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vent d'autant plus fâcheux, que les nuits font longues & obfcures. Ainfi cela n'eft pas particulier à la mer d'Irlande. Le fond de cette mer n'eft que fable partout, excepté dans quelques endroits où il eft limoneux, & dans la baie de Wicklo, où tout eft rocher. La marée fe fait fentir le long des terres, au fud & au nord; mais du côté de l'orient, près des terres, elle fe fait fentir de l'ouest à l'eft, & le refluxdescend de l'eft à l'oueft. La mer d'Irlande,felon Ortelius, qui cite H. Lhuydus, eft appellée Mor-Weridh, dans la langue Bretonne, canal de Saint George, par les Anglois. Cependant de l'Isle ne donne le nom de canal de Saint George, qu'au golfe qui forme l'embouchure de la Saverne. Délices de la Gr. B. p. 1483.

VERGISTANI. Voyez VERGIUM. VERGIUM CASTRUM, lieu fortifié en Espagne, felon Tite-Live, 1. 34, c. 21, qui dit que c'étoit une retraite de brigands. Ce pourroit être le Bergidum de Ptolomée. Voyez BERGIDUM & BERGISTANI. Baudrand croit que c'est VIERCO.

VERGNE, (La) bourg de France dans la Saintonge, élection de Saint Jean d'Angely.

VERGOANUM, petite ville de l'isle de Lerins, l'une des Stœchades. Pline, 1. 3, c. 5, fait entendre que de fon temps, on voyoit feulement des traces de cette ville dans l'isle, Lerina, dit-il, adverfum Antipolom, in qua Vergoani oppidi memoria.

VERGONES Voyez VETTONES. VERGONNE, bourg de France dans l'Anjou, élection d'Angers.

VERGONS, bourgade de France, dans la Provence, viguerie & recette de Caftellane. La reffemblance des noms fait croire à Bouche, que c'est l'endroit où étoit l'ancien peuple Vergunni, dont il eft parlé dans l'Infcription du trophée des Alpes.

VERGUELLIERE, vallée de France dans le comté de Foix. Elle eft traverfée par la riviere du Larget, & renommée par les fromages qu'on y fait. VERGUNNI, peuple des Alpes, du nombre de ceux qui furent fubjugués par Augufte. Ils font nommez dans l'Inscription, qui fut mife fur le trophée des Alpes, & que Pline, 1. 3, c. 20, nous a confervée. On trouve des traces du nom de ce peuple, dans Vergons, au diocèse de Senez.

VERGY, lieu de France, dans la Bourgogne, au Bailliage de Nuits. C'eft le chef-lieu d'une châtellenie. Il a donné autrefois le nom à une maison illustre, qu'on appelloit ies nobles de Vergy. Ils ont été comtes de Dijon, de Châlons & de Beaune. On voit dans l'histoire des ducs de Bourgogne, qu'ils ont été fouvent en guerre avec les Seigneurs de Vergi. Cette querelle fut terminée l'an 1197, par le duc Eudes III, qui époufa Alix, fille du feigneur de Vergi. Henri IV, fit rafer une fortereffe, qui s'étoit confervée dans

ce lieu.

1. VERIA, petite ville d'Espagne, au royaume de Grenade, aux environs de Motril. On l'appelloit autrefois Baria, & quelques-uns la nomment encore aujourd'hui Beria. Elle a été célebre parce qu'elle faifoit anciennement la féparation, entre la Bétique & la Tarragonnoife.* Délices d'Espagne, p. 529.

2. VERIA, contrée des états du Turc, en Europe, dans la Macédoine, au nord de la Janna. Elle s'étend d'orient en occident, depuis le golfe de Salonique, jusqu'aux confins de l'Albanie,& prend fon nom de fa capitale, appellée Cara-Veria. Atl. R. de Vaugondy. 3. VERIA, ville de la Macédoine, dans le Comenolitari, & la même que de l'Isle appelle Cara-Veria, & les Turcs, Boor. Elle a un métropolitain grec, & eft peu confidérable. Les anciens l'ont connue fous le nom de Berrha. Voyez ce mot, n°. 3.

VERINE, village de l'Amérique méridionale, dans la province de Venezuela, au voifinage de la ville de Caracos. Les Espagnols ont une plantation dans ce village, fameux pour fon tabac, qui paffe pour le meilleur du monde. * Dampier, voyage autour du monde, t. 1, p. 85.

VERINES, bourg de France dans le pays d'Aunis, élection de la Rochelle.

VERINOPOLEOS, ville épiscopale de la Galatie, felon des notices greques. Sifinnius, fon évêque,

foufcrivit au concile de Conftantinople, tenu l'an 870.* Harduin. collect. conc. t. 5, p. 926. VERJON, bourg & baronnie de France, dans la Breffe, recette de Bourg.

VERISA, ville de l'Arménie, felon le fixieme concile de Constantinople, tenu fous Constantin le grand, & cité par Oftelius, qui croit que cette ville étoit dans la petite Arménie. L'Itinéraire d'Antonin femble la mettre dans la Cappadoce, que Ptolomée renferme dans la petite Arménie. Elle fe trouve fur la route de Tavia à Sebaftia, en paffant par Sebastopolis, entre cette derniere ville & Phiarafis, à vingtquatre milles de la premiere, & à douze milles de la feconde. Au lieu de Verifa, quelques manufcrits lifent Virifa. Cette ville fe trouve auffi appellée Beria. Dans la premiere conférence du fecond concile, de Constantinople, Thomas eft qualifié Ber ssæ episcopus.

VERLANGA, ou BERLANGA, petite ville d'Espagne, dans la Castille vieille, près de la rive droite du Duero, au-deffous d'Almazan. Verlanga eft le chef-lieu d'un marquifat, auquel elle donne fon nom. *Délices d'Espagne, p. 188.

VERLIA, bourg des états du Turc, en Afie, dans l'Anatolie, fur la côte de la mer de Marmora: Sophien croit que c'eft l'ancienne Olbia.

VERLOT, abbaye de France, de l'ordre de Cîteaux, en Bretagne, diocèfe de Quimpert.

VERLUCIO, ville de la Grande-Bretagne. L'Itinéraire d'Antonin la place fur la route d'Lez à Calleva; entre Aqua Solis & Cunetio, à quinze milles du premier de ces lieux, & à vingt milles du fecond. On veut que cette place fubfiste encore aujourd'hui; mais on ne s'accorde pas fur fà fituation. Les uns prétendent que c'eft Vestbury, d'autres difent Hedington, d'autres Leckham, & d'autres Warmister. C'est le fentiment le plus reçu.

VERMA, royaume des Indes, dans la terre-ferme, au-delà du Gange, avec une ville de même nom, felon Davity. Ce pays, ajoute-t-il, a quantité de mines & de pierres précieufes. Ses habitans ont le teint fort bafanné, & vont nuds, couvrant feulement ce que la pudeur oblige à cacher, & ils fe fervent pour cela de petites piéces de coton, en maniere de tablier. De l'Isle ne connoit ni ce royaume ni fa capitale.

VERMAND, bourg de France, dans la Picardie, élection de Saint Quentin, à trois lieues de la ville de ce nom, & à quatre de Péronne, au couchant, dans le diocèfe de Noyon. Ce bourg qui eft fitué fur l'Oumignon, a une belle abbaye de Prémontrés, dédiée à Notre-Dame, & qui rapporte à l'Abbé 4000 liv. Son nom eft, un grand préjugé en faveur de l'opinion de ceux qui prétendent que ce bourg eft un reste d'Augusta Veromanduorum, ancienne capitale du peuple de ce pays. Quand cette ville, réfidence de l'évêque des Veromandui, eut été ruinée par les barbares vers 531, & que faint Médard eût transféré fon fiége à Novio Magnus, Noyon, il eft naturel de penfer que le lieu a confervé fon nom, & que des ruines de la ville s'eft formé le bourg, qui fubfiste aujourd'hui. Les habitans de S. Quentin prétendent cependant que leur ville eft l'ancienne Augusta, & leur prétention a pour elle beaucoup de favans, entre lesquels Hadrien Valois, & l'abbé de Longuerue, font d'une grande autorité. Ils s'appuyent principale ment fur Grégoire de Tours, qui dit que le corps de S. Quentin repofe in oppido Veromanduorum; & fur l'ancien auteur de la vie de faint Quentin, lequel dit que le corps de ce Saint fut mis dans le lieu qu'on appelloit Augusta Veromanduorum.

Toutes les anciennes chroniques s'accordent en ce point avec ces deux auteurs, &, le corps de faint Quentin eft dans la ville de fon nom: mais tout cela ne prouve pas que cette ville foit Augusta Veromanduorum;& n'a pas empêché Robert Cenulis d'avancer que d'Augusta, entierement détruite, il ne reste que le bourg & l'abbaye de Vermand, Cluvier l'a dic après lui. Hadrien Valois a cru détruire l'autorité de Cenulis, par une foule d'autorités contraires : mais de quel poids eft cette foule d'écrivains qui ne font que fe copier l'un l'autre ; Nicolas Sanfom, dit le fac

vant pere Sanadon, Notes manuscrites fur ce Diction. après s'être exprès transporté fur les lieux, après avoir examiné les distances & les grands chemins, après avoir lû avec attention la vie de faint Quentin, fe déclare abfolument pour Vermand. Voyez in Pharum Gallia disquifitiones géographica; index alphabeticus,& exercitationes geographometica ad utrumque Itinerarium Romanum per Gallias. Jusqu'à ce qu'on Gallias. Jusqu'à ce qu'on ait détruit ce qui réfulte de l'examen attentif de Nicolas Samfon, il doit rester pour constant que Vermand et Augusta Veromanduorum ; & l'on ne peut rien conclure, au contraire, de ce que la ville de S. Quentin poffède le corps du Saint, dont elle porte le nom. Cela ne dit pas que S. Quentin ait été martirifé & enterré dans ce lieu. Lorsqu'Augusta fut détruite par les barbares en 531,l'évêque S. Médards'enfuit à Noyon; & cette ville étant trop petite pour recevoir les habitans d'Augusta;ceux-ci fe retirerent & fe fortifierent dans l'endroit, où depuis ils bâtirent une ville, à laquelle on donna dans la fuite le nom de S. Quentin, parce que vraisemblablement ils y avoient porté avec eux le corps de ce S. martyr. Comme cette ville étoit l'ouvrage & la demeure des anciens habitans d'Augusta. Gregoire de Tours n'a pas fait difficulté de l'appeller Oppidum Veromanduorum; & l'ancien auteur de la vie de S. Quentin, en difant que le corps de ce martyr fut mis dans le lieu appellé Augusta Veromanduorum, ne prouve rien autre chofe, s'il eft poftérieur à la ruine de l'anciene Augusta, fi ce n'eft que les habitans de cette ville s'étoient efforcés de transporter à leur nouvelle ville le nom de leur ancienne patrie.

les autres villes de l'Auxerrois. Ses vins font esti més. C'eft un paffage du Nivernois en Champagne & en Bourgogne. Le pays des environs a plus de montagnes que de plaines. La paroiffe eft compofée de deux hameaux, qui font le Vaux-Saint-Martin, & le Vaux du Puits de Vermanton : les métairies de Courtenay, la Loge, Greffot, & le fief des moulins de Vermanton en dépendent auffi.

VERMEJO, ou BERMEO, petite ville d'Espagne, dans la Biscaye propre, fur le bord de l'Océan. En revenant de Guipuscoa, dans la Biscaye, on trouve Vermejo, qui a un fort bon port. Son terroir eft fertile en oranges. Délices d'Espagne, p. 99. C'est le même que Vermeo.

VERMELAND, ou WERMELAND, province de Suede, dans les terres. Elle eft bornée au nord par la Dalekarlie, à l'orient par la Westmanie & la Néricie, au midi par le lac Vener; & du côté du couchant, elle confine à la Norwege. Salongueur peut être d'environ quarante lieues d'orient en occident, & de vingt lieues du feptentrion au midi. C'eft un pays coupé d'un grand nombre de lacs & de marais. Ses principaux lieux font:

VERMANDOIS, pays de France, faifant partie de la province & du gouvernement militaire de Picardie. Il eft borné au nord par le Cambrefis, à l'orient par la Thierasche, au midi par le Noyonnois, & à l'occident par le Santerre. Sa capitale eft la ville de S. Quentin fur la Somme. Ce pays comprend une partie du terrein occupé autrefois par les Veromandui, dont il a emprunté le nom. Il étoit beaucoup plus étendu fous les célébres comtes de Vermandois, qui étoient les plus puiffans vaffaux de la couronne, à la fin de la feconde race, & au commencement de la troifiéme. Ils descendoient de Bernard, roi d'Italie, petit-fils naturel de Charlemagne. Ils étoient encore comtes de Troyes, de Meaux, & de Roucy. Cette illustre maifon etant tombée en quenouille, Philippe Auguste réunit le Vermandois à la couronne, & donna desterres en échange à Eléonor, comteffe deS. Quentin. Cet acte fut confirmé par un autre de l'an 1194. Et par un autre acte de l'an 1213, le Vermandois fut affranchi de la redevance de l'Evêque de Noyon, pour les terres de Sacenac & de Cuy. Ce pays eft très-abondant en grains, & produit fur-tout du lin excellent, dont on fait une grande quantité de toiles. La riviere de Somme, qui y prend la fource, le traverfe. C'eft un des premiers bailliage du royaume, établi à faint Quentin, dont les habitans ont refufé de le changer en préfidial. Noy on eft proprement du Vermandois, auffi-bien que Laon. La province de Vermandois aux derniers états du royaume, fuivoit immédiatement l'Isle de France, & ce qui marque fon étendue, c'eft que le maire de Châlons fur Marne en étoit député pour le tiers-état.

VERMANTES, bourg de France, dans l'Anjou, à deux lieues & demie de Bourgueil, au nord-ouest, à un peu moins de Longue, & à trois, au nord, de la ville de Saumur. Ce bourg, qui eft gros, & affez bien bâti, a une affez belle églife, avec un haut clocher de pierre. Il eft renommé, à caufe que c'eft un grand paffage de Saumur à la Fléche. On y tient marché & foire, & fon territoire produit des grains, des vins, des fruits & des chanvres. L'abbaye de Loroux, l'ordre de Citeaux, en eft à peu de distance. * Corn. Dict. Mémoires dreffés fur les lieux en 1707.

de

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VERMENTON. Voyez VERMANTON. VERMEO, ou PUERTO-VERMEO, port d'Espagne, fur la côte de la Biscaye, au midi oriental du cap de Machicaco, & au nord oriental de Bilbao. Il y en a qui écrivent Vermejo, au lieu de Vermeo. Mariana, hist. hisp. 1. 4, t. 4, croit que c'eft la Flaviobriga des Anciens. * Jaillot, Atlas.

VERMANTON, petite ville de France, dans la Bourgogne, recette d'Auxerre, fur la riviere de Cure, à une lieue de Crevant, & à cinq, au midi, d'Auxerre. Cette ville, qui eft une prevôté royale reffortiffante au bailliage d'Auxerre, a une mairie. Elle députe aux états de Bourgogne alternativement avec

VERMERIA. Dans la feconde partie du décret de Gratien, caufa, 29, quæft. 2, il eft fait mention d'un concile tenu apud vermeriam; & il eft dit que le roi Pepin y affista. C'est aujourd'hui Verberie. Voyez ce mot.

VERN, bourg de France, dans l'Anjou, élection d'Angers: il eft affez confidérable.

VERNACIA, VENACIA, VENEATIA, VENIATIA, VERNATIA, & VENIANE, ville d'Espagne, felon l'Itinéraire d'Antonin, qui la marque fur la route de Bracara à Asturica, entre Complutica & Petavonium, à vingt-cinq milles du premier de ces lieux, & à vingt-huit milles du fecond."

VERNANTES, château de France, dans l'Anjou, élection de Baugé. Il y a auprès de ce château un bourg de même nom. C'est la même chofe que Vermantes.

VERNE, (La) chartreufe de France, dans la Provence, viguerie & recette d'Hieres. Elle eft fituée au milieu d'une grande forêt, confacrée autrefois à Diane, la déeffe des bois.

VERNEGUES, bourgade de France, dans la Provence, viguerie & recette d'Aix. Il y avoit autrefois dans ce lieu un beau maufolée, avec quelques autres monumens, & quelques inscriptions du tems des Romains. Il y en a qui croient que d'eft lernaginum des anciens. Cependant Adrien de Valois, croit que c'eft Eragnac & fon fentiment, eu égard aux distances, est le plus vraisemblable.

1. VERNEIL, bourg de France, dans l'Anjou, élection de la Fleche.

2. VERNEIL, château de France, dans l'Anjou, élection de Baugé.

VERNEMETES, lieu de la Gaule, aux environs de Bordeaux, felon Fortunat, cité par Ortelius. Vinet foupçonne que ce pourroit être préfentement Verines.

VERNEMETUM. Voyez VEROMETUM.

1. VERNEUIL, Vernogilum, Vernoilum, Vernolium, ville de France, dans la Normandie, aux confins du Perche, dans le diocèfe d'Evreux, fur la rive gauche de l'Aure. Son origine eft obscure dans l'antiquité; mais cette ville eft affez célebre dans l'histoire, depuis plus de cinq cens ans. Elle fut prife par le roi Philippe Auguste, fur Jean Sans-terre, duc de Normandie, & roi d'Angleterre, qui la céda à la

France,

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France, par un traité, avant la conquête du reste de la province. Elle demeura enfuite unie au domaine royal, jufqu'en 1335, que Philippe de Valois la donna à fon frere Charles, comte d'Alençon. Elle étoit défendue par un château qui a été démoli; mais la tour grife qui étoit de l'autre côté de la riviere, fubfifte encore. Cette place étant tombée depuis entre les mains des Anglois, le duc d'Alençon la prit en 1424, à la réferve de la tour, qui lui fut enfuite remife. Les Anglois s'en faifirent encore quelque tems après: mais le 19 de juillet 1449, un meunier, dont le moulin étoit près des murs de la ville, dreffa des échelles contre les murs de la place, dans laquelle il introduifit, par ce moyen, les troupes du roi Charles VII. les Anglois ainfi furpris, abandonnerent la ville, & fe retirerent dans le château, où ils furent bloqués par le comte de Dunois, & enfin contraints de fe rendre. Verneuil de puis ce tems a fait partie du duché d'Alençon. * Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 75. Piganiol, Description de la France,

t. 4, P. 394.

La principale paroiffe de cette ville eft la Magdeleine, où il y a une mufique entretenue. Les autres font Notre-Dame, faint Pierre, faint Jacques, faint Jean, faint Laurent, & faint Nicolas. Les Cordeliers y ont un couvent, & on en trouve un autre de religieufes. Il y a un collége. Le commerce des habitans confiste principalement en draperies, en bonneteries, & en grains. L'élection de Verneuil comprend cent trente-deux paroiffes.

2. VERNEUIL,ville de France, dans le Bourbonnois, élection de Moulins, à fix lieues de la ville de ce nom,& àune lieue de l'Allier. Cette petite ville eft une châtellenie royale, reffortiffante au bailliage de Moulins. Elle a un chapitre compofé d'un doyen, & de onze chanoines, qui ont chacun cent cinquante livres de revenu. M. le Duc y nomme. Les environs ne font que monticules & côteaux. Ce font terres fortes à froment, orge & avoine, de bon rapport; & il y a beaucoup de vignes. Les habitans font cependant peu riches.

France, dans la Touraine, élection de Loches. 6. VERNEUIL, justice royale de France, dans le Nivernois, élection de Nevers.

7. VERNEUIL, haut & bas, bourg de France, dans la Champagne, élection d'Epernay. Il y a un prieuré de l'ordre de faint Augustin, nommé Enclan. Il vaut 600 liv.

VERNIA, 'Ousprix. Eustathe donne ce nom à l'une des isles Britanniques, & Ortelius juge qu'il entend par ce mot l'Hibernie. Voyez HIBERNIA. VERNICONES. Voyez THEZALI

VERNIE, bourg de France, dans le Maine élection du Mans.

VERNIETTE, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans.

VERNIGERODE, comté d'Allemagne, au duché de Brunswig,mais dans la dépendance de Brandebourg. Il appartient aux comtes de Stolberg. * Hubner, geogr.

VERNISSON, riviere de France, dans l'Orléanois. Elle a fa fource auprès de Gien, & prenant fon cours du midi au nord en ferpentant, elle mouille Noyen, Précigny, Corterat, Villemandeur, après quoi elle va fe perdre dans le Loing, un peu audeffus de Montargis. * Ja llot, Atlas.

VERNODURUM, fleuve de la gaule Narbonnoife, felon Pline, l. 3, c. 4. Quelques éditions portent VERNEDUBRUM, & le pere Hardouin lit Vernodubrum. Il remarque que c'eft la riviere appellée préfentement le Tet, qui arrofe Perpignan; il écrit Latet pou le Tet; mais c'eft une faute de copitte.

1. VERNON, ou VERNON-SUR-SEINE, ville de France, dans la Normandie, au diocèfe d'Evreux, fur le bord méridional de la Seine, élection, maìtrife des eaux & forêts, & fiége d'un des bailliages de Gifors. Cette ville fituée dans une plaine, à fix lieues à l'orient d'Evreux, à fept au fud-ouest de Gifors, & à dix au-deffus de Rouen, a eu fes feigneurs particuliers, jusqu à ce que Philippe Auguste l'acquit de Richard, qui en étoit feig eur châtelain. Les rois ont plufieurs fois donné Vernon en appanage aux reines; il a enfuite fait partie du bailliage de Gifors, qui fut cédé, avec toutes les dépendances, à Renée de France, ducheffe de Ferrare, par François I, avec le duché de Chartres, & plufieurs autres terres. Le tout paffa à la fille de la ducheffe Renée-Anne d'Eft, qui époufa en fecondes nôces le duc de Nemours, & le comté de Gifors vint à cette maison de Savoie-Nemours. Les rois néanmoins avoient toûjours la faculté de pouvoir retirer ce domaine, ce qu'a fait le feu roi Louis XIV. Plufieurs années après il donna Gifors & fes dépendances en appanage, avec le titre de Vicomté, à fon petit-fils, le duc de Berry, qui mourut fans enfans avant le roi fon aïeul l'an 1714. * Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 72.

3. VERNEUIL, château de l'Isle de France, à douze lieues de Paris, élection de Senlis, fur le bord de l'Oyfe, en latin Vernogilum, Vernoilum ou Vernolum. C'étoit une des maifons de plaifance du roi Henri IV, & elle fut donnée à Henri de Bourbon, duc de Verneuil, un des fils naturels de ce prince; mais depuis la mort de ce Duc, arrivée en 1682, Verneuil a paffé dans la maison de Bourbon-Condé. Ce château eft entouré d'un large foffé, revêtu de pierres de taille, & flanqué aux quatre coins, d'autant de petites plates-formes qui s'avancent comme des bastions. La cour eft fermée par quatre corps de bâtimens, qui en occupent les quatre faces. Chacun de ces corps eft terminé par deux pavillons; enforte que cette maifon a huit différens pavillons, tous ornés de frontons, & chargés de trophées d'armes & de figures. La principale entrée confiste en un vestibule, qui s'avance fur le devant, & eft formé par quatre hautes arcades, foutenues par des colonnes & des colonnes & des pilaftres, & ornée.de fix niches, remplies d'autant de ftatues. Sur ce premier vestibule s'en éleve un autre, ouvert de quatre côtés, qui communique à droite & à gauche à une gallerie découverte, ornée d'une balustrade de pierre. Au-deffus, enfin, s'éleve une coupe ronde, bien percée, & dont le comble eft terminé par une lanterne. Les jardins font gracieux & en bon air. La face du château du côté du parterre, a auffi un corps avancé au milieu, terminé par un grand fronton en demi-cercle, orné de trophées, & dont le comble eft chargé d'un petit pavillon, qui couronne tout l'édifice.

Cette terre fut érigée en marquifat en 1600, par Henri le Grand, en faveur de la dame d'Entragues, & depuis en duché-pairie, par Louis le Grand, en 1652, en faveur de Henri de Bourbon, qui mourut fans postérité en 1682, & par-là cette duché-pairie fut éteinte.

4. VERNEUIL, bourg de France, dans le Limoufin, élection de Limoges.,

5. VERNEUIL, bourg & châtellenie de Tome VI.

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Il y a à Vernon une églife collégiale & paroiffiale, fous le titre de Notre-Dame. Son chapitre eft compofé de douze chanoines, de douze vicaires de quatre chapelains, de quatre clercs de chaife, &c. C'eft le comte de Gifors qui nomme aux canonicats, qui valent, année commune 800 liv. Le Doyen eft le premier, & n'a pas plus de revenu que les autres. De ces chanoines, il y en a un qui fait les fonctions de Curé, & un autre qui eft le principal du collége de la ville. Chaque chanoine nomme fon vicaire, qui a environ trois cens trente livres de revenu. Des quatre chapelains, il n'y en a que deux qui réfident. Sainte Geneviève eft une églife paroiffiale de Vernon. Le monastere de faint Louis eft occupé par des chanoineffes hospitalieres de faint Augustin, qui gouver nent l'Hôtel-Dieu. Il y a auffi dans cette ville un hôpital pour les pauvres, un couvent de cordeliers, un d'Urfulines,un de filles de la congrégation de N. D. un de capucins, un de bénédictins, & un de pénitens. Ces trois derniers font hors de la ville, & celui des pénitens en eft le plus éloigné. Vernon eft une bonne ville, bien peuplée, bien policée, & avec de belles rues. Elle a fix portes, de bonnes murailles & des foffés profonds, un gouverneur, un maire, d'autres officiers de ville, & un collége où l'on enfeigne les

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humanités. On voit encore dans le château d'ancien nes fortifications, & fur-tout une tour de pierres de taille, d'une élévation, & d'une groffeur très-confidérable. Il y a au bout du pont une ancienne fortereffe, dans laquelle on voit une médaille en pierre, avec l'inscription de Jules-Céfar: on voit encore des foffés fur une hauteur, qui, felon une ancienne tradition, eft appellée le camp de Céfar. Un ruiffeau d'eau de fontaine paffe par le milieu de la ville; & ce ruiffeau, après l'avoir arrofée, va faire moudre un 'moulin, enfuite il fe jette dans la Seine.* Piganiol, Description de la France, t. 5, p. 302. Corn. Dict. Mémoires dreffe's fur les lieux.

Le roi Charles IX, alloit affez fouvent à la chaffe dans une forêt royale qui eft voifine de cette ville, & dans laquelle il avoit fait couper de très-belles routes. Le commerce de Vernon confiste principalement en bleds, vins, toiles, & couvertures de laine. On y tient marché le mardi, le jeudi & le famedi ; & ce dernier peut paffer pour une espece de foire. Son bailliage eft dans le reffort du préfidial d'Andely. Le marquifat de Blaru, & la belle maifon de Biffy, font dans le voisinage de Vernon. Fleury, & le pere le Cointe, croyent que c'eft à Vernon qu'a été tenu un concile national en 755, appellé Vernum en latin, fous le regne de Pepin, pour la discipline eccléfiastique, pour les droits de l'églife, & pour les immunités, en faveur des pélerins. Le P. Pagi, appuyé de l'autorité du P. Mabillon & de Valois, place ce Vernum fur l'Oyfe, dans le Beauvoifis, dans une forêt de même nom; il ajoute que c'étoit un château royal dès le temps de Clotaire III, & que c'eft dans ce château où a été tenu le concile. Le Bœuf, dans une differtation fur la pofition du palais Vernum, foutient que ce n'eft ni Vernon-fur-Seine, ni Verneuilfur Oyfe, mais Ver, ou Vern, château royal entre Paris & Compiégne, & qui fervoit comme de station à nos rois, pour aller de l'un à l'autre.

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2. VERNON, bourg de France, dans le Poitou, élection de Poitiers.

3. VERNON, bourg de France, dans la Touraine, élection de Tours.

VERNOSOLA, lieu de la Gaule Aquitanique. L'Itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Tarbes à Touloufe, entre Aqua-Sicca, & Toulouse, à quinze milles de chacun de ces lieux.

VERNOUX, bourg de France, élection de Cominges, à une lieue de la Garonne, entre Rieux & Toulouse. De Marca croit que c'est l'ancienne Vernofola.

VERNOUX EN CHALENÇON, bourg de France, dans le haut Vivarais, recette de Viviers. VERNOUX EN VOCANCE, bourg de France, dans le haut Vivarais, recette de Viviers.

VERNOY, ou VERNOU, bourg de France, dans la Touraine, élection d'Amboife. Če bourg eft fitué entre deux belles collines. L'archevêque de Tours en eft feignenr temporel & fpirituel, & ce Prélat y a un beau château.

VERNUSOUBRE, riviere de France, au diocèfe de Saint-Pons. Cette petite riviere paffe à faint Chignan, & fe jette enfuite dans la rivière d'Orbe, à un quart de lieue de Ceffenon.

VERNUCE, Vernutia, abbaye d'hommes, en France, de l'ordre de faint Augustin réforme de Bourgachard, dans le Berry, audiocéfe de Bourges, élection d'Iffoudun, entre Graçay, & Valençay, Elle fut fondée l'an 1145: l'abbé jouit de 2000 liv. VERNY, Baronnie de France, dans la Touraine, près de Sillé-le-Guillaume. Il y a fix paroiffes qui en dépendent.

VERO, fleuve d'Espagne, dans la Celtibérie, felon la remarque de Nicolas Pérot, fur ces vers de Martial,.7. 1. épigr. 50. v. 6.

Vadaveronem montibus:

VERODOPA. Voyez VARODOPA. VERODUNUM, ville de la Gaule Belgique. Elle eft marquée dans l'Itinéraire d'Antonin, fur la route de Durocoriorum à Divodurum, entre Axuenna & ad Fines; à 17 milles du premier de ces lieux, & à 18milles du fecond. Quelques manuscrits,au lieu de VERODUNUM, lifent VIRODUNUM ; & Fortunat, 1.3, Carm. 2, l'appelle URBS VEREDUNA. C'est au jourd'hui la ville de Verdun. Voyez VERDUN.

Pérot ajoute que ce fleuve donnoit fon nom aux peuples Verones, par où il entend peut-être les BeTones de Ptolomée. Voyez VADAVERO. VEROCASSES. Voyez VELOCASSES.

VEROFABULA, ville de Phénicie, felon la notice des dignités de l'empire. Un manuscrit confulté par Ortelius, portoit Vefabula pour Verofabula.

VEROLA, abbaye d'hommes, ordre de Citeaux, en Espagne, dans le royaume d'Arragon, au diocèse de Sarragoffe, & près de cette ville. VERŎLAMIUM, VELOLAMIUM, VELOVANIUM, OU VERULAMIUM, ville de la Grande-Bretagne. L'Itinéraire d'Antonin la marque fur la route du retranchement à Portus Rutupis, entre Durocobriva & Sulloniaca, à douze milles du premier de ces lieux, & à neuf milles du fecond. Tout le monde convient que cette ancienne ville étoit près de la ville de faint Albans, qui s'eft accrue de fes ruines. Tacite, An. l. 14, c. 33, donne à VEROLAMIUM le titre de Municipe. C'étoit, felon Dion Caffius, 160, p. 779, la capitale des Catuellani, que Ptolomée, 7.2, c. 3, appelle Catyeuchlani, & auxquels il donne la ville Vrolanium, qui eft la même que Verolamium. Cette ville, l'une des premieres & des plus grandes colonies Romaines dans la Grande - Bretagne, fut premierement ruinée par les Bretons, dans le foulevement de la reine Boodicia; mais elle fe rétablit bien-tôt, & elle devint plus grande & plus puiffante que jamais. Elle fut ruinée une feconde fois, durant les guerres des Saxons & des Bretons, & elle ne fe releva pas de cette chûte. On voit encore des vestiges des anciennes murailles, & des fosfés qui ont douze cens foixante & dix pas de circuit. On a trouvé dans ces mazures quantité de monumens anciens, comme des médailles, de petites figures d'or & d'argent, des colonnes, des pavés de Mofaique, des fouterrains, & autres chofes femblables. II paroît, outre cela, qu'elle étoit fituée fur une grande route pavée autrefois par les légions Romaines, & que les Saxons nommerent Vatling-Streat. Ces peuples s'étant rendus maîtres de Verolamium, l'appellerent Wetlingacester, à caufe du grand chemin dont il vient d'être parlé. Depuis on lui donna le nom de Werlam-Cefter, & delà vient qu'encore aujourd'hui on lui donne communément celui de Werlam. En 429, on tint à Verolamium un concile, où faint Germain, évêque d'Auxerre, & faint Loup, évêque de Troyes, furent appellés de France pour aider à éteindre l'héréfie Pélagienne, qui recommençoit à infecter les églifes de la Grande-Bretagne. Ce fut auprès de Verolamium, felon le vénérable Béde, Histoire Ecclef. l. 1, c. 7, que faint Albans ou faint Albin, fouffrit le martyre le 10. des calendes de Juillet. Dans la fuite les habitans s'étant convertis, fonderent un magnifique monastere à l'honneur de ce Saint; & c'eft ce monastere qui a donné l'origine & le nom au Bourg DE SAINT ALBANS.

VĚROLI, ville d'Italie, dans la campagne de Rome, à feize milles de cette capitale, vers les confins du royaume de Naples, en latin Verula. Cette ville, felon l'abbé de Commainville (table des évéches) eft évêché dès les premiers fiecles, & fon fiége épiscopal eft immédiatement foumis au pape.

VEROMANDUI, peuple de la Gaule Belgique. Ils habitoient au midi des Nervii, au nord des SuesJones, dont ils étoient féparés par la riviere d'Oyfe, à l'orient des Ambiani, & au couchant de la forêt d'Ardenne, Leur pays étoit d'une petite étendue, puisque Céfar, Bel. Gal. l. 2, c. 4,dir qu'ils ne promirent que mille hommes pour la guerre commune contre les Romains, tandis que les Sueffones & les Nervil promirent de fournir chacun cinquante mille hommes. Cet écrivain & Pline, l. 4, c. 17, nomment ces peuples VEROMANDUI. Quelques éditions de TiteLive, épitom. 104, portent VIROMANDUI. L'Itinéraire d'Antonin dit VEROMANDI, & nomme leur

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VERMANDOIS.

VEROMETUM, ville de la Grande-Bretagne. Elle eft placée par l'Itinéraire d'Antonin fur la route de Londres à Lindum,entre Rata & Maridunum,à 13 milles de chacun de ces lieux. Cette même ville, dans la route d'York à Londres eft nommée Vernemetum. Quelques-uns ont voulu que ce fûr préfentement Willoughby; mais Camden & d'autres géographes, foutiennent que c'eft Burrow-hill. L'auteur des délices d'Angleterre dit, p. 376. A deux ou trois milles au midi de Bortun-Lazers, entre Burrow-hill & Ead - Burrow, s'éleve une colline fort roide, & escarpée de toutes parts, à la réserve du côté du fudeft, où elle eft acceffible. On y voit au fommet les débris d'une ville ancienne, qu'on juge être Vernemetum. Il y a un double foffé, & une enceinte de murailles, qui occupe environ dix-huit acres d'étendue. On pourroit croire qu'il y avoit dans ce lieu quelque temple fameux, dédié à quelque Divinité dédié à quelque Divinité payenne, parce que Vernemetum en vieux Gaulois, fignifie un grand temple; il y a long-temps que cette remarque eft faite. On la doit à Fortunat, l. 1, Carm. 9, qui explique ainfi le nom Vernemetum.

Nomine Vernemetis voluit vocitare vetuftas, Quod quafi Fanum ingens Gallia lingua refert. VERON, bourgade de France, dans la Champagne, élection de Sens, à quatre lieues de la ville de ce nom. Il y a dans ce lieu une fontaine, dont l'eau eft très-vive & très-claire. Elle a la qualité de pétrifier la mouffe & la bourbe: on lui attribue même celle de produire des pierres de ponce.

1. VERONE, Verona, ville d'Italie, dans l'état de Venife fur l'Adige. C'eft une des plus anciennes villes d'Italie. Selon C. Sempronius, elle doit fon origine à des Toscans, de la famille Vera, de laquelle elle tire fon nom. Voyez Vera. Selon Pline, 1. 3, c. 19, elle fut fondée par les Rhétiens & les Euganéens. Tite-Live, 1. 5, c. 35, fait entendre, au contraire, qu'elle fut bâtio par une troupe de Gaulois, qui pafferent les Alpes & s'établirent, ubi nunc, dit-il, Brixia ac Verona urbes funt. Il paroît, de-là, que Verone doit fes commencemens, ou à la famille Vera, ou aux Rhétiens & aux Euganéens, & que les Gaulois s'emparerent, par la fuite, du Veronefe. Tacite, qui lui donne le nom de colonie Romaine, fait l'éloge de fa beauté & de fon opulence, Cette colonie fut renouvellée fous Gallien, & honorée du titre de colonia Augufta, felon une inscription qu'on lit fur un double arc de triomphe, qui a été autrefois une des portes de la ville. Les anciens appelloient les habitans de cette ville, Veronenfes, ils font cependant nommés fur d'anciennes inscriptions, Verones.

des plus fortes places de l'Italie. Le même nombre de trois, fe trouve dans fes ponts & dans fes places. Le pont, qui eft au pied du château de Saint Pierre, eft le plus remarquable, tant pour fon architecture & fes belles pierres, qui lui fervent auffi de pavé, à caufe qu'il porte un aquéduc, que parce que du côté de la ville, il y a un grand portail fort ancien, orné de quelques pieces de fculpture, qu'on croit être une partie du théâtre, qu'on dit avoir été bâti au pied du même château. Ce théâtre fait l'une des trois belles antiquités qui fe trouvent dans Verone. L'autre eft un arc de triomphe, & le troifiéme eft un amphithéâtre, que le conful Flaminius fit bâtir autrefois, & qui eft le plus entier de tous ceux qui fe voyent en Europe. Il eft de forme ovale, de moyenne grandeur, fait de pierres carrées, & d'une hauteur exceffive. On comptoit dans cet amphithéâtre, quatre rangées de portiques & de colonnes, entremêlées de ftatues de nymphes. Dix-huit grandes portes y donnoient entrée, & il y avoit quarante-deux rangs de degrés, où plus de vingt-quatre mille perfonnes pouvoient demeurer asfifes fort à leur aife. La ceinture, le mur de face, ou le mur extérieur, eft tout défolé. Il n'en reste que fept tremeaux. Panvinus rapporte qu'il fut abattu par un tremblement de terre, en 1583. Mais on a eu foin de réparer les bancs, à mefure que le tems les a voulu détruire. Il y en a, felon Miffon, voyage d'Italie, p. 155, quarante-quatre, & il ajoute qu'il a compté cinq cens trente pas dans le tour du plus élevé, & deux cens cinquante au plus bas. Antoine Desgodetz, habile architecte, a écrit que le diamêtre de l'arène, fur la longueur, eft de deux cens trente-trois pieds, mefure de France; que l'autre diamêtre, fur la largeur, eft de cent trente-fix pieds huit pouces : que l'épaisfeur du bâtiment, fans le corridor extérieur, eft de cent pieds quatre pouces, & qu'avec chaque épaiffeur du mur & du corridor, aux deux bouts de l'amphithéâtre, il eft de cent vingt pieds dix pouces ; de forte que la longueur du tout, eft de quatre cens foixante & quatorze pieds huit pouces. Chaque degré a près d'un pied & demi de haut, & à peu près vingt-fix pouces de large. L'élevation du tout eft de quatrevingt-treize pieds fept pouces & demi. * Corneille, diction.

Cette ville, dont la fituation eft fi agréable, que plufieurs empereurs l'ont choifie pour leur demeure, eft traversée par la riviere d'Adige, fur laquelle il y a trois grands ponts, fans compter ceux qui fervent à paffer dans la petite isle de Saint Thomas, habitée par quantité d'ouvriers qui travaillent à la foie. Il y a trois châteaux, dont l'un appellé la citadelle, & fitué au bord de l'eau, eft flanqué de quelques vieilles tours carrées; un autre, nommé le château de Saint Felix est au plus haut de la montagne, fur laquelle eft auffi celui de Saint Pierre, qui eft le plus fort par fon asfiette & par fes fortifications, étant élevé fur le rocher, que la riviere d'Adige lave par le pied. Cedernier château commande pleinement fur toute la ville, & c'eft de-là qu'on en peut connoître la grandeur & la beauté. Les remparts de Verone ont été élevés avec beaucoup d'artifice. Ses murailles, prodigieufes en épaiffeur, font garnies de tours & de baftions pleins de canons & de munitions, & de larges foffés profonds, & remplis de l'eau de l'Adige, en forte que l'art & la nature concourent également à en faire une

t. I,

La place des bœufs, où l'on tient plufieurs foires célébres, eft proche de cet amphithéâtre. Il y a une autre place près defaint Procul, ornée d'une fort belle fontaine ; & la troifié me eft la place des marchands, appellée ainfi, à caufe des maifons de riches inarchands dont elle est toute bordée. Sa fontaine eft embellie de plufieurs figures de tritons, qui jettent l'eau dans trois baffins, les uns fur les autres, par dif férens endroits de leurs corps. La façade de la maifon de ville, qui regarde cette place, eft enrichie de figures des plus illuftres & plus favans hommes qui font fortis de Verone. Ce palais eft magnifique dans fa ftructure. Trois grandes ailes en font le deffein, avecune cour au milieu.Ses falles & fes grandes chambres, ont des peintures fort eftimées. Sa grande porte regarde une place, où font deux grands palais, l'un des nobles, & l'autre où demeure le gouverneur.

L'églife de faint Anaftafe, deffervie par des Dominicains, eft l'une des trois qui foient remarquables dans Verone. La cathédrale, dédiée fous l'invocation de l'affomption de la Vierge, eft une églife fort ancienne, mais petite & obscure. Le chapitre eft compofé de vingt-quatre chanoines, exempts de la jurisdiction de l'évêque. La haute tour de cette église se fait admirer pour fa ftructure, comme celle de la maifon de ville pour fa hauteur, & celle du donjon à la fin des vieilles murailles, pour fa force. La troifiéme églife, eft celle de faint François. Il y a encore celle de faint Barthelemi, de fainte Cécile, de fainte Catherine de Sienne, de fainte Luce, de fait Laurent, de faint Etienne & du faint Esprit. Dans le couvent de faint Grégoire, on voit un tableau fort rare, de la main de Paul Veronèfe, dont un marchand Anglois voulut donner deux mille piftoles. Les feigneurs de la Scala, étoient autrefois feigneurs de Verone, & on voit encore auprès d'une petite églife, appellée fanta Maria antica, plufieurs de leurs tombeaux, qui

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