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poste qui y regne, on voit des chûtes de trophées d'Eglife dans un panneau: dans le haut, il y a un cadre ovale, qui renferme des Lfleuronnées & la couronne royale, avec une agraphe dans le haut, d'où tombent des festons: les autres plus petits corps, qui sont dans les tremeaux du chevet, n'ont que des pilastres fimples aux encoignures; & dans les intervalles où font les vitraux, il y en a d'autres, qui ont chacun une balustrade d'appui de pierre dans le bas, à la même hauteur que le focle.

L'entablement de l'ordre dans toute l'étendue du pourtour, qui couronne les corps saillans, est orné de fes modillons & de rofes: dans la frise on voit une tête de foleil, qui marque le milieu des arcades, avec une grande fleur de lys sur chaque pilastre de dessous: à la hauteur de l'architrave, on a placé de distance en distance, des grenouilles de pierre saillantes en consoles par defssous, pour jetter les eaux qui coulent sur les dales, dont le dessus des tribunes est couvert: au dessus de la corniche de l'entablement, on a construit une balustrade le long des terrasses de dales, avec des piedestaux fur tous les pilastres de dessous, fur lesquels font vingt-huit statues de pierre de Tonnerre, qui ont huit pieds & demi de proportion: ces statues représentent les Apôtres, les Evangélistes, & les Peres de l'Eglife. La Chapelle de la Vierge, qui eft en faillie sur une cour, est décorée de même architecture, à l'exception des ovales dans les intervalles des pilastres sur lesquels on voit une tête de Christ d'un côté, & une de la Vierge de l'autre, en profil, comme les médailles.

L'attique, ou mur qui soutient la grande voûte, & qui s'éleve au dessus des terrasses qui couvrent les tribunes eft décoré en dehors, au haut des consoles qui butent la voûte, de chapiteaux attiques avec des railloirs & des feuilles refendues avec des têtes de chérubins au dessous desquels tombent des chutes de festons renfermées par une moulure, qui forme un panneau sur les rampans des piliers butans: dans les intervalles les vitraux, qui éclairent la voûte, y font une lunette, & font dans des renfoncements d'arcades, qui se terminent en arriere voussures par le haut, lesquelles font ornées de cantalabres & de consoles avec des festons couchés sur le ceintre: cet attique est couronné d'une corniche architravée, au-dessus de laquelle il y a un focle de deux pieds & un quart en forme de cheneau, avec des moulures par le haut, & des ornements de postes au dessous: ces postes portent vingt-fix vasesenflames: ils ont environ huit à neuf pieds de hauteur: ils sont sur les pilastres butans du dessous: derriere le focle, regne le cheneau de plomb, au bas du comble, pour recevoir toutes les eaux & les rendre par des descentes fur les dales des terrasses.

Cet attique monte au-dessus des balustrades du pavillon de la grande aile sur le jardin : il est décoré dans ce retour de deux gros pilastres aux encoignures d'un grand vitrail oval dans le milieu & couronné d'un fronton, dans lequel font les armes du roi avec les attributs : & fur le rampan qui est audessus, on voit deux figures à demi couchées.

Le comble s'éleve sur l'attique, avec deux croupes, l'une fur le jardin, & l'autre au chever. Ce comble a vingt-huit pieds de hauteur jusqu'au faitage: il est couvert d'ardoise, & orné de plusieurs parties d'ornements très-riches & bien travaillés en plomb, dont fix arêtiers & quatre nouës, qui sont aux angles des avant-corps des faces, avec des entrelas fleuronnés. Les cinq lucarnes ovales font entourées de cadres avec des enfans sur les côtés, dont les corps se terminent en guênes, en consoles par le bas, lesquelles s'entrelassent par dessous. Ces lucarnes sont couronnées d'une corniche circulaire, fur laquelle on a pofé une couronne royale. Le boursaut, qui fait face des deux côtés à la pointe du faitage, est orné de feuilles refendues tournantes de distance en distance; & dans la frise il y a des fleurs de lys espacées pareillement entre la moulure des lambrequins. Au dessous de ces ornements regne une riche campagne découpée, laquelle est remplie de têtes de chérubins & de fleurons, avec des glands dans le bas. Le tout

depuis le dessus du boursaut a bien huit à neuf pieds de hauteur.

La lanterne, qui est au milieu des avant-corps des faces, a quatorze pieds de diamétre, & trente-fix de haut jusqu'à la boule qui porte la croix. Depuis le pavé jusqu'à l'extrémité de la croix, on peut compter cent cinquante pieds & plus. Le boursaut fait le contour de la lanterne, & lui fert de baze; les saillies qu'il fait de chaque côté sont soutenues par des especes de culs de lampe, où font les armes du roi dans un grand cartouche, avec les coliers des ordres & la couronne accompagnée de quatre Anges à chaque face, dont deux suportent les armes du roi, & les deux autres, qui font dans les angles, foutiennent toute cette masse saillante. Ces Anges ne font qu'à mi-corps, & fe terminent par le bas en consoles, auxquellesona attaché un grand trophée d'instrumens de musique, mêlé de palmes quitombent au dessous du cartouche sur le rampant de la couverture. La lanterne s'éleve au dessus; elle est posée sur des piedestaux, avec des balustrades d'appui divisées dans la circonférence. Il y a huit colonnes avec leurs bazes & leurs chapitaux qui fervent d'impostes à autant de ceintres d'arcades ornées d'archivoltes & de têtes de chérubins à leurs clefs. La corniche architravée est au dessus; elle fait tout le contour sur laquelle s'éleve le dôme qui s'amortit dans le haut sous un cordon qui se termine en pied d'ouche, & porte la boule & lacroix. Le dôme est recouvert par dehors de côtes en confoles, au droit de chaque colonne de dessous, & de plufieurs autres ornements. Le dessous du dôme est peint de mosaïques qui renferment des roses enrehaussées d'or. La boule eft de bronze doré au feu, ainsi que la croix, laquelle est percée à jour dans ses faces, avec des fleurs de lys au bout de ses branches. Aux deux côtés de cette lanterne s'élevent sur les cordons du faîte du grand comble des entrelas découpés par pa ties hautes & basses, garnies de fleurs de lys. Tous ces différens revêtissements de plomb si richement ornés, , tant du grand comble que de la lanterne, font dorés en plein.

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Passons à présent dans l'intérieur de ce superbe édifice, pour en admirer la magnificence. Les piliers entre les treize arcades du pourtour intérieur de la nef, qui séparent les bas côtés, ont des impostes à la naissance des ceintres; dans les quatre faces du pilier au dessous des impostes, on voit à chacune un trophée d'Eglise renfermé dans un panneau entouré d'une moulure. Au-dessus des impostes font les archivoltes des ceintres, avec deux têtes de chérubins à leurs clefs. Les trois faces des deux dosferets, qui soutiennent la grande arcade de la tribune du roi, ont de pareils trophées au dessous de l'imposte, & une archivolte avec de pareilles têtes de Chérubins au milieu. Entre les deux archivoltes, au-dessus de chaque pilier du pourtour de la nef, on voit des bas reliefs d'Anges, au nombre de dix-huit, tenants les différents instruments de la passion. Lesautres piliers desarcades renfoncées des bas côtés adaptés aux murs de face, où sont les petits autels & les confessionnaux, ont de pareilles chûtes de trophées d'Eglife sous les impostes, chacun en trois faces. Les deslous des ceintres des arçades, ainsi que ceux des arcs doubleaux des voûtes des bas côtés, font taillés d'ornements arabesques, entrelassés & mêlés de guirlandes avec une rose à chaque milieu. Ces arcs séparent en quatre sens autant de parties de voûtes que d'arcades. Les parties qui font de chaque côté, vis-à-vis celles qui sont sur la nef, ont de petites panaches ornés de cartouche, avec des L fleuronnées rachetantes un cadre circulaire en platfond, qui renferme une calotte très-plate décorée au milieu d'une grande rose de compartimens & de mosaïques tournantes dans les trois parties du rond point du chevet, qui ne peuvent être sur un plan carré. Les arcades du sanctuaire, & les opposées qui font renfoncées, font dans la voûte des lunettes, dans lesquelles, aussi bien que dans leurs intervalles, font taillés de riches ornements convenables à leur figure. Le dessous de la voûte de la tribune du roi est décoré de la même façon. Dans toute l'étendue du pourtour intérieurde la nef,

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& au devant de la grande arcade, sous la tribune du roi, regne une plinte, dont les membres sont taillés de sculpture.

Le principal autel est dans l'arcade du milieu du rond point, qui est bouchée: on y monte par trois marches de marbre blanc, du dessus du pavé du sanctuaire, auquel on monte par une premiere marche de marbre rouge de Languedoc. Le pavé est dessiné par compartiments, divisé en trois parties. Celle du milieu est ronde; les armes du roi y sont dans un cartouche avec les coliers des ordres & la couronne royale sur un fond de marbre blanc; les deux côtés font des panneaux contournés, remplis de mosaiques

ornemens qui forment des pilastres; la face se pré. sente avec des cadres & des panneaux; celui du milieu est rond & couvert d'une croix avec un S. Esprit; il y a deux consoles à l'attique au-dessfus, avec des volutes par le haut, qui se renflent par le bas, & fur le renflement desquelles font de grandes feuilles refendues: les volutes font ornées de fleurons dans le haut. Et c'est dans leur milieu qu'on voit une bordure taillée, renfermant un bas relief, qui représente un sujet d'histoire du faint sous l'invocation duquel l'autel est dédié à Dieu : au milieu, sous la corniche qui couronne cet attique, il y a deux têtes de chérubins. L'attique se

qui renferment des fleurons. Le marchepied de l'au-termine par un amortifssement en console, qui porte

tel eft en marqueterie de vinceaux entrelassés & mêlés de différens ornements, le tout rapporté en marbres de couleurs encastrés qui imitent la peinture. Le retable de marbre blanc a 13 pieds, compris les deux arrieres-corps, fur trois pieds trois pouces de hauteur; la partie du milieu aneuf pieds; elle est arrondie par les angles, avec deux consoles qui descendent jusqu'au focle. Dans le milieu on voit un grand bas relief qui représente Jesus-Christ qu'on porte au tombeau, entouré d'une bordure cizelée. Dans les arriéres-corps il y a des têtes de chérubins qui soutiennent un focle au-dessus du retable, fur lequel font deux Anges adorateurs prosternés devant le tabernacle qui est au milieu; il est élevé sur un gradin de marbre avec des ornements courants pardevant ; la croix est poséefur fon amortissement. Lerenfoncement de l'arcade audeffus eft revêtu de marbre blanc comme le reste; dans le haut on voit le simbole de la Trinité par un triangle, avec l'inscription en langue Hébraique זהרה au milieu d'une gloire éclatante accompagnée d'Anges, de têtes de chérubins sur des nućes traver- ersées par de grands rayons en relief qui descendent jusqu'en bas. Au milieu du haut du ceintre de l'arcade en dehors paroît un Ange en l'air, avec des nuages qui s'élevent jusqu'au dessus de la plinte. Cet Ange tient une inscription dont les paroles sont Gloria in excelfis Deo. Tous ces différens morceaux de fculpture font en bronze doré au feu. C'est un ouvrage de Vancleve.

Derriere cet autel on a construit, dans le renfoncement de l'arcade bouchée, l'autel du Saint Sacrement, dont le retable en tombeau est de verd d'Egypte: il est orné de consoles aux angles, & dans la face d'un bas relief de Francin, représentant les trois Maries. Le tabernacle très-orné de marbre de Gruyot, eft pratiqué dans une attique, & couronné d'un fronton circulaire, avec deux petites têtes de Chérubins, & deux consoles sur les pilastres. La porte du tabernacle est de bronze doré au feu, comme le reste, ainsi que les fleurs de lys en mosaique dans deux panneaux de différent marbre, qui font aux deux côtés. On voit au-dessus un grand cadre doré, dans lequel il y a un tableau par Silvestre, qui représente la Cêne. Le marchepied est de marqueterie de marbre par dessus, & en forme circulaire par devant. C'est sfur ce marchepied qu'est posé l'appui pour les communiants, avec des balustrades plats de bronze doré au feu, percés à jour, très-richement travaillés.

Les deux arcades du rond point des deux côtés de l'autel, & les deux premieres aux angles de la nef, sont fermées avec de fortes balustrades d'appui de bronze doré au feu, dont deux font ouvrantes pour entrer des bas côtés dans la nef; elles font ornées de pilastres, avec un grand panneau dans le milieu; les ornements font percés à jour. Les stales, pour les prêtres qui font l'Office, font placées dans l'arcade suivante de chaque côté. Cette partie forme comme une espece de chœur, parce qu'il n'y a point de séparation: c'est-là que le roi & la reine se mettent à genoux fur un prie-Dieu: & on garde cet endroit, lorsque leurs Majestés descendent pour les grandes cérémonies, ou pour le fermon & l'office divin.

Les cinq petits autels, qui font dans les bas cotés, ne s'élevent que jusqu'à l'appui des vitraux où ils font adossés; ils font tous de marbre : le retable de chacun est arrondi aux angles, avec des

deux petits anges à genoux aux côtés d'une croix qui s'éleve entre les deux enroulemens. Toutes ces parties de sculpture font de bronze doré en feuilles. Les sujets des bas reliefs sont saint Charles Borromée par Bouchardon; faint Philipe par Ladatte, fainte Adélaide par Adam l'aîné; sainte Victoire par Adam le jeune, & fainte Anne par Verbereik. Ce font de très-bons morceaux.

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La chapelle de faint Louis est richement décorée dans son intérieur sur la pierre, comme le reste; l'autel est dans le fond renfermé dans une arcade renfoncée circulairement aux angles, & elle est en arriere voussure par le haut. Les parties circulaires jusqu'au bord de l'autel & de l'arriere voussure font revêtues de marbre bleu turquin, sur lequel font des fleurs de lys en échiquier de bronze doré. L'autel est de marbre comme les autres, avec un retable orné de consoles aux angles, le bas-relief entouré d'une bordure taillée représente le roi faint Louis servant des pauvres à table. Dans les arriérescorps qui font aux deux côtés, il y a deux autres petits bas-reliefs d'actions de saint Louis renfermés dans des bordures ovales, avec des agraphes dans le haut : ces trois morceaux font de Selods. Audessus on voit un attique, au milieu duquel on a construit une niche de marbre très-ornée, de bronze doré au feu, au lieu de tabernacle, pour y mettre un très-riche reliquaire de saint Onezime, que le pape a envoyé de Rome à la reine.

Le pavé, tant de la nef que des bas côtés & de la chapelle de faint Louis, est de différens marbres par compartimens, d'un très-beau dessein qui se rapporte à toutes les parties: les unes sont en forme ronde; d'autres font octogones: celle du milieu renferme les armes du roi fur un grand cartouche entouré des colliers des ordres, avec de grandes palmes très-étendues, le tout terminé par la couronne royale. Dans d'autres parties on voit des L fleuronnées & entrelassées de branches d'olivier: il y a aussi d'autres parties en rayons d'étoiles qui aboutissent à un centre. Le tout est rapporté & encastré de couleurs qui reviennent à ce qui est exprimé.

Parlons à présent du haut, à commencer par les tribunes. Les socles sous les colomnes & les pilastres, du côté de la nef, font avec de petits trophées convenables pour le service de l'églife. Il y a des balustrades à chaque intervale vuide entre les focles, dont le bas est orné de moulures, qui avec l'appui sont de marbre de breche violette. Chaque balustrade est compofée de quatorze balustres de bronze doré au feu, coeffés de petits chapiteaux avec des volutes & des feuilles refendues en relief, & ciselées sur la panfe. Toutes les basses sont taillées sur les deux grostores d'ornemens courans des plus riches. Les cannelures de toutes les colonnes des pilastres dans leurs cavités font remplies au tiers de la hauteur de petites tiges avec des feuillages; les chapiteaux Corinthiens font de la plus belle proportion de l'ordre, & des mieux travaillés: tous les membres de l'architrave & de la niche sont taillés, ainsi que les modillons & les rofes. Dans la frise, sur le milieu des colonnes, des pilastres & des travées il y a des chiffres d'L fleuronnées & entrelaffées avec une L feule, alternativement avec la couronne au-dessus.

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Les colonnes de deux tiers aux côtés des vitreaux

des tribunes sont ornées de même, & les vitreaux ont des impostes avec des archivoltes sur lesquels font asfifes des figures en bas-relief qui représentent des vertus & des attributs. Les dessous des platesbandes, tant droites que traversantes, font avec des entrelas garnis de roses. Les portes d'entrée au bout des tribunes font ornées de consoles fur des corps aux côtés des chambranles qui portent une corniche, au-dessus de laquelle est un grand bas-relief d'un ange comme dans la partie circulaire du chevet; il y a des intervalles pleins le long des murs entre les colonnes: on y a taillé de grandes chûtes de trophées de différens instrumens qui ont rapport à la musique. C'est dans cet endroit que les muficiens du roi se placent pour chanter. Le buffet d'orgues est des plus magnifiques pour les décorations: les jeux en font très-bien ordonnés pour les accords: toute la sculpture en est dorée, il occupe toute la partie du fond.

La tribune du roi est en face; sa principale porte est prise dans le mur de séparation du fallon & de la chapelle. Cette porte a neuf pieds de largeur, elle est ornée d'un chambranle taillé de sculpture avec des arrieres-corps aux côtés sur lesquels font des consoles qui portent une corniche avec deux têtes de chérubins au milieu : au-dessus sont les armes du roi avec deux grands anges qui en font les supports. Entre les pilastres, il y a des décorations avec des chûtes de trophées d'église dans l'espace qui auroit fait un trop grand vuide. Les deux autres portes qui communiquent aux degrés circulaires sont comme celles du bout des tribunes, avec cette seule différence, qu'au-dessus des corniches on voit deux grands bas-reliefs travaillés sur la pierre.

Sur la tête de la grande arcade de dessous, il y a une pareille balustrade avec des piedestaux, un appui & un focle de marbre de brêche violette; les balustres font de bronze doré. Dans les deux angles il y a une petite tribune fermée, de forme ovale de cinq à fix pieds; les lignes circulaires qui faillent en dehors font ornées d'un cordon sculpté qui se raccorde avec la plinte, laquelle porte deux oratoires de menuiserie décorée dehors & dedans d'un goût fingulier: toutes les parties en font enrichies d'ornemens de sculpture. Les trois ouvertures de chacune, par lesquelles on peut voir officier, font ceintrées par le haut: on peut entendre de là la messe à différens autels : ces oratoires s'ouvrent & fe ferment par des chassis de bronze doré qui contiennent de très-belles glaces. Au-desfus de la corniche qui les couronne, s'éleve un amortisfement dont la pointe se termine par des têtes de chérubins fur lesquelles pose une couronne royale: le tout est richement doré. L'un de ces oratoires fert à la reine, l'autre à madame, l'aînée des dames de France; les princesses du sang se placent à la travée, à côté de la tribune du roi, lorsque fa majesté entend l'office en haut : les dames de la cour & les seigneurs occupent les autres travées à droite & à gauche,

Dans la tribune du côté de l'évangile il y a un petit autel sous l'invocation de sainte Thérèse: il est fort bien décoré.

Les plates-bandes, fur les colonnes & les pilastres, renferment différentes parties de voûtes sur ces tribunes peu ceintrées: on en compte treize dans chaque côté, dont trois plus grandes dans la tribune du rond point, & dix plus petites à droite & à gauche. Elles font toutes remplies de tableaux faits par les plus grands maîtres.

La grande voûte de la chapelle, dans la partie fur la nef, entre le chevet & la tribune du roi, est peinte toute entiere par Coypel le pere; il a compofé tout ce grand morceau de piédestaux richement ornés sur la corniche de l'ordre : ils font au nombre de 12, un au-dessus de chaque colonne des tribunes, huit à droite & à gauche, & quatre dans les angles; ils portent chacun un prophête avec un cartouche au-dessous, où est écrit un pasfage de l'ancien testament: tout le reste de la voûte est peint

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tant autour des vitreaux qui l'éclairent que dans les lunetes qu'ils forment de corps d'architecture & d'ornemens mêlés de bas-relief dans des parties, le tout enrehauffé d'or avec des guirlandes de fleurs. Dans le milieu, au haut du platfond de la voûte, peintre a représenté le Pere Éternel dans sa gloire, avec des anges & des chérubins dans les nuées, accompagnées de rayons: dans deux autres parties on voit des anges sur un fond de ciel très-éclairé. Au-dessus de la tribune du roi on a peint la defcente du Saint Esprit; ce morceau est de Jouvenet, le plus grand & le plus beau qu'il ait fait. Dans le cul de four du chevet, au-dessus de l'autel, c'est la Résurrection du Sauveur : ce morceau est de la Fosfe & de fa bonne maniere.

Finiffons cette description de la chapelle du roi, par celle de la Vierge qui est au-dessus de celle de faint Louis: on y entre de la tribune, du côté de l'évangile, par une grande arcade semblable a celle des vitreaux: elle est à pan dans les angles qui rachetent au-dessus des impostes quatre panaches qui se racordent à un cadre rond, orné & doré, qui renferme une coupole dans laquelle est peinte l'Assomption de la Vierge. Dans chaque panache on a représenté un ange qui porte un des attributs qu'on donne à la Mere de Dieu dans les litanies. On a traité les trois vertus; l'amour divin, la pureté & l'humilité, dans les ceintres des trois arcades qui ne font pas ouvertes comme celle d'entrée; ces vertus conviennent très-particulierement à la Vierge.

L'autel est dans l'arcade du fond, & ne monte que jusqu'à l'imposte. Son marchepied, fon retable & son attique au-dessus sont de marbres différens, travaillés comme les autres, ainsi que le pavé: le retable est orné de bronze doré. Dans l'attique, il y a un grand bas-relief aussi de bronze, qui représente la Visitation; il est de Coustou le jeune : le reste est terminé parun cadre doré, dans lequel il y a un tableau de l'Annonciation: ces peintures sont de Boulogne le cadet, mort premier peintre du roi.

Les deux degrés circulaires, pratiqués dans les angles, ont treize pieds de diamétre; les marches ont quatre pieds & demi de longueur, & portent chacune le chef rampant, & laiffent un des ronds de trois pieds dans le milieu : le tout est de pierre de liais, travaillée avec tant d'art, que les rampes se soutiennent en l'air sans voûtes dessous la balustrade de fer, laquelle circule en rampant; elle est des plus riches & toute dorée.

Sortons dans le grand fallon haut, par lequel le roi & la cour viennent du fallon d'Hercule : ce sallon est décoré de seize colonnes d'ordre Corinthien au pourtour de ses murs: dix font entieres, avec des pilastres derriere ; elles sont distribuées par trois de face, deux fur les côtés, & la troifiéme dans l'avan ant-corps; les fix autres font de deux tiers adoptées au mur qui le sépare de la grande tribune: ces colonnes sont cannelées & traitées comme celle de la chapelle. Les huit arcades, qui servent de croisées ou de portes, font entourées de chambranles, taillés d'ornemens fur la pierre, avec des figures afsises sur leurs ceintres, dont les sujets font les vertus: les deux autres, dont l'une fert de croisée au milieu de la face sur le jardin, font fermées en plates-bandes droites par le haut, avec des cartouches fur le milieu des traverses de chambranles, ornées d'L fleuronnées; l'autre, oppofée à celle qui est fur le jardin, renferme la grande porte qui entre à la tribune du roi: cette porte est garnie de ferrures de bronze, ciselées & dorées au feu. Aux deux faces des côtés, , entre les colonnes, font deux niches de fix pieds, élevées au milieu fur un premier piedestal qui occupe la largeur. On voit deux petits pilastres couronnés de l'imposte, qui porte les archivoltes sur lesquels font deux enfans assis. Dans chacune des niches il y a un fecond piedestal de marbre blanc, taillé en consoles aux angles, avec un cartouche au milicu dans chacune de ces niches on a posé une figure de marbre de fept à huit pieds de proportion: l'une

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représente la foi, l'autre la piété, elles sont de Bourfault, & de ses derniers & de ses plus beaux ouvrages; toutes ces décorations sont de belles pierres blanches, comme celles de l'intérieur de la chapelle.

Sur les chapitaux de ces colonnes saillantes regnent des sommiers de bois, revêtus de plâtre, qui forment des plates-bandes dans toute l'étendue du pourtour, fur lesquelles portent l'architrave, la frife & la corniche de l'ordre, ornées sur tous les membres d'architecture, avec les modillons & les roses divisés avec des L entrelassées dans la frise, posant à plomb sur les colonnes & au milieu des intervalles. Les sophites du dessous des plates-bandes font distribués par entrelas, qui renferment des rofes & des fleurs de lys. Sur la grande corniche on voit le ceintre à la hauteur de l'attique, qui a un grand cartouche convexe à cet angle: ce cartouche s'étend sur les côtés & en hauteur; il est entouré d'une bordure qui renferme un bas-relief de sujets convenables; il se termine dans le haut par des ornemens qui s'amortissent avec deux figures sur les côtés, assises sur un espece de socle, avec des attributs mêlés de festons: le tout est de stuc. Le milieu du platfond est un cadre, d'un large profil, richement orné, qui renferme une grande calote renfoncée. Le pavé est de différens marbres en compartimens, comme celui des tribunes.

Passons à présent aux jardins. Ils occupent un terrein d'environ deux cens quatre-vingt arpens, de la mesure de neuf cens toises superficielles; ils font enfermés par une ceinture de murs, qui enveloppe une premiere partie décorée de tout ce qui peut produire de magnifiques objets en ce genre: cette premiere partie est séparée d'une seconde qu'on appelle le petit parc, qui est destiné à de grandes & belles promenades en calêche & à cheval.

Cette premiere partie contient les jardins peignés dans l'espace de cinq cens toises de longueur, depuis la face du château jusqu'au bord du canal, fur quatre cens cinquante de largeur, entre le chemin qui conduit à Trianon, & un autre qui paffe au bout de l'orangerie, & conduit du côté de faint Cyr. On ne comprend point dans cette étendue les deux parterres du midi & du nord, qui regnent au-devant des deux grandes aîles, & se présentent aux deux retours des faces du château. L'éminence qu'on monte du côté des cours, depuis la tête des avenues, donne une pente au terrein des jardins d'environ foixante & dix pieds, depuis le pied du château, jusqu'à la tablette de la tête du canal; elle en produit d'autres, dont l'une du côté du midi, l'autre du côté du nord; ce qui a contribué à former de belles dégradations par des terrasses & des rampes ingénieuses.

Entrons par la principale face du château, en passant par une galerie basse, où sont les grilles qui séparent le bâtiment d'avec le jardin : en fortant de là, on defcend sur une premiere terrasse, de dix toises de largeur, bordée par un perron de cinq marches. En se tournant sur cette terrasse pour regarder la face du château: on y voit quatre figures de bronze, moulées à Rome fur les antiques & fondues en France, élevées chacune fur un piedestal de marbre blanc: ces quatre figures sont le vieux Silene, Antinous, Appollon & Bacchus. Aux deux angles de ce perron on a placé deux grands vafes de marbre blanc, posés sur un focle de même : ces vases sont ornés de sculpture, avec des bas-reliefs tournant sous la gorge d'en haut: l'un est de Coizevox, l'autre est de Tuby.

Après avoir defcendu ces cinq marches, on trouve un grand espace de soixante & dix toises de longueur, fur quatre vingt-cinq de largeur: entre la tête du parterre du nord d'un côté, & celle du parterre du midi de l'autre. La partie vis-avis la principale face présente deux grandes pieces, appellées parterre d'eau: elles sont séparées par une allée au milieu: elles ont chacune quarante-quatre toises de longueur, fur dix-neuf de largeur, bor

dées d'un gros cordon de marbre blanc, avec de grands focles, à quatre angles & à quatre autres parties des grands côtés de chaque piéce, qui font en forme de demi-ronds. On a posé sur ces focles des morceaux de sculpture en bronze; lesquels repréfentent des fleuves, des rivieres & des nymphes assises sur des terrasses, travaillées de plantes, de fleurs, & d'attributs convenables aux pays qu'elles arrosent. Les sujets font la Dordogne & la Garonne, par Coizevaux; la Seine & la Marne, par le Hongre; la Loire & l'Allier, par Regnaudin; le Rhône & la Sône, par Tuby; deux rivieres affluentes, par le Gros; deux par Raon; deux par Maniere; deux par le Hongre. Les huit plus petits focles aux angles, des demi-ronds, des têtes de ces pieces, font ornées de grouppes de nymphes & d'amours debout, tenant des attributs travaillés par les mêmes sculpteurs. Les fleuves & les rivieres ont été fondues par les Kellers; & les autres grouppes par Aubry & Roger. Dans des espaces on voit encore quatre autres focles, sur lesquels il y a des grouppes d'enfans debout, qui tiennent des attributs distinctifs. Dans le milieu de ces pieces s'éleve une grosse gerbe d'eau, jusques à la hauteur de vingt-cinq pieds, autour de laquelle il y a huit autres effets d'eau, qui s'élancent en se courbant dans la piece. Ces gerbes doivent fortir d'entre des figures à moitié dans l'eau: à chaque effet de la ceinture il devoit y avoir un animal marin, le tout en bronze doré, dont les modeles ont été faits fans avoir encore été exécutés.

Au bout des allées en terrasse, en se promenant. du côté des piéces qui regnent le long des têtes des parterres du midi & du nord, il y a deux autres basfins carrés, entourés de grands espicias & de charmilles, en forme de cabinets de verdure, élevées de quatre pieds au-dessus du terrein, revêtus dans leurs faces, ouvertes d'une architecture de marbre, couronnée d'une cimaise. Du milieu de ces bassins élevés fort une grosse gerbe d'eau, qui se répand en nappe dans un second bas, à fleur du terrein entouré de marbre. Les deux côtés de l'ouverture de la nappe font décorés de deux combats, d'animaux grouppés, qui lancent par leurs gueules des eaux dans le bassin bas. Ces animaux font de Vancleve & de Houseau.

Il faut descendre du côté du midi par un perron qui a sept marches de marbre blanc, foutenues de deux piédestaux aux angles, sur lesquels on voit deux sphinx de marbre blanc, lesquels portent chacun un enfant de bronze. Ce perron est vis-à-vis l'allée du milieu du parterre du midi; il est accompagné de deux terrasses, dont l'une regne le long de la grande aîle des princes, dont les angles font ornés de deux perrons circulaires à chaque extrêmité: on en trouve deux autres qui menent dans l'allée qui est au bout de ce parterre, lequel regne le long de la balustrade qu'on apperçoit au-dessus de la ferre de l'orangerie. Ces quatre perrons font de marbre. Les murs qui soutiennent ces terrasses, sont couronnés d'une pareille tablette. Les angles de ces dernieres sont décorés de huit vafes de marbre blanc, ornés de sculpture & de bas-reliefs, sur des piédestaux. On y voit de plus d'autres moyens vases de bronze, espacés sur la tablette, dans lesquels on met des arbustes à fleur en Eté.

Le parterre a quatre-vingt toises de largeur, entre les terrasses des côtés, fur foixante & cinq de longueur, depuis le bas du perron du milieu jusques à la balustrade sur l'orangerie; il est séparé en deux pieces par une allée au milieu, qui a douze toises de largeur : les autres du tour n'ont que cinq toises: ces pieces font d'un dessein particulier, traversées chacune par deux allées diagonales, dirigées au principal perron & à ceux des angles: on a placé un bassin dans le milieu, lequel a douze toises de diamétre & est entouré d'une grosfe bordure de marbre: une grosse gerbe, qui s'éleve jusqu'à la hauteur de quarante pieds, fort de fon centre. Les divisions du parterre font par enroulemens, avec des bandes de gazons qui renferment

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différentes broderies figurées par le buis.

Les yeux, trouvant dans ces jardins des objets extrêmement variés, s'occupent de nouvelles découvertes à masure qu'on avance; ainsi de la terrasse du bout, terminée par la balustrade de l'orangerie, on découvre le parterre qui est au-desfous. Son milieu est orné d'un bassin rond, de quinze toises de diamêtre, avec une bordure de marbre; la gerbe d'eau principale est fournie par les décharges des deux qui font au-dessus, ce qui la rend considérable. C'est au de-là de ce parterre bas, qui finit à un fosfé, bordant le chemin par où l'on va à la ménagerie, qu'on voit la grande piece d'eau appellée des Suiffes, parce que ces troupes en furent les ouvriers: elle a trois cens vingt toises de longueur, fur cent quinze de largeur: elle est environnée d'allées, avec des glacis de gazon, qui servent à en foutenir d'autres plus élevées, plantées de quatre rangs d'arbres, qui se terminent au haut par des rampes, pour gagner le pied de la côte. Cette dispofition forme un grand vertugadin, dans le fond duquel on voit au milieu Mutius Scævola à cheval, passant sur des flammes: il est sur un grand piedestal, le tout est de marbre blanc: ce morceau est du Chevalier Bernin, pendant qu'il étoit à Rome.

La côte qui est en face remonte à la plaine qui est au-dessus de ce fond. Cette porte est garnie de grands bois. Louis XIV avoit eu dessein de l'ouvrir & de faire sur le rampant, au milieu d'une grande ouverture, une superbe cascade, qui fût le terme de cet objet. Les réservoirs, pour y donner les eaux, tirées de la riviere d'Eure, près Maintenon, en ont été faits & fubfistent encore: on n'a point exécuté ce projet.

Le bâtiment de l'orangerie est adossé à la terrasse qui soutient le parterre du midi; il a cent quatre toises de longueur, hors œuvre, en prenant du dehors des deux grandes rampes au bout des deux aîles en retour; lesquelles descendent de la terrasse haute dans les jardins bas de l'orangerie. La grande ferre, & les deux en retours jusques aux grandes rampes, ont trente-huit pieds de largeur, fur trente-fix de hauteur, jusques sous la clef des voûtes. Les murs tant de face que ceux qui sont contre les terres ou qui soutiennent les voûtes, ont douze à quinze pieds d'épaisseur. Toutes les ouvertures font bien fermées & calfeutrées, dans une très-grosse épaisseur de bois, en forte que pendant les plus fortes gelées on n'y a jamais fait de feu, & on n'a pas perdu un seul oranger.

La face fur le parterre, entre les deux ailes, a quatre-vingt-deux toises de largeur, fur trente-neuf pieds de hauteur, jusques sur l'entablement qui est au plein pied de la terrasse d'en haut : cet entablement est couronné d'une balustrade de quatre pieds: cette face forme des demi-ronds dans les angles, à la jonction des ailes, qui ont chacune quarante toises de longueur jusques aux têtes des deux grandes rampes des côtés.

Les décorations de cet édifice font d'un ordre Toscan, avec de simples colonnes de quatre pieds de diamètre, sans aucun pilastre aux trois avantcorps. Celui du milieu de la grande face est orné de huit colonnes; les deux autres avant-corps des deux aîles en retour n'ont chacun que quatre colonnes. L'entablement qui les couronne regne en tout le pourtour des faces, lesquelles font percées de trente & une croisées, de onze pieds d'ouverture: ces croisées font renfoncées dans des arcades de quinze pieds. Tous les tremeaux & les ceintres des arcades sont taillés de refends en bossage, divisés jusques sous l'architrave de l'entablement : ces faces, fans aucune fculpture, sont traitées avec une architecture mâle, du meilleur goût dans ce genre. Les balustrades font de pierre de liais à balustres carrés, convenable à l'ordre Toscan.

A chaque bout des ailes, il y a une rampe de soixante pieds de largeur entre les balustrades; ces rampes descendent en trois parties, chacune de vingt-sept marches, divisées par deux paliers : les

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rampes portent sur des voûtes où on place ausfi des orangers. Le bas des rampes arrive à deux chemins de même largeur, bordés des deux côtés de piliers de pierre, entre lesquels font des grilles terminées au haut par des pointes de piques & des houpes. Ces grilles ferment le parterre de l'orangerie & des allées qui les bordent. Les piliers sont couronnés de plintes, qui portent de grands paniers de fleurs, faits par Pinot. Au bout il y a deux gros piliers élevés & décorés chacun de deux colonnes d'ordre Toscan, de moindre diamètre couronnés de leur entablement. On y a pofé quatre grouppes, chacun de deux figures, avec des attributs qui leur conviennent. Les deux qui font du côté de la ménagerie représentent; l'un Zéphire & Flore; l'autre Venus & Adonis, par le Comte: les deux du côté de Versailles, font l'Aurore & Céphale, Vertumne & Pomone, par le Gros. Chaque partie est ornée d'une grille de fer, avec des ornemens très-riches, & un couronnement au-dessus de la porte qui est au milieu où sont les armes du roi dans un cartouche, avec le collier des ordres, la couronne royale, des palmes & des enroulemens. Ces grilles & ces portes conduisent dans le dehors à un chemin qui sépare l'orangerie de la piéce des Suisses. L'intervale entre ces parties est fermé d'un mur de terrasse, couronné d'une balustrade, & défendu par un fossé qui est au bas.

Dans l'intérieur de l'orangerie, vis-à-vis l'arcade du milieu de la grande face, il y en a une autre sous les voûtes, laquelle est renfoncée en niche dans le mur de la terrasse: on y a placé la statue de Louis XIV; elle est en marbre blanc, haute de neuf pieds dix pouces. M. le Maréchal de la Feuillade l'avoit fait travailler par Desjardins pour être à la place des Victoires à Paris. Au bout de la grande ferre, du côté où est une grande porte qui fort dans le petit parc près le labyrinte, il y a un fallon voûté, dans lequel il y a des niches avec des statues, dont une de pierre de touche qui a huit pieds de hauteur : on croit que c'est une divinité d'Egypte; elle a été restaurée par Bertin qui y a mis un pied de marbre noir.

Le parterre se divise en fix grands compartimens de gazon par enroulement: au milieu est un grand basfin, & la grosse gerbe. Dans deux des piéces de gazon font deux grouppes de marbre blanc, élevés fur des piedestaux : l'un est l'enlevement de Cibelle par Saturne, de Regnaudin: l'autre l'enlevement de la Nymphe Orithie, fille d'Erectée par le vent Borée; elle a été commencée par Gaspard de Marfi, & achevée après sa mort par Anselme, Flamant, l'un de ses éleves.

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On peut dire que tout ce qui concerne cette orangerie est le plus beau morceau d'architecture de ce genre qu'il y ait au monde. Il est de Jules Hardouin Mansard.

Remontons à présent à la terrasse, où sont les deux piéces d'eau, au-devant de la principale face du château, avant que de descendre à la gauche du petit jardin qui s'étend jusqu'au bord du canal: cette terrasse est bordée, du côté du nord, par une autre qui regne le long de la tête du parterre qui porte ce nom. Le mur de ce parterre est couronné, ainsi que deux autres rampans qui le renferment par les côtés d'une tablette de marbre blanc. C'est au milieu, en face de l'allée & du grand perron, qui est au-devant de la principale face du château, qu'on trouve un autre grand perron placé comme celui du parterre du midi, d'où on descend par onze marches dans le parterre audessous, qui a soixante-cinq toises de longueur depuis la terrasse de la tête, jusques aux palissades des bosquets qui le terminent, fur quatre-vingt toises de largeur entre les murs de terrasse rampans des côtés.

Le grand perron, qui a foixante-fix pieds d'ouverture, est appuyé aux angles par deux piedestaux bas de marbre blanc, fur l'un desquels est une Venus accroupie, appellée la pudique, avec une tortue près d'elle, pour marquer que les femmes vertueu

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