ULMETUM, lieu d'Angleterre, selon Béde, cité par Ortelius. Camden croit que c'est aujourd'hui Elnefly. ULMI, ville de la Pannonie, selon l'itinéraire d'Antonin. Cluvier croît que c'est Ilmitz, village de la basse-Autriche, près du Lac de Newsidlerzée. * Baudrand, de Lisle Atlas. ULMOS-VICUS, lieu de la basfe-Pannonie; il est placé dans l'itinéraire d'Antonin, entre Cibalis, & Sirmium, à vingt-quatre milles de la premiere de ces villes, & à vingt-fix milles de la seconde.. ULO, forteresse de la Chine, dans la Province de Queicheu, au département de Tauanxan, miere forteresse fous Tunggin, fixieme métropole de la Province. Elle est de 9, d. 36', plus occidendale que Péking, sous les 28, d. 35', de latitude septentrionale. * Atlas Sinef. pre VLODORP, village des pays-Bas, dans l'Ammanie de Montfort, à environ trois lieues au-dessus. de Ruremonde, sur la riviere de Roer, qui sépare l'Ammanie du pays de Juliers: il y a dans ce village une église déservie par un curé. Le tribunal est composé de quatre échevins, auxquels on en joint trois du village de Postaert. L'amirauté de Rotterdam entretient à Vlodorp un commis collecteur. * Janiçon, Etat préf. des Pr. Un. t. 2, p. 425. ULPEN, village dans le duché de Juliers, entre Juliers, & Limbourg. Il est remarquable, parce qu'on croit que c'est le Vulpiacum, dont il est parlé dans la vie de Sainte Gudule. ULPIA. Voyez ADRUMETUM. ULPIA CASTRA LEG. XXX, felon l'itinéraire d'Antonin, Legio Tricefima Ulpia, selon Prolomée; & Civitas Tricefimæ ou Tricenfimæ, ou Obtrigenfimæ, felon Ammien Marcellin. C'est ainsi que ces trois auteurs nomment une ville de la Gaule Belgique sur le Rhein. Ammien Marcellin, L. 18, c.2, la met entre Novefium & Quadriburguum; position bien vague dans une espace de cinquante-fix mille pas. L'itinéraire d'Antonin resserre l'espace de plus de la moitié, en plaçant Ulpia Castra Leg. xxx, entre vetera & Burginatium; mais ni l'un, ni l'autre, ne donne la distance précise qui se trouvoit de cette ville, aux deux places, entre lesquelles ils la placent; & de plus, on fait, qu'on ne peut guére se régler sur les nombres de Ptolomée; cette incertitude a fait que les géographes modernes se sont donné la liberté de la placer, suivant leurs différentes idées; & même les uns en ont fait un lieu différent de Colonia-Trajana, & les autres n'en ont fait qu'une seule place. Voyez au mot Colonia, l'article ColoniaTrajana. ÚLPIA LEGIO XXX. Voyez l'arricle précé dent. ULPIA-TRAJANA. Voyez SARGETIA. 1 ULPIANUM, ville de la haute-Mæfie, dans la Dardanie, selon Ptolomée, 1.3, c. 9. L'empereur Juftinien, dit Procope, Edif, l. 4, c. 1, répara presque toutes les murailles d'Ulpianum, qui tomboient en ruine ; & après avoir embelli cette ville de divers ornemens, il la nomma seconde-Justinienne Juftiniana-fecunda. C'étoit une ville épifcopale, comme on le voit dans la notice du Pere Charles de S. Paul. Elle est nommée Villa Procopia na par Lazius, Reip. Rom. l. 12, & le nom moderne est Ulpia, felon Baudrand, Dist. éd. 1682. 2. ULPIANUM, ville de la Dace: elle eft comptée par Ptolomée, 1.3, c. 8, au nombre des principales villes de cette Province. On ne s'accorde pas sur le nom moderne de cette ville. ULPON, ville d'Italie. Etienne le géographe, "In Alcor, est le seul qui en parle ; ce qui fait soupçonner qu'il faut lire Ουίβων, Vibon au lieu d ̓ Ουλπων, Ulpon. URLICHEN, ou Urlique, village du haut-Vallais, au département de Goms, au pied du Mont Grimsel, à demi-lieue de Gestilen, & du même côté. C'est auprès d'Ulrichen que Berchtold, duc de Zeringen, ayant voulu faire irruption dans le Vallais en 1211, fut battu par les Vallaisans. Un peu plus de deux cens ans après, savoir en 1419, Les Bernois avec ceux de Fribourg, de Soleurre & de Schwitz, ayant voulu affister Guillaume de Raren, évêque de Sion, leur allié & Combourgeois, contre les Vaillaisans, pasférent le Mont de Grimsel le 29 de Septembre, brûlerent les villages de Gestilen, d'Underwasen & d'Oberwald, & livrérent aux Vallaisans une sanglante bataille, où ils eurent du dessous, & furent repoussés. On voit sur le champ de bataille deux croix de bois élevées pour conferver la mémoire de ces deux combats. * Etat & Délices de la Suisse, t. 4, p. 172. ULSTER. Les Anglois appellent une Province de l'Irlande, connue en latin sous les noms d'Ultonia & d'Ulidia, que les Irlandois nomment CuiGuilly, c'est-à-dire Province de Guilly, & à laquelle les Gallois donnent le nom d'Ultw. Cette Province est bornée à l'Orient par le canal de S. George, à l'Occident par l'Océan atlantique ou occidental, au Nord par l'Occéan Deucalédonien au Sud par la Province de Leinster, & au Sud-oueft ou septentrional, par celle de Connaught; de forte qu'elle est environnée de trois côtés par la mer. Sa figure eft prefque ronde; & fa longueur, qui se prend depuis la pointe la plus occidentale dans le comté de Dunnagal, jusqu'au comté de Down, est d'environ cent feize milles, & fa largeur qui se prend depuis Fairheard, sa pointe la plus feptentrionale dans le comté d'Antrim, jusqu'aux frontières de Longford, est d'environ cent milles. Si on compte tous les tours & retours, elle aura environ quatre cens soixante mille de circuit. Les principales riviéres de cette Province font: La Banne, Lagen-Water, La plupart de ces rivieres sont assez profondes, pour On voit dans cette Province de grands Lacs, environnés d'épaisses forêts. Le terroir est fertile en grains & en pâturages; la fraîcheur & l'herbe y croissent par tout; & outre un grand nombre de chevaux, on y nourrit du gros & du menu bétail. Le bois de charpente & les arbres fruitiers n'y manquent pas non plus. le vaillant Anglois, tales Dans la suite les Anglois la diviserent en trois Il y a cinq de ces comtés, savoir Louth, Down Antrim, Londonderry & Dunnagal, qui confinent à la mer; les cinq autres, savoir Tyrone, Armagh, Fermanagh, Monaghan & Cavan, font enclavés dans les terres. Il y a dans cette Province un archevêché, fix évêchés, dix villes qui ont des marchés publics, quatorze autres de commerce, trente-quatre villes ou bourgs qui envoyent leurs députés au Parlement, trente châteaux qui servent à la défense du pays, & deux cens quarante paroisses. Londonderry est la principale de ses villes. Ulster donne le titre de comte au second fils des rois d'Angleterre, qui est d'ailleurs créé duc d'Yorck. ULTIZURI, peuple barbare qu'Agathias, 1.5, ed. 1518, comprend sous le nom général des Huns. Ce peuple, dit-il, se rendit célebre jusqu'au regne de l'empereur Léon, & il parut l'emporter sur les autres barbares pour la force. ULTONIE. Voyez ULSTER. ULTZEN, ville d'Allemagne, dans la basseSaxe, au duché de Lunebourg, sur la riviere d'Ilmenaw, dans l'endroit où elle reçoit le ruisseau de Wiper, à sept ou huit lieues au midi oriental de Lunebourg. * Jaillot, Atlas. ULUA, CULUA, ou ULLOA, communément appellé S. Jean d'Ulua, petite ifle de l'Amérique septentrionale, dans le Golfe Méxique, & qui forme le Port de la Vera-Crux: elle fut découverte en 1518 par Jean de Grijalva, qui y trouva beaucoup d'or. ULUBRÆ, bourgade d'Italie, dans le Latium, au voisinage de Velitræ & de Suessa Pometia. Cicé ron parle de ce lieu, l. 7, Epift. 12, & 18, & Horace, l. 1, Epift. 11, 28, &c. l'allégue en exemple, pour prouver qu'on peut vivre heureux dans un petit lieu. Navibus atque province de Fokien , au voisinage de la ville de Kienyang. On remarque dans cette montagne cinq colines, qui en environnent une fixieme : certe derniere s'appelle la Perle, en langue chinoise, & les premieres font nommées les Dragons. * Atlas Sinenfis. 2. ULUNG, montagne de la Chine, dans la Province de Suchuen. Tungchuen, premiere ville militaire de la province, est bâtie fur cete montagne, qui s'étend l'espace de cent stades & plus, le long du fleuve Kinxa. 1. ULUM, montagne de la Chine, dans la Province de Xensi, au voisinage de la ville de Hoan. Il y a fur cette montagne une forteresse pour la défense du pays. 2. ULUM, montagne de la Chine, dans la Province de Chekiang, au nord de la ville de Hucheu, qu'elle entoure en partie. On voit fur cette montagne deux Lacs voisins: l'eau d'un de ces Lacs eft fort claire, & celle de l'autre est toujours trouble. ULURTINI, peuple d'Italie, selon Pline, 1. 3, c. 11. On ne le connoît pas d'ailleurs. Il devoit habiter vers la Pouille. ULUZUBURITANUM. Voyez ULIZI BIRRHA. ULYSSEA, ville de l'Espagne Bétique. Strabon, 1. 3, p. 149, qui la place au-dessus d'Abdera, dans les montagnes, la donne comme une preuve qu'Ulysse avoit pénétré jusqu'en Espagne, sur le témoignage de Pofidonius, d'Artemidore & d'Afclepiade de Myrlée, qui avoit enseigné la Grammaire dans la Turditanie, & Strabon, 1. 3, p. 157, ajoute que dans la ville Ulyssea il y avoit un temple dédié à Minerve, & que l'on voyoit dans ce temple des monumens des voyages d'Ulysse. ULYSSIS-PORTUS, (a) port sur la côte orientale de la Sicile, près de Catane, au midi du Promontoire appellé aujourd'hui Capo di Molini, & dans le lieu où l'on voit présentement une tour nommée Lognina. Les pierres & les cendres, que le mont Etna a jettées depuis, ont tellement comblé ce Port, qu'il n'en paroît plus aucun : (b) on ne fauroit dire de quelle grandeur il étoit avant cela. Du reste, si on s'en rapporte à Homére, ce ne fut pas dans ce Port que relâcha Ulysse, mais au Promontoire Pachynum, plus loin, au midi de l'Isle; & fi Virgile & Pline mettent le Port d'Ulysse près de Catane, ils imitent apparemment en cela quelques Quadrigis petimus bene vivere; quodpetis, hic eft, anciens commentateurs d'Homére. On voit même, quatre cens ans avant Virgile, qu'Euripide avoit Ce petit lieu étoit même désert, comme nous l'ap- Ant. 1. 1, c. 9, (b) Bembus in Dialog. de Ætna. prend Juvenal; Satyra 10, v. 101. Et de menfurajus dicere, vasa minora Cependant c'étoit, felon Frontin, une colonie ro- , ULUCITRA, ville de la Thrace, dans la Province de Rhodope, selon la notice des dignités de l'Emrire. ULVERNATES, peuple d'Italie. Il n'est connu que de Pline, 1. 3, c.5, dont un manufcrit lit Urunates, au lieu de Ulvernates. ULVERSTON, bourg d'Angleterre dans la province de Lancastre. On y tient marché public. * Etat préfent de la 6, Bret. t. 1. ULULA, ville épiscopale d'Afrique. On ne sait dans quelle Province. Irenæus son évêque souscrivit au concile tenu fous saint Cyprien. * Harduin.Collect. Conc. t. 1, p. 174. ULULEUS. Vibius Sequester nomme ainsi le fleuve qui fournissoit de l'eau à la ville de Dyrrachium. Au lieu d'Ululeus, quelques exemplaires de Vibius Sequester lifent Vlulens, c'est aujourd'hui l'Argentea. 1. ULUNG, montagne de la Chine, dans la Tome VI. ULYSSIS-PROMONTORIUM. Voyez ODYSSIA. ULYSSOPOLIS, ville de Thrace, selon Nicéphore Caliste, l. 16, c. 38, allégué par Ortelius, qui ajoute que c'est l'Odisfus de Ptolomée. ULZINGURES, peuples barbares, que Jornandès, de Reb. Getic. c. 3, met entre les Huns. 1. UMA, ou UHMA, riviere de Suéde. Elle a sa fource dans la contrée de la Laponie Suédoise, qu'on appelle Laponie d'Uma, du nom de cette riviere dans les montagnes, aux confins de la Norwége. Après avoir traversé la Laponie d'Uma, elle entre dans la Bothnie occidentale, qu'elle traverse aussi d'Occident en Orient, & va enfin se perdre dans le Golfe de Bothnie, près de la ville d'Uma, à laquelle elle donne aussi son nom. Cette riviere traverse dans sa course divers Lacs d'une médiocre étendue, & reçoit dans la Bothnie occidentale les eaux de la riviere Windela. * Robert de Vaugondi, Atlas. 2. UMA, ou UHMA, ville de Suéde, dans la Bothnie occidentale, sur la côte du Golfe de Bothnie, à l'embouchure de la riviere qui lui donne fon nom. 3. UMA, montagne de la Chine, dans la Province de Péking, au voisinage de la ville de CanHoang. Elle tire fon nom de cinq chevaux sculptés en pierre, auxquels la famille Sunga éleva un magnifique temple, ou, si l'on veut une fuberbe écu Dd rie, dans laquelle font ces cinq figures de chevaux. * Atlas Sinenfis. UMAGO, ville d'Italie, dans l'Istrie, sur la côte occidentale, entre le Golfe Largone & l'embouchure du Quieto. Quoique cette ville ait un assez grand Port, elle n'est guere peuplée, à cause de la grossiéreté de son air, qui est fort mal-fain. Elle appartient aux Vénitiens, & on veut que ce foit la vile Ningum ou Mingum des anciens. UMARABEA, Ommirabith, ou Ommirabi, felon Sanut, riviere d'Afrique, au Royaume de Maroc. C'est, dit Dapper, Defcr. de l'Afrique, p. 126, un grand fleuve, qui fort du mont Magran, fur les confins de la Province de Tedle, & du Royaume de Fés, prend fon cours dans les plaines d'Adacfum, & passe enfuite au travers de quelques valées fort étroites, où il y a un fort beau pont, bâti par Abul-Hasfen, quatrieme roi de la famille des Beni-merinis. Le fleuve tourne-là vers le midi, & baigne les plaines situées entre Ducale & Temesne; & ayant reçu dans son lit la riviére des Négres, & le Darna, qui fort aufli du mont Magran, & baigne la Province de Tedle, il se va jetter dans l'Océan près d'Azamor. Ce fleuve n'est guéable ni l'hiver ni l'été. Les habitans de ces quartiers, pour le traverser, & pour transporter leurs marchandises, font un pont d'outres enflés, où l'on attache des clayes. Umarabea produit tant d'aloses, qu'il en fournit non-feulement tout le pays, mais encore le Portugal & l'Andaloufie. De l'Ifle nomme cette riviere Marbea, & place fon embouchure près d'Azamor, qu'il met à la gauche. Voyez OMMIRABI. 1. UMBER, Lac d'Italie, dans l'Umbrie, felon Properce, où on lit : Et lacus æstivis intepet Umber aquis 1 UMBRACIUM, montagne de l'Inde, felon Martianus-Capella, qui donne le nom de Devins aux habitans de cette montagne. UMBRÆ, peuples de l'Inde. Ils ne font, je pense, connus que de Pline, l. 6, c. 20. UMBRANATES, peuples d'Italie. Pline, 1.3, c. 15, les met dans la huitieme région; mais le Pere Hardouin, au lieu d'Umbranates, lit Urbinates. UMBRANICI, peuples de la Gaule Narbonnoise. felon Pline, 1.3, c. 4, leur ville pouvoit être Umbranicia, que la table de Peutinger marque au voifinage des Volces Tectosages & de Nimes. UMBRE, riviere d'Afrique, dans la basse Ethiopie. Elle fort d'une montagne de la Nigritie, & va du Nord au Levant se jetter dans le Zaire, sur les bornes orientales de Congo. Cette riviere eft appellée Vambre par Sanut. * Corn. Dict. De la Croix Relation d'Afrique. Davity. UMBRIA, contrée d'Italie, bornée au Nord par le fleuve Rubicon, à l'Orient par la mer supérieure & par le Picenum, au midi encore par le Picenum, & par le Nar; au couchant par l'Etrurie, dont elle étoit séparée par le Tibre. Cette contrée, qui étoit partagée en deux par l'Apennin, eft appellée par les Grecs Θμερική, du mot Ὄμβρος, Imber, à cause des pluyes qui avoient inondé le pays. Pline, l. 3, , C. 14, appuye cette origine: Umbroram gens antiquissima Italiæ exiftimatur, ut quos Umbrios à Græcis putent dictos, quod inundatione terrarum imbribus fuperfuis Sent. Solin, de Italia, dit que d'autres ont prétendu que les Umbres étoient defcendus des anciens Gaulois ; c'est ce qui ne seroit pas aifé à prouver. On pourroit dire néanmoins avec fondement, que les Sénonois habitérent la partie maritime de l'Umbrie, depuis la mer jusqu'à l'Apennin, & qu'ils se mêlerent avec les Umbres ; mais les Sénonois ne furent pas les premiers des Gaulois qui passérent en Italie. Quoiqu'il en soit, les auteurs Latins ont tous écrit le nom de cette contrée par un U, & non par un O, comme les Grecs. Etienne le géographe en fait la remarque. Après avoir dit, le peuple étoit appellé Ὅμερικοι, Ombrici, & Ὅμβροι, Ombri, il ajoute λέγονται "Ουμβροι παρὰ τοῖς Ιταλικοῖς συγγράφους, dicuntur ab Italis Scriptoribus Umbri. L'Umbrie étoit la patrie de Properce, & il nous l'apprend luimême au premier livre de ses Elégies: Proxima fuppofito contingens Umbria campo On dit au pluriel UMBRI, & au fingulier UMBER, selon ces vers de Catulle, in Egnatium. Si Urbanus esses, aut Sabinus, aut Tyburs, On voit la même chose dans une infcriptiou de Preneste, rapportée par Gruter, p. 72, n. 5. QUOS UMBER SULCARE SOLET, QUOS L'Umbrie maritime, ou du moins la plus grande partie de ce quartier, qui avoit été habitée par les Gaulois Sénonois, conserva toujours le nom d'AGER GALLICUS, ou GALLICANUS, après même que le pays eut été restitué à ses premiers habitans. C'est ce qui fait que Tite-Live, 1. 39, c.44, dit Coloniæ duæ Potentia in Picenum, Pifaurum in Gallicum Agrum deductæ funt. Voici les villes que Ptolomée, 1. 3, c. 1, place dans l'umbrie, c'est-à-dire dans les terres, car il donne la partie maritime aux Semnones, ou Senones: UMBRIATICO, Umbriaticum, ville d'Italie, au Royaume de Naples, dans la Calabre citerieure, dans les terres, sur le fleuve Lipuda, environ à fix milles au nord oriental de Cerenza. C'est une chetive ville, presque ruinée, fituée sur un côteau; & qu'on dit avoir été évêché dès les premiers fiécles, mais dont on ne voit bien les Prélats que vers l'onziéme ou douziéme fiécle. Cet évêché est suffragant de Santa-Severina. * Magin, carte de la Calabre-citér. Commainville, table des évêchés. UMBRO, fleuve d'Italie: Pline, 1.3, c. 5, dit qu'il est navigable; ce que Rutilius, L. 1, v. 337, n'a pas oublié: Tangimus Umbronem ; non eft ignobile flumen, L'Itinéraire d'Antonin, dans la route maritime de Rome à Arles, met Umbronis fluvius entre Portus Telamonis & Lacus Aprilis, à douze milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du second. Ce fleuve se nomme aujourd'hui l'Ombrone. C'est fans doute l'Umber de Properce, & l'Ombros d'Etienne le Géographe. UMBRO-MONS, lieu de la Toscane, selon l'itinéraire d'Antonin, allégué par Ortelius, qui dit qu'Annius veut que ce soit aujourd'hui San-Quirico, bourgade du territoire de Siéne. UMEGIAGUE, ville d'Afrique, au royaume de Maroc, dans la Province de ce nom, à huit lieues d'Elgiemaha du côté du midi. C'est une place forte, dit Marmol, dans sa description du Royaume de Maroc, l. 3, c. 23, & elle est bâtie sur le haut d'une monragne, dans une fituation fi avantageuse, qu'elle n'a pas besoin de murailles pour sa fûreté. Aussiservoir-elle autrefois de forteresse & de retaite à la noblesse de la Tribu de Muçamoda. Les Historiens du pays en parlent fort, & disent qu'elle a été autrefois fort peuplée. Quand un maure nommé Omar se souleva dans ces montagnes, & y bâtit la ville de Culeyhat-Elmuhaydin, il attaqua Umegiague, & l'ayant prise en 1495, après un long fiége, il y exerça de grandes cruautés. Elle demeura dépeuplée jusqu'en 1515, que quelques habitans du pays s'y établirent après la mort dece Tyran. Comme les Arabes sont maîtres de la campagne, les habitans ne cultivent que la pente du mont, où ils recueillent pourtant une grande quantité de froment & d'orge, & ils nourriffent beaucoup de bétail. S'ils veulent defcendre dans la plaine, il faut qu'ils payent quelque chose aux Arabes pour les terres qu'ils y cultivent. UMEGIÚNAYBE, ville d'Afrique, dans les états du Roi de Maroc, au Royaume de Fés. C'est, dit Marmol, Royaume de Fés, l. 4, c. 117, une ville batie par les anciens Africains, à quatre lieues de Tizaga, vers le midi, pour la fûreté du chemin de Fés en Numidie. Elle étoit autrefois fort riche, à cause du commerce; mais les Arabes l'ont ruinée pour jouir en paix de ses terres; de forte que les restes des habitans de cette ville ne font plus que leurs efclaves. On dit communément dans le pays, que fi en montant une côte, qui n'est pas loin de la ville, ne va pas toujours en dansant, on est sujet à avoir la fiévre; de forte que l'on y voit danser & fauter tous les pasfans. : on UMELHEDIGI, château d'Afrique, selon Marmol, Hist. d'Afrique, t. 3, c. 36, qui dit que les Arabes l'ont bâti dans un défert de la Numidie, pour y mettre en sûreté leurs meubles & leurs vivres. Ce château, ajoûte-t-il, est à une lieue de Segelmesse. Tout le pays d'alentour est un désert âpre & fec, où l'on ne voit que des terres qui semblent avoir été labourées à la main. : UMELHEFEL, ou UMELHESEN, château d'Afrique. Ce château, qui eft peu considérable, dit Marmol, t. 3, c. 34, a été bâti par les Arabes dans un désert apre & stérile, fur le grand chemin de Dara à Sugulmesse, à une journée de cette derniere ville. Ce château est fermé de murailles, dont les pierres font aussi noires que le charbon. Il est gardé ordinairement par des gens du Chérif, parce qu'on lui paye un quart d'écu pour chaque chameau. Chaque Juif qui va & vient donne la même chose. C'est un tribut qu'ils avoient accoutumé de payer au Cheque des Arabes, quand ils étoient maîtres de cette place. ? UMMA, ou AMMA, ville de la Tribu d'Afer. Il en est fait mention dans Josué, c. 19, 30. UMONG, montagne de la Chine, dans la Pro vince de Junnan, à l'Orient de la ville de Vuting. Cette montagne, qui est très-grande, a sept sommets fort élevés. * Atlas Sinens. UMUNG, ville militaire de la Chine, dans la Province de Suchuen, au département de Tungchuen, premiere ville militaire de la Province. Elle eft de 13, d. 44', plus occidentale que Péking, sous les 27, d. 45', de latitude septentrionale. UN, bourg de France, dans la Normandie, élection d'Arques. 1. UNA, fleuve de la Mauritanie Tingitane: son embouchure est marquée par Ptolomée, l. 4, c. 1, entre Suriga & l'embouchure du fleuve Agna. On croit que c'est présentement la riviere de Sus. 2. UNA, (cap de), dans l'Amérique méridionale au Brefil, dans la Capitainie de Spiritu Santo, entre 1'Isle de Spiritu Santo, & le cap S. Thomé. Océan méridional par Bellin. Robert. UNCASTILLO, bourg d'Espagne, dans l'Aragon, au Sud-eft du bourg de Sos, & au Nord d'Exea de los Cavalleros. Il est situé sur une hauteur, vers la source de la riviere de Riguel, & orné d'un assez beau château. Ce bourg est considérable. * Déliers d'Espagne, p. 668. UNCHE, ville de l'Asfyrie, selon Quinte-Curce, 1.4, dont un manuscrit lit Oncha. Cette préten due ville (car Arrien, de exped. Alex. 1. 2, en fait seulement un lieu de l'Assyrie nommé Sochi,) étoit à deux journées de chemin des détroits qui don noient entrée dans l'Assyrie. UNCKEL, ville d'Allemagne, dans le haut Electorat de Cologne, à la droite du Rhein. Cette petite ville est située entre Lints & Konigswinter. * Jaillot, Atlas. , UNDALUS, ou UNDALUM, ville de la Gaule Narbonnoise, dans l'endroit où la riviere Selga, aujourd'hui la Sorgue, se jette dans le Rhône, felon Strabon, 1.4, p. 185, qui ajoute que Domitius Ahenobarbus défit près de cette ville une grande quan tité de Gaulois. Mais Tite-Live, Epitom. 50, en parlant de cette victoire du Proconsul Cn. Domitius, dit que ce fut fur les Allobroges qu'il la remporta; & au lieu de nommer la ville Undalum, il la nomme Oppidum Vindalium : Cn. Domitius Procon Sul contrà Allobroges ad Oppidum Vindalium feliciter pugnavit. Il y a apparence que Vindalium oppidum, ou Vindalum, font les vrais noms de cette ville, & que l'Undalus, ou Undalur de Strabon sont corrom pus. En effet Florus, 1. 3, c. 2, appuye l'ortographe de Tite-Live; car en nommant les quatre fleuves qui furent témoins de la victoire des Romains, il met du nombre le Vindal cus: car c'est ainsi qu'il faut lire, & non Vandalicus, comme portent plusieurs éditions; car les Vindéliciens font trop éloignés, pour qu'aucun fleuve de leur pays puisse être nommé dans cette occafion, avec le Var d'Isére & le Rhône, qui font les trois autres fleuves dont parle Florus. Ce fleuve Vandalicus est le Sulga de Strabon, & avoit peut-être donnéson nom à la ville Van dalum, qui étoit à son embouchure. * Cellar. Géog. Ant. 1. 2, с. 2. UNDECUMANI. Voyez BOVIANUM. UNDERFATZ, village du pays des Grifons, dans la ligue de la Caddée, & dans la communauté des quatre villages, fur la rive gauche du Rhein. Voyez l'article VILLAGES. (Les quatre) UNDER-SCHECHEN, village de Suisse, au canton d'Uri, dans le Schæchen-Thal. On y voit un bain d'eau minérale, qui fut découvert en 1414, fi on doit s'en rapporter au témoignage de l'infcription suivante, qui se trouve sur la muraille de la maison où sont les bains, & qui est fondée sur les annales d'Underschæchen: A. 1414. Inventum est hoc Balneum à Magistro Leopoldo Artis Magicæ Professore, qui & anno 1450, hoc quod à natura erat calidum, ex malitia & perverfitate diabolica, fubvertit. Extructa hæc domus eft A. 1495. Près de ce bain, dans le creux d'un rocher, on trouve de la craye blanche qui est au commencement toute molle & formée par l'eau qui distille d'un rocher. De tems en tems elle se couvre d'un écorce dure. On la tire de-là, & on la taille en petit carreaux pour l'usage. * Etat & Délices de la Suisse, t. 2, p. 422. mera UNDERSAGER, bourg de Suéde, dans l'Iempterland sur l'Indal, vers sa source avant qu'il ne forme un lac. * De l Isle Atlas. UNDERSEWEN, ou UNDERSEEN, petite ville de Suisfe, au canton de Berne, dans l'Oberland ou pays d'en haut, au bord supérieur du Lac de Thoun, entre ce Lac & celui de Brienz. Cette ville a des privileges assez considérables: elle dépend cependant en beaucoup de choses des Bernois qui y ont un bailly qu'on appelle Avoyer. Le bailliage d'Undersewen confine aux cantons de Lucerne & d'Underwald. A demi-lieue d'Undersewen est la fameuse caverne de S. Béat, vulgairement appellé S. Pat. Les anciennes Legendes disent que S. Béat étoit un gentilhomme Anglois, qui, dans le tems qu'il étoit encore Payen, se nommoit Suetonius; que l'Apôtre S. Barnabé le baptisa & lui donna le nom de Béat ou de Macaire; & que S. Pierre, étant encore à Antioche, l'ayant fait prêtre à l'âge de quarante ans, l'envoya prècher l'évangile dans l'Helvétie. Les prédications de ce S. Personnage, ajoute-t-on, eurent un tel succès, que S. Pierre l'appella quelque tems après à Rome, le fit premier évêque de la Suisse. S. Béat gouverna son troupeau pendant un certain nombre d'années, & prêcha avec fruit dans les cantons de Berne, de Lucerne, d'Underwald, de Fribourg, de Soleure, de Schwitz, & dans les pays des Grifons. Mais enfin las de cette vie pleine d'agitations, il fixa sa demeure dans la caverne en question, où u il finit ses jours. C'est un antre profond, élevé de près de cent pieds au-dessus de l'horison du Lac, divisé en plusieurs chambres, & qui paroît avoir été formé par la nature pour en faire un hermitage. Des rochers escarpés couvrent cet antre, & le garantissent des injures de l'air. On y jouit d'une vue très--agréable, qui s'étend fur le Lac de Thoun, & fur tout le rivage opposé. Tous les environs sont egayés par de beaux arbres, & par un torrent assez abondant, dont l'eau pure fort du fond de cette caverne; & après y avoir coulé avec un agréable murmure, tombe fur les rochers, & faitune infinité de cascades admirables. En un mot, on peut dire que si quelque puisfant prince avoit un lieu semblable à celui-là dans ses jardins, il ne pourroit s'empêcher d'en faire ses délices. Les vestiges des murs, quisubsistent encore aujourd'hui, ne font pas, felon les apparences, de la fabrique de ce faint personnage qui a habité le premier cette caverne; mais ce sont plutôt les ruines d'une chapelle bâtie en fon honneur plusieurs fiécles après sa mort. Avant la révolution arrivée dans la Religion, on y alloit en pélerinage de tous les lieux des environs. Les Bernois alors y envoyerent prendre les reliques du Saint. On y trouva un crâne, que l'on enterra honorablement dans le couvent d'Interlachen. Cette démarche attira aux Bernois une guerre de la part du canton d'Underwal, qui avoit grande dévotion à S. Béat. Cependant on prétend que ce chef de S. Béat se trouve aujourd'hui à Lucerne. UNDERWALD, canton de la Suisse, en latin Subsylvania. Il tient le fixieme rang entre les cantons, & est situé à l'Occident & au midi du lac des quatre cantons. Ce canton est borné au nord par celui de Lucerne & par une partie du lac des quatre cantons ; à l'Orient par de hautes montagne, qui le séparent du canton d'Uri; au midi par le canton de Berne, dont il est séparé par le mont Brunick; & à l'Occident par le canton de Lucerne. Il est partagé en deux grandes valées, qui sont séparées l'une de l'autre par une chaîne de montagnes, chargées de forêts, nommées Kerwald. Ce partage, fait par la nature, a donné lieu au partage du gouvernement; car quoique pour les affaires du dehors ils ne fassent qu'un seul canton, cependant, pour ce qui les regarde, ils sont divisés en deux corps, ou communautés générales, qui ont chacune à part leur Amman, ou leur chef, leurs assemblées publiques, leur conseil, leurs officiers, & même leurs terres. Du moins il y a une de ces communautés qui possede une terre où l'autre n'a point de part. On les distingue suivant leur fituation; l'une s'appelle Ob dem Wald, c'est-à-dire au-dessus du bois ; & l'autre Nid dem Wald ou Underwald, c'est-à-dire au-dessous du bois. Nous pouvons les appeller communautés supérieure & inférieure ; & comme cette derniere est la plus puissante, elle a donné le nom à tout le canton. Autrefois elles ne faisoient ensemble qu'un seul corps, comme cela paroît encore par le vieux sceau public de Stantz, qui est la principale bourgade de la communauté inférieure, où l'on voit cette Légende: Sigillum Univerfitatis hominum de ftannes vallis Superioris & inferioris. Mais en 1152, s'étant élevé quelque différend entre les habitans des deux valées, au fujet d'une certaine contribution, l'animosité alla fi loin, que les deux valées se détacherent l'une de l'autre, pour faire chacune un corps à part; & cette division subsiste encore aujourd'hui. Tout ce territoire appartenoit autrefois àl'église de Lucerne, qui est collégiale depuis plusieurs fiécles, & qui a été réguliere dans son commencement. Maisl'empereur Albert d'Autriches'étantrendu maître du pays, vers l'an 1290, & fes officiers ayant commis diverses violences, le peuple se souleva prit les armes, & fe joignit aux cantons de Schwitz & d'Ury; de forte que ceux d'Underwald se trouvérent à la fameuse bataille de Morgarten. Dans le même tems ils défirent fur leur territoire, une armée des partisans d'Autriche, commandée par le comte de Strasberg. Le canton d'Underwald a un grand attachement au pape & à l'église romaine; & pour les affaires ou causes ecclésiastiques & fpirituelles, il reconnoît toujours la juridiction de l'évêque de Constance, & celle de son official. * Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 275. Le canton d'Uunderwald ne possédepoint de bailliage en propre ou en particulier; car il jouit avec d'autres cantons, des bailliages communs du Thurgau, de l'Ober-Freyamter, de Sargans & du RheinThal; & il nomme encore des baillis dans les quatre bailliages d'Italie, commeles onze autres cantons. Les deux communautés, qui composent ce canton, ont chacune en particulier, comme nous venons de l'infinuer, leurs officiers & leurs assemblées publiques, mais pour les affaires, du dehors il y a un conseil général formé de tous les officiers administrateurs, & de cinquante-huit sénateurs choifis dans les conseils des deux Communautés. La valée inférieure est partagée en quatre Communautés, qui font: Le terroir d'Underwald est le même que celui des cantons de Lucerne & d'Uri. On trouve dans ses montagnes plusieurs fontaines de mai, comme on les appelle, parce qu'elles coulent dès le commencement de Mai, & se tarissent en automne, cela parce qu'elles viennent des neiges fondues. On trouve auffien quelques endroits comme à Stantz, & près de Sarnem, dans le Melch-Thal, c'est-à-dire la valée de la Melcha, de beau marbre noir, avec des veines blanches. Dans la même valée, il y a une mine de fer, & une fontaine médicinale à Wylen: elle charrie du souffre, cuivre & de l'alun, & elle est en grande réputation. UNELLI. Voyez VENELI. UNGEN, montagne du Japon, dans l'ifle de Ximo, entre Nangajaqui & Xima-bara. Elle n'est pas fort haute; mais elle a beaucoup d'étendue, & son aspect a quelque chose d'affreux. Son sommet eft pelé & blanchâtre; ce n'est guere qu'une masse brûlée: la terre y est brûlante en plusieurr endroits ; & par-tout si spongieufe, qu'à l'exception de quelques petits bouquets de bois, qu'on y rencontre d'espace en espace, & où le terrein est plus ferme on n'y marche qu'en tremblant; t; avec cela on y entend toujours un très-grand bruit sous les pieds. Il fort de cette montagne une fumée, qu'on n'apperçoit que de trois lieues, & qui n'est pas fort épaisse; mais partout elle exhale une odeur de souffre fi forte, qu'à plusieurs milles à la ronde on n'y voit pas un seul oiseau: l'eau de pluye qui y tombe bouillonne d'abord, & on diroit alors que toute la montagne est une fournaise: elle a plusieurs têtes qui sont séparées par des précipices, ou des étangs d'eau brûlante: il y avoit fur-tout en 1617, un de ces abîmes, ou depuis peu d'années il s'étoit fait une ouverture de figure ronde, & d'environ fix pas de diamétre : il en fortoit des exhalaisons si infectes, qu'on la nommoit bouche d'Enfer: elle étoit pleine, non comme les autres d'une eau bouillante, mais d'un composé de fouffre & d'une autre matiere qui s'élevoit quelquefois en bouillonnant, & qu'on ne pouvoit regarder fans frémir; aussi dans cette terrible perfécution du Japon, qui a passé en cruauté, & dans le nombre |