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ULMETUM, lieu d'Angleterre, felon Béde, cité Ortelius. Camden croit que c'eft aujour d'hui Elnefly.

par

ULMI, ville de la Pannonie, felon l'itinéraire d'Antonin. Cluvier croît que c'eft Ilmitz, village de la basfe-Autriche, près du Lac de Newfidlerzée. *Baudrand, de Lifle Atlas.

ULMOS-VICUS, lieu de la basfe-Pannonie; il eft placé dans l'itinéraire d'Antonin, entre Cibalis, & Sirmium, à vingt-quatre milles de la premiere de ces villes, & à vingt-fix milles de la feconde. ULO, forteresfe de la Chine, dans la Province de Queicheu, au département de Tauanxan, premiere forteresse fous Tunggin, fixieme métropole de la Province. Elle eft de 9, d. 36', plus occidendale que Péking, fous les 28, d. 35', de latitude feptentrionale. * Atlas Sinef.

VLODORP, village des pays-Bas, dans l'Ammanie de Montfort, à environ trois lieues au-desfus, de Ruremonde, fur la riviere de Roer, qui fépare l'Ammanie du pays de Juliers: il y a dans ce village une églife défervie par un curé. Le tribunal eft compofé de quatre échevins, auxquels on en joint trois du village de Postaert. L'amirauté de Rotterdam entretient à Vlodorp un commis collecteur. * Janiçon, Etat préf. des Pr. Un. t. 2, p. 425.

ULPEN, village dans le duché de Juliers, entre Juliers, & Limbourg. Il eft remarquable, parce qu'on croit que c'est le Vulpiacum, dont il eft parlé dans la vie de Sainte Gudule.

ULPIA. Voyez ADRUMETUM.

ULPIA CASTRA LEG. XXX, felon l'itinéraire d'Antonin, Legio Tricefima Ulpia, felon Ptolomée; & Civitas Tricefima ou Tricenfima, ou Obtrigenfima, felon Ammien Marcellin. C'eft ainfi que ces trois auteurs nomment une ville de la Gaule Belgique fur le Rhein. Ammien Marcellin, Z. 18, c. 2, la met entre Novefium & Quadriburgium; pofition bien vague dans une efpace de cinquante-fix mille pas. L'itinéraire d'Antonin refferre l'espace de plus de la moitié, en plaçant Ulpia Castra Leg. xxx entre vetera & Burginatium; mais ni l'un, ni l'autre, ne donne la distance précife qui fe trouvoit de cette ville, aux deux places, entre lefquelles ils la placent; & de plus, on fait, qu'on ne peut guére fe régler fur les nombres de Ptolomée ; cette incertitude a fait que les géographes modernes fe font donné la liberté de la placer, fuivant leurs différentes idées; & même les uns en ont fait un lieu différent de Colonia-Trajana, & les autres n'en ont fait qu'une feule place. Voyez au mot Colonia, l'article ColoniaTrajena.

ÚLPIA LEGIO XXX. Voyez l'arricle précédent.

ULPIA NICOPOLIS. Voyez NICOPOLIS AD

NESTUM.

ULPIA-PANTALIA. Voyez PANTA

LIA.

ULPIA SERDICA, ou SARDICA. Voyez SAR

DICA.

ULPIA-TRAJANA. Voyez SARGETIA. 1 ULPIANUM, ville de la haute-Mofie, dans la Dardanie, felon Ptolomée, l. 3, c. 9. L'empereur Juftinien, dit Procope, Ædif, l. 4, c. 1, répara prefque toutes les murailles d'Ulpianum, qui tomboient en ruine; & après avoir embelli cette ville de divers ornemens, il la nomma feconde-Justinienne Juftiniana-fecunda. C'étoit une ville épifcopale, comme on le voit dans la notice du Pere Charles de S. Paul. Elle eft nommée Villa Procopia na par Lazius, Reip. Rom. l. 12, & le nom moderne eft Ulpia, felon Baudrand, Dict. éd. 1682.

2. ULPIANUM, ville de la Dace: elle eft comptée par Ptolomée, 4.3, c. 8, au nombre des principales villes de cette Province. On ne s'accorde pas fur le nom moderne de cette ville.

ULPON, ville d'Italie. Etienne le géographe, In Aicor, eft le feul qui en parle ; ce qui fait foupçonner qu'il faut lire Ovisor, Vibon, au lieu d'Ovxnor, Ulpon.

URLICHEN, ou Urlique, village du haut-Vallais, au département de Goms, au pied du Mont Grimfel, à demi-lieue de Gestilen, & du même côté. C'eft auprès d'Ulrichen que Berchtold, duc de Zeringen, ayant voulu faire irruption dans le Vallais en 1211, fur bartu par les Vallaifans. Un peu plus de deux cens ans après, favoir en 1419, les Bernois avec ceux de Fribourg, de Soleurre & de Schwitz, ayant voulu affister Guillaume de Raren évêque de Sion, leur allié & Combourgeois, contre les Vaillaifans, pasférent le Mont de Grimfel le 29 de Septembre, brûlerent les villages de Gestilen, d'Underwafen & d'Oberwald, & livrérent aux Vallaifans une fanglante bataille, où ils eurent du desfous, & furent repousfés. On voit fur le champ de bataille deux croix de bois élevées pour conferver la mémoire de ces deux combats. * Etat & Délices de la Suisfe, t. 4, p. 172.

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ULSTER. Les Anglois appellent une Province de l'Irlande, connue en latin fous les noms d'Ultonia & d'Ulidia, que les Irlandois nomment CuiGuilly, c'est-à-dire Province de Guilly, & à laquelle les Gallois donnent le nom d'Ultw. Cette Province eft bornée à l'Orient par le canal de S. George, l'Occident par l'Océan atlantique ou occidental, au Nord par l'Occéan Deucalédonien ou feptentrional au Sud par la Province de Leinster, & au Sud-oueft par celle de Connaught; de forte qu'elle eft environnée de trois côtés par la mer. Sa figure eft prefque ronde; & fa longueur, qui fe prend depuis la pointe la plus occidentale dans le comté de Dunnagal, jufqu'au comté de Down, eft d'environ cent feize milles, & fa largeur qui fe prend depuis Fairheard, fa pointe la plus feptentrionale dans le comté d'Antrim, jufqu'aux frontiéres de Longford, eft d'environ cent milles. Si on compte tous les tours & retours, elle aura environ quatre cens foixante mille de circuit.

Les principales riviéres de cette Province font :
La Banne,
Lagen-Water,
La Lough-Foyle, Newry-Water,
La Swilly,
La Main.

La plupart de ces rivieres font asfez profondes, pour
admettre de gros vaisseaux: le poisfon n'y manque
pas; & dans quelques-unes on trouve plus de faumons
que dans aucune autre riviere de l'Europe. * Etat
péfent de la Grande Bretagne, t. 3, p. 25.

On voit dans cette Province de grands Lacs, en-
grains & en pâturages; la fraîcheur & l'herbe y
vironnés d'épaisfes forêts. Le terroir eft fertile en
chevaux, on y nourrit du gros & du menu bétail.
croisfent par tout; & outre un grand nombre de
manquent pas non plus.
Le bois de charpente & les arbres fruitiers n'y

Cette Province étoit autrefois un Royaume, que le vaillant Anglois, Jean de Courcy, foumit à la couronne d'Angleterre, fous le regne de Henri II. Kingfale, foit defcendu de cette famille. Quoi qu'il Quelques-uns veulent qu'Almeric-Courcy, Lord de en foit, bien-tôt après cette conquête, les Anglois la négligérent à un tel point, que les Irlandois s'en rendirent de nouveau les Maîtres, & la partagerent en plufieurs états ou principautés. Elle continua furle même le pied jufqu'à ce que Tir-Owen la réduifit à l'obéisfance des Anglois, qui l'ont toujours posfédée depuis, mais non pas fans y esfuyer de rudes fecousfes. Elle étoit partagée anciennement entre les Erdini, qui occupoient Fermanagh & les environs; Dunnagal; les Robogdii, qui posfédoient Londonles Venicnii, qui avoient une partie du comté de derry, Antrim, & partie de Tyronne; les Voluntii qui demeuroient autour d'Armagh; les Darni, qui tales Dans la fuite les Anglois la diviferent en trois habitoient aux environs de Down & les parties oriencomtés:

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Il y a cinq de ces comtés, favoir Louth, Down Antrim, Londonderry & Dunnagal, qui confinent à la mer; les cinq autres, favoir Tyrone, Armagh, Fermanagh, Monaghan & Cavan, font enclavés dans les terres.

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Il y a dans cette Province un archevêché, fix évêchés, dix villes qui ont des marchés publics, quatorze autres de commerce, trente-quatre villes ou bourgs qui envoyent leurs députés au Parlement, trente châteaux qui fervent à la défenfe du pays, & deux cens quarante paroisfes. Londonderry eft la principale de fes villes.

Ulster donne le titre de comte au fecond fils des rois d'Angleterre, qui eft d'ailleurs créé duc d'Yorck.

ULTIZURI, peuple barbare qu'Agathias, l. 5, éd. 1518, comprend fous le nom général des Huns. Ce peuple, dit-il, fe rendit célebre jufqu'au regne de l'empereur Léon, & il parut l'emporter fur les autres barbares pour la force.

ULTONIE. Voyez ULSTER.

ULTZEN, ville d'Allemagne, dans la basfeSaxe, au duché de Lunebourg, fur la riviere d'Ilmenaw, dans l'endroit où elle reçoit le ruisfeau de Wiper, à fept ou huit lieues au midi oriental de Lunebourg. * Jaillot, Atlas.

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ULUA, CULUA ou ULLOA communément appellé S. Jean d'Ulua, petite ifle de l'Amérique feptentrionale, dans le Golfe Méxique, & qui forme le Port de la Vera-Crux : elle fut découverte en 1518 par Jean de Grijalva, qui y trouva beaucoup d'or.

ULUBRÆ, bourgade d'Italie, dans le Latium, au voifinage de Velitra & de Suesfa Pometia. Cicé ron parle de ce lieu, l. 7, Epift. 12, & 18, & Horace, l. 1, Epift. 11, 28, &c. l'allégue en exemple, pour prouver qu'on peut vivre heureux dans un petit lieu.

Navibus atque
Quadrigis Petimus bene vivere; quod petis, hic eft,
Eft Ulubris; animus fi te non deficit æquus.

Ce petit lieu étoit même défert, comme nous l'apprend Juvénal; Satyra 10, v. 101.

Et de menfurajus dicere, vafa minora Frangere pannofus vacuis Aedilis Ulubris? Cependant c'étoit, felon Frontin, une colonie romaine; & fes habitans font nommés Ulubrani par Cicéron, 1.7, Epift. 12, & Ulubrenfes par Pline, 7. ULUCITRA, ville de la Thrace, dans la Province de Rhodope, felon la notice des dignités de l'Empire.

ULVERNATES, peuple d'Italie. Il n'eft connu que de Pline, l. 3, c. 5, dont un manufcrit lit Urunates, au lieu de Ulvernates.

ULVERSTON, bourg d'Angleterre dans la province de Lancastre. On y tient marché public. *Etat préfent de la 6, Bret. t. 1.

ULULA, ville épifcopale d'Afrique. On ne fait dans quelle Province. Irenæus fon évêque fouscrivit au concile tenu fous faint Cyprien.* Harduin. Collect. Conc. t. 1, p. 174.

ULULEUS. Vibius Sequester nomme ainfi le fleuve qui fournisfoit de l'eau à la ville de Dyrrachium. Au lieu d'Ululeus, quelques exemplaires de Vibius Sequester lifent Vlulens c'eft aujourd'hui l'Argentea.

1. ULUNG Tome VI.

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montagne de la Chine, dans la

province de Fokien, au voifinage de la ville de Kienyang. On remarque dans cette montagne cinq colines, qui en environnent une fixieme: cette derniere s'appelle la Perle, en langue chinoife, & les premieres font nommées les Dragons. * Atlas Sinenfis.

2. ULUNG, montagne de la Chine, dans la Province de Suchuen. Tungchuen, premiere ville militaire de la province,eft bâtie fur cete montagne, qui s'étend l'efpace de cent ftades & plus, le long du fleuve Kinxa.

y

1. ULUM, montagne de la Chine, dans la Province de Xenfi, au voifinage de la ville de Hoan. Il a fur cette montagne une forteresfe pour la défenfe du pays.

2. ULUM, montagne de la Chine, dans la Province de Chekiang, au nord de la ville de Hucheu, qu'elle entoure en partie. On voit fur cette montagne deux Lacs voifins l'eau d'un de ces Lacs eft fort claire, & celle de l'autre eft toujours trouble. ULURTINI, peuple d'Italie, felon Pline, 7.3, c. 11. On ne le connoît pas d'ailleurs. Il devoit habiter vers la Pouille.

ULUZUBURITANUM. Voyez ULIZI

BIRRHA.

ULYSSEA, ville de l'Espagne Bétique. Strabon, 7. 3, p. 149, qui la place au-desfus d'Abdera, dans les montagnes, la donne comme une preuve qu'Ulysfe avoit pénétré jufqu'en Espagne, fur le témoignage de Pofidonius, d'Artemidore & d'Afclepiade de Myrlée, qui avoit enfeigné la Grammaire dans la Turditanie, & Strabon, l. 3, p. 157, ajoute que dans la ville Ulyssea il y avoit un temple dédié à Minerve, & que l'on voyoit dans ce temple des monumens des mens des voyages d'Úlysfe.

ULYSSIS-PORTUS, (a) port fur la côte orientale de la Sicile, près de Catane, au midi du Promontoire appellé aujourd'hui Capo di Molini, & dans le lieu où l'on voit préfentement une tour nommée Lognina. Les pierres & les cendres, que le mont Etna a jettées depuis, ont tellement comblé ce Port, qu'il n'en paroît plus aucun: (b) on ne fauroit dire de quelle grandeur il étoit avant cela. Du reste, fi on s'en rapporte à Homére, ce ne fut pas dans ce Port que relâcha Ulysfe, mais au Promontoire Pachynum, plus loin, au midi de l'Ifle; & fi Virgile & Pline mettent le Port d'Ulysfe près de Catane, ils imitent apparemment en cela quelques anciens commentateurs d'Homére. On voit même, quatre cens ans avant Virgile, qu'Euripide avoit mis le Port d'Ulysfe dans ce lieu. *(a) Cluv. Sicil. Ant. 1. 1, c. 9, (b) Bembus in Dialog. de Etna. ULYSSÍS-PROMONTORIUM. Voyez

ODYSSIA.

ULYSSOPOLIS, ville de Thrace, felon Nicéphore Caliste, l. 16, c. 38, allégué par Ortelius, qui ajoute que c'eft l'Odisfus de Ptolomée.

ULZINGURES, peuples barbares, que Jornandès, de Reb. Getic. c. 3, met entre les Huns.

1. UMA, ou UHMA, riviere de Suéde. Elle a fa fource dans la contrée de la Laponie Suédoife, qu'on appelle Laponie d'Uma, du nom de cette riviere, dans les montagnes, aux confins de la Norwége. Après avoir traverfé la Laponie d'Uma, elle entre dans la Bothnie occidentale, qu'elle traverse auffi d'Occident en Orient, & va enfin fe perdre dans le Golfe de Bothnie, près de la ville d'Uma, à laquelle elle donne auffi fon nom. Cette riviere traverse dans fa courfe divers Lacs d'une médiocre étendue, & reçoit dans la Bothnie occidentale les eaux de la riviere Windela. * Robert de Vaugondi, Atlas.

2. UMA, ou UHMA, ville de Suéde, dans la Bothnie occidentale, fur la côte du Golfe de Bothnie, à l'embouchure de la riviere qui lui donne fon nom.

3. UMA, montagne de la Chine, dans la Province de Péking, au voifinage de la ville de CanHoang. Elle tire fon nom de cinq chevaux fculptés en pierre, auxquels la famille Sunga éleva un magnifique temple, ou, fi l'on veut une fuberbe écu

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rie, dans laquelle font ces cinq figures de chevaux. *Atlas Sinenfis.

UMAGO, ville d'Italie, dans l'Istrie, fur la côte occidentale, entre le Golfe Largone & l'embouchure du Quieto. Quoique cette ville ait un asfez grand Port, elle n'eft guere peuplée, à caufe de la groffiéreté de fon air, qui eft fort mal-fain. Elle appartient aux Vénitiens, & on veut que ce foit la vile Ningum ou Mingum des anciens.

UMARABEA, Ommirabith, ou Ommirabi, felon Sanut, riviere d'Afrique, au Royaume de Maroc. C'eft, dit Dapper, Defer. de l'Afrique, p. 126, un grand fleuve, qui fort du mont Magran, fur les confins de la Province de Tedle, & du Royaume de Fés, prend fon cours dans les plaines d'Adacfum, & pasfe enfuite au travers de quelques valées fort étroites, où il y a un fort beau pont, bâti par Abul-Hasfen, quatrieme roi de la famille des Beni-merinis. Le fleuve tourne-là vers le midi, & baigne les plaines fituées entre Ducale & Temefne; & ayant reçu dans fon lit la riviére des Négres, & le Darna, qui fort auffi du mont Magran, & baigne la Province de Tedle, il fe va jetter dans l'Océan près d'Azamor. Ce fleuve n'eft guéable ni l'hiver ni l'été. Les habitans de ces quartiers, pour le traverfer, & pour transporter leurs marchandifes, font un pont d'outres enflés, où l'on attache des clayes. Umarabea produit tant d'alofes, qu'il en fournit non-feulement tout le pays, mais encore le Portugal & l'Andaloufie.

De l'Ifle nomme cette riviere Marbea, & place fon embouchure près d'Azamor, qu'il met à la gauche. Voyez OMMIRABI.

1. UMBER, Lac d'Italie, dans l'Umbrie, felon Properce, où on lit:

Et lacus estivis intepet Umber aquis

Celac eft nommé Ombros, ou Umbrus, par Etienne le géographe. Scaliger veut que ce foit le Vadimonis Lacus de Tite-Live & de Pline, & par conféquent ce feroit aujourd'hui Lago di Basfanello.

2. UMBER, fleuve d'Angleterre, felon Bède, cité par Ortelius. Il conferve fon ancien nom, car on le nomme encore préfentement Humber. Voyez

ce mot.

UMBILICUS MARIS, c'eft ainfi que Paul Diacre, Ortelius, & plufieurs autres géographes appellent ce fameux Euripe, ou Gouffre qui eft dans la mer du Nord, au Nord du gouvernement de Drontheim, & que nous appellons Maelstrum. Voyez ce

mot.

UMBRACIUM, montagne de l'Inde, felon Martianus-Capella, qui donne le nom de Devins aux habitans de cette montagne.

UMBRE, peuples de l'Inde. Ils ne font, je penfe, connus que de Pline, l. 6, c. 20.

UMBRAÑATES, peuples d'Italie. Pline, l. 3, c. 15, les met dans la huitieme région; mais le Pere Hardouin, au lieu d'Umbranates, lit Urbinates.

UMBRANICI, peuples de la Gaule Narbonnoife. felon Pline, l. 3, c. 4, leur ville pouvoit être Umbranicia, que la table de l'eutinger marque au voifinage des Volces Tectofages & de Nîmes.

UMBRE, riviere d'Afrique, dans la basfe Ethiopie. Elle fort d'une montagne de la Nigritie, & va du Nord au Levant fe jetter dans le Zaire, fur les bornes orientales de Congo. Cette riviere eft appellée Vambre par Sanut.* Corn. Dict. De la Croix Relation d'Afrique. Davity.

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UMBRIA, contrée d'Italie, bornée au Nord par le fleuve Rubicon, à l'Orient par la mer fupérieure & par le Picenum, au midi encore par le Picenum & par le Nar; au couchant par l'Etrurie, dont elle étoit féparée par le Tibre. Cette contrée, qui étoit partagée en deux par l'Apennin, eft appellée par les Grecs Quinn du mot "Oußfos, Imber, à caufe des pluyes qui avoient inondé le pays. Pline, l. 3, c. 14, appuye cette origine: Umbrorum gens antiquiffima Italia exiftimatur, ut quos Umbrios à Græcis putent dictos, quod inundatione terrarum imbribus fuperfuis

?

Sent. Solin, de Italia, dit que d'autres ont prétendu que les Umbres étoient defcendus des anciens Gaulois; c'eft ce qui ne feroit pas aifé à prouver. On pourroit dire néanmoins avec fondement que les Sénonois habitérent la partie maritime de l'Umbrie, depuis la mer jufqu'à l'Apennin, & qu'ils fe mêle rent avec les Umbres ; mais les Sénonois ne furent pas les premiers des Gaulois qui pasférent en Italie. Quoiqu'il en foit, les auteurs Latins ont tous écrit le nom de cette contrée par un U, & non par un O, comme les Grecs. Etienne le géographe en fait la remarque. Après avoir dit, le peuple étoit appellé Opixos, Ombrici, & "Oufpos, Ombri, il ajoute λέγονται "Ουμβροι παρὰ τοῖς Ιταλικοῖς συγγράφειςι dicuntur ab Italis Scriptoribus Umbri. L'Umbrie étoit la patrie de Properce, & il nous l'apprend luimême au premier livre de fes Elégies:

Proxima fuppofito contingens Umbria campo
Me genuit terris fertilis uberibus.

On dit au pluriel UMBRI, & au fingulier UMBER, felon ces vers de Catulle, in Egnatium.

Si Urbanus esfes, aut Sabinus, aut Tyburs,
Autparcus Umber, aut obefus Hetrufcus.

On voit la même chofe dans une infcriptiou de Preneste, rapportée par Gruter, p. 72, n. 5.

QUOS UMBER SULCARE SOLET, QUOS
TUSCUS ARATOR.

1.

L'Umbrie maritime, ou du moins la plus grande partie de ce quartier, qui avoit été habitée par les Gaulois Sénonois, conferva toujours le nom d'AGER GALLICUS, ou GALLICANUS, après même que le pays eut été restitué à fes premiers habitans. C'eft ce qui fait que Tite-Live, . 39, c. 44, dit Colonia dua Potentia in Picenum, Pifaurum in Gallicum Agrum deducta funt. Voici les villes que Ptolomée, l. 3, c. 1, place dans l'umbrie, c'eft-à-dire dans les terres, car il donne la partie maritime aux Semnones, ou Senones:

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UMBRIATICO, Umbriaticum, ville d'Italie, au Royaume de Naples, dans la Calabre citerieure, dans les terres, fur le fleuve Lipuda, environ à fix milles au nord oriental de Cerenza. C'eft une chetive ville, prefque ruinée, fituée fur un côteau ; & qu'on dit avoir été évêché dès les premiers fiécles, mais dont on ne voit bien les Prélats que vers l'onziéme ou douziéme fiécle. Cet évêché eft fuffragant de Santa-Severina. * Magin, carte de la Calabre-citér. Commainville, table des évêchés.

UMBRO, fleuve d'Italie: Pline, l. 3, c. 5, dit qu'il eft navigable; ce que Rutilius, l. 1, v. 337, pas oublié :

Tangimus Umbronem; non eft ignobile flumen,

n'a

Quod tuto trepidas excipit ore rates. L'Itinéraire d'Antonin, dans la route maritime de Rome à Arles, met Umbronis fluvius entre Portus Telamonis & Lacus Aprilis, à douze milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du fecond. Ce fleuve fe nomme aujourd'hui l'Ombrone. C'est fans doute l'Umber de Properce, & l'Ombros d'Etienne le Géographe.

UMBRO-MONS, lieu de la Toscane, felon l'itinéraire d'Antonin, allégué par Ortélius, qui dir qu'Annius veut que ce foit aujourd'hui San-Quirico, bourgade du territoire de Siéne.

UMEGIAGUE, ville d'Afrique, au royaume de

Maroc, dans la Province de ce nom, à huit lieues d'Elgiemala du côté du midi. C'eft une place forte, dit Marmol, dans fa description du Royaume de Maroc, l. 3, c. 23, & elle eft bâtie fur le haut d'une montagne, dans une fituation fi avantageufe, qu'elle n'a pas befoin de murailles pour fa fûreté. Auffi fervoir-elle autrefois de fortereffe & de retaite à la nobleffe de la Tribu de Muçamoda. Les Hiftoriens du pays en parlent fort, & difent qu'elle a été autrefois fort peuplée. Quand un maure nommé Omar fe fouleva dans ces montagnes, & y bâtit la ville de Culeyhat-Elmuhaydin, il attaqua Umegiague, & l'ayant prife en 1495, après un long fiége, il y exerça de grandes cruautés. Elle demeura dépeuplée jufqu'en 1515, que quelques habitans du pays s'y établirent après la mort de ce Tyran. Comme les Arabes font maîtres de la campagne, les habitans ne cultivent que la pente du mont, où ils recueillent pourtant une grande quantité de froment & d'orge, & ils nourriffent beaucoup de bétail. S'ils veulent defcendre dans la plaine, il faut qu'ils payent quelque chofe aux Arabes pour les terres qu'ils y cultivent.

UMEGIÚNAYBE, ville d'Afrique, dans les états du Roi de Maroc, au Royaume de Fés. C'eft, dit Marmol, Royaume de Fés, l. 4, c. 117, une ville bâtie par les anciens Africains, à quatre lieues de Tizaga, vers le midi, pour la fûreté du chemin de Fés en Numidie. Elle étoit autrefois fort riche, à caufe du commerce; mais les Arabes l'ont ruinée pour jouir en paix de fes terres; de forte que les restes des habitans de cette ville ne font plus que leurs efclaves. On dit communément dans le pays, que fi en montant une côte, qui n'eft pas loin de la ville, on ne va pas toujours en dansant, on eft fujet à avoir la fiévre; de forte que l'on y voit danfer & fauter tous les pasfans.

UMELHEDIGI, château d'Afrique, felon Marmol, Hift. d'Afrique, t. 3, c. 36, qui dit que les Arabes l'ont bâti dans un défert de la Numidie, pour y mettre en sûreté leurs meubles & leurs vivres. Ce château, ajoûte-t-il, eft à une lieue de Segelmesfe. Tout le pays d'alentour eff un défert âpre & fec, où l'on ne voit que des terres qui femblent avoir été labourées à la main.

· UMELHEFEL, ou UMELHESEN, château d'Afrique. Ce château, qui eft peu confidérable, dit Marmol, t. 3, c. 34, a été bâti par les Arabes dans un défert âpre & ftérile, fur le grand chemin de Dara à Sugulmesfe, à une journée de cette derniere ville. Ce château eft fermé de murailles, dont les pierres font auffi noires que le charbon. Il eft gardé ordinairement par des gens du Chérif, parce qu'on lui paye un quart d'écu pour chaque chameau. Chaque Juif qui va & vient, donne la même chofe. C'est un tribut qu'ils avoient accoutumé de payer au Cheque des Arabes, quand ils étoient maîtres de cette place.

UMMA, ou AMMA, ville de la Tribu d'Afer. Il en eft fait mention dans Jofué, c. 19, 30.

UMONG, montagne de la Chine, dans la Pro. vince de Junnan, à l'Orient de la ville de Vuting. Cette montagne, qui eft très-grande, a sept fommets fort élevés. * Atlas Sinenf

UMUNG, ville militaire de la Chine, dans la Province de Suchuen, au département de Tungchuen, premiere ville militaire de la Province. Elle eft de 13, d. 44', plus occidentale que Péking, fous les 27, d. 45', de latitude feptentrionale.

UN, bourg de France, dans la Normandie, élection d'Arques.

1. UNA, fleuve de la Mauritanie Tingitane: fon embouchure eft marquée par Ptolomée, l. 4, c. 1, entre Suriga & l'embouchure du fleuve Agna. On croit que c'eft préfentement la riviere de Sus.

2.UÑA, (cap de), dans l'Amérique méridionale au Brefil, dans la Capitainie de Spiritu Santo, entre l'Ifle de Spiritu Santo, & le cap S. Thomé. Océan méridional par Bellin. Robert.

UNCASTILLO, bourg d'Espagne, dans l'Aragon, au Sud-eft du bourg de Sos, & au Nord d'Exea de los Cavalleros. Il eft fitué fur une hauteur, vers la fource de la riviere de Riguel, & orné d'un asfez

beau château. Ce bourg eft confidérable. * Délices d'Espagne, p. 668.

UNCHE, ville de l'Asfyrie, felon Quinte-Cutce, l. 4, dont un manuscrit lit Oncha. Cette préten due ville (car Arrien, de exped. Alex. 1. 2, en fait feulement un lieu de l'Asfyrie nommé Sochi, ) étoit à deux journées de chemin des détroits qui don noient entrée dans l'Asfyrie.

UNCKEL, ville d'Allemagne, dans le haut Electorat de Cologne, à la droite du Rhein. Cette petite ville eft fituée entre Lints & Konigswinter. * Jaillot, Atlas.

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UNDALUS ou UNDALUM, ville de la Gaule Narbonnoife, dans l'endroit où la riviere Selga, aujourd'hui la Sorgue, fe jette dans le Rhône, felon Strabon, l. 4, p. 185, qui ajoute que Domitius Ahenobarbus défit près de cette ville une grande quantité de Gaulois. Mais Tite-Live, Epitom. 50, en parlant de cette victoire du Proconful Cn. Domitius, dit que ce fut fur les Allobroges qu'il la remporta ; & au lieu de nommer la ville Undalum, il la nomme Oppidum Vindalium: Cn. Domitius Procon ful contrà Allobroges ad Oppidum Vindalium feliciter pugnavit. Il y a apparence que Vindalium oppidum, ou Vindalum, font les vrais noms de cette ville, & que l'Undalus, ou Undalur de Strabon font corrom pus. En effet Florus, 7. 3, c. 2, appuye l'ortographe de Tite-Live; car en nommant les quatre fleuves qui furent témoins de la victoire des Romains, il met du nombre le Vindal cus: car c'eft ainfi qu'il faut lire, & non Vandalicus, comme portent plufieurs éditions; car les Vinaéliciens font trop éloignés, pour qu'aucun fleuve de leur pays puisse être nommé dans cette occafion, avec le Var d'Isére & le Rhône, qui font les trois autres fleuves dont parle Florus. Ce fleuve Vandalicus eft le Sulge de Stra bon, & avoit peut-être donné fon nom à la ville Van dalum, qui étoit à fon embouchure. * Cellar. Géog. Ant. 1. 2, c. 2.

UNDECUMANI. Voyez BOVIANUM.

UNDERFATZ, village du pays des Grifons dans la ligue de la Caddée, & dans la communauté des quatre villages, fur la rive gauche du Rhein. Voyez l'article VILLAGES. (Les quatre)

UNDER-SCHECHEN, village de Suisfe, au canton d'Uri, dans le Schæchen-Thal. On y voit un bain d'eau minérale, qui fut découvert en 1414, fi on doit s'en rapporter au témoignage de l'infcription fuivante, qui fe trouve fur la muraille de la maison où font les bains, & qui eft fondée fur les annales d'Underschæchen: A. 1414. Inventum eft hoc Balneum à Magistro Leopoldo Artis Magica Profesfore, qui & anno 1450, hoc quod à natura erat calidum, ex mera malitia & perverfitate diabolica, fubvertit. Extructa hæc domus eft A. 1495. Près de ce bain, dans le creux d'un rocher, on trouve de la craye blanche qui eft au commencement toute molle & formée par l'eau qui diftille d'un rocher. De tems en tems elle fe couvre d'un écorce dure. On la tire de-là, & on la taille en petit carreaux pour l'ufage. * Etat & Délices de la Suisse, t. 2, p. 422.

UNDERSAGER, bourg de Suéde, dans l'Iempterland fur l'Indal vers fa fource avant qu'il ne forme un lac. * De l'Ile Atlas.

UNDERSEWEN, ou UNDERSEEN, petite ville de Suisfe, au canton de Berne, dans l'Oberland ou pays d'en haut, au bord fupérieur du Lac de Thoun, entre ce Lac & celui de Brienz. Cette ville a des privileges asfez confidérables: elle dépend cependant en beaucoup de chofes des Bernois qui y ont un bailly qu'on appelle Avoyer. Le bailliage d'Underfewen confine aux cantons de Lucerne & d'Underwald. A demi-lieue d'Underfewen eft la fameufe caverne de S. Beat, vulgairement appellé S. Pat. Les anciennes Legendes difent que S. Béat étoit un gentilhomme Anglois, qui, dans le tems qu'il étoit encore Payen, fe nommoit Suetonius; que l'Apôtre S. Barnabé le baptifa & lui donna le nom de Béat ou de Macaire; & que S. Pierre, étant encore à Antioche, l'ayant fait prêtre à l'âge de quarante ans, l'envoya prècher l'évangile dans l'Helvétie. Les prédications de ce S.

Perfonnage, ajoute-t-on, eurent un tel fuccès, que S. Pierre l'appella quelque tems après à Rome, le fit premier évêque de la Suisfe. S. Béat gouverna fon troupeau pendant un certain nombre d'années, & prêcha avec fruit dans les cantons de Berne, de Lucerne, d'Underwald, de Fribourg, de Soleure, de Schwitz, & dans les pays des Grifons. Mais enfin las de cette vie pleine d'agitations, il fixa fa demeure dans la caverne en question, où il finit fes jours. C'est un antre profond, élevé de près de cent pieds au-desfus de l'horison du Lac divifé en plufieurs chambres, & qui paroît avoir été formé par la nature pour en faire un hermitage. Des rochers escarpés couvrent cet antre, & le garantisfent des injures de l'air. On y jouit d'une vue très-agréable, qui s'étend fur le Lac de Thoun, & fur tout le rivage oppofé. Tous les environs font egayés par de beaux arbres, & par un torrent asfez abondant, dont l'eau pure fort du fond de cette caverne; & après y avoir coulé avec un agréable murmure, tombe fur les rochers, & fait une infinité de cascades admirables. En un mot, on peut dire que fi quelque puisfant prince avoit un lieu femblable à celui-là dans fes jardins, il ne pourroit s'empêcher d'en faire fes délices. Les vestiges des murs, qui fubfiftent encore aujourd'hui, ne font pas, felon les apparences, de la fabrique de ce faint perfonnage qui a habité le premier cette caverne; mais ce font plutôt les ruines d'une chapelle bâtie en fon honneur plufieurs fiécles après fa mort. Avant la révolution arrivée dans la Religion, on y alloit en pélerinage de tous les lieux des environs. Les Bernois alors y envoyerent prendre les reliques du Saint. On y trouva un crâne, que l'on enterra honorablement dans le couvent d'Interlachen. Cette démarche attira aux Bernois une guerre de la part du canton d'Underwal, qui avoit grande dévotion à S. Béat. Cependant on prétend que ce chef de S. Béat fe trouve aujourd'hui à Lucerne.

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UNDERWALD, canton de la Suisfe, en latin Subsylvania. Il tient le fixieme rang entre les cantons, & eft fitué à l'Occident & au midi du lac des quatre cantons. Ce canton eft borné au nord par celui de Lucerne & par une partie du lac des quatre cantons; à l'Orient par de hautes montagne, qui le féparent du canton d'Uri; au midi par le canton de Berne, dont il eft féparé par le mont Brunick; & à l'Occident par le canton de Lucerne. Il eft partagé en deux grandes valées, qui font féparées l'une de l'autre par une chaîne de montagnes, chargées de forêts, nommées Kerwald. Ce partage, fait par la nature, a donné lieu au partage du gouvernement; car quoique pour les affaires du dehors ils ne fasfent qu'un feul canton, cependant, pour ce qui les regarde, ils font divisés en deux corps, ou communautés générales, qui ont chacune à part leur Amman, ou leur chef, leurs asfemblées publiques, leur confeil, leurs officiers, & même leurs terres. Du moins il y a une de ces communautés qui posfede une terre où l'autre n'a point de part. On les diftingue fuivant leur fituation; l'une s'appelle Ob dem Wald, c'eft-à-dire au-desfus du bois ; & l'autre Nid dem Wald ou Underwald, c'est-à-dire au-desfous du bois. Nous pouvons les appeller communautés fupérieure & inférieure ; & comme cette derniere eft la plus puisfante, elle a donné le nom à tout le canton. Autrefois elles ne faifoient enfemble qu'un feul corps, comme cela paroît encore par le vieux fceau public de Stantz, qui eft la principale bourgade de la communauté inférieure, où l'on voit cette Légende: Sigillum Univerfitatis hominum de ftannes vallis fuperioris & inferioris. Mais en 1152, s'étant élevé quelque différend entre les habitans des deux valées, au fujet d'une certaine contribution, l'animofité alla fi loin, que les deux valées fe détacherent l'une de l'autre, pour faire chacune un corps à part ; & cette divifion fubfiste encore aujourd'hui. Tout ce territoire appartenoit autrefois à l'églife de Lucerne, qui eft collégiale depuis plufieurs fiécles, & qui a été réguliere dans fon commencement. Mais l'empereur Albert d'Autriche s'étant rendu maître du pays, vers l'an 1290, & fes officiers ayant commis diverfes

violences, le peuple fe fouleva prit les armes, & fe joignit aux cantons de Schwitz & d'Ury; de forte que ceux d'Underwald fe trouvérent à la fameufe bataille de Morgarten. Dans le même tems ils défirent fur leur territoire, une armée des partifans d'Autriche, commandée par le comte de Strasberg. Le canton d'Underwald a un grand attachement au pape & à l'églife romaine; & pour les affaires ou caufes eccléfiastiques & fpirituelles, il reconnoît toujours la juridiction de l'évêque de Constance, & celle de fon official. * Longuerue, Defcr. de la France, part.

2, p. 275.

Le canton d'Uunderwald ne posfédepoint de bailliage en propre ou en particulier; car il jouit avec d'autres cantons, des bailliages communs du Thurgau, de l'Ober-Freyamter, de Sargans & du RheinThal; & il nomme encore des baillis dans les quatre bailliages d'Italio, comme les onze autres cantons. Les deux communautés, qui compofent ce canton, ont chacune en particulier, comme nous venons de l'infinuer, leurs officiers & leurs asfemblées publiques, mais pour les affaires, du dehors il y a un confeil général formé de tous les officiers administrateurs, & de cinquante-huit fénateurs choifis dans les confeils des deux Communautés.

La valée inférieure eft partagée en quatre Communautés, qui font:

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Le terroir d'Underwald eft le même que celui des cantons de Lucerne & d'Uri. On trouve dans fes montagnes plufieurs fontaines de mai, comme on les appelle, parce qu'elles coulent dès le commencement de Mai, & fe tarisfent en automne, cela parce qu'elles viennent des neiges fondues. On trouve auffi en quelques endroits comme à Stantz, & près de Sarnem, dans le Melch-Thal, c'est-à-dire la valée de la Melcha, de beau marbre noir, avec des veines blanches. Dans la même valée, il y a une mine de fer, & une fontaine médicinale à Wylen: elle charrie du fouffre, cuivre & de l'alun, & elle eft en grande réputation.

UNELLI. Voyez VENELI.

UNGEN, montagne du Japon dans l'ifle de Ximo, entre Nangajaqui & Xima-bara. Elle n'eft pas fort haute; mais elle a beaucoup d'étendue, & fon afpect a quelque chofe d'affreux. Son fommet eft pelé & blanchâtre; ce n'eft guere qu'une masse brûlée: la terre y eft brûlante en plufieurr endroits ; & par-tout fi fpongieufe, qu'à l'exception de quelques petits bouquets de bois, qu'on y rencontre d'efpace en efpace, & où le terrein eft plus ferme on n'y marche qu'en tremblant; avec cela on y entend toujours un très-grand bruit fous les pieds. Il fort de cette montagne une fumée, qu'on n'apperçoit que de trois lieues, & qui n'eft pas fort épaisfe; mais partout elle exhale une odeur de fouffre fi forte, qu'à plufieurs milles à la ronde on n'y voit pas un feul oifeau: l'eau de pluye qui y tombe bouillonne d'abord, & on diroit alors que toute la montagne eft une fournaife: elle a plufieurs têtes qui font féparées par des précipices, ou des étangs d'eau brûlante: il y avoit fur-tout en 1617, un de ces abîmes, ou depuis peu d'années il s'étoit fait une ouverture de figure ronde, & d'environ fix pas de diamètre : il en fortoit des exhalaisons fi infectes, qu'on la nommoir bouche d'Enfer elle étoit pleine, non comme les autres d'une eau bouillante, mais d'un compofé de fouffre & d'une autre matiere qui s'élevoit quelquefois en bouillonnant, & qu'on ne pouvoit regarder fans frémir; auffi dans cette terrible perfécution du Japon, qui a pasfé en cruauté, & dans le nombre

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