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merce de beftiaux dans les foires du Limoufin; il y a quelques menas fruits.

TRETA, ville de l'ifle de Cypre. Strabon, l. 14, p. 683, la place entre Boofura & le promontoire, d'où l'on précipitoit ceux qui avoient touché l'autel d'Apol

lon.

TRETE, ifle de la mer Rouge, fur la côte de l'Arabie, felon Prolomée, 1.6, c. 7. Ses interprétes au lieu de TRETE, lifent TRITE.

TRETHYMIROW, petite ville de Pologne, dans l'Ukraine, au palatinat de Kiovie, fur la rive droite du Boryfthene, dix ou douze lienes au-dellous de Kiovie. Etienne Battori, roi de Pologne, donna cette ville aux Cofaques pour être leur place d'armes, le fiége de leur confeil de guerre & la réfidence de leur général. Elle leur fut enfuite ôtée par les Polonois, & après de longues guerres, les Cofaques en font enfin demeurés les maîtres. * De l'Ifle, Atlas.

1. TRETUM, promontoire de l'Afrique propre. Prolo mée, l. 4, c. 3, le marque fur la côte du golfe de Numidie, entre Ruficcada & Uzicath. Strabon, l. 17, p. 830, qui nomme ce promontoire TRITUM, dit qu'il étoit à fix mille ftades de celui de Metagonium. Le nom moderne eft Cabo Ferrato, felon Caftald, & Brucramel, felon Mer

cator,

2. TRETUM, lieu du Péloponnéfe, dans l'Argolide. Panfamias, . 2, c. 15, dit que l'un des chemins qui conl. duit de Cléone à Argos, palle à TRETUM, & que quoique étroit & ferré dans les montagnes, il étoit néanmoins le plus facile pour les voitures. C'est dans ces montagnes que Ton montroit la caverne du Lion Neméen, & delà à la ville de Nemée il n'y avoit pas plus de quinze ftades.

3. TRETUM ou TRITUM, lieu de Syrie, aux environs de Daphné, l'un des fauxbourgs de la ville d'Antioche. Ce lieu, dit Procope, Perfic. l. 2, c. 11, eft tout plein de rochers, & on y avoit bâti l'églife de faint Michel, felon le dellen qu'Evaride en avoit donné. Après la prife & la ruine d'Antioche, par Cosroez, un cavalier de Perfe, forteftimé dans l'armée, & qui avoit l'honneur d'être connu du roi, étant allé avec quelques-uns de fes compagnons à Trite, & y ayant apperçu un jeune homme d'Antioche qui étoit feul à pied, & qui fe cachoit, il fe fépara de fes compagnons pour le pourfuivre. Ce jeune homme, qui étoit un boucher nommé Aimaque, fe voyant à la veille d'être pris, fe retourna & jetta au foldat une pierre de telle roideur, que l'ayant frappé au vifage, il en tomba par terre. Aimaque -courut aufli tôt à lui, & comme il n'avoit point d'armes, il fe fervit de fon poignard pour le tuer; il prit enfuite fon argent, les armes & fes habits, monta fur fon cheval, & foit par un bonheur extraordinaire, foit par la connoiffance qu'il avoit du pays, il s'enfuit fans que l'on pût favoir ce qu'il étoit devenu. Cofroez conçut un tel dépit de la mort de ce foldat, qu'il commanda aux gens de fa fuite de mettre le feu à l'église de faint Michel, & ils le mirent, non-feulement à l'églife, mais encore aux maifons d'alen

tour.

TRETUS, port de l'Arabie heureuse. Ptolomée, l. 6, c. 7, le marque dans le pays des Adramites, entre le village .7, Embolum & la ville Thialemath.

I TREVA, ville que Ptolomée, l. 2, c. 11, marque dans le climat le plus feptentrional de la Germanie. Molet veut que ce foit Hambourg, & Cluvier, Geogr. antiq. 4.3, c. 27, conclud pour Lubec. Ce dernier a railon.

2. TREVA, ville d'Italie, dans la Flaminie; elle étoit arrofée par le fleuve Clytumnus, felon la remarque d'un ancien gloffaire de Juvénal; & dont voici les paroles: Clytumnus fluvius, qui Trevis civitatem Flaminia interluit.

TREVENTINATES, peuples d'Italie, que Pline, . 3, c. 12, place dans la quatrième région. Leur ville eft nommée Tereventum par Frontin, p. 89, qui lui donne le titre de colonic. Quelques manuscrits de ce dernier portent Terebentum ou Treventum. C'est aujourd'hui Trivento, fur le Trigno, dans le comté de Molifle.

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en-deçà du Rhin, la capirale de l'archevêché de même nom, fur la Moselle, à treize lieucs de Metz & à dixfept de Mayence & de Cologne, au 49d 25' de latitude, & au 24° 10' de longitude.

Si l'on en croit les anciennes traditions du pays, rapportées par Zeyler, Topogr. archiep. Trevir. p. 2, Treves' eft la plus ancienne ville du monde, & fondée douze cents cinquante ans avant Rome, la feizième année de l'âge d'Abraham, &c. tems auquel il n'eft pas bien sûr que cette partie de l'Europe eut des habitans. Guillaume Kyriander, fyndic de cette ville, en a compofé l'hiftoire, qu'il commence à l'an du monde 1966, & conduit jusqu'à fon tems. Mais les fables que Zeyler & lui débitent, ne font pas plus dignes de foi, pour les trouver dans plufieurs auteurs, qui ne méritent, à cet égard, aucune créance.

Treves, anciennement connue fous les noms de NoVIOMAGUS & CIVITAS TREVIRORUM, fut appellée enfuite AUGUSTA TREVIRORUM, & enfin TREVIRI, du nom des peuples dont elle étoit la capitale. (Voyez TREVIRI. C'étoit une ville très-célébre dans la Gaule Belgique lorsque Célar y vint. Elle prit le nom d'Augufta Trevirorum, & le titre de colonie, lorsqu'Augufte, vraifemblablement au voyage qu'il fit dans les Gaules, l'érigea en métropole de la premiere Belgique, & qu'il y établit une colonie de foldats vétérans. Une médaille de Vespalien porte: COL. AUG. PAT. TREVIRORUM, c'està-dire, colonia Augufta paterna Trevirorum. Cette colonie eft dite Paterna, vraisemblablement par allufion au titre de Pater Patria que l'on avoit donné à Augufte. Tacite fait fouvent mention de cette ville; & Ammien Marcellin l'appelle une feconde Rome, à caufe de fon autorité dans les Gaules, de fa puillance, & de la magnificence de fes bâtimens; & pour avoir été la plus grande ville en deçi des Alpes, & la réfidence de plufieurs empereurs. C'eft pour cette derniere raifon qu'on voit dans Aufone: Trevericaque urbis folium. Il dit dans le même endroit que Treves, Imperii vires alit, veftit & armat, nourrit les forces de l'Empire, les habille & les arme. C'est qu'il y avoit à Treves des greniers de bled, pour la nourriture des troupes; que c'étoit une des huit villes des Gaules où l'on fabriquoit des boucliers, fous l'inspection du maître des offices; & qu'il y avoit une manufacture d'étoffes, qui fervoient à l'habillement des foldats. Elle étoit aufli la réfidence d'un des quatre tréforiers des Gaules, fubordonnés au comte des facrées largeffes ; & d'un des trois commiffaires chargés de la direction des monnoies dans les Gaules. Cette ville avoit aufli un fénat, dont les membres fe trouvent appellés decuriones, curiales, nobiles, fenatores; & leurs femmes fenatrices. Elle étoit célébre d'ailleurs par fes écoles, dont la réputation s'eft foutenue jusqu'au feptiéme fiécle.

On y voit plufieurs beaux reftes d'antiquité, échappés au dernier fac qu'elle a fouffert des Normands, au neuviéme fiécle, comme la Porte-blanche, ou Albe-porte, proche de laquelle a été l'ancien château appellé Arx alba; le beau pont fur la Mofelle, avec des pilliers & des colonnes très antiques; deux tours fort élevées d'une ftructure admirable, proche l'églife de fainte Barbe; le reste d'un amphithéâtre près de la Porte-blanche, nommé communément Catholdi folium. C'est où Conftantin le Grand fit expofer aux bêtes les rois Ascurick & Régaife. Il y avoit anciennement un cirque qui, fuivant Eumenius, ne le cédoit point à celui de Rome. Quoiqu'elle ne foit plus fi fameufe qu'elle l'étoit, lorsque cinq des principales villes fituées fur le Rhin, avec les pays adjacens, lui étoient foumises, elle tient pourtant encore fon rang parmi les villes célébres & bien peuplées; à quoi la fertilité de fon terrein, fon vignoble, & fes rivieres contribuent beaucoup. Sa fituation eft belle; elle eft au bord de la Mofelle, entre deux montagnes, dont celle du côté d'orient eft appellée montagne de Mars ; & le bourg qui est au-deffous à le même nom. L'autre montagne, qui eft à l'occident, s'appelle la montagne d'Apollon. La petite riviere Olebia, ou Weberbach, paffe au milieu de la ville, dont la figure eft presque carrée. Elle s'étend néanmoins un peu plus du côté de la Moselle que du côté de la campagne. Elle eft toute entourée d'une muraille fort haute. Son églife cathédrale, ou de faint Pierre, eft bâtie fur une hauteur. C'est un bâtiment vafte & fort; & les pierres en font fi prodigieufement grandes, que le peuple croir

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*

l'Allemagne. Had. Valois, Notit. Gall. p. 58. Zeyler, Topogr. archiep. Trevir. Kyriander, Hift. Trevir. l'Empire. Il eft borné par celui de Cologne au feptentrion, par la Wetteravie à l'orient, par le palatinat du Rhin & par la Lorraine au midi; & par le Luxembourg à l'occident. Pepin, Charlemagne & Louis le Débonnaire ayant enrichi confidérablement l'églife de Treves, les archevêques commencerent fous le régne d'Otton II, vers l'an 975, à fe gouverner en princes fouverains, & vers ce tems-là les chanoines, las de vivre régulierement & en commun, partagerent les biens du chapitre en prébendes, & vécurent dans des maifons féparées. Henri II fit donation de Coblentz à l'archevêque Adelbert de Franconie, l'an 1018. Hillin, qui fuccéda à Adelbert, incorpora au domaine de Treves le château de Naffau, avec une étendue de dix milles de pays le long de la riviere de Lohn, & donna en échange la feigneurie de Partentheim à l'évêque de Worms. Il acheta les bourgs de Billich & de Broch des feigneurs Thierri & Fredelon, & acquit le château, de Scheur, près de Witlich de Matthieu, duc de Lorraine. Baudouin de Luxembourg, frere de l'empereur Henri VII, rendit feudataire de fon églife Ulrich landgrave de Leuchtenberg, l'an 1316, pour la fomme de mille livres, & les feigneurs de Sternberg, de Wellenstein, près de Creutznach & de Nevenbourg. L'empereur Henri VII lui donna en engagement les villes de Boppart & d'Oberwefel, dont il acquit enfuite la propriété. Eloi, feigneur de Dhaun lui vendit l'advocatie de Crewen. Il acheta Kilpalatz, Dalheim & Weltzbilich, des feigneurs de Spielberg; S. Vendel de Jean, feigneur de Sarbruck, & une partie de la feigneurie de Limbourg de Jean, feigneur de Limbourg, pour la fomme de vingt fept mille florins. Jean, roi de Bohéme, fon neveu, lui céda les droits de féodalité fur les palatins de Simmeren; & le comte de Henneberg fe foumit à un cens annuel, moyennant foixante-un marcs d'argent. Boemond, comte de Sarbruck, qui fuccéda à Baudouin, mit au nombre de ses vaffaux les comtes de Hanau, de Manderscheid, d'Ifenbourg & de Banckenheim, auffi-bien que les Rheingraves; & il obtint de l'empereur Charles IV, que ceux qui avoient été jusqu'alors vaffaux de l'empereur & des archevêques de Tréves, ne le feroient dorénavant que de ceux-ci. Cunon de Virnenberg acheta des comtes Cunon & Gerlac, fes freres, la moitié du château & de la feigneurie de Beilstein. Jacques d'Elz acquit en 1578, l'adminiftration de l'abbaye de Prum, dont il transmit le droit perpétuel à fes fucceffeurs, & fou mit deux ans après fous fon obéiffance la ville de Treves, qui prétendoit être libre & impériale; & Philippe Christophle de Soteren réunit à fon domaine l'abbaye de faint Maximin, dont les moines foutenoient qu'elle relevoit immédiatement de l'empire. * D'Audifred, Géogr. anc. & mod. t. 3, p. 229 & suiv.

L'ARCHEVÊCHÉ DE TREVES eft un des électorats de

que c'eft le diable qui les a mifes en œuvres. Le chapitre de cette églife eft compofé de feize chanoines capitulaires & de vingt-quatre domiciliés. Il y a dix dignités; favoir, le prévôt, le doyen, le tréforier, le chantre, l'écolâtre, le grand-archidiacre, & les archidiacres de Dietrich, de Cardone, de Longuion & de Tholey. Les cinq premieres font électives, & les cinq autres à la nomination de l'archevêque. Le chapitre fe maintient inviolablement dans la coutume de n'admettre dans fon corps aucun prince, ni même aucun compte. Outre la cathédrale, il y a dans Treves deux églifes collégiales ; celle de NotreDame, & celle de faint Siméon: cinq paroiffes, & l'abbaye de faint Martin, dont la bibliotheque eft très-ancienne. On y conferve une vie manuscrite de faint Martin, que l'on croit presque de fon tems. Il y a auffi, dans cette ville, plufieurs autres maifons religieufes de l'un & de l'autre fexe. Le monastère de filles de fainte Marie aux Greniers, ad horrea, a été fait des greniers où l'on amaffoit autrefois le bled pour la provifion des troupes. Les jéfuites ont dans Treves un college, & les ordres Teutonique & de Malte chacun une maison, avec une églife. Hors de la ville, mais tout auprès, il y a encore quatre paroiffes; la belle églife collégiale de faint Paulin, deux couvents de religieufes, la grande chartreufe, & trois abbayes principales, de faint Matthias, de fainte Marie aux Martyrs, laquelle étoit autrefois le capitole, & de faint Maximin. Cette derniere eft fort célébre & fort riche. C'eft ane fondation, felon Kyriander, de Conftantin le Grand, & de fa mere Helene. Le monastère ayant été ruiné, par le feu qui y prit, ceux de Treves n'ont pas voulu permettre qu'on le rebâtit, de crainte que dans un fiége les ennemis ne s'en puffent prévaloir. Les archevêques de Treves, ayant eu plufieurs démêlés avec les abbés, ont à la fin obtenu du pape cette abbaye en titre de commende, fine onere. Les abbés avoient des prérogatives particulieres. Ils dépendoient, uniquement pour le fpirituel, du pape; & pour le temporel de l'empereur. Ils étoient les doyens des fept premieres églifes de l'archevêché de Treves, & les archi-aumôniers de l'impératrice. Saint Athanafe doit avoir été caché pen. dant huit ans dans cette abbaye, & y avoir écrit fon fymbole. Plufieurs martyrs & plufieurs faints évêques ont été enterrés dans l'églife, ainfi qu'une fœur de Charlemagne, laquelle avoit donné à cette maifon les quatre évangiles écrits en lettres d'or. On prétend que le christianisme s'établit à Treves dès le premier fiécle; & que faint Euchaire, l'un des vingt-fept disciples, y fut envoyé de Rome, par faint Pierre, avec faint Valere & faint Materne, qui furent évêques fucceffivement après lui: mais cette chronologie n'eft pas fort exacte. Saint Mater ne, qui conftamment fut le troifiéme évêque de Treves, fe démit, au commencement du quatrième fiécle, de fon évêché, pour aller prêcher la foi aux peuples de Cologne & de Tongres. On trouve dans l'hiftoire eccléfiaftique de Treves, jusqu'à la fin du dixiéme fiécle, une foule d'évêques, recommandables par la fainteté de leurs mœurs, par leur zéle vraiment apoftolique, ou par l'étendue & la pureté de leur doctrine. Comme la ville de Treves étoit une métropole dans l'Empire, fon évêque fut néceflairement métropolitain, & fe qualifia de droit archevêque, lorsque ce titre fut en ufage. Il n'eut pas befoin, pour établir les prérogatives de fon fiége, des fauffes bulles de quelques papes, citées par les hiftoriens de Treves. Quant au titre de primat des Gaules & de Germanie, que prend cet archevêque, il le portoit dès le neuviéme fiécle: mais il eft ridicule de prétendre qu'il le tenoit du pape faint Silveftre, contemporain de Constantin le Grand. Les papes ont commencé beaucoup plus tard à conferer de pareils titres. Jean XIII confirma, aux archevêques de Treves, celui dont il s'agit, par une bulle du 11 de février 969, par laquelle il régloit que l'archevêque auroit rang immédiatement après le légat du pape: que quand il n'y auroit point de légat en Germanie, il marcheroit immédiatement après le roi, ou l'empereur, comme difent les Allemands, & qu'il auroit le droit de convoquer les conciles, & d'y préfider comme vicaire du faint fiége; mais il faut obferver que cela ne pouvoit avoir lieu que dans la partie de l'ancienne Belgique, qui faifoit partie du royaume de Germanie. L'archevêque de Mayence étoit, comme il l'eft encore, primat de toute

gran

L'étendue de l'archevêché de Treves n'eft pas fort de; mais le pays eft extrêmement fertile, fur-tout en vins. La Mofelle le coupe en deux parties: la feptentrionale confine avec le haut diocèfe de Cologne & le pays d'Eyffel; elle eft beaucoup plus agréable & mieux peuplée que la méridionale, qui eft du côté de la Lorraine & du Palatinat, où il n'y a presque que des bois. Il est composé de vingt-cinq bailliages, qui font, 1°. Treves, 2o. Sarbourg, 3°. Veltzbilich, 4°. Saint-Vendel, 5°. Grimbourg, 6o. Kilbourg, 7°. Witlich,8°. Baldenaw, 9°. Schonecken, 10°. Dhaun, 11o. Úlmen, 12°. Berncaftel, 13°. Honftein, 14". Zell, 15°. Cocheim, 16°. Munster - Eyfeld, 17°. Hillesheim 18°. Mejen, 19°. Coblentz, 20°. Boppart, 21°. Ober Wefel, 22°. Monthabor, 23°. Limpourg, 24°. Weitheim, 25°. Herpasch.

Les empereurs de la maifon de Saxe, foumirent la ville de Treves aux archevêques ; & les empereurs de la maifon de Franconie, l'affranchirent de la domination de ces prélats, qui s'y oppoferent, & ne laifferent pas de reprendre quelquefois leur autorité, felon que les diverfes factions de la ville leur étoient favorables. Ce différend donna lieu à de grandes conteftations entr'eux & les habitans. Les archevêques prétendoient que cette ville leur devoit le ferment de fidélité, que la jurisdiction leur appartenoit, & que c'étoient à eux d'établir les magiftrats, de mettre les impofitions, de garder les clefs des portes, & de rendre la juftice criminelle. Ceux de Tréves oppofoient à ces OOoooo iij

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prétentions les conceflions des empereurs de la maifon de Franconie, confirmées par ceux de la maifon de Suabe. Enfin, l'électeur Jacques d'Elz voyant qu'il n'y avoit pas de meilleur moyen pour la réduire que la force, l'affiégea en 1569, & l'auroit emportée, fi l'empereur Maximilien II & les électeurs ne fe fuflent entremis de l'accommodement. Il fut arrêté que l'archevêque leveroit le fiége; qu'il entreroit dans la ville avec quelques troupes; qu'on y logeroit l'état-major & la garde, & qu'à l'égard du fond du différend, il s'en remettroit à leur jugement. L'empereur Rodolphe 11 prononça là deffus en 1580, & déclara la ville déchue de fes priviléges; & depuis ce tems-là les électeurs en ont été les maîtres. L'électeur de Treves poffède encore quelques autres villes, comme Coblentz, Boppart, Oberwefel, Cocheim & Witlich. Comme archevêque, il a pour fuffragans les évêques de Metz, de Toul & de Ver dum; & comme électeur, il prend la qualité d'archi-chancelier de l'Empire pour les Gaules; mais cette dignité n'eft qu'un titre imaginaire, inventé par les Allemands, pour marquer la prétendue dépendance du royaume d'Arles à l'égard de l'Empire. L'électeur de Treves donne le premier fon fuffrage à l'élection de l'empereur. Il a féance vis-à vis de lui dans les affemblées, & il alterne pour la feconde place avec l'électeur de Cologne dans le collége électoral. Il jouit de plufieurs beaux priviléges, il peut réunir à fon domaine les fiefs impériaux, fitués dans fes états, faute d'hommage rendu dans le tems porté par les conftitutions impériales; il peut ufer du même droit que l'empereur & l'Empire à l'égard des fiefs qui relevent de lui, & qui fe trouvent vacans faute d'hoirs mâles, à moins que les héritiers ne produifent un privilége qui déroge à ce droit ; il met au ban ceux qu'il a excommuniés, s'ils ne fe reconcilient dans l'année ; & cette proscription a autant de force que fi elle étoit faite par les électeurs de l'Empire; il a dans la ville de Treves la garde-noble de tous les mineurs. On peut appeller de fa juftice à la chambre impériale, parce que l'électeur Charles Gaspar de la Leyen ne fit pas confirmer, par l'empereur, le droit qu'ont les électeurs, d'empêcher qu'on ne puiffe appeller de leur juftice. *Had. Valois, Notit. Gall. p. 58. Zeyler, Topogr. archiep. Trevir. Kyriander, Hiftor. Trevir. Mercenius, Epit. ann. Trevir. Baillet, Topogt. des faints, p. 503.

2. TREVES, petite ville de France, dans l'Anjou, élection de Saumur, avec titre de baronnie & château. Foulque Nerra fit bâtir ce château en un lieu qui s'appelloit pour lors Clementiné, & ce comte lui donna le nom de Tréves, ou parce que la tréve qu'il venoit de conclure avec Gédouin de Saumur, avoit été faite en ce lieu-là, ou parce qu'il avoit été bâti pendant cette tréve. Cette ville eft fur la Loire, & à main gauche de cette riviere; on y voit le tombeau de Robert le Maçon, autrement Robertus Latomus, qui fut maître des requêtes, & enfuite chancelier de France, & qui étoit feigneur de cette ville, l'ayant acheté par décret le 31 août de l'an 1417, fur Jacques de Montberon. Ce chancelier mourut l'an 1442. Tréves appartient aujourd'hui à M. le duc de Bourbon, & c'eft une des plus petites villes d'Anjou. Il s'y tient quatre foires par an, où l'on fait un affez grand commerce de porcs, de pruneaux & d'aveine.* Piganiol, Descrip. de la France, t. 7, p. 120.

3. TREVES & CUNAULT, bourg de France, dans l'Anjou, élection d'Angers.

1. TREVI, bourg d'Italie, dans l'état de l'Eglife, au duché de Spolete, près du Clitumno à la droite, environ à cinq milles au midi oriental de Fuligno. On croit que c'eft la ville Trebia des anciens. * Voyez MUTUSCA. Cette ville étoit épiscopale dans le cinquiéme fiécle. Elle ne l'eft plus. Magin, Carte du duché de Spolete.

*

2. TREVI, en latin Treba, ville d'Italie, dans la Campagne de Rome, à la fource du Téverone. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un village. Il y eut autrefois dans ce lieu un évêché érigé par Pascal II, vers l'an 1000. Il a été uni à Anagni par Alexandre IV, vers l'an 1260.* Commainville, Table des évêchés.

TREVICO, petite ville d'Italie au royaume de Naples, dans la Principauté ultérieure, en latin Trevicum ou Vicus. Il y a dans cette ville un évêché fuffragant de Bénévent. Le pere Hardouin fait mention d'un nommé Benedictus, évêque de cette ville l'an 964.* Hardouin, Collect. conc. t. 6, p. 632.

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TREVIDON, lieu de la Gaule, au voifinage du pays des peuples Ruteni, felon Sidonius Apollinaris, in Propentico ad Libel. verf. 32.

Ibis Trevidon, & calumniofis

Vicinum nimis heu jugum Rutenis.

TREVIERES, bourg de France, dans la Normandie, au pays du Beffin, fous le diocèfe & élection de Bayeux, fur la rive gauche de l'Aure. On eftime le veau & le beurre de Trevieres: il y a haute juftice. Cette terre a été érigée en comté, en faveur de M. le président de Pellot, Il s'y tient de gros marchés.

TREVIGNO, ville d'Espagne, dans la Biscaye & dans la petite province d'Alava. Elle eft fituée fur une colline proche de la riviere Ayuda, & eft entourée de fortes murailles avec une citadelle. Il y a une fontaine renommée pour être miraculeufement fortie à l'endroit où le cheval de S. Firmin frapa du pied, lorsque les habitans avoient grande difette d'eau. Il y a trois paroiffes. Sa fondation eft attribuée à don Lopes Lainez; enfuite Sanche VIII, roi de Navarre, l'agrandit & y bâtit la forteretfe l'an 1194. Elle eft chef lieu d'un comté que Jean II, toi de Caftille, donna à don Diégue Gomez Manrique, grand fénéchal de Léon. Ce comté eft paffé dans la maifon des ducs de Nagéra. Le terrein abonde en bled, fruits & verdures. * Rodr. Mend. Silv. Pobl. gen. de España, p. 242.

TREVIRI ou TREVERI, peuples de la Germanie, endeça du Rhin. Ces peuples avoient habité d'abord audelà du Rhin: mais on ne fait pas quel nom ils y portoient, ni dans quel canton ils habitoient. TREVIRI, non qui ne fe trouve nulle part dans la Germanie, doit être un nom de ligue. Tacite, Germ. 1, c. 28, en parlant de ces peuples & des Nervii, dit qu'ils avoient l'ambition d'affecter une origine germanique ter une origine germanique, comme fi la gloire de cette origine les faifoit différer de la figure & de l'humeur fainéante des Gaules. Céfar, Cicéron, Prolomée & les poëtes difent TREVIRI; & presque tous les autres auteurs écrivent TREVERI. Cependant l'itinéraire d'Antonin porte TRiveRI, & la notice de l'Empire TRIBERI. Depuis qu'ils furent en-deça du Rhin, on les confidéra comme Belges. Pomponius Méla, l. 2, c. 2, leur donne la gloire d'en être le peuple le plus célébre. Céfar, de bell. Gall. l. 5, c. 3, dit que leur cavalerie étoit infiniment fupérieure à celle des Gaules, & qu'ils avoient une infanterie nombreuse. Selon Hirtius, l. 8, c. 25, le voifinage de la Germanie leur donnant occafion d'avoir continuellement les armes à la main, ils ne différoient guères des Germains, ni pour les mœurs, ni pour la férocité. Ces mœurs les diftinguerent des Gaulois, & les maintinrent libres depuis le tems de JuleCéfar, jusqu'à celui de Vespafien. Durant cet intervalle ils furent feulement alliés & amis des Romains; mais ayant pris part à la révolte de Civilis, Vespafien les en punit par la perte de leur liberté. Ils furent depuis fujets de l'empire romain jusqu'à fa chute; qu'ils fe liguerent avec les François. (a) Spener, Not. Germ. ant. I. 6, c. 5. ( b ) Tacit. Hift. 1. 4, c. 66.

Du côté du couchant & du côté du midi, la Meufe féparoit les RHEMI & les NERVII des TREVIRI, comme nous l'apprennent Céfar, Ptolomée & tous les autres auteurs. Du côté du midi, les TREVIRI confinoient aux MEDIOMATRICI, de façon néanmoins qu'il n'eft pas poffible de marquer les bornes précifes des deux peuples, non plus que celles qui les féparoient des VANGIONES & des TRIBOCCI. Du côté de l'orient & du côté du feptentrion, les limites des Treviri paroiffent avoir changé en differens tems. Lorsque Céfar, 7. 6, c. 32, faifoit la guerre dans les Gaules, les SEGNI, les CONDRUSI, les Carafii & les Pamani habitoient au nord des Treviri, de qui ils dépendoient, & leurs pays à caufe de cela fe trouvent souvent compris dans celui des TREVIRI. Quant aux bornes du côté de l'orient, le Rhin leur en fervoit, du moins en partie; car, felon Céfar, 1.4, c.6 & 10, & les auteurs de fon tems, les TREVIRI habitoient fur ce fleuve; mais on ignore quel espace du rivage ils occupoient, & celui qu'ils conferverent dans la fuite, lorsqu'Agrippa du tems d'Augufte, transporta les Ubiens dans la Gaule, & les plaça dans le pays des SEGNI & des CONDRUSI, qui faifoit partie de celui des TREVIRI. La fituation des peuples fo trouva alors changée. Les TREVIRI eurent au feptentrion

sprentica

les Ubiens & les Tungres; les premiers en tirant vers l'orient & les derniers vers le couchant. Malgré ces changemens, il paroît für que les TREVIRI demeurerent toujours fur le Rhin. En effet, Suétone, in Caligula, en parlant du lieu de la naiffance de Caligula, dit que Pline le naturalifte vouloit que cet empereur fut né dans le village d'Ambitarinum, au pays des Treviri, au-deffus du confluent de la Mofelle & du Rhin, & qui devoit être par conféquent près de ce fleuve. Il peut le faire que les Ubiens occuperent le long du Rhin la partie du pays des Treviri, où avoient demeuré les Segni & les Condrufi, mais la partie fupérieure demeura toujours à fes anciens poffeffeurs. Il n'eft pas plus poffible de démontrer en quoi confiftoit cet espace du rivage fupérieur, que de dire jusqu'où s'étendoit auparavant le pays entier des Treviri le long du Rhin. Il y a néanmoins quelque apparence, qu'après l'établiffement des Ubiens, fur la rive gauche de ce fleuve, le pays des TREVIRI s'étendît encore depuis le confluent de l'Abrinca, jusqu'à celui de la Nave: du moins eft-il certain qu'on ne connoît point d'autre peuple, à qui on puisse attribuer cette étendue de pays. Voyez TREVES & AUGUSTA TREVIRORUM, TREVIRIS, Treves, ce mot & AUGUSTA TREVIRORUM.

a

TREVISO, TREVISI OU TREVISIO (2) ville d'Italie, dans la feigneurie de Venife, au Trévisan, dont elle eft la capitale, en latin Tarvifium ou Tarvefium. Cette ville, fituée fur la petite riviere de Sile, à quinze milles au fudoueft d'Oderzo, à dix-huit milles au nord-oueft de Venise, à vingt milles au nord-eft de Padoue, & à vingt-cinq milles à l'eft de Baffano, eft ancienne, & fe vante même d'avoir pour fondateur Ofiris, troifiéme roi des Argiens, qu'on dit avoir regné dix ans en Italie. Ce prince ayant hérité du royaume d'Egypte après la mort de Denis qui l'avoit adop té, alla en prendre poffeffion & ne revint plus en Italie. Cet Ofiris étant mort, les Egyptiens l'adorerent comme un dieu fous la figure d'un bœuf ou d'un taureau, qu'ils appellerent Apis ou Serapis. Du mot Taurus on fit TAURISIUM & par corruption TARVISIUM OU TREVISIUM. Voilà la tradition, ou, fi l'on veut, la fable; car fuppofe que Trevifo ait été bâtie par Ofiris, a-t-il pu lui donner un nom qu'il n'a eu lui-même qu'après la mort ? Voici quelque chofe de plus raifonnable. Trevifo eft une ville ancienne, dont on ne connoît point l'origine. Elle fut fous la puiffance des Goths, (b) puisqu'après la réduction de Ra. venne par Bélifaire, & la détention de Vitigis, cette ville fut une de celles qu'ils remirent au vainqueur. Peut-être retomba-t-elle encore fous leur puiffance, lorsqu'lldibad eut vaincu & mis en fuite Vitalius, qui lui avoit livré bataille près de cette même ville. Les Lombards s'en emparerent dans la fuite: Paul-Diacre, l. 4, c. 3, & Caffiodore 1. 10, ep. 27, parlent de cette ville. Enfin, il eft con:tant que Tarvifio fubfiftoit du tems de l'empire romain; (c) car on y a découvert une inscription où on lit ces mots : MUN-TAR, & une autre où l'on voit celui-ci : DECURION. C'en eft affez pour la regarder comme un ancien municipe. Tarvifo tomba dans la fuite au pouvoir des Hongrois, puis appartint aux Carrares & aux Scaligers, jusqu'à ce qu'enfin ellenfe donna aux Vénitiens en 1331, felon quelques-uns, & en 1388, felon d'autres. Depuis ce tems elle est toujours demeurée attachée à cette république. On remarque même qu'en 1509, toutes les autres villes de ces quartiers s'étant rendues à l'empereur ou au roi de France, Trevifo refta feule fidéle aux Vénitiens. (a) Délices d'Italie, t. 1, Délices d'Italie, t. I, p. 46. (b) Procop. Lib. 2. Bell. Goth. cap. 29. (c) Cellar. Geogr. ant. lib. 2, c. 9.

La ville de Trevifo eft affez bien bâtie: on y voit un grand nombre de beaux & de magnifiques édifices ; & elle contient une fi grande quantité de familles nobles, que l'on a compté autrefois jusqu'à cinquante-cinq princes qui en étoient fortis. Elle a donné entre autres, nailfance à Totila, roi des Goths, au pape Benoît XI, & à plusieurs autres perfonnages illuftres. La riviere de Silé pafle au travers de la ville, qui en outre eft pourvue de plufieurs fontaines. Elle avoit autrefois une univerfité qu'on a transférée à Padoue. Le territoire de Treviso eft fertile. On y voit la terre toute couverte de vignes, de pêchers, de figuiers, de muriers & autres arbres fruitiers. La diverfité des jardins, des prairies, des côteaux, forme un pays des plus riants. Cette ville donne fon nom à une contrée appellée la Marche-Trevisane. Elle a long-tems disputé les droits & fes priviléges

aux villes de Padoue & d'Altino; & quoiqu'elle foit tellement entourée d'eau, qu'elle femble être une ifle, & par conféquent à couvert des courfes des ennemis ; cependant on ne laiffa pas de l'entourer de bonnes murailles flanquées de plufieurs tours, pour pouvoir découvrir les ennemis de loin, & aller à leur rencontre. Après que les Lombards fe furent établis en Italie, ils firent de Trevifo le fiége d'un marquifat ou d'une marche, fous la dépendance de laquelle étoient fix villes.

L'évêché de Treviso ( a ) fuffragant d'Aquilée, & des premiers fiécles. Saint Paris de l'ordre des camaldules, natif de Boulogne, fut chapelain des religieufes de fainte Christine de Trevifo, & y mourut en 1297, âgé de cent seize ans. Fortunat, qui eft honoré comme faint à Poitiers, d'où il a été évêque étoit de ce pays; c'est pour cela qu'il l'appelle () Mea Tarvifus. (a) Baillet, Topogr. des faints, p. sos. (b) De Martino, 1. 4.

Le TREVISAN, ou la MARCHE TREVISANE, avoit autrefois beaucoup plus d'étendue qu'à préfent. Il eft renfermé entre le Feltrin & le Bellunéfe vers le nord; le Padouan vers le fud; le Frioul & le Dogado à l'eft, & le Vicentin à l'oueft. Il eft affez fertile en bleds & en vins; mais la plus grande richelle confifte en mâts de vaiffeaux & en bois de chauffage, qui fe transportent à Venife. La marche Trévifane rend pour le moins, dit Amelot de la Houflaye, deux cents quatre-vingt mille du cats par an à la république. Ses principaux lieux font:

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TRÉVOUX, petite ville de France, dans la principauté de Dombes, dont elle eft la capitale. Elle eft bâtie fur le penchant d'une colline, & fur le bord oriental de la Saone. Cette ville eft très-ancienne, & c'est là où l'empereur Sévére défit en bataille rangée, fon compétiteur Albinus, comme nous l'apprenons de Spartien. Il eft vrai qu'on lit dans cet auteur Timurtium, mais il faut corriger Tivurtium, Trévoux, parce qu'il eft près de Lyon, où la bataille fut donnée, felon le témoignage de deux hiftorieus contemporains, Dion Caflius & Hérodien. L'itinéraire d'Antonin marque Tivurtium entre Lyon & Mâcon, & ce lieu, dont parle Spartien, ne peut être Tournus, qui est à treize grandes lieues de Lyon, entre Mâcon & Châlons fur Saone, où la carte de Peutinger marque Tenurtium. * Longuerue, Description de la France partie premiere, p. 305.

Selon Piganiol de la Force, Description de la France p. 131, la ville de Trévoux a pris ce nom pour avoir été bâtie dans l'endroit où l'un des grands chemins qu'Agrippa avoit fait faire dans les Gaules fe partageoit en trois, & que pour cette raison on appelloit Tres Via, Trivium. Trévoux eft la capitale de la fouveraineté de Dombes, & est située for une colline qui s'abaisse jusqu'au bord de la Saone. Le pape Clément VII y érigea un chapitre en 1523. Il est compofé d'un doyen qui eft confeiller-né du parlement, d'un chantre, d'un facriftain & de dix chanoines; tous concurés de la ville. Le doyenné eft à la nomination du fouverain. Il y a auffi dans cette ville un couvent de religieux du tiers ordre de faint François, un de carmelites, un d'urfulines, & un hôpital bâti & fondé par feu Anne-Marie-Louise d'Orléans, fouveraine de Dombes. Le parlement tenoit les féances à Lyon; mais en 1696, monfeigneur le duc du Maine le tranféra à Trévoux, où il fit bâtir un beau palais pour le fiége de la juftice. Le parlement eft compofé de trois préfidens, d'un chevalier d'honneur, de douze confeillers, dont il y en a deux de clercs, de trois maîtres de requêtes, d'un procureur général, de deux avocats généraux, & de quatre fecrétaires. Le feu roi, Louis XIV, a accordé dans fon royaume aux officiers de ce parlement les mêmes priviléges & avantages dont jouiffent les officiers des autres parlemens de France. Ce même prince a fait établir une imprimerie dans la même ville, & a fait tracer le plan d'un grand collége. La chambre du tréfor, l'hôtel de la monnoie, & le palais du gouverneur font les autres édifices les plus remarquables de cette ville. Ce lieu eft encore connu par le dictionnaire qui en porte le nom, & par les journaux qui y furent imprimés pour la premiere fois en 1701.* Le pere Menestrier.

Le 30 octobre 1762, le parlement de Dombes enregistra une déclaration du roi, portant réunion de cette principauté à la couronne de France, le comte d'Eu ayant fait le 28 mars l'échange de cette principauté, contre le duché de Gifors, & autres terres.

TREYSA ou TREISEN, ville d'Allemagne, dans le pays de Heffe, la capitale du comté de Ziegenhain, fur une colline au bord de la riviere de Schwalm. Frédéric, comte de Ziegenhain, fils du landgrave Louis de Fer, la fit bâtir l'an 1173. Les Impériaux la brûlerent avec les villages circonvoilins en 1640, au mois de novembre, & peu de jours après fe donna une bataille proche de cette ville dans un bois entre le baron de Bredau velt-maréchal, lieutenant commandant les troupes de l'empereur, & le colonel de Weimar Reinal de Rofen, où celui-ci gagna la victoire, & le baron de Bredau fut tué. Cette ville a donné le jour à Nicolas Rodingus, à Jean Schroder, deux fameux théologiens, & au célébre jurisconfulte Nicolas Vigelius. *Zeyler, Topogr. Hafl. p. 82.

TREZ, Caftrum de Trictis, bourg & baronnie de France, dans la Provence, au diocèfe d'Aix. C'eft un bourg fort confidérable où il y a un couvent de cordeliers. Il étoit ci-devant chef de vallée ; & en cette qualité il a droit de députer aux affemblées de la province. Quelques uns croient, que c'eft l'ancienne Tegulata, dont l'itinéraire d'Antonin fait mention dans la voie Aureliene. Voyez

TIGULIA.

TREZZO, ville d'Italie, dans le Milanès, fur le bord occidental de l'Adda, aux confins du Bergamasque, près de Caftello.* Magin, Carte du Milanès.

TRIA CAPITA. Voyez QUERCUS-CAPITA. TRIA CENSES, peuples d'Italie, dans le Picenum, felon Pline, 7. 3, c. 13. Au lieu de TRIACENSES, Pintaut voudroit lire TRIANENSES. Le P. Hardouin lit TREIEN

SES.

TRIACONTA-SCHŒNUM, c'est-à-dire, Trente, Schones. Prolomée, l. 4, c. 8, donne ce nom à une contrée de l'Egypte, entre les montagnes des Ethiopiens

& le Nil.

TRIÆNA. On trouve ce nom dans Euripide, in Phanifiis, fur quoi Ortélius remarque que l'interpréte d'Euripide dit que TRIANA eft un lieu de l'Argie; mais que Stiblin croit que c'est le poëte Amymon qu'Euripide entend fous ce nom.

TRIAMAMMIUM. Voyez TRIMMANIUM. TRIANA, nom d'un fauxbourg de la ville de Séville. Voyez SEVILLE.

TRIANGLES ou TRIANGULO, ifle de l'Amérique fep tentrionale, dans le golfe du Mexique, à l'entrée de la baie de Campêche. Ce font trois petites ifles baffes & fablonneufes, à quelques lieues du cap de Desconofida, en tirant vers le couchant. Dampier, fupplément des voyages, 2. part. c. 2, les met à vingt-cinq lieues de Hina vers le nord, & environ à trente lieues de la ville de Campêche. On leur a donné le nom de Triangles, à caufe qu'elles forment cette figure par leur fituation. On trouve un fort bon ancrage au fud de ces ifles ; mais il n'y a ni bois ni eau. On n'y voit pour tous animaux qu'un nombre prodigieux de gros rats, & quantité d'oifeaux qu'on appelle baubies ou guerriers. De l'Ifle, Atlas.

*

TRIANGULO, ifles de l'Amérique feptentrionale, dans la mer du Nord, & que l'on compte au nombre des Lucaies. Elles font auffi au nombre de trois, & repréfentent par leur fituation la figure d'un triangle, d'où elles ont pris leur nom. Ces trois ifles fe trouvent à l'entrée du détroit d'Euxuma, du côté de l'orient, entre l'ifle de Guana-Hani ou Catt, au nord, & celle d'Yumeta ou Long-Iland au midi. * De 'Ifle, Atlas.

1. TRIANON, maifon royale en France, dans le parc de Verfailles, à l'un des bouts du canal, qui traverse le grand canal de Verfailles, vis à vis de la ménagerie. Ce petit palais eft également galant & magnifique, & la ftructure & les ornemens font d'un goût & d'un deffein exquis. La face extérieure de cette maifon n'eft que d'environ foixante-quatre toifes. La cour eft ornée en face d'un beau péryftile foutenu par des colonnes & des pilaftres de marbre. Les deux aîles du bâtiment font terminées par deux pavillons, & fur tout l'édifice regne une balustrade, le long de laquelle font des ftatues, des corbeilles, des urnes & des caffolettes. L'appartement de feu monseigneur eft orné de

beaux tableaux, & d'une table de porphyre de grand prix. Celui du roi a des tableaux choifis, & des meubles magnifiques. La galerie eft fort ornée, & on y voit, avec plaifir, les morceaux des vues les plus remarquables, qui font dans les jardins de Verfailles. Les jardins de Trianon font agréables & délicieux. Le goût & la propreté y regnent par-tour. Les baffins y font diftribués à proportion, & ornés de grouppes bien choifis; les ftatues, les urnes & autres embelliflemens y font auffi parfaitement bien employés. On remarque fur-tout la cascade & le groupe de Laocoon. Ce dernier a été fculpté par Baptifte Tuby d'après l'antique. On trouve auffi parmi les ftatues de ces jardins quelques antiques, & un grand nombre d'autres chofes curieufes, qu'on peut voir dans la description de Versailles & de Marly.* Piganiol, Descript. de la France, t. 2, feconde part. P. 608.

2. TRIANON, petite habitation de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France, fituée à la Cabefterre de la Guadeloupe, auprès du fief d'Armouville. M. Auger, gouverneur de la Guadeloupe, & depuis de SaintDomingue l'ayant acheté, lui a donné ce nom.

TRIARATHIA, ville de la petite Arménie. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Sébaste à Cocufon, entre Tonofa & Coduzabala, à cinquante milles du premier de ces lieux, & à vingt milles du fecond. Les manuscrits varient par rapport à l'orthographe du nom de cette ville. Les uns portent TRIARATHIA, les autres ARVARATHIA, TRIARITHIA ou TRIATRACHIA. Il y a apparence qu'on doit préférer Ariarathia; car Etienne le géographe dit qu'Ariarathe lui avoit donné fon nom,

TRIARE, contrée d'Afie, dans l'Ibérie. Pline, l. 6, c. 10, dit que la contrée de Thafie & celle de Triare s'étendoient jusqu'aux monts Paryadra.

TRIBALLI, peuples de la bafle Mafie. Strabon, lib.7, P. 301, les met fur le bord du Danube, & dit qu'ils s'étendoient jusques dans l'ifle de Peuce. Il ajoute qu'Alexandre le Grand ne put s'emparer de cette ifle faute d'un nombre fuffifant de vaifleaux, & que Syrmus, roi des Triballi qui s'y étoit retiré, en défendit courageufement l'entrée. Prolomée, l. 3, c. 10, & Pline, l. 3,7. 26, font aufli mention de ces peuples. Ce dernier dit, 4.7,6. 2, que parmi eux il y avoit des gens qui enforceloient par leur regard, & qu'ils tuoient ceux fur qui ils tenoient long-tems les yeux attachés, fur-tout lorsqu'ils étoient en colere.

TRIBANTA, ville de l'Afie mineure, dans la grande Phrygie, felon Prolomée, l. 5, c. 2.

TRIBAU, Tribow, ville de la Moravie, proche d'une riviere fans nom, entre Zwitta & Muglitz, pas loin de Tyrnau, fur les confins de Bohéme. Les Suédois la prirent en 1643. Ils accepterent pour fa rançon fix mille florins, & la pillerent après pendant un jour & une nuit.* Zeyler, Topogr. Mor. p. 111.

TRIBAZINA ou TRIBASINA, ville ou bourg de l'Arie. C'est Prolomée, l. 6. c.7, qui en parle.

TRRIBBESÉES, ville d'Allemagne, dans la Poméranie. C'est une frontiere d'importance, fituée aux confins de Mechlenbourg, près de la riviere Trebel, entre Rostock & Grypswalde. Elle eft ancienne ; il y a un château avec un bailliage.Cette ville fut, dans le fiécle paffé, prife & reprife par les Impériaux & par les Suédois; & ceux-ci, à la fin en demeurerent les maîtres. Ratibor, duc de Poméranie, qui mourut l'an 1191, l'avoit enlevé aux Rugiens fes ennemis, & en avoit converti les habitans à la foi chrétienne; mais peu de tems après, Jaromar, prince de Rugen, l'ayant emporté avec l'affistance des Danois, ce prince & fes succesfeurs la garderent jusqu'en 1325, que le dernier prince de Rugen Witzlaf mourut fans hoirs mâles. Ce pays échut alors aux ducs de Pomeranie, avec la ville de Tribbefées, cepen dant le duc de Mechlenbourg, Henri, furnommé le Lion, & les deux princes Werle, Herman & Jean, la lui pri rent, tachant ainfi d'attraper au moins une portion de cette fucceffion. Les ducs de Pomeranie la regagnerent bientôt après, & elle leur demeura. * Zeyler, Topogr. Pomer. P. 117.

TRIBER, Treves. Voyez ce mot & AUGUSTA TREVI

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