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de ces chofes y attire quantité de vaiffeaux, particulierement ceux de Nantes, qui y font un commerce confidérable, tous les lieux des environs aimant mieux s'y fournir des chofes néceffaires, que de les faire venir de la baffe-terre. D'ailleurs fon port eft l'un des meilleurs de l'ifle, & les vaiffeaux y font en fûreté pendant la faifon des ouragans, le port étant bien clos, & le fond d'une bonne tenue; de plus, les vaifleaux y trouvent l'avantage pour leur retour en Europe, d'être au vent de toutes ces illes, & par-là de s'épargner plus de trois cents lieues de chemin, qu'il leur faudroit faire, pour aller chercher le débouchement ordinaire de faint Domingue ou de Portoric. * Labat, Voyage de l'Amérique, tom. 2, p. 112.

Le port de la TRINITÉ eft un grand enfoncement qui forme une longue pointe, appellée la POINTE DE LA CARAVELLE, qui a plus de deux lieues de long. Elle le cou vre du côté du fud-eft, l'autre eft fermé par un morne allez haut, & d'environ trois cents cinquante à quatre cents pas de longueur, qui ne tient à la terre ferme de l'ifle que par un ifthme ou langue de terre de trente-cinq à quarante toifes de largeur. Le côté de l'eft, oppofé au fond du golfe, eft fermé par une chaîne de rochers ou récifs, qui paroiffent à fleur d'eau quand la mer eft baffe, fur lesquels on pourroit faire quelque redoute ou batterie fermée : je dis quand la mer eft baile, car ceux qui prétendent qu'il n'y a ni flux ni reflux entre les deux tropiques, ou du moins qu'il eft imperceptible, fe trompent. Le flux ordinaire à la Martinique & à la Guadaloupe, va à quinze ou dix-huit pouces de hauteur, & dans les fizygies, c'est-à-dire, dans les nouvelles pleines lunes, il paffe de beaucoup deux pieds. L'entrée du port eft à l'oueft de ces récifs, entr'eux & la pointe du Morne. Cette pointe eft plus balle que le refte, & naturellement arrondie & plate, comme pour y placer une batterie très-propre pour défendre l'entrée du port, puisque les vaiffeaux qui veulent y entrer, font obligés d'en paffer à la portée du piftolet. On a mis dans la fuite quelques canons fur cette pointe,

3. TRINITÉ ou TRINIDAD, ville ou bourgade de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, fur la côte de la mer du Sud, au gouvernement de Guatimala. De l'lfle la nomme la TRINIDAD ou CONZONALE, apparemment pour fon Sonate qui eft le nom que lui donnent les Indiens, ainfi qu'à toute la province, felon de Laet, Desc. des Indes occident. l. 7, c. 13. Ce dernier ajoute que la Trinidad est à vingt six lieues de Sant-Jago de Guatimala, & quatre du port d'Acaxuila, vers le fud-oueft. Elle eft fituée dans un terroir fertile & abondant, fur-tout en cacao. C'est le feul lieu de trafic de toute la province, & où toutes les marchandifes qui viennent du Pérou & de la nouvelle Espagne font transportées. Les dominicains y ont une mai fon, mais les Indiens qui habitent dans la campagne, font fujets du diocèle de Guatimala.

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4. TRINITE ou TRINIDAD, ville de l'Amérique mé ridionale, dans la terre ferme, au nouveau royaume de Grenade, fur le bord oriental de la riviere la Madalena, vingt-quatre lieues de la métropolitaine Santa-Fé, vers le nord-ouest', & à fix vers l'oueft des montagnes de Neige du nouveau royaume. Herrera écrit que cette ville eft à fept degrés de la ligne vers le nord; mais fi l'on prend garde à la diftance qui eft entre certe ville & la métropolitaine, on jugera qu'elle doit être plutôt fur le cinquième degré de la hauteur du pole du nord. Les Espagnols s'établirent premierement dans les provinces des Mulos & des Colymas, & y bâtirent la bourgade de Tudela, fur le bord de la riviere de Zarbi; mais la proximité des montagnes, la férocité des Sauvages & la difficulté des vivres, les obligerent de l'abandonner peu de tems après. La plus grande partie fuivit le capitaine Pedro de Orfua vers les provinces qu'on nomme vulgairement el Dorado, à caufe de l'or qu'on dit qui s'y trouve. Peu de tems après ils bâtirent proche de ce lieu la ville de la Trinidad; mais elle ne fubfifta pas long-tems, à caufe de l'incommodité du lieu. On la transporta au lieu où elle eft maintenant, & dont la fituation eft fort commode. Cependant les habitans ont eu beaucoup de guerres à fouà caufe du naturel remuant des Indiens du voifinage. * De Laet, Descript. des Indes occident. 1. 9,

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terre,

1498, un matelot nommé Perez, qui étoit à la hune du návire de Chriftophle Colomb, apperçut la terre à treize lienes au fud-eft. Colomb ne balança pas à porter fur cette terre, laquelle paroiffant d'abord comme une montagne à trois têtes il lui donna le nom de la Trinité. Quelques uns ont écrit qu'il avoit fait vœu de nommer ainfi la premiere terre qu'il découvriroit. Comme il approchoit de celle-ci, il apperçut un cap, à côté duquel il y avoit un port, formé en partie par un rocher, qui, de loin, avoit la figure d'une galere; il donna au cap le nom de Galera, & voulut entrer dans le port, qui paroifloit fort joli; mais il ne s'y trouva pas affez d'eau. Il tourna au fud vers le premier cap qu'il avoir apperçu, mais il ne s'y rencontra point de port. Il continua à ranger la côte, & le lendemain ayant fait envi ron cinq lieues à l'oueft, il mouilla derriere une langue de où il fit de l'eau & du bois, & qu'il nomma Punta de la Playa. Le 2 d'août ayant appareillé de nouveau & fait la même route, il aborda au cap occidental de la Trinité, qu'il appella Punta del Arenal. Il ne douta plus alors que la Trinité ne fût une ifle; & comme il trouva ce mouillage affez fûr, il permit à fes équipages d'aller à terre. Il y fut lui-même, & à peine y étoit-il arrivé, qu'il vit venir un Indien de bonne mine, lequel avoit fur fa tête une espéce de couronne d'or. Il l'aborda, & remat quant que cet homme avoit envie d'une toque de velours cramoifi, qu'il portoit, il la lui offrit. L'infulaire qui étoit apparemment le cacique du lieu, l'accepta & lui donna en échange fa couronne d'or. D. Barthelemi de las Cafas, loue fort les habitans de cette isle, à caufe de leur douceur. Elle est beaucoup plus grande que toutes celles qui font dans ce quartier de l'Amérique méridionale qu'on nomme Sotovento, parce que les flottes qui vont à la terre ferme, paffant par le milieu des ifles des Caribes, les laisfent à main gauche. Elle eft éloignée de la ligne vers le nord de huit degrés ou environ, felon la fituation de fes quartiers. Vers l'oueft, elle eft féparée du continent de Paria, par un paffage étroit, auquel Chriftophle Colomb donna dès le commencement le nom de Bouche de Dra gon, Boca del Drago. Il a confervé jusqu'à préfent ce nom, & il lui convient allez, parce qu'il eft très-dangereux. Cette ifle forme entr'elle & la terre une baie, dans laquelle la riviere de l'Orenoque fe décharge par plufieurs embouchu res. Oviedo, diftinguant avec plus de foin la hauteur de cette ifle, dit, que fa côte méridionale est éloignée de la ligne de neuf degrés, & la côte feptentrionale de dix; ce qui s'accorde mieux avec les obfervations, quoique Ralegh mette à huit degrés la pointe qu'on appelle ordinairement Punta del Gallo ou Curiapan. Les Hollandois, felon leurs remarques, placent le cap oriental & la côte du nord à 10d 30' ou un peu plus. Ceux qui navigent de la riviere d'Amagore vers le nord quart à l'oueft, arrivent à une pointe de cette ille appellée Punta Blanca. De-là la côte court cinq ou fix lieues vers l'oueft-fud-ouest, jusqu'à la pointe del Gallo, qui eft baffe & presque auffi rafe que la mer, & d'où s'étend en mer un banc de rocher, fur lequel il n'y a pas plus d'onze ou douze pieds d'eau. De cette, pointe jusqu'au paffage, on compte quatorze ou quinze lieues. Le détroit qui eft entre le continent & la pointe occidentale de l'ifle, a trois lieues environ de largeur; mis il y a quatre ou cinq ifles qui l'étréciffent, & n'y laiffent que de petits paffages, par lesquels l'eau court d'une grande furie. Des quatre ouvertures qu'il y a, on n'en pratique guères que deux ; l'une desquelles, nommée la petite Embouchure, eft fi profonde, que la fonde n'en peut trouver le fond. * De Laet, Descript. des Indes occident. . 17. c. 27.

Les Espagnols eftiment que l'ifle de la Trinité eft à deux cents lieues de l'ifle Hispaniola, à foixante de la Dominique, nord & fud, & à quarante de la Marguerite & de Cubagua. Elle a, felon Herrera, cinquante lieues de longueur, ou trente-cinq & plus, comme il dit ailleurs, & trente lieues de largeur. Selon Oviedo, elle est longue de vingt-cinq lieues, & large de dix-huit ou vingt; ce qui eft plus vraisemblable. Sa forme eft triangulaire. L'air palle pour y être mal fain; parce qu'elle est très-fouvent cour verte d'épais brouillards & de vapeurs. Les auteurs ne s'accordent guères fur la qualité de fon terroir. Herrera dit qu'il n'eft ni fertile ni propre à être cultivé. Ralegh qui, en 1595, y fut quelque tems à l'ancre & la vifita, écrit que fa partie feptentrionale eft couverte de montagnes →

mais qu'ailleurs la terre eft allez féconde, qu'elle produit les grains du pays, & pourroit nourrir des cannes de fu cre; qu'elle abonde en maïs, en callave, &c. & en divers fruits. Dans les forêts il y a un grand nombre de bêtes fauvages, fur-tout des fangliers, & une espéce d'animal qui ne fe trouve que rarement, de forte qu'elle feroit fuffifante pour nourrir un grand nombre d'habitans. Quelques-uns veulent qu'il y ait des mines, même d'or, ce qui n'est pas encore bien conftaté.

Les habitans de l'ifle de la Trinité, s'appellent d'un nom commun CAIRI, & felon d'autres Carni: delà quelquesuns veulent qu'elle ait autrefois été divifée en deux provinces, l'une desquelles fe nommoit CAMUCARAS & l'autre CHACOMARIES. Il y eft paffé de la terre ferme d'autres nations; favoir, les Jaos, qui fe font placés auprès de JAOS, Porico; les ARWAQUES, qui font près de la pointe de Carao; les SEBAYS ou SALVAIS, près de Curiapan; les NEPOYS, au voifinage du cap de la Galera, & les CARINEPAGOTES, vers la colonie des Espagnols. Ces Sauvages ne différent en rien des autres. Ils vont tout nuds & fe pei

gnent le corps de rouge. La petite ville des Espagnols, qui porte le nom de S. JOSEPH, eft fituée dans la partie méridionale de l'ifle,

On met entre les chofes remarquables de cette ifle une pointe de terre que les Sauvages nomment Pichen, & les Espagnols Terra de Brea. Tout auprès, on trouve dans la terre une forte de poix en fi grande abondance, qu'on en pourroit charger un nombre infini de navires; mais de Laet ne croit pas qu'elie vaille la peine qu'on l'aille prendre, parce qu'elle n'eft pas propre pour les vaiffeaux, fe ramolliffant trop au foleil.

6. TRINITÉ, ( LA) petite ville de l'ifle de Cuba en Amérique; elle eft fur une belle riviere fort poiffonneufe; elle a un affez beau port, fort acceffible & fort commode pour beaucoup de vaiffeaux. Tout fon négoce confifte en tabac, qui eft très-bon.* D# Lignon, Mémoires manuscrits.

7. TRINITÉ DE VENDÔME, (la) abbaye de France, de l'ordre de S. Benoît, dans la ville de Vendôme, diocèle de Blois, fondée en 1032, par Géofroy Martel, comte d'Anjou & du Vendomois. Il enrichit cette abbaye de la fainte Larme, qu'il avoit apportée d'Outremer. Elle rapporte quinze mille livres.

TRINIUM, fleuve d'Italie. Pline, l. 3, c. 14, le marque dans le pays des Frentani. On la nomme préfentement TRIGNO.

TRINO, ville d'Italie, dans le Montferrat, à un mille au nord du Pô, à deux milles au nord occidental de PonteStura, & à fept ou huit milles au couchant de Cafal. Cette petite ville fortifiée à la moderne, eft arrofée de deux eft arrofée de deux petites rivieres. Elle appartenoit au duc de Mantoue, & elle dépend aujourd'hui du Piémont. Elle fut cédée au duc de Savoie en 1631, par le traité de Quierasque. Les guerres de Piémont, durant lesquelles elle fut prife & reprife plufieurs fois, la firent beaucoup fouffrir.* Magin, Carte du Montferrat.

TRINOBANTES. Selon Céfar, Bell. Gall. l. 5, 6. 20, TRINOUANIES, felon Tacite, & TRINOANTES, felon Prolomée, l. 2, c. 3, peuples de la grande Bretagne. Ils habitoient, felon quelques-uns, aux environs de Londres; d'autres les mettent dans le pays, appellé depuis Eflex; & d'autres veulent qu'ils ayent habité le Middelfex. Les Trinobantes voyant que Céfar s'approchoit de leur pays, lui envoyerent des députés pour lui demander la paix. En même tems ils le fupplierent de prendre fous fa protection Mandrubatius leur roi, qui s'étoit retiré dans les Gaules, après la mort d'Immanuantius fon pere, à qui Caffivellaunus avoit ôté la vie, après lui avoir enlevé les états. Céfar promit de leur envoyer Mandrubatius, à condition qu'ils lui fourniroient des vivres, & qu'ils lui livrerojent quarante otages, à quoi ils obéirent fur le champ. Les Trinobantes furent des premiers qui fe fouleverent contre les Romains, du tems de l'empereur Néron.

TRINQUETAILLE, bourgade de France, dans la Provence & dans la Camargue, à la droite & fur le bord occidental du bras du Rhône, fur lequel eft fituée la ville d'Arles. Cette ville étoit anciennement des deux côtés de la riviere, mais il y a long-tems que celle qui étoit à la droite eft détruite. On n'y voit plus aujourd'hui qu'une petite bourgade appellée Trinquetaille. C'étoit autrefois

une fortereffe, qui, après avoir été long-tems tenue par les feigneurs des Baux, fut prife & rafee en 1161, par Raymond Berenger, comte de Barcelone & de Provence. Longuerue, Descr. de la Fr. part. 1, p. 356.

*

TRINQUILIMALE, fortereffe de l'ifle de Ceylan, dans la partie orientale de l'ifle, à l'entrée de la baie de Trinquilimate, ou de Los Arcos, fur une pointe, qui avance dans la mer du côté du nord, felon de l'lfle, Garte de l'ifle de Ceylan. L'abbé le Grand, dans la traduction de l'hiftoire de l'ifle de Ceylan, l. 1, c. 12, par Jean Ribeyro, écrit Trinquinimale, & dit que cette fortereffe eft faite en triangle, avec trois baftions & dix piéces de canons de fer. Elle eft, ajoute-t-il, fur une éminence qui avance dans la mer, & qui commande l'anfe d'Arcos. Les Portugais y entretenojent autrefois un capitaine avec cinquante foldats, un aumônier & un canonnier, & il y avoit environ seize habitans.

TRINYTHIS, ville d'Egypte, felon la notice des dignités de l'Empire, fect. 20, où on lit Ala prima Quadorum Oafi minore Trinytheos.

TRIOBRIS, fleuve de la Gaule Aquitanique. C'eft Sidonius Apollinaris, in fuo Propemptico ad libel. v. 22, qui parle de ce fleuve. Vinet lit TRIORBIS, & Ortélius croit que c'est l'ORBIS de Strabon.

TRIOCLA. Voyez TRICALUM.

TRIODUS. Les Grecs donnoient ce nom à un lieu où aboutiffoient trois chemins. C'est ce que les Latins appel. lent TRIVIA. Paufanias, 1. 8, c. 36, parle d'un de ces lieux, qui étoit dans l'Arcadie fur le mont Ménalien. Ce fut dans ce lieu que les Mantinéens, par le confeil de l'oracle de Delphes, enleverent les os d'Arcas, fils de Callifto.

TRIOMPA, ou TRIOPA-VALÉE, OU TROPPIA, petit pays d'Italie, dans les états de la république de Venife, au Breflan. Il s'étend le long de la riviere Mela, qui le traverfe de l'orient à l'occident. Il a en quelque façon retenų le nom de fes anciens habitans appellés TRIUMPILINI. Voyez ce mot. On trouve dans cette vallée une belle mine de fer.* Magin, Carte du Breffan.

TRION. Voyez TRIUM.

TRIONTO, petite riviere d'Italie au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure. Elle a fa fource près du bourg d'Acri, elle mouille celui de Longo-Buco, & reçoit divers ruiffeaux à la droite, entre lesquels le Loreto eft le plus confidérable; après quoi elle va fe perdre dans le golfe de Tarente, près du cap de Trionto. Cette riviere eft l'Hylias des anciens.

TRIONTO, cap d'Italie au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, fur le golfe de Tarente, près de l'embouchure de la riviere de Trionto.

TRIOPALA, nom d'un fleuve dont parle Vibius Sequefter. Voici le pallage, Triopala, qui & Afforus, junéta Albo Megarenfium.

TRIOPIA. Voyez GNIDE.

TRIOPIDE. C'eft le nom d'un des tribus de l'ifle de Co, felon le fcholiafte de Théocrite cité par Orté lius.

TRIOPIUM. Voyez GNIDE.

. TRIOPS, promontoire de Gnide, felon Théocrite. Winfemius fon interpréte en fait une ville de la Carie. C'est la même chofe que Triopia. Voyez GNIDE.

TRIORBIS. Voyez TRIOBRIS.

TRIPALDA, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans la principauté ultérieure, avec titre de duché. Ce bourg eft fitué fur le fleuve Sabbato, à la droite, près & presque vis à vis de la petite ville d'Avellino. * Magin Carte de la principauté ultérieure.

TRIPANTE, lieu des Indes, fur la route de Gandicor à Golconda, entre Doupar & Mamili, à quatre lieues du premier de ces gîtes, & à huit du fecond. On voit à Tripanté, dit Tavernier dans fon voyage des Indes, l. 1, c. 19, une grande pagode fur une colline, dont tout le tour fait un escalier, & eft revêtu de pierres de taille. La moindre marche de cet escalier a dix pieds de long & trois de large, & dans la pagode il y a plufieurs figures de démons. Il y en a une entr'autres qui reflemble à une venus toute droite, avec plufieurs démons fur elle dans des poftures affreufes. Ils font faits, ainfi que la venus, d'une feule pierre de marbre, mais dont la fculpture eft fort grosfiere.

TRIPARADISUS, ville de la haute Syrie, felon Diodore de Sicile, 1. 18, c. 39. Voyez PARADISUS.. TRIPPETI, pagode des Indes, dans la province de Carnatica, fur la côte de Coromandel. Les idolâtres y vont en pélerinage. Elle eft fort remarquable pour la quantité de fes bâtimens, & des étangs qui font aux environs.* Gemelli Careri, t. 3, p. 282.

TRIPHOLINUS MONS, montagne d'Italie, dans la Campanie. Ortélius qui cite Galien, . 1, de Antidotis, fait entendre que cette montagne eft dans la ville de Naples, près de la fontaine de faint Martin, & dit qu'il n'y croît que des tréfles. D'autres marquent cette montagne ou colline hors de Naples, mais dans le voisinage de cette ville, & lui donnent le nom de faint Martin ou SAN MARTINO. Cette montagne donnoit autrefois fon nom aux vins qu'elle produifoit ou que l'on recueilloit aux environs. Pline, l. 14, c. 6, les appelle TRIFOLINAVINA. Juvenal, fat. 9, v. 56, appelle TRI FOLINUS AGER le territoire où ils croiffoient, & il devoit être au voifinage de Cumies.

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TRIPHULUM, ville de la Dace, felon Ptolomée, l. 3, . 8. Ce pourroit être le même que l'hiftoire Miscellanée, 1. 19, nomme TRIPLUM. Si nous en croyons Lazius, le 'nom moderne eft Filefia.

TRIPHYLIA on TRIPHALIA, contrée du Péloponnéfe, daus l'Elide. Polybe, l. 4, c. 77, qui écrit TRYPHALIA, la met fur la côte du Péloponnéfe, entre l'Elide & la Meffenie, & y marque entr'autres les villes Samicum, Lepreum & Hypana; & comme Paufanias, l. 1, c. 5, met Samicum & Lepreum dans la Triphylie, on peut conclure que la Triphylie & la Trypalie étoient la même contrée. Strabon, l. 8, & Tite-Live, l. 32, c. 5, difent auffi TRIPHYLIA, & Denys le Périégete, verf 409, écrit Triphylis; ce qui revient au même. De toutes les villes de la Triphylie il n'y avoit que celle de Samicum, qui fut maritime, les autres étoient dans les terres.

TRIPHYLIACUS. Voyez PYLUS.

TRIPIO, bourg de Sicile, dans le Val Demone, à dix Tieues de Meffine, du côté de l'occident, fur un roc escarpé. On le prend pour l'ancienne Abacana ou Abacanum.* Baudrand, Dict. édit. 1705.

TRIPODISCUS, village du Péloponnéfe, dans l'Attique, fur le mont Géranien, avec un temple dédié à Apollon. Paufanias, l. 1, c. 42, rapporte ainfi la fondation de T'an & de l'autre, & l'origine du nom. Sous le regne de Crotopus, roi d'Argos, Plamathé fa fille accoucha d'un fils qu'elle avoit eu d'Apollon; & pour cacher fa faute à fon pere qu'elle craignoit, elle expofa cet enfant. Le malheur voulut que les chiens des troupeaux du roi ayant trouvé cet enfant, le dévoraffent. Apollon irrité, fuscita contre les Argiens le monftre Pane, monftre vengeur, qui arrachoit les enfans du fein de leurs meres & les dévoroit. On dit que Corcbus, touché du malheur des Argiens, tua ce monftre; mais la colere du dieu n'ayant fait qu'augmenter, & une pefte cruelle défolant la ville d'Argos, Corabus fe transporta à Delphes pour expier le crime qu'il avoit commis en tuant le monftre. La Pythie lui défendit de retourner à Argos, & lui dit de prendre dans le temple un trépied, & qu'à l'endroit où ce trépied lui échapperoit des mains, il eût à bâtir un temple à Apollon, & à y fixer luimême fa demeure. Corabus s'étant mis en chemin, quand il fut au mont Géranien, fentit tomber fon trépied, & là il bâtit un temple à Apollon, avec un village qui de cette particularité fut nommé le Tripodisque.

TRIPODUS. Voyez TRIPOLUS.

1. TRIPOLI, ou TRIPOLI DE BARBARIE, (a) ville d'Afrique, dans la Barbarie, fur la côte de la mer Méditerranée dans le royaume ou dans la province de même nom, entre Zoara & Lebda. La ville de Tripoli (b) a le zitre de royaume, quoique ce n'en foit point un à préfent.

Cette qualification lui vient de ce que quelques feigneurs, après l'avoir envahi, prirent le titre de rois; les Turcs ont continué de l'appeller royaume, afin d'augmenter le nombre des titres de leur fultan. C'étoit autrefois le nom d'un canton où il y avoit trois villes, d'où lui vient le nom de Tripoli. Ce pays fut nommé la Tripolitaine du tems des Romains & les Vandales continuerent de le lui donner. Les Arabes pafferent en Afrique fous les califes, affiégerent & prirent la ville de Tripoli, après un fiége defix mois. (a) De l'Ifle, Atlas. (b) Introduct. à l'hiftoire de l'Afrique.

&

y

Long-tems après, les naturels du pays bâtirent une nouvelle ville qu'ils appellerent TARABILIS, & les écrivains latins TRIPOLIS. Elle est dans une plaine fablonneuse, enfermée de hautes murailles, mais peu fortes. Il y a aux environs plufieurs palmiers, mais on n'y recueille point de bled, parce que ce font tout fablons, ce qui fait que le pain y eft fort cher. Quelques hiftoriens difent, qu'on y cultivoit autrefois plufieurs bonnes terres à froment du côté du midi, que la mer a inondées. Ils foutiennent que tous ces bancs de fables qu'on trouve maintenant étoient de plaines labourées. Il a eu de tout tems un grand commerce en cette ville, à cause du voisinage de la Numidic & de Tunis; outre qu'elle n'a point fa pareille le long de la côte jusqu'à Alexandrie, que les marchands de Malte, de Venife & de la Sicile avoient coutume d'y aborder. Les galeaffes mêmes s'y venoient rendre, de forte qu'il y avoit de bons marchands, & la ville étoit embellie de mosquées, de colléges, & d'hôpitaux, les places & les rues y étant mieux ordonnées que dans la ville de Tunis. Il n'y avoit pourtant ni puits ni fontaines; feulement de grandes cîternes pour recevoir les eaux de pluie. Elle a été fujette aux rois de Tunis, & quelque tems à ceux de Fez, lorsqu'ils avoient uni cette couronne à la leur. Bucamen, un de ces rois, étant devenu infupporta ble par fa tyrannie, les habitans mirent en fa place un des principaux de la ville,lequel gouverna affez doucement d'abord. Le roi dépoffédé envoya contre lui une armée sous le commandement d'un général fort attaché à lui. Ce général ayant été empoisonné par l'entremife des principaux habitans de la ville, fon armée s'en retourna fans rien faire. Ce fuccès fit dégénérer le nouveau prince, il devint tyran à fon tour, ceux de la ville conjurerent contre lui, & il fut tué par un de fes beaux-freres. Le peuple mit en fa place Abubarc, qui avoit été autrefois un de fes officiers, & qui s'étoit retiré en un hermitage; il gouvernoit la ville lorsque dom Pedre de Navarre, général du roi d'Espagne, y arriva avec une flotte où il y avoit près de quinze mille combattans. Il y avoit plus d'un mois que des marchands de Gênes avoient donné avis à ceux de Tripoli de cette entreprife, & leur avoient confeillé de mettre leurs biens à couvert. Ils avoient donc fair venir des troupes de tous côtés, & pris toutes les mefures néceffaires pour le bien défendre. Le comte Pierre de Navarre débarqua fes troupes, les rangea en bataille repoulfa, par le moyen de fon artillerie, les habitans qui s'étoient réunis pour l'empêcher de débarquer : enfuite il partagea fes troupes en quatre corps; il en donna un, compofé de quatre mille hommes, à dom Diego Pacheco, avec ordre de s'opposer à ceux du pays pendant qu'on donneroit l'aflaut à la place, & il promit de donner à ce corps les esclaves & les marchandises, le refte du pillage étant pour les autres. On attaqua la ville à neuf heures du matin avec environ onze mille hommes. Les Maures fe défendirent bien, il y en eut beaucoup de tués & de bleffés de part & d'autre ; mais on ferra ces barbares de fi près, qu'avant les onze heures, plufieurs foldats chrétiens étoient déja fur les murailles. Là, fe renouvella le combat, les Turcs & les Maures fe défendirent en défespérés, & jetterent en bas tous ceux qui fe préfenterent; cependant les portes de la ville étoient fermées de maniere, que ceux qui étoient montés ne pouvant être fecourus, furent maltraités. Il mourut plus de cent chrétiens dans les rues, parmi lesquels il y avoit plufieurs perfonnes de marque. Enfin, le combat dura si long-tems dans la ville, & les uns & les autres étoient fi las, qu'ils fe repofoient tour à tour. Sur ces entrefaites quelques foldats coururent aux portes, & les ayant ouvertes, firent entrer le refte des troupes; alors les Maures abandonnerent leur défenfe, & le chéque fe retira au château avec fa famille & fes alliés, & tout le refte en la grande mosquée, à la réserve de quelques-uns qui fe renfermerent dans les tours & s'y défendirent vaillamment. La nuit venue on força la mosquée, où l'on, tua plus de deux mille hommes; après

quoi

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quoi ceux qui s'étoient renfermés dans les tours fe rendi rent, à condition qu'on leur fauveroit la vie. Le chéque accepta la même condition, & le comte de Navarre étant entré dans le château, le fit prifonnier avec fa femme, fes deux fils & un de fes oncles; on fit un riche butin d'or, d'argent, de meubles & de pierreries, quoique les Maures eusfent enlevé de leurs richeffes la charge de plus de cinq mille chameaux. Il périt dans tous ces combats fix mille Maures; plus de quinze mille furent pris, & on donna la liberté à plus de cent quatre-vingts Italiens prifonniers. La ville fut ruinée. On lailla le château, auffi-bien qu'un autre petit qui étoit près du port. On y mit des foldats en garnifon avec mit des foldats en garnifon avec quelque artillerie. Depuis, le chéque, qui avoit été feigneur de la ville, la repeupla de fes alliés au nom de l'empereur. Dans ce tems, l'ifle de Rhodes s'étant perdue & les chevaliers s'étant retirés dans la ville de Syracufe en Sicile, l'empereur leur donna, en 1528, l'ifle de Malte, & enfuite cette place qui étoit frontiere de leur ifle ; ils s'en empare rent donc, & y mirent un chevalier pour gouverneur, avec une garnifon qu'ils payoient ; ce qui, étant venu à la connoillance de Soliman, il y envoya fon armée navale, compofée de cent dix galeres royales, deux galeafles, trente voiles, avec plufieurs autres navires qui portoient douze mille hommes de combat, fous le commandement de Cénan, bacha, accompagné de Salharraes & de Dragut: ce bacha débarqua fes troupes, fon artillerie & fes munitions à la pointe d'Angil ; il fit fommer la place, offrant à la garnifon la liberté, & menaça qu'en cas de refus il ne donneroit quartier à perfonne après la prife; le gouverneur lui fit répondre courageufement, qu'il avoit été mis dans la place par le grand maître, & qu'il ne la rendroit point qu'à fes ordres. Sur cette réponse le bacha fit attaquer la principale fortereffe où étoit le gouverneur, & commença à la battre avec quarante piéces de canon du côté le plus fort, où il étoit presqu'impoffible de la prendre; mais un traître descendant le long du mur, fut trouver le bacha, & lui montra l'endroit le plus foible, & par où il la falloit attaquer. Le bacha changeant auffi-tôt de batterie, fit pointer le canon contre les tours qu'on lui avoit marquées : au bout de deux jours toutes les défenfes étoient déja abattues, & quatre canonniers avec plusieurs foldats avoient été tués par le canon. Le gouverneur fe voyant par-là hors d'état de faire une longue résistance, fut obligé de rendre la place ; il fut conduit à Malte avec une partie de la garnifon fur deux galeres, mais on en retint le plus grand nombre pour esclaves. Le bacha remit cette ville entre les mains du feigneur de Tachora, qui l'étoit venu fervir pendant le fiége avec deux cents chevaux & fix cents mousquetaires, à condition de la tenir au nom du grand feigneur, & de la rendre à celui qui lui feroit ordonné. Dragut fit enfuite deux forts du côté de la mer, l'un à la pointe de la terre, & l'autre plus en dedans. Il fortifia encore la muraille de quelques tours & de boulevards. Depuis ce tems les Turcs en firent un gouvernement, fous les ordres d'un bacha ou beglierbey, qui y faifoit reconnoître la puiffance de la porte; mais avant le tems quelques foldats & officiers de la milice s'étant accrédités dans la ville & dans le pays, l'autorité du bacha diminua peu à peu, & enfin Mamet-Bey, renégat de l'ancienne maifon des Juftiniani, acheta la banniere du grand feigneur, fe rendit maître du château, chaffa le bacha, & y commanda en fouverain. Depuis ce tems-là, Tripoli & fon diftrict le gouvernent en république; elle a pour chef un dey, qui eft comme le chef & le général de la nation, fous la protection du grand seigneur, à qui l'on envoie une espece de tribut. * Marmol, Description du royaume de Tunis, l. 6, c. 44.

grec

La principale fortereffe s'appelle MANDRI; elle avance dans la mer : c'eft une groffe tour garnie de canons & bien bâtie; on en voit auffi quelques autres au bord de la mer. Le port de la place eft caché par deux grands bastions affez forts : on y compte foixante-quatre piéces de canon en batterie. Il n'y a de curieux à Tripoli qu'un ancien monument qui eft un arc de triomphe tout de marbre blanc, élevé de trois toifes, & qui eft enfeveli, pour le moins autant dans la terre; l'architecture & le bas-relief en font admirables;

il y a quatre buftes de confuls remains tous mutilés. Les ornemens des quatre coins font des pilaftres ornés de feuilles de vignes. On voit quatre portes, au-deffus desquelles eft un char de triomphe avec une figure d'Alexandre tirée par deux fphinx, au deffous font des esclaves. Il y avoit des inscriptions latines au-deffus des portes : mais il n'en reste qu'une du côté du nord. La voûte en eft bien confervée elle eft ronde, avec de très-beaux ornemens en relief, & tout l'édifice eft bâti fans chaux ni ciment. Les pierres de marbre de cinq à fix pieds d'épaiffeur en carré, font affifes fur des platines de plomb, & liées avec des crampons de fer. Près des murailles de la ville on trouve des tombeaux creufés dans la pierre, & de trois toifes de profondeur dans la roche; ils font faits en maniere de four, mais plus grands & plus élevés, avec plufieurs niches; on trouve dans chacun une grande urne de verre. Toutes ces ruines font remplies d'offemens de corps humain, & d'une eau rouffâtre & infipide. L'auteur du mémoire cité ci-deffous, dit qu'il trouva un de ces tombeaux parmi les offemens, deux petites lames d'argent, minces comme du papier, de la largeur de deux doigts & de la longueur de trois pouces. Dans le même tombeau étoit un cercueil de bois garni d'une lame de plomb dentelée, & des offemens de corps humain presque tous confumés. Au pied du cercueil il y avoit une grande urne de terre, pointue par le bout & plantée dans le rocher; à côté & autour du cercueil étoient plufieurs plats de terre de différentes grandeurs, remplies de plufieurs fortes de viandes dont on voyoit encore les offemens. Il y avoit auffi des taffes, des gobelets de terre, des verres très-bien faits, des bouteilles & de petites urnes de verre, une ventoufe comme celles qu'on fait aujourd'hui, & une lampe de cuivre que le tems a presque confumée. L'arc de triomphe dont j'ai parlé, ne fubfifteroit plus il y a long-tems, fi les habitans n'avoient la foibleffe de croire qu'il arriveroit de grands malheurs s'ils y touchoient pour le démolir. Ils affurent qu'un prince, en voulant ôter quelques pierres, il se fit un tremblement de terre épouvantable, & que comme, malgré l'avertiffement du ciel, les ouvriers continuoient à travailler à la démolition, il vint une pluie de fable qui les enfevelit. On y montre une pierre comme hors d'œu vre & à demi tirée, dont on n'ofe feulement approcher. II eft vraisemblable qu'à quelques pas de cet arc de triomphe il y a eu quelque édifice magnifique; car pour peu qu'on y fouille, on y trouve de très-groffes piéces de marbre. * Lucas, Voyage d'Afrique, t. 2, p. 100. Mémoire d'un voyage dans les montagnes de Derne.

Les religieux de l'ordre de faint François ont à Tripoli une fort belle églife; leur maifon qui y eft jointe eft auffi fort commode, & il y a un hôpital pour y mettre les esclaves chrétiens lorsqu'ils font malades; il confifte en deux belles fales l'une fur l'autre, où l'on peut mettre plus de deux cents lits. Un hôpital eft d'un grand fecours à Tripoli fur-tout dans le tems de la pefte, qui y eft bien plus fréquente qu'ailleurs, & qui y fait ordinairement de grands ravages.

Tripoli dans fa fplendeur le disputoit à Tunis en richeffes, & plufieurs affurent que celle-ci, comme plus grande, étoit plus riche en meubles & en équipages; mais que Tripoli l'emportoit en or, en argent, en perles & en autres marchandifes, à caufe du commerce qui y floriffoit. Il y avoit d'ordinaire dans la ville cent cinquante métiers à faire des étoffes de foie, plufieurs autres pour la fabrique des camelots & autres étoffes riches. Il y avoit des marchands en grand nombre, & fur-tour des épiciers fort riches. On nommoit cette ville Tripoli la nouvelle, pour la diftinguer de l'ancienne qui avoit été bâtie par les Romains, ou felon d'autres, par quelques peuples de la Phénicie, en mémoire d'une autre ville de Syrie de même nom.

L'état de Tripoli est borné au nord par la mer Méditerranée, à l'orient par l'Egypte, au midi par le pays des Bérebéres, & à l'òccident partie par le royaume de Tunis, partie par le Beladulgerid ou pays des dattes, & partie par le pays de Gadamis. Cet état eft divifé en divers pays ou quartiers, dont je marquerai les principaux lieux. De Ifle, Atlas.

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L'état de Tripoli comprend

Sur la côte,

Bibane,

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* De l'Isle, Atlas.

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Ibni-Valid,

Mesda,

Le mont Atlas.

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Ougela ou Augela, Le défert d'Ouguela.Si Wah ou Sant-Rie, Les monts Meïes.

La république de Tripoli fubfifte par fon commerce d'étoffes & de fafran, qui fe tire de la montagne de Garian, fituée au midi de la ville de Tripoli ; c'est là qu'il croît plus beau & meilleur qu'en aucun autre lieu; mais la principale richeffe des habitans vient de leurs pirateries; la France n'en a pas toujours été respectée. Le marquis du Quesne, chargé de châtier ces corfaires, trouva leurs vaiffeaux refugiés dans le port de Scio, qui appartient au grand-feigneur, le 23 juillet 1681, il les canonna, les coula à fond, & endommagea même le château de cette place qui fe trouvoit à l'oppofite de fon canon. Le grand feigneur s'intéreffa en faveur de cette nation, & lui ménagea une paix dont le même marquis fut plénipotentiaire. Ils rendirent un vailleau de France qu'ils avoient pris, le canon, les armes, tout l'équipage, & un très-grand nombre d'esclaves chrétiens. Ce traité fut exécuté l'année fuivante : mais ces corfaires violerent bien-tôt ce traité: ils enleverent quelques vaiffeaux marchands françois. Le maréchal d'Eftrés, vice-amiral, bombarda cette ville: il fe dispofa même à faire une des cente, ce qui les intimida au point qu'ils demanderent la paix, qu'on leur accorda, à condition de rendre quatre cents esclaves qui étoient fur les vaiffeaux qu'ils avoient envoyés à Conftantinople. Pour l'exécution, ils donnerent vingt otages, plus de deux cents esclaves chrétiens qui étoient dans la ville, & qu'ils envoyerent à la flotte de France; trois vaiffeaux de Marseille qu'ils avoient pris & qu'ils rendirent; & enfin s'obligerent de payer cinq cents mille

livres en argent. p. 38.

* Introduction à l'hiftoire de l'Afrique,

2. TRIPOLI, ville d'Afie, dans la Sourie, au canton que les anciens ont nommé Phénicie, fur la mer Méditerranée, entre Botrys au midi, & Arca au feptentrion, & fuc le bord d'une riviere qui descend du Liban. Il eft dit dans le fecond livre des Machabées, XIV, 1, que trois jours après la mort d'Antiochus Epiphanes, Démétrius, fils de Seleucus, à qui le royaume de Syrie appartenoit de droit, s'enfuit de Rome, & vint aborder à Tripoli. (a) Le nom de Tripolis en grec fignifie trois villes, parce qu'en effet elle étoit compofée de trois villes éloignées l'une de l'autre de la longueur d'un ftade. L'une de ces villes étoit aux Aradiens, l'autre aux Sidoniens, & la troifiéme aux Tyriens. (b) Il y a grande apparence qu'avec le tems ces trois villes n'en formerent plus qu'une par le moyen des maifons que l'on bâtit entre les espaces qui les féparoient. On a plufieurs médailles d'Antoine avec Cléopatre, d'Augufte, de Néron, de Trajan, de Sévére & d'Eliogabale, avec ce mot: TPINOAEITON, & une de Julie Soæmie où on lit : TPINOAITON. (a) An. du monde 3642 avant Jefus Chrift, 358. (b) Diodor. Sicul. 1.-16, c. 41. Strab. I. 16, p. 519.

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Cette ville eft encore aujourd'hui considérable par fon commerce. Lucas dit, dans fon voyage du Levant, p. 144, qu'elle eft éloignée d'environ trois quarts de lieue de la marine; c'eft une jolie ville partagée en deux, la haute & la balfe; elle eft ceinte de murailles de pierres de taille, par

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