'argent & de perles. Guillaume le Breton, ad eumd. ann. dans fa chronique, nomme ce lieu Canobium BARBEELLUM, & Vincent de Beauvais, in Specul. dit, in Ecclefia fanita Maria de SACRO PORTU, que dicitur BAR-BEEL fepultus eft, quam ipfe fundavit. De Valois, Notit. Gall. p. 494. conclut de ces deux derniers auteurs que dans le françois de ce tems-là Bar fignifioit un port, & Beel fignifioit facré. Mais les auteurs ne s'accordent pas fur la vraie étymologie de ce dernier nom. Le P. Daniel, dans fon histoire de France, t. 2. p. 571. éd. in-4° 1720. écrit BARBEAUT ou SAINPORT, en marge Sanus Portus, ce qui eft bien différent de Saint port. Corneille en fournit une autre, favoir, Sequana portus, c'est-à-dire Port de la Seine ou Seine-port, & par contraction Sein-port.

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BARBECINS, BARBESSINS ou BARBACINES, OU, comme les Arabes les nomment, les BEREBERES. Marmol confond les deux derniers de ces noms ; quant aux Bereberes il y en a dans plufieurs endroits de l'Afrique. Voyez BAR-BER & BEREBERES. Quant aux Barbecins, il y a un royaume qui porte leur nom fur la côte qui eft au midi du Cap Vett, entre les rivieres de Sénégal & de Gambye. Le Maire, Voyages, p. 95. divife en trois peuples les habitans du pays quí eft entre ces deux rivieres; favoir, les Geloffes, qui ont environ quarante lieues de côtes; les Sereres, quf en ont dix ou douze lieues; & le royaume des Barbecins, qui n'ont pas plus de terres que les Sereres, avec qui ils font fouvent en guerre. Il remarque de plus que le royaume des Barbecins, eft nommé autrement de Joualle, du nom d'un village qu'on appelle ainfi & qui en dépend. De l'Ifle, qui écrit ces noms autrement, met un royaume des Barbecins entre les Jalofes & les Sereres, & ces derniers entre le royaume des Barbecins & Joual. Ce qui justifie de l'Ifle, c'eft qu'une relation, jointe aux voyages de le Maire, p. 189. porte que le royaume des Barbecins joint celui des Jalofes, commençant à un village nommé Joualle, fitué fur le bord de la mer, habité par quelques mulâtres portugais, & encore un autre petit village qu'on appelle Goringue, qui eft plus proche du Cap Verd & dépendant de Joualle. Cette relation ajoute que c'est là où ils font ordinairement plus de commerce. Si on en croit cet auteur, le royaume des Barbecins eft fort petit, & n'a pas plus de fix ou fept lieues de côtes. Voilà une diminution de presque la moitié de ce que le Maire leur en donne. Les Barbecins font Mahometans. Dapper & de la Croix, copiés par Corneille, fe font trompés l'un & l'autre en mettant le royaume des Barbecins au feptentrion du royaume de Sénégal, & par conféquent de la riviere de même nom. La carte inférée dans le livre de Dapper, les met beaucoup mieux au midi de l'un & de

l'autre ;

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Fautre; & même la fuite de ce qu'ils en difent, fait voir que c'est la véritable fituation; car ils font occuper aux Barbecins les royaumes d'Ale & de Brocallo. Le premier eft la même chofe que Portudal, fur les cartes de De l'Ifle, & Porto d'Hally, dans une relation d'un voyage aux côtes d'Afrique, p. 7. La capitale du pays, dit Dapper, p. 241. & la réfidence du roi eft YAGOA, dont les habitans nourriffent beaucoup de chevaux, & les forêts qui font proches de cette place font pleines d'éléphans, mais qui ont les dents plus petites qu'en d'autres endroits de l'Afrique. Les filles du roi des Barbecins ont accoutumé de se déchiqueter le corps en y imprimant la figure de diverfes bêtes, & frottent ces marques d'une certaine herbe qui empêche qu'elles ne s'effacent. Elles fe piquent les lévres, & y font des cicatrices avec des épines, & les féparent l'une de l'autre pour avoir la bouche plus grande ce qui eft beauté dans un pays, eft difformité en d'autres.

LES ISLES BARBECINES, felon Dapper, ifles de la côte d'Afrique, au-deffous du Cap Verd; elles font défertes & au nombre de trois. Il y a de fort beaux arbres, & il s'y tient beaucoup d'oifeaux, dont les noms & les espéces font inconnus en Europe. Le rivage de ces ifles eft fécond en poiffon, & on y pêche des dorades de cinq livres pefant.

RIVIERE DES BARBECINS: Corneille, Dict. met dans le même pays une riviere de ce nom. Sa fource femble naître dans quelques montagnes qui font peu avant en la terre ferme. Cette riviere, qui a peu de fond & qui eft large de la portée d'un arc, fe rend dans la mer à quatre-vingt milles du Cap Verd.

BARBELA ou VERBELA, riviere d'Afrique, au royaume de Congo. Elle arrofe la ville de San Salvador, capitale du pays, fi nous en croyons Baudrand, éd. 170s, & fe jette dans le Zaire un peu au-deffus de fon embouchure dans l'Océan. Il fe trompe auffi bien que Corneille, Dict. qui dit, après de la Croix, dans fa relation d'Afrique, t. 2. que la Barbela naît premierement du lac d'où le Nil fort, traverfe celui d'Aquelonde, arrofe la ville de Pango, & s'unit enfuite au Zaire, vers le midi de ce fleuve. La riviere de Barbela n'approche point des fources du Nil ni du cours de ce fleuve de quelques centaines de lieues; elle n'a rien de commun avec la rivicre de Lelunda qui coule au pied de San-Salvador, quoique fur quelques cartes on les marque comme communiquant l'une à l'autre; & enfin elle ne traverse point le lac d'Aquelonde, felon de l'Ifle, Carte du Congo & du pays des Cafres; elle a fa fource au royaume de Matamba, vers le 42 deg. de longitude & le 6 deg. 40 min. de latitude fud, au nord-est du lac d'Aquelonde, d'où fort la riviere d'Aquelonde; ces deux rivieres ont un cours presque parallele vers le nord occidental, & fe perdent à quelque distance l'une de l'autre dans le fleuve Coango, qui, groffi de quelques autres rivieres, prend le nom de Zaire au-dessous de la cataracte. Pango eft au bord occidental de la Barbela, un peu avant fon entrée dans le Coango.

BARBEFLOT. Voyez BARFLEUR. BARBENCON. Voyez BARBANÇON. BARBENNA. Voyez BARBANA. BARBENTANE, bourg de France, dans la Provence, à l'embouchure de la Durance dans le Rhône, cinq lieues au-dessous d'Avignon. C'est peut-être, dit Baudrand, le lieu anciennement nommé BEL

LINTIO.

BARBERANO, felon Baudrand, petite ville d'Italie, dans l'état de l'Eglife, dans la province du Patrimoine, fur le torrent de Bieda, à moitié chemin de Bracciano à Toscanella, & à cinq milles de Vetralla au midi. Magin, Ital, met Barberano à un mille & demi de la Bieda au midi.

1. BARBERINO, petite ville d'Italie, en Toscane, dans le Florentin, fur une montagne, à feize milles de Florence au midi. Baudrand, éd. 1705, ajoute fur le chemin de Siéne, ce qu'il ne faut pas entendre d'un chemin en droiture; car Barberino, qui eft au midi de Florence, eft au nord-ouest de Siene. Léandre, Defcr. di tutta l'Ital. p. 51. fol. verfo, dit que ce lieu eft la pa

trie de François, grand jurisconfulte & bon écrivain en italien, comme on peut voir par fes ouvrages. Magin ne met point là de montagne.

2. BARBERINO, petite ville d'Italie, en Toscane, dans le Florentin, au pied du Mont Apennin, & au bord oriental de la riviere de Siéve, à quatre milles & au couchant de Scarperia, à dix de la fortereffe de Saint Martin, & à fix des frontieres de l'état de Bologne & de l'état de l'Eglife.

BARBERINS, quelques-uns nomment ainfi le peuple qui habite le royaume de FUNGI ou Fund, qui est une partie de l'ancienne Nubic. Voyez FUNGI

BARBERY, abbaye de France, dans la Baffe Nor mandie, au diocèfe de Bayeux, fur la petite riviere d'Aife, à trois ou quatre lieues de Caën, dans le territoire du bourg de Bretteville. Certe abbaye, qui eft de l'ordre de Citeaux, eft fille de Savigni; elle eft en regle, & fut fondée l'an 1170, par Robert Marmion qui la commença, & fon fils Robert acheva de la bâtir. Elle jouit de 13000 liv. de rentes.

BARBESIEUX ou BARBEZIEUX, felon Baudrand; petite ville de France, en Saintonge, à neuf lieues de Saintes, & à cinq d'Angoulême, de Pons & de Coi. gnac, & à quinze de Bordeaux, felon A. Duchesne, Antiq. des villes & châteaux de France. Elle avoit un château qui fut ruiné par les Anglois durant les guerres de Guyenne; la maifon de la Rochefoucault, à qui Barbefieux a appartenu, le releva. Cependant il ett préfentement détruit, & il n'en reste plus que quelques ruines. Piganiol de la Force, Defcr. de la France, t. 4. p. 237. dit que Barbefieux étoit autrefois entouré de murailles, ce qui fait qu'il porte le titre de ville. Il y a deux paroiffes, l'une de faint Ismas & l'autre de faint Matthias, qui eft auffi prieuré de l'ordre de Clugni, & un couvent de Cordeliers qui eft hous l'enceinte des murs. Cette feigneurie eft un marquifa: qui a long-tems appartenu à la maifon de la Roche-. foucault, & Corneille en parle comme fi elle le poffédoit encore; cependant il ne pouvoit guères ignorer que ce marquifat avoit paffé dans la maifon de Louvois. Le marquis de Barbefieux, miniftre & fecrétaire d'état, fils du marquis Louvois, auquel il avoit fuccédé en 1691, tint un rang affez éclatant jusqu'à 1701, qui fut l'année de fa mort & brilloit précisément dans le tems que Corneille travailloit à fon grand ouvrage. Après lui, ce marquifat a été poffédé par l'abbé de Louvois, &, fes héritiers en jouiffent. Elie Vinet, fameux critique du feizième fiécle, étoit né à Barbefieux. Il a compofé un traité des antiquités de Bordeaux & de Saintes, & a corrigé & expliqué plufieurs auteurs anciens : ce qu'il a fait fur Aufone, Solin & Pomponius Mela, eft le plus eftimé entre fes ouvrages. Il mourut en 1587, âgé de 78 ans. Barbefieux eft célèbre par une manufacture de toiles, qui font enlevées par les Anglois, ou diftribuées dans le royaume. Les chapons de Barbefieux paffent pour un manger trèsdélicieux; & on en envoie à Paris, où ils font les délices des bonnes tables.

1. BARBESOLA, riviere d'Espagne, dans l'ancien territoire des Baftules, felon Ptolomée, l. 2. c. 4. Pline 1. 3. c. 1. la nomme BARBESULA. Ortelius rapporte le fentiment d'un favant Espagnol, felon lequel cette riviere eft préfentement nommée RIO VERDE, c'eftà-dire la riviere verte. Le P. Hardouin prétend aut contraire que c'est GUADAJARA, riviere plus occidentale, & qui coule à Ronda. Elle est assez bien marquée fur la plupart des cartes, mais fans nom.

2. BARBESOLA, petite ville des Baftules, en Èspagne, fur la riviere de même nom. Pline, l. 3. c. 1. 1. appelle l'une & l'autre Barbefula. Mela, 1. 2. c. 6. écrit BARBESUL. Ces deux auteurs s'accordent à la mettre après qu'on a paffé le détroit; Ptolomée la place dans le détroit même, entre Carteia & Transdu&ta, & l'éloigne de la riviere de même nom, puisqu'il met le mont Calpé & la ville de Carreia entre deux. Marcien d'Héraclée, Peripl. p. 39. s'accorde avec Ptolomée, en ce qu'il met Barbefola entre Carteia & Transducta, à cent ftades de la premiere, & à deux cens de la feconde. Florien, cité par Ortelius, Thefaur. & Voffius, dans fes notes fur l'endroit cité de Mela,

Tome I. Part. II. L

difent que c'eft préfentement MARBELLA; mais ce lieu eft déjà trop loin du détroit, & eft à l'occident de Rio verde. J'ai plus de penchant à dire avec le P. Hardouin, in l. c. Plinii, que c'eft préfentement GUADAJARA; & il juge que Marbella eft la Salduba des anciens, & que la Salduba, riviere fur laquelle ils l'ont placée, eft Rio verde. Baudrand, éd. 1705, dit que, felon quelques-uns, c'eft ESTEPONA.

BARBESSINS. Voyez BARBECINS.

BARBESUL & BARBESULA. Voyez BARBESOLA. BARBETIUM JUGUM, promontoire d'Espagne, dans la Bétique. Feftus Avienus, Ora marit, p. 11. v. 425 426. en parle ainfi :

Hos propter autem mox jugum Barbetium,
Malachaque flumen, urbe cum cognomine.

Il paroît par ces vers que ce cap n'étoit pas éloigné de la ville & de la riviere de Malaga.

BARBETS, fobriquet que l'on donne ordinairement aux habitans des bourgs & villages de certaines vallées du Piémont des Alpes. On renferme fous ce nom ceux qui habitent les vallées de Lucerne, d'Angrogne, de Peroufe & de Saint Martin, fur les frontieres du Dauphiné. Ils n'ont point de villes, & reconnoiffent le duc de Savoye pour leur fouverain. La religion prétendue réformée eft la dominante parmi eux; & Baudrand, éd. 1705, dit qu'ils ont été nommés Barbets, à caufe de leurs miniftres qu'ils appellent Barbes.

BARBEZIEUX, Barbezillum. Voyez BARBESIEUX. BARBI ou Barbitanum municipium, petite ville de la Bétique; elle eft détruite, & on en voit encore les ruines dans l'Andaloufie, à une petite lieue de Martos, & à trois de Jaën vers le couchant, felon Ximenès cité par Baudrand, éd. 1682.

BARBIA, BARBINUM. Voyez BABIA. BARBITANI MONTES, montagnes de l'Inde endeçà du Gange. Ammien Marcellin, l. 23. p. 278. éd. Lindebr. y met la fource de plufieurs rivieres qui tombent dans l'Indus.

BARBITANUM. Voyez BARBI.
BARBIUM, nom latin de BARBY.

BARBONNEL, ville de la Brie Champenoife, diocèle de Troyes, parlement de Paris, intendance de Châlons, élection de Sézanne. On y compte deux cens cinquante-deux feux. Cette ville eft à une lieue & demie fud oueft de Sézanne, & environ à huit nord-ouest de Troyes.

1. BARBORA, petite ville d'Afrique, en Ethiopie, fur la côte d'Ajan, fur le golfe de Bab-el-mandel, entre la ville de Zeyla & le cap de Gardafui, au royaume d'Adel. De l'Ine, dans fon Atlas, prétend que la riviere de Haouache avoit autrefois fon embouchure dans cette baie, au lieu qu'étant préfentement partagée en quantité de canaux, elle fe perd dans les fables des environs d'Auçagurelle.

2. BARBORA, ifle de la mer Rouge, vis-à vis de la ville de ce nom qui eft fur la côte, felon de la Croix, Rel. de l'Afrique, t. 4. p. 138. Les habitans font Négres, & portent des robes de coton depuis la ceinture en bas, & ont tout le reite du corps nud. Comme le terroir eft fécond en pâturages, ils nourriffent quantité de bétail. Cette ifle eft nommée ALONDI par De l'Ifle, & eft dans une anfe fituée au couchant de la baie, au fond de laquelle eft fituée la ville de Barbora.

BARBORANA. Voyez BANDOBENA. BARBOUDE. Voyez BARBADE 1. & 2. BARBOSTHENÉS, montagnes du Peloponnèfe, à dix milles de Lacédémone, felon Tite-Live, L. 35. C. 27.

BARBOWINA ou GABOWINA, village de la BaffeHongrie, fur la Drave, à trois lieues de la ville de Cinq-Eglifes, du côté du midi. On le prend pour l'an. cienne BERBIS on BEREBIS, ville de la Baffe Pannonie, quoique d'autres la placent à BERZECHE, fur le lac de Balaton. Baudrand, éd. 1705.

*

BARBUDE. Voyez BARBADE.

BARBURE. Corneille dit que c'eft une ville placée dans la Lycie par Prolomée. Il fe trompe; Ptolomée dit BALBURA. Voyez ce mot.

BARBUSINSKOY, ville d'Afie dans l'empite Rusfien, fur le bord oriental du lac Baikal, & à l'embou chure d'une petite riviere nommée Barbufigga, qui coulant d'orient en occident, fe jette dans ce grand lac, felon la carte de Vitzen, amplifiée par Ifbrands Ides. Maty a trompé Corneille, qui a dit après lui que cette ville eft fur la riviere d'Amur ou Yamour, vers la fource qui eft bien loin de là.

1. BARBY ou BERVY. Voyez BERYY.

2. BARBY, petite ville d'Allemagne, fur l'Elbe, dans la Haute-Saxe, affez près du lieu où la Sal fe jette dans l'Elbe, & entre Saltza & Acken, deux villes de l'archevêché de Magdebourg. Cette ville donne le nom à un comté qui a eu fes comtes particuliers, dont la postérité finit en 1659. L'adminiftrateur de Magdebourg qui étoit de la maifon de Saxe, devint maître de Barby, & après fa mort ce comté paffa à fon fils Henri, qui embraffa la religion prétendue réformée. C'eft la feule ville du comté de ce nom. Zeyler, Saxon. Topog. p. 25.

*

LE COMTE DE BARBY, feigneurie d'Allemagne, dans la Haute-Saxe. Elle n'a qu'une petite étendue, & porte le nom d'une petite ville, qui a un château, réfidence des comtes de Barby. Cette feigneurie eft fort ancienne, & l'empereur Maximilien I l'érigea en comté l'an 1510. Les comtes de ce nom étoient d'une illuftre maifon de Saxe; Gautier, feigneur de Barby, vivoit du tems de Charlemagne qu'il fervit dans toutes fes guerres. Ses descendans acquirent la feigneurie de Rofenberg, qui étoit un fief de l'archevêché de Magdebourg, & prirent le titre de nobles feigneurs. Gau tier III acheta, l'an 1278, la feigneurie de MunchNienbourg, dont il fit démolir le château pour en faire bâtir un autre qu'il fit appeller de fon nom Walter-Nienbourg. Albert II acquit le comté de Muhlingen l'an 1318; & Burchard IV y ajouta, l'an 1416, la feigneurie d'Egleus, que Gautier IV, fon fils, engagea au chapittre de Magdebourg. Toutes ces terres retournerent aux feigneurs dominans l'an 1659, par la mort d'Augufté-Louis, comte de Barby, dernier de fa race. Le comté de Barby eft paffé à la branche de Saxe-Weiffenfels. Le comté de Muhlingen, & les feigneuries de Rofenberg & d'Eglens, ont été réunies au duché de Magdebourg; & l'électeur de Saxe donna à Jean-George III, prince d'Anhalt, de la branche de Deffau, la feigneurie de Walter-Nienbourg. * D'Audifret, Géogr. t. 3. p. 350.

BARBYSES, BARBYSSUS OU BARYBISSUS, petite riviere affez près de Conftantinople; elle a fon embouchure dans le golfe qui eft entre cette ville & Ga lata. Pierre Gille, dans fon Traité du Bosphore, dit qu'elle eft nommée par ceux de Conftantinople, CHARIARICON, à caufe des payfans qui font vers fa fource, & PECTINACORION, à caufe d'un village voifin.* Suida Lex, & Ortel. Thefaur.

BARC, riviere des Indes orientales. Elle a fa fource au mont de Gate à l'oueft, & fon embouchure dans la mer, au golfe de Bombain, & divife le royaume de Guzurate ou Cambaye de celui de Decan,*Corn.Dict,

Cette riviere ne fc nomme point Barc, mais BATE. C'eft ainfi qu'on le trouve écrit fur les cartes de Sanfon & de De l'Ifle; & ce qui prouve que c'est le vrai nom, c'eft que Davity, qui, par la faute de ses imprimeurs apparemment, écrit Bare, Afie, p. 457. & à la page 536. il écrit Bate. Corneille, qui a copié Davity dans ces deux endroits, en a fait deux rivieres, quoiqu'il dife la même chose de l'une & de l'autre.

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BARCA, pays d'Afrique & partie de la Barbarie, mais fort stérile & défert principalement dans le milieu, où ce ne font que des fables. Ce pays a pour bornes au levant l'Egypte; au feptentrion la mer Méditerranée; au couchant le royaume de Tripoli, & les Seches de Barbarie; & au midi le Biledulgérid. Il est d'ordinaire divifé en deux parties, fçavoir, le royaume & le défert. Baudrand foumet ce pays au Turc, & le fait gouverner par le baffa du Caire; je paffe le reste de fon article, qui n'eft guères plus conforme aux idées que nous avons préfentement de ce pays, que ce qu'en dit Corneille, fur le témoignage de de la Croix, Baudrand, éd. 1705.

LE ROYAUME DE BARCA. Sanfon, Baudrand, &c. nomment ainsi la partie orientale & maritime du royaume de Tripoli, laquelle s'étend depuis le port Salomon ou Soliman, jusque dans le golfe de la Sydre. On le nomme beaucoup mieux la côte de Derne, du nom de la principale ville qu'il y ait fur cette côte, & comprend en côtes celles des deux régions que les anciens ont nommées la Cyrenaïque & la Marmarique. Cette côte est peuplée de villes, la plûpart ruinées & réduites en villages. Les principales font Derne, Lameloude, Dionis, Grene, qui eft la Cyrene des anciens; Soufa, qui en eft le port, Jufte, La Braque ; car pour la ville de BARCA, c'eft une chimere. Les bons auteurs, tels que Leon d'Afrique & le Maire, dont le voyage aux montagnes de Derne eft inféré dans le fecond voyage de Paul Lucas, n'en font aucune mention. Ce dernier, t. 2. p. 95. obferve que Bingazi, que nos géographes nomment Berniche, quoique De l'Ile les diftingue, étoit autrefois une grande & belle ville, & la capitale du royaume de Barca. II eft fans doute arrivé à cette ville la même chose qu'à la capitale du royaume de Siam, dont le vrai nom est Si-yo-thi-yà, défiguré en Judia & Odiaa par les étrangers, qui même les ont abandonnés peu à peu, pour celui de Siam, qui n'est pas même celui du royaume, mais celui de la nation, comme je le remarque en fon lieu. De même on a donné le nom de Barca, qui étoit le nom du pays, à la ville qui en étoit la capitale.

Les Sanfon & quelques autres donnent une longueur exceffive au royaume de Barca, fur leurs cartes, & l'étendent depuis le 47 degré de longitude, jusqu'au 60, c'est-à-dire, qu'ils y comprennent une partie confidérable de l'Egypte, & presque tout le golfe des Arabes. De l'Ifle le refferre dans fes juftes bornes, favoir, depuis environ le 37 d. jusqu'au 44 d. ainfi l'avançant de 10 degrés de plus au couchant, il en retranche fix du côté de l'orient, ce qui fait près de la moitié. Il fait auffi ce pays plus feptentrional.

LE DESERT DE BARCA, pays d'Afrique. Il eft borné au nord par la côte de Derne, à l'ouest & au midi par le mont Meies qui eft une des extrémités de l'Atlas, qui le fépare du défert d'Onguela, & au couchant il confine au défert de Serte. Il fait partie du royaume de Tripoli. Entre Derne & ce défert il y a des Arabes qui vivent fous des tentes, & qui font tributaires de Tripoli. Léon, l. 6. c. 10. lui donne une étendue très-valte, puisqu'il le fait commencer aux limites de Mesrata, à l'occident du golfe de la Sydre, & l'étend jusqu'aux confins d'Alexandrie; de forte, dit cet auteur, qu'il a treize cens milles de long, & près de deux cens de large. Mais il eft aifé de voir qu'il y comprend le défert de Serte, qui est au midi du golfe de la Sydre. C'est un terroir fans eau, & qui ne produit aucuns grains. Il n'étoit point peuplé avant que les Arabes fuffent venus dans l'Afrique. Ils font grands voleurs, ce qui fait que peu de marchands veulent s'expofer à les rencontrer. Les cartes des Sanfon font ce défert beaucoup plus grand que toute l'Egypte, & y joignent les déferts d'Augela, des Levera & de Berdoa qui font au midi, & comprennent tout cela fous le nom de défert de Barca ou de la Libye. Ils y mettent une ville d'Ammon, qui ne fubfifte plus depuis long

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La Syrte qui eft le golfe de la Sydre, & ce défert aride joint au nom, ne laiffent pas douter que les Barcéens de Virgile ne foient les anciens habitans du pays qui a confervé le nom de Barca. Ce paffage prouve auffi que ces anciens habitans n'avoient guères meilleure réputation que les Arabes qui ont pris leur place. Ce font les mêmes que les BARCITA de Ptolomée, I. 4. c. 4. qui les met au-deffous, c'est-à-dire au midi de la Pentapole, & à l'orient des jardins des Hespérides. Mais il ne leur affigne qu'une petite partie de ce qu'on appelle aujourd'hui le Barca. Ils prenoient le nom de Barcéens ou Barcites de la ville de BARCE. Voyez ce mot. Synefius, cité par Ortelius, les nommé BAR

CENI.

BARCANI, felon Quinte-Curce, l. 3. c. 2. & BARCANII, felon Ctefias & Etienne le géographe. Le premier dit que Darius avoit parmi fa cavalerie deux mille Barcaniens armés de même que leur infanterie. Ortelius dit plaifamment que Modius les a chaffés de là, fans qu'ils le méritaffent. Le fecond les nomme dans un extrait que Photius nous a confervé, où il eft dit que Cyrus envoya chez les Perfes l'eunuque Perifaca, qui avoit beaucoup de crédit auprès de lui, afin de ramener Aftiage de chez les Barcaniens, que lui & Amitis fa fille fouhaitoient de revoir. Etienne les met fur les frontieres de l'Hircanie.

BARCAR. Vincent le Blanc dit que c'est une bonne ville, & qu'on la trouve au-delà de la riviere d'Araba; c'est-à-dire de l'Ilment, qui a fon embouchure à Araba.

1. BARCE, montagne fur la côte occidentale d'Afrique. Elle borne un golfe de fix cens feize mille pas, auprès de l'embouchure de la riviere de Darat.

2. BARCE, ville de l'Inde. Juftin, l. 12. c. 10. dit qu'Alexandre la fit bâtir en mémoire de fes exploits; qu'il dressa des autels, & laiffa le gouvernement de la côte de l'Inde à un des Officiers qu'il aimoit. 3. BARCE. Le même auteur, l. 1. c. . 7. dit que Cyrus ayant défait Crefus, lui laiffa la vie, une partie de fon patrimoine, & lui affigna la ville de Barce pour fa réfidence: elle doit être différente de celle dont je parle dans l'article fuivant.

4. BARCE. Hérodote rapporte, 1. 4. c. 165. que Pheretime, mere d'Arcefilaüs, roi de la Cyrenaïque tué à Barce dans une fédition, s'étant réfugiée en Egypte, fous la protection de Cambyfe, fils de Cyrus Aryande, qui gouvernoit l'Egypte pour Cambyfe, lui prêta main forte, affiégea Barce avec toutes les troupes des Perfes qui étoient en Egypte, prit la ville par une fauffe capitulation, & emmena les habitans de Barce en captivité en Egypte, d'où il les envoya au roi. Cambyfe étant mort fur ces entrefaites, Darius, qui lui fuccéda, leur donna un village de la Bactriane, où ils s'établirent, & lui donnerent le nom de Barce La défaite de Cyrus arriva l'an du monde 3416, & Darius ne parvint à la couronne que l'an 3442; ainfi le village qui reçut le nom de Barce, ne peut être la ville de ce nom que Crefus eut pour fa demeure.

5. BARCE, ville de la Cyrenaïque, dans la Pentapole. Herodote, l. 4. c. 160. écrit qu'après la mort de Battus, roi de la Cyrenaïque, Arcefilaüs, fon fils & fon fucceffeur, eut dès le commencement de fon regne de fi violens démêlés avec fes freres, qu'ils le laifferent dans fa capitale & s'allerent établir dans un autre lieu, & y fonderent une ville, à laquelle ils donnerent le nom de Barce C'eft cette ville qu'Ariande affiégea pour venger la mort d'Arcefilaus, petit fils de celui-là. Cette ville de Barce, que le P. Hardouin croit être la prétendue Barca d'aujourd'hui, n'est pas la même que la Barce qui étoit maritime, & aussi dans la même province. La Barce dont il s'agit dans cet article étoit dans les terres, au rapport de Ptolomée, 1. 4. c. 4. & de Scylax de Caryande, Peripl. p. 44.

6. BARCE, port de mer de la Cyrenaïque, dans la Pentapole. Strabon, l. 17. p. 337. Pline, l. 5. c. 5. & Etienne font mention dans la Cyrenaïque d'une ville qui, après avoir été anciennement nommée Barr ce, fe nommoit de leur tems Prolemaïs : il est certain d'ailleurs que c'étoit un port de mer. Ptolomée, 1.4. .4. qui néglige l'ancien nom, & ne l'appelle que Pro

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lemaïs, la qualifie de ville illuftre Enionpos: elle conferve encore à préfent ce dernier nom, avec un changement de peu de lettres, & fe nomme Tolemeta; elle eft fur la côte orientale du golfe de la Sydre.

1. BARCELONE, ville maritime d'Espagne, dans Ja principauté de Catalogne, dont elle eft la capitale: elle eft à 41 deg. 26 min. de latitude, & d'un degré min. plus orientale que l'Obfervatoire de Paris, felon les obfervations aftronomiques. Elle est très-ancienne; puisque, felon la plus commune opinion, elle fut fondée deux cens cinquante ans avant l'ere vulgaire par Hamilcar Barca, général des Carthaginois: elle fut prife par les Goths du tems du roi Ataulphe, lequel y fut affaffiné & enterré. Les Mores l'enleverent aux Goths avec le refte de l'Espagne, & s'y fortifierent fi bien, que toutes les tentatives que les Espagnols firent pour la recouvrer furent inutiles, jusqu'à ce que l'empereur Charlemagne en vint à bout en 801. * Vayrac, Etat préfent de l'Espagne, t. 1. p. 121.

Elle eft fituée fur le rivage de la mer, à l'extrémité d'une vaste plaine; fa figure tient un milieu entre le carré & l'ovale; fa grandeur approche de celle de Toulouse, & ne lui cede en rien pour la beauté. Elle eft divifée en deux, savoir, en vieille & en nouvelle, & l'une eft féparée de l'autre par une enceinte de murailles, c'est-à-dire que la vieille eft renfermée dans la nouvelle. Outre que fes murailles font très-fortes par elles-mêmes, elles font encore défendues par divers baftions, par quelques ouvrages à corne, par des remparts haurs & fpacieux, & par des foffés profonds. La plupart de fes rues font affez larges, pavées de grandes pierres, & incomparablement plus propres que celles d'aucune autre ville d'Espagne. C'est le fiège d'un évêché, d'un tribunal de l'inquifition, & d'une affez belle univerfité. Parmi quantité de beaux bâtimens dont elle eft ornée, l'églife cathédrale s'y fait diftinguer par fa grandeur & par fes deux hautes tours; celle de Notre-Dame del Pino eft encore très-belle. Les palais du viceroi, de l'évêque & de l'inquifition, méritent l'attention des curieux, auffi bien que l'arfenal, la bourse où les marchands s'affemblent, la Terfana où l'on bâtit les galeres, & la maifon de la Députation, au-deffus de l'escalier de laquelle on voit une fontaine couverte & une falle magnifique, dont le plafond est tout doré, avec un beau portique, où l'on peut fe promener ou s'affeoir cette falle eft ornée des portraits de tous les comtes de Barcelone. On y voit des places publiques fort belles, particulierement celle de faint Michel, où toutes les plus grandes rues vont aboutir. Son port eft large, spacieux, défendu d'un côté par un grand mole, & revêtu d'un trèsbeau quai qui a fept cens cinquante pas de longueur, au bout duquel il y a un fanal & un petit fort où il y a toujours quelques foldats; de l'autre il eft à l'abri des vents de l'oueft par le moyen du Mont Jouy qui, s'avançant dans la mer, forme une espece de promontoire, au pied duquel on a conftruit un petit ouvrage, qu'on a muni de canon pour la défenfe du port. Ce Mont-Jouy est une haute montagne qui s'éleve au couchant de la ville, non loin de fes murailles, au fommet de laquelle il y a une fortereffe qui fert de citadelle à la place, & qui feroit extrêmement forte fi elle étoit munie de tous les ouvrages qu'on y pourroit faire. Comme les Barcelonois font les peuples les plus laborieux de toute l'Espagne, il ne faut pas s'éconner fi la ville de Barcelone eft très-riche. Le port procure de grands avantages à fon commerce. On y fait de beaux ouvrages de verre & d'acier, fur-tout des couteaux, des canifs, des rafoirs, des cifeaux, qui font fort eftimés par les Espagnols. On y fabrique des couvertures, qu'on connoît en France fous le nom de Catalognes, & dent on fait beaucoup de cas; en un mot, tout ce qu'on peut fouhaiter pour rendre une ville recommendable s'y trouve abondamment.

L'évêché de Barcelone, felon Vayrac, t. 2. p. 344. eft fuffragant de Tarragone, & fut fondé vers le troifiéme fiécle. Saint Théodofe en fut le premier évêque. Cette églife, ruinée par les Maures, fut rétablie en mê me tems que fa métropole. Son chapitre eft compofé

d'onze dignitaires, qui font l'archidiacre major, le doyen, le chantre, le facriftain, l'archidiacre de Panades, l'archidiacre de Sainte Marie de la Mer, l'ar chidiacre del valle, l'archidiacre de Barcelone, l'archidiacre de Llobregat, le fouchantre & le tréforier; de vingt-quatre chanoines, de douze prébendiers & de plufieurs bénéficiers. Le diocèfe s'étend fur deux cens fix paroiffes, fur deux abbayes, fur dix prieurés & fur trois commenderies. De Vayrac, t. 3. p. 396. qui met une univerfité à Barcelone en parlant de cette ville, n'en fait point mention en parlant des univerfités; il n'en met que trois en Catalogne, qui font celles de Lérida, Tortofe & Tarragone. Je réferve le comté de Barcelone à l'article de Catalogne.

2. BARCELONE, bourg de France, en Guienne, au comté d'Armagnac, fur les confins de la Gascogne propre, & à une lieue d'Aire, au levant, vers Eaufe. Baudrand, éd. 1705.

3. BARCELONE-LA-NEUVE, petite ville de l'Amérique méridionale, dans la nouvelle Andaloufie; elle est aux Espagnols, qui l'ont bâtie dans le feizième fiècle. * Baudrand, éd. 1705.

4. BARCELONE ou BARCELONETTE, Bar cino nova, ou Barcilona. Le premier nom et l'ancien: petite ville de France, au comté de Nice; & capitale de la vallée de Barcelonette, au pied des Alpes maritimes, fur le torrent de Hubaye: elle fut bâtie l'an 1230, par Raymont Berenger, comte de Provence, qui poflédoit le comté de Nice, & il voulut que cette nouvelle ville portât le nom de Barcelone, dont les ancêtres de ce comte étoient originaires. L'archevêque d'Embrun a toujours été reconnu pour le fpirituel dans la vallée ou le territoire de Barcelonette. Longuerue, Defc. de la France, part. 1. p. 369. LA VALLÉE DE BARCELONETTE, contrée de France, bornée au couchant par la Provence & le Dauphiné, au levant par le marquifat de Saluces, le comté de Nice, dans lequel on l'a fouvent comprise, & celui de Beuil : elle est au nord du bailliage de Seine, & prend le nom de Barcelonette, qui en eft la capitale. Ce territoire a été long-tems regardé comme un membre du comté de Nice, dont Amedée, comte de Savoye, appellé communément le Comte Rouge, s'empara, l'an 1388, fur Louis d'Anjou, alors comte de Provence. François 1 ayant conquis la plus grande partie des états du duc de Savoie, réunit à la Provence le territoire de Barcelonette; ce qui dure en cet état jusqu'à l'an 1559, qu'il fut reftitué par Henri II, au duc Emmanuel Philibert, en exécution du traité de Cateau-Cambrefis. Ce pays a été pris plufieurs fois par les François. Enfin par le traité conclu à Utrecht l'an 1713, Victor Amedée, duc de Savoye, l'a cédé à la France, en échange de la portion du Dauphiné qui eft à l'orient des Alpes, lesquelles, comme je le dis ailleurs, font à préfent de ce côté la borne des deux états. Les Dauphinois ont demandé que le territoire de Barcelonette fût uni à leur province, pour les dédommager de ce qu'ils ont perdu par le traité d'Utrecht. Les Provençaux ont au contraire obtenu que ce pays, autrefois diftrait de leur province par les princes de Savoye, y fût réuni, comme on avoit fait fous François I. Louis XIV décida ce différent en faveur de la Provence; de forte que la vallée de Barcelonette, & tout ce qui a été cédé de ce côté-là à la France par le traité d'Utrecht, eft à présent du gouvernement de Provence. Longuerue, Defcription de la France, partie 1. p. 369.

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BARCELOR, ville des Indes, fur la côte de Malabar, au royaume de Canara. Dellon, dans fon voyage des Indes orientales, 2. part. c. 8. écrit Barçalor. Elle eft, felon de l'Ifle, dans fa carte des côtes de Malabar, par le 92 d. de longitude, & par les 13 d. 45 min. de latitude feptentrionale: elle a un affez bon port. Thevenot, Voyage des Indes, l. 2. c. 1. p. 265.compte douze lieues de Mangalor à Barcelor, & autant de cette derniere ville à celle d'Onor. Les Portugais ont autrefois poffédé ce port, mais ils l'ont perdu; & les. naturels s'en font reffaifis. Les Hollandois y ont une loge. Savary, dans fon Dictionnaire du Commerce, p. 1150. écrit Barcolor, à neuf lieues de Mangalor.

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