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1. VEZERE, (la haute) petite riviere, dans le Périgord. Elle passe à l'abbaye de Tourtoirac, & se rend dans celle de Lille, un peu au-dessus de Périgueux.

2. VEZERE, (la) riviere de France. Elle prend fa fource aux confins du bas-Limousin & de la Marche, & paffe à Treignac & à Uzerche. Elle n'est pas navigable dans le Limousin, & ne commence à l'être qu'à Terraffon, à trois lieues de Brives, dans l'élec tion de Périgueux. * Piganiol, Descr, de la France, t. 6, p. 350.

1. VEZINS, bourg de France, dans le Rouergue, élection de Milhaud.

2. VEZINS, bourg de France, dans l'Anjou, élection de Montreuil-Belay. Elle a été possédée confécutivement par deux familles du nom de la Porte. Elle a sept fiefs dans sa mouvance. Outre la paroiffe, il y a quatre chapelles, de 150 liv. chacune, & un hôpital de la de la Charité, fondé pour quatre Religieux par les seigneurs de Vezins.

VEZOUŽE, petite riviere du duché de Lorraine. Elle prend sa source dans les montagnes de Vosges, au-dessus de Turquestain; & après avoir arrofé SaintSauveur & haute-Seille, les villes de Blamont & de Lunéville, elle se rend dans la riviere de Meurte à Adomesnil, une lieue au-dessous de Lunéville.

UFARAN, villes d'Afrique, dans la Barbarie, au quartier de Zahara. Ce font, dit Marmol, Numidie, 1.7, c. 7, quatre villes fermées de murailles, & bâties par les anciens Numides, à une lieue l'une de l'autre, fur une petite riviere qui ne coule qu'en hiver. Elles regardent le midi vers la ville de Tagaoft. On trouve entre ces places plusieurs villages, & des contrées de palmiers. On y observe quelque police, à cause du commerce des marchands chrétiens qui vont au port du Carguesse trafiquer des draps, des toiles, & d'autres marchandises, qu'ils portenr vendre à Gualata, à Tombut, & aux autres lieux de la Nigritie, & pren. nent en échange des cuirs, de la cire, du riz & du fucre. Il y a plusieurs artisans dans ces villes: ils font de fort beaux vases de cuivre & de laiton, qui vient d'une montagne du grand Atlas, nommé Icin, du côté qui regarde le midi. C'est là que font les mines de cuivre, avec lequel on fait le ciny, qui est un laiton trèsfin. Le chérif y a un château, appellé Afenfu. Le gouverneur est chargé de recevoir le métal, & de le distribuer par compte. Les habitans de ce quartier font Bérébéres. Il se tient toutes les semaines un marché dans chacune des quatre villes d'Ufaran: les peuples de Hiléla, & les Arabes de Zenéga, y viennent acherter toutes les choses dont ils ont besoin: c'est ce qui fait que les habitans de ces villes font à leur aise; mais ils manquent toujours de bled. Ils font noirs comme ceux de Guaden & de Tagaost. Dans l'une des villes d'Ufaran il y a un beau temple, à leur façon, & on y voit aussi des juges & des alfaquis; car tous les habitans de ces villes se gouvernent avec quelque forte de police.

1. UFENS, fleuve d'Italie, dans le nouveau Latium. Au lieu d'Ufens, Festus écrit OUFENS, & dit qu'il donna le nom à la tribu Oufentina. Il coule à l'orient des marais Pomptines, & se jette dans la mer; ce que Virgile, Andid. l. 7. ν. 802. explique de la forte:

....Gelidusque per imas

Quarit iter valles, atque in mare conditur Ufens.

Les eaux d'un fleuve qui coule dans des marais ne peuvent pas être bien claires; aussi Silius Italicus, 1.8, v. 381, dit-il:

....::::: Et atro

Liventes cano per squallida turbidus arva
Cogitaquas Ufens, atque inficit æquora limo.

Claudien, in Probini & Olybrii Conf. v. 257, nous fait entendre que ce fleuve ferpente beaucoup.

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Quelques-uns l'appellent présentement Baldino, ou Baudino; mais on le nomme plus communément AuFENTE.

2. UFENS, fleuve d'Italie, dans la Gaule Cifpadane, selon Tite-Live, l. 5, c. 35. Les anciennes éditions, aussi bien que quelques-unes des modernes, portent Utens au lieu de UFENS. Cluvier,

Ital. Ant. l.

1, c. 22, est pour la premiere de ces

deux manieres d'écrire. Il ajoute que ce fleuve arrose la ville de Ravenne du côté du nord, & qu'on le nomme aujourd'hui Montone.

UFFENHEIM, ville d'Allemagne, dans la Franconie, au marquisat d'Anspach, sur la riviere de Golach, à quatre lieues de Rotenboug vers le nord, & à deux lieues de Vinsheim. * Jaillot, Atlas.

UFFHOLTZ, bourg de France, dans la haute Alface, au bailliage de Gebweiler.

UFFUGUM, ville d'Italie, chez les Brutiens. Tite-Live, L. 30, c. 19, fait entendre qu'elle n'étoit pas bien considérable. Baudrand, après plusieurs géographes, soutient que le nom moderne est Monte alto, ville de la Calabre citérieure.

UFU. Voyez Vuhu.

UGENTO, Uxentum, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre d'Otrante, à dix milles au midi oriental de Gallipoli, & à douze milles au midi occidental de Castro. Cette ville étoit évêché avant le onzième fiécle; elle est sous la métropole d'Otrante. Autrefois elle pouvoit passer pour peuplée; mais les ravages que les corfaires Turcs y ont faits deux fois ont fort diminué le nombre des Habitans; en forte qu'elle n'a plus aujourd'hui que l'apparence d'un village.

UGERNUM, château de la Gaule Narbonnoife. La Table de Peutinger le marque à quinze milles de Nimes, & à huit milles d'Arles. Quelques-uns veulent que ce soit le lieu nommé Mutatio ponte ærarium dans l'Itinéraire d'Antonin; tout le monde n'en convient pas. Grégoire de Tours, l. 2, appelle ce château Caftrum Arelatense, apparemment parce qu'il dépendoit du territoire de la ville d'Arles. Bouche dit, dans son histoire de Provence, que le château UGERNUM étoit dans le lieu où l'on voit aujourd'hui BELLEGARDE: felon d'autres Ugernum étoit au même lieu où est Beaucaire. UGGADE, lieu de la Gaule. L'Itinéraire d'An tonin le marque fur la route de Rouen à Paris, entre Rouen & Evreux, à neuf milles de la premiere de ces villes, & à quatorze milles de la seconde. Voyez YGGADE.

UGIA, ville de l'Espagne Bétique, chez les Turdetains, felon Ptolomée, 1. 2, c. 5, qui la place dans les terres. Elle est marquée dans l'Itinéraire d'Antonin sur la route de Cadix à Cordouë, entre Asta & Orippo, à vingt-sept milles du premier de ces lieux, & à vingt-quatre milles du second. Au lieu d'UGIA, quelques manuscrits portent UGIE. Ce pourroit être la ville URGIA de Pline. Voyez ce mot. On croit que c'est aujourd'hui Las Cabecas, village de l'Andaloufie.

UGLITS, ville de l'empire Russien, au duché de Rostow, fur le Volga, à la droite. Cette ville est renommée par le malheur de Démétrius, fils du Czar Jean Bafile. Ce jeune prince, âgé seulement de neuf ans, y fut tué par les ordres de Boris, fon beaufrere, dans la confufion d'un incendie, qui confuma une partie de la ville. Deux imposteurs dans la suite prient l'un après l'autre le nom de Démétrius, & se dirent fils de Jean Bafile qui causa de grands troubles dans l'État. * De l'Isle, Atlas.

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UGNICI EQUI. Ifidore, allégué par Ortelius, fait mention d'une espece de chevaux, ainsi nommés du lieu où ils naissoient; & il ajoute qu'ils vivoient très-long-tems. Tout cela ne nous apprend point dans quelle contrée étoit ce lieu.

1. UGOCZ, comté de la haute Hongrie, au midi de la Teisse, qui le sépare du comté de Peregsaz du côté du nord : le comté de Marmaros

le borne à l'orient & au nord: il a celui de Zatmar au midi & au couchant. * De l'Isle, Atlas.

2. UGOCZ, ville de la haute Hongrie, au comté de même nom, dont elle est la capitale. Elle est située dans la partie orientale du comté, sur une petite riviere qui se jette dans la Teiffe.

UGOGNA, ville d'Italie, au duché de Milan, à dix milles à l'occident du Lac majeur, fur le Tosa. * Magin, carte du Milanois. Cette ville qu'on appelle ici Ugogna, est la même que Vogogna. Voyez

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UGRI. Voyez HUNS.

UHEU, grand lac de la Chine, dans la province de Huquang, au voisinage de la ville de Hoangmui. * Atlas Sinenfis.

UHO, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Fungyang, seconde métropole de la province. Elle est de o. d. 43. plus orientale que Pékin, sous les 34 d. 10'. de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

1. VI, ville de la Chine, dans la province de Xantung, au département de Laicheu, fixiéme métropole de la province. Elle est de 2 d. 6. plus Orientale que Péking, sous les 36 d. 50'. de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

2. VI, riviere de la Chine, dans la province de Xantung. Elle passe auprès de la ville de Caomie, & va ensuite se jetter dans le golfe de Cang. C'est cette riviere dont Hansinius arrêta le cours avec des sacs pleins de sable, ce qui lui facilita le moyen de battre ses ennemis, qu'il tailla en pieces. * Atlas Sinenfis.

1. VIA. Voyez VOYE.

2. VIA, ville de la Mauritanie Césariense. Ptolomée, l. 4, c. 2, la marque sur la côte, entre Tipala & Icofium. Simier remarque que c'est la vraie position du lieu nommé AD GALLUM GALLINACEUM dans l'itinéraire d'Antonin.

3. VIA, fleuve de l'Espagne Tarragonnoife, selon Ptolomée, l. 2, c. 6, qui le place chez les Callaici Lucenfes, & marque son embouchure entre le promontoire Orubium & l'embouchure du Tamara. Il y a apparence que ce pourroit étre aujourd'hui la riviere Ulla, dans la Galice.

VIA-CELI, belle chartreuse d'Espagne, au royaume de Murcie, sur la côte. VIA-MALA. Voyez SCHAMS.

VIA-VETUS, c'est-à-dire vieux chemin, che min de Trace. Il en est parlé dans la chronique d'Eufébe. Elle dit que Canophurium étoit bâti sur ce chemin, qui est nommé STRATA VETUS dans l'histoire Miscellanée.

VIACIENSES ou VIATIENSES, Peuples de l'Espagne citérieure, felon Pline, 1. 3, c. 3, ils étoient compris sous le nom général d'Orétains; car Ptolomée, L. 2, c. 6, place chez ces dernierers la ville Βιατί.

VIADANA, ville d'Italie, dans le Mantouan, sur la rive gauche du Pô, environ à sept milles audessous de Casalmaggiore, presque vis-à-vis de Berfello. Cette ville faisoit autrefois partie du Crémonois: mais elle fut unie au Mantouan l'an 1415, pendant que François Gonzague étoit seigneur de Mantoue. Gaud, Merula & Alciat prennent Viadana pour l'ancienne Vitellianum. * Magin, carte du Mantuan.

VIADUS, VIADRUS, selon Ptolomée, GUTTALUS, selon Pline, VIADER ou ODERA, aujourd'hui l'ODER, fleuve de la Germanic, qui prenoit

sa source dans l'ancienne Suévie, & se perdoit dans
la mer Suévique, appellée autrement le golfe Co-
danus. Les anciens Romains connoisfoient peu la
Germanie au-delà de l'Elbe, ce qui fait qu'on ne
doit pas s'étonner si les descriptions qu'ils nous en
ont données sont un peu confuses. Pomponius Mela
ne connoît au-delà de l'Elbe qu'un fleuve nommé
Visula, c'est-à-dire la Vistule. Pline en fournit
deux, sçavoir la Vistule & le Guttalus. Ptolomée
double le nombre, & marque le Chafulus, le Sue-
vus, le Viadrus & la Vistule. Par le mot Viadrus
ou Viadus, il faut entendre le même fleuve, sça-
voir l'Oder, que les Sarmates, qui ont habité du-
rant plusieurs fiécles sur ses bords, appelloient
Odora, ou Odera, nom qui est employé par Hel-
mold, dans sa chronique des Slaves. La difficulté
est de sçavoir si le Suevus de Ptolomée, & le
Guttalus de Pline & de Solin, sont le même fleuve
que le Viadus ou Viadrus, ce qui est très-probable.
L'Oder, comme on sçait, a trois embouchures,
formées par les ifles de Wolin & d'Ufedom, &
dont celle qui est du côté de l'occident fert ausfi
d'embouchure à la Pene, qui lui donne fon nom:
celle du milieu s'appelle Suine ou Suène, nom qui
approche assez de celui de SUEVUS; & la troifié-
me, qui est à l'orient, est appellée Diwenow. On
pourroit fort bien dire que la Swine est le SUEVUS
de Ptolomée, qui aura fait de cette embouchure
un fleuve différent du VIADRUS. Quant au GUT-
TALUS de Pline, si l'on regarde l'ordre dans lequel
il est nommé, on sera tenté de croire que c'est
une riviere de Prusse; car il dit, liv. 4, ch. 14,
Amnes clari in Oceanum defluunt, Guttalus, Vis-
tillus, five Vistula, Albis, Visurgis, Amfifus,
Rhenus, Mosa. Mais Solin, qui a coutume de fui-
vre Pline pas à pas, nomme ces fleuves dans un
autre ordre, qui est le véritable. En effet, outre
qu'on ne trouve point dans la Prusse de riviere fort
considérable, on ne sçauroit se perfuader que Pline
ait voulu passer sous filence un fleuve tel que le
Viadrus; de sorte que le VIADUS ou VIADRUS,
le SUEVUS, le GUTTALUS, & l'Odora, font la
même riviere. Voyez ODER. * Spener, Notit. Germ
Ant. 1. 2, c. 2.

VIADRUS. Voyez VIADUS.
VIALOSCENSIS. Voyez VIOLASCENSIS.

VIAMATA. La Notice des dignités de l'Em pire, fect. 20, semble donner ce nom à une montagne de Thrace.

1. VIANA, ville de la Rhétie. Ptolomée, L. 2, c. 12, la marque dans les terres, parmi les villes qui étoient au midi du Danube. Elle est appellée VEMAN EMANIA, VEMANIA & VENIANA dans les différens manuscrits de l'Itinéraire d'Antonin, qui la place sur la route de Sirmium à Trèves, en passant par Sopianæ, elle est entre Campodunum & Brigantia; à quinze milles du premier de ces lieux, & à vingt-quatre milles du second. Ortelius la confond mal à propos avec une autre VIANA, que Pline met dans le Norique. Voyez l'article suivant; le nom moderne de VIANA, dans la Rhétie, est WANGEN 1.

2. VIANA, ville du Norique, selon Pline, l. 3, c. 24, où on lit Oppida eorum. Viana, Amonia, &c. Mais le pere Hardouin observe que tous les manuscrits, au lieu de VIANA, ΕΜΟΝΙΑ, lisent VIANIOMINA OU VANIOMENA; & que Hermolaüs, qui trouvoit assez d'étoffe dans ce mot pour en faire deux, en avoit d'abord fait la ville VIANA, que Ptolomée marque dans la Rhétie, & ensuite avoit ajouté, par conjecture, ÆMONIA, quoique personne n'ait mis de ville ÆMONIA dans ce quartier. Cette ville de VIANOMINA est la même que l'itinéraire d'Antonin appelle VINDOBONA, ou VINDOMONA. On trouve dans Gruter, p. 540, une inscription, où on lit ce mot VIANA : c'est présentement la ville de Vienne en Autriche.

3. VIANA, ville d'Espagne, dans la Navarre, fur l'Ebre, vis-à-vis de Logrogno; avec titre de cité. Cette ville, d'une médiocre grandeur, est

dans une campagne abondante en vin, en bled, en fruits, en légumes, en troupeaux & en gibier. C'est la capitale d'une principauté, dont les aînés des rois de Navarre prenoient autrefois le titre; & la principauté de Viana fut érigée, selon quelques-uns, en 1421; & felon d'autres, en 1423. * Délices d'Espagne, p. 681.

4. VIANA, petite ville d'Espagne, dans la Galice, vers les frontieres de Léon. C'est le cheflieu d'un comté qui appartient à la maison des Pimentels. * Dél. d'Esp. p. 141.

5. VIANA DE FOZ DE LIMA, ville de Portugal, dans la province d'Entre - Minho & Douro, à l'embouchure de la riviere de Lima, qui lui donne fon nom, pour distinguer cette ville d'une autre Viana, qui est dans la partie méridionale du Royaume. Vianna de Foz de Lima est à trois lieues au fud-est de Caminha, & à cinq ou fix à l'ouest de Braga: elle est située dans un angle, que la Lima forme en se jettant dans la mer. Cette ville, qui est assez grande, est ornée de quelques beaux bâtimens, tant publics que particuliers. On remarque entre autres, deux monasteres de religieuses de l'ordre de faint Benoît, quoiqu'assez maigrement rentés; fondés en 1502. Cette ville est la place d'armes de la province, la capitale d'une comarca ou jurisdiction, & le lieu où demeurent le Gouverneur de la Province, le Commandant & le Trésorier général. On y tient ordinairement quatre compagnies en garnison, deux d'infanterie & deux de cavalerie. La citadelle a fon commandant & fa garnison à part. * Délices d'Esp. p. 703.

Le port de Viana de Foz de Lima est très-bon, & très-asfuré contre les surprises, parce que c'est un havre de barre, où les vaisseaux ne peuvent entrer que dans le tems de la pleine mer, à cause des bancs de sable qui occupent l'embouchure de la riviere; encore ne peuvent-ils entrer sans le fecours des pilotes de la ville, qu'ils font venir à bord par le fignal du canon. Lorsque la marée se retire ils demeurent à sec, à moins qu'ils ne soient dans le canal, où il reste toujours dix ou douze pieds d'eau après le reflux. Les bâtimens y sont à l'abri des quatorze vents, s, qui font entre le nord & le sud, du côté de l'orient. A l'entrée du port on voit une très-bonne citadelle, construite régulierement, au bord de la mer, environnée d'un fosfé taillé dans le roc, & garni de grosses coulevrines. 6. VIANA, petite ville de Portugal, dans l'Alentejo, fur l'Exarrama, à quatre lieues au midi d'Ebora, à l'occident de Portel, & à l'orient d'O Terraon. Cette petite ville est défendue par un bon château. * Délices de Portugal, p. 804.

1. VIANDEN, ville des Pays-Bas, au duché de Luxembourg, à huit lieues de la ville de ce nom, & à une lieue & demie de Dickrich, en latin Vianda, ou Vienna, en allemand Vyentbal. La riviere d'Our, ou d'Uren, traverse cette ville, & la partage en deux, dont l'une est appellée l'ancienne ville, & l'autre la nouvelle. Dans la premiere on voit un château, situé sur un rocher d'une hauteur prodigieufe & inaccessible, & l'on y entretient toujours garnison. Les habitans de Vianden font beaucoup de trafic en draps, dont ils fournissent toute la province. Il y a aussi beaucoup de Tanneurs. Les Trinitaires déservent la cure, & ont une belle maison, fondée en 1248, par Henri, comte de Vianden, en considération de ce que ces religieux l'avoient racheté des mains des barbares, qui l'avoient fait prisonnier pendant qu'il étoit à la terre sainte. On trouve aux environs de Vianden la commanderie de Roth, appartenante eux chevaliers de Malte. Sur les montagnes voifines de cette ville il y croît du vin, qui approche de la qualité de celui de Mofelle. Cette ville est la capitale d'un comté auquel elle donne fon nom, & qui fait l'article qui fuit.

2. VIANDEN, comté des Pays-Bas, au duché de Luxembourg, entre Dickrich & la feigneurie de Biedbourg. Ce comté, qui est très-ancien & très-illus

tre, est divisé en fix mayeres, qui renferment quarante neuf villages ou hameaux, & un grand nombre d'ar riere-fiefs. Frederic, seigneur de Vianden, est le premier dont il soit fait mention vers l'an 1170; & selon D'Audifret , Géogr. anc. & mod. t. 2, ce Fréderic obtint le titre de comte en 1214. Philippe de Vianden fut obligé en 1248, de se rendre feudataire de Henri, comte de Luxembourg, parce qu'il n'étoit pas en état de lui restituer une grosse fomme d'argent que le comte de Luxembourg lui avoit avancée. D'Audifret rapporte la chose différemment: il dit que Philippe, étant mort sans postérité, Henri son frere lui fuccéda; & que pour sortir de la prifon, où il étoit détenu depuis longtems, il fut obligé de reconnoître pour son seigneur Valeran, comte de Luxembourg, ce qui fut confirmé par un acte de l'an 1264, entre Henri, comte de Luxembourg, & Philippe, comte de Vianden, dont les successeurs se rendirent illustres, tant par leurs voyages dans la terre fainte, que par les alliances qu'ils firent avec les empereurs Grecs, & les princes d'Achaïe. De Longueruë, Defcr. de la France, part. 2, p. 115, ne convient pas que Philippe de Vianden foit mort sans postérité : il dit au contraire que le fils & le petit-fils de Philippe, nommés tous deux Godefroy, se reconnurent vassaux du comte de Luxembourg. Le dernier Godefroy, ajoute-t-il, ne laissa que deux filles, Marie & Adélaïs, & mourut dans l'isle de Chypre en 1337. Marie, qui étoit l'aînée, hérita du comté de Vianden, & épousa le comte de Spanheim, dont elle n'eut point d'enfans; de forte qu'après fa mort fon comté de Vianden vint à son neveu Engelbert, comte de Nassau, fils de sa sœur cadette Adélaïs & du comte Othon. Les héritiers mâles de ce comte en jouirent jusqu'en 1566, que Guillaume de Nassau, prince d'Orange, s'étant foulevé contre le roi Philippe II, son souverain, ses biens furent confisqués, & le comté de Vianden fut donné, avec la seigneurie de faint Vit, au comte Pierre Ernest de Mansfelt, gouverneur de la province de Luxembourg; mais après sa mort, arrivée en 1604, co comté retourna aux princes d'Orange. Depuis, en 1702, par la mort de Guillaume III, roi d'Angleterre, & dernier prince d'Orange, la succesfion a été disputée par plusieurs prétendans.

1. VIANE, voyez VOYTSBERG.

2. VIANE, Viana, petite ville de France, dans le haut Languedoc, recette de Caftres, vers les confins du Rouergue, à fix lieues à l'orient de la ville de Caftres. Il y en a qui ne donnent à Viane que le titre de bourg. On n'y trouve guere plus de feize cent habitans.

3. VIANE, ou VIANEN, ville des pays bas, dans la Hollande, sur le Leck, aux confins de la seigneurie d'Utrecht, presque au milieu entre Nimégue & Rotterdam, & à deux lieues au midi d'Utrecht. Cette ville est comptée entre celles de Hollande quoiqu'elle n'en dépende pas. Elle a été détachée du comté de Culembourg sur la fin du treiziéme fiécle, & fut bâtie en 1290, fur le bord méridional du Leck, par Sweden, frere de Jean seigneur de Culembourg. Sweden, que d'autres nomment Swedere, fut le premier seigneur de Viane. Cette seigneurie passa à ses descendans mâles, qui la posséderent durant près de cent trente ans ; mais enfin elle tomba en quenouille, & Eléonore de Viane l'apporta à fon mari Walrave de Brederode en 1418. Ceux de cette maison jouirent comme leurs prédécesseurs de la seigneurie de Viane, sans aucune dépendance des comtes de Hollande, ni des seigneurs voisins. Mais Philippe II, roi d'Espagne, voulut obliger le seigneur de Brederode à lui faire hommage de Viane, prétendant que cette seigneurie devoit relever du comté de Hollande. Le seigneur refusa de se soumettre, & l'on convint que le différent feroit porté au parlement de Malines, où il he fut point jugé. Les révolutions des pays-bas ayant fait perdre la Hollande à Philippe II, les Seigneurs de Viane demeurerent libres & fou

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verains. Henri de Brederode fut un des chefs du foulevement contre le gouvernement Espagnol, & embrassa la religion Protestante en quoi il fut imité de plusieurs habitans de Viane. Mais comme il vit que les chofes n'alloient pas à son gré, il se retira avec sa famille en Allemagne où il mourut de déplaifir en 1568. Cette illustre maison de Brederode étoit la plus noble & la plus ancienne de tous les Pays-Bas. Wolfart, qui mourut en 1679, fut le dernier mâle de cette maison. Il avoit institué son héritiere universelle sa sœur Sophie Théodore de Brederode, qui épousa Albert comte de Donha, duquel elle eut plusieurs enfans. Mais comme aucun d'eux ne laissa de postérité, tous leurs biens échurent à leur fœur Amélie de Donha, qui les porta en dot à Simon, comte de la Lippe, qu'elle avoit épousé en 1666. Les comtes de la Lippe ont joui de la seigneurie de Viane, avec les mêmes droits de la souveraineté que leurs prédécesseurs, & ils l'ont enfin vendue aux états de Hollande. * Lon

guerue,

Descr. de la France, part. 2, p. 19. La ville de Viane est de figure carrée. Son église, qui a été dédiée à la fainte Vierge, ne sut autrefois qu'une chapelle dépendante jusqu'en 1345 d'un village voifin nommé Haygestein. Le château eft magnifique, tant pour son architecture que pour les tableaux, les dorures des lampes & la richesse des meubles. Il est à l'extrémité de la ville du côté du Leck, où il y a une issue pour fortir à la campagne. C'est peut-être la plus belle fituation de château en Hollande. On y arrive par une grande allée d'arbres qui a plus de demi-lieue de longueur. Au milieu de cette allée on trouve une maison de plaifance, qui est une retraite champêtre, & dont la folitude eft charmante. Elle a derriere elle une futaye très-grande & très-haute, dont les allées disposées en étoile conduisent au Lek & dans de belles prairies. Il y en a d'autres, qui menent vers les canaux qui sont entre la ville & ce bois. On entre dans le château par un pont-levis, qui conduit au jardin, où l'on ne sçait ce qu'on doit admirer le plus des parterres, des canaux, des bosquets ou

des allées. Ce fut dans ce château que se firent les assemblées des nobles des Pays-Bas, lorsque l'inquisition qu'on y vouloit introduire les engagea à se révolter. * Le Laboureur, Voyage de la reine de Pologne.

Il y a à Vianne un grand bailli, qui exerce la jurisdiction, au nom du souverain, sur la ville & fur les villages qui en dépandent. Cette ville sert d'asyle aux marchands, dont les affaires ont mal réussi, & qui, étant persécutés par leurs créanciers. s'y peuvent retirer en fûreté avec la sauve-garde du souverain. Ce privilége subsiste encore aujourd'hui sous les nouveaux maîtres de Viane. Cette ville fut prise en 1672 par les François, qui démolirent le peu de fortifications qu'elle avoit.

VIANTZ, abbaye de France, au diocèse d'Alby. C'est une abbaye de chanoines réguliers de l'ordre de faint Augustin. Elle fut fondée en 987; elle dépend de l'archevêque d'Alby, & des chanoines de la cathédrale de fainte Cecile de cette même ville, qui étoient autrefois réguliers, du titre de faint Eugene, confesseur, & de faint Amerand, martyr, dont les corps y reposent & y font révérés. Voyez le mot Vieux, n. 2, où on verra ce qu'il faut penfer de cette abbaye, ou monastere qui n'existe plus, & dont les revenus font attachés à l'archevêché, & au chapitre d'Alby.

VIAREGIO, ou TOR DE VIAREGIO, lieu d'Italie, dans la Toscane, sur la côte de l'état de Lucques, vis-à-vis de Selice. Il y a dans ce lieu un petit port qui est le seul qu'ait la république de Lucques. Magin dans sa carte de la Toscane, nomme ce port Porto-Regio.

VIAS, petite ville de France, dans le bas Languedoc, au diocèse d'Agde.

VIAST, WIAST, ou OYEST, ville d'Allemagne, dans la Siléfie, dans la principauté d'Oppelen, sur le bord de la riviere de Kladinitz, à deux ou trois lieues de l'endroit où cette riviere se jette dans l'O.

der. Cette petite ville est sujette à l'évêque de Breslaw. * Jaillot, Atlas.

1. VIATKA, ou WIATKA, province de l'empire Rusfien, dans la Moscovie feptentrionale, aux confins de la Moscovie méridionale. Elle est bornée du côté du nord par la province de Permski ou Permie, à l'orient par la contrée de Sloutca, au midi par le royaume de Cazan, à l'occident par le pays des Czeremises, & au couchant d'hyver par la grande forêt des Ziranni. Cette province abbonde en miel & en cire; & on en tire quantité de pelleteries. Le pays est marécageux & fort sujet aux courses des Tartares Czeremisfes, qui en ont été les maîtres jusqu'à ce que Bafile, grand duc de Moscovie, l'ait uni à sa couronne. La riviere de Viatka donne fon nom à cette province. * Del'Isle,

Atlas; Oléarius, Voyage de Moscovie.

2. VIATKA, riviere de l'empire Rusfien, dans la province à laquelle elle donne fon nom. Elle a sa source au-dessus de Sestanox ou Sestakof, qu'elle mouille: elle arrose ensuite Chlinof ou Chlinova, Orlo ou Orlovecz, Viatka, Sloboda: après quoi elle entre dans le royaume de Cazan, pour aller se perdre à Laifof, dans la riviere de Kama.

3. VIATKA, ville de l'empire Ruffien dans la province de même nom, sur le bord de la riviere de Viatka, felon Oléarius; & fur une petite riviere qui se jette dans celle de Viatka, felon de l'Isle. Cette ville n'est remarquable que par son évêché, & par un château qu'on a fait fortifier, afin de la garantir des irruptions des Tartares. Il y a deux grandes routes qui conduisent de Moskou à Viatka: l'une passe par Caftroma & Galicz, & l'autre par Oustioug. La premiete est la plus courte; mais elle est très-incommode, à cause des marais qu'il faut pasfer, & des Czeremisses, peuples idolatres, qui y font des courses.

VIAUR ou BIAUR, riviere de France, dans le Languedoc, & qui sépare l'Albigeois du Rouergue. Elle prend sa source au lac de la Clau, dans le Rouergue, à deux lieues plus bas que le château de Severac. Elle passe à Segur au pont de Salars, à la garde de Biaur, & fe rend dans l'Aveirou, audessous du pont de la Guespie. Ses truites font fort estimées.

VIBALI ou BIBALI, voyez BIBALI. VIBANTANARIUM, ville de la Sarmatie Européenne, felon Ortelieus qui cite Strabon. Prolomée, l. 3, c. 5, écrit VIBANTAVARIUM. Baudrand qui cite le pere Briet, dit qu'on la nommoit autrement TYRANGITARUM, & que c'est aujourd'hui Bar, dans la haute Podolie; mais que d'autres veulent que ce soit Lampol fur le Niefter, dans la basse Podolie, à cinquante milles de Bar, en tirant vers le midi.

VIBARNATES. Voyez VIBINATES.
VIBARNUM. Voyez VIBRANUM.

VIBELLI, peuples de la Ligurie, felon Pline, 1.3, c. 5.

VIBERI

VIBERI, peuples des Alpes. Ils faisoient partie des Lepontii. Pline, 1. 3, c. 20, les nomme parmi les peuples, qui furent fubjugués par Auguste, & leur nom se trouve dans l'inscription du trophée des Alpes que Pline nous a conservée. Quelques éditions de Pline lisent JUBERI, au lieu de VIBERI. Voyez LEPONTII.

VIBII PACIANI AGER. Plutarque, in M. Craffo, nomme ainsi la terre d'un certain Vibius Pacianus, en Espagne. Elle étoit für le bord de la mer, & il s'y trouvoit parmi les rochers une grande caverne où Marcus Crafsus le jeune demeura caché pendant huit mois, afin d'échapper des mains de Cinna & de Marius.

VIBINATES, peuples d'Italie, dans la Pouille, felon Pline, 1.3, c. 11 : quelques exemplaires portent VIBARNATES, au lieu de VIBINATES; mais comme les anciennes infcriptions lisent VIBINATES, cela décide. Leur ville est nommée Ἱβανιον par Polybe ; & c'est aujourd'hui Bovino dans la Capi

tanate.

VIBIONES. voyez IBIONES.

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VIBISCI. Voyez BITURIGES. VIBISCUS, ancienne ville des Helvétiens dans la Gaule Lionnoise, selon l'itinéraire d'Antonin: c'est aujourd'hui VEVAY, voyez ce mot.

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& à Ramberviller, & que ce prélat donna aussi à fon église de Metz: Bertrand le Saxon, évêque de Metz mort l'an 1212, y ayant fait bâtir un palais épiscopal, ce même lieu fut fortifié par son fuccesfeur Conrad de Scharfineck. Il y a long-tems que l'on ne fait plus de sel à Vic, l'évêque devant se contenter de la rente que lui fait le duc de Lorraine. La châtellenie a été aussi démembrée, & les villages ayant paffé sous la domination des derniers ducs de Lorraine, le duc Charles étoit en posfession de la souveraineté des villages de Gremecei, Chambrei & Bourtricourt, lorsqu'il fut chassé de fon état. Il devoit les recouvrer; mais il les céda au Roi en fouveraineté par le traité de Vincennes, pour le chemin royal accordé au Roi dans la Lorrraine. * Longuerue, Descr de la France, 2 part. p. 168.

VIBO, ville d'Italie, chez les Brutiens. L'itinéraire d'Antonin, qui écrit Vibo, Vibona ou Vineba, suivant les différentes leçons des manuscrits place cette ville sur la route de Rome à la colonne, en prenant par la voie Appienne. Elle est marquée entre Ad-Turres & Nicotera, à vingt & un milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du second. La Table de Peutinger donne à VIBONA le surnom de BALENTIA, c'est-à-dire VALENTIA. Pomponius Mela, l. 2, c. 4, dit, Hippo, nunc Vibon: & Pline ajoute, Hippo quod nunc Vibonem Valentiam appellamus. HIPPO, dit Cellarius, Geogr. ant. 12, c. 9, est l'ancien nom Grec, mais tronqué; car le Périple de Scylax & Strabon disent : Ιππώνιον Ptolomée écrit Ιπποίατης Κόλπος : & dans une anciennene infctiption rapportée par Gruter, p. 199, on trouve ce mot HIPP NIΑΤΕΙΞ. Cette ville est appellée VIBO par Ciceron, pro Plancio, 40, & ad Attic. 1. 3, epift. 3, qui ne fait point mention de fon furnom. Rarement on la trouve nommée sim-ville, fituée dans une plaine extrêmement fertile, est

MURANUM.

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plement Valentia, comme dans une inscription milliaire recueillie par Gruter, p. 150, où on lit, COSENTIAM. VALENTIAM. Tite-Live, 1. 35, c. 40, nous apprend que dans la cinq cent soixante & uniéme année de la fondation de Rome, on conduifit à VIBO une colonie Romaine. Son territoire est appellé Ager Vibonensis, par le même Auteur, 1.31, c./51, & fon golfe nommé SINUS-VIBONENSIS par Ciceron, ad Attic. lib. 7, epift. 6, est l'HIPPONIATES SINUS de Prolomée.

Le nom moderne de VIBO est Moure Leone. VIBRAIS, bourg de France, dans le Maine, élection de château du Loir, fur la riviere de Brais ou Braye. C'est de cette riviere qu'il a pris fon nom Vicus Braiæ, village de la riviere de Brais, par contraction, VIBRAIS. Ce bourg, qui eft fort confidérable, a titre de marquisat; & fa jurisdiction s'étend fur cinq paroisses. Celle de Vibrais comprend trois cent huit feux. Vibrais étoit autrefois une dépendance de Montfort, dont il fut démembré par un seigneur du nom de Ferrieres. * Piganiol. Descr. de la France, t. 5, p. 503.

VIBRANUM, ville d'Italie: Ptolomé, 1.3, c. 1, qui la marque dans la Pouille Daunienne, dit qu'elle étoit dans les teres. Quelques exemplaires portent Vibarnum pour Vibranum.

VIBRATO, riviere d'Italie, au royaume de Naples, dans l'Abbruzze ultérieure. Elle naît environ à quatre milles d'Ascoli, vers le midi oriental de cette ville: & coulant vers le nord oriental, entre les rivieres Tronto & Salinello, avec lesquelles elle a un cours presque parallele, elle se rend dans le golfe de Venise, où elle a une tour à son embouchure. * De l'Ifle, Jaillot, Atlas.

1. VIC, bourg ou petite ville de France, dans le pays Mesfin, recette de Metz, fur la Seille, à une lieue au-dessous de Marfal, & à cinq au nord-est de Nancy. C'est le chef-lieu du temporel de l'évêque de Metz; & c'est le fiége de la chancellerie & du grand bailli du même évêché. Vic n'est devenu célebre que fur la fin du douziéme fiécle. Les ducs de Lorraine avoient un domaine à Vic, & une place dans le voisinage que l'on nomma depuis Salins. L'évêque Etienne de Bar étant en guerre avec Matthieu I, duc de Lorraine, prit cette place & la ruina, prétendant que le duc n'avoit pas eu droit de la fortifier, ce que les fuccesfeurs de ce prélat ont foutenu par les armes. L'évêque s'étant raccommodé avec Matthieu, ce prince donna à l'église de Metz le domaine qu'il avoit à Vic; & enfuite de ce don, Vic est devenu la principale place de l'évêché: néanmoins le duc Matthieu se réserva une portion de Vic, qui n'est venue à l'église que par le don que lui en fit l'évêque Jacques de Lorraine, qui avoit eu cette part de Vic de Ferri, duc de Lorraine, son neveu, qui lui céda ausfi ce qui appartenoit à leur maison à Marfal

2. VIC, bourg de France, dans le Limousin, élection de Limoges. La justice de ce bourg, qui eft bien peuplé, est du resfort du préfidial de Limoges. Depuis quelques années on a découver à Vic des mines de plomb.

3. VIC, ville d'Espagne, dans la Catalogne, sur une petite riviere qui se jette dans le Ter. Cette

l'Auja de Ptolomée. Elle a eu le regret d'avoir été la premiere place de la Catalogne qui se déclara pour l'archiduc dans la derniere guerre. Elle étoit autrefois la capitale des Aufetains, & beaucoup plus puisfante & plus confidérable qu'elle n'est aujourd'hui. Elle fut ruinée au neuviéme fiécle, & rebâtie bientôt après; & on lui donna le nom de VIC, Vicus, parce qu'elle ne paroiffoit que comme un village, en comparaison de ce qu'elle avoit été auparavant. On y voit aujourd'hui quelques beaux bâtimens, comme l'église cathédrale, qui est ornée d'un fort beau portique foutenu de grosses colonnes de pierre de taille, & la place du marché, qui est fort grande. L'évêché de Vic est ancien & vaut fix mille ducats de revenu. Les rues font grandes, & il y a une place avec une fontaine au milieu. Les maisons qui environnent cette place font foutenues d'arcades, & c'est où se trouye la maison-de-ville avec quelqu'autres palais. Les fauxbourgs de Vic font grands, & on trouve un pays trèsbeau à la fortie. * Délices d'Espagnes, p. 615.

VIC DE BIGORRE, ou fimplement VIC, Vicus Bigerronum, petite ville de France, dans la Gascogne, au diocèse de Tarbes, recette du comté de Bigorre, à trois lieues au nord de Tarbes, fur la rive droite du Leschez. C'étoit autrefois la résidence des comtes de Bigorre.

VIC-SUR-AU-BOIS, ou comme l'on prononce communément Vicer-au-Bois, Vicus fuper Ligna, paroisse de France, dans le Berry, élection de la Châtre. Le nom de cette paroisse lui vient de fon ancienne fituation; car elle étoit toute entourée de bois, qui sont détruits pour la plupart depuis une cinquantaine d'années. On l'a nommée quelquefois VICEXEMPT, Vicus Exemptorum, ou BOIS-L'ABBÉ, parce qu'il y avoit dans ce lieu des bénédictins, qui étoient exempts des droits; mais présentement on ne connoît presque plus ces derniers noms. La plupart des hameaux qui dépendent de Vic-fur-Aubois font presque à une lieue de l'églife. Il y a dans cette paroisse un membre de la commanderie de Farges, & un prieuré où étoient autrefois les religieux : le chapitre du Bourg-Dieu jouit de ce prieuré. Le bled qui se recueille dans la paroisse s'y consume presque tout; & il y a des années qu'il ne suffit pas pour la nourriture des habitans. On voit dans le village de Vicfur-Aubois une chapelle de faint Symphorien, où depuis une trentaine d'années il s'eft operé trois miracles; ce qui en a fait un pélérinage de dévotion.

VIĆ-LEZ-CAPDENAC, ou Vic-les-Cadenas, Vicus, abbaye de France, dans le Quercy, fur le Lot, à sept lieues au-dessus de Cahors, & à une lieue au midi de Figeac. C'est un monastere de filles de l'ordre de Citeaux. L'abbesse jouit de deux mille livres.

VIC-EN-CARLADÉS, ou VIC SUR LA CERE, Vicus ad Ceram, bourg de France, dans la haute Auvergne, fur la Cere, & le chef-lieu du comté de Carladés.

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