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TRYPHALIA, contrée maritime du Péloponnéfe, felon Polybe, 1. 4, qui la place entre l'Elide & la Meffenie. C'eft la même que la TRIPHYLIE. Voyez TRIPHYLIA. TRYPHONII ou SANCTI TRIPHONII INSULA, ifle de la Propontide, & dont il eft parlé dans les conftitutions de l'empereur Emanuel Comnène.

TRYPIA: Gemifte dit que de fon tems on donnoit ce nom à l'ancienne HELICE, ville du Péloponnése, dans l'Achaie propre.

TSANPOU, grande riviere qui traverse le Tibet d'occident en orient, felon les nouvelles cartes chinoifes. Elle paroît prendre fa fource auprès de celles du Gange, & l'on croit qu'elle coule enfuite, vers le midi, à travers le royaume d'Ava, où elle s'appelle Menankion, & se décharge dans le golfe de Bengale.

TSCHAROS, peuples fauvages de l'Amérique méridionale, au Paraguay. Le pere Antoine Sepp, miffion. naire de la compagnie de Jefus, parle de ces peuples dans une de fes lettres. Ces peuples, dit-il, font auffi féroces que les bêtes parmi lesquelles ils vivent : ils vont presque tout nuds, & ils n'ont guère de l'homme que la figure. Il ne faudroit point d'autre preuve de leur barbarie, que la bizarre coutume qu'ils obfervent à la mort de leurs proches. Quand quelqu'un vient à mourir, chacun de fes parens doit fe couper l'extrémité des doigts de la main, ou même un doigt tout entier, pour mieux témoigner fa douleur: s'il arrive qu'il meure affez de perfonnes pour que leurs mains foient entierement mutilées, ils vont aux pieds, dont ils fe font pareillement couper les doigts à mesure que la mort leur enléve quelque parent. On a fongé à civilifer ces Barbares, & à leur annoncer l'évangile. La premiere tentative que l'on a faite n'a pas eu le fuccès que l'on en espéroit. Le tems de leur converfion n'étoit pas encore venu. * Lettres édifiantes, t. 11, p. 392.

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TSCHERNEMBL, petite ville d'Allemagne, dans la Baffe Carniole, près d'une petite riviere qui fe jette dans celle de Kulp. Zeyler, Topogr. Carn. p. 125..

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TSÉE-POUSSONE, mailon royale du roi de Siam, à une lieue de Louvo. Elle eft bâtie fur le bord d'un étang, à l'entrée d'une forêt; où l'on peut chaffer aux éléphans. *Lettres édifiantes, t. 7, p. 84.

TSEPEHOEN, petit peuple de l'Amérique feptentrio nale, dans la Louifiane, aux environs de la route que de la Salle tint pour aller de la baie de Saint-Louis aux Cenis.

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TSERU, petit peuple de l'Amérique feptentrionale, dans la Louisiane aux environs de la route que tint de la Salle, pour aller de la baie de Saint-Louis aux Cenis.

TSICUNGO, province du Japon, dans l'ifle de Ximo, au midi de celle de Chicugen. Elle a cinq journées de longueur du nord au fud, & on la divife en dix diftricts, qui abondent en riz & en bled.

TSIERIBON, petit royaume dans l'ifle de Java, vers le milieu de la côte feptentrionale, entre Batavia & Javara. Il eft arrofé par le fleuve Indramaia. Le roi eft allié des Hollandois.

TSIKETO, lac de l'Amérique feptentrionale, dans le nouvelle France. Il eft entre le lac Huron, au nord, & le lac Erié au midi, avec lesquels il communique par deux émisfaires. De l'Ile le nomme le lac Ganathio ou SainteClaire.

TSIOMPA, royaume d'Afie, borné au nord par le défert de la Cochinchine, à l'orient & au midi par la mer, & à l'occident par le royaume de Camboge. Ce royaume eft tributaire du roi de la Cochinchine, qui l'eft lui-même de l'empereur de la Chine. Il en eft des habitans de Tfiompa comme de ceux de la Cochinchine & de Camboge: ils font très-peu policés. Ces nations, qui n'ont presque aucun commerce avec leurs voifins, font très-peu unies entr'elles. Les grands, comme autant de petits tyrans, pillent les peuples à toute main : les rois exercent encore une tyrannie plus cruelle fur les grands pour leur faire rendre gorge. C'est un malheur, pour ceux qui navigent, d'être dans la néceffité d'aborder ces côtes. Le vaiffeau françois, qui fut obligé d'y relâcher en 1721, en est un exemple. Les officiers, qui descendirent à terre pour y acheter des vivres, furent d'abord affez bien reçus: on tâcha même, par des invitations, & des amitiés feintes,

d'engager le capitaine à fortir de fon bord. Leur vue étoit d'avoir une plus forte rançon : les habitans du pays en vinrent même jusqu'à former le deflein d'enlever le vaisfeau : ils envoyerent plufieurs fois l'examiner, mais ne fe trouvant pas allez forts, ils fe vengerent fur ceux qu'ils tenoient à terre : ils les lierent, les maltraiterent, & il y en eut qui leverent la hache fur eux; & ce ne fut qu'aux inftantes prieres des miffionnaires, qui furent avertis de ce barbare procédé, qu'ils leur laifferent la vie fauve; mais on fut obligé de payer une fomme confidérable pour les racheter. Les villes de ces Barbares ne font qu'un amas de miférables cafes de bois fans ordre. Les mœurs & les coutumes de ces peuples approchent, en certaines chofes, des coutumes indiennes, & en beaucoup d'autres de celles des Chinois. Ils croient la métempsychose, comme les Indiens; ce qui ne les empêche pas de manger toutes fortes d'animaux. Ils font pleins de vénération pour le cheval & l'éléphant, dont ils ont des peintures dans leur's maifons. La plus belle récompenfe, felon eux, que puifle avoir un grand homme, après fa mort; c'eft que fon ame paffe dans le corps d'une de ces bêtes. Ils regardent Confucius comme le premier docteur de l'univers ; ils rendent de grands honneurs à leurs ancêtres morts, & à ceux de leur nation qui fe font diftingués durant leur vie ; ils ont, pour cela, chez eux, & hors de chez eux, plufieurs petits oratoires, où ils brûlent des paftilles ; mais le lieu le plus facré parmi eux eft une place publique, au milieu de laquelle eft élevée une longue poutre, qui a vers le haut un traversier, tant foit peu incliné, apparemment qu'ils y arborent un pavillon; ils l'appellent Touvo. Tout à l'entour font placés divers oratoires : c'eft là qu'ils vont faire leurs profondes inclinations, qu'ils brûlent quantité de petites chandelles, qu'ils offrent du riz, immolent des victimes, & fur-tout des chèvres. Les fêtes publiques finisfent par un grand repas, où l'on ne manque pas de s'enyvrer de raque, forte d'eau-de vie faite de riz: viennent enfuite les danfes, la comédie, fouvent les querelles & les coups. Lettres édifiantes, t. 16, p. 30.

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C'est le même royaume que d'auties nomment Ciampa. Voyez CIAMPA.

TSISANG, ville de la Chine, dans la province de Nanking, fur le bord feptentrional de la riviere Jaune, à la droite en remontant cette riviere. Cette ville, bâtie dans un lieu agréable, au pied d'une colline, eft fiuée à quatre-vingts lys de Tanjenjeen. Elle n'a point de murailles, elle eft feulement défendue par un château; & comme elle eft privée des priviléges des villes, il y en a qui ne lui donnent que le titre de bourg. D'ailleurs, ce lieu eft bien peuplé, & fréquenté par ceux qui navigent fur le fleuve Jaune; ce qui fait qu'il pourroit le disputer, pour la richesse, à plufieurs grandes villes. Sur fon port, on voit une pagode fort belle. * Legatio Batavica, ad Sina Chamum, part. 2, p. 110.

TSONNONTHOUANS. C'est le plus occidental des cinq cantons Iroquois, & le plus étenda: il occupe toute l'extrémité du lac Ontario, jusqu'à la riviere de Niagara & en fuivant cette riviere, tout ce qu'on laiffe à gauche, jussqu'au Sault. Tout ce pays eft en général fort bon, furtout les environs de la baye des Tsonnonthouans, qui fe décharge dans le lac Ontario; elle reçoit une fort jolie riviere, & il n'eft guères poffible de voir un lieu plus charmant. Un peu plus loin, en approchant de la riviere de Niagara, on trouve le Grand Marais, qui forme aussi une baye, & qui eft auffi un lieu délicieux. Les terres y font même meilleures que dans la baye des Tfonnonthouans.* Journal & Hift. de la nouvelle France, du P. de Charlevoix.

TSULIVAN riviere de l'ifle de Java; elle a dix toifes de large en quelques endroits, & deux en d'au

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droite, entre Eftenai, qui eft de l'autre côté du fleuve, & Bella de Moufé; fuivant le pere Protais, à onze lieues d'Isne, eu Effenay ou Eftenai, & à douze d'Arment ou Belad Moufe, & à deux lieues de Luxor le vieux. Paul-Lucas dit que Tuat est un affez gros lieu, qu'on y voit un beau temple des anciens Egyptiens, que les pierres en font belles, & chargées de quantité de figures en basrelief, & entremêlées d'hieroglyphes. Il ajoute que la curiofité le porta à voir, au fortir de Tuat, quelques-unes de ces grottes que l'on trouve en grand nombre de l'autre côté du Nil, dans une grande montagne, qu'on dit longue de fix cents milles. Les portes de la plupart de ces grottes font de pierre, d'une feule pièce de la même roche, & s'ouvrent & fe ferment fur deux pivots. Elles ont ordinairement deux ou trois fenêtres taillées dans la roche, & l'on y voit des peintures aufli fraîches que fi elles étoient nouvelles. Les puits qu'on y trouve donnent lieu de croire qu'elles ont fervi de fépulture aux gens du pays, & que ces peintures repréfentoient ce qui leur étoit arrivé de particulier pendant leur vie. Au-deffous du rang de peinture, qui marque ces divers événemens, le cours du Nil eft représenté autour de la grotte; un grand nombre de bateaux, qui ont la poupe & la proue fort hautes, paroît fur le fleuve. Au milieu eft un tombeau, qui femble couvert d'étoffe fort riche, & chaque bateau a deux conducteurs, dont l'un eft devant & l'autre derriere. On en voit plufieurs au milieu du Nil, & d'autres de chaque côté du fleuve. Dans ceux qui font du côté oppofé à la montagne, il paroît qu'on y embarque les corps morts, & dans ceux de l'autre bord on y remarque des prêtres & des bieres qu'on débarque pour les porter à ces grottes. Le nombre des puits n'elt pas égal dans chacune, & il y en a qui en ont jusqu'à fix. Ces puits font carrés, avec des entailles de chaque côté, qui fervent de marches pour y descendre. Les plus belles de ces grottes ont des repréfentations de momies, de pierre, de marbre, de pierre de touche, & quelquefois faites du même rocher, pour fervir d'embelliffement au lieu, où plufieurs appartemens vont l'un dans l'autre fuivant leur grandeur.

TUBAL, ou DUBAL, comme écrivent Annius de Vizerbe & François Taraffa, qui ajoutent qu'il eft fait mention de cette ville dans Pomponius Mela; mais, dit Or zélius, on ne trouve ce nom ni dans Pomponius Méla, ni dans aucun auteur de poids. On veut que ce foit une ville de l'Espagne Bétique, & que le nom moderne foit Setubal. D'autres foutiennent que c'eft Tudela, autre ville d'Espagne fur l'Ebre ; & Ortelius demande fi ce ne feroit point la Tutela de Martial. Voyez SETUBAL, TUDELA &

TUTELA.

TUBAN ou TUBAON, ville des Indes orientales, dans l'ifle de Java, fur la côte feptentrionale, affez près de Bantam. C'eft la plus belle & la plus forte de toutes les villes de cette ifle. (a) Ses portes font très-bien faites, mais à la maniere du pays, & elles font Aanquées par des tours. Les murailles qui forment l'enceinte font hautes ; & au-dedans, on trouve plufieurs grandes maifons & des places fpacieuses, qui fervent pour le commerce & pour y étaler les marchandifes. Le roi de Tuban paffe pour le plus puillant de toute l'ifle. (b) Il peut en vingtquatre heures mettre plufieurs milliers d'hommes fur pied, tant cavalerie qu'infanterie; il fait une grande figure; fa cour eft nombreuse, parce qu'il a beaucoup de nobleffe dans les états. Dans les fêtes publiques, il paroît à cheval, vêtu avec magnificence; les vêtemens font alors ceints & rattachés, & fon turban eft garni de plumes. Tous les nobles le fuivent, vêtus à peu près comme lui, & montés fur de très-beaux chevaux. (a) Hift de la conquête des ifles Moluques, tom. 2, pag. 99 & fuiv. (b) Voyages des Hollandois aux Indes orient. tom. 2, p. 171 & 179 de l'édi tion de Rouen.

Entre les autres habitans de la ville de Tuban, il y a beaucoup de nobleffe qui fait trafic de foie, de camelots, de toiles de coton & de certains petits vêtemens qui fe fabriquent dans ce lieu. Ils chargent leurs jonques de poivre, & les ménent à Bali, où ils les troquent, ainfi que leurs autres marchandises, pour des habits de chétive & groffiere toile de coton, dont il y a une manufacture dans cette ifle. Ce trafic étant fait, ils s'en vont à Banda, à Ternate, aux ifles Philippines & dans les autres pays voiLins, où ils troquent ces chétifs vêtemens pour de la fleur

de muscade, pour des noix muscades & pour du clou de girofle. Le commun peuple s'entretient par le moyen de la pêche & du bétail qu'il nourrit ; car on en éléve beaucoup à Tuban & aux environs. Le commun des habitans a un vêtement autour du corps : ils vont nuds de la ceinture en haut, & portent un poignard à leur ceinture. Les gentilshommes portent fouvent un petit jufte au-corps de camelot, & en font une grande parade, auffi-bien que de leurs armes. Ceux qui fe diftinguent le plus ont beaucoup d'esclaves, qui fe tiennent toujours auprès d'eux; à peine les verra-t-on quelques pas au-delà de leur porte, fans avoir dix ou douze domeftiques à leur fuite. Quelque part qu'ils aillent, ils font porter après eux un coffre où il y a de la bétel, qu'ils mâchent avec de la chaux & des noix vertes tout enfemble; & quand ils en ont exprimé tout le fuc, ils en jettent le mafc. Ils prenent beaucoup de plaifir à pofféder des chevaux, & ceux qui en ont en font fort fiers. Ils leur mettent de riches felies, les unes de velours, les autres de cuir d'Espagne, & ils y font peindre d'affreufes figures de dragons & de diables. La plûpart de ces felles font dorées, & faites à peu près comme celles dont on fe fert en Europe, fi ce n'eft qu'elles ne font pas fi hautes par derriere. Les brides font garnies de pierreries, & blanches comme de l'albâtre; les mors ne font pas moins précieux à proportion. Les boffettes font ordinairement d'argent, & quelques-unes font dorées : il y en a auffi de cuivre, chacun fe réglant fuivant fa condition. Ils vont fouvent hors de la ville à cheval deux ou trois de compagnie, ou davantage, fe provoquant les uns les autres à la courfe, & à faire faire des voltes à leurs chevaux, afin de voir lequel d'entr'eux a plus d'adresse à les manier. Ils ont ordinairement une javeline d'un bois fort mince & fort léger, dont ils favent fe fervir fort adroitement dans leurs tournois & carroufels, où ils roiffent fi vifs, qu'il femble qu'ils ayent effectivement querelle enfemble. Quand celui qui eft derriere peut approcher celui qui eft devant lui, & le devancer dans une courfe, il baille fa javeline & paffe ; puis il donne de l'éperon à fon cheval & le fait courir de toute fa force. Un autre, qui étoit derriere, furvient, & fait, ou tâche de faire de même à l'égard de celui qui a avancé : ce manége dure jusqu'à ce que les chevaux foient entierement las.

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Le palais du roi eft grand, & formé de divers appartemens ; d'abord, on monte par un degré de fept marches, & on paffe par une porte étroite, quoique plus large que les portes communes ; car, en ce pays, elles font tou tes balles & étroites. On entre de là dans le principal palais dont les murailles font de brique & le pavé de carreau commun, tel que celui de Hollande. Avant que d'entrer dans ce principal palais, on voit les éléphans du roi, qui font chacun fous un petit toit particulier, foutenu par quatre piliers; au milieu de l'espace qui eft fous ce toit, il y a un grand pieu auquel l'éléphant eft attaché par une chaine qui tient à l'un de fes pieds de devant. Tous les jours ces éléphans font menés, chacun en particulier, dans un canal proche du palais, où on les lave. Lorsqu'on eft entré au palais, on voit d'abord l'appartement où eft le bagage du roi ; il eft tenu dans des caiffes entaffées les unes fur les autres, jusqu'au toit; tout l'appartement en eft plein; & quand ce prince va quelque part, tout ce bagage le fuit. Tout près de cet appartement eft celui des coqs de joute, dont chacun eft dans une cage; il y a des gens commis pour leur donner à manger & les faire battre enfemble. Cette maniere de les tenir ainfi enfermés à part, les rend encore plus vifs & plus coleres ; après cela, on trouve les perroquets, qui ne font pas comme ceux que nous voyons communément en Europe; mais beaucoup plus beaux, quoiqu'ils ne foient pas fort grands. Les Portugais les nomment noiras. Ils ont un rouge vif & luftré fous la gorge & fous tout le corps, & comme une belle plaque d'une belle couleur d'or fur le dos. Leurs aîles font mêlées de verd & de bleu, & fous les aîles on leur voit un bel incarnat. Ils font fi recherchés dans toutes les Indes, qu'ils valent depuis huit jusqu'à dix réales. Jean Huygens a écrit que les Portugais ont fouvent entrepris d'en transporter en Europe, fans avoir pu y réuffit, à caufe de la délicatelle de ces oifeaux ; ils font familiers & careffans, reconnoiffent fi bien leurs maîtres, & favent tellement les flater, que cela est digne d'admi

ration,

ration; ils leur nettoient la tête, cheveu à cheveu, & la barbe poil à poil; ils leur mettent le bec dans la bouche & dans les oreilles, fans leur faire aucun mal; mais fi les étrangers s'approchent d'eux, ces animaux les piquent & les mordent, comme feroient des chiens en colere. On voit enfuite le chenil où les chiens font attachés chacun à part, & chacun a fon maître particulier qui l'inftruit, foit pour la chaffe, foit pour d'autres exercices. En fortant de l'appartement du palais par une porte étroite, & fur un pont de pierres, on va à la ménagerie, où il y a une grande quantité de canards, femblables à ceux de Hollande, hormis qu'ils font un peu plus gros & blancs pour la plûpart. De ce lieu, on paffe, par une porte étroite, dans l'appartement des quatre femmes légitimes, qui font toutes fervies par des vieilles esclaves. En paffant par une autre petite porte, on entre dans un lieu féparé par une muraille, qui eft l'appartement des concubines du roi ; leurs chambres font autour de cette muraille de féparation, & les moindres fervent celles qui font les plus confidérables, c'est-à-dire, felon la part qu'elles ont dans les bonnes graces du roi. De cet appartement, on paffe encore dans un autre, qui eft auffi occupé par des concubines, car il peut bien y en avoir trois cents. Il eft permis à peu de perfonnes d'entrer dans la chambre des tourterelles, où couche le roi. Le lit, ou ce qui tient lieu de lit, eft en forme d'autel, de pierres grifes, qui font taillées & ornées de fculpture en dehors. Le haut eft un peu plus large que le bas & de la même pierre, afin d'être plus frais. Par-deffus on étend une coite ou matelas d'étoffe de foie rempli d'ouate, avec des couffins de même. Les tourterelles, qui donnent le nom à la chambre, font dans des cages fuspendues, & les perchoirs font des boules de verre de diverfes couleurs, enfilées dans des ba tons, ce qui forme un objet assez agréable. Le lit du roi eft tout entouré de ces cages. Quant aux écuries, elles font au nombre de fept, dans chacune desquelles il n'y a qu'un feul cheval attaché; elles ne font fermées, par les côtés, que par des batons ou perches, qui prennent du haut en bas, & au-deffous, il y a des treillis par où paffe l'ordure des chevaux, qu'on emporte auffi-tôt, de forte qu'il y a bien des maifons dans la ville qui ne font pas tenues fi proprement que ces écuries.

TUBANTES, peuples de la baffe Germanie, au-delà du Rhin, connus de Strabon, l. 7 fous le nom de TUBANTII, & de Ptolomée, l. 2, c. 11, fous celui de TUBANTI. Alting, Notit. Batavia & Frifia ant. p. 125, croit que le nom germain étoit The Benten, & qu'il leur avoit été donné, , parce que c'étoit une troupe de gens qui changeoient fouvent de demeure, ce qu'on appelle encore aujourd'hui Bende ou Bande. Cluvier, Geogr. ant. l. 3, c. 12, a prouvé que les TUBANTES avoient habité d'abord dans les pays appellés aujourd'hui les comtés de Ravensberg & de Lippe, & le village de Bentdorp pourroit bien retenir le nom de ces anciens habitans. De ce pays-là, ils pafferent dans les terres qui font entre le Rhin & la Sala, & que les Romains, avec le fecours des Tenderi & des Ufipii, enleverent aux Ménapiens & abandonne rent à leurs foldats. Ces terres étoient fans doute alors vacantes; car Tacite, ann. l. 3, c. 11 & 56, dit que les Chamaves, qui ne faifoient que de les occuper, les avoient auffi tôt laiffées. On pourroit ajouter comme une nouvelle preuve, que le village de Bentkamp conferve la mémoire de leur nom. La raifon que donne Cluvier, pour révoquer en doute cette migration des Tubantes, n'eft d'aucune folidité. Il prétend que Tacite ne fait chaffer les Ménapiens par les Ufipiens, qu'après que les Tubantes eurent habité ces terres; mais il eft aifé de répondre que Tacite, dans cet endroit, n'entend point parler de ce qui fe paffa avant Céfar, & qu'il raconte feulement ce qui fe paffa dans ce quartier, après qu'il eut été abandonné aux foldats romains, & toutes les fois qu'ils s'en éloignerent. En effet, il donne entendre que la premiere fois le pays fut occupé par les Chamaves, enfuite par les Tubantes, puis par les Ufipiens, après cela par les Frisons, & enfin par les Amphibariens. Ainfi Cluvier a eu grand tort de croire que Tacite s'étoit trompé en cette occafion. Nous voyons encore dans cet ancien hiftorien, que les Tubantes, contraints de quitter ce pays, furent chercher une nouvelle demeure chez les Ufipiens & les Cattes, vers les fources de la Lippe, où l'on trouve des traces de leur

nom dans le village de Benteflô. Il est à croire qu'après la défaite des Marles & des Bructeres, les Tubantes allerent occuper une partie de leur pays fur les deux bords de la riviere de Wecht, avant que les Chamaves & les Amplioariens s'y fuffent établis. Trop de lieux portent dans ce quartier le nom de ces dans ce quartier le nom de ces peuples, pour qu'on puiffe douter qu'ils y ayent fait quelque demeure. On y voit BENTLAGE, qui fignifie le camp des Tubantes, BENTHEM, la demeure des Tubantes, outre BENTLO, BENTINGE, BENTE, & peut-être encore quelques autres. Tout cela porte Alting à conclure que les Tubantes ont habité tout le pays qui eft entre l'Ems & le comté de Bentheim, y compris ce comté & la feconde Salique (Salland) ou cette partie de l'Ovel-Iffel, appellée aujourd'hui Twente, du nom de ces peuples. C'eft peut-être la raifon pourquoi, dans la notice des dignités de l'Empire, De Mag. Ped. occ. & de com. Illyr. les Tubantes font joints avec les Saliens. Du refte, on ne trouve point que les Tubantes fe foient depuis transportés ailleurs, à moins qu'ils ne foient entrés dans l'alliance des Francs, alliance qui a pu faire perdre leur nom comme ceux de tant d'autres peuples. D'Audifret a cru, fur les anciens itinéraires, que Zuql devoit être leur demeure, & fur ce qu'Appien en dit, Cluvier a cru que c'étoit Docfbourg.

TUBERNIS, ancienne ville d'Afrique, dans la Mauritanie Tingitane.

TUBERO, fleuve d'Afie, felon Pomponius Mela, 13, c. 7. Voyez TONDEROS.

TUBERY, abbaye de France, dans le Languedoc, au diocèse d'Agde, fous la régle de faint Benoît. Elle porte le nom du martyr faint Tibere, qui fut martyrifé & enterré dans ce lieu, avec quelques compagnons, du tems de l'empereur Dioclétien. Le lieu s'appelloit auparavant Cefferon ou Ceffarion. Cette abbaye eft fituée entre Agde & Pezenas, à cinq lieues de Beziers. * Baillet, Topogr. des faints, p. 508.

TUBIANEENS qu TUBIENIENS. Ce font les mêmes que les TUBINS dont il eft parlé dans le premier livre des Machabées, cap. 5, 13, & les mêmes que les peuples du pays de Tob, au nord de la Batanée. Voyez l'article Toв.

TUBIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, felon la conférence de Carthage, où Felix eft qualifié episcopus Tubienfis. Cet évêché étoit dans la Mauritanie Sitifenfe; car, felon le recueil des canons de l'églife d'Afrique, les députés de la Mauritanie Sitifenfe fe plaignirent au concile de Carthage, tenu en 397, de Cresconius, évêque de Villa Regia, dans la Numidie, qui s'étoit emparé de l'évêché dont il eft ici queftion. Ce fiége étoit donc dans la Mauritanie Sitifenfe & aux confins de la Numidie.

TUBIN. Voyez TUBIANÉENS.

TUBINGEN, ville d'Allemagne, dans le duché de Wirtenberg. C'étoit autrefois AUGUSTA, ville de Germanie, dans la Souabe. On ignore le nom de l'endroit. Ce fut Antonin Caracalla qui lui donna le nom d'Augufta, qu'elle porte encore en latin. C'est par une ancienne inscription qu'on a connu la premiere antiquité de cette ville. Ayant été détruite, elle fut rebâtie en 499, à ce que l'on croit. Située fur un terrein inégal, proche le Necker, qu'on y pafle fur un pont de pierres, elle eft à un mille d'Allemagne de Rotembourg; à deux de Rentlingen, au couchant; à douze d'Ulm, au couchant auffi; & à cinq milles de Stutgard au midi. Elle a eu, pendant plufieurs fiécles, des comtes; mais l'an 1301, ou felon d'autres 1342, les freres Godefroi & Guillaume, comtes de Tubingue, la vendirent, avec le château & toutes les dépendances, à la maison de Wirtenberg, pour cinq mille huit cents cinquante-fept florins & quatre fols. L'an 1482, elle fut agrandie de beaucoup, & mieux bâtie, à caufe de l'univerfité que le duc de Wirtenberg, Ewerard le Barbu, y avoit établie en 1477, & à laquelle il avoit accordé de beaux priviléges. Le chancelier exerce la jurisdiction fur les habitans des terres & village de l'univerfité, même fur ceux de la ville, qui ont du rapport à l'univerfité à l'univerfité, comme libraires, relieurs de livres, &c. & fon pouvoir s'étend fur la vie comme fur les biens; elle a toujours eu des profeffeurs célébres. Son premier recteur fut le fameux hiftorien Jean Naucler. La ville de Tubingen eft gouvernée par deux baillis, le grand Tome V. TTtttt

& le perit. Après eux, il y a deux bourgmestres, puis les juges receveurs, & dix curateurs; ce qui conftitue le magiftrat. Le temple principal eft grand. Treize tombeaux de pierre, des anciens dues & ducheffes, font ce qu'on y voit de plus remarquable : il y en a deux fort élevés, & enrichis de ftatues & de bas-reliefs; les autres font plus bas & moins magnifiques. En fortant de la ville, on pafle par la grande place, où il y a une fontaine. Du milieu du ballin s'élève une aiguille de pierre, ornée de plufieurs figures, auffi de pierre, qui font fort bien travaillées, & qui ont chacune leur jet d'eau. La maifon de ville borde un des côtés de la place. On y voit une horloge, qui mérite les regards des curieux. Le territoire de Tubingen eft diverfifié par des vignobles, des jardins, des prés, des terres labourables, des montagnes & des vallées. * Baudrand, édit. 1682. Zeyler, Topogr. Suev. p. 74 & feq. Corn. Dict. Mémoires & plans géographiques.

TUBINIENSIS ou TUBUNIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, felon la notice des évêchés d'Afrique, qui nomme l'évêque de ce fiége Reparatus. Dans la conférence de Carthage, Cresconius eft qualifié episcapus ecclefie Tubinienfis; & entre les fignatures des évêques qui affifterent au concile de Carthage fous faint Cyprien, on trouve celle de Nemefianus à Tabunis. Saint Auguftin epift. 220, eut, à Tabuna, une conférence avec le comte Boniface, qui fouhaitoit d'embrafler la vie monaftique.

TUBORICUM. Voyez TRITIUM. TUBULBACENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Son évêque eft nommé Terentianus, dans la notice des évêchés d'Afrique, & Januarius, dans la conférence de Carthage, no. 126.

TUBUNENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe. La notice des évêchés de cette province dit que ce fiége étoit vacant. C'eft fans doute la même ville que Prolomée appelle Thubuna.

TUBUNIS, TUBUNIENSIS OU TUBINIENSIS. Voyez TUBINIENSIS.

TUBURBITANORUM-MAJORUM, fiége épiscopal d'Afrique, apparemment dans la province Proconfulaire, comme le fiége eft appellé Tuburbitanorum Minorum ; car les villes de même nom, dont l'une eft appellée grande & l'autre petite, font ordinairement voifines. Dans la conférence de Carthage, Cyprianus eft qualifié episcopus plebis Tuburbitanorum Majorum. Voyez l'article fuivant. Parmi les fouscriptions des évêques d'Afrique, qui affifterent au premier concile d'Arles, on trouve celle de Fauftus episcopus de civitate Tuborbitana. Dans le concile de Larran, tenu Lous le pape Martin, Germanus episcopus fanéta ecclefia Ciumtuturbo fouscrivit la lettre fynodique des peres de la province Proconfulaire. Il y avoit fur l'original Civ. M. Tuturbo, c'est-à-dire, civitatis Majoris Tuturbitana. Le copilte, par ignorance ou par abftraction, n'en a fait qu'un feul mot Ciumtuturbo. Elle étoit épiscopale dès le ems de faint Cyprien, qui étoit fort uni avec fon évêque Sedatus. Elle étoit furnommée Licernaria, pour être distinguée d'une autre ville qu'on appelloit Tuburbo Minus, ou la petite Tuburbe, dans la même province. Sainte Perpétue & fainte Félicité, avec les compagnons de leur martyre, étoient de cette ville, du tems de l'empereur Sévere, cinquante ans avant faint Cyprien. Les martyres Tuburbitaines ont pris leur nom de cette ville; c'étoit fainte Maxime, fainte Donatille & fainte Seconde. Saint Faufte, évêque de Tuburbe, travailla beaucoup contre les donatiftes fous Conftantin. Il affifta au concile d'Arles en 314. Saint Serf ou Serve, martyr au cinquième fiécle, fous Huneric, roi des Vandales, étoit de la grande Tuburbe. * Baillet, Topogr. des faints, p. 509.

TUBURBITANORUM MINORUM, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire. Son évêque eft nommé Victor, dans la conférence de Carthage,

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vêque de ce fiége, & le qualifie episcopus à Tuburnice. Cet évêché étoit dans la province Proconfulaire, car Crescens Dei gratia, Dei episcopus fanétæ ecclefia Tiburnicenfis, fouscrivit à la lettre fynodique des peres de cette province, dans le concile de Latran, fous le pape Martin. Il y a apparence que c'eft cette ville qui eft nommée Tiburnica par Ptolomée; il la place pourtant dans la Numidie.

TUBURSICENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, felon la notice des évêchés d'Afrique, qui nomme fon évêque Frumentius. Dans la conférence de Carthage, no. 143, l'évêque de ce fiége eft appellé Maurentius episcopus ecclefia Tuburficenfis. Cette ville étoit voifine de Tagafte, comme on le voit dans la cent foixantetroifiéme lettre de S. Auguftin.

TUBURSICUBURENSIS, fiége épiscopal d'Afrique dans la province proconfulaire. Son évêque eft nommé Servus Dei, episcopus plebis Tuburficuburenfis. Saint Auguftin, l. 3, contr. Cresc. en fait auffi mention en ces termes: Episcopus catholicus à Tiburficubure Servus nomine; & il paroit, par le concile de Carthage, tenu fous Boniface, que cette ville étoit de la province Proconfu laire. Reparatus, episcopus Tuburficuburenfis, fouscrivit à ce concile, avec les autres évêques de la même pro

vince.

TUBUSICENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, felon la notice des évêques de cette province, qui fournit Frumentius, évêque de ce lieu. * Hardouin Collect. conc. t. 2, p. 870.

TUBUSUBDITANUS, à TUBUSUBTU ou THUGUSUBDITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Sitifenfe. La notice des évêchés de cette province appelle l'évêque de ce fiège Maximus, & dans la conférence de Carthage, Florentinus eft qualifié episcopus à Tubufubtu.

TÚCA, ville que Dion Caffius, l. 48, p. 369, femble mettre dans l'Afrique. Ortélius foupçonne que ce pourroit être la même que Tucca. Voyez ce mot.

TUCABATH, ville de la Lybie intérieure, felon Prolomée, l. 4, c. 6.

TUCABORENSIS, fiége épiscopal d'Afrique; il étoit de la province Proconfulaire, car la fignature de Stephanus episcopus Tucaborienfis, le trouve parmi celle des peres de cette province, au bas de leur lettre fynodique, dans le concile de Latran. L'évêque Fortunatus, à Tuccabori, affista au concile de Carthage, tenu fous faint Cyprien, & Megafius, episcopus Tucaborenfis, fouscrivit dans la conférence de Carthage, no. 208.

TUCANG, ville de la Chine, dans la province de Quangli, au département de Chingan, dixième métropole de la province. Elle eft de 12d 10' plus occidentale que Pekin, fous les 24d o' de latitude. **Atlas Sinenfis.

TUCCA ou TuсCA. Voyez TUCCENSIS.

TUCCABEL, ville de l'Amérique méridionale, entre les illes de la Mocha & de Sainte-Marie, dans le continent du Chili. Olivier de Noort, dans fon voyage autour du monde, dit qu'il y a très-peu de rade devant cette ville; mais que comme la côte eft unie, on y peut aisément ancrer. Les Indiens, ajoute-t-il, font demeurés en pollesfion de cette place, & la gardent avec tant de courage & de foin, qu'aucun Espagnol ne peut y avoir accès. * Voyage de la compagnie des Indes orientales, t. 3, p. 65,

édit. de Rouen.

1. TUCCENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Il en eft fait mention dans la conférence de Carthage, n°. 130, où Sabinus eft qualifié episcopus Tuc cenfis. Il ne faut pas confondre ce lieu avec la ville Tuccè de la Mauritanie Sitifenfe, ni avec une autre ville de même nom dans la Byzacène.

2. TUCCENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. Son évêque eft appellé Sabinus episcopus Tuccenfis dans la conférence de Carthage, n°. 130. Le nom de la ville étoit TuCCA. Il ne faut pas la confondre avec Tucca ville de la Mauritanie Sitifenfe, ni avec une autre ville de même nom dans la Byzacène. Celle dont nous parlons, avant que d'être épiscopale, étoit du diocèfe de Mila.

3. TUCCENSIS ou THUCCENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Sitifenfe, felon la notice des évêchés de cette province, où fon évêque eft nommé Uzulus.

TUCCI, ancienne ville de l'Espagne Bétique, que Ptolomée, l. 2, c. 4, place dans le pays des Turdules. C'est la même à laquelle Pline, . 3, c. 1, donne le furnom de GEMELLA AUGUSTA. On en a la preuve dans une ancienne inscription, qui porte: CoL. AUG. GEMELLA TUCCITANA. Elle eft nommée, dans une médaille rapportée par Goltzius: COL. AUG. GEMELLA LEG. XXV. Quelques-uns veulent que ce foit MARTOS. Strabon, l. 3, c. 141, la place dans la Bétique, & la nomme fimplement Tucis. Voyez MARTOS & AUGUSTA GEMELLA. *Baudrand, éd. 1682.

TUCCITORA, village que Ptolomée, l. 4, c. 5, place dans le nome de la Libye.

TUCCKELHAUSEN, chartreuse d'Allemagne, dans la Franconie, au diocèfe & à trois lieues de Wurtzbourg.

TUCHAN, petite ville de France, dans le Languedoc, au diocèfe de Narbonne, dans le pays de Termenois. TUCHANG, ville la Chine, dans la province de Kianfi, au département de Nankang, quatrième métropole de la province. Elle eft de od 54 plus occidenrale que Pekin, fous les 30d 5' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TUCHO, ville la Chine, dans la province de Queicheu, où elle a le rang de huitiéme métropole. Elle est de 10d3 plus occidentale que Pekin, fous les 25d 55 de latitude. Le territoire de cette ville eft voifin de la province de Quangfi, dont les Chinois le difent être les dents & les lévres, à cause que, par fes montagnes & par fes fortifications naturelles, il entoure & défend une partie de cette province. La ville de Tucho eft bâtie fur la rive occidentale du fleuve Co.Les montagnards de ces quartiers font beaucoup plus traitables que les autres ; cependant, ils feroient de dangereux ennemis car il n'y a pas d'hommes plus braves ni plus intrépides. On compte, dans le département de Tucho, trois villes & neuf fortereffes, qui font ;

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TUCIS Voyez Tucci. TUCKEN ou TUGGEN, bourg de Suiffe, au canton de Schwitz, fur le bord de la riviere Lint. Il paroît, par la vie de faint Gall, écrite par Walafridus Strabo, moine de faint Gall, & écrivain du neuviéme fiécle, que dans le feptiéme fiécle ce bourg étoit au bord du lac de Zurich; le lac, par la fuite des tems, s'eft tellement retiré, qu'aujourd'hui Tucken en eft éloignée de deux milles d'Italie.*Etat & délices de la Suiffe, t. 2, p. 437.

TUCO, ville de la Chine, dans la province de Xenfi, au département de Jengan, huitiéme métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de 6o 35', par les 39d 17 de latitude. * Atlas Sinenfis.

TUCUBI, felon l'Itinéraire d'Antonin, ancienne ville de la Lufitanie. C'eft la même que Tacubis de Ptolomée. Voyez ce mot.

TUCULULA, bourgade de l'Amérique feptentrionale, au Mexique, dans le gouvernement de Guaxaca. Elle eft à deux lieues au midi oriental du bourg de Caftla, & paffe pour être riche en veines d'or. Elle ne manque pas non plus de fruits; mais elle eft fi fujette aux tremblemens de terre, que les habitans font contraints de demeurer dans des cafes baffes, qu'ils nomment Bobios, faites de gazon & couvertes de paille. Ils font près de la mer du Sud, & ils peuvent entendre facilement le bruit de les flots. * De Laet, Description des Indes occidentales, 1. s,c.s.

TUCULUS LUS lieu de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Carthage à Alexandrie, entre Digdica & Banadedari, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à vingt cinq milles du fecond. Quelques manuscrits, au lieu de TUCULUS, lifent TUGULUS.

TUCUMAN, province de l'Amérique méridionale, fituée entre les 23 & les 32d de latitude auftrale. Elle eft bornée à l'orient par la province de Chaco, à l'occident par les montagnes du Pérou & du Chili, au fud

oueft, par la province de Cuyo, qui eft du royaume de
Chili, au nord & au nord-oueft par les provinces des
Chicas & des Chercas, au nord & au nord-eft par la
province de Santa Cruz de la Sierra, & par le pays des
Chiquites: au midi, elle n'a point de limites réglées. Sa
figure approche de celle d'un cône, dont la pointe eft
fous le tropique. Plus on y approche du tropique, & plus
il y
fait froid, ce qui vient qu'il y a,
qui vient qu'il y a, de ce côté là,
une très-longue chaîne de montagnes, dont la plûpart font
très-hautes. Le nom, que porte cette province, eft celui
des premiers de fes habitans naturels, que les Espagnols
rencontrerent en venant du Pérou. Les autres peuples les
plus connus, qu'on y a trouvés, font les Diaguites, au
midi, & les Calchaquis, habitans d'une vallée qui por-
te leur nom, & qui eft au bas de la Cordilliere du Pérou.
Ceux qui occupent la partie feptentrionale, font au milieu
de marais, qui leur fourniflent beaucoup de poiflons:
les nations méridionales font errantes dans de vaftes cam-
pagnes, où la chaffe leur fournit de quoi vivre. Dans le
milieu des terres, & vers le nord, il y a des nations qui
n'ont point d'autres retraites que des grottes creusées fous
terre, où l'on ne voit presque jamais la lumiere du jour.
Les plus voisines du Pérou ont des bourgades, & në pa
roiffoient pas fi dénuées des commodités de la vie: quelques-
unes avoient du cuivre & de l'argent, qu'ils tiroient de la
province des Chercas; mais dont elles paroiffoient faire
affez peu de cas.

Il y a, dans cette province, des brebis, de la grandeur d'un petit chameau, & qui fervent de bêtes de charge: leur laine eft très-fine, & on en fait des étoffes qu'on prendroit pour des étoffes de foie. Les lions & les tigres y font fort communs en quelques endroits; mais les premiers font petits, & peu à craindre : pour les tigres, ils ne font nulle part plus féroces.

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Trois rivieres principales traversent cette province; l'une eft appellée communément Rio Selado, l'autre Rio dolce, & la troifiéme eft Rio Tercero. Quoique ces deux premieres reçoivent plufieurs petites rivieres, elles n'ont que par intervalles, affez d'eau pour porter des pirogues. Leurs fources eft dans les montagnes du Pérou. Il y en a une infinité d'autres, qui rentrent dans le fein de la terre, comme elles en font forties; la plûpart même ont affez de cours, & n'ont point de nom. Quelques unes en changent à chaque bourgade qu'elles rencontrent. Il fort auffi des montagnes, & l'on trouve dans les forêts beaucoup de fontaines; & en bien des endroits, on trouve des lacs & des marais ou lagunes, qui ne font jamais à fec. Toutes ces eaux rafraîchiffent l'air & fertilisent la terre; de forte qu'encore que pendant fix mois il ne pleuve jamais, la terre, imbibée d'ailleurs par les débordemens que caufent les pluies continuelles, pendant les fix autres mois, y porte toutes fortes de grains & de légumes.

Le Tucuman étoit affez peuplé, lorsque les Espagnols entrerent dans le Pérou ; & les nations les plus voifines de ce royaume, étoient foumifes à l'empire des Incas. D'autres avoient des caciques, qui ne dépendoient de perfonne. Les peuples errans étoient féparés pár familles, dont les chefs étoient fouverains.

Entre Rio dolce & Rio Salado, on pourroit recueillir beaucoup de cire & de miel, du carouge, de la cochenille & du pastel: le carouge y dure toute l'année, & quelques nations en font leur nouriture ordinaire ; mais la principale richeffe de ce pays, dans les premiers tems, étoit les toiles de coton; elles leur fervoient même de commerce, & on en faifoit un affez grand commerce avec le Potofi. Les Espagnols nourrifloient auffi beaucoup de gros & de menu bétail, & avoient laiffé devenir fauvages quelques bœufs & quelques chevaux, qui y avoient fort multiplié. Les guerres qu'ils ont eu, & qu'ils ont encore, avec les peuples du Chaco, les a réduits à une très-grande pauvreté..

Le froid eft exceffif, pendant l'hiver, en quelques endroits du Tucuman, & il n'eft point rare d'y trouver des animaux qui en font morts. Non feulement il n'y pleut point, dans cette faison, mais on n'y voit presque jamais aucun nuage. L'approche du printems eft annoncée par des pluies fi fortes, que dans les villes, les rues font comme des rivieres, & qu'à la campagne, les eaux ramaflées dans les fonds, y couvrent une grande étendue de terrein. Ces pluies font accompagnées de tonnerres, d'éclairs, IT tttt ij

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