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est excellent. Le lac qu'on appelle Weitwater Lake est tellement remph d'anguilles & d'autres poiffons au mois d'août, que le nombre prodigieux qui en fort par une petite riviere, lorsque le vent d'oueft regne, renverse quelquefois les petits bâteaux de ceux qui y vont pour les prendre. Twedale donne le titre de marquis à une branche de l'ancienne & noble famille de Hay, comte d'Errol. Les autres principales familles font celles de Murray, de Philiphaugh, des Scots & des Pringle. Péebles, sa capitale, est située agréablement entre la Twede & le Péebles, & fe diftingue par ses trois rues, trois ponts, trois églises & trois portes. Le comté de Selkirk dans cette province, est un pays de bois & de montagnes, mais qui produit beaucoup de pâturages. * Etat présent de la grande Bretagne, tom. 2, p. 235.

TWEDE, riviere qui sépare l'Angleterre de l'Ecoffe. Elle se jette dans la mer auprès de Berwick, sur les frontieres

d'Ecoffe.

TWENTE, Tuventia, quartier des Pays-Bas, dans la province d'Over-Iffel, aux confins de la Westphalie. On croit que ce nom de Twente vient des peuples nommés Tubantes, dont parlent Tacite & Ptolomée, & qui habitoient dans ce pays-là. Le comté de Twente fut donné à l'église d'Utrecht & à son évêque Bernold en 1046, par l'empereur Henri le Noir. Sa capitale est Oldenzel, qui étoit déja fondée du tems de cet empereur, qui donna en 1049, à l'évêque Bernold le droit d'y tenir marché toutes les semaines, & cet empereur appelle ce lieu Aldenzele in Pago Tuvent.* Longuerue, Descript. de la France, part. 2,

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TUER.

TUX, petite ville d'Allemagne, dans l'archevêché de Mayence. C'est proprement un corps-de-garde avancé pour couvrir les terres de cet électorat. Le poste n'est pas mauvais, quoique les ouvrages ne foient que de terre & en affez mauvais ordre; mais le terrein étant bon par-tout, il feroit aifé de les rétablir.

TUXFORD, bourg d'Angleterre, dans la provice de Nottingham. On y tient marché public. * Etat présent de la Gr. Bret. t. I.

TUXIUM, ville d'Italie & la capitale des Samnites, se. lon Plutarque, Parall. p. 315. Il dit que Fabius Fabricianus, en pillant cette ville, en enleva la Venus Victorieuse qui y étoit adorée, & la fit porter à Rome. Ortelius croit que ce pouroit être la ville Tuticum de Ptolomée.

TUXUM, ville de la Chine, au royaume de Leaotung, dans le département de Leaoyang, métropole du royaume. Elle est de 6d 8' plus orientale que Pekin, sous les 39d 56' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TUY, Tude, Tyde, ville d'Espagne, dans la Galice, fur une montagne dont le Minho mouille le pied, au-deffous de Salvatierra, avec titre de cité. Cette ville, qui a de bons remparts & de fortes murailles, est munie d'une nombreuse artillerie. On y tient toujours garnison, parce que c'est une place frontiere opposée à la ville de Valence, en Portugal. Ces deux villes sont si proches l'une de l'autre, qu'elles peuvent se battre à coups de canon. C'est dans cette derniere ville que les milices de la province ont leur rendezvous général, lorsqu'on a la guerre avec les Portugais. L'évêque de Tuy est seigneur spirituel & temporel, & jouit de quatre mille ducats de revenu, ou de dix mille, selon quelques-uns. Il est suffragant de l'archevêché de Compoftelle, & en eft à vingt lieues au midi, à fix de l'embouchure du Minho, & à huit de Braga. Cette ville est ancienne, & est une colonie grecque. La campagne est très-agréable, très-fertile & très cultivée. On y voit des champs, des jardins, des vergers & des vignes qui rapportent d'excellent vin, & généralement on y a toutes les commodités que l'on peut fouhaiter pour la vie; outre cela l'air y est fort tempéré. * Délices d'Espagne, p. 130.

Le B. Pierre Gonçales, dominicain, natif d'Astorga, mourut dans la ville de Tuy en 1240, son corps y est toujours gardé depuis, & fon culte s'y est établi comme dans l'ordre des dominicains. * Baillet, Topogr. des saints,

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TUZURITANUS, Tufuritanus, ou Tuziritanus, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Son évêque est nommé Affelicus dans la notice des évêchés d'Afrique, & la conférence de Carthage fait mention d'Aptus, évêque donatifte. * Hardouin, Collect. conc. t. 1, p. 1078.

TYAKAPPAN, peuple de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane, sur la route que tint de la Salle pour aller aux Cenis; ils avoient des chevaux ; ils font voisins des Taraha.

TYAN, ville d'Irlande, dans la province d'Ulster, au comté d'Armagh, sur les frontieres du comté de Tyrone & de Monaghan.

1. TYANA, ville de la Cappadoce, dans la préfecture Tyanitide, felon Ptolomée, 1.5, c. 6. Strabon, l. 12, P. 537, en fait la seule ville de cette préfecture. Pline, 1.6, 6.3, & Arrien, 1. Peripl. connoissent aufli cette ville. Ce dernier dit qu'on la nommoit THYANA pour THOANA, nom qui lui avoit été donné par Thoas, roi du Cherfonnèse Taurique. Cette ville est principalement connue pour avoir été la patrie d'Apollonius de Tyane, Philoft. in Vit. Apollonii, 1.1, c 4. Dans le concile d'Ephèse elle eft attri buée à la seconde Cappadoce.

2. TYANA, ville d'Egypte, selon Etienne le géographe.

TYANITÆ. Voyez TEANUM.

TYANITIS, préfecture d'Afie, dans la Cappadoce. Strabon, 1. 12, p. 537, qui la place au pied du mont Taurus, près des portes Ciliciennes, qui lui facilitoient la communication avec la Cilicie & avec la Syrie, dit qu'on la nommoit aussi Eufebia ad Taurum : qu'elle étoit fertile, & consistoit en plaines pour la plus grande partie. Il ne lui donne qu'une ville nommée TYANA. Voyez ce mot, no 1, mais Ptolomée, 1.5, c. 6, en marque quatre ; savoir, Drate, Syala.

Tyana, Bazis,

TYARA, ifle dans laquelle l'empereur Néron relégua Mufonius, felon Philottrate, in vit. Apollonii, 1.7, qui ajoute que cette ifle manquoit d'eau; mais que Mufonius y fit la découverte d'une fontaine; mais il n'y a pas de doute que Tyara est une faute, comme l'a remarqué Juste-Liple; & il faut lire dans Philostrate Gyara, au lieu de Tyara. C'est de l'isle de Gyaros ou Gyara, dont il est question. Voyez Gyaros.

TYBA, lieu d'Afie, au-delà de l'Euphrate. C'est Cicéron, 1. 15, epift. 1, qui en parle.

TYBERIM, ancien nom d'un lieu de la Syrie, felon Guillaume de Tyr, l. 11, c. 5, dit que de fon tems ce lieu se nommoit TORONUM CASTRUM. TYBIACE. Voyez SCYTHE.

TYBRESTUS, ville de l'Arabie. Vibius Sequester qui en parle, la met sur le fleuve Cyrbuès. TYBUR. Voyez TIBUR..

TYCHÆUM, montagne de la Gréce. Etienne le géographe dit qu'elle étoit entre la Bœotie & l'Eretrie. TYCHE. Voyez SIRACUSE.

TYCOKZIN, ville de Pologne, dans la Podlaquie, fur la riviere de Narew, entre Sarafi & Wizna. Elle est accompagnée d'un beau château bien fortifié, environné de marais, & qui fut bâti par Christophle Viesioloviz, grand maréchal du grand duché de Lithuanie. On bat monnoie à Tycokzin. * De l'Ifle, Atlas. Andr. Cellar. Polon. descr. p. 602.

с.

TYDE, lieu fortifié en Espagne, selon Pline, 1. 4, 20, & Silius Italicus, 1.3, qui le donnent aux GRAVII. Ptolomée, l. 2, c. 6, écrit Tude pour TYDE. Ce lieu est dans la Galice, & fe nomme aujourd'hui Tuy.

TYDÉE. (le tombeau de) Ce tombeau étoit dans la Bœotie, entre Thebes & Chalcis. Près du tombeau de Melanippus, dit Paufanias, l. 9, c. 18, on voit trois grofles pierres. Ceux qui croient connoître les antiquités du pays disent que c'est le lieu de la sépulture de Tydée, qui fut inhumé dans ce lieu par Méon, & ils se fondent fur un vers de l'iliade d'Homére, qui dit que ce guerrier trouva sa sépulture dans les campagnes de Thébes. Tydée fut tué de la main de Melanippus, quand les Argiens affliégeoient la ville de Thébes.

TYDII, peuple de la Sarmatie Asiatique. Pline, 16, c.7, le nomme parmi les peuples qui habitoient sur le mont Caucafe.

Tome V. ВВВЬЬЬЬ

TYENIS, fleuve & ville de la Colchide, felon Etienne le géographe.

TYGRINUM VINUM, nom d'un vin ainsi appellé du licu où il croifloit, & qu'Alexandre Trallian, 1. 8, с. 7, conseille de donner à ceux qui font attaqués de la fiévre. Ortelius soupçonne que ce vin pouvoit croître en Italie; mais comme je n'ai pas vu, dit-il, le texte grec, je ne puis rien assurer, par rapport à l'orthographe de ce

inot.

TYHON, en latin Tyhonia, petite isse située au milieu du lac Balton, dans la basse Hongrie.

TYLANGIUM, ville du Péloponnése, dans la Triphylie, felon Polybe, 1. 4, qui, dans le même endroit, appelle cette ville Στυλάγδις, Stylangium, qui est, felon les apparen- ences, la véritable orthographe. La méprise peut être venue dans Polybe, de ce que le mot qui précéde, finissant par unes, le copiste n'aura pas remarqué en écoutant celui qui lui dictoit, que le mot qui suivoit commençoit par la même lettre. Etienne le géographe confirme en quelque maniere cette opinion, quoiqu'il écrive Styllagium au lieu de Stylangium.

TYLESSUS. Voyez TYLLESII.

TYLIS, ville de Thrace, près du mont Hemus. Polybe & Etienne le géographe en parlent, & le dernier dit que Tylis fait Tyleos au génitif. Voyez TULEUS.

1. TYLLESII, montagnes d'Italie, dans la grande Gréce, selon Lycophron, cité par Ortelius. Ce dernier ajoute, que selon Isacius, TILLESII est le nom d'une montagne, d'une ville & d'une forêt. Etienne le géographe, qui cite le même Lycophron, écrit TYLESSOS, & en fait une monragne d'Italie. Si nous en croyons Gabriel Barri, on a appellé TYLLESIUM, un cap de la Calabre, nommé aujourd'hui Corica; & on a donné le même noin de Tyllefium à la ville d'Agello.

2. TYLLESII, montages de la Thessalie, felon Canterus, in Lycophron. annot. cité par Orrélius. On ne connoît point d'autre auteur qui ait parlé de ces montagnes.

1. TYLUS, ville du Péloponnése, sur le golfe de Mefsénie, entre les illes Tyrides & la ville de Leuctrum, selon Strabon, 1.8, p. 360, qui dir que quelques uns la nommoient OFTYLUS. Quelques-uns, au lieu de TYLUS, ont voulu lire PYLUS & BATILUS, pour OETYLUS. Ce sont deux fautes infignes. Strabon a lu Tylus, τύλος, dans Homére, Iliad. B. v. 586.

Οΐτε Λάαν εἶχον, ἤσι' οἱ τύλον ἀμφενέμοντο.

grande Tylos. Cette isle est nommée Arades par Strabon, & Arathos par Ptolomée. Sur quoi Bochart, Geogr. p. 2, 1. 1,6.45, remarque que dans le golfe Persique, d'où les Phéniciens étoient venus, il y avoit, comme dans la Phénicie, deux isles considérables; l'une nommée Tylus & l'autre Aradus, & d'où étoit apparemment parties les colonies qui allerent s'établir dans la Phénicie. Le nom moderne est Kifmich.

TYMANDENUS, siége épiscopal de la Pisidie, selon des notices grecques, qui appellent cette ville Timandinos. Longinus son évêque atlista au concile de Constantinople de l'an 449. * Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 174. TYMAVI. On trouve ce nom dans quelques exemplaires de Valérius Flaccus, Ed. Lud. Carrion. l. 5, v. 147. TYMBRA, ville de l' Afie mineure, dans la Pisidie. Il en est parlé dans le fixiéme concile de Conftantinople. Voyez TYMBRIANI.

TYMBRIANI, peuples de l'Asie mineure, aux environs de la Lycaonie, selon Pline, 1.5, 6. 27. Au lieu de TYMBRIA BRIANI, dit le pere Hardouin, les manuscrits portent TIMBRIANI, & il y a apparence qu'on doit lire TIBRIANI, car ils tiroient sans doute leur nom de la ville τιβριάς. Constantin, évêque de cette ville, τῆς Τιβριαδέων πόλεας, fouscrivit au troisieme concile général de Constantinople, où dans un autre endroit on lit Τιβειριάδων pour Τιβριαδέων. L'ancienne version latine ajoute que c'étoit un siége épiscopat de la Pisidie. Les notices ecclésiastiques marquent auffi ce siége dans la Pisidie; mais une lit Tυμβιάδων; une autre ὁ Τιμβριαδων, & une troisieme ὁ τιοριάδων. Le pere Hardouin croit que ce nom est encore plus corrompu dans Leunclavius, qui écrit Τικωμαριάδος. Αct. 18, p. 1068. TYMENÆUM, montagne qu'Etienne le géographe place dans l'Afie mineure, au voisinage de la Phrygie, & dont il dit que les habitars font nominés TYMENAI.

TYMENNA, village de la Lycie. C'est Etienne le géo. graphe qui en parle.

TYMES, ville de la Libye, selon Etienne le géographe. C'est la même que TUNES, dont cet auteur fait deux articles sous deux orthographes différentes. Voyez TUNES.

TYMIUM, petite ville de Phrygie, selon Ortélius, qui cite Eufébe & Nicéphore Callifte. Haymon ajoute que cette ville a été appellée JÉRUSALEM par l'héréfiarque Montanus.

TYMNISSUS, ville de la Carie, selon Etienne le géo graphe. C'est la TISANUSA, THYSIAMISA, TISSAMIS A Ou TISSANUSA de Pomponius Méla, l. 1, c. 16.

TYMNUS, ville de la Carie. Cette ville, dont parle

Oetylus est aussi fondé sur ce même vers d'Homère que Etienne le géographe, tiroit fon nom du golfe ou proquelques-uns lifent de la sorte.

Οΐτε Λάαν εἶχον ἥσι ̓ ὅτυλον ἀμφενέμοντο.

Paufanias, 1.3,0. 26 & 25, peut encore être allégué en preuve. Il nomme cette ville Oetyle, & la place, comme Strabon, fur la côte orientale du golfe de Messénie, entre le port de Messa & Talama, à cent cinquante stades du premier de ce lieu, & à quatre-vingts stades du fecond.

2. TYLUS, ifle du golfe Perfique. Arrien, de exped. Alex. l. 7, p. 488, ed. Blancardi 1668, la place vers l'embouchure de l'Euphrate, mais à un jour & une nuit de navigation toujours le vent en poupe. Cette ifle, dit-il, est grande, & n'est ni trop hérillée de rochers, ni trop couverte de forêts; mais elle est propre à produire de bons fruits & à les porter à une juste maturité. Voyez l'article

suivant.

3. TYLUS, isle du golfe Persique, selon Ptolomée, 1.6, c. 7, qui la marque à l'occident de celle d'Arathos du côté de l'occident. C'est apparemment la même dont parle Arrien, quoique Ptolomée l'éloigne davantage de l'embouchure de l'Euphrate. Eratosthène, qui, selon Strabon, l. 16, p. 766, nomme cette ifle Tyros, & Artémidore cité par Etienne le géographe, éloignent aussi cette isle beaucoup plus qu'Arrien de l'embouchure de l'Euphrate; car ils la mettent à dix jours de navigation de l'embouchure de ce fleuve, & à une journée seulement de l'entrée du golfe Persique. Le noni moderne de cette isle est BAHREIM 3. Voyez TYLUS, no. 2.

4. TYLUS OU TYLUS-MINOR, isle du golfe Persique, felon Pline, 1. 12, c. 10, qui la met à dix milles de la

montoire THYMNIAS, dont Pomponius Méla fait mention.

TYMOLUS. Voyez TMOLUS.

TYMPANIA, ville du Péloponnèse, dans l'Elide : Ptolomée, 1. 3, c. 16, la marque dans les terres. Les habitans de cette ville font appellés TYPANEI, par Pline, 1.4,6.6; mais il les place dans l'Achaïe. Ce pourroit être la même ville que Polybe, 1. 4, nomme ТумPANEA, & qu'il met dans la Triphylie, & il y a apparence aussi que c'est la ville TYPANEAE d'Etienne le géographe, qui la met pareillement dans la Triphylie. Castaldus croit que c'est aujourd'hui Vardogna, bourg de la Morée.

TYMPHEA, ville de la Thesprotie, selon Etienne le géographe. Strabon, l. 7, P. 326 & 327, ne connoît que les peuples qu'il nomme TYMPHAI, & qu'il place vers les sources du Pénée. Selon Pline. lib. 4, cap. 2, les peuples TYMPHAI étoient du nombre de ceux qui habitoient l'Etolie; mais, 1. 4, c. 10, il met encore des TYMPHAI dans la Bisaltie, ou, du moins, entre le Strymon & l'Anius; ce qui oblige d'en faire deux peuples différens.

TYMPHAI. Voyez TYMPHEA.

TYMPHE, montagne de la Thesprotie, selon Etienne le géographe.

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TYMPHRESTUS, montagne de la Thessalie. Strabon 1.9, p. 433, la met au voisinage du pays des Dolopes & comme Phenix régna sur ses peuples, c'est ce qui a donné occasion à Lycophron, vers. 420, de dire, en parlant du retour de ce prince dans sa patrie :

Κρύψει πρινή Τυμφρησὸν αὐγασαι λέπας.

Abscondet antequam Tymphrestum fpectaverit collemi TYNDARIDES OU TYNDARIDE, lieu qu'Arrien, 1 Peripl. p. 14, marque dans la Bithynie, fur le bord du Pont-Euxin, entre Pofideum & Nympheum, à quarante cinq ftades du premier de ces lieux, & à quinze du second. Denys le Périégete, verf. 688, marque la terre des Tyndarides près de la Colchide, fur le bord du PontEuxin.

TYNDARIS. Voyez TYNDARIUM. TYNDARIUM, ville de Sicile, sur la côte septentrionale. Prolomée, 1.3, 6. 4, la marque entre les embouchures des fleuves Hélicon & Tynethus. Elle est nommée TYNDARIS par Strabon, 1.6, p. 266, & par Pline, 1.3, c. 8, qui lui donne le titre de colonie. Dans une ancienne inscription, ses habitans sont nommés Τυνδαριεῖς, Tyndarienfes, & dans plus d'un endroit des verrines de Cicéron Tyndaritani. Diodore de Sicile, Excep. Leg. ex lib. 22, dit que Denys le Tyran donna ce terrein aux Melléniens, qui y bâtirent la ville de Tyndaris. Cicéron, Verr.3, l'appelle nobiliffima civitas : en divers endroits, Action. 2, 3 &4, il la met au nombre des plus considérables de la Sicile, & il ajoute: Ses habitans étoient les amis & les alliés du peuple romain. Pline, 1.2,0.92, nous apprend que la mer avoit englouti la moitié de cette ville. Le reste est aujourd'hui détruit: on n'y voit plus qu'une église appellée Sancta Maria in Tindaro.

TYNDARIUM PROMONTORIUM, promontoire de l'isle de Sicile, sur la côte septentrionale, selon Zo. nare, bell. Punic. l. 1, qui dit qu'en l'année 495, sous le confulat d'Atilius Calatinus & de Caius Sulpitius, la flotte des Carthaginois se mit en embuscade à l'abri de ce promontoire. tiroit son nom de la ville de Tyndarium, qui y étoit bâtie.

TYNDENSES, nom d'un peuple dont fait mention Ammien Marcellin, 1. 29, c. 5. C'étoit un peuple de l'Afrique, aux environs de la Mauritanie Sitifenfe.

1. TYNDIS, village de l'Inde, en deçà du Gange, dans la Limyrique. Arrien, 2 Peripl. p. 30, en fait un entrepôt confidérable. Selon Ptolomée, lib. 7, cap. 1, Tyndis étoit une ville.

2. TYNDIS, Aeuve de l'Inde. Ptolomée marque son embouchure dans le golfe du Gange, entre Sippara & Mapura.

TYNDRARII SCOPULI, écueils de la mer d'Egypte. Prolomée, l. 4, 6.5, les met au nombre de trois.

TYNE, riviere d'Angleterre, dans le comté de Nortumberland. Voyez TINE, 2.

y

TYNES, ville de Sicile, selon Etienne le géographe; mais il a grande apparence ce que que c'est une erreur, & qu'au lieu de dire ville de Sicile, il devoit dire ville de l'Afrique propre. Voyez TYMES & TUNES.

TYNIDRIMENSE OPPIDUM. Voyez THUNUDRONUM. UNUDRONUM. TYNIEC, ancien monastère de Pologne, à un mille de Cracovie, sur les bords de la Wistule. (a) Casimir 1, roi de Pologne, qui avoit été profès à Clugni, par reconnoissance pour ses anciens maîtres, & pour l'intérêt de ses peuples, demanda des religieux de cet ordre. Il en vint douze dans ses états. Casimir fonda, pour eux, deux monastères l'an 1044, celui dont nous parlons, & celui de Leubus. Le premier abbé de Tyniec étoit un François, nommé (b) Aaron, qui parvint ensuire au fiége épiscopal de Cracovie. (a) Sarnic.annal. Pol. p. 1054. (b) Dlugoff, pag. 230.

TYNIS. Voyez TUNES.

1. TYNNA, ville d'Asie, dans la petite Arménie. Prolomée, 1.5, c.7, la marque parmi les villes de la préfecture de Cataonie.

2. TYNNA, fleuve de l'Inde, en-deçà du Gange. Son embouchure est placée par Ptolomée, 1.7, c. 1, dans le pays des Arvares, entre Malange & Cottis. Quelques exem. plaires écrivent TYNA pour TYNNA.

TYPÆUM. Voyez TYPÉE.

ΤΥΡΑΝΕÆ & TYPANEL. Voyez TYMPANIA.
TYPASA. Voyez TIPASA.

TYPÉE, montagne du Péloponnése, dans l'Elide. En allant de Scillunte à Olympie, dit Paufanias, 1.5, 6.6, avant que d'arriver au fleuve Alphée, on trouve un rocher fort escarpé & fort haut, qu'on appelle le mont Typée. Les Eléens, ajoute-t-il, ont une loi, par laquelle il est ordonné de précipiter, du haut de ce rocher, toute femme qui seroit surprise assister aux jeux olympiques, ou qui

même auroit pallé l'Alphée les jours défendus; ce qui n'étoit jamais arrivé qu'à une seule femme nommée Callipatire, selon quelques-uns, & Phérenice, selon d'autres. Cette femme, étant devenue veuve, s'habilla à la façon des maîtres d'exercice, & conduisit elle-même son fils Patidore à Olympie. Il arriva que le jeune homme fut déclaré vainqueur : aussi-tôt sa mere, transportée de joie, jette fon habit d'homme & faute par-dessus la barriere qui la tenoir enfermée avec les autres maîtres. Elle fut connue pour ce qu'elle étoit; mais on ne laissa pas de l'absoudre, en considération de son pere, de ses freres & de son fils, qui tous avoient été couronnés aux jeux olympiques. Depuis cette aventure, il fut défendu aux maîtres d'exercice de paroître autrement que nuds à ces spectacles.

TYPHAONIA-PETRA. Apollonius, lib. 2, donne ce nom à un lieu du mont Caucafe. TYPHAONIUM, montagne dont fait mention Hésiode, in Scuto Herculis. Tzetzès dit que cette montagne étoit

dans la Bætie.

TYPHIUM, montagne de la Bætie, selon Hésyche, cité par Ortelius. TYPHIUM pourroit bien être corrompu de TYPHONIUM.

TYPHOEUS, nom que Silius Italicus, l. 14, v. 197, donne au mont Aetna, parce que quelques-uns vouloient que Typhaon ou Typhon eut été enfoui sous cette montagne. Il y en a pourtant qui mettent la sépulture de ce géant en différens endroits. Voyez ARIMA & INARIME. TYPHON. Voyez ORONTES.

TYPHONIS-INSULA, isle de la mer Méditerranée, aux environs de la Troade, & que quelques-uns nomment CALYDNA, selon Q. Smyrneus, lib. 1., Ilii excidii, cité par Orrélius. Ce pourroit être la même isle que Lycophron appelle les rochers ou les écueils de Typhon, TYPHONIS SCOPULI; cependant, son commentateur Isacius veut que ce soient des montagnes de Cilicie appellées Arimi. Pomponius Méla, L. 1, c. 13, marque dans la Cilicie une caverne nommée TYPHONEUM SPECUS.

TYPHRESTUS, montagne & ville de la Trachine, selon Etienne le géographe. Le grand Etymologique les met dans la Ménalie. Ortelius croit que c'est la ville TYMPHRESTUS de Strabon.

1. TYR, ville d'Asie, dans la Phénicie, sur le bord de la mer, au midi de Sidon. Cette ville, célébre dans l'histoire sacrée & prophane, est des plus anciennes, quoique bâtie depuis Sidon: car, selon Justin, lib. 18, cap. 3, les Sidoniens en furent les fondateurs. Quinte-Curse veut que Tyr & Sidon soient de la même ancienneté, & qu'elles ayent été bâties par Agénor, fils de Cadmus; mais il y a grande apparence que Sidon est plus ancienne; car elle subsistoit du tems des patriarches, au lieu que nous ne voyons pas même que Tyr existât du tems de David. Strabon, 1.16, confirme ce sentiment, quand il dit que les poëtes parlent davantage de Sidon que de Tyr, & qu'Homére ne fait aucune mention de cette derniere ; mais qu'il parle de Sidon & des Sidoniens. La ville de Tyr fut pourtant attribuée à la tribu d'Aser, de même que les autres. villes maritimes du même canton; mais outre qu'il ne paroît pas que les Aférites en ayent jamais chaffé les Chananéens, il y a de fort habiles gens qui soutiennent que Tyr n'étoit pas encore fondée du tems de Josué, & que Mibzarzor, que l'auteur de la Vulgate a traduit par urbem muni. tiffimam Tyrum, n'est point la ville de Tyr. Ilaïe, cap. 23, vers. 12, d'un autre côté, nomme Sidon la fille de Tyr, c'est-a-dire, sa colonie. Joseph, ant. l. 8, c. 2, dit que Tyr ne fut bâtie que deux cents quarante ans avant le temple de Salomon; ce qui revient à l'an du monde 2760, & à deux cents ans depuis Josué. Hérodote, 1.2, c. 44, a écrit que les prêtres de Tyr disoient que le temple d'Hercule, de cette ville, avoit êté bâti, avec la ville, deux mille trois cents ans avant le tems auquel il écrivoit, c'est-à-dire, avant l'an 3596. En forte que Tyr auroit été fondée en l'an du monde 1296, & fix cents cinquante-fix ans avant le déluge; ce qui est insoutenable. * Jofué, 19, 2.9.

Mais il semble, dit dom Calmet, qu'on peut concilier ces diversités en reconnoissant deux villes de Tyr; l'une connue des anciens sous le nom de Pala-Tyros, & l'autre nouvelle, nommée simplement Zor ou Tyr. La premiere étoit bâtie sur le continent, à trente stades de la seconde & du côté du midi, felon Strabon, lib. 16. C'est dans la premiere qu'étoit le temple d'Hercule, dont les prêtres de BBBbbbb ij

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Tyr vantoient, avec exagération, l'antiquité à Hérodote, & c'est dans ce temple que les Tyriens répondirent à Alexandre qu'il pouvoit aller sacrifier, lorsqu'il leur fit dire qu'il souhaitoit aller dans leur ville, pour offrir des facrifices à Hercule: Tyrum se ire velle ad vota Herculi reddenda dixit. Legati responderunt esse templum Herculis extra urbem, in ea fede quam Pala Tyron, five veterem Tyrum ipsi vocant, ibique in antiquiore templo rectius id eum effe facturum, &c. L'autre Tyr étoit dans une ifle, vis-à-vis de l'ancienne, dont elle n'étoit séparée que par un bras de mer assez étroit. Pline, 1.5, 6. 19, dit qu'il n'y avoit que sept cents pas de distance de l'isle à la terreferme. Alexandre le Grand combla tout cet espace pour prendre la ville, & l'isle étoit encore jointe à la terreferme du tems de cet auteur: Tyrus quondam infula, pra alto mari feptingentis passibus divisa; nunc verò Alexandre oppugnantis operibus continens. Dans le même chapitre, Pline donne dix-neuf mille pas de circuit au territoire de Tyr, & y renferme la vieille Tyr: intra Pala-Tyro inclusa. * Q. Curt. l. 4, C. 2, 1. 11, 6. 10.

C'est donc de l'ancienne Tyr dont parle Josué. La nouvelle n'étoit pas encore bâtie du tems de Salomon. Il n'y avoit, dans l'isle, qu'un temple dédié à Jupiter Olympien. Dius & Ménandre Ephefien, (a) qui avoient écrit l'histoire phénicienne, racontent que Hiram, ami de Salomon, avoit joint, à la ville de Tyr, le temple d'Hercule, qui étoit seul dans l'ifle, par une levée qu'il fit, en jettant dans la mer beaucoup de terre & d'autres matieres. Il est vrai que Hiram écrivant à Salomon, lui demanda du bled; parce, dit-il, que nous en avons besoin, demeurant dans une ifle, où notre ville est bâtie, mais il y a beaucoup d'apparence que cette circonstance a été ajoutée par Joseph, (b) puisqu'on lit les mêmes lettres dans

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le mot d'oubli dans un sens exagéré, puisque nous lisons que Nabuchodonofor laitla Ithobale, pour roi, à Tyr, (i) & qu'Alexandre y laissa Abdolonyme, ou Ballonyme, ou Straton: car on trouve tous ces noms dans les anciens, (*) & que ces princes & leurs fuccelleurs y ont régné long tems; & nous ne voyons pas que les Tyriens, avant le tems de Jesus-Christ, ayent fait paroître aucun zéle pour le Seigneur, ni pour fon culte. Pour concilier donc les prophéties entre elles, il faut dire que lorsque les prophétes parlent de la ruine totale de Tyr, ils l'entendent dé l'ancienne Tyr, qui ne s'est jamais rétablie ; & que quand ils prédisent le rétablissement de la même ville, il faut l'enrendre de la nouvelle, qui devint très-florissante, se releva toujours de ses malheurs, & qui, ayant enfin embrasse la religion chrétienne, offrit au Seigneur le fruit de ses travaux & de son commerce. (a) Apud Jofeph. lib. 1, contra Appion, p. 1042, & lib. 8, p. 267. (b) Antiq. lib. 8, c. 2, p. 258. (c) Eufeb. Prapar. lib. 10, с. 33, 34. (d) Jofeph. Antiq lib. 9, c. ult. (c) Hieron. in Ezech. 26 & 28, & in Amos 1. (f) Marsham Canon. Chron. Sacul. 18, pag. 578. (8) Orig. Babylon. (h) Ifai. 23, Jérém. 27,3 & 47, 4. Ezech 26, 27 & 28. (1) Jofeph. lib. 1, contra Appion. (*) Diodor. Sicul. Justin, &c.

Les Tyriens sont sur tout renommés dans l'histoire par leur industrie. Ils faifoient un gain considérable sur l'écarlate & fur la pourpre, dont ils passoient pour être les inventeurs, aufli bien que du commerce & de la navigation. Ulpien, fameux jurisconfulte & natif de cette ville, affure que l'empereur Sévére leur donna les priviléges de se servir du droit écrit des Romains, & en fit une colonie. Pline dit qu'il y avoit à Tyr un fi grand nombre d'habitans, qu'ils furent suffisans pour peupler les villes de Biserre, de Tri

Eupolême, d'un stile assez différent, (c) & où cette cir-poli, de Barbarie, de Carthage & l'ifle de Calis près du

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conftance ne se trouve point. On voit encore aujourd'hui quelques vestiges de l'ancienne Tyr, comme de grandes cîternes, & des restes d'un aqueduc, qui conduisoit l'eau depuis la terre ferme jusques dans l'ifle. Cette isle avoit vingt-deux stades ou trois mille cent quatre-vingt-dix pas de tour, & l'ancienne Tyr avoit dix neuf mille pas. Ménandre d'Ephése raconte que Salmanafar, roi d'Affyrie, subjugua toute la Phénicie: (d) car les habitans de Sidon, d'Ace & de quelques autres villes de ce pays, s'étant séparés de l'alliance des Tyriens, & donnés au roi roi d'Affyrie, Salmanafar marcha contre ces derniers, qui ne vouloient pas se soumettre à sa domination, avec une flotte de foixante vailleaux & de huit cents rameurs. Les Tyriens, n'ayant que douze vaisseaux, lui livrerent bataille, diffiperent få flotte, lui prirent cinq cents prisonniers: il s'en retourna à Ninive; mais il laissa, au siége de Tyr, son armée de terre, qui se saisit des eaux du fleuve & des aqueducs: ce qui ayant duré cinq ans, les Tyriens furent obligés de creuser des puits dans leur ville. Ezechiel, Ezech. 27, 28, nous décrit affez au long le siége de Tyr, formé par Nabuchodonofor l'an du monde 34 avant Jesus-Christ 381, avant l'ére vulgaire 385. Les favans sont partagés, savoir s'il parle de l'ancienne Tyr ou de la nouvelle. Saint Jérôme croit (c) que c'est de la nouvelle, puisqu'il dit que Nabuchodonofor joignit l'ifle au continent par la terre, les pierres & le bois qu'il jetta dans l'eau. Marsham, (f) Périzonius, (8) & quelques autres croient au contraire que c'est l'ancienne. Il faut convenir qu'il y a des expressions dans Ezechiel qui favorisent l'un & l'autre sentiment. Quoi qu'il en soit, Nabuchodonofor ruina la ville de Tyr; & les prophétes marquent affez clairement qu'elle ne fut jamais rétablie : (h) ce qui ne peut s'entendre à la rigueur que de l'ancienne Tyr; car on fait que la nouvelle fut très-florissante depuis Nabuchodonofor. Elle se releva même de sa chute depuis Alexandre. Ifaïe, cap. 23, 15, 17, dit que Tyr demeu rera en oubli pendant soixante-dix ans, & qu'après cela le Seigneur la visizera, qu'il la mettra en état de recommencer son premier trafic, & qu'elle se prostituera, comme autrefois, à tous les royaumes qui sont sur la terre; mais enfin, que tout le gain qui reviendra de son commerce sera consacré au Seigneur & à l'entretien de ses ministres. Il n'est pas aisé de fixer le commencement, ni la fin de ces soixante dix ans de l'oubli de la ville de Tyr, car si l'on en met le commencement à sa prise sous Nabuchodonofor ou fous Alexandre le Grand, il faudra prendre

détroit de Gibraltar; & pour parler de plus loin, nous voyons dans l'écriture sainte qu'elle est appellée ville cou. ronnée de gloire & de majesté, remplie de princes & de nobles, qui avoient tant d'or & d'argent, que ces métaux y étoient aussi communs que la terre; mais elle a bien changé de face. On ne trouve aujourd'hui dans ses ruines que de foibles traces de fon ancienne splendeut parini le grand nombre de ses palais abattus, de ses pyramides renversées, de ses colonnes de jaspe & de porphyre rompues & presque toutes ensevelies dans le sable. Ses fortes murailles font détruites, ses boulevards applanis, & les débris qui en restent ne servent plus qu'à étendre & à fécher les filers de quelques pauvres pêcheurs. On remarque auprès d'une petite chapelle des Grecs une colonne, contre laquelle les matelots vont se frotter le dos, & prétendent que cette colonne a la vertu de faire passer toutes les douleurs des reins & des autres parties voisines. Ce qu'il y a de plus considérable entre ces ruines, c'est le reste d'un temple, qui, d'un côté est encore presque tout entier, avec un beau degré qui y tient, & qui n'a point été gâté. Devant ce batiment il y a une colonne qui est faite de maniere, qu'il semble qu'elle soit composée de trois autres colonnes qui tiennent ensemble. Elle est d'une grandeur & d'une fabrique extraordinaire. Aujourd'hui toute la magnificence de Tyr est enfevelie, & on ne trouve parmi ses masures qu'une douzaine de maisons où habitent quelques Turcs & quelques Arabes, au lien qu'autrefois cette ville étoit la capitale de Phénicie. * Doubdan, Voyage de la Terre Sainte, p. 563.

Les habitans de Tyr adoroient Baal & Hercule. Ils recurent les premiers la lumiere de l'évangile. On voit que Jesus-Christ a prêché & fait quelques miracles aux environs de Tyr. On y montroit autrefois une pierre, sur laquelle on tenoit qu'il s'étoit quelquefois reposé; mais il n'entra jamais dans la ville à cause qu'elle n'étoit habitée que par des gentils, & il avoit même défendu à les apôtres d'y entrer. Il y a néanmois apparence que l'évangile y fut annoncé par quelques-uns de ses disciples: car saint Paul y trouva un bon nombre de familles chrétiennes. La véritable religion y fit de si grands progrès, que du tems des empereurs romains les habitans de Tyr étoient toujours disposés au martyre. On dit qu'Origéne s'étant rencontré à Jérusalem après sa chute, fut prié par les prêtres de leur faire quelques conférences sur l'écriture sainte, & qu'après qu'il eut commencé à lire ces paroles du pseaume 49, au pécheur; Pourquoi annonces-tu mes loix, & profanes-tu

Dieu a dit

par ta bouche mes facrés mystères ? il fut tellement frappé de ces paroles, qu'il en demeura tout interdit. Il ferma le livre, s'affit, se tut & se mit à pleurer sa faute. Peu de tems après il alla mourir à Tyr, où l'on voyoit encore son tombeau l'an 1100.

La ville de Tyr a eu le tirre de métropole, & celui de premier siége archiepiscopal sous le patriarchat d'Antioche; ce qui fait qu'on l'a appellée Protothronos, ou premier fiége. La notice de Doxapatrius ne lui donne que treize suffragans; cependant celle de Léon le Sage lui en marque quinze; savoir,

Tyrus, mért. Aradus, Orthofias,

Sidon, Antaradus, Botrys,

Ptolemais, Paneas,

Berythus,

Biblus,

Tripolis,

Arce,

Vicus Gegarta,

Gonafitii Saltus,

Villa Politiana & Villa Trieris.

Tyr a été affiégée deux fois par les chrétiens; la premiere en 1112, par Baudouin I, qui, après un siége de quatre mois, fut obligé de se retirer ; & la seconde en 1124, pendant la captivité de Baudouin II, par les princes chrétiens, qui, prenant l'occafion du duc de Venise arrivé à la Terre Sainte avec une puissante flotte chargée de quantité de foldats, l'affiégea par mer & par terre. La place étoit extrêmement forte, étant presque toute environnée de la mer, de rochers & d'écueils qui font à fleur d'eau. De ce côté elle étoit ceinte d'un double mur & de fortes tours, & à l'orient du côté de la terre, trois bonnes murailles la fermoient, avec plusieurs hautes tours & un large & profond foffe. Deux tours imprenables gardoient l'entrée de son port, & de tous côtés elle étoit flanquée de boulevards, avec tant d'avantage qu'on l'estimoit la plus forte place du Levant. Elle étoit d'ailleurs gardée au-dedans par les troupes du calife d'Egypte, qui en avoit deux parties, & par celles du soudan de Damas qui possédoit la troifiéme. Quatre mois & demi de siége s'étant écoulés, les chrétiers la prirent. Saladin l'attaqua en 1192, mais il ne put la prendre. En 1291, Khalil, fulran des Mamelucs, la prit par capitulation, & en rasa les forts: depuis ce tenis elle a toujours diminué, & est enfin tombée dans l'état où elle est à présent.

Il y a deux ports à Tyr. Le plus petit étoit autrefois tout entier au-dedans de l'enceinte de la ville, & se fermoitavec des chaînes de fer; présentement il est tellement gâté qu'il ne peut plus recevoir que de petits bateaux. Il y a une muraille à son entrée, où l'on voit de grands morceaux de colonnes, employées pour des pierres dans la maçonnerie. L'autre port, qui est fort vaste, est au septentrion de la ville, qui le couvre de tous les vents du midi. Il a la côte de Phénicie au levant, & vers le ponant une petite ifle de tochers, qui, quoique fort basse, ne laisse pas de lui rompre la mer entierement. Il demeure ouvert la Tramontane ;

à

maissa tenue est très-bonne, & fon fond extrêmement ner. Il y a d'ailleurs une grande facilité pour faire de l'eau. * Chopin, Voyage de Phénicie, chap. 7.

Saint Tyrannion étoit évêque de Tyr lorsqu'il fut martyrisé à Antioche l'an 310. Il y eut dans le même tems plusieurs martyrs à Tyr, & en d'autres endroits de la Phénicie. Saint Ulpien, jeune homme de la ville de Tyr, au-dessous de vingt ans, y avoit souffert le martyre quatre ans auparavant. Sainte Théodose, vierge de dix-huit ans, étoit aussi de la ville de Tyr; mais elle souffrit le martyre à Césarée de Palestine l'an 308. Ainsi l'on voit qu'Ulpien & Théodose avoient éré les disciples de faint Tyrannion. On ne connoît point de faint Dorotée évêque de Tyr, martyr; mais faint Dorothée, natif de Tyr, prêtre de l'église d'Antioche. Saint Méthode passa de l'évêché d'Olympe en Lycie, à celui de Tyr, après la mort de saint Tyrannion; mais on ne fait pas i ce fut immédiatement. * Baillet, Topograph. des faints, p. 512.

Le nom de cette ville en hébreu est Zor ou Sor; suivant un autre dialecte c'est Syr ou Sar; les Araméens qui ont coutume de changer la lettre sent, disent Tor, Tur ou Tyr, & en ajoutant la terminaison grecque on a fait Tupos, Tyrus. De Sar a été formé le nom national Sarranus, qui, dans les poëtes, signifie la même chose que Tyrius. Virgile, 1. 2, Georg. v. 506, s'en est servi dans ce sens.

Aulu-Gelle, 1. 14, c. 6, en parlant des villes & des pays qui ont changé de nom, dit que le nom de Sarra fut changé

en celui de Tyros. Servius a fait la même remarque sur le vers de Virgile que nous venons de citer: Qua nunc Tyros dicitur olim Sarra vocabatur ; mais il ajoute que le nom de Sarra venoit de celui d'un poiffon nommé sar dans la langue du pays, & qui étoit fort commun fur cette côte. Saumaise ni Cellarius ne peuvent gouter cette étymologie. En effet, il est bien plus naturel de dire qu'on aura formé Sar, c'est-à-dire, Tyrus, de Sor, que de le dériver du nom d'un poiffon. * Cellarius, Geog. antiq. 1. 3. c. 12.

2. TYR, Tyrus, étoit une petite ville d'Italie, dans la Toscane, près du lac de Bolsene, dans lequel on dit qu'elle fur depuis toute fondue & entierement abysmée; de forte qu'il n'en est point resté d'autres vestiges qu'un monceau de terre mêlée de pierres qu'on appelle aujourd'hui isola Bifentina, ou l'ille de Bisento, dans le lac même de Boltene. Tyr a été le lieu de la naissance, & peut-être de la mort de sante Christine, vierge & martyre. * Baillet, Topogr. des saints, ρ. 511.

TYRA, peuple d'Egypte. Il habitoit, felon Pline, 1.6, c. 29, au volinage de la ville des Héros.

TYRACA, Vibius Sequester nomme ainsi un marais de Sicile près de Syracufe.

TYRACINE, TYRACINE OU TYRACENUM, ville de Sicile, selon Etienne le géographe. Ortelius croit que c'est la TRINACIA de Diodore de Sicile. Voyez TRI

NACIA.

TYRAGETÆ & TYRANGITA. Voyez TYRITA.

1. TYRAMBE, ville de la Sarmatie Asiatique. Du Aeuve Rhombitès, appellé le Petit, dit Strabon, l. 11, p. 493, jusqu'à Tyrambe, il y a fix cents stades. Ptolomée, 1.5, 6.9, marque cette ville entre Azabites mitra, & l'embouchure du Heuve Atticitus.

2. TYRAMBE, peuple de la Sarmatie Asiatique, selon Prolomée.

TYRANNOSBOAS, lieu de l'Inde, en-deça du Gange. Arrien, peripl. p. 30, en fait un lieu d'entrepôt.

TYRAS, Heuve de la Sarmatie Européenne. Hérodote, 1.4,6.51, met sept fleuves entre le Danube & le Tanais. Le premier est le Tyres ; car c'est ainsi qu'il écrit. Pomponius-Méla, Ptolomée, Scymnus de Chio, & Ovide, 1.4, ex Ponto, epift. 10, 7.50, disent TYRAS.

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Selon Strabon, du leuve Tyras à la derniere embouchure du Danube, il y avoit environ trois cents stades; ce qui fait conclure que c'est aujourd'ui le Niefter ou Deniester, nom qui paroît avoir été formé de celui de Danaster, dont se sert Jornandes, de reb. Getic. c. 5. Ptolomée, 1. 3, c. 10, nous apprend que le fleuve Tyras servoit de borne entre la Dace & la Sarmatie. Sur le bord de ce fleuve il y avoit une ville de même nom, appellée auparavant OPHIUSA, selon Pline, l. 4 4, c. 12, ce qui est confirmé par le témoignage d'Etienne le géographe. Ptolomée a donc eu tort de séparer Ophiusa de Tyra, comme si c'étoient deux villes différentes. Strabon, 1.7, nous a donné la juste position de la ville de Tyra. A cent quarante stades, dit-il, de l'embouchure du Tyra & de la tour qui y est bâtie, on trouve en remontant ce fleuve deux villes sur ses bords; savoir, Niconia à la droite, & Ophiusa à la gauche; d'où Cellarius, geog. ant. l. 2, c. 6, conclud qu'en descendant le fleuve 1yra, Ophiusa étoit à la droite. De Valois se mocque d'Ammien-Marcellin, 1. 22, c. 8, qui dit que cette ville étoit une colonie des Phéniciens, & qui, à cause de cela, écrit Tyrus pour TYRAS. Proxima (Achilleos dromo,) dit-il, est civitas Tyrus, colonia Phænicum quam praftingit fluvius Tyras. Cette ville tiroit son nom du fleuve qui l'arrofoit, & non de ses fondateurs, clarus amnis Tyra, dit Pline, 1. 4, c. 12, oppido nomen imponens. Si cette ville étoit une colonie, il seroit bien plus naturel de la donner aux Milésiens, qui en fonderent plusieurs aux environs du PontEuxin.

Comme Hérodote, 1. 4, 6. 51, dit que les peuples Tr. RITA qui habitoient à l'embouchure de ce fleuve, étoient Grecs d'origine, c'est un autre moyen d'appuyer le sentiment de ceux qui font de Tyras une colonie de Milésiens. Ces peuples sont appellés TYRIGETE par Strabon, & TYRAGETÆ par Pline.

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TYRATABA, bourgade près de la montagne de Garizim, où plusieurs Samaritains s'étant affemblés en armes à BBBbbbb iij

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