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VIRGIUM ou VORAGIUM. Biondo & Leander disent que les Latins donnent ces noms à une ville ou bourgade, appellée aujourd'hui Varagio. Voyez ce mot. * Ortel, Thef.

VIRIBALLUM, promontoire de l'isle de Corse: Ptolomée, l. 3, c. 2, le marque sur la côte occidentale de l'isle, l'isle, entre le Golfe Cafalus, & l'embouchure du fleuve Cicidius. Le nom moderne, est Punta di Adiazza, selon Leander, cité par Ortelius, Thef.

VIRIEU, bourg de France, dans le Forez, tion de saint Etienne. Ce bourg est bien peuplé.

Camden croit que c'est aujourd'hui Warwick, bourg du Cumberland, où l'on voit effectivement quelques restes d'antiquités.

VIROSSA, fiége épiscopal d'Afie, sous la métropole de Ruba, dans le pays des Moabites, selon une ancienne notice, rapportée par Guillaume de Tyr. Ne feroit-ce point le fiége Virofamum, que la notice du patriarchat de Jerufalem, publiée par Schelstrate, marque sous la métropole de Petra, & le fiége VirosJara, que la notice de l'abbé Milon met sous la mé

électropole Arraba Moabitis.

VIRIEU-LE-GRAND, bourg de France, dans le Bugey, avec titre de marquisat. C'est le chef-lieu de la justice du marquisat de Valromey, & un membre du mandement de Rosfillon. Il députe aux asfemblées de Bugey. Les paroisses de faint Romain & de faint Etienne, sont des annexes de Virieu-le

Grand.

VIRIEU-LE-PETIT, bourg de France, dans le Bugey, au bailliage de Valromey.

VIRIEUX, bourg de France, dans le Dauphiné, élection de Vienne.

Ce lieu s'appelle Virieu, & a le titre de ville. VIRIGNIEU, lieu de France, dans le Forez, élection de Montbrifon. C'est une châtellenie royale, ressortissante à la fénéchaussée de saint Etienne.

VIRITIUM, ville de la Germanie, dans sa partie septentrionale, selon Ptolomée, 1.2, c. 11. Si nous en croyons Villeneuve, le nom moderne est Griffenhagen, & Althamerus veut que Viritium soit aujourd'hui Gripswald.

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VIRNEBOURG ou VIRNENBOURG, comté d'Allemagne, dans l'Eiffel. Ce comté, qui est fort petit, appartient aux comtes de Loewestein, qui ont leurs terres en Franconie. Les comtes de Virnebourg, avoient rang autrefois entre les seigneurs les plus considérables de l'archevêché de Tréves dont ils étoient Vassaux. Mathilde, fille unique de Guillaume, comte de Virnebourg, épousa Cunon, comte de Manderscheid; ce qui lui fit avoir de grands différends sur cette fuccesfion, avec l'archevêque de Tréves, qui prétendoit que, par le défaut de mâles, il étoit en droit de réunir ce fief à fon domaine. Cette contestation fut terminée en 1554, & par la transaction que firent Jean, archevêque de Tréves, & Thierry V, comte de Manderscheid; ce dernier fut investi du comté de Virnebourg, de la paroisse de Nachzheim, & de la prevôté de Bons & de Lengefeld, en qualité de fiefs féminins, & renonça à la seigneurie de Montréal, & au grand & petit Pellenz. Joachim, comte de Manderscheid Sleiden, n'ayant laissé que deux filles; Elifabeth, mariée avec Christhophe Louis, comte de Loewestein-Wertheim, échangea la seigneurie de Cronenbourg, & le bourg de Dalheim, qu'elle avoit eus de l'héritage de Joachim, son pere, pour le comté de Virnebourg, qui étoit échu à sa sœur Anne Salomé. Les descendans de Christophle - Louis en ont joui depuis ce tems-là, & se sont même distingués de l'autre branche de leur maison, par le surnom de Virnebourg. Fréderic-Louis, fils de ce Christophle Louis, comte de Loewestein-Wertheim, laissa d Agnès-Marie de Tubingen, Louis Ernest, Frederic Everard, & Gustave Axel, & d'Anne-Sidonie de Tuffenbach, sa troifiéme femme, un quatriéme fils, nommé Albert. Ces quatre freres ont fait quatre branches. * Hubner, géogr. d' Audifret, géogr. anc. & mod. t. 2. VIROCONIUM. Voyez VRICOVIUM. VIRODUNUM. Voyez VERODUNUM. VIROMANDUI. Voyez VEROMANDUI.

VIRONE, petite riviere de France, dans la Normandie, au Cotentin. Elle a sa source vers le Manoir de la Lande, passe par la Maudiere, au pied de Mont-Bonnel & de Monthule, par-dessous le Pont d'Odeman, reçoit trois ruisseaux, & se joint à la Dattée. * Corn. Dict. Vaudôme, manuscrits géogra

phiques.

VIROSIDUM, ville de la Grande-Bretagne, selon la notice des dignités de l'Empire, Sect. 63. Tom. VI.

VIROVESCA, ville de l'Espagne Tarragonnoise: Pline, 1.3, c.3, dit que c'est une des deux villes qui se trouvoient parmi les dix cités des peuples Autrigones. L'itinéraire d'Antonin marque cette ville sur la route des Gaules, au lieu nommé Ad Legionem Geminam, entre Segasamundum & Se gesamone, à onze milles du premier de ces lieux, & à quarante-sept milles du second. La plupart des anciens manufcrits portent Veronefca, au lieu de Virovesca, & d'autres lisent Verovesca. Cette ville a été connue de Ptolomée, l. 2. c. 6, qui la donne auffi aux Autrigones; mais il écrit Viruesca ou Virdubefca; & même d'anciens manufcrits portent Buruesca ou Virouesca. Le nom moderne est Birviefca, selon Villeneuve, Briviefca, selon Simler, & Virovesca, au voisinage de Rioja, selon Surita, Voyez VIRVESCA.

VIROVIACUM, lieu de la gaule Belgique : l'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Portus Gessoriacenfis à Bagacum, entre Caftellum & Turnacum, à seize milles de chacune de ces places. On croit que c'est aujourd'hui Warwick, sur la Lys en Flandres.

VIRTA, forteresse de la Mésopotamie, selon Ammien Marcellin, 1. 20, c. 7, qui la met à l'extrémité de cette contrée. C'étoit une forteresse importante, & en quelque maniere inaccessible. On prétendoit qu'elle avoit été bâtie par Alexandre le grand. Il y a apparence que c'est la ville Birtha que Ptolomée marque dans la Mésopotamie, près du Tigre. Quelques exemplaires d'Ammien Marcellin lifent Jurta, au lieu de Virta; mais de Valois préfére cette derniere ortographe.

VIRTINGUI, ou VIRTUNGI. Voyez Ju TUNGI.

VIRTON, VIRTONIUM, petite ville des paysbas, au duché de Luxembourg, à huit lieues à l'ouest sudouest de la ville de ce nom, & à trois d'Arlon, & autant nordest de Montmedi, entre ces deux dernieres villes. Elle donne le nom à une Prevôté qui est entre celle de Luxembourg, le marquisat d'Arlon & la Lorraine. C'est un fief de l'évê ché de Verdun, sujet pour le spirituel à l'électeur de Tréves. Virton, que quelques-uns écrivent Verron a deux portes, de bons fossés & des murailles. On y voit un couvent de Récollets. Le savant Nicolas Vernulæus, professeur en histoire, dans l'université de Louvain, étoit né aux environs de Virton. II mourut à Louvain en 1649, étant président du col. lége de Luxembourg.

VIRTUS-JULIA. Voyez ITUCCI.

VIRUCINATES, peuples de la Vindélicie. Leur nom se trouve dans l'inscription du Trophée des Alpes qui nous a été conservée par Pline, 1.3, c. 20, mais au lieu de Wirucinates, le pere Hardouin lit Rucinates; & c'est apparemment la véritable or. tographe; car outre qu'elle est suivie dans quelques manuscrits, on voit assez qu'il est question des Ru nicatæ, ou Rucinata, que Ptolomée, l. 2, c. 13, pla ce dans la Vindélicie.

VIRVESCA, ou BIRBIESCA, bourg d'Espagne, dansla Castille vieille. Les montagnes, qu'on nomme Sterras de occa, forment une chaîne épaisse, au bout de laquelle en tirant vers Burgos, on trouve une belle & grande plaine très-fertile & bien cultivée appellée Bureva, que l'on traverse pour arriver à Virvesca. Ce bourg qui est considérable, appartient à la maison des Velasco. On y voit une belle maison des Dominicains, avec un collége fondé par un вь

des seigneurs du lieu. Le bourg de Virvesca est or. né de jardins affez propres, au bord d'une petite riviere. * Délices d'Espagne, p. 172.

VIRUNI, peuples de la Germanie: Ptolomée, 1. 2, c. 11, dit que les Viruni & les Teutonari habitoient entre le pays des Saxons & celui des Suèves. Cluvier, Germ. Ant. l. 3, c. 27, soutient que ce sont les Varini de Tacite. Voyez VIRU

NUM.

1. VIRUNUM, ville de la Germanie, dans sa partie la plus feptentrionale, felon Ptolomée, 1.2, c. 11. C'étoit sans doute une bourgade des peuples Viruni ou Varini. Si nous en croyons Cluvier, il ne faut point chercher Virunum ailleurs que dans Waren, petite ville du duché de Mecklembourg.

2. VIRUNUM, ville du Norique, au midi du Danube, felon Ptolomée, 1.2, c. 14. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route d'Aquilée à Lauriacum, entre Santicum & Candalica, à trente milles du premier de ces lieux, & à vingt milles du second. Pline la nomme la premiere, en donnant la liste des principales villes du Norique. Dans la table de Peutinger, elle est appellée Varunum; mais c'est une faute; car non-feulement les auteurs anciens mais encore les inscriptions romaines lisent Virunum. En voici une rapportée par Cellarius, Geogr. Ant. l. 2, c. 7, qui l'a prise de Gruter, p. 108, n.7.

S. P. CENSORIUS JUSTUS VIRUNO
L. VOLCEIUS SEVERUS SESTING
Q. SEXTILIUS RUFUS FLANONA
C. VALERIUS VERANIUS TRIDENTE.

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On croit que l'empereur Claude en fitune colonie, car on trouve encore dans le trésor de Gruter, p. 569. No. 7, une inscription, où on lit: Nat. Noricus Col c, Viruno; ce qu'on explique, par Colonia Claudia Viruno.

3. VIRUNUM, selon Cellarius, est aujourd'hui Volckmarek, petite ville de la Carinthie sur la Drave. Il y a néanmoins des géographes qui la placent à Friesach, à Judenburg, & à Brunek.

VIRUXENTINI, peuple d'Italie, selon Hygin, de Limitib, cité par Ortelius.

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1. VIRY, bourg de France, dans la Bourgogne, Bailliage & recette de Charolles. Cette paroiffe qui est fituée dans un pays plat, est composée de divers hameaux & de plusieurs métairies. La riviere de Reconce pafle à Viry, & ya un pont.

2. VIRI, OU VIRY NOREUIL, paroiffe de France, dans la Picardie, élection de Noyon.

VIS-SUR-AISNE, bourg de France, dans la Picardie, élection de Soiffons. C'est-là que les abbés de S. Medard ont leur maison de campagne. VIS-ET-MAREST, bourg de France, dans la Picardie, élection d'Abbeville. Il y avoit autrefois dans cette paroiffe l'abbaye de Willencourt, monastére de filles, de l'ordre de Citeaux. Cette abbaye est présentement dans Abbeville, où elle a été transférée il y a plus de soixante ans.

VISABAR, lieu d'où l'on apportoit de l'étaim, à ce que nous apprend Sérapion.

VISARDO, ou MONTE-VISARDO, montagne d'Italie, au royaume de Naples, dans la calabre ultérieure, entre Policaftro & Santa Severina, vers la riviere de Neeto. Barry veut que ce soit le Clibanus Mons des anciens.

VISBURGII, peuple de la Germanie: Ptolomée, l. 2, c. 11, les marque après les Cogni, & dit qu'ils habitoient au nord de la forêt Hercynienne. Cluvier, Germ. Ant. l. 3, c. 43, juge que Visburgii font le même peuple que Ptolomée place dans la Sarmatie, & qu'il nomme Burgiones. Je les mets, dit-il, au voisinage des Gothini, entre les Sarmates Jazyges & Lygiens, & entre les montagnes de Sarmatie & la Vistule; & je ne doute point, ajoute-t-il, que du nom de cette riviere ils n'ayent été appellés Thi-Wiffelburger, d'où les Grecs ou les Latins auront fait le mot Visburgii; & de ce der

nier d'autres auront fait les mots Burgii, & Burgiones.

VISCH, ou Vischa, riviere d'Allemagne, dans la basse Autriche, au quartier du bas Viennerwald. Elle prend sa source dans la partie occidentale de ce quartier, en tirant vers le midi, court en serpentant du midi occidental, au nord oriental, & après avoir reçu divers ruisseaux, elle va se perdre dans le Danube, à quatre ou cinq lieues au-dessous de Vienne, & donne fon nom à la Bourgade de Vischmund, qui se trouve à fon embouchure. * Jaillot, Atlas.

VISCHMUND, bourgade d'Allemagne, dans la baffe-Autriche, à l'embouchure de la riviere de Visch, dans le Danube, à la droite, à quatre lieues au-dessous de Vienne. Si nous en croyons Simler, c'est l'Aquinoctium des anciens.

VISCLA, nom d'un fleuve que Jornandès semble placer aux environs de la basse Mæfie.

VISENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. Dans la conférence de Cartage, N. 197. Dativus eft appellé Epifcopus Vicenfis. On ne fait pas de quelle Province étoit ce fiége.

VISENTUM, on VISENTIUM, ville d'Italie dans l'Etrurie. Cette ville appartenoit au peuple Vefentini, dont parle Pline 1.3, c. 5, & qui habitoit fur le bord du lac Volfinien, aujourd'hui Lagodi Bolfena. La ville s'appelle présentement BISENTIO. Voyez

ce mor.

VISEO. Voyez VISEU.

VISET, Vegesatum, petite ville d'Allemagne, dans l'évêché de Liège, au marquisat de Franchimont, à égale distance de Liège & de Mastricht. Cette ville, qui est située sur la Meuse, du côté de Dalem, est fortifiée.

VISEU, Ou VEISO, ville de Portugal, dansla Province de Beira, presque dans le milieu de lalargeur de la Province, à quelques lieues au nord de la riviere Mondego. Viseu est située dans une plaine agréable, couverte de beaux jardins, plantée de bons arbres fruitiers, & fertile en toutes les chofes nécessaires à la vie. C'est une ville épiscopale, dont l'évêque à seize mille ducats de revenu. C'est aussi la capitale d'une Comarca, & d'un duché qui a été possédé quelquefois par des princes du sang royal. * Délices de Portugal, p. 732.

1. VISIAPOUR, ou VISAPOUR, royaume des Indes, dans la Presqu'ifle de l'Inde, en-deçà du Gange, sur la côte de Malabar. Il y en a qui donnent au royaume de Visiapour 250 lieues de longueur, sur 150 de largeur. Mais la plupart des voyageurs parlent différemment de ses limites. Quelques-unsy, joignent une grande partie du Décan, & d'autres mettent quelques villes de Visiapour sous la jurisdiction du royaume de Décan. Il y a beaucoup d'apparence que les fréquens changemens qui arrivent dans ces pays-là par les guerres, qui font que les états font souvent démembrés, envahis, réunis, ont donné lieu à cette diversité qui se trouve dans les écrivains. Ce qu'il y a de certain, c'est que le royaume de Vifiapour confine, par le nord au royaume de Déli, & aux autres états du Mogol. Les habitans ont fouvent éprouvé ce que c'est que d'être voisins d'un si puissant monarque, qui ne manque guére de s'ériger en Tiran, & de vouloir étendre sa tirannie sur les étrangers, comme sur ses sujets. En effet, autrefois le roi de Visiapour étoit un grand prince qui ne relevoit sa souveraineté de personne: il pouvoit, à ce qu'on dit, mettre fur pied cent mille hommes de cavalerie, & d'infanterie, à proportion : il étoit redouté de ses voisins, & faisoit des conquêtes sur eux; mais depuis il a été tellement sous le joug dư Mogol, qu'il n'est plus regardé que comme un do ses vaffaux. Cependant d'autres tiennent qu'il s'est comme affranchi de cette servitude; & qu'après être rentré en possession des villes & des forteresses qui font au nord, il a secoué le joug de cet impérieux voisin, & mis ses états sur le pied de mieux résister aux efforts de ses ennemis. * Voyage de G. Schouten t. 2, p. 480, éd. Rouen,

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Le pere Catrou, dans son histoire générale du Mogol, édition de la Haye, 1708, p. 364, & 370, dit que le royaume de Visapour, comme celui de Golconde font de nouvelles terres ajoutées par Oramgzeb à l'empire des Mogols, & que l'empereur exige du royaume de Visapour, & d'une partie de la province de Carnate, cinq Carols.

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2. VISIAPOUR, VISAPOUR, ou VISAPOR, ville des Indes, capitale d'un royaume de même nom, felon qulques-uns; & la capitale du royaume de Décan, felon d'autres. C'est une grande ville fituée sur le fleuve Mandova, vers sa source, à 17, d. 30', d'élévation du Pole. Le pere Carrou, dans son histoire genérale du Mogol, met néanmoins cette ville à 19, d. 40', de l'atitude, sous les 124, d. 40', de longitude. Les villes de Nouraspour & de Serrapour, par lesquelles on passe pour arriver à Visiapour, lui fervent comme de fauxbourg. La premiere étoit autrefois la résidence ordinaire du Roi Ibrahim Schach, qui regnoit il y a plus de cent trente ans. Aujourd'hui elle est entierement ruinée, & on a achevé de la détruire, pour employer les matériaux de son palais & de ses hôtels, aux bâtimens de ceux qu'on a élevés à Visiapour, grande ville qui a plus de cinq lieues de tour. Ses murailles sont de pierre de taille, & fort hautes. Elles sont accompagnées d'un grand foffé, & de plusieurs bateries montées de plus de mille canons de fer & de fonte, de toutes sortes de calibres. Les habitans sont Décanins, Benjans & Mogols. On compte cinq grands fauxbourgs appellés Schanpour, Curapour, Ibrahimpour, Alapour, Bonnenali. C'est où demeurent les plus confidérables Marchands. La plupart des jouaillers sont dans le fauxbourg de Schanpour. Le palais du Roi est vaste, & entouré de fossez pleins d'eau, où il y a grand nombre de crocodilles, qui servent, selon l'ufage des indiens, à rendre une forteresse moins accessible. Mandeslo ajoute que ce palais est au milieu de la ville, qu'il en est séparé par une double muraille, & par un double fosse, & qu'il a plus de trois mille pas de circuit. * Lettres Edif. t. 15, p.59, Mandeslo, voyage des Indes, 1. 1.

Leroi, queles Portugais appellent l'Idalcan, avoit trois bons ports sur la côte qui regne depuis Goa, jusqu'à Surate. Le principal est Rajapour, qu'on ne trouve point marqué dans plusieurs cartes, non pas même dans celle que les Hollandois ont fait graver avec beaucoup de soin.

VISICENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Province proconsulaire. La conférence de Carthage, N°, 126, appelle l'évêque de ce fiége Felix Epifcopus plebis Vificenfis, & Valentinianus Epifcopus Ecclefiæ Vificenfis se trouve avoir souscrit la let tre des évêques de la proconsulaire, au patriarche Paul.

VISII E. Voyez VIZILLE: VISIGNEUL, ou VISIGNOL, abbaye de France, dans la Picardie, au diocèse d'Amiens. C'est une abbaye de l'ordre de S. Augustin.

VISIGOTHI. Voyez VESUS, & GOTHS. VISINA, ville d'Italie, dans l'Istrie, près du Quiéto, à la gauche, environ à douze milles de la mer. Cette petite ville, située en bon air, a fous elle les lieux de Duranoscello & de Cerelada.

VISINON. Voyez au mot CLIMA, l'article CLI

MA-ANATOLIS.

VISIO, Antonin dans son itinéraire maritime marque sur la côte de la méditerranée, en venant de Rome à Arles, un lieu nommé Avisione Portus, qu'il place à vingt-deux mi les d'Hercules Monoeci, ou de Monaco, & il compte quatre mille pas d'ab Avifione à Ana ne Portus, en continuant toujours la route vers Arles. Simler croit qu'il y a faute dans

cet endroit d'Antonin, & qu'au lieu d'Avisfi ne Portus, il faut lire ad Vifionis Portum. Par conféquent on lira pareillement à Vifionis Portu au lieu dab Av fine. Cluvier, Ital. ant. 1. 1, c. 8, veur qu'Avifi ne & Anaune foient les noms d'un même lieu, mais des noms corrompus. On lui passera aifément qu'ils sont corrompus; mais on ne sauroit lui accorder que ce soient deux noms d'un même lieu; les manufcrits, nufcrits, comme les exemplaires imprimés, en font tous deux ports différens. Quant à celui dont il est ici question, & que l'itinéraire d'Antonin a dû felon les apparences appeller Vifionis Portus, ou Avifio, on fait fa juste position. Il y a encore aujourd'hui, au voisinage du Port des malles, un village arrellé vulgairement Flse, & que le catalogue des bourgs & villages du diocèle de Nice nomme Yfis. C'en est assez pour nous fixer, & pour conclure avec Bouche, dans son histoire de Provence, 1. 3, c.5, que c'est l'Avifione, ou plutôt le Vifionis Portus de l'itinéraire d'Antonin. Il se trouve à la vérité de la différence par rapport au nombre des milles; mais il n'y a qu'à réformer le chiffre de l'itinéraire, qui n'est pas moins fautif que l'écriture. Voyez AVISIO, & ESE.

VISLICZA, ville de la petite Pologne, au palatinat de Sandomirz, fur la riviere de Nida, environ à moitié chemin, entre Cracovie & Sandormirz. Cette petite ville est le chef-lieu d'une châtellenie. Elle fut saccagée, & mise en cendre l'an 1136, par les Russes qui en emmenerent tous les habitans prifonniers, Cromer. p. 134,* De lisle, Atlas.

VISLOC. Voyez WISLOC.

VISO, le MONT-VISO, ou le MONT - VISOUL, montagne du Piémont, dans la partie septentrionale du marquisat de Saluces, en tirant vers l'Occident. Cette montagne, appellée anciennement Vefulus mons, est regardée par quelques-uns comme la plus haute montagne des Alpes. Elle donne la naissance au Pô.

1. VISONTIUM, ville de l'Espagne Tarragonnoise: Ptolomée, L. 2, c. 6, la donne aux Felendones.

2. VISONTIUM, ville de la haute Pannonie: Ptoloméela marque au nombre des Villes qui étoient éloignées du Danube.

3. VISONTIUM. Voyez VESONTIO. VISORONTIA, lieu de la Gaule, dans le territoire de la ville de Vienne, selon Ortelius, qui cite Grégoire de Tours. Voyez FISCHBACH. 2.

2. VISP, riviere de Suiffe, dans le haut Valais. Voyez FISCHBACH. 1.

VISPE, selon quelques exemplaires de Tacite, annal. l. 12, & USPE, selon d'autres. Ville du pays de Soraces au voisinage du Bosphore de Thrace. Tacite, qui fait entendre que cette ville n'étoit pas éloignée de la riviere Panda, dit que c'étoit une place forte, tant par son enceinte que par ses fossés, mais que l'enceinte n'étoit que de gazon & de fascines. D'espace en espace on y avoit élevé des tours plus hautes que les courtines. Les Romains, assistés d'Eunones, roi des Adorses, ayant pris les armes pour s'opposer aux progrès de Mithridate, se présenterent devant la ville de Vispe, & y donnerent un assaut où ils furent repoussés. Le lendemain, comme ils l'attaquoient par escalade, les habitans envoyerent des députés, qui demanderent la vie pour les personnes libres, & offrirent de donner dix mille esclaves. Les affiégeans rejetterent ces conditions, parce qu'ils vouloient faire un exemple, qui jettât la terreur dans les esprits des révoltés. Cependant, comme ils trouvoient de la cruauté à massacrer des gens, qui se rendoient volontairement, & trop peu de sévérité à mettre en prison un fi grand nombre de personnes, ils aimerent mieux user du droit. Aussi-tôt ils donnerent le signal aux troupes, qui étoient déjà dans les échelles, de faire main basse sur tout ce qu'ils rencontreroient: ainfi fut saccagée cette malheureuse ville, qui n'a pas sans doute été repeuplée depuis, aucun autre auteur n'en faisant point mention.

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VISSAL SENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense, selon la notice des évêchés de cette Province, qui fournit Saturninus évêque de ce lieu.

VISSOGROD, ville de la grande Pologne, Voyez WISCHGROD.

VISTA-BELLA, bourgade d'Espagne, au royaume de Valence, près des frontieres de l'Aragon, au nord-est de villa Hermosa. Ce lieu est remarquable par une fontaine, dont l'eau à la vertu d'arrêter le fang. * Délices d'Espagne, p. 569.

VIŠTILLUS. Voyez VISTULA.

VISTISA, VOSTISA, ou VOSTITZA, bourgade de la Morée, dans le duché de Clarence fur le Golfe de Lépante, à cinq lieues au levant de Patras. Niger croit que c'est l'ancienne Aegium.

се,

VISTRE, (Le) riviere de France, dans le Languedoc, au diocèse de Nismes. Elle prend sa fource au pied de la Tourmagne, passe dans les fossés de Nismes, & fe va jetter dans le canal du Rhône, près de la Tour Carbonniere, pour se rendre ensemble dans l'étang de Thau.

VISTRIZA, ERIGONUS, selon Tite-Live, & Ptolomée, Erigon, felon Strabon, riviere de la Turquie Européenne, dans le Comenolitari, partie de l'ancienne Macédoine. Elle prend sa source au mont du petit Dibra; & prenant fon cours du nord occidental au midi oriental, elle traverse presque toute la Macédoine, mouille Eclisso & Ostrova, & se perd dans le Vardari, à la droite, un peu au-dessus de l'endroit où ce fleuve se jette dans le Golfe de Salonique. * De l'ifle, Atlas.

VISTULE, Vistula, grand fleuve de l'Europe, & que les anciens ont pris pour la borne, entre la Germanie & la Sarmatie. Ptolomée, l. 2, с. II, dit que la source de ce fleuve, & ce fleuve même jusqu'à la mer, termine la Germanie du côté de l'Orient; & dans un autre endroit, 1.3, c.5, il donne la Vistule pour le commencement de la Sarmatie Européenne. Marcian d'Heraclée, in Periplo. Agathemerus, l. 2. c. 4. & Pomponius Mela, 1. 3. c. 4. disent la même chose. Ce dernier, au lieu de Vistula, écrit Vifula. Pline, Solin, & les Grecs, comme Ptolomée & Agathémére, fuivent la premiere ortographe; fi ce n'est que Pline dit Vistilus, ou Vistula. Saumaise prétend que dans quelques manufcrits de Solin on lit Viftla, & Viscla pour Vistula. Ammien Marcellin, l. 22, c. 8, appelle ce même fleuve Bifula; & Jornandès le nomme Visela, quoiqu'il ne laisse pas d'employer en divers endroits le nom de Vistula. Dans le pays, ce fleuve est connu sous le nom de Weixel, Wieffel, ou Weiffel, & en françois on la nomme la Vistule.

La VISTULE coule au milieu de la Pologne, qu'elle traverse d'un bout à l'autre ; & quoique ce soit un des fleuves les plus considérables de l'Europe, elle est toute polonoise depuis sa source jusqu'à fon embouchure. Elle fort du pied des monts Crapac, à douze ou quatorze lieues au fudouest de Cracovie, & l'endroit où elle prend sa source s'appelle Yablonka. Elle paffe enfuite le long de la petite Pologne, qu'elle sépare de la Ruffie; & après avoir traversé la Masovie & la Prusse, elle forme à fix lieues de ses embouchures, l'Isle de Marienbourg. Enfin, elle va se jetter dans la mer Baltique par trois ou quatre branches différentes: l'une de ces branches paffe près de Dantzic: l'autre se rend dans le Haff, au-dessous de Marienbourg; & la troifiéme, qui se sépare encore en deux autres, coule entre les deux dont il vient d'être parlé. Dans tout le cours de cette riviere, qui porte de fort grands bateaux affez près de sa source, elle ne reçoit que huit ou dix rivieres assez remarquables; favoir le Rab, le Donay, la Wislok; la premiere à quatre, la seconde à douze, & la troifiéme à dix-huit lieues audessous de Cracovie. Elle reçoit le San au-dessous de Sandomir, le Bug groffi du Narew à Zacrochin, cinq lieues au-dessous de Varsovie, & la Prifla à sept ou huit lieues au-dessous , avec quelques au

tres rivieres qui ne lui portent pas un tribut fort confidérable. Elle n'a dans un cours de cent cinquantelieues de Pologne qu'un seul pont. C'est celui de la ville du Thorn; car on ne peut donner le nom de Pont à un méchant radeau de poutres jointes ensemble, qui est à Cracovie entre les deux villes. Autrefois il y avoit un pont de bateaux entre Varsovie & le village de Prague; mais quoiqu'il eût sauvéles débris de l'armée Polonoise batue par Charles Gustave, Roi de Suéde, sous le regne de Casimir, on l'a rompu depuis. On se contente de le rebâtir aux diétes d'élection. Celui de Thorn est bâti sur des pilotis comme celui de Strasbourg, avec cette dif. férence qu'il n'y a ni garde-foux, ni liaisons dans une longueur de près de cinq cens pas; en forte que toutes les planches posées sur ces pilotis fe levent quand on veut, n'étant qu'arangées sur les poutres qui les soutiennent. A Varsovie il y a des barques à la place du pont ruiné, qu'on rétablit pendant la diète d'élection, pour la commodité publique; car les gentilshommes qui se rendentà cette diète, font quelquefois au nombre de quatre-vingt mille, & fe dispersent çà & là dans les Villages le long de la Viftule. * Mémoires du Chevalier de Beaujeu, 1. 1, с. 3.

VISULA. Voyez VISTULE.

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VISURGIS, nom que les Latins & les Grecs ont donné à un fleuve de la Germanie connu aujourd'hui sous le nom de Wefer. Voyez ce mot. Strabon l'appelle Biceps: Ptolomée, L. 2, c. II, qui le nomme dans un endroit Outcepric, Vifurgis, & dans un autre Ομορίοις, Visurigis, place fon embouchure entre celle de l'Ems & celle de l'Elbe: Dion Caffius, 1.45, ineunte, écrit Oricapoc Vifurgus. Tous les Latins disent Vifurgis. Velleius Paterculus, 1. 2, c. 105, dit qu'il devint célébre par la défaite de l'armée romaine sur ses bords: Pomponius Mela, l. 3, c. 3, le compte au nombre des fleuves les plus considérables, quise jettent dans l'Océan: Pline, 7.4, c. 14, dit qu'il faisoit la séparation entre les Romains & les Cherusques; & on lit dans Sidonius Apollinaris, Narbone, five Carm. 23, ν. 244.

Tu Tunerum & Vachalim, Visurgim, Albin,
Francorum & Penitissimas paludes
Intrares.

VITACA, ville de la Mauritanie Césariense, felon Ptolomée, l. 4, c. 2.

VITÆ, peuples de la Germanie, selon Bede, qui dit que les Cattuarii & les Vecturii, c'est-à-dire que les habitans de l'Isle de Wight & de la partie d'Angleterre, opposée à cette Iile, étoient fortis de ces anciens peuples. Sur quoi Ortelius dit qu'il croit que ces peuples Vitæ ont donné leur nom à la ville de Wirtemberg en Saxe. VITALIA. Voyez ITALIE.

VITALIANA, petite Isle du duché de Milan dans le Lac majeur, près de la côte occidentale, à une lieue du bourg de Canobio , vers le midi. Baudrand, qui dit qu'on la nommoit aussi autrefois Malpaga, ajoute qu'il y a dans cette Isle un fort Château.

1. VITEL, paroiffe du Duché de Lorraine, au bailliage de Vosges, office de Mirecourt. C'est une paroisse qui est le chef-lieu d'un Archidiaconé & d'un Doyenné. On l'appelle le Grand-Ban, pour la diftinguer d'une autre Vitel, qu'on appelle le Petit-Ban. Son église paroissiale est dédiée à S. Remi, & le chapitre de Remiremont est le patron de la Cure qui se donne au concours. Les Seigneurs font les comtes de Chalan pour la haute-Justice, & le chapitre de Remiremont pour la moyenne & la basse sous le toit. Il y a dans l'église de cette paroisse une chapelle, sous l'invocation de S. Vincent; elle fut érigée en 1619, & fondée par un marchand du lieu.

L'ARCHIDIACONÉ DE VITEL est ancien; car on voit la fignature d'un de ses archidiacres dans une

piéce du douziéme fiéclé. Il renferme dans son district les doyennés de

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Le doyenné de Vitel comprend quarante-huit cures, douze annexes, une abbaye, neuf prieurés une commanderie de Malthe & deux couvents. Les lieux, qui font de la fouveraineté du duc de Lorraine, sont de l'officialité de Toul, & resfortissent à la cour souveraine de Lorraine:

2. VITEL, ou le PETIT-BAN, paroisse du Duché de Lorraine, bailliage & Province de Vosges. Son église paroissiale est sous le titre de S. Privat, & l'abbé de S. Jean de Laon est patron de la cure. Le hameau de la Malmaison dépend de cette pa. roisfe

VITELLIA, ville d'Italie, dans le Latium, au pays des Aeques, selon Tite-Live, 1.5, c. 29, qui dit: Vitel:am Coloniam Romanam, in suo Agro Aequi expugnant. Suétone, in Vitellio, c. 1, nous apprend que, felon quelques-uns, cette ville tiroit fon nom de la famille des Vitellius, qui demanderent à la défendre à leurs propres dépens contre les efforts des Aeques. Elle est nommée par Tite-Live, 1.2, c. 39, au nombre des villes dont Coriolan s'empara. Voyez BITELLA.

VITELLIA-VIA, ancien chemin d'Italie. Suétone, in Vitellio, c. 1, qui en parle, dit qu'il alloit depuis le Janicule jusqu'à la mer; & il donne à entendre que quelques-uns, qui vouloient que la famille des Vitellius eût donné fon nom à ce chemin, en tiroient une preuve de l'ancienneté de cette famille. Je ne crois pas qu'aucun autre auteur ancien ait parlé de ce chemin.

VITELLIANUM, ville de la gaule Cispadane, selon Gaud. Merula & Alciat cités par Ortelius, qui dit que c'est presentement Viadana.

VITENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. La notice des évêchés de cette Province nomme l'Evêque de ce fiége Victor Vitenfis; Dupin remarque que ce Victor est l'auteur de l'histoire

des Vandales.

1. VITERBE, ville d'Italie, la capitale du patrimoine de S. Pierre, à quarante milles à l'occident de Rome, & à trente milles de la mer qu'elle a au midi.

Cette ville prétend être bien plus ancienne que Rome. Quoi qu'il en soit, le nom qu'elle porte aujourd'hui étoit inconnu avant le regne de Didier, dernier roi des Lombards, qui fut défait & pris par Charlemagne en 778. Ce prince Lombard réunit quatre villes, bourgs ou villages, appellés en latin Fanum Vultumne, Arbanum, Vetulona & Longula, & en fit une seule ville qu'il environna de murailles, qu'il fortifia de tours & de fossés, & qui, à cause de cette quadruple union, fut d'abord appellée Tetrapolis, & ensuite Viterbe, c'est le nom dont le roi Didier l'honora après l'avoir bâtie & fortifiée, comme on le voit dans une table de marbre blanc, qui est à l'hôtel de ville, & qui est postérieure au regne de ce prince. On a négligé de marquer la date du tems qu'elle a été faite. Voici ce que porte cette inscription: Defilerius ultimus Infubrium Rex, Longalam, Vetuloniam atque Volturnam manibus cinxit & Etruriæ priore nomine inducto, Vitercinum multâ cavitis indictâ appellari jubet anno Salutis 773. Il est vrai que dans cette inscription il n'est fait mention que de trois villes, parce qu'il n'y est parlé que des trois qu'il avoit unies à la quatriéme nommée Arbanum, qui felon les apparences étoit la plus confidérable; & c'est de l'union de ces quatre villes qu'est venu le nom de Tetrapolis, ou quatre villes. Le distique qu'on lit au haut de l'escalier de l'hôtel de ville en est une preuve; le voici,

Hanc Fanum, Arbanum, Vetuloni, Longula quondam
Oppida dant Urbem: prima elementa F. A. V. L.

La ville de Viterbe est située presque au pied d'une > haute montagne, que les latins appelloient Ciminius Mons, & que l'on nomme aujourd'hui la montagne de Viterbe. Elleestal'Orient de la ville. C'étoit autrefois une orêt épaisse, dont le pasfage étoit dangereux; mais on y entretient aujourd'hui une garde. La ville eit dans un terrein allez uni du côté de l'Orient; il y a des monticules & des vallées dans les parties occidentale & méridionale. Elle est grande & bien percée: fes rues, pour la plupart, font droites, larges, bien pavées, fort propres. Les maisons y font belles. Il y a nombre d'hôtels ou de palais, qui mé ritent d'être vus, & un plus grand nombre d'églises, de chapelles, de couvens & de monafteres qu'il ne convient à une ville de son étendue; les Jésuites ont un collége dans cette ville qui est fort mal peuplée. On y compte quinze à seize mille ames, elle en contiendroit commodément quarante mille, & fi les peuples étoient plus laborieux, ils deviendroient riches, ayant chez eux tout ce qu'il faut pour le de venir. Les maitons anciennes ont pour la plupart à côté d'elles des tours carrées fort hautes, qui font un effet assez bizarre & peu agréable. On prétend que ces tours, auffi-bien que celles de Pise, ont été bâties dans les tems des guerres civiles, & lorsque les factions des Guelphes & des Gibelins déchiroient l'Italie, que les concitoyens armés les uns contre les autres, ne se faifoient aucun quartier. Ces tours étoient comme autant de forteresses où ils se retiroient, & d'où ils combattoient à coups de pierres & de traits. Plus elles étoient élevées, plus elles donnoient d'avantage à ceux qui étoient dedans. Mais lorsqu'un parti avoit le dessus, il ne manquoit pas de rafer les tours & les maisons fortes du patti contraire; fans cela presque toutes les maisons feroient accompa gnées de tours. On prétend encore que ces tours étoient des marques que le propriétaire de la maison avoit joui de la premiere magiftrature de la ville, & que c'étoit une distinction, qui faisoit connoître à tout le monde le rang & la nobleste de la famille. * Labat, Voyage d'Italie, tome 7, page 69, & suiv.

La ville de Viterbe est encore aujourd'hui partagée en quatre quartiers, qui portent les noms d'Erbeno, de Longola, de Vetulonia, & de Volturna, qui font ceux des quatre villes dont Didier compo fa Viterbe. Je ne fai pourquoi on a changé le nom de Voltumnium, ou Fanum Voltumnx, c'est-à-dire un temple de la déesse des Jardins, en celui de Volturnun. Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que cette ville considérable n'ait été décorée du titre de cité, & n'ait eu un Evêque que du tems de Célestin III vers l'an 1192, c'est-à-dire plus de quatre cens ans après sa fondation par Didier.

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On compte dans Viterbe plus de quarante familles auxquelles on ne peut disputer une noblesse trèsancienne & très-illustre, puisqu'elles ont donné des papes à l'église, plusieurs cardinaux, grand nombre d'évêques, & encore plus de prélats, de docteurs & de savans de toutes les fortes. La famille des Vichi a été long-tems à la tête du gouvernement, ou de la république, qui se forma dans Viterbe. Ils en furent chaffés par le cardinal Gilles Cavilla, légat des papes qui résidoient alors à Avignon. Mais ce cardinal étant mort, ils rentrerent dans la ville, s'emparerent de nouveau du gouvernement, & s'y maintinrent jusqu'au pontificat d'Eugène IV. Le dernier de cette famille, qui fut maître de la ville, s appelloit François; & ayant été dans ure occafion où le patriarche Vitellisci, légat du pape, commandoit, il laissa pour successeur dans sa souveraineté, , Jean Gatti. Celui-ci ayant rappellé auprès de lui son fils Princinalli, qui étoit à Rome, ce jeune seigneut fut tué. Cette mort excita une horrible sédition dans la ville; le peuple se fouleva, prit les armes, commit une infinité de meurtres, ruina & pilla un grand nombre de maisons. La sédition étant enfin appaisée, Jean Gatti second du nom s'empara du gouvernement, & le posséda en paix jusqu'à l'année 1497, qu'il fut tué. Les seigneurs Co

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