1 1 VIEURY, bourg de France dans le Maine, diocese du Mans, Parlement de Paris, intendance de Tours, élection de Mayenne. au 1. VIEVILLE ON LA VIEUVILLE, Vetus-Villa, abbaye de France, dans la haute Bretagne, diocèse de Dol, à deux lieues de la ville de ce nom au fudest. C'est une abbaye d'hommes de l'ordre de Citeaux, fille de Savigny & de la réforme. Elle fut fondée le 6 des ides d'Août 1138. 2. VIEVILLE, Vetus-Villa, paroisse du duché de Lorraine, office de Perny. Son église est dédiée à Saint Airy. La cure est régulière. L'abbé de Sainte Marie de Pont-à-Mouflon en est patron, & eit en même-tems seigneur du lieu. Il partage les dixmes par moitié avec le curé. C'est à Vieville qu'étoit fituée autrefois l'abbaye de Sainte-Marie-aux-Bois, fondée en 1126, par Simon I. duc de Lorraine, qui fut transférée dans la ville de Pont-à-Mouffon en 1607. La paroiffe de Vieville a pour annexe le village de Ville-Iffey. & 1. VIEUX, village de France dans la Normandie, au diocèse de Bayeux, élection de Caen près la ville de ce nom. Les vieux bâtimens & les anciennes infcriptions qu'on avoit trouvées dans des ruines autour de ce village, avoient fait juger à M. Huet évêque d'Avranche, que ce lieu auroit pû être autrefois quelque camp des Romains; mais la grande quantité des différens édifices anciens & très-réguliers qu'on y a découverts depuis, fait juger que c'étoit la capitale des Viducoffes. Voyez VIDUCASSIUM. Toutes les carriéres qu'on trouve dans ce licu font d'un marbre rouge veiné. Il y a encore auprès de Vieux une carrière de marbre, dont le cardinal de Richelieu se servit pour la chapelle de Sorbonne à Paris. 2. VIEUX, Viantium ou Viantia, lieu de France dans le Languedoc, diocèse & recette d'Alby. Il y a eu autrefois dans ce lieu une abbaye fondée par Ponce, comte d'Alby vers l'an 987. Elle étoit sous l'invocation des Saints Eugene & Amarand, & & de Sainte Cariffime. Cette abbaye n'existe plus. VIEUX (le), bourg de France dans la Normandie, élection de Pont l'évêque. VIEUX-FORT, (la pointe du) pointe de l'Amérique feptentrionale furla côte de la Guadeloupe, à la Basse-Terre. C'est le cap le plus méridional de l'Isle. Il est à deux lieues au midi du fort & du bourg de la Basse-Terre, & à trente lieues de la pointe Saint Martin de la Martinique. Il y a sur la pointe du vieux fort un établissement & une batterie de canon. Les carmes y déservent une petite chapelle, qui a titre de paroiffe. Ils n'y font cependant dire la messe qu'une fois par mois. La batterie qui est sur la pointe du vieux-fort n'est que de deux canons : ce lieu n'est pas mieux fortifié pat l'art; mais ceux qui y feroient des descentes ne pourroient pas penetrer plus avant dans l'ifle. VIEU-GASTEL, (le) grand village des paysbas, dans le marquisat de Berg-op-Zoom au quartier oriental. Le tribunal ou banc de ce village est composé d'un bourg-mestre, de fix échevins, de quatre jurés & d'un fecrétaire qui exerce la même fonction au nouveau - Gastel. Il y a au vieux-Gastel une église pour les protestans, & une chapelle pour les catholiques. Cette chapelle est déservie par des bernardins, qui font chargés d'entretenir le ministre. Le NOUVEAU-GASTEL fut brûlé pendant les guerres avec l'Espagne, & n'a pas été rétabli. Sa jurifdiction est d'une fort grande étendue, & fon tribunal est composé d'un bourg-mestre, de fix échevins, & de quatre jurés qui s'assemblent dans la maison publique du Vieux-Gastel. Comme c'est un polder, il y a un Dyckgrave, trois jurés des digues, un trésorier, un teneur de livres, & un commis des recherches pour la douane. * Janiçon, état présent des Pr. Un. t. 2, p. 240. VIEUX JONC, riche commanderie de l'ordre Teutonique dans le pays de Liège, à un quart de lieue vers le levant de Mastrich. On l'appelle auffi Altenbilfen. VIEUX-MAREUIL, bourg de France dans le Périgord, élection de Périgueux. VIEUX-PONT, bourg de France dans la Normandie, élection de Falaise. Les Seigneurs de VieuxPont se trouvérent aux batailles de Haftingue & d'Alcalon, dans le onzieme fiécle. VIEUX SAINT JEAN, village & monastére de Suisse, dans le Tockenbourg, au Tour-Thal, dont le village du Vieux Saint Jean fait la cinquiéme communauté. L'abbaye qui est de l'ordre de Saint Benoît est riche, elle fut fondée vers l'an 1150 par un certain gentil-homme nommé Wetzel de Saint Jean. Les comtes de Tockenbourg y firent dans la suite de grandes largesses. Il n'y avoit d'abord que deux moines de l'ordre de Citeaux : le nombre s'en augmenta peu à peu, & on leur donna un abbé. Enfin on les transféra au village de Sydwald, dans le lieu où est aujourd'hui l'abbaye du nouveau Saint Jean; de forte qu'il ne demeure plus dans le Vieux Saint Jean, qu'un seul religieux chargé d'en percevoir les revenus, & d'y faire l'office aux heures marquées. * Etat & Délices de. la Suiffe, t. 3, p. 317. 1. VIGAN, (Le) Bourg de France, dans le BasLanguedoc, diocète & recette d'Alais, à cinq lieues de la ville de ce nom, & à trois de faint Hipolyte. Ce bourg, qui est situé dans les Sevennes, est trèsconfidérable. Le Vigan est une des villes diocésaines d'Alais, & chef d'une viguerie royale, qui resfortit à la sénéchaussée de Nismes. 2. VIGAN, (Le) bourg de France, dans le Quercy, diocèse& élection de Cahors. Il y a dans ce bourg un chapitre de douze Chanoines. VIGARD-LEZ-VERDUN, bois de France, dans le Languedoc, & dans la maîtrise des eaux & forêts de Toulouse. VIGEAN, (Le) bourg de France, dans le Poitou, élection de Confoulens. 1. VIGEN, (Le) bourg de France, dans l'Auvergne, élection de Saint-Flour. 2. VIGEN, (Le) bourg de France, dans le Limousin, élection de Limoges. Ce bourg est assezconfidérable. VIGENNA. Voyez VINGENNA. VIGENNE, (La) petite riviere de France, dans la Bourgogne. Elle prend sa source un peu au Midi de Langres, d'où elle va passer au Levant, & près de Montsaujon; de-là, elle se rend dans la Saone, audessous de Gray, au bourg de Talmay. VIGENSE-OPPIDUM, ville de l'Afrique propre, felon Pline, 1.5, c. 14. Le pere Hardouin prétend qu'il faut lire Visense, & il se fonde sur la conférence de Carthage. Voyez VISENSIS. VIGESILA. Voyez VEGESELA. VIGEOIS, (Le) bourg de France, dans le Limoufin, élection de Brives, près de la riviere de Vezere. Ce bourg, qui est bien peuplé, a dans son voifinage une abbaye d'hommes, de l'ordre de saint Benoit, en latin Vofium S. Petri. On ne sçait point quelle est l'origine du monastere de saint Pierre-deVigeois. Sébastien, précepteur de faint Yrier, en fut abbé. Ce monastere ayant été ruiné après la mort de Sébastien, S. Yrier le répara, & y mit douze religieux, sous la conduite d'Astide son neveu. Il y unit de plus l'abbaye de saint Michel, dans le Limousin, & celle de Terrasson, qui avoit été foumise à celle de saint Michel, à la prière du bienheureux Sore. Avec le tems, l'abbaye de Vigeois a été elle-même soumise aux abbayes de Solignac & de saint Martial. * Abrégé de l'Histoire de l'Ordre de faint Benoît, 1. 2, c. 25. VIGEVANO, VIGERE ou VIGERANO, ville d'Italie, au duché de Milan, dans le Vigevanasc, ou Vigeranois, dont elle est la capitale. La fituation de cette petite ville, fur le Tefin, est si agréable, que plusieurs ducs de Milan l'ont choifie pour leur séjour, dans la belle saison. Son château est fort par sa situation, sur le haut d'un rocher, & par les ouvrages qui le le defendent. On érigea en 1530, l'église de Vigevano en évêché, sous la métropole de Milan. Le nom latin de cette ville est Vigevanum ou Viglebanum. * La Forêt de Bourgon, géographe historique, t. I, p. 437. Commainville, Table des évêchés. VIGEVANASC ou VIGERANOIS, petit pays d'Italie, au duché de Milan, entre le Novarèse & la Laumeline. Il prend son nom de sa capitale, appellée Vigevano. VIGILIÆ, nom latin de Biseglia, ville du royaume de Naples, dans la terre de Bari. Voyez ce VIGNAIS OU VINHAES, petite ville de Portugal, dans la province de Tra-los-montes, à l'Occident de Bragance, sur la petite riviere de Tuelo. Vignais tire fon nom de fon vignoble, où l'on recueille d'excellent vin. * L'élices de Portugal, p. 717. VIGNATS, Vignatia & Vinacium, lieu de Franče, dans la Normandie, au diocèse de Seez, élection de Falaise, à deux lieues, au Midi. Il y a dans ce lieu une abbaye de filles, de l'ordre de saint Benoît. Ce n'étoit d'abord qu'un prieuré fondé en 1130, par un comte de Belesme. En 1626, ce prieuré fut érigé en abbaye, par les soins d'une supérieure qui étoit de la maifon de Medavy de Grancey. VIGNEMONT, lieu de France, dans la PicarGie, au diocèse de Beauvais, élection de Compiegne. Il y a dans ce lieu un prieuré, qui rapporte cinq cens livres de rente. VIGNETTES, (Les) forteresse de France, fur la côte de Provence, dans la Baye de Toulon, environ à un quart de lieue, vers le Nord-est, de la grande Tour. Le fort des Vignettes, dit Michelot, Portul. de la Médit. p. 73, est une espéce de tour ou ras d'eau, qu'on a fait nouvellement avec une autre batterie auprès, du côté de l'Est, & devant laquelle on peut mouiller, au cas qu'on ne puisse gagner la Rade de Toulor. On y est à couvert des vents de NordOuest, Nord & Nord-eft; & il y a douze à quinze brastes d'eau assez proches de terre. VIGNIOGOU', abbaye de France, dans le Languedoc, au diocèse de Montpellier: on la nomme auffi BON-LIEU, en latin Vignolia ou Bonus-Locus. C'est une abbaye de filles de l'ordre de Citeaux, fille de Valmagne. VIGNOLA ou VIGNUOLA, ville d'Italie, dans le Modenois, fur le Panaro, entre Festa & Spilamberto, aux confins du Boulonois. Cette ville appartient aux seigneurs de la maison de Buon-Compagno, vassaux du duc de Modène. Davity, qui rapporte cette particularité, ajoute que Vignola, est une ville grande, forte & bien peuplée. * Magin, carte du Modenois. 1. VIGNORIX ou VIGNORY, bourg de France, dans la Champagne, sur la Marne, élection de Chaumont, à trois lieues au nord de Chaumont en Bassigny. Ce bourg, que quelques-uns appellent ville, est le chef-lieu d'un comté, qui fait l'article suivant. 2. VIGNORIX, comté de France, dans la Champagne, élection de Chaumont. C'étoit une ancienne Baronnie, qui fut érigée en comté l'an 1555, en faveur d'un feigneur de la maison de Quinquempois d'Am Tome VI. broise, & qui avoit été possédée auparavant par des Barons du nom de Vignorix. * Baugier, Mém. de Champagne, t. 2, p. 340. VIGNOT, Vinetum, paroisse du Duché de Lorraine, dans la prevôté de Gondreville. Son église est dédiée à S. Remi. Le chapitre de Commercy en eft le patron, & perçoit les deux tiers des groffes & menues dî mes: le prieuré de Breuille prend l'autre tiers, & le curé a une pension congrue. Il y a un hôpital & deux chapelles en titre : l'une est sous l'in vocation de faint Michel, & l'autre sous celle de faint Blaife. VIGNY, baronie de France, dans la Beauce, élections de Chartres. 1. VIGO, Vigum, ville d'Espagne dans la Galice, sur la cote de l'océan, à trois lieues de Redondella, avec un vieux château, un fort & un bon port. Long. 9, 14, Lat. 42; 3. Vigo n'a qu'une fimple muraille avec un fort à quatre bastions, sur une hauteur de Redondella, mais incapable de résister long-tems; le château ne vaut paš mieux.... Les environs font très-fertiles. En 1702, la flotte combinée d'Angleterre & de Hollande enleva, dans ce port, les galions d'Espagne quirevenoient d'Amérique, escortés par une flotte Françoise. Le comte Renaud, François, & qui avoit accompagné la flotte, voyant paroître l'ennemi, & n'ayant pû déterminer les généraux à les éviter, rassembla, avec une diligence incroyable, quatre mille charriots, & fauva à l'Espagne plus de cent millions auxquels l'ennemi ne pût pas toucher. 2. VIGO, village d'Italie, au Royaume de Naples, sur la côte du golfe de ce nom. De Caftelamare à Vigo, dit Michelot, Portul. de la Médit. p. 122; il y a environ vingt milles vers l'oueft-fud-ouest; entre les deux côtés c'est une côte fort haute & fort escarpée du côté de la Mer. Environ à un quart de lieue du village de Vigo, il y a une grosse pointe un peu avancée en mer, & au-dessus une tour de garde & plusieurs autres aux environs. On peut mouiller entre cette pointe & le village de Vigo par huit à dix brasses d'eau, fond d'herbe vaseux, & fuivant qu'on veut approcher de terre; mais ce mouillage n'est pro pre que pour les vents, à terre, c'est-à-dire du côté du fud & fud-est, comme tout le reste de la côte. VIGON ou VIGONE, bourg d'Italie, au Piémont, entre Pignerol & Carmagnole, fur le bord de la riviere de Langiale, au-dessus de Pancalier. * Del'ifle, Atlas. VIGORNIA, nom que les Latins modernes donnent à la ville de Vorchester. Voyez WORCHESTER. 'VIGOULANT, lieu de France, dans le Berri, au diocèse de Bourges, élection de la Châtre. Ilya dans ce lieu un prieuré. VIGOUROUX, lieu de France, en Auvergne, élection d'Aurillac. C'est le chef-lieu d'un mandement royal, ressortissant au bailliage de Vic en Carladés. VIHERS, ville de France, dans l'Anjou, élection de Montreuil-Bellay, dont elle est éloignée de cinq lieues. Cette petite ville se trouve affez avantageusement placée sur un étang, duquel se forme une petite riviere qui tombe dans le Layon: elle a le titre de comté, avec de grandes mouvances. La baronie de Vefins, & plus de cent fiefs en relevent. Sa jurisdiction s'étend fur quinze paroisses: il y a trois cures dans le château. On compte que Vihers renferme quinze cent feux. Le marché y est un des plus fréquentés de la province; il s'y fait aux foires un très-grand commerce de bestiaux & de toiles, dites de Cholet: on en enleve quantité, principalement dans la grande foire qui se tient le premier de Juin. * Piganiol, Descr. de la France, t. 7, p. 131. UJINGAWA, riviere du Japon dans l'ifle de Niphon. Elle tombe du sommet d'une montagne, & coule avec tant de rapidité, que lors même qu'elle est plus baffe, & qu'à peine il y a de l'eau jusqu'aux genoux, on s'y foutient difficillement. On prend, pour la traverser, des guides qui font responsables de la vie pour les accidens qui y arriveroient. Cette riviere est sans doute la même que quelques relations Y nomment Ogingawa. Elle est dans le royaume de Totoomi, & se jette dans la mer du Japon, presqu'à l'entrée de la baye de Toromina du côté de l'oueft. 1. VILAINE, Vicinonia, riviere de France, dans la Bretagne. Elle prend sa source dans le Maine, affez près d'Ernée. De là prenant son cours du nord oriental au midi occidental, elle entre dans la Bretagne, où après avoir arrofé Vitray, d. Château-Bourg, d. Rennes, Messac, g. Rhedon, d. Rieux, d. la Roche-Bernard, g. elle se jette dans la mer, vis-à-vis de l'ifle de Mai. Dans sa course elle grossit fon lit des eaux de diverses rivieres ou ruisseaux, qui sont la Cautache, d. l'Ifle, d. le Men, d. la Seiche, g. le Bruc, g. la Chere, g. le Don, g. l'Oust, d. l'Ifaac, g. A l'embouchure de cette riviere, l'une des plus navigables de la Bretagne, il y a de grandes falines, proche de Guerrande & du Croific, & qui fournis, sent du sel à toutes les villes & bourgades d'alentour. * Jaillot, Atlas. 2. VILAINE, ou VILAINE EN DUESMOIS, bourg de France, dans la Bourgogne, au diocèse d'Autun, recette de Châtillon. Ce bourg est situé sur une montagne; il y passe un petit ruisseau fans nom, & fur lequel il y a deux ponts: c'est un passage de rouliers. Le pays est montagneux, & environné de bois. Le fief de la Couture dépend de Vilaine. 3. VILAINE-LA-CARELLE, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans. 4. VILAINE-LE-GONNOIS, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans. 5. VILAINE Qu S. GEORGE DE VILAINE-LAJUHÉE, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans, avec titre de marquisat, à douze lieues au nord-ouest du Mans. Cette terre appartenoit, il y a deux cent ans, à Louis d'Anjou, bâtard du Maine. Elle passa ensuite dans la maison de Champagne, & fut érigée en marquisat en faveur de N. de Brandelis, chevalier de l'Ordre. Le bourg de Vilaine est fort peuplé: sa jurisdiction s'étend fur treize paroisses. 6. VILAINE-LES-PREVOTS, bourg de France, dans la Bourgogne, au bailliage de Semur. Cette paroisse est située en pays de plaines, côteaux & montagnes: il y passe un ruisseau, & il y a une chapelle de trente livres de revenu. VILARCEAUX, château de l'isle de France, dans le Vexin-François, dans la paroisse de Chaussy, à deux lieues au fud-ouest de Magny, & à pareille distance de la Roche-Guyon. Ce château est bien bâti, il a beaucoup de logement, avec des fossés remplis d'eau, un étang, des canaux, un grand jardin, & un parc très-vaste, fermé de murailles. Il y a dans ce même lieu un fameux prieuré de Bénédictines. Le ruisseau qui arrose la paroiffe de Chaussy va tomber dans la riviere d'Epte, à la vue du château de Baudemont. * Corn. Dict. sur des mémoires manufcrits. VILBERNIER, bourg de France, dans l'Anjou, élection de Saumur. VILCHEZ, riviere de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane. Cette petite riviere se jette dans le golfe du Mexique, entre les rivieres de faint Pierre & de Vafiza, à la baye d'Apalaches. VILENA, ville d'Espagne, dans la NouvelleCastille. Voyez VILLENA. VILICA, lieu dont il est parlé dans la vie de sainte Adélaïde, cité par Ortelius, qui soupçonne que ce pourroit être Bellich. Voyez BELLICH. VILILLA, bourg d'Espagne, au royaume d'Aragon, fur l'Ebre, au voisinage d'Offera. La Tradition du pays veut qu'une cloche de ce village sonne d'elle-même toutes les fois qu'il doit arriver quelque malheur à l'Espagne. Cette cloche a dix brasses de tour, & fut fondue par les Gots, qui, à ce qu'on raconte, y mirent l'une des trente pieces d'argent, qui furent le prix pour lequel Judas trahit NotreSeigneur. * Délices d'Espag. p. 653. 1. VILLA, nom latin qui fignifie une maison de campagne, une ferme, une métairie. Les anciens s'en font aussi serviss pour désigner une bourgade ou un village. Ammien-Marcellin écrit Melanthiada Villam Cæfarianam, en parlant de Melanthias, village à cent-quarante stades, ou à dix-huit mille pas de Constantinople: Eutrope en parlant de la mort de l'empereur Antonin Pie, dit qu'il mourut apud Lorium Villam fuam, à douze milles de Rome; Aurelius Victor, Eutrope & Caffiodore, appellent Acyronem Villam publicam, le lieu voifin de Nicomedie, dans lequel mourut l'empereur Constantin, le Grand. Or Melanthias, Lorium, Acyro étoient des villages: ils s'étoient, sans doute, formés auprès de quelque maison de campagne, dont ils avoient retenu le nom. Dans les titres du moyen âge, on remarque qu'il y avoit souvent dans un petit pays plusieurs de ces Villæ, & dans une Villa, plufieurs parties nommées Aloda ou Aleux, qu'on donnoit à louage aux payfans. Ces Villæ ou maisons de campagne ont donné commencement à une infinité de Villes, de Bourgs & de Villages, dont les noms commencent ou finiffent par Ville : c'est ce qui a donné pareillement l'origine au mot François Village, comme si on eût voulu désigner un nombre de maisons bâties auprès d'une Villa ou maison de campagne. 2. VILLA, bourgade de la Mauritanie Césariense Ptolomée, l. 4, c. 2, la marque dans les terres. C'est présentement Beni-Arax, felon Marmol. Voyez BENI-ARAX. VILLA-D'ADRIANO, lieu d'Italie, dans la campagne de Rome, à une lieue du Tibre, dans le territoire de Tivoli. L'empereur Adrien avoit un palais dans ce lieu, & on en voit encore quelques restes. Voyez TIVOLI. Ce que le peuple ignorant appelle Tivoli-Vecchio, n'est autre chose, felon Spon, que la Villa-d'Adriano. VILLA-BARNA, bourgade d'Italie, dans la Tortonese: il y en a qui prennent ce lieu pour l'ancienne Libarna. Cet article est de Corneille, qui ne cite point son garant. Il est vrai que quelques Géographes ont voulu que Villa-Barna fût l'ancienne Libarna; mais les ruines qu'on voit à Arqua, fur la Scrivia, prouvent que c'est cette place qu'elle occupoit. VILLA-BORGHESE, maison de plaisance, en Iralie, à deux milles de Rome, & qui prend fon nom de la famille à laquelle elle appartient. On la nomme aussi quelquefois VIGNE-BORGHESE. C'est un lieu très-agréable, qui seroit digne d'être habité par un grand prince. La maison est presque toute revêtue en dehors de bas-reliefs antiques, dispofés avec tant de symétrie, qu'on les croiroît avoir été faits exprès pour être placés comme ils font. Entre le grand nombre de statues, dont les appartemens de ce petit palais font remplis, on admire principalement le Gladiateur; la Junon de Porphyre; la Louve de Romulus, d'un fin marbre d'Egypte; les bustes d'Annibal, de Séneque & de Pertinax; l'Hermaphrodite, & le vieux Silene, qui tient Bacchus entre ses bras. Le David frondant Goliath; l'Enée qui emporte Anchise, & la métamorphose de Daphné, font trois piéces modernes du chevalier Bernin, qui méritent d'être mises au rang des premieres. On ne finiroit pas fi on entreprenoit de parler des peintures rares qui se trouvent dans ce palais. Le saint Antoine du Carache, & le Christ mort, de Raphel, font regardés comme les deux principaux morceaux. Si toutes les magnificences royales qu'on peut voir ailleurs ne sont pas ici si splendidement étalées, on y trouve des beautés plus douces & plus touchantes; des beautés tendres & naturelles, qui font plus naître d'amour, fi elles n'inspirent pas tant de respect. Enfin comme Rome est la source des statues & des sculptures antiques, il faut que le reste du mondecéde en cela au palais de la famille des Borghèse. Onnepeut rien ajouter à la beauté de ses promenades: il y a un parc, des grottes, des fontaines, des vollieres, des cabinets de verdure, & une infinité de statues antiques & modernes. * Misson, Voyage d'Italie, t. 2, p. 169. VILLA-CÆSARUM. Voyez, au mot AD, l'article AD GALLINAS. VILLA DE CAPILLA, bourgade d'Espagne, dans l'Andaloufie, à deux lieues d'Azuaga. Moralés 146. & Mariana prennent ce lieu pour l'ancienne Mi-ouest de Pon-Ferrada. * Délices d'Espagne, p. robriga. VILLA-CASTIN, bourg d'Espagne, dans la Castille vieille, au nord-ouest, & près de l'Escurial, au couchant de la petite ville de Mançanarés. VillaCastin est situé auprès d'un lieu appellé, Toros de Guisando, où Jule César défit les deux jeunes Pompées. * Délices d'Espagne, p. 300. VILLA DI CHIESA, ou VILLA D'IGLESIA, petite ville de l'ifle de Sardaigne, sur la côte méridionale, au fond du golfe, auquel elle donne le nom de Golfo d'Iglefias. En 1503 on transféra dans cette petite ville l'évêché de Sulci, qui en 1513 fut uni à Cagliari. * Commainville, Table des évéchés. VILLA DE CONDE, ville de Portugal, dans la province d'Entre-Douro & Minho, entre Barcelos & Porto. C'est une ville d'une médiocre grandeur, à l'embouchure de la riviere d Ave. Elle a un petit port, dont l'entrée est défendue par une terrasse, garnie d'artillerie. Ses habitans vivent de leur pêche. Villa de Condé est sur la rive droite de la riviere d'Ave: sur la rive opposée, on voit une petite place peu importante, nommée Zurara. Quelques-uns veulent que Villa de Condé soit l'ancienne Abobriga. * Délices d'Espagne, p. 704. VILLA-DIEGO, bourg d'Espagne, dans la vieille Castille, fur la Pisuerga, à quelques milles de la source de cette riviere. Il y en a qui croyent que c'est l'ancienne Moroeca, dont il est fait mention dans les exemplaires latins de Ptolomée. * Jaillot, Atlas. VILLA DEL ESPIRITU SANTO, ville de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, province de Guaxaca, à quatre-vingt-dix lieues d'Antequera. Cette ville fut bâtie en 1522, par Gonsalvo de Sandowal, sur le bord d'une riviere, à trois lieues de la mer. Les Sauvages qui habitoient autrefois cette province étoient fort belliqueux & cruels. Cela obligea Cortés à donner aux premiers habitans de Villa del Spiritu Santo, plusieurs villages des naturels du pays, entre autres Guecollan, Guiatla & Guezaltepec. Ces peuples, ayant été domptés insensiblement, portent aujourd'hui volontairement le joug de leurs vainqueurs. * De Laet, Descr. des Indes occ. 1. 5, C. 22. VILLA-DE-FO, bourgade d'Italie, au duché, de Milan, près du Tanaro, à demi-lieue d'Alexandrie. On croit que ce lieu est l'ancien Forum Statiellorum, dont parle Paul Diacre. * Baudrand, Dict. VILLA FAUSTINI, lieu de la grande Bretagne: l'itinéraire d'Antonin, le marque sur la route de Londres à Luguvallum, entre Colonia & Iciani, à trente - cinq milles de la premiere de ces places, & à vingt - quatre milles de la seconde. On croit communement que Bury, à sept milles à l'Orient de Neumarket, est le lieu que les Romains nommoient Faustini Villa. Le roi Emond y ayant été inhumé, ce lieu prit le nom d'Edmunds Bury; & depuis on s'est contenté de dire simplement Bury: il y a néanmoins quelques Ecrivains qui veulent que Dunmow soit Villa Faustini. Voyez S. EDMONDBURY. VILLA-FLOR, ville de Portugal, dans la Province de Tra-los-Montes, entre Mirandela & Torre de-Moncorvo. Villa-Flor est une jolie petite ville, défendue par une montagne & entourée de murailles, avec cinq portes. On n'y compte que quatre cent habitans, une paroisse & une prébende abbatiale d'un grand revenu. Elle a pris le nom de Villa-Flor, d'une Heur de lis qu'elle a dans ses armes. * Délices de Portugal, p. 719. 1. VILLA-FRANCA, ville d'Espagne, dans la Castille vieille, sur la Tormes, au nord de Puerto de Pico: il se fabrique de bons draps dans cette petite ville: son terroir abbonde en cerises. Quelques géographes prennent cette ville pour l'ancienne Manliana: que d'autres placent à Mallen. * Délices d'Espagne, p. 213. 2. VILLA-FRANCA, ville d'Espagne, dans le royaume de Léon, aux confins de la Galice. Cette ville, médiocrement grande, est située dans une vallée, au milieu de hautes montagnes, au nord 3. VILLA-FRANCA, ville d'Espagne, dans le Guipuscoa, sur l'Orio, entre Segura & Tolofa. Cette petite ville est assez jolie. * Délices d'Espagne, p. 87. 4. VILLA-FRANCA, petite place de Portugal, dans l'Estremadure, sur la rive droite du Tage, entre Santaren & Lisbonne. Son territoire est fertile en pâturages, & nourrit une grande quantité de troupeaux. * Délices de Portugal, p. 747. 5. VILLA - FRANCA, ville de l'isle de saint Michel, & l'une des Açores: elle est située sur la côte méridionale de l'ifle. * De l'lsle, Atlas. VILLA-FRANCA-DE-PANADÉS, ville d'Espagne, dans la Catalogne, à quatre lieues de Tarragone, au nord-est, & la capitale d'une viguerie. C'est une belle ville fermée de murailles: on la prend pour la Carthago-Vetus des anciens: on lui donne le furnom de Panadés, à cause qu'elle est dans le pays qui porte ce nom. Ce fut à Villa-Franca-dePanadés, que dom Pedre III, roi d'Arragon, mourut fur la fin de l'année 1285. L'excommunication que le pape Martin IV avoit fulminée contre ce prince, comme étant un des auteurs du massacre des François, aux vêpres Siciliennes, n'avoit point été levée. * Délices d'Espagne, p. 599. VILLA-FRATE, ville ruinée, en Espagne, dans la vieille Castille, au voisinage de Valladolid. C'étoit autrefois une ville forte; mais, ayant été engagée dans une conspiration des grands du royaume, contre le cardinal Ximenez, ce prélat, qu'il étoit dangereux d'offenser, la prit, la fit brûler & raser jusqu'aux fondemens, & y fit semer du sel, pour marquer qu'elle ne seroit plus habitée. L'histoire place cet événementàl'année 1517.* Délices d'Espagne, p. 201. VILLA-GARCIA, petite ville d'Espagne, dans leroyaume de Léon: les Jésuites y avoient un college & un noviciat, & les Bénédictins y ont un prieuré conventuel. VILLA-GOSWAR, Bourg de la haute Hongrie, aux confins de la Transilvanie, à sept lieues de Giula, vers le Levant, avec un château très-fort, selon Corneille qui cite Maty: les cartes de Hongrie n'en font aucune mention. VILLA-HERMOSA, ville d'Espagne, au royau me de Valence, sur un ruisseau qui se rend dans la riviere de Millas, à quinze lieues de Valence, du côté du nord. Cette ville fut érigée en duché, par Jean II, roi d'Aragon, vers l'an 1470, en faveur de dom Alfonse d'Aragon, fon fils naturel, auquel il fit don de ce duché & du comté de Ribagorza. , VILLA-IMPERIALE, maison de plaisance du grand duc de Toscane, au voisinage de la ville de Florence. En fortant de cette ville par la porte Romaine, vulgairement apellée la porte de S. Pierre Gattolini; & tournant à gauche, on trouve au bout d'une large allée d'ormes, l'église appellée NotreDame de la Paix. En retrogradant par la même allée, on voit au bout d'une très-largerue, la Villa Impériale. Avant que d'y arriver, on rencontre deux réservoirs partagés par un pont, à chaque extrémité duquel il y a fur des piedestaux, d'un côté les aigles de l'empire qui portent sur leurs poitrines l'écusson de la maison de Médicis, écartelée avec celle de la grande duchesse, Marie-Magdelaine d'Autriche femme du grand Duc Côme II. De l'autre il y a un lion qui tient d'une de ses pattes un globe pour représenter l'état de Florence; & vis-à-vis, unelionne, pourreprésenter l'état de Sienne. Un peu plus loin, font deux autres réservoirs plus grands que les premiers, de figure semi-circulaire, parce qu'ils font partagés en deux par un pont. Leur partie supérieure est ornée de rocailles, de pétrifications, & autres raretés naturelles, qui servent de base à deux figures gigantesques, qui représentent les fleuves d'Arne & d'Arbia, qui tiennent chacune un grand vase incliné, d'où fortent les torrens d'eau qui rempliffent les réservoirs. Il y a encore entre les réservoirs supérieurs & inférieurs les statues d'Homére, de Virgile, de Dante & de Pérrarque, sur des piedestaux magnifiques. Tels fontles ornemens de l'entrée d'une 1 allée large & longue de près d'un mille toute bordée de ciprès, & d'autres arbres qui font un ombrage charmant. Au bout on trouve un boulingrin rond enfermé d'une balustrade de pierre, avec des statues de pierre de très-bons maîtres, qui semblent accompagner deux statues de marbre, plus grandes que nature, dont l'une représente Atlas qui porte le globe du monde sur ses épaules, & l'autre un Jupiter la foudre en main. C'est au bout d'une entrée si magnifique que s'éleve Villa-Impériale. Ce palais eft accompagné de deux jardins, l'un rempli de fleurs de toutes les espèces disposées de différentes manieres, entremêlées de fontaines & de jets d'eau; & l'autre rempli d'orangers, de citronniers, de bergamotiers, qui rendent ce lieu charmant par la fralcheur qu'ils y procurent, & par les odeurs qu'ils y répandent. Les bosquets font ornés de cabinets, de statues, de jets d'eau, de cascades, en un mot, de tout ce qui peut contenter la vue & l'odorat. La coline qui s'éleve derriere ce palais, est ornée d'un beau monastere de Religieuses de l'ordre de S. François, appellé S. Mathieu in Arcetti. C'est dans ce terroir charmant qu'on recueille ces vins exquis renommés par tout le monde, & connus sous le nom de Verdée, & ces fruits délicieux. Cette coline & tous ses environs sont encore remplis de quantité de palais ou de maisons de campagne d'une grande beauté. * Labat, voyage d'Italie, 1. 7, p. 226. VILLAIRES, bourg de France dans l'Anjou, élection de la Fleche. VILLA-JOIOSA, ou JOYSA, bourg d'Espagne, au royaume de Valence, sur la côte, à cinq lieues d'Alicante vers le nord, entre cette ville & le cap martin. On croit assez généralement qu'il tient la place de l'ancienne Honofca, dont parle Tite-Live. Le bourg de Villa Joiosa est fort considérable. est la pièce dont les connoiffeurs font le plus de cas. On y voit encore un petit morceau d'os, qu'on dit être une squelette d'homme pétrifié. Miffon observe néanmoins que c'est une méprise. Les os, dit-il, ne font nullement pétrifiés ; mais il s'est amaffé tout autour une croûte candia, ou une certaine incrustation pierreuse, qui les a fait nommer os pétrifiés. Dans d'autres chambres on montre un horloge de cuivre doré, ayant la figure & la taille d'un homme qui est debout; une statue moderne de marbre blanc, qui représente le ravissement de Proferpine, & celle de Ceftius Marius qui se tue fur le corps de sa fille. De l'appartement où font ces chambres, on descend dans une galerie baffe & fort longue. Elle est embellie de quantité de statues, parmi lesquelles on remarque celles de Junius Brutus, de Néron, de Domitien, & un bas relief admirable de la tête d'Olympias, mere d'Alexandre, qui est une médaille. * Corn. Dict. Laffels. Voyage d'Italie. VILLA-MAGNA, VILLA PRIVATA lieu de l'Afrique propre, marqué par l'itinéraire d'Antonin sur la route de Carthage à Alexandrie, entre PonteZita & Fifida-Vicus, à trente milles du premier de ces lieux, & à trente & un milles du second. Wesseling soupçonne que VILLA-MAGNA, & VILLA-PRIVATA, font deux gîtes différens, dont l'itinéraire d'Antonin, ou plutôt les copistes, par erreur, n'ont fait qu'un seul lieu. Voyez VILLA-MAGNENSIS. VILLA-MAGNENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Province Proconfulaire, Augendus eft qualifié Epifcopus Vila-Magnenfis dans la conférence de Carthage, n. 132, & on trouve la fignature de Cyprianus, Epifcopus Ville-Magnenfis, au bas de la lettre synodique que les évêques de la Proconsulaire écrivirent dans le concile de Latran, sous le pape Martin. 1. VILLA-MAJOR, ville d'Espagne au Royaume d'Aragon, au voisinage de Saragoffe. Le pays des environs de cette petite ville est entiérement stérile à la réserve de quelques maigres pâturages, où on éleve un petit nombre de brebis & de chevres. * Délices d'Espagne, p. 656. VILLA-MARTIN, petite ville d'Espagne dans le royaume de Léon sur la route de Burgos à Léon, entre Fromesta & Carion. * Jaillot, Atlas. VILLA LUDOVISIA, maison de plaisance en Italie au voisinage de Rome. Elle est située sur une éminence, & appartient à la Maison Ludovifio dont elle a pris le nom. Il y a dans le jardin deux corps de logis, remplis l'un & l'autre d'un grand nombre de raretés. On voit dans celui qui est plus proche de 2. VILLA-MAJOR, bourg de Portugal dans la la porte de derriere, un très-beau tableau de la Province de Tra-los-Montes, au midi du Duero, fur Sainte Vierge, par Guido Rheni, & un très-riche le bord de la Coa, entre Coa & Castro Mendo. Ce cabinet, où est le portait de Grégoire XV avec son bourg est peu considérable. * Délices de Portugal, p. camail, chargé de plusieurs pierres précieuses. Le 719. buste de ce même pape, & celui du cardinal Ludovisio, son neveu, en marbre, sont dans une autre re chambre. Ce qu'il y a de plus beau dans cette maifon, c'est un bois de lit sur lequel font enchassées plusieurs fortes de pierres précieuses, & qui a coûté, dit-on, vingt-mille pistoles. Les quatre pilliers sont d'un jaspe d'Orient très-poli; mais le chevet surpasse le reste, tant par la matiere que par l'ouvrage. Au milieu font les armes de la famille Ludovisio, dont les blasons font représentés par des pierres de différentes couleurs. On y voit des grappes deraifin blanc & noir, de grosses améthystes, les unes en tables, les autres rondes, en forme pyramidale, & un oreiller sur lequel Phaëton eft représenté dans son char, dont les roues sont de pierres fort brillantes. Misson, dans son voyage d'Italie, tom. II, p. 171, dit que ce lit est présentement fort délabré. Il y a près de ce corps de logis, des fontaines & des jets d'eau sous des arbres fort toufus. Quand on a paffé dans l'autre, en traversant le jardin, on y trouve plusieurs chambres remplies de diverses curiofités, & entr'autres des statues de deux anciens gladiateurs, qui font affis, de quatre piéces fort estimées, de Guido Rheini; savoir, un S. François, une Lucréce, une Judith, la conversion de S. Paul, & de plusieurs autres tableaux du Titien, de Raphael, de Michel Ange & du Carache. Il y a aussi une tête de marbre de Scipion l'Africain, un buste de Senéque, qui passe pour un excellent ouvrage ; un buste de Cicéron, des tableaux composés de piéces de différentes couleurs; deux statues d'Appollon en marbre blanc; celle d'un gladiateur mourant de ses blessures, qui est connu sous le nom du Mirmille mourant, & qui VILLA-MERGELINA, maison de plaisance en Italie, au bord de la mer près de la ville de Naples, du côté du fauxbourg qu'on appelle Chiaia. Fréderic roi de Naples, en fit présent aux fameux poëte Sannazar, qui prit aussi le nom d'Actius Sincerus, à la sollicitation de son ami Jovianus Pontanus. Sannazar aimoit fort cette maison, & il eut tant de chagrin lorsqu'elle fut ruinée par Philibert, prince d'Orange, général de l'armée de Charles V, qu'il abandonna ce lieu aux religieux Servites, qui ont là une belle église, sous l'invocation de la Sainte Vierge, de Partu Virginis. Le tombeau de ce grand poëte est derriére le maîtte-autel de cette église. Il est tout entier de marbre blanc, du plus beau & du plus fin qu'il y ait. Son buste qui est au-dessus, & qu'on dit être fait d'après nature, est représenté avec une couronne de laurier. Il y a un excellent bas relief, où l'on voit plusieurs figures de fatyres & de nymphes qui jouent. Ce bas relief est accompagné de deux grandes statues de marbre, l'une d'Appollon, & l'autre de Minerve. Comme quelques personnes ont été scandalisées de voir des statues profanes dans une église, & fur le tombeau d'un poëte chrétien, leurs noms ont été changés, & l'on a donné à Appollon celui de David, & à Minerve celui de Judith. Ces statues, & le reste de ce magnifique mausolée, qui passe pour une des plus belles chofes de tout le royaume de Naples, font de la main de Santa Croce. Sannazar est mort en 1530, son épitaphe est conçue en ces termes: |