3. USA, forteresse de la Chine, dans la Province de Queicheu, au département de Picie, premiere forteresse sous Lungli, quatrieme ville militaire. Elle est de 13 d. 50, plus occidentale que Peking, sous les 26, 35' de latitude septentrionale. USADIUM PROMONTORIUM, promontoire de la Mauritanie Tingitane: Ptolomée, 1. 4, c. 1, le marque sur la côte de l'Océan occidental, entre Tamusiga & Suriga. Le nom moderne, selon Marmol, est Cabo d'Aguer. USALITANUM OPPIDUM, Voyez UZALEN SIS, & USILLA. USAR. Voyez SISAR. USARGALA. Voyez SUSARGALA. ? , & USBECKS; ou TARTARES USBECKS , peuples Tartares qui habitent sur la côte orientale de la mer Caspienne. La Boulaye le Goux, dit Bespier, Remarq. (ur Ricaut, t. 1, p. 94, appelle ces Tartares Jusbegs, & croit que ce mot signifie cent Seigneurs, parce que Jus fignifie cent en Turc, & Beg, seigneur. Il est vrai que Jus signifie cent Beg seigneur; mais je ne pense pas que ce soit-là la véritable étymologie de ce mot. Aussi tous les autres auteurs que j'ai vûs appellent ces peuples Usbecks. Piétro della Valle les nomme Usbeghi, t. 3, p. 229, & dit que ce mot signifie Seigneurs libres & indépendans. Je crois que c'est-là la véritable signification de ce terme; car Uz, en Turc, fignifie propre, ou qui appartient proprement à quelqu'un, & Beg seigneur. Ainfi Usbeg signifie les propres seigneurs, seigneurs indépendans, qui ne relevent de personne. Pour ce qui regarde la situation de ces Usbegs, voi ci ce que Pietro della Valle, en dit à la même page. Ces Usbeghi habitent la contrée la plus orientale sur la mer Caspienne, où ils possédent des pays de grande étendue. Ils joignent à l'Orient les Tartares Zagatais, & l'Inde au midi. Entre les autres lieux plus considérables, ils ont Samarcand, que Tamerland, ou pour mieux dire Teimurlenc, c'est-à-dire Teymur le boiteux, avoit choisi pour sa demeure; vers le midi ils ont Balch, & Bokhara, &c. pereur Charles V, & Jean comte de Scepus, avoit fourni à Soliman l'occasion d'en ufurper une partie. Les Uscoques firent merveille au commencement de leur établissement; mais les Turcs, se voulant délivrer de ces fâcheux voisins, affiégerent & prirent Clissa en 1537. Les Uscoques chassés de leur forteresse se réfugierent à Segna, place de la Morlaquie, fur le Golfe de Venise, & dans l'endroit du rivage qui est opposé aux Isles de Vegia, ou VEGLIA, & d'Arbé, appartenantes aux Vénitiens. Ils y continuerent durant quelques années à poursuivre les ennemis de la foi, qui, avec l'avantage de la prise de Clissa, se répandoient dans la Dalmatie & dans la Croatie. Cette derniere Province appartenoit à Ferdinand, qui jugea à propos, par le moyen d'une compensation, de tirer Segna des mains des comtes Frangipani, auxquels cette place appartenoit. Il vouloit par-là l'assurer contre les entreprises des Turcs, qui n'auroient pas manqué de l'emporter, attendu le peu de moyens qu'auroit eu un comte particulier pour la défendre; & pour engager davantageles Uscoques à la défense des frontieres, il en enrôla une partie dans ses milices. Mais avec le tems, ces peuples joignirent au métier de la guerre l'exercice de la Piraterie. Ils n'avoient exercé jusqu'alors leur zéle que contre les Turcs & contre les Juifs. l'avarice fit qu'ils insulterent les bâtimens qui pasfoient fur le Golfe de Venise. Les Turcs qui se repofoient sur les Vénitiens de la fûreté de la navigation fur ce Golfe, & qui faisoient comme ils font encore aujourd'hui, une bonne partie du commerce de certe ville, se voyant inquiétés par les sujets de la maison d'Autriche, avec laquelle ils étoient en guerre, s'en plaignirent à la république, qui en vertu de la souveraineté du Golfe, dont elle se fait un droit acquis, commença par punir les coupables, en donnant ordre à ses généraux & officiers de faire pendre tous ceux qu'ils trouveroient armés sur cette mer; ce qui porta les Uscoques à user de représailles & à faire des prises sur les sujets de la république. Les Vénitiens porterent des plaintes à Vienne pour faire cesser les pirateries que les Uscoques exerçoient tant sur leurs sujets que fur ceux de la Porte; mais la cour de Vienne ne se pressa pas de donner une défense. Une des principales caufes de ce délai venoit de ce que les ministres Autrichiens étoient dans les intéarrêts des Uscoques, avec lesquels ils partageoient les profits de leurs prises. A la fin néanmoins, Ferdinand fit expédier les ordres que follicitoient les Vénitiens; mais ce ne fut que lorsque le bruit des profits que les Uscoques faifoient sur la mer s'étant répandu, eût attiré à Segna une grande quantité de gens fansaveu, tant sujets de la république, que du Turc, qui accrurent considérablement le nombre des Pirates, tous compris sous le nom d'Uscoques. Les pirateries continuerent sous l'aveu tacite du gouverneur. La république, pour la sûreté de fon commerce, résolut d'avoir toujours deux galéres en mer, l'une allant, l'autre retournant de Spalatro à Venise, pour le tranfport des marchandises réciproques : ces bâtimens étant capables de réfister aux barques des Uscoques, qui n'étoient guére que de trente hommes chacune, & dont toute la force confistoit dans l'agilité avec laquelle ils surprenoient ceux qu'ils vouloient attaquer, & dans la commodité de la retraite dans le labyrinthe d'isles, dont les côtes de la Dalmatie sont bordées. * Freschet, Nouvelle Relat. de Venise, p. 156, & suiv. Le pays qu'occupent les Usbecks, est entre le 34' degré de latitude & le 45', & il s'étend depuis le 72 de longitude, jusques vers le go' felon la carte de Danville 1751. USBIUM, ville de la Germanie. Elle est marquée près du Danube par Ptolomée, l. 2, c. 12. Lazius, in Austria, qui la met dans l'Autriche, dit que le nom moderne est Perfenburg. Dans un autre endroit, Reip Rom. il dit qu'on la nomme Ipfium, & qu'elle est à trois milles au-dessous de Lauriacum. Cette remarque est d'Ortelius. USCANA, ville de l'Illyrie, dans la Penestiane: Tite-Live, l. 43, c. 18, qui en parle, dit qu'elle étoit la plus grande ville de cette derniere contrée; & Ortelius croit que c'est la ville Sulcanum d'Orofe. USCENUM. Ptolomée, l. 3, c. 7, appelle ainsi une des villes des Jazyges Metanastes. C'est aujourd'hui la ville de Bars, capitale du comté de même nom dans la haute Hongrie. USCETA. Voyez UZECIA. USCUP, ou USCOPIA. Voyez SCOPIA. USCOQUES, peuples voisins de le Hongrie, de la Dalmatie, de la Servie & de la Croatie. On les a ainsi appellés, parce que Scoco, dans la langue du pays, veut dire Fugitif, ou Transfuge, & qu'éfectivement ce peuple est un mélange de ces nations, dont il s'est séparé. Il y a de l'apparence néanmoins que le pays étoit habité par desnaturels, dontlenoms'est oublié, & on les a tous confondusavec les Uscoques. Clissa, forteresse de la Dalmatie, fut la premiere place où ils s'habituerent; & qu'ils fortifierent de leur mieux, pour être à couvert, & pour mettre en sûreté le butin qu'ils feroient furles Turcs. Cette place appartenoitau royaume de Hongrie, dont le gouverneur les reçut à bras ouverts, ravi de se voir affisté & défendu par une milice déterminée, dans un tems où le royaume de Hongrie disputé entre Ferdinand frere de l'Em Les plaintes continuant toujours à la Cour de Vienne, de la part des Vénitiens, du Pape & du Roi d'Espagne, dont les Sujets du Royaume de Naples, aussi bien que ceux de l'Etat Eclésiastique, étoient continuellement inquiétés par les Corsaires; & leremede ne venant point, sous le prétexte qu'on ne pouvoit dégarnir cette frontiere d'une brave Milice, qui tenoit les Turcs en respect, le Sultan donna en 1592. ordre au Bacha de Bosnie d'exterminer les Uscoques. Le Bacha, à la tête de quarante mille hommes, se promit d'anéantir d'un premier effort une poignée de gens tels qu'étoient les Uscoques. Sa rrésomprion le perdit; cinq mille hommes, de cette Nation, l'ayant furpris au pasfage de la Cupa, le défirent entierement. Ce succès encouragea les Uscoques, qui continuerent leurs Pirateries, jusqu'à ce que l'Archiduc de Gratz refolut enfin de les faire cesser, sans même en donner avis à la Cour de Vienne, qui les souffroit de puis fi long-tems. Il en donna la commission au Comte Jofeph Rabata, qui commença par faire le procès à plusieurs Chefs des Pirates, convaincus d'avoir abusé de leurs forces, pour opprimer des étrangers qui passoient par le Golfe de Venise. Quelquesuns furent pendus, & d'autres furent mis à mort par d'autres genres de fupplices. Ensuire il tira tous les Uscoques de la ville de Segna, où il n'en laissa que cent des plus pacifiques, avec autant de soldats AlIemands. Les autres allerent s'établir dans les villes voifines de terre-ferme; ce qui se fit avec cérémonie, l'évêque les ayant bénis, & le comte Rabataleur ayant donné de l'argent & des provisions pour subsister quelques mois. Rabata fut fait capitaine de Segna: tout ce qu'il avoit fait fut approuvé par l'archiduc, & la république même le régala d'une chaine d'or de cinq à fix mille ducats. Parmi ceux à qui Rabata avoit ordonné desortir de Segna, un grand nombre obéit de bonne grace; mais il y en eut d'autres qui firent difficulté de s'éloigner, après avoir obtenu l'amnistie du passé. Le comte ne les voyoit pas volontiers à Segna, tant parce que c'étoit laisser leur désobéissance impunie, que parce que ces gens étant accoutumés à toute autre chose qu'au travail, ils pouvoient aifément se porter à quelque violente résolution. Rabata se fit donc envoyer un ordre de faire choix d'une troupe de ceux-ci, pour l'envoyer à Kanischa, dont on savoit que le Turc méditoit le fiége. Les Uscoques furent contens du parti qu'on leur offroit, & se dispoférent à obéir; mais à peine furent-ils en route, que quelques mutins leur ayant représenté que le Comte avoit pris ce prétexte de les envoyer en Hongrie pour s'en défaire, & pour les faire massacrer loin de leur Patrie, & fans secours, ils s'en retournerent furieux à Segna, où ayant forcé les portes du château, ils se jetterent sur le comte, qui, après en avoir tué quelques-uns avec ses pistolets, fut incontinent massacré par cette multitude. On jetta son corps dans la rue, & on vit les femmes de ces Uscoques fucer le fang quicouloit de ses playes, pour assouvir leur rage. Ce qu'il y eut de plus surprenant, c'est que les cours de Gratz & de Vienne négligérent de punir un pareil crime. Elles nommérent même pour succéder au comte Rabata, un homme qui avoit des liaisons connues avec ses assassins, & qui laissa les choses retomber dans la premiere confufion. Les Uscoques dont on avoit pris quelque centaines pour la garde de la ville de Segna, voyant qu'on ne les payoit point fous ce nouveau gouverneur, interprêtérent ce défaut de payement, pour une permiffion tacite de se pourvoir où ils pourroient. Ils recommencérent à bâtir des barques armées & aller en course. Les Turcs, se voyant particulierement attaqués, armérent aussi; & les canaux de la Dalmatie alloient devenir le théâtre d'une nouvelle guerre, si les Vénitiens qui ne la vouloient pas si près d'eux, ne se fussent chargés de mettre les Uscoques à la raison. Ils firent pour cela ce qu'ils avoient fait autrefois; & leur général fit pendre tous ceux qu'il put attraper en course. Cette espéce de guerre dura quelques années; la maison d'Autriche, ou connivant avec les Uscoques, ou différant de les réprimer, & la république continuant à vanger les pertes qu'ils faifoient fouffrir à ses Sujets. Ces troubles prirent fin néanmoins sous le dogat d'Antoine Priuli, par un traité conclu à Madrid en 1618. Par ce traité les Uscoques furent contraints de fortir de Segna: leurs famillesfurent tranfférées ailleurs, & les barques qui leur avoient servi à pirater furent brûlées. USCOSIUM, lieu d'Italie : l'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Rome à Brindes, en pre ces nant par le Picenum. Ce lieu se trouve entre Histo nium & Arenium, à quinze milles du premier de lieux; & à quatorze milles du second. USCUDAMA, ville de la Thrace. Eutropë la donne aux peuples Belli; & il ajoute que Lucullus, 1.6, c. 8, la prit le même jour qu'il l'attaqua: Oppia dum Ufcudamam, quod Bessi habitabant, eodem die quo agresfus eft, vicit. Voyez ANDRINOPLE. USCUNDII. Voyez VOCONTII. USDICESICA, préfecture de la Thrace. C'est une des trois que Prolomée, 1.3, c. 11, place du côté des deux Moefies, au voisinage & à l'Occident du Mont Æmus. 1. USEDOM, Isle d'Allemagne, sur la mer Baltique, dans le cercle de la haute Saxe, au duché de Pomeranie, est située sous les 53 degrés 47' de lati tude, & sous les 38 d. 30' de longitude. Sa longueur est d'environ fix milles. On y trouve quantité de sangliers, de cerfs, de chevreuils & de lièvres; & cette isle étoit autrefois le parc des Ducs de Poméranie, pour le gibier. * Zeyler, Topogr. Pom. p. 119. 2. USEDOM, Usenam, Ussnam, ville d'Alle magne, dans l'isle d'Usedom, au duché de Poméranie. Elle a été autrefois, après la destruction de la ville de Vineta, fort grande & bien fortifiée; mais l'an 1473, le feu la mit en cendres presque entiérement, & depuis ce tems elle n'a pas pu se remettre. Othon, évêque de Bamberg, lui fit embrasser le christianisme: il y baptisa en 1128, aux fêtes de la Pentecôte, plusieurs comtes, nobles, & autres per sonnes de distinction qui s'y etoient assemblés à la Diéte. En 1630, le roi de Suéde y fit mettre pied à terre à environ trois mille hommes. Ils n'y trouvérent aucune réfistance, & occupérent toute l'isle. Les impériaux y débarquérent en 1637, au nombre de deux mille: ils se rendirent maitres d'Ufedom, & tuérent les Suédois qui ne furent pas à tems pour se retirer vers Swyne. Ceux-ci firent d'abord des préparatifs pour chasser les impériaux qui s'en étant apperçus, consumérent toutes les provisions qu'il y avoit dans l'isle, & l'abandonnérent. USEL, Usells, ville de l'isle de Sardaigne, à quatre milles de celle d'Ales. Elle est aujourd'hui presque ruinée. Elle étoit autrefois épiscopale, & fon évêché étoit fuffragant d'Oristagni, mais le pape Alexandre VI, le transféra à Ales petite ville de la même isle. Voyez USELLIS. * Commainville, table des évêchés. USELLIS, ville de l'isle de Sardaigne: Ptolomée la marque sur la côte occidentale, entre les embouchures des fleuves Thyrfus & Sacer, & il lui donne le titre de colonie. Le nom moderne est Usel, felon Gommainville, mais, felon Cluvier, c'est Oristagni qui n'a point de fufragants. USENBERG, seigneurie d'Allemagne, dans le marquisat de Bade, entre celle de Malhberg, le marquisat de Hochberg & le Rhein. Elle a eu long-tems des seigneurs particuliers. Henri V, marquis de Bade, de la branche de Hochberg, en acquit la partie supérieure, avec Kensfingen, en épousant Anne fœur de Frédéric dernier seigneur d'Usenberg. Quant à la partie inférieure, qui comprenoit Endengen & d'autres terres situées dans le Brisgaw, près du mont Keyserstal, elle fut achetée des filles d'Hesson, seigneur d'Usenberg, par Hesson I. * D'audifred, Geogr. anc. & mod. t. 3. USENSIS, fiége épiscopal de la Pifidie. Heraclius fon évêque souscrivit au concile de Nicée, l'an 325, * Hardouin. Collect. conc. t. 1, p. 317. USERCHE. Voyez UZERCHE. USERTHAL, ou EUSSERTHAL, Uterina vallis monastere de France, dans la basse-Alface, au diocèse de Spire, près de la ville d'Anveiler. Il a été comblé de bienfaits des papes, & des empereurs qui en ont confirmé les priviléges. Il est de l'ordre de Citeaux. Zeiler Topog. p. 11. USEZ. Voyez UzEZ. USIATIN, ou UZIATIN, ville de la petite Po ogne, dans le palatinat de Podolie, sur la riviere de Sebrouce, au Sud-est de Tremblova. André Cel"larius, p. 359, dans sa description de Pologne, dit que cette petite ville a des fortifications. * De l'Isle, Atlas. USIBALCI, peuples de l'Ethiopie, sous l'Egypte, felon Pline, 1. 6, с. 30. USIDICANI, peuples d'Italie: Pline, 1.3, c. 14, les met dans l'Umbrie. USIDITANA, ville de la Mœfie: elle étoit, seIon Jornandès, au voisinage de Thamyris. Ortelius dit qu'il aimeroit mieux lire Ufiditava, terminaison plus ufitée dans Ptolomée. USILABIS, ville épifcopale d'Afrique dans la Byfacene. Beatus Laurentius. Ufilabis souscrivit à la lettre adressée à l'Empereur Léon. * Hardouin. Coll. conc.t. 3, p. 740. USILENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, on ne fait dans quelle Province, ce, la conférence de Carthage, appelle son évêque, privatus epifcopus plebis ufilenfis. * Hardouin. Collect. conc. t. 1, p. 1081. USILLA, ville de l'Afrique propre; Ptolomée, 1. 4, c. 3, la marque entre Brachodes extrema & Taphurra. C'est la même ville, dit Cellarius, Geogr. Ant. l. 4, c. 4, qui est appellée Ufilla Municipium dans la table de Peutinger, & Usula Civitas dans l'Itinéraire d'Antonin, qui la met sur la route de Carthage à Thenæ, entre Thufdrum Colonia, & Thence Colonia, à trente-deux milles de la premiere de ces villes, & à vingt-huit milles de la seconde. C'est aussi, selon Cellarius, le siége épiscopal de la Byzacène, appellé Ufulenfis dans la notice des évêchés d'Afrique, & Ufule par Saint Augustin, l. 7, contra Donatift. c. 18. Voyez USULENSIS. USINADENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense, selon la notice des évéchés de cette Province qui fait mention de Donatianus, évêque de ce lieu. USIPII, peuples de la Germanie, & nommés avec les Tenetteri par les anciens auteurs, parce qu'ils ont habité dans le même quartier, & que leurs migrations & leurs expéditions ont été faites en commun. César, 1.4, c. 4, & les écrivains qui l'ont suivi, Florus, 1. 4, c. 12, & Tacite, Annal. l. I,. 51, disent Usipetes Tenchteri. Plutarque, dans la vie de Céfar, dit Ο'υσιπέτας και Τέγκτέρες, Usipetas & Tenchteros. Dion Caffius, 1. 54, lit Συπέτες και Ταν χαρέες, Sipetes & Tanchareos: Appien, in Bel. Gal. & Strabon, 1. 7, Νεσίους, Nufipios ; & Ptolomée, Τιγγέρες και Ουσιπίας, , Tingeros & Usipios. Quoiqu'il en soit de ces différentes ortographes, ces peuples habitérent d'abord entre les Chérusques & les Sicambres; mais les Cattes les chassférent, & après avoir erré avec divers autres peuples durant trois ans dans la Germanie, ils vinrent s'établir fur le Rhein, au voisinage des Sicambres. Les Ménapiens, nation d'en-deçà du Rhein, occupoient alors les deux bords de ce fleuve. Il y a apparence que ce fut du consentement des Sicambres que les Ufipiens & les Tenctéres s'emparérenr du pays des Ménapiens, au-delà du Rhein, & pasférent ensuite ce fleuve pour s'y fixer, s'étendant jusqu'aux confins des Eburons & des Condruses. Dans la fix cens quatre-vingt-dix-huitieme année de Rome, & la cinquante-troisieme avant JeSus-Christ; les Ufipiens & les Tenctéres furent prefque entiérement exterminés par César, qui en fit périr jusqu'à quatre cens trente-mille. Il ne se sauva qu'un petit nombre de gens de cheval, qui ne s'étoient point trouvés à la bataille, parce qu'ils avoient passé la Meuse pour aller chercher des vivres & faire du butin. Ceux-ci, après la défaite de leurs compatriotes, repasférent le Rhein, & s'établirent aux confins des Sicambres avec qui ils se joignirent. Sous Auguste le nombre se trouva tellement accru, qu'ils furent en état de faire la guerre aux Sicambres, & même aux Romains. Les expéditions de Drusus dans la Germanie nous apprennent que le pays des Ufipiens & celui des Tenctéres étoient distingués, lorsque les Sicambres habitoient dans leur ancienne demeure. Les Ufipiens s'étendoient le long de la rive droite de la Lippe, car selon Dion-Caffius, 1. 54. Drufus ayant passé le Rhein, & fubjugué les Usipiens, il jetta un pont sur la Lippe, pour entrer dans le pays des Sicambres. Il paroît que les Tenctéres habitoient à l'Occident des Sicambres, & que le Rhein les séparoit des Ménapiens; mais on ne fauroit décider s'ils demeuroient, de même que les Ufipiens sur la rive droite de la Lippe, ni quel espace les Ufipiens occupoient sur le bord du Rhein. Dans la fuite Tibére ayant transféré les Sicambres dans la Gaule, afin que les garnisons romaines pussent veiller plus aisément sur eux, le pays qu'ils avoient occupé dans la Germanie fut aux Ufipiens & aux Tenctéres; car on voit que ces derniers possédérent les terres que nous avons dit appartenir aux Sicambres. Alors les Tenctéres s'étendoient le long du Rhein, depuis le Segus, ( Sige) jusqu'à la Rora, (Roer) & dans les terres le long de la Lippe & de l'Aliso. (Alme) A l'égard des Ufipiens, ils demeuroient sur les deux bords de la Lippe, & fur le Rhein, peut-être jusqu'à l'endroit où ce fleuve se partage pour former l'isle des Bataves. En effet DionCassius les met au voisinage de cette isle ; & Tacite, qui leur donne pour voisins les Cattes, donne asseza entendre que les Ufipiens demeuroient au-dessous des Tenctétes, ce qui devoit les approcher du commencement de l'isle des Bataves. * Spener, Notit. Germ. Ant. l. 4, c. 3, Les bornes de ces deux peuples se trouverent refferrées par l'arrivée de divers peuples; & l'on apprit à Rome, au commencement du regne de Trajan, que les T'enctéres avoient été presque exterminés par les Chamaves & par les Angrivariens qui s'étoient emparés d'une grande partie de leurs terres. Si ces peuples ne traitérent pas fi durement les Ufipiens, il est du moins certain qu'ils leur enlevérent ce qu'ils possédoient à la droite de la Lippe. Du tems de Constantin, les Ufipens & les Tenctéres cessérent en quelque forte de faire figure dans ces quartiers. 1. USKE, bourg d'Angleterre, dans la province de Monmouth, à douze milles d'Abergevenny, & presque dans le centre de la province, sur le bord de la riviere qui lui donne son nom. On y voit les ruines d'un grand & vieux château. C'est une place ancienne. Elle étoit connue sous le nom de Burrium. Les Gallois l'appellent Brunenbegie, au lieu de Burenbegie; & les Anglois lui ont donné le nom qu'elle porte aujourd'hui. * Délices de la Grande-Bretagne, t. 2, p. 495. 2. USKE, Isca, riviere d'Angleterre: elle a sa fource dans le Brecknocshire, aux confins de Caermarthenshire. Elle coule d'abord de l'Occident à l'Orient jusqu'à Brecknock, d'où prenant fon cours vers le Midi oriental, en ferpentant, elle entre dans la province de Monmouth, où, après avoir mouillé Caerleon, elle se jette dans la Saverne. USKER: Corneille dit, petite ville de la Georgie, bâtie autour d'une roche, fur laquelle est construit un fort château des Turcs, à la droite du fleuve Kur. Cette roche est ceinte en bas d'un double mur. La ville occupe le terrein qui est entre la forteresse & la montagne opposée. Il y a, dans Usker un sangiac, de la milice, des gardes & une douane. Deux lieues au-delà, est une montagne, qui sépare, dece côté-là, la Perse de la Turquie, & fur laquelle font plusieurs villages. Le Kur court au bas. On y voit, en plusieurs endroits, des ruines de château, de forteresse & d'églisa. Ce sont des vestiges de la grandeur des Géorgiens, & des conquêtes des Turcs & des Persans. * De l'Isle, Carte de la Perfe. USKUDAR, ville d'Afie, dans l'Anatolie, à l'Orient de Constantinople. Cette ville est un appanage impérial, & le passage d'Europe en Afie. * Ma nuscrits de la Bibl. du Roi. USLONTII. Voyez VOLUNTII. USLUG, ville de Moscovie, dans la province qui porte ce même nom, selon Corneille, qui ne cite aucun garant. Il ajoute qu'elle est située sur la riviere de Suchana, accompagnée d'un château, & à quatrevingt mille pas de Novogorod, dont elle dépendoit autrefois. Si tout cela n'est pas imaginé, il faut que les noms soient furieusement déguisés. Je ne connois, en 1 en Moscovie, ni province, ni ville, nommée Uslug, ni même aucune riviere du nom de Suchana, sicen'est qu'Olearius appelle ainsi la Duine, dans l'endroit où elle reçoit l'Ioug, vis-à-vis d'Oustioug; ce qui pour roit faire croire que Corneille, par Uslug, entend Ustioug, ou Ustiuga, dont il fait pourtant un article féparé. USOCANA. Voyez UXACONA. USOLSKA, riviere de l'empire Russien, dans la province de Permski, ou Permie. Son cours est du Nord au Sud, où elle se joint au Kama, après avoir passé à Solkamskaia. Olearius, Del'Isle, Atlas. USORA, contrée de la Turquie, en Europe, dans la Bosnie, felon Baudrand, qui cite Jean Lucius, & ajoute que cette contrée est dans les terres. USSARA, ville de la Mauritanie Césariense, selon Ptolomée, l. 4, c. 2. USSEAU, bourg de France, dans la Bourgogne, recette d'Autun. C'est une paroisse en pays maigre, fablonneux & montueux pour la plus grande partie. On y trouve quelques peu de vignes & des bois. Les hameaux de Busferote, de Dardon, de Fresse, de Bassigny, de Villemaison, des Chasseaux, de VilleFévre en dépendent. Il y a, à Usseau, un prieuré, de l'ordre de faint Benoît, qui vaut environ quinze cens livres par an: le roi en est collateur. USSEAUX, bourg de France, dans la Saintonge, élection de S. Jean d'Angely. 1. USSEL, ville de France, dans le Limousin, élection de Tulles, à deux lieues, au Nord-est, de Ventadour. Les habitans de cette petite ville font très-adroits à mettre en œuvre les diamans faux. Ussel est le chef-lieu du duché de Ventadour, érigé en pairie, l'an 1589. 2. USSEL, bourg de France, dans l'Auvergne, élection de Saint-Flour. 3. USSEL & Lux, paroisse de France, dans le Bourbonnois, élection de Gannat. C'est une châtellenie du Bailliage de Moulins. Les terres font bonnes pour le froment & l'orge. C'est un grand vignoble, & il y a quelques marais pour pacages. USSELDÜN, lieu de France, dans le Quercy, élection de Cahors, près de Martel, sur le bord de la Dordogne, au haut d'une montagne, nommée communément le Puech d'Usjelou. La fituation de ce lieu, qui est presque tout environné de la Dordogne, & fon nom, font juger que c'est la place de l'ancien Uxellodunum de Célar. La petite ville d'Usson a titre de Marquisat, & eft le fiége d'un bailliage & d'une châtellenie royale, ressortissante à la sénéchaussée de Riom. Elle est divisée en deux communautés, dont l'une peut être composée de fix à sept cens habitans, & l'autre, d'environ neuf cent. 2. USSON, bourg de France, dars le Forez, élection de Montbrifon. 3. USSON, bourg de France, dans le Poitou, élection de Poitiers. Ce bourg, qui est très-peuplé, a une prevôté royale, resfortissante au bailliage de Sivray. USSUBIUM, ville de la Gaule Aquitanique : l'Itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Bourdeaux à Argantomugum, entre Sirione & Fines, à vingt milles du premier de ces lieux, & à vingt-quatre milles du second. Quelques manuscrits portent Ufubium, au lieu d'Usfubium; & la table de Pentinger lit Vefubium. On croit que c'est aujourd'hui la Réole, sur la rive droite de la Garonne. USSY, bourg de France, dans la Brie, élection de Meaux. 1. USTICA, Isle voisine de celle de Sicile, felon Ptolomée, 1.3, c.4, qui y met une ville de même nom. Pline, 1.3, c.8, dit qu'elle est à l'oppofite de Paropus. Ustica est aujourd'hui une des isles de Lirpari. Elle conferve fon ancien nom, & c'est une isle déferte. 2. USTICA. On trouve ce nom dans Horace, 1.1, Od. 17. Valles & Usticæ cubantis Les Commentateurs disent que par Ustica, horace entend une montagne d'Italie, au pays des Sabins, & qu'il lui donne l'épithete de Cubans, parce que sa pente étoit fort douce. Un ancien Interprête, allégué par Ortelius, & par Cellarius, Geogr. Ant.l.2, c.9, dit qu'Ustica est le nom d'une montagne & d'une vallée. USTIUGA, ville & province de l'empire Rusfien. Voyez OUSTIOUG. USUERICA, ville de la Gaule, felon Ortelius, qui cite un fragment de la table de Peutinger. Ne feroit-ce pas Ujerche, dans le Limoufin? USUI, ISUT, ou ISIU. Voyez ISIUM. USULA, ville épiscopale d'Afrique, dans la Byzacène. La notice d'Afrique fait mention de Victorinus Usulenfis, & Ca fianus, évêque de cette même ville, asfista au concile de Carthage, de l'an 348. Quelques-uns croyent que c'est aujourd'hui Cafarceton, village du royaume de Tunis. USUNG, fleuve de la Chine, dans la province de Kiangnan. C'est un des trois fleuves, qui environnent la ville de Sucheu. Il mouille cette ville du côté de l'Orient. * Atlas Sinenfis. 1. USSON, Ucio, Uxus, Uxo, ville de France, dans l'Auvergne, élection d'Issoire, à quatre lieues, au Nord, de Brioude. Cette petite ville, qui s'est dépeuplée insensiblement depuis que le roi en fit rafer le château en 1634, est située sur une montagne de difficile accès, & hors de tout commerce. Sa justice royale est la seule chose qui empêche qu'elle ne foit absolument abandonnée. Rien n'a autant fait connoître Usson, que le long séjour que fit dans fon château Marguerite de France, premiere femme du roi Henri IV. Le bon pere Hilarion de Coste, Eloge des Dames illustres, t. 2, p. 306, dit que le château d'Usson garda pendant vingt ans cette reine, durant lesquels ce fort château del Auvergne fut un Thabor pour ja dévotion, un Liban pour sa folitude, un Olympe pour ses exercices, un Parnasse pour ses Muses, & un Caucafe, UTCHUMUTCHIN, contrée de la Tartarie, pour ses afflictions. Si le pere Hilarion de Coste a toujours pratiqué les autres vertus du chriftianisme avec la même fidélité qu'il pratique la charité dans cette occafion, nous ne devons pas hésiter un moment à le regarder comme un faint. Je remarqucrai ici, dit Piganiol de la Force, que Bayle s'est fort trompé, lorsqu'il a dit qu'Usson dépendoit autrefois du comté de Brive. Pour peu que l'on soit initié dans la Géographie, on fait l'éloignement considérable qu'il y a d'Usson en Auvergne à Brive, dans le Limoufin. Bayle cite de Valois, pour son garant; mais ce savant homme n'a jamais pensé ce que Bayle lui attribue. Il dit qu'Usson étoit in Comitatu Brivatenfi, c'est-à-dire, dans le comté de Brioude; & cela eft vrai: mais, faute d'attention, Bayle a pris le comté de Brive pour le comté de Brioude. *Piganiol, Descr. de la France, t. 6, p. 337. Tome VI. USUUM. Voyez ISIUM. UTAI, ville de la Chine, dans la province.de Xansi, au département de Taiyven, premiere Métropole de la province. Elle est de 4. d. 20'. plus occidentale que Peking, sous les 39. d. 9' de latitude septentrionale. proche la grande muraille de la Chine, sur la riviere d'Xalakor. Elle a deux bannieres. Son prince porte le titre de Tching-vang, & commande une baniere de vingt-deux Nurus, c'est-à-dire, compagnies. * Hist. gén. des Huns, t. 4, p. 238.. UTENS. Voyez UFENS. UTERET, ou UTURET, ville d'Afie, dans la partie de la Géorgie, appellée Mingrelie, au confluent de l'Abascia & du Faze, à dix lieues de l'embouchure de la derniere de ces rivieres, dans la Mer Noire. On la prend pour l'ancienne Aea, ou Aeapolis. UTERNI, peuple de l'Hibernie: Prolomée, 1.2, c. 2, le marque fur la côte méridionale de l'isle. Un manuscrit, consulté par Ortelius, lisoit Juberni, au lieu d'Uterni. UTHÆMISCH, (Territoire d'.) Il est situé près : de la Mer Caspienne, entre les montagnes de Boinack & les Chaitaki. Il confiste en quelques villages, dont celui d'Uthæmisch est le principal, & donne fon nom au territoire. Ce territoire étoit autrefois fujet de l'Asmei de Perfe; mais les Russes, après avoir foumis Tarchu, en 1722, pasferent par le territoire d'Uthæmisch, pour aller à Derbent, défirent le sultan Mamuth, qui voulut leur oppofer 1000 hommes, ruinerent tout le territoire, & réduifirent le bourg en cendres. Sultan Mamuth rebatit son bourg, & conjointement avec l'Asmei, se foumit à la Rusfie en 1725, envoyant son fils unique en ôtage à Derbent. Les habitans de ce territoire sont Mahometans Sunni, vivent de leurs bestiaux & de l'agriculture, ont de bons sabres & de bonnes armes à feu, & resfemblent aux autres habitans du Dagistan. Les revenus n'appartiennent point au feigneur territorial, mais au fultan Mamuth, qui, en récompenfe, est obligé de fervir en tems de guerre, sous le commandement de l'Asmei. Ces peuples ne tirent qu'un très-médiocre produit des terres qui font sur le bord de la Mer Caspienne, à cause de la fécheresse extraordinaire du terroir, & les fauterelles, qui y font en très-grande quantité, mangent toute l'herbe & les bleds, même les feuilles d'arbres qui y viennent. Ils ne cultivent que les endroits qui font au pied des montagnes. * Description des Peuples occidentaux de la Mer Caspienne, par M. Garber, officier dans ce pays, au service de la Rusfie. UTHINA, ville de l'Afrique propre. Elle est placée dans les terres, par Ptolomée, 1.4, c.3, qui la met entre la ville Tabraca, & le fleuve Bagradas. Pline, c. 4, lui donne le titre de colonie. Uthina ou Utina, fut honorée d'un fiége épiscopal. Voyez Utinenfis. UTHISIA, ville de la Numidie, selon Pomponius-Mela, Z. 1, c. 6, qui dit que les fleuves Aves & Nabar couloient entre cette ville & Icofium. Au lieu d'Uthifia, les anciennes éditions portent Ruthisia. Ni l'un ni l'autre de ces noms ne font connus des anciens Géographes. Ifaac Vosfius remarque que la ville, dont veut parler Pomponius-Mela, ne devoit pas être éloignée d'Ampsaga, ce que dénotent les deux fleuves, qui viennent d'être nommés. و UTICA, ville de l'Afrique propre. Elle est nommée Ιτύκη, Ityca, par les Grecs, quoique Dion Casfius, 1.41, & feq. écrive Ουτική, Utica, à la maniere des Latins. Selon Pomponius-Mela, Velleius-Paterculus, Justin & Etienne le géographe, c'étoitune colonie des Tyriens. Par sa grandeur & fa dignité, dit Strabon, 1. 17, elle ne cédoit qu'à Carthage; & après la ruine de celle-ci, elle devint la capitale de la province. Il ajoute qu'elle étoit située sur le même Golfe que Carthage, près d'un des Promontoires, qui formoient ce Golfe, dont celui qui étoit voisin d'Utique, s'appelloit Apollonium, & l'autre Hermea. Il est souvent fait mention de cette ville, dans l'histoire de la guerre civile, par Céfar; & elle devint encore plus célebre, par la mort de Caton, à qui on donna, à cause de cela, le furnom d'Utique. Les habitans de cette ville, font appellés Ιτυκαῖοι, par Polybe, 1.1, c.73; Ουτικήσιοι, par Dion-Casfius, 1. 49, p. 401, & UticenSes, par Céfar, Bel. Civ. l. 2, c. 36. Auguste leur donna le droit de citoyens Romains: τὲς Ουτικησιους πολίτας ἐποιήσατο, Uticentes cives Romanos fecit, dit DionCasfius, ce qui fait qu'on lit dans Pline, 1.5, c. 4, Utica civium Romanorum. On voit deux médailles de Tibére, frappées dans cette ville: fur l'une onlit: MIN. JULII UTICEN. D. D. P. c'est-à-dire, felon l'explication du Pere Hardouin, Municipii Julii Uticenfis Decuriones pofuere. L'autre médaille porte: IMMUNIS UTICEN. D. D. ce que le même Pere explique de la forte: Immunist Vicenfis [Civitas ] Decurionum Decreto. Dans la table de Peutinger, cette ville eft appellée UTICA COLONIA. * Cellar. Geogr. Ant. 1. 4, c. 4. Plin. 1.7, c. 14 & 40. Entre la ville de Biferte & le Promontoire de Carthage, dit Marmol, Royaume de Tunis, l. 6, c. 14, il y a un port défert, qu'on nomme communément Port-Farine. On y voit d'un côté les ruines d'une an cienne ville, qu'on dit être Utique, fameuse par la mort de Caton. Elle fut détruite par les fuccesfeurs de Mahomet, & ne s'est jamais repeuplée depuis, quoiqu'il y ait autour quantité de villages de Bérébéres, qui parlent un Arabe corrompu. Les vaisseaux, qui navigent le long de cette côte, viennent faire aiguade en ce port: & c'est où aborda l'armée navale de Charles V, quand il alla attaquer Tunis. UTICENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire, felon la notice épiscopale des évéchés de cette province. Dans la conférence de Carthage, n. 128, Victor est qualifié, Episcopus Ecclefiæ Uticenfis; & parmi les signatures des Peres, qui souscrivirent au premier concile d'Arles, on trouve celle de Victor, Episcopus de Civitate Utica. Voyez UTICA. , UTICNA, ville de l'Afrique propre. Elle est rangée, par Ptolomée, L. 4, c. 3, au nombre des villes qui étoient au midi d'Adrumete. UTIDAVA, ville de la Dace, selon Ptolomée, 1.3, c. 8, Lazius dit, dans sa république Romaine, que ce lieu est appellé aujourd'hui Utuarhel, ce qui, dans la langue du pays, veut dire les ruines d'Utidava. UTIDORSI, peuples d'entre les Scythes, en Afie, sur la Mer Caspienne, vers le fleuve Cyrus, felon Pline, 1.6, c. 12. UTIGORI, peuples compris sous le nom général de Huns, selon Agathias, cité par Ortelius. UTII, peuples dont fait mention Hérodote, 1.3, n.93, & l. 7, n.68, qui ne défigne pas absolument leur pays. Mais comme il les joint avec les Myci, & qu'il donne aux uns & aux autres, pour commandant, Arsamenès, fils de Darius, il y a apparence qu'ils étoient Perses, ou sujets ou alliés des Perses. UTILA, Isle de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, l'une de celles qui se trouvent dans le golfe de Honduras, au Nord de Triunfo de la Crux, & au Midi occidental de l'isle de Ruatan. De Laet, dans sa description des Indes occidentales, 1.7, c. 18, remarque que cette isle est basse & pleine, de bois, & que foncircuit est de cinq à fix lieues. * De l'Isle, Atlas. UTIMARENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. Dans la conférence de Carthage, n. 126, Severus est qualifié, Episcopus Utimari. UTIMMENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. Dans la conférence de Carthage, n. 133, Octavius est qualifié, Episcopus plebis Utimmenfis. UTÍMMIRENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconsulaire. Reparatus est qualifié, Episcopus Utimmirenfis, dans la notice des évêques de cette province. * Harduin, collect. conc. t. 2, p. 869. UTINA & Utinum, nom que les latins donnent à une ville du Frioul, connue vulgairement sous celui d'Udine, & qui est aussi appellée en latin Udinum, & en Allemand Veyden, selon Lazius. Son origine eft fort obfcure: on sait seulement que ce n'est pas une ville nouvelle, & qu'elle ne paroît pas avoir été bâtie depuis le tems des Romains. Cluvier, Ital. Antl.1, c. 20, veut que les Nedinates de Plinesoient les anciens habitans de cette ville; que par erreur les copistes ont écrit Nedinates pour Vendinates, & que la ville devoit s'appeller Vedinum, dont on a fait Udene ou Udine. La pensée ne seroit pas mauvaise, si l'ordre alphabétique ne se trouvoit point dérangé dans Pline, 1. 3, c. 19, en lisant Vedinates pour Nelinates. Cependant quelques exemplaires de Pline lisent Vendiates. UTINENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Province proconfulaire, selon la conférence de Carthage, n. 128, 133, & 187, où son évêque est nommé Felicianus Epifcopus Diœcefis Utinensis. Entre les fignatures des peres, qui souscrivirent au premier concile d'Arles, on trouve celle de Lampadius * Episcopus de Civitate Utina. UTING, riviere de la Chine, dans la Province de Xenfi, près de la ville de Cingkien, où on la nomme vulgairement l'Inconstante, parce que coulant dans des terres sablonneuses, quelquefois fes |