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là qu'on trouve la ville de WELLS, OU WELLES. Dans le voisinage de cette ville, on voit sur la montagne une grotte fort spacieufe & fort profonde, parsemée de sources & de ruisseaux, & à laquelle on donne le nom d'OCHIE-HOLE, ou WOCHEYHOLE, dérivé du Gallois Og, qui fignifie un antre, ou une grotte. Sous le regne de Henri VIII, un paysan labourant la terre près de cette grotte, sa charue heurta contre une plaque de plomb carée & longue, fur laquelle étoit l'inscription suivante, faire pour un Trophée de l'empereur Claude l'an 50 de Jesus-Christ:

TI CLAUDIUS. CAESAR.
AUG. P. M.

TRIB. POT. VIII. IMP. XVI. DE
BRITAN.

WELMENACH, bourg d'Allemagne, au cercle du bas-Rhein, dans le diocèse de Tréves, à un mille de Saint Goar, sur le bord du Rhein. Ce bourg eft fermé de murailles, & dépend du bailliage de Poppart. Il y a sur la montage voifine un château appellé Wolmenich. Bonninghausen, général au service de l'empereur, s'empara du bourg de Welmenach en 1635.* Zeyler, Topogr. Arch. Trevir. p. 39.

WELS, ville d'Allemagne, dans la haute Autriche, au quartier de Traun, à la gauche de la riviére de ce nom, vers les confins du quartier de Hauss. On la prend pour l'Ovilabis de l'itinéraire d'Antonin. Ce fut dans la petite ville de Wels que mourut l'empereur Maximilien I, Maximilien I ne mourut point à Wels, mais à Lintzle 12 Janvier 1519; mais Charles V, duc de Lorraine, mourut à Wels le 18 Avril 1690.* Jaillot, Atlas.

WELSH-POOLE, bourg d'Angleterre, dans le pays de Galles, au comté de Montgommery, fur la Saverne. Le mot Welsh-Poole est Anglois, & fignifie Etang-Dallois. Les Gallois l'appellent en leur langue Trellin, au lieu de Tref-Llin, ce qui veut dire une habitation sur un lac. On voit à WelshPoole deux vieux châteaux renfermés dans une enceinte de murailles. * Délices de la Grande Bretagne, p. 446.

WELTENBURG, ville d'Allemagne, dans le Duché de Bavière, à la droite du Danube, entre Ingolstat & Ratisbonne, à peu près à égale distance de l'une & de l'autre de ces villes. * Jaillot, Atlas. Il y a dans cette ville une riche abbaye de Bénédic

tins.

WEM, bourg d'Angleterre, dans le Shrewsbury. On y tient marché public. Etat present de la Gr. Br.

t. 1.

WEMIS, ou WEEMS, château d'Ecosse, dans la province de Fise, sur la côte méridionale, entre le bourg de Dysart & l'embouchure du Levin. Les seigneurs de Wemis ont porté long-tems le titre de barons; mais dans la suite ils ont été élevés à la dignité de comtes. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1276.

WENDEN, ville de l'empire Russien, dans la Livonie, au quartier appellé LETTEN, ou LETTIE, fur le bord de la riviére de Treiden, au-dessous de Wolmar, & au-dessus de Sewold. Cette ville qui a été autrefois confidérable, est aujourd'hui ruinée. Le pape Sixte V, avoit érigé son église en évêché, sous l'archevêché de Riga, & les grands maîtres de l'ordre Teutonique l'avoient choisie dans le seiziéme fiécle pour le lieu da leur résidence ordinaire. Wenden a donné le nom à une petite contrée que les Suédois appelloient le comté de Wenden, & à laquelle les Polonois avoient donné auparavant le titre de palatinat de Wenden. De l'Isle, Atlas.

WENDOVER, bourg d'Angleterre, dans le Buckinghamshire. On y tient marché public, & il envoye ses députés au Parlement. Etat présent de la Gra. Bre. t. 1.

WENICZA, ville de la basse Hongrie fur la Drave. Lazius dit que ce pourroit bien être l'ancienne Vincentia, dont il est parlé dans la notice des dignités de l'Empire.

WENLOCK, bourg d'Angleterre, dans la province de Shrewsbury, fur la route de Londres à Srewsbury, à huit milles de Bridgenorth, & à douze milles de Shrewsbury, entre ces deux places. Sous le regne de Richard II, il y avoit à Wenlock une mine de cuivre ; mais elle ne s'y trouve plus aujourd'hui: on n'y tire que de la chaux. Ce bourg auquel quelques-uns donnent le titre de ville a droit de marché, & féance au Parlement. * Dél. de la Gr. Br. P. 397.

WENSBEEK, riviére d'Angleterre, dans la province de Northumberland, en Latin Venta. Cette petite riviére se jette dans l'Océan, à trois ou quatre milles du bourg de Morpeth. Il y avoit autrefois sur ses bords une ville qui étoit petite il y a long-tems, & dont il ne reste plus que le nom de Glano

venta.

WENSYSSEL, WENSYSSEL, WENSUSSEL, WENDSUSSEL, autrefois Burgla, Vendela, ou Vandalia, ville du Dannemarck, au Jutland septentrional, dans la préfecture à laquelle elle donnefon nom. Cette ville fituée sur la riviére Ryaa, a eu autrefois un évêché qui fut transféré à Alborg l'an 1540. De l'Isle, Atlas. R. Hermanid, Descr. Daniæ, p. 759. D'Audifred, Géogr. Anc. & Mod. t. 1.

La Préfecture de Wensyssel est la principale du diocèse d'Alborg. Pontanus croit qu'elle a pris le nom de quelques peuples Wandales. Il y en a qui l'appellent Venodrum Provincia, & qui qualifient son évêque du titre de Wandalorum Episcopus. On y compte quatre villes, savoir

Wenfyssel,
Seby,

* Chytræus, 1.4.

Hiering,
Schagen.

WEOBLY, bourg d'Angleterre, dans la provin ce de Hereford. On y tient marché public. Etat préfent de la Gr. Br.t. 1.

WEPE, (La) petit pays de France, dans le comté de Flandre. C'est un quartier de la châtellenie de Lille, situé le longs de la Lys. Il y a dans ce quartier deux villes, qui sont Armentières & la Bassée.

1. WERBEN, Verbena, Werbena, ville d'Allemagne, au cercle de basse-Saxe, dans la marche ancienne de Brandebourg, sur l'Elbe, à l'endroit où cette riviére reçoit celle de Havel, vis-à-vis de Werben. Cette ville s'appelloit anciennement Varinum. Mais lorsque l'empereur Henri I, ordonna aux habitans de l'ancienne Marche de rétablir quelques villes, & entr'autres celle-ci, il voulut en même-tems qu'on la nommât Verbena, dans le dessein où il étoit apparemment de gagner quelque victoire, parce qu'Erwerben, en allemand, veut dire acquérir ou gagner. Il fit même bâtir un fort de l'autre côté de l'Elbe, proche la riviére d'Havel, & l'appella montagnes des Victoires, parce qu'il y en avoit gagné une fort confidérable sur les Vandales ses ennemis. On lit à ce sujet ces vers dans Werdenhagen, fol. 373.

Varinum quondam celebravit prisca vetustas,
Cederet ut lucro laus ea Marchiacis.
At neglecta diu cùm multis cladibus esset,

Urbis nunc pofitum respicimus melius.

L'empereur Henri II, tint en 1002 une assemblée
générale à Werben, y engagea la nation Esclavon-
ne à profesfer de nouveau le Christianisme, & à lui
payer la dixme, à quoi ils n'avoient pu auparavant
se résoudre. Du tems de l'empereur Conrad II, les
Wandales de Lausnitz vinrent au secours de ceux de
la Marche, qui avoient chassé le margrave de Die-
theric: ils mirent ensemble le fiége devant cette vil-
ce bruit l'empereur Conrad arriva. Il fit bâtir la for-
teresse de Werben, y mit une garnison nombreuse.

WENER WANER, ou WENER. Voyez WENER.
WENERBURG, ou WANESBORG, ville de Sué-le, la prirent & la ruinérent de fond en comble. Sur

de, dans la Westrogothie, Voyez WENES

BOURG.

Les Wandales de Lausnitz revinrent auffi-tot sur
leurs pas, surprirent cette forteresse, y tuérent trois
comtes, avec quarante de leurs domestiques, & étran-
glérent le reste des chrétiens, ou les emmenérent
esclaves. Cela obligea l'empereur d'y retourner avec
fes troupes; & après plusieurs combats, il foumit à
la fin entiérement ces rebelles. En 1631, le comte
d'Ortemburg, & le colonel suédois Baudis s'emparé-
rent de cette ville. Le roi de Suéde Gustave Adol-
phe y vint lui-même, & il y fit d'abord construire un
fort, & y fit camper dans les environs toute fon ar-
mée. Celle de l'empereur, sous le commandement du
général Tilli, s'approcha en même-tems. Le roi alla
a fa rencontre jusqu'à Wolmerstatt: il y attaqua l'a-
vant-garde des impériaux, & eut le dessus. Tilli fur-
vint avec le gros de l'armée, & s'avança jusqu'à
Werben. Il s'y donna plufieurs legers combats entre
les deux partis. Mais à la fin sans en venir à une ba-
taille décisive, les deux armées se séparérent. Le roi
prit la route de Stendal, & Tilli alla avec son armée
à Tangermunde. Cependant les impériaux & les
Saxons se rendirent maîtres de Werben en 1636,
mais la même année après la bataille de Wittstock,
les Suédois les en chasférent; ceux-ci furent chassés
à leur tour par les impériaux l'année suivante. A la
fin en 1640, les Brandebourgeois prirent possession
dufort; & leur gouverneur, le comte de Schwartzen-
berg, sur l'avis qu'il eut que les Suédois avoient tou-
jours une retraite sûre dans cette ville, la fit déman-
teler, & en ôta jusqu'aux portes. Lorsque l'an 1641,
il y eut une fuspenfion d'armes entre la Suéde & l'é-
lecteur de Brandebourg, on convint en même-tems
que ce fort devoit être rasé, ce qui fut aussi-tôt exé-
cuté par les paysans de l'électeur. * Zeyler, Topog.
Brand. p. 121.

2. WERBEN, ou WARBEN, ville d'Allemagne,
dans le cercle de la basse-Saxe, au duché de Pomé-
ranie. Elle est comprise sous le bailliage de Colbatz,
parce qu'en 1321. Conrad IV, évêque de Cammin,
la vendit à l'abbé de Colbatz pour 300 marcs avec
tous ses droits, ses appartenances, & le lac au bord
duquel elle est située. Mais comme cette vente n'a-
voit pas été confirmée par le pape, Jean, évêque de
la basse Saxe, annulla ce contrat, donnant pour rai-
fon que ces biens avoient été vendus à trop bas prix.
* Zeyler, Topogr. Pom. p. 122.

WERCKERZÉE, ou WORTZI, lac de l'empire Ruffien, dans la Livonie, au couchant de celui de Peipus avec lequel il a communication, par le moyen d'une riviére qui coule d'Occident en Orient. Il communique auffi avec la mer Baltique, par le moyen de la riviére Fela, qui coule d'Orient en Occident. Le lac de Werckerzée s'étend en long du Nord au midi. * De l'Isle, Atlas.

WERD, ville d'Allemagne, dans la basse Carinthie, sur la rive méridionale d'un lac auquel elle donne fon nom, environ à trois lieues à l'Occident de la ville de Clagenfurt. Le lac de Werd qui s'étend d'Occident en Orient, donne naissance à une petite riviére, qui, se joignant à celle de Glan, va se perdre dans celle d'Olcza. * Jaillot, Atlas.

WERDE, ou WERDA, ville d'Allemagne, dans la haute Saxe, au marquisat de Misnie, sur le bord de la Pleiss, entre Neumarck au midi, & Crimmitz au nord, au midi occidental d'Altenburg.

1. WERDEBERG, comté de Suisse, aujourd'hui bailliage dépendant du canton de Glaris. C'est comme une apendice du comté de Sargans, étant fitué entre ce dernier comté & le Rhein-Thal, & ayant le Rhein en front. Il avoit autrefois ses comtes particuliers, qui étoient de puisfans seigneurs, & qui possédoient aussi le comté de Sargans. En 1517, le canton de Glaris acheta cette terre de Felix, ou de George Heuwen, le dernier des comtes de Werdeberg, qui mourut subitement à Augsbourg en 1530. Comme les habitans du comté de Werdeberg font protestans, on y est convenu entre les protestans & les catholiques de Glaris , que le bailli seroit toujouts de la religion protestante; & au contraire, que dans les bailliages d'Uzenach & de Gaster, il ne pourroit y avoir que des baillis catholi

ques. Cependant on ne doit pas dire comme l'Au teur des délices de la Suisse, p. 505, que ce font les réformés de Glaris qui possédent le comté de Wera deberg en pleine souveraineté. Elle est commune entre les uns & les autres. Ils y envoyent des baillis tous les trois ans pour administrer les affaires. * Etat & Dél. de la Suisse, t. 3, p. 198.

Les habitans de ce comté excitérent en 1719, de grands troubles dans le pays. Ils se soulevérent contre Mrs. de Glaris leurs souverains. Mais l'affaire ayant été portée à l'assemblée générale des cantons, on les fit rentrer dans leur devoir, & on les contraignit de prêter un ferment de fidélité en 1720. Il est encore arrivé depuis quelques petites émotions; mais elles ont été promptement étouffées.

2. WERDEBERG, ville de Suisse, dans la dépendance du canton de Glaris, & le Chef-lieu du comté auquel elle donne fon nom. Cette petite ville, qui peut passer pour jolie, est située au bord du Rhein, dans une plaine & au plus bel endroit du pays. Elle est défendue par un vieux château fort, placé sur une hauteur isolée qui commande toute la plaine. On dit que ce château fut bâti dans le neuvième fiécle sous le regne de l'empereur Louis II, par un comte palatin de la haute Rhérie. C'est là que le bailli fait sa résidence. Le pays est à peu-près de même que celui de Sargans. * Etat& Délices de la Suisse, t. 3, p. 200.

WERDEN, ville d'Allemagne, dansla Westpha lie, au comté de la Marck sur le Roer, aux confins du duché de Berg, deux lieues au-dessus de Ketwick. Il y a dans cette ville une abbaye quila rend confidérable, & dont l'abbé est membre de l'empire. On voit aux environs de cette ville de belles prairies & de fort grands pâturages, où la plupart des habitans ont quantité de bétail dont ils retirent d'assez gros profits, fur-tout de leurs pourceaux. * Jaillot, Atlas. Quelques uns croyent que Werden est l'ancienne Moradunum.

WERDENBERG. Voyez WERDEBERG.

WERDER, Isle de Prusse. Voyez GROSS WERDER.

WERE, riviére d'Angleterre, dans la province de Durham. Cette riviére nommée en latin Verba , ou Virus, est la plus considérable de la province qu'el le arrose du couchant à l'Orient jusqu'au milieu du pays; & de-là tournant au nord, elle va se jetter dans l'Océan. Cette riviére fort de deux ruisseaux, dans les montagnes à l'extrémité de la province & courant droit à l'Est à travers plufieurs petits lieux, elle arrive à Bishops-Auckland, bourg appartenant aux évêques de Durham, qui y ont une belle maison. De-là la Were faisant un coude, prend le chemin du Nord ; & après avoir coulé quelques milles, elle semble vouloir retourner vers sa source; mais trouvant un terrein élevé qui l'arrête, elle fait une belle presqu'isle dans laquelle est située la ville de Durham. Cette riviére est féconde en diverses espèces de bons poisons, & un peu au-dessous de Durham on y remarque une fingularité; savoir, que son lit est rempli de rochers qui ne sont presque jamais couverts d'eau, & qui donnent le goût de sel à l'eau qu'on répand desfus. On remarque même près du village de Butterby, que lorsqu'en été (la riviére est fort basse, on voit couler de ces rochers une eau rousse & falée qui blanchit au soleil, & se cuit fi bien par la chaleur que les habitans en recueillent du sel pour leur usage. * Délices de la Gr. Bretagne, p. 244 & 248.

WERFEN, château d'Allemagne, dans l'archevêché de Saltzbourg, sur la pointe d'une montagne entourée de précipices presque de tous côtés, & de la riviére de Saltze ou Saltzbach qui ferpente au pied. Ce château fort par sa situation, est fameux pour avoir été la retraite ou la prison d'un archevêque de Saltzbourg, qui pendant les premiers troubles de religion en Allemagne parut disposé à profiter de la liberté que donnoient les nouvelles opinions aux ecclésiastiques de prendre des femmes, sans vouloir quitter son bénéfice. Cela fut cause que le duc de Bavière lui fit la guerre, & le réduifit dans ce lieu,

où il eut le tems de se repentir à loisir de fon entreprise. Sa pénitence fut fincere, & fa mémoire est encore aujourd'hui dans l'église de Strasbourg en particuliere vénération. * Remarq. Hist. & Critiq. d'un voyage d'Italie, &c. 1704, p. 41.

WERGAVILLE, abbaye de France, au diocèse de Metz. Voyez WERGAVILLE.

WERGEL, ville d'Allemagne, dans la contrée de Windischmarck, au cercle d'Autriche, sur la rive droite du Gurck, au levant de Rudolphsverd.

WERGOLENSKOY, ville de l'empire Russien, dans la Sibérie, province de Irkutskoy, au Nordouest du lac Baikal, sur la rive droite de la Lena vers sa source, à quelques lieues d'Irkutskoy au septentrion. Voyage de le Brun en Moscovie. * Robert, Atlas.

WERING, WOERING, Ou WURINGEN, ville d'Allemagne, dans l'électorat de Cologne, à la gauche du Rhein, entre la ville de Cologne & celle de Nuits. Wering est renommée par la victoire que les habitans de Cologne y remportérent sur le duc de Brabant en 1297. * Jaillot, Atlas.

WERKATURIA, ou WERCHOTURE, ville de l'empire Russien, dans la Sibérie, sur la riviére de Tura, au Nord-ouest de Tumen.

WERLE, bourg d'Allemagne, dans la Westphalie, au duché de ce nom, vers les confins du comté de la Marck, fur le bord de la petite riviére de Sifeke. L'électeur de Brandebourg attaqua deux fois ce lieu inutilement en 1673.

WERM, ou WORM, riviére d'Allemagne, au duché de Juliers qu'elle traverse. Elle prend sa fource au confins du duché de Limbourg, arrose Aix-laChapelle, Rolduc, Geilekirchen & Randeradt après quoi elle va se perdre dans le Roer, au voisinage de Wassenberg.

WERTMINSTER. Voyez WARMISTER.

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WERN, ou WERNE ville d'Allemagne en Westphalie, dans le haut évêché de Munster, à quatre lieues au midi de la ville de ce nom, aux confins du comté de la Marck, près de la rive droite de la Lipe. Cette petite ville qui est fort agréable, se trouve dans un pays très-bon. Comme elle n'est point gardée, il s'y trouve plusieurs ouvriers qui y vivent aisément, & avec beaucoup de liberté. * Corn. Dict. Jovin de Rochefort, Voyage de Dannemarck.

WERNITZ, riviére d'Allemagne, dans la Franconie. Elle a sa source dans la partie orientale du comté de Holach, près de Schillingsfurt; & prenant fon cours vers le midi oriental, en ferpentant beaucoup, elle arrose le village de Wernitz, les villes de Dinckespuhel & d'Oeting, après quoi elle environne la ville de Donawert, près de laquelle elle fe jette dans le Danube. Entre Oeting & Donawert, la riviére de Wernitz reçoit celle de Rotach à la gauche, & celle d'Egerà la droite. * Jaillot, Atlas. WERRA, riviére d'Allemagne. Voyez WESER. WERT, seigneurie des pays-Bas, fur les confins du Brabant Hollandois, dans le comté de Horn, à quatre lieues de Maseick. C'est la patrie de cet illustre Jean de Wert, qui quoiqu'il fût d'une origine fort basse, mérita par ses belles actions & par sa vaillance le commandement général des armées de l'empereur, qu'il commanda avec beaucoup de gloire.* Dist. Géogr.des Pays-bas.

WERTACH, Windo, riviére d'Allemagne, dans la partie méridionale de la Suabe. Elle prend sa fource dans l'évêché d'Augsbourg, au pied des monts Steinberg & Mittelberg, aux confins du Tirol; & prenant fon cours du Sud au Nord, fans baigner aucun lieu confidérable que la ville de Kaufbeuren, elle va se jetter dans le Lec, un peu au-dessous de la ville d'Augsbourg. Elle reçoit entr'autres riviéres, celle de Gemach, à la droite. * De l'Isle Atlas.

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WERTHEIM, ville d'Allemagne, dans la Franconie, à la gauche du Mein, dans l'endroit où ce fleuve reçoit le Tauber. Cette ville qui est dans une fituation très-agréable, eft le chef lieu d'un comté auquel elle donne fon nom.

Le comté de Wertheim est borné au Nord par ces lui de Reineck, à l'Orient par l'évêché de Wurtzbourg, au midi & à l'Occident par les terres de l'archevêché de Mayence. Le Mein le coupe en deux parties. Ce comté a été possédé durant plusieurs fiécles par des seigneurs particuliers, dont la postérité finit en 1566 par la mort de Michel, comte de Wertheim. Louis, comte de Stolberg fon beaufrere, ménagea fi bien l'empereur Maximilien II, qu'il obtint pour lui & pour ses trois filles la jouissance du comté de Wertheim, & des fiefs qui relevoient du royaume de Bohême. Les deux premieres qui avoient été mariées, l'une avec Philippe, comte d'Eberstein, l'autre avec Thierry, comte de Manderscheid, étant mortes fans enfans, Anne qui avoit épousé Louis comte de Loeuvenstein recueillit cette riche fuccesfion. * D'Audifred, Geogr. anc. & mod. t. 2, p. 163.

WERWICK, ou WARWICK, ville des Pays-Bas, dans la Flandre, au quartier d'Ypres, fur la Lys, entre Armentieres & Mennin. Cette petite ville qui appartient aujourd'hui à la maison d'Autriche, est un lieu fort ancien, & qui a confervé fon nom, puisque Viroviacum est marqué dans l'itinéraire d'Antonin. Ce n'est plus aujourd'hui qu'une bourgade, qui a été autrefois une ville marchande, mais qui fut sacagée par les François en 1381, parce qu'elle tenoit le parti de Flamans rebelles à Louis de Masle, comte de Flandres. * Dist. Géogr. des Pays-Bas. Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 77.

WESE, riviére des Pays-Bas, au duché de Limbourg. Elle prend son commencement dans des marais du Ban de Balen, passe à Nisdorp, d. à Open, d. à Limbourg, g. à Verviers, g. à Drollevan, d. à Fraypont, d. à Fleuron, d. après quoi elle se perd dans la riviére d'Ourt, au-dessus de Chenay. * Dict. Géogr. des Pays-Bas.

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1. WESEL, bourg d'Allemagne, dans l'archevêché de Tréves, fur la rive gauche du Rhein, entre Bacharach & S. Goar. On voit dans ce bourg plufieurs églises, & quelques cloîtres de religieux. On nomme aussi ce lieu Ober-Wesel, pour le distinguer d'une autre ville située plus bas de l'autre côté du Rhein. Zeyler, Topogr. Arch. Trevir. dit qu'on prétend qu'Ober-Vefel étoi étoit anciennement une ville appellée Vefania, ou Ficelia. C'étoit ci-devant, ajoute-t-il une ville libre, qui fut ensuite soumise aux seigneurs de Schonenberg, dont on voit encore la résidence fur une montagne voisine. Du tems de l'empereur Frédéric, Wesel devint une dépendance de l'empire. Mais l'empereur Henri VII, ayant besoin d'argent pour son expédition d'Italie, la vendit à l'église de Trèves. Il y a encore dans cette ville une collégiale sous le titre de Notre-Dame, & une abbaye qui passe pour la plus ancienne du diocèse de Trèves. Près des murailles vers le Rhein dans l'église de l'hôpital, à côté du grand-autel, on trouve une colonne de bois à laquelle les Juifs avoient attaché un petit garçon qu'ils firent mourir après l'avoir foueté. L'inscription qu'on y a mise pour conferverlamémoire de cette barbarie, porte que l'an 1287, le 13 des Kalendes de Mai, Wernerus de Wammenraid id fouffrit la mort de la main des Juifs. Dans l'é

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glise collégiale de S. Martin, il y a un abbé, un doyen & cinq chanoines. Werner de Falkenstein, archevêque de Trèves, affiégea cette ville pendant une année entiére, fit couper les vignes des environs, & caufa divers autres dommages aux habitans.

2. WESEL, ville d'Allemagne, au duché de Clèves, à la droite du Rhein, dans l'endroit où ce fleuve reçoit les eaux de la Lippe. Cette ville qui est asfez grande, se trouve défendue par une bonne citadelle bâtie sur le bord de la Lippe; ce qui fait qu'on lui donne quelquefois le nom de Fort de la Lippe. La ville étoit autrefois impériale, & fe gouverne encore felon ses loix, quoiqu'elle foit obligée de reconnoître l'électeur de Brandebourg pour son souverain. Elle lui fut rendue en 1674 par les François, qui s'en étoient rendus maîtres deux ans auparavant. Depuis ce tems-là les ouvrages extérieures de la ville de Wesel ont été considérablement augmentés. *La Forêt de Bourgon, G. Hist. t. 1, p. 584. WESEN, bourg de Suisse, au pays de Gaster, fur le bord occidental du lac de Wahlestatt. Ce bourg qui eit comidérable, étoit autrefois une assez grande ville, comme les restes des murailles brûlées qu'on y voit encore en font une preuve. Wefen est situé à l'issue du lac de Wahlestatt, dans l'endroit où ce lac te vuide parune riviére, qui se joint à demi-lieue de-là avec la Linth. C'est un lieu de grand abord à cause de la commodité de sa situation fur la grande route de Suiste & d'Allemagne, au pays des Grifons. On y trouve trois églises & un monastere de religieuses Bernardines. * Etat & Dél. de la Suisse,

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WESENBERG, ou WESEMBERG, ville de l'empire Rusfien, dans l'Esthonie, au quartier appellé Wieland, fur la Weiss qui lui donne fon nom, entre Revel & Narva. C'est une petite ville assez bien fortifiée, & dans laquelle le roi de Suéde Charles XIL, avoit établi des magasins pour son expédition de Livonie en 1700. * La Forêt de Bourgon, Géogr. Hift. t. 2, p. 248.

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WESER, en latin Visurgis, riviére d'Allemagne, qui a sa source dans la Franconie au duché de Cobourg, d'où, sous le nom de Werra, prenant sa course du midi au Nord occidental , en ferpentant extrémement, elle arrose Eifsfelt, Hilpershufen, Themar, d. Massferdt, g. Meinungen, d. Wassungen, d. Schwalingen, d. Smalkad, d. Breitungen, d. Saltzungen, g. Krayenberg d. Vacha ,g. Creutzberg, d. Berka, d. Gerstungen, d. Creutzberg, g. Trefurt, d. Wanfried, d. Eschuege, g. Allendorff, d. Witzhausen, g. Helmershaufen ,g. Herstel, g. Blankenaw, g. Hoxter, g. Corvey, g Tonneberg, g. Holtzminden, d. Hamelen, d. Rin. telin, g. Vlothaw, g. Minden, g. Petershagen, g. Schluseburg,g. Nyenburg, d. Brockenburg, d. Tedinckhusen, g. Bréme, Owelgune, g. Essenham, g. Wolsdorp, d. Gessendorp, d. & enfin elle se jette dans la mer d'Allemagne à l'Orient, & assez près de l'embouchure du fleuve Jade. Dans sa course le Weser reçoit diverses riviéres, entr'autres la Nassa, d. la Fulde, g. le Dymel, g. l'Emmer, g. la Wehra, g. l'Owe, g. l'Aller, d. le Delmen, g. l'Hamme d. l'Himde, g. Voyez VISURGIS.

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WESOP OU WESEP, petite ville des Pays-Bas, dans la Hollande, au Goyland, à trois lieues d'Amsterdam. Elle est située dans un agréable paysage, sur la riviere de Vecht. La biére, que l'on y fait, lui donne de la réputation. On la transporte principale'ment à Leyde, où elle est appellée, par excellence, la médecine des Flamans.

WESSEN ou WESSEM, ville d'Allemagne, dans l'évéché de Liége, au comté de Horn, à la gauche de la Meuse, dans l'endroit où le Ghoerbeck se jette dans cette riviere. Cette ville, qui n'est pas grande, se trouve entre Mafeick & Ruremonde, au Midi de la ville de Horn. * Sanfon, Atlas.

WESSENBRUN, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, dans la Haute - Baviere, sur le lac d'Amber.

WEST-BURY, ville d'Angleterre, dans la province de Wilts. Elle envoie ses députés au parlement, & a droit de tenir marché public. * Etat préJent de la Gr. Br. t. 1.

WEST-HAM, paroisse d'Angleterre, dans le comté de Kent. Le Darent traverse cette paroisse, où il arriva, dans le seiziéme fiécle, un bouleversement étrange. A un mille & demi de Westham, du côté du Sud, une piéce de terre, de douze toises de longueur, s'enfonça de fix pieds & demi, le 18 de Décembre 1596; le lendemain, elle s'enfonça de quinze pieds, & le troifiéme jour, de plus de quatre-vingt. Par cet enfoncement, une portion de terre, de quatre-vingt perches de longueur, & de trente de largeur, qui comprenoit deux grands enclos, séparés

l'un de l'autre, par une rangée de frênes, commença à se détacher du reste de la terre qui l'environnoit, & changea de place, se pousfant au Midi, pendant onze fois vingt-quatre heures, avec les arbres & les hayes qui étoient desfus. Cette portion de terre emporta, avec elle, deux creux, pleins d'eau ; l'un, profond de fix pieds; l'autre, de douze, & larges de quatre perches, avec plusieurs aulnes & frênes, qui étoient fur le bord, & un grand rocher. Tout cela fut, non-feulement arraché de fa place, & transplanté, à quatre perches de-là, mais encore poussé en haut; de forte qu'il s'en forma une petite butre, élevée de neuf pieds au-dessus de l'eau, fur laquelle le tout avoit glisfé. Il vint une autre terre, à la place que toutes ces choses avoient occupée, & qui étoit néanmoins plus haute auparavant. On a vu, dans ce même quartier, plusieurs autres exemples de pareils bouleversemens; & c'est la raison pourquoi on trouve quantité de creux, pleins d'eau, qui occupent la place des terres abimées: de-là, vient encore qu'il y a des vallées profondes, dans les endroits où il y avoit autrefois des montagnes, & au contraire des hauteurs, où l'on ne voyoit anciennement que des campagnes. * Délices de la Grande - Bretagne, p.834.

WEST-HITH, ancien port d'Angleterre, dans le comté de Kent, & des débris duquel s'est formé celui de Hyeth, ou Hith. L'Océan s'est tellement éloigné du port de Weft-Hith, qu'il en est présentement à la distance d'un bon mille. Weft-Hith s'étoit aussi élevé sur les ruines d'un port plus ancien, nommé aujourd'hui, Limne, & autrefois, Portus Lemanis. Il se trouve, à présent, à deux milles de la Mer.

WEST-HOFP Ou WESTHOFFEN, ville de France, dans la Basse-Alface, & le chef-lieu d'un bailliage. Cette petite ville est bâtie au pied d'une montagne, & séparée de ses fauxbourgs, par un fosfé revêtu de maçonnerie, qui a sept ou huit toises de lar ge, fur environ douze pieds de profondeur. Ce fosse est défendu par une muraille, qui a un parapet percé de créneaux, & un chemin de ronde derriere. Cette muraille entoure la ville, & est flanquée de quelques tours. Il y a, au pied, une fausse-braye, revêtue d'environ fix pieds au-dessus du fosfé, avec un parapet, percé de créneaux, mais qui est un peu négligé, & démoli en quelques endroits. Dans un des fauxbourgs de cette ville, on trouve un château, environné d'un mur, de trois pieds d'épaisseur, & de douze ou quinze de hauteur, avec une espéce de parapet, au-dessus, fort délabré, & défendu par quatre petites tours, le tout enveloppé d'un fosfé de quatre ou cing toises de large, fur huit ou dix pieds de haut, revêtu de maçonnerie. * Piganiol, Descr. de la France, t. 7' P. 465.

WEST-MEATH, comté d'Irlande, dans la province de Leinster, à l'Ouest du comté d'Est-Meath, ce qui lui a fait donner le nom qu'il porte. Ses autres bornes font: au Nord, le comté de Cavan, dans l'Ultonie; au Nord-Ouest, celui de Longford; à l'Occident, celui de Roscomon, dans la Connacie; au Midi, le comté du roi. Il a quarante milles de longueur, & vingt de largeur: il le dispute, pour la fertilité, & pour le nombre des habitans, à tous les autres co comtés de l'Irlande. On le divise en onze baronnies, qui font:

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Les deux comtés d'Est-Meath, & de West-Meath, n'étoient autrefois réputés que pour un; & ce ne fut que vers le milieu du seiziéme fiécle, sous le regne de Henri VIII, qu'ils furent divisés en deux. On trouve, dans les montagnes de ces deux comtés, & dans quelques autres, plus avant au Nord, divers endroits, où la terre est inégale, comme si elle avoit été labourée autrefois. Les naturels du pays disent que leurs ancêtres étoient fort occupés au labourage, & que leur pays étant entrecoupé de grands bois, ils cultivoient tout ce qui en étoit dépouillé, jusqu'aux fommets des côteaux & des montagnes. La plupart de ces bois ont été extirpés, avec le tems, & le terroir a été converti en champs & en pâturages. Mais, s'il en faut croire la tradition du pays, quelques-uns de ces bois ont été abimés dans la terre, par quelque tremblement extraordinaire; & les grands lacs, qu'on voit, dans divers comtés du voisinage, se sont formés à la place. On ne fait fi ce rapport est bien fondé: on peut pourtant le conjecturer ainfi; parce que de tems-en-tems on en tire des arbres, qui ont été longtems enterrés, & dont quelques-uns font d'une longueur & d'une grosseur extraordinaire. * Etat préfent de la Gr. Br. t. 3, p. 45. Délices de la Gr. Br. t.8, p. 1548.

WEST-MINSTER, ville d'Angleterre, dans le comté de Middlesex, au bord de la Tamise, & à 'Occident de Londres, avec laquelle elle ne fait plus qu'une même ville. Mais quoique West-Minster foit jointe à Londres, par une suite de maisons & d'hôtels, & qu'on la comprenne ordinairement sous le nom de Londres, cependant elle fait un corps de ville, qui a ses priviléges & fes droits séparés, ausfibien que fa jurisdiction. Dans le commencement du dix-septiéme fiécle, il y avoit encore un mille de distance entre l'une & l'autre de ces villes, & cet espace étoit rempli par des champs & des prairies. Mais les habitans de Londres s'étant multipliés, cet espace a été rempli, peu-à-peu, par de belles & de magnifiques rues, qu'on y a bâties; de forte que les deux villes font aujourd'hui bout-à-bout l'une de l'autre, & sans la différence de jurisdiction, elles seroient confondues en une. Anciennement elle s'appelloit Thorney, du Dieu Thor, qu'on y adoroit, avant la converfion des Saxons. Elle prit ensuite le nom de Weft-Minster, à cause d'un monastere bâti dans cet endroit, à l'Ouest de Londres. Les deux principales choses, qu'on y remarque, font l'église & l'abbaye, & les restes d'un vieux palais royal. * Délices de la Gr. Br. p. 938, & fuiv.

L'église fut fondée, dans le septiéme fiécle, par Sebert, roi des Saxons Orientaux, à l'endroit où étoit auparavaut le temple d'Apollon, & elle fut toute rebâtie à neuf, dans l'onziéme fiécle, par saint Edouard le Confesseur, qui la mit sous l'invocation de faint Pierre. Il y fit bâtir un monastere, ou une abbaye, où furent mis des religieux, de l'ordre de faint Benoît. Dans le treiziéme fiécle, le roi, Henri III, bâtit l'église plus belle qu'elle n'étoit auparavant. Il fit couvrir le toît de plomb. Henri VII, dans le quinziéme fiécle, ou vers le commencement du feiziéme, choifit cette église, pour être sa sépulture, & celle des rois, ses successeurs. Il y fit construire, dans le chœur, à l'Orient, une superbe chapelle, où il n'épargna rien de tout ce que l'art & la nature pouvoient contribuer, pour en faire une piéce achevée. Elle lui coûta quatorze mille livres sterling, ce qui, dans son tems, étoit une très-grosse somme. On y voit son tombeau, qui est de bronze masfif. L'église est un grand édifice, un peu étroit, de goût gothique, fort élevé, construit en croix, long de cinq cens pieds, & large d'environ cent. On voit, dans diverses charpelles, les tombeaux de quinze ou feize rois & reines d'Angleterre, & de plusieurs personnes illustres, foit par leur mérite, soit par leur naissance. En face du chœur, est, entr'autres, le tombeau de Sebert, roi des Saxons Orientaux & Méridionnaux, premier fondateur de l'église, & qui mourut en 616. Les religieux lui firent une très-longue & très-honorable épitaphe, en vers, selon le goût de ce fiécle-là. En voici le commencement:

Labilitas, brevitas, mundanæ prosperitatis,
Calica præmia, gloria, gaudia danda Beatis,
Sebertum certum jure dedere fatis.
Hic Rex Christicola verax fuit hác regione,
Qui nunc cælicola gaudet mercede Corona:
Rex humilis, docilis.

Dans la chappelle royale, se trouve, sur la droite, la sépulture du roi Richard II, mort en 1399, & celle d'Edouard III, mort en 1377. Au fond de la chappelle, on voit le tombeau de Henri V, mort en 1422, & celui de saint Edouard le Confesseur, mort en 1065. Sur la gauche, est inhumé le brave Edouard I, mort en 1308, & Henri III, mort en 1273. Ces tombeaux sont tous accompagnés d'épitaphes, dont voici quelques fragmens. Celle de Henri III, se ressent du bien qu'il avoit fait aux religieux. La voici:

Tertius Henricus jacet hic pietatis amicus,
Ecclefiam ftravit ipfam quam post renovavit,
Redaet ei munus qui regnattrinus & unus.

Celle d'Edouard I, est superbe.

Edwardus primus Scotorum malleus hic eft.

Celle de Henri V, est dans le même goût :

Gallorum mastix jacet hic Henricus in Urna. Dans celle de Richard II, on s'est attaché à la rime, plus qu'à la raison.

Corpore procerus, animo prudens ut Homerus.

On voit encore, dans la même chappelle, le trône, le sceptre & la couronne des anciens rois d'Ecosse, avec la Pierre fatale, qui étoit leur Palladium. Le roi, Edouard I, ayant triomphé des Ecosfois, leur enleva tous ces précieux bijoux, & les mit dans l'église de West-Minster, pour monument de sa victoire. La tradition du pays veut que la fatale Pierre, soit celle où Jacob reposa autrefois sa tête, lorsqu'il alla en Mésopotamie; & qu'ayant été transportée en Irlande, sans qu'on sache par qui, ni comment, ni quand, un oracle prononça que l'empire des Scots ou Ecosfois, seroit attaché perpétuellement à cette Pierre; ce qui fit que ces peuples, lorsqu'ils passerent d'Irlande en Ecosse, eurent le soin de la porter avec eux. Voici l'oracle en question:

Ni fallat Fatum, Scoti quocumque locatum
Inveniunt Lapidem, regnare tenentur ibidem.

On ajoute que cet oracle a été accompli, lorsque la maison des Stuards, venue d'Ecosse, fut mise sur le trône d'Angleterre, dans la personne de Jacques I.

De la chappelle royale, on passe tout droit dans celle de Henri VII, où se voit le magnifique tombeau de ce prince, en bronze massif, & où il est inhumé avec Elisabeth, son épouse. Le roi, Edouard VI, a son tombeau tout près de celui de son ayeul. La reine, Marie Stuard, mere de Jacques I, & la princesse, Margueritte de Richmond, mere de Henri VII, font au-dehors de la chappelle, à la droite; & fur la gauche, on voit la sépulture de l'illustre reine Elifabeth, & de deux filles de Jacques I, mortes dans l'enfance. Le tombeau de la reine Elifabeth, porte une glorieuse épitaphe.

Dans les deux bras de la croix de l'église, il y a diverses chappelles, aussi remplies de tombeaux. Dans le bras, qui est du côté du Midi, on trouve les sépultures de deux savans hommes, Ifaac Cafaubon, & Guillaume Camden. Harald le Bátard, fils du roi Canut, Danois, est aussi enséveli dans quelque coin de cette église; mais on ne fait point positivement l'endroit , parce que fon tombeau n'a aucune inscription.

L'église de West-Minster eft le lieu où se fait ordinairement

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