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fuccéda à faint Martin, & mourut l'an 444. La ville de Tours fut long tems dans la dépendance de la métropole de Rouen. Elle fut érigée en métropole civile du tems de l'empereur Honorius, vers les commencemens du cinquié. me fiècle, lorsqu'on divifa la Gaule Celtique ou Lyonnoife en cinq provinces. Quelques-uns eftiment qu'elle ne fut pas long-tems fans devenir enfuite métropole eccléfiastique. Cela n'empêcha point que S. Martin ne fût de fon tems regardé comme le maître des évêques, & S. Victrice de Rouen lui déféroit en toutes rencontres. Il paroît que ce fut fous Valentinien III, & durant l'épiscopat de S. Brice, qu'elle devint métropole eccléfiaftique.* Baillet, Topogr. des faints, p. 499. L'archevêque de Tours a pour fuffragans les évêques du Mans, d'Angers & les neuf de Bretagne. Vers l'an 844, l'évêque de Dole voulut faire ériger fon fiége en métropole, prétendant que la Bretagne formant un état féparé de la France, les évêques ne devoient pas être foumis à une domination étrangere, & que fon fiége étant le plus ancien, il devoit jour des droits de métropolitain. Ce différend dura jusqu'au pontificat d'Innocent III. L'archevêque de Tours confentit pour lors à l'érection de Dole en métropole, pourvu qu'il en eût la primatie; mais cette condition n'ayant point été du goût du pape Innocent III, il décida l'an 1199,& foumit tous les évêques de Bretagne à la métropole de Tours. Le revenu de cet archevêché eft de feize mille livres. Ce diocèfe eft compofé de trois cents paroilles, de douze chapitres, de dix-fept abbayes, de quatre-vingt-dix huit prieurés fimples, & de 191 chapelles, fans y comprendre celles qui dependent des chapitres. Le chapitre de la cathédrale de Tours eft un des plus illuftres du royaume. On y compte jusqu'à cent quatre-vingt-treize bénéficiers qui deffervent cette églife. Les huit dignités font le doyenné, le grand archidiaconé, la trésorerie, la chantrerie, la chancellerie, l'archidiaconé d'au-delà de la Loire, l'archidiaconé d'au-delà de la Vienne, & le grand archiprêtré. Outre ces dignités, il y a quarante-neuf canonicats, dont quatre ont été unis quatre ont été unis pour divers établislemens pieux. Il y a encore un fecrétaire, huit perfonats, feize vicaires, deux diacres, deux marguilliers cler cs & plus de cent chapelains, fans compter un officier qu'ils appellent maître de fallette, un fou maître & dix enfans de chœur, qui forment tous ensemble un des plus nombreux & des plus beaux clergés du royaume. Le doyen eft élu par le chapitre, l'archiprêtré eft à la collation du grand archidiacre, les autres dignités & les canonicats font à la collation de l'archevêque.

Le chapitre de faint Martin eft fi nombreux, fi riche & fi noble, qu'il mérite bien que j'en donne ici une hiftoire abrégée. Les miracles que Dieu avoit opérés à la priere de faint Martin pendant fa vie, éclaterent encore après fa mort. Saint Brice, fucceffeur de faint Martin, éleva une petite chapelle fur fon tombeau ; mais vers le milieu du cinquiéme fiécle, faint Perpete, fecond fucceffeur de faint Martin, fit bâtir au même endroit un temple magnifique des fommes confidérables dont les habitans de Tours & les peuples qui venoient en foule implorer le fecours de faint Martin, l'avoient rendu dépofitaire. Grégoire de Tours dit que cette églife fut brûlée du tems de Clotaire, & que ce roi donna à faint Euphrône de quoi la réparer & la couvrir d'étain. Dès le tems de faint Perpete il fe forma dans ce lieu une communauté de moines gouvernés par un abbé, laquelle devint bientôt nombreufe & florillante, & que nos premiers rois chrétiens comblerent de libéralités. Ce temple étoit un asyle inviolable, & les rois venoient jurer fur le tombeau du faint les traités qu'ils faifoient avec les princes étrangers. Clovis partagea avec l'églife & les moines de faiut Martin, les dépouilles qu'il avoit remportées fur Alaric. Outre le nombre confidérable de moines qui deflervoient cette églife au commencement du fixiéme fiécle, il fe forma aux environs plufieurs autres communautés, comme faint Venant, faint Pierre-le-Puellier, faint Eloi, & une des vierges qui avoient foin des linges & des ornemens, & auxquelles on doit rapporter les commencemens de l'abbaye, qui, dans la fuite a été transférée à Beaumont près de Tours. Il y avoit auffi des hôpitaux pour les pélerins & les malades, & toutes ces communautés étoient fous la direction de l'abbé & des moines de faint Martin. Il fe fit même plufieurs établiffemens hors de cette province fous la dépendance de cette abbaye, tels que le chapitre de faint

Irier en Limoulin, celui de Montier-Rofeil dans la Marche, de Chablis en Champagne, de Leré dans le Berri, & différens autres dans la Lombardie. Cropter, archevêque de Tours au milieu du feptiéme fiéclle dévotion pour faint Martin, & pour illuftrer fon églife, déja fi vénérable dans toute la chrétienté, accorda à l'abbé & aux moines de faint Martin & à toutes les dépendances l'exemption de la jurisdiction épiscopale, ne le réservant que le droit d'ordón- · ner les prêtres & les lévites, & de confacrer les faintes huiles. Cet acte fouscrit par tous les évêques du royaume, fue approuvé par le roi régnant, & porté à Rome par l'abbé Egé ric, qui en demanda la confirmation au pape Adeodat, & l'obtint. Ibbo, autre archevêque de Tours, confirma la conceffion de Cropter, & fe foumit à la bulle du pape Adeodat. Cette abbaye fur fécularifée quelque tems après, & le roi Charles le Chauve par les lettres patentes de 849, fixa à deux cents le nombre des chanoines qui fervoient cette églife. Plus de cent bulles des papes ont dans la fuite affermi l'indépendance du chapitre de faint Martin. Hugues Capet étoit abbé de faint Martin, lorsqu'il parvint à la couronne & y unit ce titre, C'eft depuis cette union que nos rois font devenus chefs & premiers chanoines de cette églife, & non pas à caufe de la réunion de l'Anjou à la couronne, comme quelques-uns le prétendent. Le ferment que font nos rois en qualité d'abbés de faint Martin mérite d'être rappor té ici. Ego, annuente Domino, Francorum rex, abbas & canonicus hujus ecclefia beati Martini Turonenfis, juro Deo & beato Martino, me de catero protectorem & defenforem fore hujus etclefia, in omnibus neceffitatibus fuis, cuftodiendo & confervando poffeffiones, honores, jura, privilegia, libertates, franchifias, & immunitates ejusdem ecclefiae, quantum divino fultus adjutorio fecundum posse meum, recta & pura fide : fic me Deus adjuvet. Les arrêts du parlement de Paris out détruit depuis quelques années l'immédiation du faint fiége, & ont donné à cette églife en la perfonne de l'archevêque de Tours un fupérieur eccléfiaftique dans le royaume, tout le refte fubfiftant & demeurant dans fon entier.

Le chapitre de faint Martin de Tours eft compofé, 1o. d'un abbé qui eft le roi, la dignité abbatiale ayant été unie à la couronne en la perfonne de Hugues Caper, qui avoit fuccédé en cette abbaye à Hugues le Grand, fon pere, Robert II fon aïeul, & à Robert le Fort fon bifaïeul. 2o. De chanoines d'honneur eccléfiaftiques, qui font le patriarche de Jerufalem, l'archevêque de Mayence, l'arche vêque de Cologne, l'archevêque de faint Jacques de Compoftelle, l'archevêque de Sens, l'archevêque de Bourges, l'évêque de Liége, l'évêque de Strasbourg, l'évêque d'Angers, l'évêque d'Auxerre, l'évêque de Quebec en Canada, l'abbé de Marmoutier & l'abbé de faint Julien de Tours. 5°. De chanoines d'honneur laïques, qui font les dauphins de France, les ducs de Bourgogne, les ducs d'Anjou, les ducs de Bretagne, les ducs de Bourbon, les ducs de Vendôme, les ducs de Nevers, les comtes de Flandre, les comtes de Dunois, les comtes d'Angoulême, les comtes de Douglas en Ecoffe, les barons de Preuilli en Touraine & les barons de Partenay en Poitou. 4°. D'onze dignitaires, qui font le doyen, le tréforier, le chantre, le maître d'école, le fous-doyen, le cellerier, le granger, le chambrier, l'aumônier, l'abbé de Cormeri & le prieur de faint Côme-les Tours. Le doyen & le tréforier font à la préfentation du roi, comme abbé de faint Martin, & à la collation du chapitre. Le chantre, le maître d'école, le fousdoyen, le cellerier & le granger font à la présentation du doyen & à la collation du chapitre; le chambrier & l'au monier à la préfentation du tréforier & à la collation du chapitre. Quant à l'abbé de Cormeri & au prieur dé faint Côme, ils reçoivent du chapitre l'inveftiture de l'ab baye & du prieuré. 5°. De quinze prévôtés qui ont droit dé châtellenie, & ceux qui en font pourvus ont la préfenta tion à plufieurs bénéfices. Ces prévôtés font de Mahet, de Saint-Espain, d'Oé, de Chablis, de Leré, de Milcey, de la Varenne, de Suévre, de Courfay, de Chalautre, de Braflay, de Reftigni, d'Antoni, d'Anjou & de Vallieres. Elles font toutes à la présentation!dufdoyen & à la collation du chapitre. 6°. De cinquante un titres de chanoines à la pleine collation du chapitre, compris les huit fémi-prébendes. 7°. De fept officiers ou dignitaires inférieurs en titre, qui font le fous-chantre, le fous-pelter, le fous écolâtre, le lé néchal, le preftimoine de Morignan, le preftimoine de Châtillon & le preftimoine de Milan. Le fous-chantre & le Tome V. LLilij

Tous-peltier font à la nomination du chantre & à la collation du chapitre. Le fénéchal eft à la préfention du doyen; le fous-écolâtre à celle du maître d'école & à la collation du chapitre; les trois preftimoines, comme le fénéchal, à la présentation du doyen & à la collation du chapitre. 8°. De 56 vicaires en titre à la préfentation & collation des dignitaires & des chanoines. 9°. De fix aumôniers à la préfentation du fous-doyen, dont les fonctions font de porter le bénitier aux proceffions, affitter fpirituellement les dignitaires, prévôts & chanoines dans leurs maladies, & garder leurs corps après leur décès jusqu'à la fépulture. De trois clercs d'aumône en titre à la préfentation de l'aumônier dignitaire pour répondre les melles, & garder le corps de l'abbeffe de Beaumont après fon décès, jusqu'à la fépulture. 11°. De quatre marguilliers en titre, à la présentation des chambriers, & chefcier pour parer le grand autel, garder le tombeau de faint Martin, dire les evangiles aux pélerins, prendre foin des reliques, & fonner le premier coup de matines. 12. De deux incepteurs en titre, à la nomination & inftitution du chapitre pour chanter aux fêtes semi-doubles, fimples & féries, le Venite, exultemus, les premieres antiennes & répons de l'office, & Templir les fonctions de fous-chantre & de fous-peltier à la meffe. 13o. De deux pénitenciers & de deux facriftains à la nomination du chapitre. 14°. D'un oblatier chargé de fournir le pain pour le faint facrifice & pour la fainte communion, à la préfentation du doyen. 15. De quatre-vingts chapelains, dont quelques-uns font à la préfentation du Toi, & en patronage laique; les autres à la préfentation des chanoines, & tous à la collation du chapitre. 16°. De dix enfans de chœur, d'un maître de mufique, d'un maître de latin pour les inftruire, nom compris les muficiens gagistes. 17°. Du pauvre de S. Martin fondé par Louis XI, & de plufieurs officiers laïques pour le fervice de l'églife. Ce pauvre de faint Martin eft élu par le chapitre à la plurarité des voix, & pour être élu il faut qu'il ne lui paroiffe aucun bien. Il eft logé, vètu, nourri & entretenu de tou xes chofes, fain & malade, aux frais du chapitre, & il ne peut être deftitué que pour déréglemens des mœurs. Il afite aux proceffions folemnelles & à l'office des jours folemnels vêtu d'une robe mi-partie de rouge & de

blanc.

TOURY, bourg de France, dans l'Orléanois, fur la route de Paris à Orléans, entre cette derniere ville & celle d'Etampes, dans l'élection de Petiviers, diocèse d'Orléans, en plat pays, on le nomme en latin Tauriacum. Ce lieu appartient à l'abbaye de faint Denys en France, & eft fameux par la défenfe que Suger qui en étoit prévôt fous l'abbé Adam l'an 1111, fit de fon château contre les forces de Hugues du Puifet, ennemi du roi Louis le Gros. La tour, comme dit Suger lui-même, étoit à trois étages, & bâtie par l'abbé ci-deflus nommé. Le même prince voulant conferver cette place dans un tems fi fâcheux, accorda en 1114 à cet abbé d'y faire tenir un marché tous les vendredis au profit de fon églife. Suger étant devenu abbé continua à affec tionner cette terre, il en ôta l'avouerie des mains des feigneurs de la Ferté-Baudouin. Cette terre fut beaucoup endommagée en 1360 par les Anglois & Navarrois qui en brûlerent les maifons & le château. L'églife du lieu eft auffi à la nomination de l'abbaye. Hift. de faint Denys. TOUS, ville d'Afie, dans la Coraffane, au midi de Nichabour dont elle eft éloignée d'environ une lieue. Danville, carte de Perfe 1751, la met au nord & à vingt lieues de cette derniere. Elle est à 37a de latitude, & à 76a & demi de longitude. Cette ville fut ruinée par les Mogols en 1221, mais elle fut rebâtie peu d'années après, & eft devenue une des plus belles & des plus célébres villes de l'empire de Perfe. Ismael Sefevi, premier roi de la maison des Sefevi, c'est-à-dire, des descendans de Schec-Sefi, qui regnent préfentement en Perfe, la fit entourer de fortes murailles & de trois cents tours. Ce roi en fit alors la capitale de la Coraffane fous le nom de Meschehed; & comme plufieurs princes avant lui y avoient eu leurs tombeaux, il voulut y avoir le fien, & plufieurs de fes fucceffeurs à fon exemple y ont éte inhumés. Voyez MESCHED. * Petis de la Croix, Hiftoire du grand Genghizcan, l. 4, c. 2.

*

TOUSE, bourgade d'Espagne, dans la Catalogne, viguerie de Girone, fur la côte de la Méditerranée. Michelot, Portul. de la Médit. p. 44, en parle ainfi : Environ quatre à cinq milles à l'eft quart de nord-eft de l'Eoret, se voit le village de Touse, qui eft environné de murailles ; il est fitué dans un petit enfoncement derriere une groffe pointe qui forme une petite anfe de fable du côté de l'ouest, où l'on peut mouiller deux ou trois galeres avec les vents à la terre; la pointe du nord-eft de cette anfe il y a quelques petits écueils hors de l'eau. On ne voit point ce village du côté de l'eft ni de l'oueft, à moins que d'être par le travers de cette anfe. Sur la pointe de Toufe qui s'avance un peu en mer, La Ste chapelle de Champigni, il y a une espéce de fort carré avec une tour & quelques forMonthréfor,

Les autres chapitres du diocèfe font celui de

La Befoche,

Saint Venant,

S. Pierre le Puellier, Pleffis lès-Tours, Amboile,

Loches,

Saint-Mesme, Cande,

Langeais, Precigni.

TOURTERON, LA SABOTTERIE, bourg de France, dans la Champagne, du diocèfe de Rheims, de l'élection de Retel. Če bourg et tué entre deux côtes dans le Retelois, à deux lieues d'Attigui & de l'Aisne.

TOURTOIRÁC, Turturiacum, abbaye d'hommes en France, de l'ordre de faint Benoît, dans le Périgord, au diocèfe, & à cinq lieues au levant de Perigueux, fur la haute Vezere. Elle fut fondée en 1025. On trouve que vers l'an 1564 ce monaftère faifoit vivre un prieur clauftral, un facriftain, un camerier ou cellerier, & trente religieux, mais préfentement il n'y a plus perfonne.

TOURTOUR, bourg de France, dans la Provence, au diocèfe de Fréjus. On veut deriver fon nom des tourmens violens que certains coupables de quelques grands crimes, à ce qu'on dit, y avoient foufferts. Il y avoit dans le territoire de ce bourg un monaftère nommé Notre-Dame de Florege, & transféré aujourd'hui à l'abbaye de Toronet. Voyez ce mot.

TOURVES, liceu de France, dans la Provence, au diocèle d'Aix. C'eft une baronnie qui a été érigée en 1678, en faveur du marquis de Valbelle, & qui appartient à la mai fon de Ventimille. On croit que c'est le lieu ad Turrem de la

voje Aurelienne.

TOURVILLE, lieu de France, dans la Normandie, au diocèfe de Coutance, élection de Valogne. Il y a un prieuré de prémontré, dépendant de la Luzerne; le prieur a fa chapelle dédiée à faint Germain au bout de la paroille. Le Leigneur porte le nom de cette paroille,

tifications qu'on découvre de fort loin d'un côté & d'autre, cette pointe paroît de loin comme une péninfule lorsqu'on range la côte. Depuis l'Eoret jusqu'à Touse, la côte eft fort haute & presque droite, on y trouve quelques rochers hors de l'eau près de terre: mais point de mouillage. Tout le long de ces côtes pendant la nuit on y voit plufieurs feux dans les bâteaux des pêcheurs, qui vont de côté & d'autre ; c'est une maniere de prendre les anchois & les fardines : j'ai jugé à propos d'en avertir, afin qu'on ne croye pas que ces feux foient à terre, ce qui pourroit fauffer la route. On voit auffi de fort loin plufieurs feux de charboniers dans les montagnes.

TOUSKACHE, petite riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane. Elle vient fe joindre à celle de Talatatchina, auprès de l'ancien fort Sainte-Marie, dans le pays ancien des Apalaches, & enfuite fe jette dans les golfe du Mexique par une embouchure 'fort large.

1. TOUSSAINTS, abbaye de France, en Champagne, dans une ifle de la riviere de Marne, à la porte de la ville de Châlons. Cette abbaye eft de l'ordre des chanoines réguliers de faint Auguftin de la congrégation de fainte Geneviéve de Paris, & fut fondée par Roger II du nom, évêque de Châlons, décédé en 1062. Cette abbaye étoit alors hors & proche de la ville, en un lieu où il ne reste plus qu'une maifon de fermier, qui porte encore le nom de TOUSSAINTS DEHORS. Elle fut démolie en 1544, pendant les guerres entre François I, roi de France, & l'empereur Charles Quint, & transférée à Châlons au lieu où elle eft aujourd'hui, par Lambeflon, abbé régulier qui commença de la rebâtir, & elle fut achevée vingt ans après avec la maison abbatiale. L'église en l'état qu'on la voit aujourd'hui,est l'ouvrage de Claude Godet fucceffeur & neveu de Lambelson,

Il n'y a que le chœur & fes collatéraux qui foient achevés. C'eft un ouvrage d'une architecture fort hardie, & qui a un air de grandeur & de beauté. Les lieux réguliers font fort agréables. La réforme fut mife dans cette abbaye en 1644. Elle valoit ci-devant fix mille livres de rente à l'abbé, & deux mille cinq cents livres aux religieux, qui y font au nombre de fept. Il y a dans l'églife de cette abbaye une belle & grande châfle d'argent, dans laquelle repole le corps de faint Lunier, dix-huitiéme évêque de Châlons, qui eft au-deffus du grand autel, & proche la porte du chœur qui conduit à la facriftie. On y a fait mettre cette inscription fur un marbre noir en lettres d'or:

SANCTUS LUDOMIRUS

GENERE LEMOVIX

CATALAUNI SEDEM EPISCOPALEM POST FRATREM ELAPHIUM INGRESSUS,

EJUSDEM DIGNITATIS SUCCESSOR,

ET IMITATOR VIRTUTIS.

HUIC LAUDIS ARGUMENTUM INGENS SUPPEDITA

VIT.

IMPIA REGINA BRUNECHILDIS

CASTUM PRÆSULEM

NEFARIAS ILLECEBRAS REJICIENTEM
MULIER IMPUDICA QUÆSIVIT AD NECEM,
HORRENDUM SCELUS FRUSTRA CONATA

EIDEM EXILIUM IMPERAVIT.

SED NE LUX TANTO SUB MODIO LATERET,
IN SEDEM A LOTHARIO RESTITUTUS,
PIE APUD SUOS DIEM OBIIT,
ANNO 626. ÆTATIS 75.

POSUIT EDMUNDUS BAUGIER, IN CURIA PRÆSI-
DIALI CONSILIARIUS, URBIS SENATOR,

ET PRIMUS JUDEX SCABINUS AN-
NO SALUTIS 1709.

Baugier, Mémoires historiques de Champagne, t. 2,

P. 123.

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2. TOUSSAINTS, cella omnium Sanctorum, abbaye d'hommes, ordre de prémontré, dans la Suabe, au diocèle de Strasbourg dans l'Ortnau, & dans une folitude près d'Oberkirck. Ce n'étoit d'abord qu'une prévôté qui fut enfuite érigée en abbaye.

. TOUSSEA, autreinent LoUSSEK, ville de Perfe. Tavernier, voyage de Perfe, l. 3, dit qu'elle eft fituée à 854 40′ de longitude, fous les 37d so' de latitude. Il ajoute que le terroir des environs produit quantité de bled & de trèsbons fruits.

TOUSSI. Voyez Toucy.

TOUSTER, nom de la ville capitale de l'Ahuaz, & du Khouzistan qui porte auffi le nom de Schouschter, & qui apparemment eft l'ancienne ville de Suze, capitale de la Perfe. Le géographe Perfien, dans fon troifiéme climat, dit que Schabour ou Sapor, roi de Perfe, y éleva une digue d'une prodigieufe hauteur, jusqu'à laquelle il fit monter la riviere de Choaspès. Mahammed-Ben-Caffem écrit que Toufter eft la premiere ville qui ait été enfermée de murailles après le déluge, & que la digue d'une fi prodigieufe hauteur que Schabour avoit fait élever n'avoit été bâtie que pour empêcher l'inondation d'un fecond déluge. Voyez Toftar, & Suze la capitale du Chufiftan. * D'Herbelot, Bibl. or. p. 896.

TOUVOIS, baronnie de France, dans le Maine, avec un château qui appartient à l'évêque du Mans. Sa jurisdiction s'étend fur trente paroiffes. Le château fut bâti par Guillaume, trente-huitième évêque, & enfuite il fut augmenté par Geofroi de Loudun.

TOUVRE, (la) riviere de France, dans l'Angoumois. Elle a fa fource au pied d'un rocher escarpé, fur lequel étoit un vieux château qui appartenoit aux comtes d'Angoulême, & qui fut détruit par les Anglois. Cette fource eft une des plus belles qu'il y ait en France. Elle a plus de douze braffes d'eau de profondeur, & porte par conféquent des bateaux dès fa naiffance, fans être néanmoins navigable dans fon cours. Les eaux de la Touvre font claires & froides, & produifent une prodigieufe quantité de truites. Cette riviere le jette dans la Charente à une lieue & demie de fa fource, au lieu appellé le Gou, à un quart de lieue au-deffus d'Angoulême. Piganiol de la Force, Description de la France, t. 5, P. 4.

*

TOWCESTER, ville d'Angleterre, dans la province de Northamptonshire. Suivant l'opinion de Cambden c'eft le Tripontium des anciens qu'on appelloit ainfi à cause de ses trois ponts. C'a été autrefois une ville forte, laquelle réfifta aux Danois, qui, après plusieurs affauts, furent contraints de l'abandonner. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. 1,

P. 93.

TOWY, riviere d'Angleterre, au pays de Galles, dans Caermartenshire. Elle arrofe la ville de Caermarthen, & vat fe jetter dans la mer, à trois ou quatre lieues au-deflous de cette ville. Cette riviere, felon Cambden, eft le Tobius des anciens.

TOUZA, bourg de France, dans l'Angoumois, élection de Cognac.

TOUZAR ou ToUZER, nom d'une ville de la province d'Afrique, proprement dite, abondante en palmiers & en campagnes fertiles en grains, & arrofée de très-belles eaux, felon le géographe Perfien dans fon troifiéme climat.

TOUZI, bourg de l'évêché de Toul; il s'y tint autrefois un concile national.

TOXAN, ville de la Chine, avec fortereffe, dans la province de Queicheu, au département de Tucho, huitiéme métropole de la province. Elle eft de 9d 19' plus occidentale que Pekin, fous les 25d ss' de latitude. * Atlas Sinenfis.

1

TOXANDRI, peuples de la Gaule Belgique. Leur nom eft fort connu des anciens; mais il y a quelque difficulté à marquer leur fituation précife. Pline, l. 4, c. 17, eft le premier qui les ait nommés; & il met leur demeure au-delà de T'Escaut: A Scaldi incolunt extera Toxandri pluribus nominibus. Cluvier recule les TOXANDRI jusque dans la Zéelande, comme fi ces peuples étoient ceux dont Céfar, de bell. Gall. 1.6, c. 32, parle fans les nommer, qui habitoient près des Ménapiens, fur le bord de l'Océan, & qui, lorsque T. Labienus marcha contre eux avec trois légions, fe cacherent dans les ifles que la mer avoit coutume de former dans ces quartiers. Cluvier prend ces ifles pour la Zéelande, & croit que ce lieu Toxiandria, où Ammien - Marcellin dit que les Saliens-François oferent fixer leur demeure, n'étoit autre chofe que la Zéelande: Aufos olim in Romano folo apud Texiandriam locum habitacula fibi figere pralicenter. Cependant divers auteurs de nom font d'un fentiment contraire, & on ne fait point même, dit Cellarius, Geograph. ant. l. 2, c. 3, quel étoit anciennement l'état de la Zéelande, ni celui des illes, & des canaux qui les formoient, parce que les inondations de la mer & les débordemens de l'Escaut ont changé la face des lieux. Céfar, ajoute-t-il, décrit certainement le lit de ce fleuve, bien différemment de ce qu'il eft aujourd'hui. Quoi qu'il en foit, Pontanus, Discept. 3, Browerus, Ad Venantii Fortunati, l. 3, carm. 12, & de Valois, Notit. Gall. p. 551, mettent les TOXANDRI en-deça de la Zéelande, & vers la Meufe, & ils s'accordent en ce qu'ils reconnoiffent des veftiges de la demeure des Toxandri dans TESSENDERLO, village de l'évêché de Liége. Alting paroît incliner pour le fentiment de Cluvier : il ne veut pas néanmoins l'adopter abfolument, parce qu'il ne voudroit pas nier que les Tozandri n'ayent habité quelque canton du pays des Ménapiens & même de celui des Morini. Cellarius dit : J'aimerois mieux chercher les Toxandri quelque part dans les terres, que de les placer dans les ifles de Zéelande, dont on ne connoît point l'ancien état, l'embouchure de l'Escaut, fur tout, ayant changé de fituation; ce que tout le monde pourtant ne lui accorderoit pas. De plus, ajoute-t-il, les anciens, comme Pline & Ammien-Marcellin, qui ont parlé des Toxandri, n'ont rien dit qui puiffe nous faire conjectu rer que ces peuples habitoient dans des illes. Au contraire, comme Pline dit qu'ils étoient connus 'fous divers noms ;' c'eft-à-dire, qu'ils étoient divifés en différens petits peuples, il eft probable que leur pays étoit d'une grande étendue, & pouvoit aller jusques dans les ifles de Zéelande, de façon néanmoins que la plus grande partie habitoit dans les terres & vers la Meufe. Les auteurs du moyen âge mettent auffi la Toxandrie dans les terres. De Valois cite à cette occafion la vie de faint Lambert, apôtre des peuples Toxandri. On y lit que la Toxandrie étoit à peine éloignée de trois milles de la ville de Maftricht du côté du nord.

TOXANDRIA, TEXANDRIA OU TOSSANDRIA. Voyez ToXANDRI.

TOXILI, TAXILI OU TAXILA, peuples de l'Inde, feLLI III iij

Jon Denys le Périegéte, vers 1141, qui les met au nombre vers 1141, qui les met au nombre des peuples qui habitoient entre les fleuves Cophes, Indus, Hydaspe & Aceline. Leur ville fe nommoit Taxila, & leur roi eft appellé Taxilus par Quinte-Curfe, l. 8, qui dit que ce nom étoit affecté à tous ceux qui fuccédoient au royaume, & place ces états entre les fleuves Indus & Hydaspe. Quant à la ville de Taxila, Strabon, Ptolomée & QuinteCurfe nous apprennent qu'elle n'étoit pas éloignée de la rive orientale de l'Indus.

TOXIGNY, bourg de France, dans la Touraine, élection de Loches.

TOYUNG, montagne de la Chine, dans la province de Suchuen, au territoire de Chingtu, premiere métropole de la province, près de la ville de Cungking. On trouve fur cette montagne des finges qui approchent de l'homme pour la grandeur & pour la figure, & qui ont une grande paffion pour les femmes. Atlas Sinenfis.

A

TRA-LOS MONTES, province du Portugal. On lui a donné le nom de TRA-LOS-MONTES, qui veut dire au-delà des montagnes, parce qu'elle eft en effet fituée au-delà des montagnes, à l'égard du refte du royaume. Elle s'étend en long du nord au fud, & confine dans toute la longueur au royaume de Léon, comprenant tout ce quartier du Portugal qui eft entre le Douere & la Galice, à l'orient de la province d'Entre-Douro & Minho; elle renferme encore une langue de terre, longue & étroite, au midi du Douere, depuis une ligne tirée à Caftanheira, fur le bord de ce fleuve, jusques vers la fource de la Coa; ayant à l'occident la province de Beira & de hautes montagnes qui l'enferment, & qu'on nomme Marano, Jurello, Muro & Soaio; ce font des branches du mont Vinduus ou Vindius. Ce mont eft cette chaine de montagnes, qui, fe détachant des Pyrénées, traverfe la Biscaye & l'Afturie, & forme à l'entrée de la Galice deux branches, dont l'une s'étend tout du long jusqu'au cap de Finis Terra, l'autre, tournant au midi, traverfe le pays des anciens Bracares, & fépare la province de Tra-losMontes, de celles qui font à fon couchant. Cette province eft arrofée de quelques rivieres ; le Douere la traverse dans fa largeur du levant au couchant, la partageant en deux parties presque égales, & lui fert de bornes à l'orient dans fa partie feptentrionale. Dans cette même partie elle a la riviere de Tamaga, celle de Pinhaon, celle de Tuelo, & celle de Sabor. Dans la partie qui eft au midi du Douere, elle eft arrofée par la riviere de Coa. Cette province peut avoir environ trente lieues de long fur vingt de large; elle comprend deux cités, & quatre comarcas ; celles de Miranda, de Moncorvo, de Villa Real & de Pinhel. Les trois premieres font au nord du Douere, & la derniere eft au midi. La province de Tra-los-Montes eft fertile en vin & en huile, & riche en troupeaux.* Delices de Portugal, p. 712 & fuivantes.

1. TRAABURG, bourg d'Allemagne, aux confins de la Carinthic & de la Carniole. Il y a un château & une prévôté. * Zeyler, Topogr. Carinth. p. 102.

2. TRAABURG, bourg de la Carinthie, fur la riviere Traa, à trois milles au-deffous de Lientz, fur les confins du comté de Tirol. Ce bourg avec le château a appartenu autrefois aux comtes d'Ortenburg.

TRABA, bourgade de l'ifle de Candie, fur la côte méridionale, près du cap Crio. On croit que c'eft l'ancienne TARBA de Ptolomée. Voyez TARBA no. 1.

TRABALA, ville de l'Afie mineure, dans la Lycie, felon Etienne le géographe.

TRABAY, riviere d'Espagne, au royaume de Grenade. Son cours eft le même que celui du Guadalmacar, & fe rend dans la mer, à Muscacra.

TRABUCO, bourg d'Afrique, fur la côte du royaume de Barca, à cinquante lieues de Bonandreo, du côté de l'orient. Mercator prend ce bourg pour l'ancienne BATHRA

CUS.

TRABUNACTUM, ville de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin la marque entre Tacapa & la grande Leptis, en prenant le long des limites de la province de Tripoli. Elle étoit entre Adaumagdum & Tramusdufis, à vingt-cinq milles du premier de ces heux, & à égale diftance du fecond. Les manuscrits varient fur l'orthographe de ce nom : les uns au lieu de TRABUN ACTUM lilent THRABUNACTUM, & les autres portent TABLONAGDUM OU TABUNA

TUM

TRACANA, ville de la Sarmatic Européene. Ptolomée,

1.3, c. 5, la place dans les terres, & la met au nombre des villes voifines du fleuve Carcinite.

TRACHE, nom qu'Ovide, Metam. l. 15, donne à la ville d'Anxur. Voyez ANXUR.

TRACHE, ifle de la mer Ionienne. Pline l. 4, c. 12, la nomme avec diverfes autres ifles qu'il met auprès de l'ifle de Corcyre, Corfou, & qui ne font point connues des auteurs géographes.

TRACHEA. C'eft l'un des furnoms que Pline, l. 5, c. 29, donne à la ville d'Ephèse.

1. TRACHENBERG, baronnie d'Allemagne, dans la Siléfie, aux confins de la Pologne, qui la borne du côté du nord : elle a à l'orient la baronnie de Militsch, au midi la principauté d'Olffe, & à l'occident partie de cette principauté & partie de celle de Wolau. Ses principaux lieux font: Trachenberg & Prausnitz.

*Jaillot, Atlas.

2. TRACHENBERG, petite ville d'Allemagne, dans la Siléfie, aux confins de la Pologne, dans la baronnie de même nom, dont elle eft le chef-lieu. Cette petite ville eft fituée fur le bord de la riviere de Bartfch, entre Zulauff &. Hernftad.

TRACHIA. Etienne le géographe dit qu'on donnoit ce nom à toute l'Ifaurie. La raifon en eft que fon terrein étoit montueux & inégal.

TRACHIA ACTE, c'eft-à dire, rivage raboteux & inégal. Ortelius qui cite Ifacius, in Lycophr. dit que ce lieu eft entre Seftus & Abydos.

TRACHIN. Voyez HERACLÉE, n°. 17, & TRACHI

NIA.

TRACHINA, TRISMIS OU TRESMIS, place de la Turquie, en Europe, dans la baffe Bulgarie, fur le bord du Danube, bien plus bas que Nicopoli.

TRACHINIA, canton de la Macédoine, dans la Pththiotide, autour de la ville d'Héraclée qui en prenoit le nom d'HERACLEA TRACHINIÆ, felon Thucydide, l. 3. Ce canton s'étendoit apparemment entre le fleuve Sperchius au nord, le golfe de Maliacus à l'orient, le fleuve Afopus au midi, & la Parafopiade au couchant. Sophocle, Philotectes, cité par Ortélius, place dans ce canton un lieu nommé TRACHINIUM, & des montagnes qu'il appelle TRACHINIE OU TRECHINIA - PETRÆ. Hérodote, l. 7, n°. 199, y met auffi une ville TRACHIS; mais il pourroit être queftion de la ville d'Héraclée, à laquelle on donna le furnom de TRACHIS. Voyez HERACLÉE, no. 17.

TRACHINIUM, ville d'Etolie, felon Strabon, l. 10, p. 450. Ce nom, dit Paulmier, me paroît fort fuspect; car outre qu'aucun autre ancien auteur ne met une ville de Trachinium dans l'Etolie, ce nom d'autre part ne convien droit abfolument point à une ville fituée dans un terrein uni, gras & fertile, mais à une ville qui feroit dans un terrein montueux & inégal. Paulmier foupçonne que dans cet endroit de Strabon, au lieu de TRACHINIUM, il faut lire TRICHONIUM, parce que Polybe, l. 5, Paufanias, in Corinth. & Etienne le géographe mettent une ville de ce nom

dans l'Etolie.

TRACHIOTE. Voyez CILICIE, No. I.

TRACHIRIS, fleuve de la Libye intérieure. Ptolomée, 1.4, 6. 6, marque fon embouchure dans le golfe Hespérien, au-deffus du port Perphofius. Ses interprétes, au lieu de TRACHIRIS, litent STACHIDIS, & ce pourroit bien être la véritable orthographe; car le texte grec porte que le fleuve STACHIR prend fa fource dans le mont Rylladius, & il n'eft guères poffible de douter que par TRACHI RIS & par STACHIR, Ptolomée n'entende le même fleuve.

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TRACHIS, ville de la Thefalie, au pied du mont Oeta, felon Etienne le géographe, qui dit qu'elle fut bâtie par Hercule, & qu'on lui donna le nom de Trachis, à caufe de l'inégalité de fon terrein, qui est tout montueux. Thucydide, l. 3, p. 235, la met aux confins des peuples Oeta. L'étymologie du nom de cette ville eft confirmée par ces vers de Sénéque, in Hercule Octao, act. 1, v. 135.

Ad Trachina vocor, Saxa rigentia,
Et dumeta jugis horrida torridis,
Vix gratum pecori montivago nemus.

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TRACHONES. Strabon, l. 16, p. 756, nomme ainfi deux collines de Syrie, au-delà de la ville de Damas. Ortélius, qui cite W. Wiffenburgius, dit que ces collines font la montagne HIPPUs de Ptolomée, . 5, c. 15, & celle de GILEAD des Hébreux.

TRACHONITÆ ARABES, peuples Arabes, dans la Saccée, au pied du mont Alfadamus, felon Ptolomée. Voyez TRACHONITIDE.

TRACHONITIDE, contrée de l'Arabie, au midi de la ville de Damas, & à laquelle les Arabes Trachonites avoient donné leur nom. Je n'oferois, dit Reland, Palaft. 1. 1, c. 23, renfermer tout le pays des Arabes Trachonites dans des limites de la terre promife que Moife & Jofué affignerent aux douze tribus.Eufebe & l'interpréte Chaldéen metttent cependant dans la Trachonitide, quelques unes des villes que les Israëlites poffèdoient au-delà du Jourdain. Mais, ajoute Reland, les témoignages d'un grand nombre d'auteurs prouvent que la Trachonitide doit être plutôt mife au nombre des contrées voifines de la Palestine, que confidérées comme en faifant partie.

Jofeph eft celui qui fournit le plus de lumiere, pour fixer la véritable fituation de la Trachonitide; il dit qu'elle est fituée entre la Palestine & la Cole Syrie; dans un endroit il l'appelle Taxovitis, & dans un autre Taxa. La Trachonitide ne touchoit pas à la Galilée, ce qui fe voit par ce qu'on lit dans Jofeph, que tout le pays qui fe trouvoit entre Trachon & la Galilée, fut le partage d'Hérode. Il eft dit, dans le même endroit, que la Batanée fut jointe à la Trachonitide; & comme la Gaulonitide s'étendoit depuis la mer de Tibériade jusqu'aux fources du Jourdain, il s'enfuit que la Batanée étoit à l'orient de la Gaulonitide, l'Iturée ou l'Auranitide, à l'orient de la Batanée, & la Trachonitide au nord de la Batanée; car tout ce que les Israëlites poffédoient au nord de la Pérée, fe rapporte à ces quatre contrées, la Gamalitique, la Gaulonitide, la Batanée & la Trachonitide; quelquefois pourtant la Gamalitique fe trouve renfermée dans la Gaulonitide. Quant à la Trachonitide, elle paroît s'être étendue au nord de la Batanée; car Joseph dit que le lac Phiala, qui étoit à cent vingt ftades de Panéas, fe trouvoit fur le chemin par où l'on montoit à la Trachonitide. Il écrit encore que Panéas & Matha étoient entre la Galilée & la Trachonitide, que cette derniere contrée étoit pleine de retraites de voleurs, qui fe fauverent en Arabie, & qu'on envoya dans la Trachonitide trois mille Iduméens, pour empêcher leurs brigandages.

Voici les témoignages des autres auteurs, qui ont parlé de la Trachonitide. Canatha, felon Eufébe, in voce Kavao étoit dans la Trachonitide, près de Boftra. Le même auteur, ad vocem 'Irspaia, a cru que l'Iturée & la Trachonitide étoient la même chofe; car il dit qu'on appelloit Tra chonitide le pays qui joignoit le défert voifin de Boftra, ville de l'Arabie. S. Jérôme, in Onomaft. ad vocem Tracho, dit de même que la Trachonitide eft au-delà de Boftra, ville d'Arabie, dans le défert, au midi de Damas. Tout cela s'accorde avec le Talmud, qui étend la Trachonitide jusqu'à Boftra. Voyez Ligtfoot, dans fes remarques chorographiques, fur S. Luc, fect. 4. On peut ajouter à tout cela qu'Aurelius Victor, en parlant de l'empereur Philippe, qui étoit né à Boftra, l'appelle Arabe Trachonite M. Julius Philippus Arabs Trachonites. Ptolomée connoît auffi des Arabes Trachonites, ce qui empêche de mettre la Trachonitide dans les montagnes du Liban, ni dans celles de l'Anti-Liban; car alors fes habitans n'auroient pas été Arabes, mais Syriens.

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Le nom de Trachonitide venoit, fans doute, des deux collines TRACHONES, que Strabon met au voifinage de la ville de Damas. Il ajoute, qu'en tirant de-là vers l'Arabie & l'lturée, on trouve des montagnes peu praticables, où il y a des cavernes profondes, dont une pourroit contenir quatre mille hommes. Guillaume de Tyr, hift. l. 15,

C. 10, rapporte que des voyageurs qui paffoient par cette contrée, appercevant des ouvertures de citernes, & s'imaginant y pouvoir puifer de l'eau aifément, y perdoient les vaiffeaux dont ils vouloient fe fervir pour puifer, parce que les hommes qui étoient cachés dans ces cavernes, coupoient la corde & retenoient les vaiffeaux. Ces cavernes étoient entre Adraa & Bozra, felon le même historien qui ajoute que la Trachonitide faifoit une partie confidérable du diocèse de Boftra, & que cette contrée dont Bostra étoit la métropole, étoit aride & fans eau, n'ayant ni rivieres, ni ruiffeaux, ni fontaines, de forte que l'hiver on étoit obligé de ramafler l'eau de pluie, & de la conferver dans des trous pour l'ufage de toute l'année. Les habitans confervoient auffi leurs grains dans des cavernes qui leur fervoient de greniers.

TRACHSELWALD, bailliage de Suiffe, au canton de Berne, dans le pays allemand. Son chef-lieu eft un village de même nom, avec un château fort par la fituation avantageufe. Ce bailliage eft paffablement grand, contenant huit grandes paroiffes. C'est là qu'eft le quartier du pays qu'on nomme proprement Emmethal, c'eft-à-dire, Val d'Emme. Là, font la plupart des anabaptiftes du canton de Berne, & comme ils font au voifinage du canton de Lucerne, & qu'ils ne peuvent point porter les armes (ce qui eft un des articles de leur fecte) c'est pour cette raison que les Bernois ne les veulent pas fouffrir, ne pouvant point compter fur eux, au cas que les Lucernois fiffent quelque irruption de ce côté-là. Il y avoit autrefois dans ce bailliage un monastère de chartreux nommé Trub, auprès d'un village du même nom; les Bernois y entretiennent un receveur. Dans ce bailliage eft la petite ville d'Hutwyl, aux frontieres de Lucerne. C'eft là que les pay fans rébelles tenoient leurs affemblées l'an 1653. Après y avoir comploté fur les opérations de leur armée, ils allerent affiéger Berne avec des canons de bois garnis de cercles de fer. * Etat & délices de la Suiffe, t. 2, p. 204.

TRACHYS, montagne de l'Arcadie. Paufanias, 1. 8, c. 13.

l.

TRACTARI, peuples du Cherfonnèfe Taurique, felon Pline, . 4, c. 12. Les manuscrits que le pere Har. douin a confultés, portent STACTARI, au lieu de TRAG.

TARI.

TRACY ou TRASSY, village de France, dans le Nivernois, au diocèle d'Auxerre, fur le rivage droit de la Loire, entre Pouilly & Cône. C'eft une des trente-fept anciennes paroiffes de ce diocèfe, puisque S. Aunaire en fait mention dans fon réglement de l'année 580 ou environ. Elle y eft connue fous le nom de Draptiacus, qui paroît dérivé de ces anciens noms Drapes, Drapetes, des commentaires de Célar, lib. 8. L'églife de S. Syphorien de Tracy, fut une de celles que Humbaud, évêque d'Auxerre, retira de la main des laïques vers l'an 1100, & qu'il donna à la nouvelle abbaye de S. Laurent, chanoines réguliers.

TRACY-LE-MONT ou TRACY LE HAUT, lieu de France, dans la Picardie, élection de Noyon,

TRACY-LE-VAL, ou TRACY LE BAS, lieu de France, dans la Picardie, élection de Noyon : il dépend de Tracyle-Mont.

TRADATE, bourg d'Italie, dans le Milanez, fur la rive gauche de la riviere d'Olona, affez près & au midi de Gaftion. * Magin, Carte du Milanez.

TRÆMENOTHURITÆ, peuples de la Troade. Prolomée, l. 5, c. 2, leur donne la ville de Trajanopolis. Quelques exemplaires portent TRIMENOTHURITÆ pour TRAMENOTHURITÆ, & Tzetzès appelle ces peuples GRI

MENOTHURITÆ.

TRAEN, riviere d'Allemagne, dans l'électorat de Tréves. Cette petite riviere fe jette dans la Mofelle à demilieue au-deffous, du même côté.

C'est la riviere appellée par Aufone, Draconus.
TRÆRBACH. TRARBACH.

1. TRAFALGAR, (le cap de) cap d'Espagne, fur la côte occidentale de l'Andaloufie. Michelot, Portul. de la Médit. p. 6, dit: Le cap de Trafalgar eft une longue pointe baffe, fur laquelle eft une tour carrée, appellée tour.de la Meca, armée de deux petits canons, qui de loin paroît ifolée, parce que le terrein qui eft entre cette tour & une grolle pointe, qui eft au nord-est eft fort bas; tellement que lorsqu'on range cette côte elle paroît ifolée, principale

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