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des martyrs, toutes celles des empereurs romains,
après qu'on eut inutilement essayé les plus horribles
fupplices contre la foi des fidéles, on eut recours
à cette bouche d'enfer. On y précipitoit les uns: on
arrosoit les autres de la matiere embrasfée qu'on en
tiroit, & ce supplice duroit quelquefois plusieurs
jours de fuite, quoique dès le premier les corps des
martyrs fussent dans un état à faire horreur. Il y a fur
la même montagne & aux environs, plusieurs fon-
taines, les unes chaudes, & les autres froides: on
employe quelques-unes des premieres contre les
maux véneriens; mais il faut commencer par prendre
les bains d'Obama. Voyez ce mot. A quelques dis-
tances de ces bains chauds, il y a des bonzes qui
ont donné à chaque fontaine des noms particuliers,
pris, ou de leur qualité, ou de l'écume qui nage fur
leur furface, ou de leur fond, ou du bruit qu'elles
font en fortant de terre, & ils les ont destinées com-
me autant de purgatoires pour les pénitens, dont la
profession est sujette à certains vices qui semblent
avoir quelque rapport avec les qualités de ces fon-
taines. * Le pere de Charlevoix, Hift. du Japon,
1. 17.

ÚNGH, riviere de la haute-Hongrie. Elle prend
sa source aux confins de la Pologne, dans les monts
Crapack, dans la partie septentrionale du comté
d'Unghwar, auquel elle donne fon nom. Elle tra-
verse ce comté du Nord oriental au midi occiden-
tal, & entre dans celui de Zemblyn, où elle se jette
dans le Bodrog, entre l'embouchure de la riviere
Latorcza & la ville de Zemplin. * De l'Ifle, Atlas.

1. UNGHWAR, ville de la haute-Hongrie, au comté du même nom, dont elle est la capitale, dans une petite Ifle que forme au milieu du comté la riviere d'Ungh, à dix lieues de Cassovie vers le le

vant.

2. UNGHWAR, comté de la haute Hongrie, aux frontières de la Pologne, dans les monts Crarack, dont il comprend le haut & le bas Kreyna. Il prend fon nom de sa capitale, qui tire le sien de celui de la riviere d'Ungh, qui traverse ce comté. Il est aussi traversé par la riviere Latorcza.

UNGORII-VALLIS. Ortelius dit, valée de la Scythie Européenne, près du Danaster, ou Dniester. Il se fonde fur ce passage d'Ammien Marcellin, 1. 31, c. 3, où on lisoit: Castris denique prope Danasti margines agere ut Ungoriivallem longius opportune metatis, &c. Mais ce passage étoit entiérement défiguré, & on peut dire que c'est celui que M. de Valois a le plus heureusement rétabli. L'ancienne maniere de lire n'avoit aucun sens; au lieu qu'il n'y a rien de plus clair, ni de plus assuré, que celle que nous devons à ce savant critique. Voici de quelle façon il a rétabli ce passage: Castris denique prope Danasti margines, ac Greuthungorum vallem longius opportune metatis, &c. Cette correction s'accorde d'autant mieux avec Ammien Marcellin, que les Huns dont il parle un peu plus haut, s'étoient emparés du pays des Alani, après avoir passé le Tanais, & avoient ensuite attaqué les Greuthungi, voisins des Alani. Voyez GRUTHUNGI.

•UNGRI, peuples qui habitoient sur le bord du. Danube, selon Zonare, allégué par Ortelius, qui dit que le même auteur leur donne le nom de Turci. UNGYVEN, ville de la Chine, dans la Province de Quantung, au département de Xaocheu, seconde métropole de la Province. Elle est de 3, d. 15', plus occidentale que Péking, sous les 24, d. 28' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

UNIA, felon Wheler; & UNTE, felon le pere Coronelli, Ifle du Golfe de Venise, au midi de celle d'Osoro, ou Osfero, & à l'Occident de celle de Sansego. Il n'y a qu'un village dans cette Ifle, & le terroir de ses environs eft affez fertile: il abonde en bled & en vin; mais le reste de l'Ifle eft pierreux & stérile. Elle peur avoir environ cinq lieues de tour. *Voyage de Dalmatie, Lacet

- UNIXÆ ce nom se trouve parmi ceux de divers peuples Barbares de la Scandinavie, rapportés par Jornandes, de Reb. Getic. c. 3, page 10, edit. Vul

canii, & qui font, pour la plupart, corrompus.

UNIZIBERENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacene. Donatus, fon évêque, fouscrivit à la lettre adressée à l'empereur Constantin. La notice d'Afrique parle ausfi de Cyprianus, évêque du même lieu. Harduin, collect. conc. t. 3, p. 740, tom. 2 p. 872.

UNNA, ville d'Allemagne, dans le cercle de Westphalie, au comté de la Marck, environ à trois lieues à l'Orient de Dormund, sur une petite riviere, qui se perd dans celle de Siseke. Cette ville étoit autrefois Anséatique, & assez considérable; mais elie est fort déchue de ce qu'elle a été.

UNREST, Isle de la Mer des Indes, à trois lieues à l'Ouest de Batavia. Le capitaine Woodes Rogers, dans son voyage autour du Monde, tom. 2, p. 130, dit que que tous les vaisseaux de la compagnie des Indes orientales, établie en Hollande, se donnent le radoub à l'isle d'Unreft.

UNST, Isle de la Mer d'Ecosse, & l'une de celles qu'on connoît sous le nom d'isle de Schetland. C'est la plus agréable de toutes. On lui donne huit milles de longueur. On y voit trois églises, & autant de havres. Les habitans disent que les chats n'y peuvent vivre. * Etat présent de la Grande-Bretagne, tom. 3, p.307.

1. UNSTRUTT, riviere d'Allemagne, dans le cercle de la Haute-Saxe, au Landgraviat de Thuringe. Elle prend sa source à quelques lieues au Nord occidental du territoire de Mulhausen, qu'elle traveríe d'Occident en Orient, ainsi que les états du duc de Saxe-Hall, où elle tourne vers le Nord, pour aller mouiller la partie méridionale du comté de Mansfeld: de là, prenant fon cours vers le Midi oriental, elle rentre dans les états du duc de SaxeHall, & enfin, dans ceux du duc de Saxe-Naumburg, où elle se perd dans la Sala, vis-à-vis de la ville de Naumburg. * Jaillot, Atlas.

2. UNSTRUTT, contrée d'Allemagne, au cercle de la Haute-Saxe, dans la Thuringe. Elle prend fon nom de la riviere d'Unstrutt, qui l'arrose. Cette contrée s'étend, d'Occident en Orient, depuis la source de cette riviere, jusqu'au comtéde Mansfeld. UNTER-EHENHEIM, bourg de France, dans la Basfe-Alface. C'est un fief, du diocèse de Strasbourg, appartenant à la famille noble des Lansperg, de la noblesse immédiate de l'Empire: ils y ont un chateau fortifié, qui fut saccagé avec le bourg, l'an 1622, par les troupes du comte Ernest de Mansfeld. * Zeyler, Topogr. d'Alface, p. 15.

UNUCA, ville de l'Afrique propre. Elle est marquée, dans l'Itinéraire d'Antonin, fur la route de Carthage à Césarée, entre Carthage & Sicilibra, à vingt-deux milles de la premiere de ces places, & à fept milles de la seconde. Quelques exemplaires lifent Unaca, & d'autres, Vinca & Utica: mais comme la ville d'Utique étoit bien à plus de vingt-deux milles de Carthage, les Critiques préférent Unuca. Surita semble néanmoins douter s'il ne faudroit pas lire Utica. Le cardinal Noris fait pis; car après avoir dit, Animad, in Garnier, que les auteurs eccléfiastiques appellent cette ville Ucula, il lit ensuite, avecla table de Peutinger, Inuca, & il en fait une ville dif. férente d'Ucula; ainfi, tout-à-la-fois de deux villes il n'en fait qu'une, & d'une ville il en fait deux. La table de Peutinger ne dit rien qui puisse faire conclure qu'Inuca & Unuca fussent deux villes distinctes. Elle marque Inuca entre Pertusa & Sicilibra, comme dans une autre route, l'Itinéraire d'Antonin met pareillement Unuca entre ces deux places; ce qui pourroit donner lieu de croire qu'Inuca & Unuca font la même ville, & qu'on pourroit en quelque forte préférer inuca, non-feulement à cause de la table de Peutinger, mais encore parce que, dans la conférence de Carthage, c. 187, Valentinianus eft qualifié Inucenfis Episcopus.

UNURICOPOLITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byfacène. Son évêque est nommé Servitius, dans la notice des évêchés de cette Province.

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UNZELENSIS, fiége épiscopal de l'Afie mineure, dans la Pisidie. Il en est fait mention dans le concile de Nicée, allégué par Ortelius.

1. VO, lac de la Chine, dans la province de Peking, au voisinage de la ville de Hien. Ce lac est trèsprofond; & le pere Martini, sans néanmoins garantir Ies faits, dit que, felon le rapport des Chinois, fi on jette une pierre dans ce lac, fon cau devient rouge comme du sang; & que files feuilles des arbres voisins y tombent, ausfi-tôt on en voit fortir des hirondelles, qui prennent la volée; de forte qu'on diroit que les feuilles de ces arbres se changent en cette espéce d'oiseaux. * Atlas Sinenfis.

2. VO, fleuvede la Chine, dans la province de Kiangsi. Il se joint, avec le Tao & le Lien, au voifinage de la ville de Lungnan.

VOADZIRI, nom que l'on donne, dans l'isle de Madagascar, à ceux d'entre les Négres de la province d'Aresfi, qui font les plus riches & les plus puissans. Ils font maîtres d'un ou de plusieurs villages, & descendent de ceux qui étoient les possesseurs du pays, avant que les Blancs, ou Zafferamini, s'y fûsfent venus habituer. Ces Noirs se virent ensuite réduits sous l'obéissance des Blancs. Ils ont la liberté d'égorger les bêtes qui leur appartiennent en propre, ou qui font à leurs sujets ou à leurs esclaves, lorsqu'ils se trouvent éloignés des Blancs ou Zafferamini, & qu'il n'y a dans leur village ni de Rohandrians, ni d'Anacandrians, qui font les deux premiers états ou degrés de dignité parmi les Blancs. Après la mort de leur roi, ou de leur seigneur, ils ont le pouvoir de se soumettre à celui des grands qu'ils veulent choifir; & en considération de cet hommage, le seigneur leur fait un présent, en vertu duquel il hérite après leur mort de tout ce qu'ils possédoient. * Dapper, Descr. des isles de l'Afrique, p. 431.

VOARY, ou BOARY, royaume du Japon, dans la grande isle de Niphon, au Sud de celui de Mino, au Sud-Est du lac d'Oïtz, à l'Est du royaume de Kawadsi, à l'Ouest de celui de Micava, au NordEst d'ĺxo, & au Nord de la Mer du Japon; ce petit état étoit l'ancien patrimoine du célebre Nobunanga, qui, dans le seizième fiécle, se rendit maître de la meilleure partie du Japon.

VOBERGA, ville de l'Espagne Tarragonnoise, Martial, qui en parle, au premier livre de ses épigrammes, Lib. 1, Epigr. 52, v. 14, fait entendre qu'elle étoit dans un pays de chasse.

Præstabit illic ipfa fingendas prope
Vobisca prandenti feras.

Au lieu de Voberga, quelques manuscrits portent Vobisca, & d'autres Vobercum. Jérôme Paulus, de montib. & fluminib. allégué par Ortelius, dit que Voberga étoit dans le territoire de Bilbilis, & Varrerius, ausfi-bien que Montanus, la nomment Bobierca.

VOBERNUM, ou VOBERNA, ville d'Italie, dans la Gaule Transpadane, sur le bord de la riviere Clefius ou Clufius, aujourd'hui la Chiefe. On trouve des traces de cette ancienne ville dans le village de Boarno, au Bressan; & l'on y a déterré l'inscription suivante:

P. ANTINIUS L. F. FAB. HIC SITUS EST

PERLEGE UT REQUIETUS QUEAS DICERE SÆPE TUIS. FINIBUS ITA LIÆ MONUMENTUM VIDI VOBERNA IN QUO EST ATINI CONDITUM.

VOBRENSIS-SALTUS, lieu de France, sur le bord de la Marne, selon Aimoin, l. 4, c. 41, cité par Ortelius.

VOBRIX, ville de la Mauritanie Tingitane : Ptolomée, 1.4, c. 1, la marque dans les terres; & Marmol dit que c'est présentement le bourg de Lampta, au royaume de Fez. Les ruines de Vobrix

font au-dessus de Lampta, sur le penchant de la montagne de Zalag.

VOCA, ville de l'Espagne Tarragonnoise: Ptolomée, l. 3, c. 6, dit Ortelius, la donne aux Callaici Lucenses; mais Ortelius ne s'est pas apperçu qu'en distinguant Voca de Voeca, d'une seule ville il en fait deux. Voyez VOECA, qui est l'ortographe la plus générale.

VOCANUS-AGER, territoire de l'Afrique propre: Tite-Live, 1. 33, c. 48, donne à entendre que ce territoire n'étoit pas fort éloigné de Acholla, ni de Thapsus.

VOCATES, peuples de la Gaule Aquitanique. César, Bel. Gal. l. 3, qui parle de ces peuples, les met au nombre de ceux qui furent fubjugués par Crassus. On ne s'accorde pas sur le nom moderne du pays qu'ils habitoient les plus sages disent qu'ils ignorent sa fituation, quin'apoint été déterminée par les anciens. Scaliger, Notit. Gal. moins modeste, a d'abord fsoupçonné que les Vocates étoient les mêmes que les Boates, aujourd'hui Buch, dit-il; & comme un simple soupçon ne décidoit pas assez à sa fantaisie, il n'a point craint d'avancer que son sentiment étoit certain, quòd omninò certum eft; mais ce qui étoit certain pour lui, est regardé comme trèsfaux, par les meilleurs Critiques. Voyez les articles BAZADOIS & BOATIUM.

VOCAUDÆ. Voyez BAUCADE.

VOCCANCE, bourg de France, dans le Haut

Vivarais, recette de Viviers.

VOCLADE, ancien lieu des Gaules, dans l'Aquitaine, chez les Pictaves, célebre par la défaite d'Alaric, que le roi Clovis tua de sa propre main. Aujourd'hui ce lieu est appellé VOUILLE. Voyez ce

mot.

VOCONE, bourg d'Italie, dans la Sabine, aux confins du duché de Spolete, à trois lieues, au Midi, de la ville de Terni. On croit que c'est l'ancien VACUNE-FANUM. Voyez ce mot.

VOCETUS, ou VOCETIUS, montagne de la Rhétie, selon Ortelius, qui allégue Tacite en preuve; mais quoique Tacite, Hift. L. 1, c. 68, fasse mention de cette montagne, il ne dit point qu'elle fûr dans la Rhétie: au contraire, en rapportant que les Helvétiens, battus par Cecinna, assisté des cohortes Rhétiennes, jetterent leurs armes bas, & que la plûpart, blessés ou fuyards, se retirerent en désordre, vers le mont Vocetius: il fait entendre que cette montagne étoit dans l'Helvétie, & non dans la la Rhétie. Cluvier, Germ. Ant. l. 2, c. 4, & Cellarius, c. 3, sont d'avis que le mont Vocetus est cette partie du mont Jura, qui est dans le canton de Zug, & qu'on appelle présentement Botzberg. Quelques-uns ont voulu confondre le VOCETIUS, avec le VOGESUS; c'est une erreur. Voyez VOGESUS. VOCONDI. Voyez VOCONTII.

VOCONIS, ou VOCONIE-AQUE. Voyez VICLE-COMTE.

VOCONTII, peuples de la Gaule Narbonnoise. Ils habitoient à l'Orient des Tricastini, & à l'Occident des Tricorii; ce que nous apprenons de la route d'Annibal, décrite par Tite-Live, 1. 21, c. 31. Quum jam Alpes peteret, non recta regione iter instituit, fed ad lævam in Tricastinos flexit: inde per extremam oram Vocontiorum agri tetendit in Tricorios. Cette route est exprimée à peu-près de la même maniere dans Silius Italicus, 1. 3, v. 366.

Jamque Tricastinis incedit finibus agmen;
Jam faciles campos, jam rura Vocontia carpit.
Turbidus hîc truncis faxisque Druentia lætum
Ductoris vastavit iter.

Strabon, 1. 4, p. 178, écrit Oυοκόντιοι, Vocontii, p. 203, Ὀνοκέντιοι, Vocuntii. Il dit que ce peuple étoit limitrophe des Allobroges, & libre, c'est-àdire, que par la libéralité des Romains, il étoit exempt de la Jurisdiction du président de la province. Aussi Piline, 1.3, c.4, lui donne-t-il le titre de Cité confédérée. Il ajoute qu'ils avoient deux capitales VASIO, Vaifon, & Lucus-AUGUSTI, le Luc.

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Pomponius - Mela, 1.2, c. 3, & Ptolomée, 1.2, c. 10, ne nomment qu'une de ces capitales; sçavoir, VASIO VOCONTIORUM, Ou CIVITAS VASIO

RUM.

VOCOKIURA, port du Japon. Voyez V010

XIURA.

VODABLE, ville de France, dans l'Auvergne, élection d'Issoire. Cette petite ville, qui n'a guere qu'environ cinq cens habitans, est Chef lieu d'une Châtellenie d'une fort grande étendue, qu'on nomme le Dauphiné d'Auvergne, à cause du dauphin d'Auvergne, qui en fut un des premiers seigneurs. Il étoit fils de Guillaume V, dépouillé de l'Auvergne, par fon oncle Guillaume VI. Celui-ci l'opligea de fe contenter de plufieurs terres situées dans la province, & entr'autres, de la châtellenie de Vodable. Cette terre fut enfuite nommée absolument le Dauphiné; & ses seigneurs, qui s'appelloient Dauphins d'Auvergne, prirent pour armes un Dauphin. Ils prenoient ausfi le titre de Comtes de Clermont, & quelquefois d'Auvergne, à cause de leurs anciennes prétentions. Ils n'avoient cependant rien dans la ville de Clermont. Cette branche masculine des Dauphins, finit en la personne du Comte Dauphin, Beraud III, du nom, qui mourut sous Charles VII, laissant pour héritiere, sa fille Jeanne, femme de Louis de Bourbon, comte de Montpenfier. Jeanne érant morte sans enfans, en 1436, elle eut pour héritier son mari; parce qu'il étoit petit-fils d'Anne Dauphine, qui avoit épousé Louis II, duc de Bourbon; & par-là, le Dauphiné d'Auvergne, avec plufieurs grandes terres, entra dans cette maison, où il demeura jusqu'au tems du connétable, Charles de Bourbon, dont tous les biens furent confisqués. Sa fœur Louise, veuve de Louis de Bourbon, prince de la Roche-fur-Yon, cut cependant une partie des biens du connétable, par une transaction faite avec François I, & elle eut, entr'autres, le Dauphiné d'Auvergne. * Longuerue, Descr. de la France,

part. 1, p. 137.

Louise de Bourbon eut aussi le comté de Montpenfier, situé sur les confins du Bourbonnois, avec la seigneurie de Combraille. Ce fut au tems de cette princesse, que François I érigea, l'an 1537, Montpenfier en duché; ce lieu de Montpenfier n'est plus qu'un vieux château; mais la principale ville du duché, se nomme Aigueperse, autrefois Aiguesparse, en latin, Aqua Sparsa, qui est le lieu où mourut le roi Louis VIII, en revenant de faire la guerre aux Albigeois, en Languedoc.

Combraille est un pays situé dans le diocèse de Limoges, fur les confins de la Marche: la principale place étoit autrefois Montaigu, laquelle a quelquefois donné le nom à la seigneurie de Combraille; mais à présent, la principale ville du pays est Evaon, qu'on prononce communément Evau.

Le duché de Montpenfier, le dauphiné d'Auvergne, & la seigneurie de Combraille étant venus à mademoiselle d'Orléans Montpenfier, à cause de sa mere, héritiére de la maison de Bourbon-Montpenfier, ils ont passé à feu monfieur Philippe, duc d'Orléans, institué héritier par cette princesse.

dans cette partie de la Macedoine, appellée Comenolitari, sur la riviere de Vistriza. Molet & Sophien croyent que c'est l'ancienne Edessa, ou A dessa, aP pellée auparavant Agua, selon Justin. Vodena eft e fans doute la même ville que Delisle appelle Eclisso, & que je ne trouve point ailleurs.

VODGORIACUM, lieu de la Basse-Germanie. L'Itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Castellum à Cologne, entre Bagacum & Geminiacum, à douze milles du premier de ces lieux, & à dix milles du second. Dans le manuscrit du Vatican, ce lieu est appellé Dodgoriacum; & dans la table de Peutinger, Vogo-Dorgiaco. Wesseling, après Ortelius, croit que c'est présentement Vaudret...

VODOÑA. Voyez SUODONA.

VOECA, ville de l'Espagne Tarragonnoise; Ptolomée, 1.3, c. 6, la donne aux peuples Callaici Lucenfii. Ortelius croit que c'est ce que Pline, 1.4, c. 20, appelle Veca Regio Asturum; mais ce passage de Pline eft corrompu. Voyez VECA.

VOERDEN, ou WOERDEN, ville des Pays-Bas, dans la Hollande, à trois lieues d'Utrecht, & à fix de Leyde, fur le bord du Rhin, qui la traverse. Godefroide Rhenen, vingt-huitième évêque d'Utrecht, la fit bâtir en 1160, pour tenir en bride les habitans d'Utrech, & pour maintenir son autorité. Elle a depuis été le sujet de plusieurs guerres entre la province d'Utrecht & celle de Hollande. Il y a à Voerden un château, qu'on croyoit imprenable autrefois: mais il commençoit à tomber en ruine, lorsque les François, après avoir pris la ville, en 1672, le démolirent entierement. Les Etats-Généraux ont fi bien rétabli dans la suite les fortifications de cette place, à laquelle ils ont fait ajouter divers nouveaux ouvrages, qu'on la regarde présentement comme une forteresse importante. Fraçois de Mendoça, Amirante d'Aragon, qui avoit été fait prisonnier à la bataille de Nieuport, en 1600, fut longtems détenu prifonnier à Voerden; & il ne fut remis en liberté, qu'à condition que les Espagnols relâcheroient tous les prifonniers qu'ils avoient faits sur les Etats.

Cette ville a toujours eu des seigneurs particuliers, jusqu'en 1296, lorsque Herman de Voerden en fut dépouillé, après qu'il eût été convaincu d'avoir eu part au meurtre de Florent V, comte de Hollande, qui fut asfasfiné par Gérard de Velsen, de la femme duquel Florent avoit abusé. La ville de Voerden fut vendue par Philippe II, roi d'Espagne, à Eric, duc de Brunswich; & elle passa en 1581, sous la domination des Etats-Généraux.

Les François s'étant rendus maîtres de Voerden, en 1672, les Hollandois, sous la conduite de Guillaume, prince d'Orange, & du comte de Zuylestein, son oncle naturel, & général de l'infanterie Hollandoise, assiégeret cette place. Elle étoit presfée, lorsque le duc de Luxembourg, commandant de l'armée de France, y accourut le 12 d'Octobre avec neuf mille hommes. Il passa par des marais, & par un chemin qu'on avoit jugé impraticable, à cause des coupures & des inondations. Il força les retranchemens des assiégeans, & les mit en fuite: & le comte de Zuylestein, entr'autres, y fut tué.

VODANA, ville de l'Arabie heureuse, à quinze lieues de Mascate, à la rencontre de deux petites rivieres, qui portent des barques jusqu'à la Mer, & qui prennent ensemble le nom de Moyefur. Cette ville, qui est assez bonne, a un terroir qui ne pro-lo, Voyage des Indes, 1. 1.

VOESA, ou VOESSA, province des Indes, dans l'empire du Mogol. C'est la derniere des états de ce prince, du côté de l'Orient. La ville capitale de cette province s'appelle Jaganat ou Jagrenate. * Mandes

duit point de bled, & ne porte que très-peu de ris; mais il est d'ailleurs abondant en fruits, & particulierement en prunes & en coins. Les coins n'y ont pas l'aprêté des nôtres, & on les mange comme des pommes. Il y a aussi de très-bons melons, & quantité de raisins; & comme les Juifs remplissent un grand quartier de la ville, l'Emir leur permet de faire du vin. Depuis Vodana jusqu'au Golfe, le pays est plein de datiers de côté & d'autre. Les dates fervent à nourrir le peuple, qui n'a pas moyen d'acheter du bled ni du ris, denrées qui ui font fort cheres, parce qu'on est obligé de les faire venir de loin. * Tavernier, Voyage de Perse.

VODENA, ville de la Turquie Européenne,

VOGELBERG, montagne de Suisse, au pays des Grifons, dans le Rhin-wald, vulgairement Colme del Occello, c'est-à-dire, le mont de l'Oiseau, ce que signifie aussi le nom Allemand Vogelberg. On appelle aussi cette montagne, Saint-Bernardin. Elle est couverte de glaces éternelles. Ce font des glacieres de deux lieues de longueur, d'où fortent divers ruisseaux, au-desous d'un endroit fauvage, qu'on nomme Paradis, apparemment par ironie. Tous ces ruisseaux se jettent dans un lit profond, & forment le Haut-Rhin. * Etat & Délices de la Suisse, tome 4, page 29.

VOGESUS, montagne de la Gaule Belgique, aux confins des Lingones, felon César, Bell. Gal.

1.4, c.10, qui dit que la Meuse prenoit sa source dans cette montagne: Mofa profluit ex monte VogeJo, qui est in finibus Lingonum. Cluvier, 1.2, c. 29, foutient qu'au lieu de Vogefus, il faut lire Vogefus, dans Céfar. Il se fonde fur deux manuscrits, qui lisent de cette derniere maniere; & une ancienne inscription, trouvée à Berg-Zabern, fait encore quelque chose pour son sentiment. Voici cette inscription:

VOSEGO, MAXIMINUS.

V. S. L. L.

Cluvier ajoute à ces preuves d'autres autorités, qui, étant plus modernes, peuvent être combattues. D'un dutre côté, Cellarius, l. 2, c. 2, qui tient pour Vogefus, se détermine par l'ortographe la plus ordinaire dans Céfar, & par celle dont use Lucain, laquelle est décifive, s'il est vrai qu'il ait écrit Vogefus, comme le perfuadent les manuscrits qui nous restent. Lucain dit:

Deferuere cavo tentoria fixa Lemano,
Castraque, quæ Vogefi curvam fuper ardua rupem
Pugnaces pictis cohibebant Lingonas armis.

Pour moi, je crois que Cluvier & Cellarius ont tort de préférer une ortographe à l'autre, les preuves étant à peu-près d'égale force pour Vogefus, ou pour Vosegus. Le Traducteur Grec de Céfarrend, à la vérité, Vogesi par το Βοσήκε; mais, comme le remarque Cellarius, il a pu s'accommoder à la prononciation du fiécle où il écrivoit. En effet, dans le moyen âge, on disoit Vogefus, ou Vofagus, comme nous le voyons dans ce vers de Fortunat, l. 7, Carm. 4.

Ardenna an Vofagus cervi, capra, Helicis urfi
Cæde fagittiferâ filva fragore tonat?

Les Auteurs du moyen âge donnent assez souvent à cette montagne le nom de forêt, Silva, Saltus, ou celui de défert, Eremus. Voyez Vosge.

VOGHERA, ville d'Italie, dans le Milanez, au Pavese, sur la riviere de Staffora, à la gauche, environ à douze milles au Midi occidental de Pavie. C'est le Vicus-Iriæ de l'Itinéraire d'Antonin. * Magin, Carte du Pavese.

VOGIA, ville de l'Espagne Bétique: Ptolomée, 1. 2, c. 4, qui la marque dans les terres, la donne aux Turdules. Surita croit que ce pourroit être la ville Tugia, de l'Itinéraire d'Antonin.

VOGLADENSIS. Voyez MOGLINTENSIS.

VOGOGNA, ville d'Italie, dans le Milanez, au comté d'Anghiera, sur la riviere Tosa, à la gauche, vis-à-vis de lembouchure de la riviere d'Anzo. Magin, Carte du Milanez, écrit Ugogna.

VOHEMARO, province de l'Isle de Madagascar, au-delà de la Baye d'Antongil, en tirant vers la partie septentrionale de l'Isle. Cette province est défignée dans les cartes marines des Portugais, par le nom de Boamaro. Le ris y est cultivé de la même maniere qu'au pays de Gallemboulou, & la terre le produit avec la même facilité. On a sçu, dit Dapper, Defor. de l'Afrique, p. 442, d'un habitant d'Anossi, qui étoit orfévre, & dont les prédécesseurs étoient venus de Vohemaro, qu'on trouve beaucoup d'or dans cette province, dont tous les orfévres d'Anosfi font originaires.

La côte orientale de la province de Vohemaro, forme une baye, qui porte le même nom, & qui est fituée à treize dégrés de latitude méridionale. Depuis Antongil, jusqu'au bout Nord-Est de l'Isle, appellé le Cap Natal, la côte tire droit vers le Septentrion.

VOHITZ-ANGHOMBES, province de l'isle de Madagascar. Flacourt, Hist. de l'Isle de Madagascar, c. 6, lui donne, pour bornes au Septentrion, le pays d'Anfianactes, à l'Orient, celui de Sahavez, à la hauteur de 19 dégrés & demi de latitude méridionale, & les hautes montagnes des Ambohitsménes. Il ajoute qu'elle s'étend, du côté du couchant, jusqu'à la Mer de Mozambique ; & du côté de Sud,

jusqu'au pays des Eringdrames, qui est séparé de celui des Vohitz-Anghombes, par la riviere de Manfia*tre. Cette province est très-peuplée: les villages y sont plus beaux qu'en aucun endroit de l'isle; & les maisons, qui font de bois, font aussi mieux bâties qu'ailleurs. Elle peut mettre sur pied une armée de cent mille hommes, dans le besoin. Il croît beaucoup de bled dans les plaines, & le pays est riche en bétail, aussi-bien qu'en fer & en acier. On fait, dans le pays, des pagnes de fil de bananier, qui ressemble à de la foie: on y fait aussi des pagnes de soie; & les unes & les autres font à fort bon compte. Les habitans de Vohitz-Anghombes, sont les ennemis jurés des Eringdranes.

de

VOHITZ-BANCH, province de l'isle de Madagascar. Elle s'étend depuis la riviere de Manatengha, sous le Tropique du Capricorne, jusqu'à la riviere de Mananghare, qui est sous les 22 d. 30' de latitude méridionale. Elle s'étend dans les terres, jusqu'à la riviere d'Itomanpo, & confine au pays d'Anradsahoc, à la fource de la riviere Mandrerei, & au pays de Fanshere. Il est commandé par plusieurs seigneurs de contrées, qui vivent dans de perpétuelles dissensions. Ce pays eft fort montagneux, & se découvre de loin à la Mer. C'étoit l'abord ordinaire des vaisseaux, qui alloient reconnoître la terre: ils cingloient ensuite le long de la côte, pour aller au Fort-Dauphin. Il abonde en miel, bœufs, cannes de sucre, ignames, ris & autres vivres, dont les habitans se trouvent fuf fisamment fournis. Les pagnes, qu'on porte dans cette province, sont faites d'une certaine écorce d'arbres, nommés Fautatsranou; on en achete ausfi des Matatanes, qui font faites d'une autre écorce, nommée Avo, ou bien, on en achete dans la province de Carcanossi, ou dans le pays des Ampatres; cellesci font faites de coton. Il y a encore dans le pays, des mines de fer & d'acier. Les armes des habitans font une rondache de bois, couverte de cuir de bœuf, & une forte sagaye. Ils font tous noirs, & ont une grosse chevelure frisée. Ils passent pour être fort enclins au vol & au larcin. Ils vont fort souvent enlever les enfans de leurs voisins, ou leurs esclaves, pour les vendre dans des cantons éloignés; & quelquefois ils n'épargnent pas leurs plus proches parens. Comme tous les noirs de l'isle, ils n'ont aucune religion: ils s'abstiennent seulement de manger de la chair de porc, & font circoncis. Ils craignent les Blancs des Matatanes, qui sont Zafferaminis & sçavent écrire. Les Matatanes leur font accroire que par des caractéres & par l'écriture, ils peuvent leur donner des maladies de langueur, & même la mort. La riviere de Manatengha qui borne cette Province , a quatre bouches qui font: Vinang-ad-Sino, Manauaza, Sagandacan, & Vinaug-auarats, toute à une lieue l'une de l'autre. Quatre lieues au-delà est la riviere d'Amboule qui est toujours débouchée, & où une barque peut entrer; c'est cette riviere que Rozimont a nommé la riviere S. Gilles. Il n'y a maintenant dans ce quartier que de pauvres Ompizées & Pescheurs. Le pays a été ruiné par la guerre: le terroir y est néanmoins excellent. La côte est bordée de très-hautes montagnes depuis Munghasia jusqu'à Sandrauinanga. On les nomme les montagnes de Viboulle, autrement les Vohis-Bans. C'est un pays haut, rempli de bois, & entrecoupé de fertiles valées qui produisent une grande quantité de miel. A deux lieues plus loin, il y a une riviere, appellée Andraghinta, & à une lieue au-delà est la riviere de Sandrauinangha, qui vient des montagnes, mais qui est bouchée. C'est dans ce canton qu'on prétend qu'il ya de l'or. A trois ou quatre lieues on trouve Manambondrou autre riviere bouchée, puis la riviere de Massianach, où il y a une bonne ance que les François ont nommée l'ance du Borgne, à cause que le seigneur du pays étoit borgne. Il s'appelloit Ontanhllera. On peut mouiller une barque dans cette ance. Ce quartier se nomme Manacaronha; & la riviere de Massianath est à quinze lieues d'Amboule. A quatre au NordNord-est vient la riviere de Managhare qui a sept embouchures, mais toutes bouchées & remplies de roches. Cette riviere descend du pays d'Itomampo qui

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qui est à l'Ouest. Elle se forme de trois autres ri-
vieres assez belles; savoir celle d'Ionghaivou, celle
d'Itomampo, & celle de Mangharac.

VOHITS-MASSIN, c'est-à-dire, montagne heu-
reuse, quartier de l'isle de Madagascar, à huit lieues
du Fort-Dauphin. Les Portugais ont eu autrefois
une forteresse, près de cet endroit-là, fur le haut de
la côte, qui est escarpée de tous côtés. Ils avoient
même plusieurs habitations au bas, avec des enclos,
qui leur fournisfoient toutes fortes de provifions pour
leur subsistance; mais ils y furent enfin massacrés par
les Peuples circonvoisins. * Dapper, Descr. des Isles
d'Afrique, p. 431.

VOID, en latin, Vedum. Bourg de France, dans la Lorraine, au diocèse de Toul, fur le ruisseau de Void, à fix cens pas de la Meuse, à quatre lieues de Toul. Ce bourg est considérable. Le chapitre de la cathédrale de Toul nomine à la cure, qui a pour annexe, le village de Vacon. Le terroir produit du froment, & on y voit des vignes, des prairies & des bois. Le chapitre de la cathédrale de Toul est seigneur de cette paroisse, où il y a cinq foires par an: l'une, le premier samedi de carême ; & les autres, le premier de Mai, le jour de faint Barnabé, le 4 d'Octobre, & le 23 de Novembre. Elles ne sont que d'un jour chacune. Tous les samedis il y a marché: on y compte trois papeteries.

Le château de Void est d'une figure carrée, défendu de murailles flanquées de quatre bonnes tours & d'un fossé rempli d'eau. Il a été bâti par les rois d'Austrafie, au couchant de la riviere de Meuse, dont il est éloigné de mille pas, dans une gorge ou passage. Il leur fervoit de sentinelle avancée dans le royaume de France, ou de Vedete, d'où vient le nom de Void; car auparavant, ce lieu s'appelloit Noniam. Dagobert, roi d'Austrasie, ayant doté l'église de Toul, lui donna le château de Void, avec plusieurs autres biens & seigneuries. L'évêque de Toul & le chapitre en ont long-tems joui par indivis, comme on le voit par des lettres-patentes de l'empereur S. Henri: mais depuis, ayant divisé leurs biens, le château de Void, avec la prevôté qui en dépend, revint au chapitre. L'église de Toul avoit toujours joui en tout droit de souveraineté & de ré-. gale du château de Void, & des terres qui en dépendent, comme des autres terres & feigneuries qui lui avoient été données en dot, sous les rois & les empereurs, jusqu'à ce que les rois de France, ayant réduit les trois évêchés de Lorraine sous leur obéisfance, ils en ont tellement changé ou diminué l'autorité, que le chapitre n'a pas maintenant plus de droit qu'un seigneur haut-justicier. Vers le pontificat de Martin V, le chapitre de Toul, inquiété par les habitans de cette ville, se retira au château de Void, où chaque chanoine se bâtit un appartement à part, & ce pape lui ayant réuni la cure de Void, les chanoines la desfervirent eux-mêmes, tant qu'ils demeurerent dans le château. Ils faisoient l'office dans l'église paroissiale, qui se trouve encore aujourd'hui dans le château. Dans le dernier fiécle, avant les guerres arrivées pendant la minorité de Louis XIV, ceux qui tenoient le parti de la fronde, ayant fait le fiége du château de Void, & l'ayant battu avec quelques pieces de campagne, pendant cinq jours, le commandant leur en remit les clefs. Ils n'y demeurerent pas longtems: les troupes du roi, commandées par le maréchal de la Ferté, les en fit déloger.

VOIGTLAND, pays d'Allemagne, dans la Haute Saxe, ou marquisat de Misnie. C'est un des quatre cercles qui font la division de ce marquisat. II est entre le cercle des mines ou des montagnes, la Bohême, le Margraviat de Culembach, & le duché d'Altenbourg. C'étoit autrefois un pays particulier, qu'on nomma Voigtland, des prevôts appellés Vogis, en allemand, & que les empereurs y envoyoient pour le gouverner. Il comprenoit alors la plus grande partie du Margraviat de Culembach, & divers bailliages voisins, qui en ont été démembrés. D'autres prétendent que ce pays fut nommé Voigtland, des seigneurs de Weyda, qui le posséderent sous le titre d'avocats. En effet, on le nomme en latin, deTome VI.

puis plusieurs fiècles, Terra Advocatorum. Les histo riens ne s'accordent pas fur leur origine. Les uns veulent que ces avocats, appellés Vogis, en allemand, ayent été institués par Henri l'Oiseleur, roi de Germanie, & les autres prétendent, avec plus de fondement, qu'ils furent institués par l'empereur Henri VI. Zwickau est la ville principale de ce cercle. Les autres villes font Plawen, Weyda, Gera, Graitz, Olsnitz, Werde & Ziegenruck. La baronie de Wildenfels eft enclavée dans ce cercle. * D'Audifret, Géographie ancienne & moderne, tome 3, page 312.

Zwickau n'est point dans le cercle de Voigtland, mais dans celui d'Ertzeburge.

VOINEMONT, paroisse au duché de Lorraine, au bailliage de Nancy. Son église paroissiale est sous. le titre de l'Invention de faint Etienne. Le chapitre d'Espinal est patron de la cure, & perçoit les deux tiers des grosses & menues dixmes, & le curé l'autre tiers. Il y a au moins seize seigneurs. La justice locale est à Ceintrey & à Haroué. Il y a une chapelle, dédiée à Notre-Dame de Pitié, & le Mainville est une annexe de Voinemont.

VOIOXIURA, ou VOCOKIURA, port du Japon, dans l'isle de Ximo, & dans la principauté d'Omura, & presque vis-à-vis l'isle de Firando. C'est une espéce de golfe de deux lieues de circuit, où il y a quantité de pointes avancées & de rochers, qui y for ment un grand nombre de petits havres, tous à l'abri des vents: outre qu'à l'entrée du golfe il y a une petite isle, qui le garantit entiérement des vents & des vagues de la Mer. En 1562, Sumitanda, prince d'Omura, qui, le premier des souverains du Japon, embrassa le christianisme, voulant attirer les missionnaires dans ses états, ouvrit ce port aux Portugais, leur donna toutes les terres à deux lieues à la ronde, & les exempta de tout droit d'entrée & de fortie: ils s'y établirent en effet; mais l'année suivante, les ennemis du prince d'Omura, ruinerent tous leurs établissemens; & depuis ce tems-là, ils ont abandonné ce port: dans la suite, ils s'établirent beaucoup mieux à Nangazacki, sous la protection du même prince. * Le P. de Charlevoix, Hist. du Japon, liv. 2.

VOIRE, riviere de France, dans la Champagne méridionale. Elle prend sa source dans l'élection de Joinville, un peu à l'Orient de Somme - Voire, qu'elle arrose. Elle passe ensuite à Montier-en-der, où elle a un pont, & où elle reçoit les eaux de la Bienne: de-là, elle se rend à Beaufort, à Rosnay & à Chalete, & se perd un peu au-dessous, dans l'Aube à la droite, quelques lieues au-dessus de Rameru. * De l'Isle, Atlas.

VOIRON, bourgade de France, dans le Dauphiné, élection de Grenoble, avec titre de baronie.

1. VOISINES, abbaye de France, dans l'Orléannois, proche de Mehun. C'est un monastere de filles, de l'ordre de Citeaux. Il jouit de deux mille livres de revenu.

2. VOISINES, bourg de France, dans la Cham pagne, élection de Sens.

VOISINS, bourg de France, dans le Bas-Languedoc, recette de Carcassonne.

VOL, ville de l'Afrique propre: elle étoit, à ce que dit Ptolomée, au midi de Carthage, entre les fleuves Bagrada & Triton.

VOLÆ & VOLANI. Voyez BOLA. 1. VOLANA, ville d'Italie, chez les Samnites: Tite-Live, l. 10, c. 45, dit qu'elle fut prise en peu de jours, par Carvilius.

2. VOLANA, bourgade d'Italie, dans le Ferra rois, vers l'embouchure, & à la droite du bras du Pô, appellé du nom de cette bourgade, Pô di Volana. Voyez PO.

VOLANDUM, lieu fortifié dans l'Arménie, selon Tacite, an. l. 13, qui dit que c'étoit le château le plus fort de la contrée. Corbulon s'en rendit maître néanmoins, fans perdre un seul homme, & fit pasfer au fil de l'épée tous ceux des habitans qui se trouverent avoir quatorze ans ou environ; & l'on vendita

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