juifs ; & le dernier est l'Empereur Sévere, qui fait distribuer du bled au Peuple Romain pendant une grande famine. Toutes ces peintures & tous ces tableaux font de Coypel le pere. En fortant de cette piéce on entre dans une premiere antichambre, en forme de falle, éclairée de trois croifées: elle a quarante-fix pieds de longueur, fur vingt-sept de large. Cette antichambre est tendue de tapifferie, au-dessus des lambris d'apui de marbre. Son platfond ceintré est peint au milieu, & le tableau représente un Mars avec deux fignes du zodiaque, le capricorne & le scorpion. Les autres parties du ceintre sont décorées par compartiment: on y voit fix tableaux en camayeu, rehauffés d'or. Le premier représente Rodogune, lorsqu'elle apprend la mort de fon mari: le second Harpalice, fille de Lycurgue, qui délivre son pere; le troifiéme Bellone, qui avec un flambeau brûle le visage de Cybelle. Ces trois tableaux avec celui du milieu font de Vignon: les trois autres de même génie font de Pailette, dont l'un est Clelie, qui, ayant été donnée en otage à Porfenna, trouva le moyen de se sauver: le second est Ypficrate à cheval; & le tioisieme Zenobie, qui combat l'Empereur Aurélien. Il y en a encore deux du même : l'un est la fureur, & le dernier est Artémise, Reine de Carie. Après cette antichambre on passe dans une seconde, qui est éclairée de deux croifées. Son platfond est divifé en cinq parties: dans chacune desquelles on voit de magnifiques tableaux renfermés dans de riches compartimens, avec des bordures de stuc doré. Toutes ces peintures sont de Corneille; les trophées qu'on voit au-dessus des portes, font de mademoiselle Boulogne. Cette piéce conduit dans la chambre où est le lit de la Reine'; il n'y a aussi que deux croisées. La Reine en a fait changer les décorations depuis quelques années. De tous les ornemens en marbre on n'a laissé que la cheminée. Tous les lambris au pourtour font dem de menuiserie très-richement ornée en sculpture dorée. Le fond & les côtés jusqu'à la balustrade, qui est au pied du lit, font revêtus de magnifiques tapifferies. La cheminée est de beau marbre Dantin, auffi-bien que les jambages en consoles & le travers, le chantourné, taillés d'ornemens sculptés sur le marbre même, a un tremeau de grandes glaces: au-dessus il y a des palmiers qui s'élevent aux côtés, lesquels font mêlés de festons de fleurs qui y roulent, dont les têtes se recourbent en haut, & foutiennent une bordure taillée aussi de fleurs, dans laquelle est un portrait du roi en forme de buste. Le haut de la bordure est couronné 'd'un cartouche aîlé, dans lequel font les armes du Roi; il y a vis-à-vis un tremeau de glaces pareilles, dans lequel est le portrait de la Reine. Entre les deux croifées on voit celui du Roi de Pologne fon pere. Sur les deux portes on remarque dans de riches bordures, de forme finguliere, deux tableaux dont les sujets ont rapport à cette décoration, lesquels font Monfieur le Dauphin, Monfieur le duc d'Anjou, qui étoit pourlors vivant, quelques-unes de Mesdames de France: le tout peint au naturel. L'un de ces tableaux fort du pinceau de Troye, & l'autre de Natoire. Le platfond ceintré étoit divisé en cinq parties comme les autres par compartimens : les cadres de stuc avoient dans les angles des especes de sphinx, qui foutenoient un globe aux armes de France. Les cinq tableaux qui étoient dans ce platfond étoient peints par de Seve l'ainé. La peinture en étoit extrêmement noircie, ce qui rendoit cette chambre sombre & triste. La Reine fit ôter ces tableaux sans changer la difpofition des ornemens: on a redoré le tout: & dans le haut du platfond on a figuré une coupole qui s'éleve en perfpective: elle est remplie d'une mosaïque tournante, garnie de roses fleuronnées, avec un écuffon des armes du Roi & de la Reine, qui en font la pointe. Dans les quatres autres parties où étoient les autres tableaux, on a placé dans chaque milieu deux enfans de carton sculptés, assis sur la corniche, avec des palmes & des festons qui s'étendent. Ces enfans soutiennent une bordure de forme chantournée ovale, couronnée d'un cartouche avec une tête au-dessus. Ces bordures renferment chacune une belle figure, peinte en grisaille par Boucher. Pour remplir les espaces dans les côtés, jusqu'aux bordures, on y a peint des Mofaïques, pareilles à celles de la coupole. Le tout est bien doré sur des fonds blancs. Les mosaïques font rehauffés d'or. La magnificence de ce platfond s'accorde affez avec celle des décorations qui font au-deffous. Cette chambre n'a point de cabinet, le fallon de la paix en sert: fon arcade est ornée d'une décoration fur des chassis peints des deux côtés: on y a fait une porte fermante, pouren empêcher l'entrée. La Reine y tient sa cour, le jeu, & y donne des concerts. Cette séparation peut s'ôter en une demie heure, pour laiffer dans les grandes cérémonies les deux fallons ne faire qu'un avec la galerie. Outre ces grandes pièces, il y en a d'autres derriere, qui tirent leurs jours des petites cours: elles sont pour l'usage & la commodité de la Reine : l'une eft fon oratoire, l'autre une petite galerie qui communique à une chambre pour les bains: dans fonrenfoncement on voit les cuves environnées de compartimens, qui renferment des carreaux de fayance, arrangés en panneaux; ensuite on trouve un cabinet qui fert de retraite, lequel est orné de riches lambris, avec des fleurs taillées sur les moulures, peintes en coloris au naturel. Le platfondest ceintré en calotte: la peinture en est en maniere de treillages en perspective, avec différentes fleurs & feuillages mélés d'oiseaux. Il y a fur les cheminées qui font d'un trèsbeau marbre, des tremaux de glaces; & vis-à-vis il y en a aussi d'autres dans les lambris. On y remarque des tableaux de paysages & des sujets champêtres au-dessus des portes, lesquels font de Boucher. Le Roi a aussi son appartement de service, fans compter le grand, qui est sur les jardins, lequel y communique aussi-bien qu'à la grande galerie. Il a toutes ses vues sur la grande cour du château, & d'autres pour les piéces doublées sur les petites cours entre les ailes de la cour de marbre & les grands bâtiments. On y entre par un des paliers de l'escalier de la Reine, dans le vestibule décoré de marbre que nous avons déja dit avoir une grande arcade ouverte fur l'escalier avec une balustrade d'appui: on passe enfuite dans la falle des gardes particuliere au Roi: elle a quaranre-cinq pieds de long, fur trente de large. La corniche en est ornée de trigilphes, de métopes, de sujets de guerre. Sur la cheminée il y a un tableau de Parocel, représentant un combat où l'on voit des gardes du corps. Enfuite de cette falle des gardes est la premiere antichambre, où le Roi mange à fon grand couvert, quand il ne le tient pas chez la Reine. Cette piéce a trente-fix pieds de longueur, sur vingthuit de largueur, elle est éclairée des deux côtés par cinq croisées. Les lambris de menuiserie, & les corniches, ont leurs cadres & leurs moulures dorées. Dans certe seconde piéce il y a douze tableaux dans des cadres, ce font des batailles & des combats. Celui qui est sur la cheminée est de Bourguignon : les onze autres font de Parocel. De cette piéce on passe dans la seconde antichambre, qui est longue de cinquante-huit pieds, & large de vingt-cinq. Cette piéce en faifoit deux autrefois. Elle communique àla grande galerie par un des longs côtés vis-àvis de celui de fon entrée. Sa hauteur est prise jusques dans le brisis du comble & du desfus de la corniche. Les pourtours sont rampants suivant la pente du brifis; ils font ornés de grandes mosaïques, remplies de roses avec plusieurs figures, & beaucoup de jeux d'enfans de stuc. Cet attique eft couronné d'une seconde corniche, laquelle renferme le milieu du platfond, qui est ceintré en calotte. Les lambris de menuiserie, au-dessous de la corniche, & le dessus des portes font taillés de sculpture sur le bois. Ce qui est en fłuc artistement travaillé, est de Cortou, de Flamand, de Vancleve, de l'Espingola & de Poirier. Ce qui est en bois est de Taupin, de Dugoulon & de Goupil. On voit de très-beaux tableaux fur les portes & dans les grandes parties des lambris. Tous les cadres des lambris & tous les ornemens jusques dans le platfond d'en haut font dorés, ce qui rend cette piéce riche & brillante. Delà on entre dans la chambre du Roi; elle eft placée à l'avant-corps de la face du fond de la cour de marbre: elle est éclairée par trois croisées en arcade. C'étoit autrefois un sallon qui avoit trois ouvertures dispofées aussi en arcades, quicommuniquoient à la grande galerie. La chambre du Roi occupoit une partie de la feconde antichambre, d'où nous venons de fortir. On a bouché les trois ouvertures pour y adosser le lit, vis-à-vis les croisées. Cette nouvelle chambre a vingt-neuf pieds de largeur sur vingt-sept de profondeur; elle est très-exaucée, son platfond s'éleve dans l'attique : les trois croisées, qui font au-dessus de celles en arcades, l'éclairent encore. Elle est décorée de pilastres d'ordre corinthien, dans trois des faces, couronnées d'un architrave, d'une frise & d'une corniche, avec desmodillons qui regnentala hauteur en bas des croifsées de l'attique jusques aux angles de la face du fond, où sont deux corps ornés de chutes de trophées, fur lesquels l'architrave, la frise & la corniche dominent de chaque côté: ces ornemens servent d'impostes à une grande arcade renfoncée & baiffée, dont le ceintre s'éleve dans la hauteur de l'attique. Deux renommées sont assises sur l'archivolte; & dans le fond du renfoncement, qui est au-desfus du chevet du lit du Roi, on voit la France assise, accompagnée de génies: elle paroît veiller à la conservation du monarque. Ces morceaux en stuc font de Coustoux. Les autres faces de l'attique, qui regne audessus de la corniche, d'ordre corinthien, font décorées de pilastres fur ceux du dessous, ausfi-bien que les intervalles entre les tableaux, renfermés dans de riches cadres. Cet attique dans tout le pourtour est couronné d'une seconde corniche sous le platfond d'en haut. Il y a quatre portes dans cette chambre, dont deux aux côtés de la cheminée, & les deux autres aux côtés du tremeau opposé avec des dessus : on y voit des petites figures assises sur des amortissemens, lesquels sont sur le chambranle qui soutient des cadres ovales, dans lesquels il y a des tableaux. La cheminée est d'un beau marbre de Serancolin, ornée de bronze doré au feu; elle a un dessus avec des pilastres aux angles, ayant des consoles enhaut, qui portent une corniche contournée en ceintre, fur laquelle font assis des anfans en relief, au côté d'un vase qui est au-dessus du milieu. Dans une bordure de bronze doré font renfermées des glaces qui occupent toute la largeur & la hauteur. Le tremeau vis-à-vis est de la même décoration. Il n'y a de tapisserie que dansle fond de l'arcade, renfoncée aux deux côtés du lit: ce font ordinairement de riches étoffes, & de broderies sur lesquelles on place deux grands tableaux, l'un de faint Jean l'evangéliste, de Raphael: l'autre de David chantart les louanges de Dieu, & tenant sa harpe, du Dominicain. Pour renfermer l'espace où est le lit, on l'a fermé d'une balustrade de bois, trèsrichement ornée de sculpture, on y a observé deux ouvertures: une à chaque ruelle. Les autres tableaux qu'on voit dans cette piéce sont dans chucun des dessus des portes. Après cette chambre on va dans un cabinet où le Roi tient fes conseils: il a vingt-huit pieds de long fur vingt-fix: il est éclairé par deux croisées sur la cour de marbre, fermées en arriere voussures dedans; il y a une troifiéme croifée feinte, remplie de glaces pour figurer avec les autres. Il y a quatre portes, l'une pour venir de la chambre: l'autre vis-à-vis à côté de la cheminée; la troifiéme qui est de l'autre côté de la cheminée, eft feinte & fert d'armoire; la quatriéme fymétrise avec celle de l'entrée, & s'ouvre dans la ruelle du lit du Roi pour que fa majesté puisse entendre la messe qui se dit dans le cabinet, sur un autel postiche, les jours que le Roi garde sa chambre. Le fond oppofé aux croisées est décoré de deux grands panneaux dans les angles: ils font taillés dans toute la hauteur d'ornemens arabesque: ces panneaux sont coupés par une grande bordure, ceintrée en ance de panier par le haut: elle contient des glaces qui remplissent tout cet efpace. La cheminée est de marbre de Gruyotte, avec des consoles aux angles, & un travers ceintré orné de bronze doré au feu; il y a un grand tremeau de glaces dessus, & dans le côté op*posé on en voit un autre qui fait la symétrie: tout le reste du pourtour, hors les quatre portes & les croisées, est aussi rempli de glaces. La corniche sous le ceintre est richement ornée de consoles & de méto pes: & le ceintre qui s'éleve au-dessus de la corniche, a un grand cadre ovale dans son milieu, en forme de cordon taillé de fleurs, & d'autres ornemens convenables qui renferme une calotte. Il y a quatre tableaux qui servent de dessus de porte, dont trois du Poussin, & un de Lanfranc. La porte à côté de la cheminée conduit à une petite piéce qui tire son jour de la petite cour. Lorsque le Roi va à la messe, il passe par cette piéce pour en fortir par une porte qui le mene droit dans la galerie. Cette petite piéce communique encore à de petits cabinets particuliers & commodes par où on va à une des piéces du grand appartement sur le jardin. Elle est décorée avec de riches lambris qui renferment fix tremaux de glaces. Il y a des tableaux du Bassau sur trois portes. En 1738, le Roi voulant avoir une suite de piéces à cet appartement qui ne fufsent point sujettes au public, & dans lesquelles il pût être en patticulier, changea ce qui suivoit en retour dans l'aile sur la cour de marbre. Ces piéces anciennes étoient le cabinet du billard, une antichambre de dégagement qui avoit sa sortie sur un escalier séparé, & qui communiquoit à des doubles cabinets, dans lesquels on mettoit des tableaux & des bijoux. Ces doubles cabinets conduisoient à une galerie derriere le grand degré: elle étoit peinte par Mignard. On voit à présent une chambre à coucher, dans laquelle on entre du cabinet du Conseil par la porte de glaces, qui symétrise avec des croisées : cette piéce en a trois qui l'éclairent dans la face de l'aile sur la cour de marbre. Dans le fond qui leur est opposé, il y a une alcove renfoncée, dans laquelle est le lit: cette alcove est ouverte entre deux pilastres. Elle est fermée par une balustrade richement ornée. Le reste de la chambre est décoré de lambris, qui montent jusques sous la corniche. En entrant par le cabinet du Conseil on a pratiqué au milieu des lambris la cheminée qui est d'un beau marbre de breche d'Alep: au-dessus on y a placé un tremeau de glace, renfermé dans un battis d'une sculpture finguliere: de l'autre côté opposé, il y a un tremeau semblable. La face. des croisées est pareillement ornée de glaces. Les pilastres & les panneaux varient plusieurs parties par des ornemens de grand goût. La corniche sous le platfond se couronne en ceintre, & s'unit à un cadre, qui forme des milieux & des angles, avec des chantournemens, dans lesquels font placés des manieres, de cartouches, qui renferment des chifres & de petits bas reliefs assortis aux autres décorations. Sur les quatre portes, dont deux à chaque côté de la cheminée, deux à côté du tremeau oppose, sont des tableaux renfermés dans de riches cadres. Le Roi couche ordinairement dans cette chambre ; & lorsqu'il se leve le matin, il passe en robe par le cabinet du Conseil, dans la premiere où se fait son levé avec les cérémonies accoutumées. On continue de parcourir l'appartement par un grand cabinet, éclairé de trois croisées, ouvertes fur la cour de marbre: la cheminée est dans le milieu du côté opposé: elle est ornée de glaces, qui font audessus du chambranle de marbre de brêche violette, avec des ornemens travaillés dans le marbre même: dans la face de l'entrée il y a un pareil tremeau de glaces. Il y a plufieurs portes entre deux: on en voit une d'une partie circulaire, arrêtée par des pilastres aux angles à celles des croisées: quatre tremaux garnissent les espaces entre les chambranles: toutes les décorations sont aussi richement ornées que celles de la chambre d'où nous fortons. Sur les cinq portes, vrayes ou fausses, il y a cinq tableaux, dont quatre font du Poussin, & le cinquième est le mariage de sainte Catherine par Alexandre Véronefe: dans les deux grands tableaux qui décorent les parties circulaires aux côtes du fond, il y a une curiofité particuliere dans son espece, qui confiste dans des cadransingénieusement ajustés dans les ornemens: ces cadrans marquent par des mouvemens placés derriere les lambris, l'un le lever & le coucher du soleil, l'autre le Iever & le coucher de la lune de tous les jours. Ils font du prieur de Saint Cyr, qui a faitplusieurs beaux ouvrages de cette nature pour le Roi. A un des côtés de la cheminée il y a une porte par où on entre dans une antichambre de dégagement, qui conduit fur un degré particulier, qui monte depuis le bas, & qui afon entrée par un veftibule qu'on prend fur la cour de marbre. Cette antichambre est éclairée fur la petite cour intérieure, & fa croisée fort fur un balcon autour de cette petite cour, pour la commodité du service, & afin d'éviter de passer par le grand cabinet & par la chambre du Roi. C'est par ce 'degré que le roi fort ordinairement pour monter en carrosse darts la grande cour, fans traverser tout l'appartement pour venir au degré de la Reine. Il y a même une petite fale de gardes au bas, près le vestibule, pour que les deux côtés par lesquels on entre chez le Roi foient gardés. Rentrons dans le grand cabinet pour en fortir par une porte prife dans la ligne circulaire du fond, afin d'en examiner un second, qui est à l'encoignure du pavillon du bout de l'aile fur la grande cour. Ce cabinet a une croifée en face de la porte, & une autre dans le retour. Il y a deux pans dans les angles de la face qui lui est opposée: c'est dans l'un de ces pans qu'on a placé la cheminée de marbre de gruyotte, ornée de sculpture, comme les autres, les glaces font renfermées dans de riches bordures; l'autre pan est décoré d'un tremeau de glaces, avec une magnifique commode desfous. Ces pans font coupés par une grande porte, qui entre dans un fallon ovale. Ce second cabinet n'a que des lambris d'appui, ornés de pilastres & de panneaux richement sculptés. La corniche qui est dans le platfond est du même goût de toutes celles dont nous avons déja parlé. On y voit ordinairement des tableaux des plus grands maîtres, tant de l'école italienne, que de la françoise. La porte entre les pans nous introduit dans le fallon ovale: vis-à-vis de cette porte il y a une croisée sur la petite cour, & deux portes dans les bouts: l'une conduit à la petite galerie qui est à droite; l'autre à de petits cabinets particuliers. Ce fallon est décoré de pilastres, d'ordre corinthien, '. couronné d'une corniche avec des modillons. On remarque quatre niches dans les lignes circulaires, dans trois desquelles il y a des grouppes de bronze, portés sur des riches piedestaux en guêne : dans la quatriéme niche on y a placé un poële, qui a la même forme des piédestaux des grouppes, & qui est richement orné: on y met le feu pour échaufer cette piéce par derriere la niche. Ces quatre groupes font l'enlevement de Proferpine, l'enlevement d'Orithie par Borée; Jupiter monté sur un aigle, au-dessus d'une Mappemonde, portée par trois Géants; & le dernier, Junon montée sur un paon, au-dessus d'une Mappemonde, portée par trois Cyclopes. Ces morceaux font de Girardon. La petite galerie, dans laquelle on entre en fortant de ce fallon, a été démolie dans sa partie intérieure, ausfi-bien que le ceintre qui avoit été peint par Mignard: on y fait une décoration nouvelle: elle a foixante & feize pieds de longueur: eur: elle est divisée en trois parties; les deux, qui enferment celle du milieu forment des especes de fallons, lesquels ne sont séparés de la partie du milieu que par des corniches & des platfonds: le bas en est ouvert à chaque séparation, afin que les trois piéces ne paroissent en faire qu'une feule. Celle du bout, qu'on trouve en sortant du fallon ovale, n'a qu'une croisée sur la cour: la porte d'entrée de la face du fond est renfoncée dans une arcade qui monte jusques sous la corniche, dans le ceintre de laquelle, au-de sus du chambranle de la porte on voit un bas-relief d'enfans, assis auprès d'un vase chargé de richesses. L'autre extrémité de la galerie, qui est aussi en espece de fallon, est percée par deux croisées, dont une la termine, & dont la fortie est sur un balcon saillant: dans le bout du pavillon de cette aile. Les deux séparations font marquées par des pilastres qui font corps & piedroits de chaque ouverture : les flancs font garnis de deux palmiers qui s'élevent, & dont les têtes se recourbent sous la plate-bande d'en haut, & se terminent au milieu par un riche cartouche, d'où fortent des festons de fleurs, foutenus par des enfans asfis sur les têtes recourbées des palmiers, & les laissent tomber en s'entrelassant le long de leurs tiges. La partie du milieu entre ces deux especes de fallons a trois croisées sur la cour, auxquelles trois pareilles, renfoncées dans le mur, répondent de l'autre côté oppofé: toutes les croisées & les renfoncemens, qui leur font opposés, font en ceintre par le haut, lequel est formé par des arrieres voussures, le tout avec des chambranles taillés avec des arrieres-corps qui s'élevent en guene, & fe terminent en haut par de petites figures à mi-corps, lesquelles se recourbent en s'appuyant fur les ceintres de ces chambranles, dont le milieu est orné d'une tête sur une agraphe.. Les deux grands tremeaux des especes de fallons des bouts font décorés de cadres qui renferment les glaces avec des arrieres - corps, qui se terminent comme ceux dont nous venons de parler dans la partie du mileu. Dans tout le reste des intervalles il n'y a que des lambris d'appui très-richement ornés, au-dessus desquels on a travaillé des bordures en forme de galons, dans lesquelles font encadrées des tapisseries de damas cramoifi : on y arrange d'une maniere symétrique des tableaux des plus grands maîtres : on en compte quarantequatre. Les corniches, qui ornent le pourtout de chacune des parties de la petite galerie, en renferment les trois platfonds ceintrés, qui font avec des consoles & des métopes de différens sujets; chacun des platfonds des especes de fallons a aux angles du ceintre des grouppes d'enfans en bas relief qui font accompagnés d'attributs: au milieu de chaque pan il y a des cartouches dans lesquelles on voit des chifres: ces ornemens s'étendent presque à un cadre de forme ronde autour d'une calotte renfoncée au milieu du platfond, dont le ceintre est décoré d'une rose de compartimens, avec des mosaïques tournantes garnies de fleurons: la partie du milieu entre les deux especes de fallons est avec un ceintre au pourtour qui s'étend jusqu'à un cadre, lequel renferme une calotte de forme longue : ce ceintre est orné dans ses angles & dans ses milieux de grouppes de petites figures assises sur des chantournemens que forme le haut de la corniche dans lesquels il y a de petits bas-reliefs : les intervalles sont variés par des ornemens arabesques mêlés d'animaux & d'oiseaux fur des fonds de mosaïques : le cordon au pourtour taillé d'ornemens, renferme la calotte qui est toute unie avec des roses seulement vis-à-vis des croisées pour y suspendre des lustres: toutes ces décorations en sculpture, foit en bois, foit en stuc, font d'un goût très-recherché fur des modèles faits exprès par du Goulon & Verbereck, nos plus excellens sculpteurs en ce genre: toute cette partie de l'appartement du roi, depuis la troifiéme piéce qui fert de seconde antichambre à celle qui précéde la premiere chambre, étant dorée d'or bruni, est magniique. Montons à présent dans ce qu'on appelle les petits appartemens que le roi a fait construire dans les combles en mansarde pour s'y délasser quelquefois après la chaffe; on y monte par un petit degré ovale particulier, il y en a un autre de dégagement pour le service. Toutes les piéces de ces petits appartemens n'ont que neuf à dix pieds de hauteur, & forment, dans une suite assez étendue, plusieurs cabinets de différentes configurations : les uns fervent à des bibliothéques, les autres de salles à manger, d'autres font destinés pour le jeu. Il y en a un en galerie, le roi y a un tour; dans un bout séparé on trouve une cuifine; il y a des piéces séparées qui font destinées pour distiller, avec un grand laboratoire. La plus grande partie de ces piéces est décorée de lambris de menuiserie ornés de sculpture d'un goût goût délicat proportionné au peu de hauteur : le travail en est exquis: les cheminées de marbre rare font de forme finguliere avec des glaces au-dessus ainsi qu'à d'autres tremeaux en différentes parties: la principale des pièces, qui servent à la bibliotheque, eft distribuée par armoires au pourtour : les cadres des vantaux qui s'ouvrent renferment des glaces blanches, à travers lesquelles on voit les Livres. Il y a une piece en petite galerie qui communique à celle que nous quittons; elle est construite avec des compartimens d'armoires fans portes, au fond desquelles font de très-belles cartes qui se développent avec des rouleaux montés sur des ressorts: rien n'est doré que les moulures des glaces, les ornemens de dessus les cheminées, ceux des tremeaux, & les bordures de plusieurs tableaux; tout le reste des lambris est peint de différentes couleurs tendres appliquées avec un vernis particulier fait exprès, qui se polit & se rend brillant par le mêlange de huit ou dix couches les unes sur les autres : il y a de fort beaux tableaux faits par différens maîtres. , Descendons des petits appartemens pour examiner les aîles, & commençons par celle que l'on appelle des princes, qui est exposée au midi: on y arrive en bas par une des petites cours de côté: une grille sur l'avant-cour en ferme l'entrée, & dans le fond on monte par un degré au bout du bâtiment de l'aîle. Ce degré a foixante & un pieds de longueur fur trente-cinq de largeur, il est éclairé par quatre grandes croisées, dont deux sont sur le jardin dans l'avant-corps du pavillon, les deux autres sont sur la petite cour; deux rampes conduisent au grand étage: la premiere est prise au milieu de la largeur elle commence par les premieres marches arrondies en perron sur le palier d'en bas qui a dix-huit pieds de largeur. Ce palier enfile une galerie voûtée de toute la longueur de l'aîle qui regne sur les cours basses, il dégage les grands appartemens qui ont leurs vues fur le jardin. La premiere rampe finit au palier qui divise la moitié de la hauteur de l'étage : la seconde qui la suit depuis ce palier, regne le long du mur de refend, oppofé à la face sur la petite cour, & fe termine au palier du plein pied des appartemens, & d'un côté il communique par une grande arcade percée dans la galerie voûtée qui dégage les appartemens qui ont leurs vues sur le jardin; & de l'autre, en tournant sur la gauche, il s'étend en deux autres faces pour entrer dans les grands appartemens. Les marches des rampes & les paliers ont dix pieds de largeur : le dedans de la cage est de pierres de taille; le dessous des paliers est bien voûté, le haut depuis le plein pied du grand étage est décoré en son pourtour d'un ordre corinthien en vingt-quatre pilas tres compris les pliés des angles avec douze arcades dans les intervalles, dont huit servent aux croisées & aux portes; les autres font faites en symétrie & ornées de leurs impostes, de leurs archivoltes, de leurs agraphes aux clefs de leur ceintre, & de chûtes de trophées dans les flancs; les portes qui ne s'élevent que jusqu'aux impostes, ont au-dessus des chambranles de leurs fenêtres de bas reliefs d'enfans avec des attributs. L'architrave, frize & corniche de l'ordre qui couronne les pilastres, en tout le pourtour, sont taillés d'ornemens sur les principales moulures avec des modillons & des rofes. Le ceintre qui monte dans la hauteur de l'étage d'attique, s'éleve sur la corniche, d'où ce degré tire une grande élévation. Les balustrades des rampes & des paliers font de pierres de liais distribuées en piedestaux, focles & appuis: ce qui donne une très - belle forme aux balustres: les marches font de la même pierre: les paliers & les galeries voûtées sont parés de grands carreaux de marbre blanc & noir: au bout des galeries on trouve un autre degré qui monte depuis le bas jusqu'à l'attique, dont les piliers, les marches & les voûtes font entiérement de pierres. Toute l'étendue de cette aîle est percée par vingtfix croisées sur le jardin depuis le degré, dans la grande Tome VI face, & de trois dans le bout en retour sur l'orangerie; dans le bas on compte sept appartemens séparés dans l'avant-corps du milieu, par un fallon de cinquante pieds de longueur fur quarante de largeur: on y entre par la galerie basse qui est voûtée, & on en descend fur le parterre du midi par trois arcades qui l'éclairent. Cefallon distribue à un appartement de chaque côté; il est décoré de vingt colonnes de pierre d'ordre dorique, dont seize partagent le pourtour des murs, & quatre ornent & foutiennent le milieu, les solives du platfond, qui forme par les plates-bandes, y posent: les chapitaux, les plates-bandes sont de pierre, avec des moulures: l'architrave & les sophites font taillés avec des ornemens : les quatre portes dans les deux faces sont décorées de consoles fur des arrierecorps de têtes aux clefs, & font couronnés d'un fronton sur lequel sont assis deux enfans: dans le milieu de chaque face il ya une niche pour y placer une figure entre deux colonnes:on y a pratiqué une cheminée. On entre dans les autres appartemens par les paliers des degrés des bouts, & par la galerie qui communique à tous: cette galerie éclaire & dégage les petites pieces: toutes les grandes ont leurs croifées ouvertes jusqu'en bas, & fervent pour aller dans le jardin. Remontons dans la galerie qui est au-dessus: elle est divisée par un fallon semblable à celui qui est audessous, il a trois croisées avec des balcons entre les colonnes de l'avant-corps: son intérieur est décoré en pierre par seize colonnes d'ordre corinthien portées sur des piedestaux, derriere lesquelles il y a des pilastres & des arcades dans les intervalles: sur les archivoltes des arcades on a placé des figures assises, avec des attributs convenables : les deux cheminées font le long des murs de refend. A l'égard des portes, elles sont renfoncées dans de bas reliefs, avec des sommiers de bois formans des plates-bandes fur la saillier des colonnes sur lesquels porte la corniche de l'ordre qui les couronne au pourtour: cette corniche est de plâtre, toutes les moulures sont travaillées en ornemens de stuc, aussi bien que les modillons & les roses: dans la frise, au-dessus de chaque colonne, il y a des trophées mêlés de guirlandes: le ceintre s'éleve sur cette corniche à la hauteur de l'attique, & il est coupé par un cadre de forme ronde, le milieu qui renferme une calotte renfoncée est trèsrichement sculptée. Ce fallon servoit autrefois de falle des gardes à monseigneur le dauphin, fils de Louis XIV: il occupoit les appartemens de la droite jusqu'au grand degré. On y entroit par le palier du grand degré, & on y communiquoit par des cabinets qui étoient dans le milieu. Les appartemens à gauche jusqu'au pavillon du bout, étoient pour Monfieur, frere unique de Louis XIV: le pavillon du bout, qui a fon retour sur l'orangerie, étoit destiné pour une princesse du sang. Louis XV y a placé les enfans de France. Mesdames leurs gouvernantes, & tout ce qui est attaché à leur service. On a pratiqué des entresols dans la hauteur de l'étage pour multiplier les logemens, sans néanmoins rien déranger des principales parties qui décorent ces appartemens: en forte qu'on peut, quand on voudra, les remettre dans leur ancien état: toutes ces petites piéces nouvelles tirent le jour des arcades de douze pieds de largeur percées sur les cours qui ont leur fortie par la rue de la surintendance: ces arcades sont sans vitraux avec des balustrades de pierre. Retournons au nord pour en parcourir l'aîle; on y communique de la grande cour du château par un sallon bas, qui est percé de trois arcades, d'où on entre dans un second par trois arcades pareilles. Ce second sallon est percé par quatre fur le jardin & par quatre opposées, dont trois font ouvertes fur la petite cour, & une feinte, on y arrive encore de l'avant cour par une grille: on passe en carosse à travers de ce fallon pour aller dans le parc par un chemin en pente, foutenu le long de l'aile par une terrasse, qui regne le long du parterre du nord. On passe par trois arcades, qui font face à celle dont nous venons de parler, dans un troifiéme fallon Q 1 qui eft dans le pavillon du bout de la grande aîle: ce fallon précede la chapelle du roi dans le bas: les trois arcades dont il est percé sont fermées de grilles fur le jardin: on y descend par un perron: tous ces fallons font ornés de colonnes de pierre au pourtour de leurs murs & dans le milieu: celles du milieu portent des plates-bandes ornées d'architraves sur lesquelles font posées les folives des différentes parties de platfonds: ces fallons font pavés de marbre par compartimens, à l'exception de celui par où passent les carrosses. Ce dernier fallon est séparé des appartemens de l'aîle, par une arcade qui est à l'angle du mur de refend; c'est par cet endroit qu'on arrive à la galerie basse voûtée, qui est éclairée comme l'autre par le jour qu'elle tire des cours de derriere. Au milieu de cette galerie il y a un grand degré de pierre, éclairé par une feule croifée ouverte sur le jardin; ce degré monte jusqu'à l'étage d'attique, & conduit à droite & àgauche aux appartemens d'en haut & d'en bas : ces apartemens sont occupés, comme ceux de l'autre aile par des princes du sang & par les grands officiers de la couronne: on n'y entre que par des galeries voûtées: les grandes piéces donnent fur le jardin, qui est beaucoup plus bas: nous ne les décrivons point pour éviter de répeter ce que nous avons dit dans l'aîle des princes; c'est affez de dire qu'ils font décorés de même : les petites pièces, qui sont dans le demi-double, prennent le jour par les galeries des deux étages: ce dégré communique encore à tous les logemens des bâtimens, qui sont sur les petites cours du derriere, & à ceux qui font dans la double aile fur la rue des réservoirs. C'est par ce même dernier sallon qu'est l'entrée de la chapelle: elle est placée entre la petite cour de ce côté à laquelle on entre del'avant-cour par une grille, & la premiere des cours basses entre la grande aile & la double aile qui est le long de la rue des réservoirs. Ce monument de la piété de Louis XIV. fut d'abord élevé avec des massifs de pierre, pour érre entiérement revêtu de marbre jusqu'à la voûte: on en avoit fait une forte provifion : les colonnes devoient être pareillement en marbre. Le roi au mois de Mars 1699. fit réflexion qu'un bâtiment en marbre cauferoit une trop grande fraicheur & une trop grande humidité: il fit demolir ce qu'on avoit commencé pour être conftruit dans l'état où on la voit aujourd'hui: cet ouvrage est des deffein du grand Mansard, alorsfurintendant des bâtimens, & premierarchitecte, Cette chapelle s'étend depuis le dernier fallon, dont nous venons de parler jusques sur le bout de l'avantcour où elle se termine par un rond point, qui en fait le chevet: elle a cent vingt pieds de longueur fur foixante & deux de largeur, compris les côtés qui regnent autour de la nef && du chevet dans œuvre: entre les murs des faces, sa disposition est d'une espece de vestibule d'entrée dans l'intérieur: cette especede vestibule est sous la grande tribune, qui est au-desius: il est ouvert par une grande arcade surbaiffée de vingtquatre pieds d'ouverture: on y passe pour arriver à la nef. La grande porte d'entrée en arcade par le fallon est au milieu: cette porte a neuf pieds de largeur; & dans les bouts du porche on trouve deux autres portes qui conduisent à des degrés en vices pratiqués dans les angles: ils ont encore d'autres portes fur le fallon pour les prendre depuis le bas jusqu'aux tribunes où ils se terminent. La nef séparée par la grande arcade a trente-deux pieds de largeur, & foixante & dix-huit pieds & demi de longueur jusqu'aux angles des corps qui forment la partie circulaire du fond où est le principal autel: cette nef est percée à droite & à gauche par cinq arcades, & par trois dans le circuit du chevet, qui la séparent des bas côtés qui regnent tout le long: le pourtour du fond circulaire a dix pieds de largeur, en prenant du dedans des piliers des arcades de la nef; ces piliers ont trois pieds d'épaisseur: ceux qui font adoflés aux murs de face forment d'autres arcades renfoncées, dans lesquelles font les vitraux avec des petits autels au-dessous, accompagnés de confessionnaux: du côté de l'Evangile on voit une chapelle particuliere dédiée à faint Louis; elle s'avance en saillie dans la cour voisine: elle a onze pieds en carré. La hauteur depuis le pavé de la nef, jusques sous la clef de la voûte, est de quatre-vingt & un pieds partagée en trois parties: la premiere, où sont les arcades & les piliers, est couronnée d'une plinte: elle a vingt & un pied de hauteur au plein pied des tribunes, qui conduit aux grands appartemens: la feconde a trente-huit pieds au-dessus: c'est la hauteur de l'ordre corinthien avec fon focle & fon entablement: la troisieme & la derniere a vingt-deux pieds d'élévation; c'est celle du mur des vitraux par où le ceintre de la voûte est éclairé : cette seconde hauteur est celle des tribunes pour placer les perfonnes de la cour, qui ne descendent point en bas : ces tribunes regnent dans toute l'étendue du pourtour comme les côtés de dessous: elles sont ouvertes fur le dedans de la nef par des colonnes isolées sur chacun des piliers entre les arcades d'en bas: au droit de chacune il y en a d'autres de deux tiers au dedans des murs de face du pourtour aux côtés des vitraux qui font vis-à-vis les ouvertures, entre les colonnes du devant: ces tribunes ont des extrémités par lesquelles on entre en arrivant par les escaliers à vice, lesquels ont d'autres portes dans les côtés de la grande tribune du roi; cette tribune est en face de l'autel; elle n'a qu'une fimple balustrade d'appui, sur le devant de toute la largeur de la nef: fon entrée principale se trouve par un grand fallon dans l'avant-corps; il est au-dessus de celui qui est en bas : & nous en parlerons dans un moment. Près de la tribune, du côté de l'Evangile est la chapelle de la Vierge en faillie audessus de celle de S. Louis: nous les décrirons à leur rang. Les colonnes isolées, & celles qui font adaptées contre les murs de face, portent des plates-bandes de pierre, dont celles du devant regnent au pourtour du dedans avec l'architrave, la frife & la corniche de l'ordre : les autres qui font en travers, & fur les colonnes des deux tiers, le long des faces, ne portent que l'architrave renfermant des petites voûtes renfoncées & peintes dans chaque partie : le pourtour des tribunes ne s'éleve qu'à cette hauteur, parce qu'il n'est couvert que par des dales en terraffe: au-dessus de la corniche de l'ordre sur la plate-bande du pourtour de la nef, s'élevent les murs des vitraux, qui forment une lunette dans la voûte, avec des piliers butans en dehors, & des arcs rampans au-dessus des terrasses qui couvrent les tribunes. Les faces de ce superbe édifice, sur les petites cours, font décorées extérieurement dans le bas par des corps, dans les tremeaux, sous les pilastres de l'ordre d'en haut, & par deux grands doubles corps aux encoignures du rond point du chevet avec deux autres plus petits tremeaux: ces derniers font saillans comme des piliers butans: les corps font avec des tables ornéesdemoulures, d'astragales & d'un chapiteau taillé de feuilles d'acante, & descaneaux au-dessus desquels regne une corniche dans toute l'étendue du pourtour extérieur de la chapelle, à la hauteur du plein pied des tribunes: les vitraux dans les intervales sont entourés de cantalabres d'architecture, avec des consoles aux clefs, & des festons étendus qui se relevent aux angles. L'ordre d'architecture, quiregne dans toute l'étendue du pourtour au-dessus de la corniche, eft formé de pilastres corinthiens couplés à des parties, & qui sont simples à chaque tremeau de deux pieds huit pouces de largeur, lesquels font portés sur unsocle de trois pieds de haut; ils font tous ornés de leurs bazes & de leurs chapitaux couronnés de l'entablement, avec une architrave, une frise & une corniche: c'est entre les pilastres que sont les vitraux en arcades de huit pieds & demi de largeur, & de vingt-deux pieds de hauteur sous les clefs du ceintre; ces vitraux naif fent avec des impostes & des archivoltes, sur lesquels font assis des grouppes d'enfans avec des attributs convenables: les grands corps faillans du chevet ont chacun deux pilastres couplés aux encoignures: fouslim |