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rianenfis; & la conférence de Carthage, N. 201.l'appelle Saturninus Episcopus Victorianenfis. Saturninus à Victoriana assista au concile de Carthage sous faint Cyprien, faint Augustin fait mention de Restitutus Victorianenfis Episcopus; & Getulicus Victorianenfis Episcopus fouscrivit au concile de Cabarsusa parmi les Donatistes.

1. VICTRIX, furnom donné à quelques légions ou colonies Romaines, à cause de quelque victoire signalée qu'elles avoient remportée.

2. VICTRIX. Voyez CAMULODUNUM, DEUNANA, OSCA, ILLICE & TARRACO.

VICTUMVIÆ, entrepôt ou lieu de marché, en Italie, dans la Cispadane. Tite-Livre, l. 21, c. 57. dit que les Romains avoient fortifié ce lieu durant la guerre qu'ils avoient eue avec les Gaulois; & les peuples des environs s'y étoient retirés comme dans un lieu de fûreté. Annibal, ayant pris Victumvia, pilla & ruina entierement ce lieu.

1. VICUS, nom latin qui signifie dans son origine une rue, un quartier. On le donna aussi aux villages ou bourgs, & aux maisons de campagne qui se trouvoient jointes les unes aux autres sur les grands chemins: en forte qu'étant bâties des deux côtés du chemin, elles formoient une rue semblable à celles des villes.

2. VICUS ou VICUS SPACORUM. Voyez SPACORUM-VICUS.

3. VICUS, bourgade de la Rhétie: Ptolomée, 1. 2, c. 12. la marque au voisinage de la source du Rhin.

4. VICUS. C'est un lieu de la Toscane, dit Ortelius, si l'on s'en rapporte à l'édit du roi Didier.

VICUS-APOLLONOS, lieu d'Egypte: l'Itinéraire d'Antonin le place dans la partie Arabique, au-de-là du Nil, entre Thebes & Coptos, à vingtdeux milles de chacune de ces villes. Quelques manuscrits lisent Vico - Pallonos, & d'autres VicoApollinos. Surita a cru que c'étoit l'Apollinis Civitas Parva de Ptolomée.

VICUS-AQUARIUS, lieu de l'Espagne Tarragonnoise, sur la route d'Afturica à Sarragosse, selon l'Itinéraire d'Antonin, qui le met entre Brigecium & Ocelodurum, à trente-deux milles du premier de ces lieux, & à douze milles du second. Voyez VISONTIUM 1.

1. VICUS-AUGUSTI, lieu de l'Afrique propre; il est placé dans l'Itinéraire d'Antonin, fur la route d'Hippone royale à Carthage, entre Nove Aquilianæ & Cluacaria, à seize milles du premier de ces lieux, & à trente milles du second. Simler veut que Vicus-Augusti & Vicus-Cæfaris soient le même lieu; mais quand cela feroit, il resteroit toujours à décider fi Vicus - Cefaris seroit le Vicus-Augusti dont il est ici question, ou le Vicus-Augusti de l'article suivant, car on ne peut s'empêcher d'en faire deux lieux différens.

2. VICUS-AUGUSTI, lieu de l'Afrique propre, selon l'Itinéraire d'Antonin, qui le met sur la route de Carthage à Sufetula, en passant par Adrumette. Il est entre cette derniere ville & Aqua-regiæ, à vingt-cinq milles de chacun de ces lieux.

VICUS-BADIUS, lieu d'Italie: l'Itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Rome à Adria, entre Palacrinum & ad Centefimum, à neuf milles du premier de ces lieux, & à dix milles du second.

VICUS-CÆSARIS, lieu de l'Afrique propre, felon faint Augustin, cité par Ortelius, Vicus-Augusti, N. 1.

VICUS-CALFURNIANUS. Voyez VICUS

VESTERIANUS.

VICUS-CUMINARIUS, lieu de l'Espagne Tarragonnoise, chez les Carpétains. L'Itinéraire d'Antonin le met sur la route d'Emerita à Cæfaraugusta, en prenant par la Lufitanie: il le place entre Alces & Titulcia, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du second. Comme Pline, 1. 19, c. 8. nous apprend qu'on faisoit grand cas du Cumin de la Carpétanie, il se pourroit bien faire que cela auroit occasionnél nom de ce lieu; & cette opinion est d'autant plus vraisemblable, que Santa Crux

de la Zarza, qu'on prend aujourd'hui pour Vicus-Cuminarius, fait encore aujourd'hui un grand commerce de Cumin. Quelques manuscrits lisent CominariusVicus, pour Cuminarius-Vicus.

VIĆUS-ITALICUS. Ant. Bonfinius dit, felon Ortelius, qu'on appella ainsi anciennement la ville de Zagrab, capitale de l'Esclavonie. Voyez ZAGRAB.

VICUS-JUDÆORUM, lieu d'Egypte : l'Itinéraire d'Antonin le marque au-delà du Nil, entre Scene Veteranorum & Thou, à douze milles du premier de ces lieux, & à égale distance du second.Simler croit que c'est le même lieu qui est nommé CastraJudæorum, dans la notice des dignités de l'Empire, où ce lieu est placé dans l'Augustamnique.

VICUS - JULII ou VICUS-JULIUS, lieu de la Gaule, felon le second concile de Lyon, cité par Ortelius. Grégoire de Tours, l. 7, c. 3. en parle, & fait entendre que c'est l'ancien nom d'un fiége épiscopal. M. de Valois juge que c'est présentement la ville d'Aire. Lesentiment de M. de Valois est d'autant plus für, que nous sçavons que ce fiége épiscopal a été occupé par un Marcellin, qui députa Pierre, prêtre, au concile d'Agde, l'an 506.

VICUS-JULIUS, lieu de la Gaule Belgique, chez les Némétes, felon la notice des dignités de l'Empire, qui semble dire que ce lieu étoit entre Tabernæ & Nemetes, autrement Voviomagus; car elle range ainsi l'ordre des garnisons dans le pays des Némétes.

Præfectus mil tum Pacenfium,

Prafectus militum Anderecianorum, Vico-Julio.

Saletione.

Præfectus militum Menapiorum,

Tabernis.

Præfectus militum Vindicum,

Præfectus militum Martenfium,

Nemetes.

Altaripa.

Præfectus militum fecundæ Flavia, Vangiones.

Comme l'ordre des lieux est parfaitement observé dans cette liste de garnisons, on ne peut douter que Vicus-Julius ne soit aussi dans sa place. Il auroit été par conféquent entre Tabernæ & Nemetes, autrement entre Rhin-Zabern & Spire; & comme entre RhinZabern & Spire on trouve environ à moitié chemin Germersheim, Cluvier a conclu que ce devoit être Julius-Vicus; ce qui paroît assez probable. * Cellar. Geogr. ant. 1. 2, с. 3.

VICUS-MARTIUS, ancienne ville d'Italie, dans le Milanois, felon une ancienne inscription, rapportée par Merula. C'est aujourd'hui Vimercato. VICUS-NOVUS, lieu d'Italie, dans l'Umbrie, L'Itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Rome à Adria, entre Eretum & Reate, à quatorze milles du premier de ces lieux, & à seize du second. Il y en a qui croyent que c'est le même lieu qui est appellé Forum-Novum dans les actes, cap. 2. du martyre de faint Anthime & de ses compagnons. Ces actes mettent Forum-Novum à trente milles de Rome; ainsi il n'y auroit qu'une différence de deux milles, car l'Itinéraire d'Antonin place Vicus-Novus à vingt-huit milles de Rome.

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VICUS-PACENSIS. Voyez VICENSIS.
VICUS-TUSCUS. Voyez LIBYSSUS 2.

VICUS.VALERIUS ou VICUS-VARRONIS, lieu d'Italie, dans le Latium, chez les Æquicoles, felon Sabellicus, cité par Ortelius, qui dit que c'est aujourd'hui Vicovaro.

VICUS-VARIANUS, lieu d'Italie, selon l'Itinéraire d'Antonin, qui le marque sur la route d'Aquilée à Boulogne, entre Anneianum & VicusSerninus, à dix-huit milles du premier de ces lieux, & à vingt milles du second. Cluvier, ital. ant. l. 1, c. 18. veut que ce soit aujourd'hui Vigo, fur la rive droite de l'Adige, au voisinage de Legnago.

VICUS - VESTERIANUS & CAL FURNIANUS. Ortelius dit: c'est une ancienne Inscription rappor

tée dans le trésor de Goltzius, où on lit Vici-Vesteriani & Calfurniani.

VIDAMIE, mot françois, qui signifie les fiefs héréditaires possédés par un Vidame, comme officier & vassal d'un évêque. Nicot fait venir ce mot de Vicarius, & Pasquier de Vicedominus, à cause que Dam fignifioit Seigneur. Les Vidames ont été originairement institués pour défendre les biens temporels des évêchés. Comme ils prenoient leurs faits & cause en Justice, & qu'ils la rendoient à leurs Tenanciers, on les appelloit ausfi Avocats & Défenseurs de l'Eglise. Quand les évêques étoient obligés d'aller à la guerre, foit pour l'arriere-ban. foit pour défendre le temporel, les vidames, qui les représentoient en tant que seigneurs temporels, conduisoient leurs troupes. Ils empêchoient aussi, quand un évêque mouroit, qu'on ne pillât sa maison, comme c'étoit la coutume ancienne dans toute l'église. Dans la suite des tems, les vidames, qui n'étoient d'abord que des officiers des évêques, pour conserver les droits de l'église, & pour administrer la justice, se sont rendus propriétaires de leurs charges, & en ont fait des vidamies, c'est-à-dire, des fiefs héréditaires relevans d'un évêque. Il ne peut y avoir qu'un vidame en chaque évêché, & il prend son nom de la ville épiscopale. Le baron d'Esneval se dit vidame de Normandie. Il y a eu aussi des vidames dans les abbayes, comme dans celle de faint Denis en France, & même il y en a eu pour les abbayes de filles, comme on le voit dans les capitulaires de Charlemagne. Les vidames portoient leurs timbres tout d'argent, tarrés de deux tiers montrant sept barreaux, & ils jouisfoient des prérogatives des vicomtes. Il y a encore aujourd'hui divers seigneurs qui portent le titre de vidames. * Dist. de l'Accadémie Françoise..

VIDAMIE DU MANS, seigneurie de France, dans le Maine, auprès de la ville du Mans, dans la paroisse de saint Aubin. Cette seigneurie a appartenu autrefois à la famille des Usages. Au commencement du dernier fiécle elle étoit dans celle d'Angennes; & maintenant elle est dans celle de Vassé, dont l'aîné porte le titre de vidame du Mans. * Piganiol, Descr. de la France, t. 5, p. 504.

VIDAXIA, gros bourg ou petite ville de la grande Pologne, au Palatinat de Siradie, près d'un marais, à deux ou trois lieues de Petrikow. Ce bourg est séparé en deux parties; sçavoir, en vieille & en nouvelle ville. De Lisle & les autres Géographes n'en font aucune mention. * Carn. Dict.

VIDEFONTAINE, paroisse de France, dans la Normandie, au diocèse de Coutances. Il y a dans cette paroisse plusieurs manufactures de poteries, d'une terre qu'on y trouve très-propre à cet usage. Il y a aussi des landayes & des bois taillis pour cuire ces poteries. Cette paroisse est environnée de bons & de grands marais.

VIDENSIS-LIMES, lieu de la Mauritanie Césariense, selon la notice des dignités de l'Empire, Sect. 54, où on lit ces mots: Præpofitus Videnfis Li

mitis.

VIDERBRUN, lieu de France, dans la Basse• Alface, au diocèse de Strasbourg. On voit dans ce lieu une fontaine d'eau minérale.

VIDICINORUM - OPPIDUM, ville d'Italie, dans le Picenum. Pline dit, sur le rapport de Valerianus, que cette ville avoit été détruite par les Romains: au lieu de Vidicinorum, le pere Hardouin lit Viticinorum.

VIDIN, ville des états du Turc, en Europe, dans la Bulgarie, sur la rive droite du Danube, entre les embouchures du Timok & de l'Atzar. Cette ville, qui a un archevêché du Rit Grec, fut prife & pillée par les Impériaux en 1689. Les Turcs la reprirent L'année suivante, & ils en font demeurés les maitres depuis. Selon Niger, c'est la Viminatium de Ptolomée. * De l'Isle, Atlas.

VIDINI, peuples de la Sarmatie Européenne. Voyez UDINI & BUDINI.

VIDIOARII, peuples, qui, selon Agathias, habitoient à l'embouchure de la Vistule. * Ortel. Thef.

VIDOGARA. Voyez VIDOTARA. VIDOSUS, nom latin de la riviere Bidasoa ou Vidasso. Voyez BIDASSOA. Cette riviere a porté divers autres noms; sçavoir, Andaye, Margari, Iron, Vidorso, Alduida, Huria, Beryvia & Beoyvia.

VIDOTARA, golfe de la Grande - Bretagne: Ptolomée, l. 2, c. 3. le marque sur la côte septentrionale, entre Rherigonius Sinus & Clota Estuarium. Les exemplaires latins lisent Vidogara, au lieu de Vidotara: & un Manuscrit, confulté par Ortelius, portoit Ὀυινδ' γαρα, Vindogara. Ce golfe, nommé Rianus Lacus par Buchanan, n'est pas, comme Ptolomée dit, sur la côte septentrionale, mais fur la côte occidentale de l'Ecosse, dans la province de Carrik. Du tems de Ptolomée la position de la partie septentrionale de la Grande-Bretagne, appellée depuis l'Ecosse, n'étoit pas connue: on croyoit qu'elle s'étendoit de l'Ouesta l'Est, au lieu qu'elle s'étend du Midi au Nord. L'auteur des délices de la Grande-Bretagne, p.1185, remarque que Ptolomée, parlant des deux golfes, qui font la presqu'isle de Mull, appelle l'un Rerigonius Sinus, & l'autre, Vidotara, marquant par le premier de ces noms le golfe de Glen-Luce, & par le second, celui de Rian; mais que Buchanan, & quelques autres après lui, ont prétendu que ces noms étoient renversés, & que Rerigonius Sinus devoit fignifier le golfe ou le lac de Rian. On peut encoreremarquer que dans une édition fort ancienne de Ptolomée, on lit Berigonius Sinus, au lieu de Rerigonius: ce qui pourroit être la véritable ortographe, d'autant plus que l'ancienne ville de ce quartier se nommoit Berigonium Oppidum.

VIDOURLE, Vidurlus, petite riviere de France, dans le Bas-Languedoc. Elle naît dans le diocèse d'Alais; & prenant fon cours vers le Midi, elle mouille saint Hippolyte, Sauve, Sommiéres, & va se perdre dans l'étang de Thau, à l'Orient de Montpellier, près d'Aigues-Mortes.

VIDOUSE ou BIDOUSE. Voyez BIDOUSE.

VIDRUS, fleuve de la Germanie: son embouchure est placée par Ptolomée, entre Marmanis Portus, & l'embouchure du fleuve Amafius. Spener, Notit. Germ. ant. l. 2, c. 2. observe que plusieurs Ecrivains ont pris mal-à-propos le Vecht pour le Vidrus de Ptolomée; & plus bas il ajoute, que le Vidrus ou Vider, qu'on croit être la branche occidentale de l'Ems a été appellé originairement Weiter ou Wider, d'où fut ensuite, formé le Ons poc de Ptolomée.

VIDUA, fleuve de l'Hibernie. Ptolomée, 1.2, c. 2. place l'embouchure de ce fleuve sur la côte septentrionale, entre le Promontoire Venicinium, & l'embouchure du fleuve Argita. Le nom moderne de ce fleuve est Crodagh, selon Camden, Un manuscrit de Ptolomée, consulté par Ortelius, au lieu d' Ουιδούα Vidua, lisoit Ουδιοά, Udioa.

VIDUCASSIUM-CIVITAS, ancienne ville des Gaules, & la capitale des peuples Vadiocasses ou Badiocasses. La plûpartdes Commentateurs, ne scachant ce qu'étoit devenue cette ville, avoient pensé que les Viducasses de Pline, étoient les mêmes que les Vadiocasses ou Badiocasses que cet Auteur nomme immédiatement après, & qui font ceux de Bayeux, peu éloignés dé-là; mais on découvrit, en 1704, le véritable lieu où cette ancienne ville étoit située. Il y a à deux lieues de Caen, en Basse-Normandie, un village, qu'on appelle Vieux, où l'on trouvoit depuis longtems une fi grande quantité de restes d'antiquité, que le sçavant M. Huet, évêque d'Avranches, auteur des origines de Caen, n'a pas douté que les Romains n'eussent eu en ce lieu un camp considérable; il avoit même cru que le nom de Vieux pouvoit venir de Vetera Castra, comme celui de Coutances, ville peu éloignée, vient de Constantia Castra. Enfin, en 1704, l'Intendant de la Province eut la curiofité d'examiner de près ces ruines, dont les plus apparentes étoient un aqueduc, un reste de chaussée, quelques débris de colonnes, des fragmens d'inscriptions, &c. Il fit fouiller aux environs, & découvrir ainsi plusieurs autres édifices, dont les fondations étoient encore entieres. Entre ces édifices, le plus remarquable est un Gymnasse complet, avec des bains, dont la dispofition, l'étendue & toutes les dépendances font coformes aux régles de Vitruve. * Histoire de l'Accadémie & des Belles - Lettres, t. 1, p. 396.

Ces témoignages d'une grande & ancienne ville, se trouverent confirmés par les inscriptions que l'on déterra, & par celles qui avoient déja été découvertes aux environs. Elles font presque toutes d'une espèce de marbre rouge veiné, dont la carriere subsiste encore à Vieux. Dans ces inscriptions, & fur-tout dans celle qui fut transportée de Vieux à Thorigny, du tems de François I. il est parlé de la ville des Viducasfiens, Civitas Viducasfium, que l'on trouve ausfi nommée dans Ptolomée, & dont Pline fait mention dans le dénombrement des peuples de la seconde Lyonnoise, Parrhifu, Trecasses, Andegavi, Viducasses, Vadicasses, ou plutôt Vadiocasses, suivant d'anciens manuscrits.

Cette inscription, qui fut transportée au château de Thorigny, se trouve dans les mélanges d'antiquités de M. Spon, à qui elle avoit été communiquée. C'est une base de marbre de cinq pieds de haut, sur deux de large, dont les trois faces sont écrites. La premiere, qui manque dans M. Spon, apprend que cette base foutenoit la statue d'un P. Sennius Solemnis, originaire de la ville des Viducasfiens, à qui les trois provinces des Gaules avoient, d'un commun consentement, déféré cet honneur dans sa ville, où l'on avoit assigné pour cela un certain espace sous le Consulat d'Annius Pius & de Proculus, qui tombe en l'an de Rome 902, qui est celui où l'empereur Maximien fut tué à Aquilée.

TRES PROV. GALL.

PRIMO V. MONUM. IN SUA CIVITATE POSUERUNT LOCUM ORDO CIVITATIS VIDUC. LIBENTER DED. P. xv1111. AN. PIO ET PROCULO COS.

riosité a suffi pour faire passer des monnoies de l'Afie à une des extrémités de l'Europe, quand ces deux parties du monde étoient presque soumisesà la même domination.

VIDUGASSES, peuples de la Gaule lyonnoise, selon quelques exemplaires de pline, 1. 4, c. 18. Le pere Hardouin a corrigé cet endroit. Voyez VADICASSII.

VIDULA, nom d'un fleuve de la Gaule, felon Floard, cité par Ortelius qui remarque que le traducteur rend VIDULA par Vefle. Veft ou l'éle est en effet le nom moderne de cette riviére, que Papire Masson, de flum. Gal. p. 70. appelle en latin VIDULA, ou VELA. Voyez VESLE.

VIERDUS. Voyez VIERUEDRUM.

1. VIE, petite riviére de France dans la haute Normandie au diocèse de Lifieux. Elle a ses sources au pays d'Auge, environ deux lieues au-dessous de Gafsey; & après avoir arrosé les bourgs de Vimonftier, de Montgommery, de Livarot & autres, elle entre dans la Dive à une ou deux licuesau-dessous de sainte Barbe en Aug. * Corn. Dict. sur des mémoires manufcrits.

2. VIE, riviére de France, dans le bas Poitou. Elle naît au-dessus de Poire sur la roche, & prenant d'abord son cours du côté de l'occident elle arrose Aspremont & S. Maixant fur Vie: de-là tournant vers le midi, elle aide à former l'ifle de Rié, & va enfin se perdre dans la mer par une affez large embouchure où elle donne le nom à deux différens lieux; sçavoir la croix de Vie à la droite, & S. Gilles sur Vie à la gauche. * Jaillot, Atlas.

VIECHTELBERC. On donne ce nom àl'une des montagnes qui environnent la Bohême du côté du couchant. Cette montagne est remarquable en ce que quatre belles riviéres y ont leur source; sçavoir l'Egra, le Meyn, le Nab & la Sala. * Corn. Dict.

1. VIEIL, ou S. MARTIN DU VIEIL BÉL'EME, bourg de France dans le Perche au diocèse de Seez, élection de Mortagne. Ce bourg eft fort peuplé, &

En voici une qui est écrite sur une base carrée, & on voit un prieuré dépendant de l'abbaye de Martaillée en forme d'autel.

DEO MARTI
C. VICTORIUS
FELIX PRO SE ET
JUNIO FILIO SUO
ET MATERNÆ VIC-

TORIS CONJUGIS MEÆ V. S. L. M. DIALE, ET BASSO COS. IDIBUS

MARTIS.

Sur laquelle on a remarqué que le mot MEÆ a sans doute été mis au lieu de SUÆ, pour éviter l'équivoque; & que DIALIS, le premier des deux Confuls nommés dans l'inscription, ne se trouve point dans les fastes qui nous restent, où l'on voit des Consuls du nom de BASSUS sous Néron, sous Sévere, sous Valérien, sous Gallien, & fous le Grand-Constantin. Dialis fut apparemment un de ces Confuls substi, tués, qui font presque toujours omis dans les fastes.

On a trouvé à Vieux un grand nombre de médailles antiques du haut & du bas Empire, depuis les premiers Césars jusqu'aux enfans du Grand Constantin, d'où il est naturel de conclure que cette ville des Viducassiens n'a été entierement détruite ou abandonnée que dans le quatrieme fiecle, dans quelque révolution dont l'histoire a négligé le détail.

La plus rare de ces médailles eft grecque. Le jeune Diaduménien y eft representé en buite avec cette infcription, М. ОΠΕΛ. ΔΙΑΛΟΥΜΕNIANOK. On voit au revers le philosophe Héraclite avec cette légende

ΗΡΑΚΛΕΙΤΟΚ ΕΦΕΚΙΩΝ.

Toutes les médailles de Diaduménien sont rares; & les grecques encore plus que les latines, le revers de celle-ci est unique. Il resteroit à sçavoir fi c'est par l'Océan, des bords duquel la ville des Viducassiers étoit fi proche, ou si c'est à travers l'espace immense des terres que les peuples de cette contrée entretenoient commerce avec les grecs. Peut-être que la cu

moutier.

2. VIEIL; (le) château de France dans le Bourbonnois, élection de S. Amand; il y a tout auprès un bourg auquel ce château donne fon nom.

VIEIL-CHATEL, châtellenie de France dans la Bourgogne, au diocèse d'Autun, recette de Semur avec un village de même nom. La riviere de serain y a un pont. C'est un pays froid, maigre, plein de rochers & de brossailles. Les chanoines du chapitre d'Avallon font collateurs de la cure, & il y a une chapelle à laquelle nomment les habitans: elle ne rapporte par an que foixate & quatorze livres. Le fief du blond dépend de Vieil-Châtel.

VIELLAR, bourg de France dans l'Armagnac, diocèse d'Auch, élection d'Armagnac.

VIEILLE, village de Fance dans la haute Normandie. Ce village qui est considérable, se trouve seulement séparé de la ville de Beaumont-le-Roger, par un pont de pierre qui est sur la Rille. Sa paroiffe qui porte le titre de Notre-Dame, est proche d'une chapelle dédiée à S. Martin. On voit fort souvent fur. les prairies de cette paroisse une quantité surprenante de toiles qu'on y fait blanchir tout le long d'un gros ruisseau, qui prend sa source du côté du Beaumesnil, & qui entre dans la Rille un peu au-dessous de Beaumont. * Corn. Dict, Mémoires dressez sur les lieux en 1701.

VIEILLE-BRIOUDE, Vetus Brivas; ville de France, dans l'Auvergne, sur la riviére d'Allier, au voisinage de Brioude. Il y a dans cette ville un pont de pierre d'une feule arche, & qu'on croit avoir été construit par ordre de Céfar. Ce monument-eft digne des Romains. On voità Vieille-Brioude un prieuré sous le titre de S. Vincent, & une maison de chanoines réguliers. Le prieuré est à la nomination de l'abbé de Pébrac. Au reste cette petite ville est du Dauphiné d'Auvergne & du reffort du bailliage de Montpenfier. * Piganiol, Descr. de la France, t. 6, p. 336.

VIELITSKA, village de Pologne dans le palati

nat

nat de Cracovie furune montagne. Il donne fon nom à une faline au-dessus de laquelle il est bâti, & qui fournit abondamment du fel de roche, qu'on taille comme des colonnes de pierre ou de marbre, & qu'on tire comme d'une carriere. Cette montagne contient deux ou trois lieues de pays: plus de quatre cens ouvriers ont leurs habitations dans sa concavité, d'où l'on ne fort & où l'on ne descend que par une machine suspendue à un gros cable, attaché à une grue au-defsus de l'ouverture de cet abime. * moires du Chevalier de Beaujeu, 1. 2, c. 1.

VIEILLIBACH, ou plutôt WIETLISPACH. Voyez

WIETLISPACH.

VIELLA, BIELLA OU VIELE, bourg, dans le comté de Comminges & dans la valée d'Aran, dont il est le chef lieu, sur le bord de la Garonne. * Jaillot, Atlas.

VIELLE, ou VIELE, ville de France, dans la Gafcogne, au Tursan, sur le bord de la riviére de Bas. Cette ville est fort petite. * De l'Isle, Atlas.

VIELMUR, ville de France dans le haut Languedoc, voyez Villemur 2.

VIENNA, ville de la Gaule Narbonnoise sur le Rhône, & la capitale des Allobroges, felon Strabon, 1. 4. Il en eft parlé dans Céfar, Bel Gal. 1.7, c. 9. Pomponius Mela, l. 2, c. 5. la met au nombre des villes les plus opulentes, & Pline, 1. 3, c. 4, lui donne le titre de colonie. Elle est marquée dans Ptolomée, l. 2, c. 10, comme la seule ville des Allobroges; mais c'est que ce Géographe s'est contenté de donner le nom de la capitale de ce peuple. Elle étoit encore opulente du tems d'Ausone qui en parle ainfi, in Arelat.

Accolit Alpinis opulenta Vienna colonis.

Les belles-lettres étoient cultivées à Vienne, & on s'y faifoit un plaisir de lire les vers des poëtes de Rome. Nous en avons une preuve dans ces vers de Martial, l. 7, epigr. 88, de fuis libris, qui se félicite de ce que ses ouvrages sont lusà Vienne des grands & des

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,

Dans le moyen âge, la ville de Vienne ne fut pas moins célebre puisqu'elle devint la métropole d'une province des Gaules, à laquelle elle donna fon nom. Séneque, in ludo mortis Claudii Imp. dit qu'elle est à seize milles de Lyon. Dans le trésor de Goltzius on trouve une médaille de Néron avec ces mots: Vienna LEG. VII. CLAUDIANA Voyez VIENNE. N.3.

1. VIENNE, (la) Vigenna riviére de France. Elle prend sa source aux confins du bas Limousin & de la Marche, quelques lieues au-dessus de Tarnac, paffe à S. Léonard, au pied de la ville de Limoges à S. Junien, en traversant le Limoufin du levant au couchant. Elle n'est point navigable dans l'étendue de cette province, & n'est pas même propre à être rendue telle, à cause de la quantité de rochers qui se trouve dans son lit. Elle perd une partie de ses eaux à Aixe, bourg situé à trois lieues au-dessous de Limoges, où elles entrent dans un gouffre qui est au milieu de son lit, comme celles du Rhin au-dessus de Bingh. La Vienne descend du Limousin dans le Poitou, & traverse une grande partie de cette derniere Province, sans y apporter aucunavantage, ne commençantà être navigable qu'à deux ou trois lieues audessus de Châtelleraud. Elle reçoitla Creuse à quatre licues au-dessous de cette ville, & fe jette dans la Loire à Cande, en Touraine. * Piganiol, Descr. de la France, t. 5, p. 349.

2. VIENNE, en Allemand WIEN, riviére d'Allemagne dans la baffe Autriche, au quartier du bas Viennerwald. Elle prend sa source aux confins du Tome VI.

quartier du haut Viennerwald, au midi oriental de Maurbach; & prenant fon cours en ferpentant vers le nord oriental, elle mouille divers petits lieux ; & étant entréedans un des fauxbourgs de la ville de Vienne à la droite, elle ferpente par sa plaine & autour des murailles, jusqu'à son embouchure dans le Danube. Cette petite riviére donne son nom à la ville de Vienne. *Jaillot, Atlas.

3. VIENNE Vienna, ville de France dans le Dauphiné, sur le bord du Rhône, où elle avoit ci-devant un beau pont de pierre oriental bâti en 1265, eft entiérement ruiné. Cette ville fituée à cinq lieues au midi & au-dessous de Lyon, à la chute de la riviére de l'Isere dansle Rhône, est fortancienne, puisqu'elle étoit la capitale des Allobroges, qui s'étendoient depuis le lac Léman, le long du Rhône, jusqu'au confluent de ce fleuve & de l'Isere; de forte que ces peuples avoient trois villes principales, Vienne, Genève & Cularon, qui a depuis été nommée Grenoble. Ils étoient très-puiffans, & capables de faire la guerre aux Romains, comme l'assure Cicéron dans sa troifieme Catilinaire, où il dit male pacatis. Les Romains leur avoient conservé la liberté; & durant la guerre de Catilina, ils avoient envoyé assurer le Sénat de leur fidélité. Mais ils prirenr les armes contre la république, pour profiter des troubles excités dans Rome; de forre qu'Horace parlant de ce peuple, dit:

rebusque novis

Infidelis Allobrox.

Ils furent punis de leur infidélité ; car Pontinus lesayant vaincus l'en 693, les Romains, pour mieux affurer leur conquête, établirent une colonie à Vienne, ensuite une autre à Genève, & une troifieme à Cularon. * Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 319.

Vienne fur sous l'Empire romain , une des plus puissantes de la Gaule Transalpine. Elle ne céda point à Narbonne, qui étoit une bien plus ancienne colonie. C'est pourquoi Eufèbe de Césarée, dans son histoire ecclésiastique, dit que les plus illuftres métropoles des Gaules, étoient Lyon & Vienne.

Les Rois Bourguignons s'en étant emparés, y établirent leur résidence dans le cinquiéme fiécle.

Boson qui se fit proclamer Roi de Provence en 879 la fit sa capitale, & les autres Rois ses successeurs en uferent de la même maniere, jusqu'à Rodolphe le Láche. Sous ce Prince & fous l'Empereur Conradle Salique, fon héritier, les Archevêques de Vienne eurent un très-grand pouvoir dans la ville & dans le pays voisin. Rodolphe ayant fait une donation du Comté de Vienne à l'Archevêque Burcard & à fon Eglise en 1023, ce qui n'empêcha pas Renaud, Comte de Bourgogne, de s'emparer de Vienne, quel'Empereur Henri le Noir lui laissa en faisant la paix avec lui en 1044. Renaud eut pour successeur son fils Guillaume aux comtés de Bourgogne & de Vienne, & il jouit en cette ville des droits de régale, qui appartenoient à l'Empire. Guillaume laissa le Comté de Vienne à ses fils Renaud & Etienne. Celui-ci allant à la Terre-Sainte, engagea le Comté à son frere Guy, Archevêque de Vienne qui l'acquit pour fon Eglife. Etienne étant mort dans cette expédition, l'an 1102, l'Archevêque demeura en poffeffion du Comté. C'est ce Prélat, qui, l'an 1119, fut élu Pape, & prit le nom de Calixte II. L'Empereur Conrad, de la maison de Suabe, appuyale droit des Archevêques de Vienne, & accorda à ses Prélatsla garde de la ville, & tous les droits de régale, ce qui fut confirmé par Frederic Barberouffe en 1153.

Les Ducs de Zeringen avoient prétendu que tout le royaume de Bourgogne leur appartenoit, en vertu du don que les Empereurs Henri IV. & V. & Lothaire leur avoient fait. Conrad de Zeringen avoit pris le nom de Roi: Berthold, son fils, s'étoit contenté de porter celui de Duc. L'empereur Frédéric, seigneur fouverain de ce royaume, le retira en 1167 de Berthold, à qui il ne laissa que peu de villes.

Cet empereur avoit donné à perpétuité, dès l'an 1157, la dignité d'Archichancelier du royaume de

X

Bourgogne & d'Arles aux archevêques de Vienne. Il restoit encore des héritiers descendans par måles des comtes de Vienne & de Macon. Celui qui paroissoit avoir le meilleur droit étoit Hugues de Vienne, Seigneur de Pagny, qui vendit en 1255 à l'archevêque Jean de Burnins, tout ce qui lui pouvoit appartenir dans la ville & dans le Comté de Vienne.

On nevoit point que les comtes de Vienne ni leurs descendans, qui portoient le nom de Vienne, ayent été vassaux des Archevêques ; mais il est certain que les Dauphins de Viennois ou Comtes d'Albon, l'ont toujours été, & ont fait foi & hommage de leur Comté ou Dauphiné aux Archevêques de Vienne. André de Bourgogne, Dauphin & prince du sang de France, fit hommage à l'Archevêque Humbert & ensuite à Burno en 1123; André prenoit alors le nom de Guigues. Son fils, nommé aussi Guigues, rendit le même devoir en 1243, à l'Archevêque Jean de Bernins. Ses fuccesfeurs ont rendu le même devoir aux Archevêques, quoique les Dauphins ayent tâché de fecouer le joug, ce qui a excité à diverses fois de grands différens.

Humbert, dernier Dauphin de la maison de la Tour-du-Pin, se fit céder la seigneurie & la hautejustice de la ville par le chapitre de l'église métropolitaine, ce que l'archevêque Bertrand de la Chapelle fit casser en 1339, par le pape Benoît XII, qui rendit fon jugement à Avignon, au mois de Décembre de la fixieme année de fon Pontificat.

Humbert ayant transporté ses états à Charles, petit-fils du roi de France, ce grand prince nese difpensa pas de rendre les mêmes devoirs que les Dauphins sesprédeceffeurs à l'archevêque & à l'église de Vienne. Les archevêques n'étoient pas Seigneurs absolus de la ville de Vienne, dont les habitans ne vouloient reconnoître d'autres souverains que l'empereur seul. Ils avoient de grands priviléges qu'ils ne purent conserver contre un fi puiffant prince queleroi de France. L'empereur charles IV, oncle maternel du roi charles V, fils de sa sœur Bonne de Luxembourg, donna le vicariatimpérial, dans le royaume d'Arles, au Dauphin Charles, fils aine du roi, qui n'étoit alors âgé que de dix ans, & on lui donna pour Lieutenant-General, Charles de Boville, qui commandoit en chef dans la province. Le roi voulut étendre sur toutes les villes & les lieux enclavés dans le pays, le pouvoir de fon fils, en qualité de Vicaire Géneral de l'empire. Cet officier entra en armes dans Vienne, l'an 1378, le jour de Noël: il y exerça de grandes violences, pour obliger les ecclésiastiques & le corps de ville de se soumettre à l'autorité du Dauphin, vicaire de l'Empire: il interdit les juges & les magistrats ordinaires: il fit abattre les armes de l'archevêque au-dessus des portes, y fit mettre celles de l'empe reur, & du Dauphin son vicaire. Les magistrats & le peuple refuferent quelque tems de se foumettre ; mais par le conseil du pape Clément VII. Ils prêterent ferment de fidélité au roi de France Charles VI, qui fit son entrée folemnelle dans Vienne en 1385. Lorsque l'empereur Sigifmond passa par Vienne, les Viennois voulurent encore le reconnoître pour leur souverain; mais ils reconnurent quelque tems après, le Dauphin Charles, fils de Charles VI, qui alla en Dauphiné; enfin ces différens se terminerent entiérement en 1448. Le Dauphin Louis, fils de Charles VII, gagna le chapitre de faint Maurice & le peuple de Vienne, qui se déclarerent pour lui; de forte que l'archevêque Jean de Poitiers fut contraint de reconnoître le Dauphin pour son souverain, de lui faire hommage pour tout fon temporel, & de lui céder tout droit de supériorité & de reffort. A l'égard de la juftice ordinaire, il se fit un pariage entre le Dauphin & l'Archevêque.

Trois ans après, le même Dauphin Louis établit dans la ville de Vienne le fiége du bailliage du Viennois, qui avoit été auparavant à Bourgouin. Depuis ce tems, l'autorité temporelle de l'archevêque a toujours diminué, & la ville même est beaucoup déchue de fon ancienne fplendeur.

La fituation de Vienne n'est point belle. Cette

ville eft haute & baffe, & refferrée par des montagnes. L'enceinte des murailles eft de quatre mille sept cens quatre-vingt toises, & le circuit est d'environ une lieue & demie. Ses portes principales sont celles de Lyon, nommée Montconseil; celles du pont du Rhône, d'Avignon, de Pipet & de faint Martin. Les rues font étroites & mal percées. La Métropole est une fort belle églife; c'est un ouvrage gothique. Le parvis qui est au-devant est une plate-forme, fur laquelle on monte parvingt-huit degrés. Il y en a trois autres fur cette plate-forme pour monter dans l'Eglife. Le frontispice est assez beau: il est chargé d'une infinité de figures taillées dans la pierre, qui eft percée à jour en plufieurs endroits. Il eit auffi orné de plufieurs niches, où il y a quelques figures de grandeur naturelle. Deux hautes tours. qui fervent de clocher, sont élevées chacune fur quatre pilliers. Le vaisseau est grand & élevé : il est bien percé, sa longueur est de cent quatre pas fur trente-neuf de large. La voûte eft foutenue sur quarante-huit colonnes, dont vingt-quatre font engagées dans le vif du bâtiment. Elle est environnée de hautes galeries. Le chœur est un peu plus élevé que la nef. A côté du grand - autel onremarque le tombeau de François Dauphin, fils du Roi François I. fous une lampe de bronze, avec une inscription. L'églife est pavée de grandes pierres, & la voûte est azuréé; & chargée d'étoiles dorées. Ses couleurs font paffées,

L'archevêché de Vienne est fort ancien. Ce qu'il y a de constant; c'est que du tems d'Eufebe, Lyon & Vienne étoient les deux plus illustres Métropoles des Gaules. Son église fut d'abord dédiée sous le nom des Maccabées, & au commencement du huitieme fiécle sous celui de S. Maurice. Son archevêque prend aujourd'hui le titre de grand Primat des Gaules, & a pour fuffragans les évêques de Valence de Die, de Grenoble, de Viviers, de S. Jean de Maurienne & de Geneve. Il y a trente-sept ou trente-huit évêques de ce fiége qui font reconnus pour saints. Cette Eglise étoit autrefois fort riche; mais les guerres & les malheurs des tems ont fi confidérablement diminué son revenu, qu'en 1385, les Commissaires du pape, après avoir vu & examiné ce qui lui restoit, réduifirent ses Ecclésiastiques à cent, au lieu de trois cens dont elle étoit auparavant composée. Cet archevêché ne vaut aujourd'hui qu'environ vingt-deux mille livres de rente. Le chapitre eft composé de vingt chanoines en y comprenant le doyen, le précenteur, le chantre, le capiscol, le facriftain, les quatre archidiacres & le chancelier. L'archevêque confére les offices de sacristain, de chancelier, les quatre archidiacres, & deux petites chapelles. Le doyen confére la dignité de capiscol, la cure de l'église, & dix-huit places de Clercs. Le Capiscol pourvoit à celle des clergeons. C'est par ces places de clercs & de clergeons qu'on peut entrer dans ce chapitre, & qu'on eft capable d'en posséder les bénéfices, nul de dehors n'y pouvant être admis. Tous les éclésiastiques de cette Eglise font incorporés & ne font point amovibles que pour crime ou pour désobéissance. Le chapitre confére toutes les autres dignités, canonicats & offices. Les Dauphins se faifoient honneur d'être reçus chanoines de la Métropolitaine de Vienne, & y fiégeoient en cette qualité lorsqu'ils venoient dans cette ville. Le chapitre protestoit dans ces occafions, que la séance qu'on leur accordoit ne préjudicieroit point à la qualité de feudataires de cette Eglise, comme comtes d'Albon. Les dauphins rendoient cet hommage tous les ans, la veille de S. Maurice, ou en personne , ou par quelqu'un de leurs officiers, & of froient un cierge jaune du poids de douze livres. Cette cérémonie se pratique encore aujourd'hui. Le juge de Vienne présente ce cierge au nom du Roi & proteste que ce n'est que par dévotion. Le chapitre répond par la bouche de celui qui reçoit le cierge, que c'est par hommage.

Outre le chapitre de l'église Métropolitaine, il y en a encore trois autres à Vienne; celui de S. Pierre, celui de S. André le bas, & celui de S. Sévere. Le chapitre de S. Pierre étoit autrefois une Abbaye

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