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Judée. Les gens du pays difent que c'eft le corps de faint Simeon, qui porta Notre-Seigneur dans fes bras. La châsfe a un crystal au-devant, & le corps paroît tout entier, avec la chair desféchée; mais asfez blanche. Les habitans le tiennent pour leur protecteur, & portent quelquefois fa châsfe en procesfion, par la ville. *Spon, Voyage de Dalmatie, t. 1, p. 65, éd. 1679.

La ville de Zara, anciennement Jadera, jouisfoit des droits de colonie Romaine. On y voit une inscription antique, où l'empereur Auguste eft qualifié de pere de cette colonie, & il y et ajouté qu'il en avoit fait bâtir les tours & les murailles; & au-desfous, on lit qu'un certain Tiberius Julius Optatus en avoit relevé quelques tours ruinées de vieillesfe.

IMP. CÆSAR DIVI F. AUG.
PARENS COLONIE MURUM

ET TURRIS dedit.

TI JULIUS OPTATUS TURRES
VETUSTATE CONSUMPTAS
IMPENSA SUA RESTITUIT.

Ces deux inscriptions ne font pas fur la même pierre, comme Gruter l'asfure; mais ce font deux pierres bien distinctes, quoiqu'elles ayent été peut-être placées, par hazard, l'une auprès de l'autre. Au-desfous de ces inscriptions, on en lit une ancienne, de deux ou trois fiécles, à l'honneur d'un Marin Sanuti, qui avoit rebâti la ville. La voici :

Urbe hâc Præfectus Sanutâ ex prole Marinus
Me ftruxit tandem Veneto dominante Senatu.

Proche de l'églife des Grecs, appellée Saint Hélie, il y a deux belles colomnes cannelées d'ordre Corinthien, dont la bafe, le plinthe, le chapiteau & l'architrave font également de bonne maniere. On juge que c'eft le reste d'un temple de Junon, par une inscription, qu'on a trouvée près de-là, & qui eft préfentement dans l'églife de faint Donat. La porte de faint Chryfogone, eft compofée d'une partie d'arc antique, transporté d'un quart de lieue au-delà. L'inscription nous apprend que cet arc étoit chargé de quelques ftatues; qu'il y avoit, en cet endroit, un marché, & qu'une certaine Melia Anniana l'avoit érigé à l'honneur de fon mari, Læpicius Basfus.

MELIA ANNIANA IN MEMORIAM Q. LÆPICIQ.
F. BASSI, MARITI SUI,
EMPORIUM STERNI ET ARCUM FIERI ET
STATUAS SUPERPONI TEST. JUSSIT EX HS DC
Dxx P. P.

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On voit, par-là, que la ville avoit autrefois beaucoup plus d'étendue qu'à préfent, le tour de fes murailles ne faifant pas plus de deux milles d'Italie, & le nombre de fes habitans ne pouvant guéres monter qu'à cinq ou fix mille. Dans l'enceinte d'une demilune, il y avoit un amphitéâtre, dont il ne reste à préfent aucun vestige, parce qu'il a été détruit, pour régler la fortification. Il y avoit un acqueduc, qu'on croit avoir été fait par Trajan, fuivant un fragment d'inscription, qu'on y a trouvé. Les arfenaux, les magafins, les hôpitaux, les cafernes, pour la cavalerie & pour l'infanterie, les palais du provéditeur-général, du gouverneur de la ville & autres, font des édifices fuperbes. Il y a, outre cela, quatre couvens de religieux, & cinq de filles, un collége, un féminaire, & une accadémie de belles-lettres & de poëfie., La campagne voifine est assez bien cultivée; mais depuis que ceux de Zara ont eu des escarmouches avec les Turcs, on n'y a point laissé d'arbres.. Le Comté de Zara eft compofé de continent & d'isles. La partie, qui eft en terre-ferme, s'étend le long de la côte de la Dalmatie, entre le territoire de Nona, le comté d'Ostrovizza & la Mer : les isles font fituées au-devant du continent, & font appelTom. VI.

.

ZARABI, peuples d'entre les Goths, felon Jornandès qui dit qu'on les avoit appellés Terei.. Ortelius remarque qu'une autre leçon porte Tarabostes.

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ZARACA. Voyez ZAREX & STYMPHALUS.

ZARACHA, ville de la Morée, au duché de Clarence, à vingt lieues ou environ de la ville de Vistifa & du golfe de Lépante, en tirant vers le Midi. Les géographes prennent cette petite ville pour l'ancienne Pellene. Baudrand, Dict.

ZARADRUS. Voyez ZADADRUS.

ZARADTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique dans la Numidie, felon la notice d'Afrique, qui fait mention de fon évêque,à deo datus. Harduin, collect. conc. t. 2, p. 872.

ZARAGARDIA, ville de la Méfopotamie, fur le bord de l'Euphrate, felon Zofime, l. 3, c. 15, qui dit qu'on y voyoit un tribunal de pierre, fort élevé, que les habitans du pays appelloient le tribunal de Trajan.

ZARAI, ville de la Mauritanie Céfarienfe. Elle fe trouve, dans l'Itinéraire d'Antonin, fur la route de Lamasba à Sit fis, entre Lamasba & Perdices, à vingt-cinq milles de la premiere de ces places, & à douze milles de la feconde. Surita voudroit lire Zarat, au lieu de Zarai, & il fonde ce changement fur un pasfage d'Apulée, Apolog. 1, adverfus Æmilianum, p. 289, où on lit Agellum Zarathenfem, & Zarathe. Cependant comme tous les manuscrits portent Zarai & non Zarat, Wesfeling croit que c'eftune raifon fuffifante, pour ne rien changer. Il croit même devoir préférer Zarai, parce que dans la conférence de Carthage, n. 128, on trouve Cresconius, qualifié Episcopus Zaraipenfis. La table de Peutinger porte, à la vérité, Zaras; mais il y a apparence que ce mot eft corrompu de Zarai. Quant au lieu Zarethe d'Apulée, d'habiles gens croyent que c'eft la ville Zarattha, que Ptolomée place dans la Mauritanie.

ZARAITENSIS ou ZARATTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, felon la notice des évêchés de cette province. Cresconius eft dir Episcopus Zaraïtenfis, dans la conférence de Carthage.

ZARAMA, ville de la Médie. Ptolomée, l. 6, c. 2, la marque dans les terres.

ZARANDA. C'eft un des noms que l'on donna anciennement à l'Euphrate, felon le livre des fleu ves & des montagnes, attribué à Plutarque. * Ortel. Thef.

ZARANGAEI, peuples d'Afie, au-delà du pays des Arriens. Il en eft fait mention dans Arrien, de Exped. Alex. 1.3, qui, dans deux autres endroits, 7.687, écrit Zarangri. Mais l'une & l'autre façon d'écrire, pourroient être regardées comme des ortographes corrompues de Drangai ou Drangei: car

Y y

1

les anciens employoient asfez fouvent le Z, pour le ; c'eft ainfi que les Lazi ont été quelquefois appellés Ladi, qu'on a dit Orydia', pour Oryza, Trapedia, pour Trapezia.

Comme Pline, 1.6, c. 23, distingue les Dranga des Zarangai, le pere Hardouin croit que ceux-ci habitoient quelque partie de la Drangiane, & étoient compris fous le nom général Dranga; ce qui fait que Strabon, Quinte-Curfe, & d'autres auteurs attribuent aux Drange ce qu'Arrien écrit des Zarangæi. Le pere Hardouin ajoute que le pays de ces peuples répond aujourd'hui au Sigistan.

ZARANGANES, peuples d'Afrique, dans le Biledulgerid. Dapper, Afrique, p. 204, les compte parmi les peuples les plus fameux de cette contrée. Il ajoute qu'ils demeurent par communautés, appellées Gemis, c'est-à-dire, asfemblées de gens. ZARANIS, ville de la Médie. Ptolomée, 1.6, c. 2, la marque dans les terres.

ZARASPE, mot corrompu, dans quelques exemplaires de Pline, pour Zariaspa. Voyez ce

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ZARAI.

1. ZARAX. On trouve ce nom dans Lycophron; & Ifacius dit que c'eft le nom d'une montagne de l'Eubée. Ce dernier ajoute que cette montagne fe nommoit ausfi Xylophagos. C'eft la même chose que le promontoire Caphereus. Voyez ce mot.

2. ZARAX. Voyez ZAREX.

ZARBI, riviere de l'Amérique, dans la terre ferme, au nouveau royaume de Grenade. Elle prend fa fource dans la province de Colymas; &, entrant dans la province de Mufos, elle y arrofe la bourgade de Tudela, pasfe à une lieue de la ville de la Trinidad, & va fe rendre dans la riviere de la Madelaine, appellée autrement Rio-grande. La riviere de Zarbi eft asfez grande, & reçoit plufieurs autres rivieres, avec lesquelles elle court vers le Nord. Asfez près de fon embouchure, elle fait effort, pour pasfer entre deux fort hautes montagnes, que les Sauvages du pays appellent Furatena, comme qui diroit mari & femme: car Tena, dans leur langage, fignifie un homme, & Fura, une femme. * De Laet, Defcr. des Ind. occ. l. 9, c. 6.

ZARCĖDAS. Voyez ZARZEDAS.
ZARCEUS, montagne de la Médie. Voyez
ZAGRI PYLE.

ZARDAPA. Voyez ZANDAPA.

ZARED. Les Enfans d'Israël (a), ayant décampé de Jeabarim, dans le défert, qui regarde Moab, vers l'Orient, vinrent au torrent de Zared, qu'ils laisferent, pour aller camper vis-à-vis d'Arnon. Le tems (4), que mirent les Israëlites à marcher depuis Cadesbarné, jusqu'au pasfage du torrent de Zared, fut de trente-huit ans, jusqu'à ce que toute la race des premiers gens de guerre eût été exterminée du camp, felon que le Seigneur l'avoit juré. Le torle Seigneur l'avoit juré. Le torrent de Zared étoit au-delà du Jourdain, & frontiere des Moabites, & fe dégorgeoit dans la Mer Morte. *(a) Num. 21, 11& feq. (b) Deut. 2, 14.

ZARETA, fontaine de l'Afie-Mineure, dans la Bithynie, au bord de la Mer de Chalcédoine, felon Etienne le géographe, qui dit qu'elle nourrisfoit de petits crocodiles, qu'on appelloit zaretii. Strabon, 7. 12, p. 563, nomme cette fontaine, Fons Azaritia, & dit fimplement, qu'elle nourrisfoit de petits crocodiles. Par ces petits crocodiles, on doit entendre des lézards d'eau, femblables aux crocodiles d'Egypte; & ces lézards font appellés byzantiaci lacerti, dans Stace, 4, Sylv. in rifu Saturnalicio. 14,

Tu rofeum tineis, fituque putrem,
Quales aut Libycis madent olivis,

Aut thus Niliacum, piperve fervant,

Aut Byzantiacos calunt lacertos.

mée, 1.6, c. 14, comprend parmi les Scythes, qui habitoient en-deçà de l'Imaus. Il les place au Midi des monts Masfæi & Alani. Le manuscrit de la bibliothéque Palatine, porte Zarate, pour Zareta.

ZARETHIRA, château de l'isle d'Eubée. Pluc'étoit tarque, in Phociane, qui en parle, dit que une forteresse d'importance, fituée dans l'endroit le plus étroit de l'isle.

1. ZAREX, ville du Péloponnèfè, dans la Laconie, felon Ptolomée, 1.3, c. 16, fur le golfe Argolique; & Etienne le géographe, Polybe, Pline & Paufanias écrivent Zarax. Ce dernier marque, 1.3, c. 23, que d'Epidaure à Zarax, on comptoit environ cent ftades. Cette ville, ajoute-t-il, a un port trèscommode; mais de toutes les villes des Eleuthérolacons, c'eft celle qui a été expofée aux plus grands malheurs: car elle fut autrefois détruite par Cléonyme, fils de Cléomène, & petit-fils d'Agamemnon. Du tems de Paufanias, Zarex n'avoit rien de remarquable. On y voyoit feulement, à l'extrêmité du port, un temple d'Appollon, où le Dieu étoit repréfenté, tenant une lyre. En cottoyant le rivage, l'espace de fix ftades, & en remontant enfuite vers la terre-ferme, on n'avoit pas fait dix ftades, que l'on appercevoit les ruines du port de Cyphante. Ortelius dit que cette ville eft nommée Hierax Limen, par Cédrène & par Gemiste, & Cara, par Niger.

2. ZAREX, montagne du Péloponnèfe. Si les nombres de Ptolomée, l. 3, c. 16, font justes, cette montagne devoit être au Nord occidental de la ville de Zarex. Elle eft nommée Zaraca, par Gemiste, cité par Ortelius, Thef.

ZARFA, ville d'Afrique, au royaume de Fez dans la province de Temesne ou Temecène. Cette ville eft fituée dans une plaine, & presque toute détruite, comme la plupart des autres. Elle fert aujourd'hui de retraite aux Arabes. La plaine, où elle fe trouve, eft fertile, à caufe des rivieres, qui l'arrofent. Elle porte beaucoup de bled, & a beaucoup d'arbres fruitiers, entr'autres, un certain arbre, dont le fruit, nommé rabih, resfemble aux ce rifes, & a le goût des jujubes. Il y croit ausfi de petits palmiers fauvages, qui portent un fruit, gros comme des olives d'Espagne, & qui a, lorsqu'il est verd, le goût des cornouilles. * Dapper, Afrique,

p. 150.

ZARGIDAUA, ville de la Basfe-Mafie. Ptolomée la marque dans les terres, & au bord du fleuve Hierafus, un peu au-desfus de Tamafiaava.

ZARHON ou ZARAHNUN, montagne d'Afrique, dans l'empire de Maroc dans l'empire de Maroc, au royaume de Fez. C'eft, felon Marmol, Defcr. d'Afrique, t. 2, p. 198, une grande montagne, qui eft fort belle, & peuplée d'Azuagues, qui ont été riches, belliqueux, & en grand nombre; mais qui font un peu déchus de ce qu'ils ont été. Cependant les plus anciens habitans font Bérébéres, Cinhagiens, Cumétes & Lévetes. Cette montagne commence à la plaine d'Ezéis, à trois lieues & demie de la ville de Fez, & s'étend jusqu'à dix lieues, vers le Couchant, ayant, en quelques endroits, trois lieues & demie de large. Elle paroît de loin, comme une épaisfe forêt de chênes & de hêtres fort hauts, quoique ce ne foient que des oliviers. Elle eft de la dépendance de Mequinès, & contient plus de quarante bourgs & villages, ou hameaux, épars parmi ces arbres. On y voyoit autrefois quelques villes, comme Tiulit Caçar-Faraon, Darel-Hamara, & autres; mais elles font aujourd'hui ruinées. Les naturels du pays font fort robustes & courageux. Ils s'employent beaucoup au labourage; de forte qu'il n'y a pas un pouce de terre, qui ne foit cultivé. Ils font fort blancs, & les femmes fe piquent d'être belles & bien parées: elles portent force bracelets, & pendans d'oreille d'or & d'argent. Ils font des étoffes de laine', qui ne font pas bien fines; mais leur principal trafic confiste en huiles, qu'ils portent vendre à Fez, à Mequinès & ailleurs. Ils s'exercent fort à la

ZARETHA ou ZARETE, peuples, que Ptolo- chasfe des lions, qu'ils prennent vifs: ils les menent

à Fez, où on les court, comme on court les taureaux en Espagne.

ZARIASPA ou ZARIASPE, ville d'Afie, dans la Bactriane. Strabon, l. 11, p. 514 & 516, Pline, 4. 6, c. 15, & Etienne le géographe, difent qu'on la nommoit ausfi Bactra; & le premier ajoute qu'il y pasfoit une riviere de même nom, laquelle fe jettoit dans l'Oxus. Pline, l. 6, c. 23, dit Prophthafia Oppidum Zariasparum; & comme un peu plus haut, il avoit dit, c. 17, Prophthafia Drangarum, & qu'Eratosthène écrit: 'poplasia e Ana, il paroit que Προφθασία ἡ ἐν Δράγγῃ, cette ville étoit dans la Drangiane, & qu'elle avoit été bâtie par une colonie de Zariaspe, de même que Pline dit Mastya Milefiorum, pour fignifier que Mastya étoit une colonie des Miléfiens. Les Zariaspes étoient les plus anciens habitans de la ville de Bactra.

ZARIGAN, petite ville de Perfe, au voifinage de Sultanie, felon Paul Lucas, Voyage du Levant, t. 2, art. 5, qui dit que, par les ruines confidérables, qu'on voit tout autour, il eft facile de juger qu'elle a été autrefois fort grande. Elle eft fituée dans une plaine, qui n'a guéres que trois quarts de lieue de large. Le pays eft asfez fertile aux environs. Il y a beaucoup de jardins, & les vivres y font à bon marché. Je ne fais fi ce ne feroit point-là la ville, qu'e Tavernier nomme ZANGAN. Voyez ce mot.

ZARINENSIS PORTUS, port, dont fait mention Claudien, in Epigram, cité par Ortelius, Thef

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Cette colonie, à en juger par fes ruines, doit avoir

ZARIS, ville d'Afie. Crefias la place dans la Mé- été une des plus confidérables de l'empire Romain. die ou aux environs. * Ortel. Thef.

ZARISPA ou ZARIASPA. Voyez ce mot. ZARITZA, ville de l'empire Rusfien, au royaume d'Astracan, fur la rive droite du Volga. Cette ville, qui eft à 49 d. 42'. d'élevation, eft fituée au pied d'une coline, & fortifiée de cinq bastions, & d'autant de tours de bois. Elle n'a, pour tous habitans, qu'environ quatre cens ftrelitz ou mousquetaires, qui font employés contre les courfes des Tartares & des Cofaques, & que l'on oblige d'escorter les bateaux, qui montent & descendent la riviere. Depuis Zaritza, jusqu'à Astracan, & jusqu'à la mer Caspienne, on ne voit que des landes & des bruyéres; ainfi, le terroir étant incapable de porter du bled, on eft contraint d'en faire venir de Cazan qui en fournit une telle quantité, qu'il fe trouve à meilleur marché dans Astracan, que dans Moscou. Au-desfous de Zaritza, eft l'isle Zerpinske, où les foldats de la garnifon de cette ville, envoyent paitre leur bétail. A une lieue & demie de la même ville, on voit les ruines d'une autre, qui avoit été bâtie par Tamerlan, fous le nom de Zaarefgrod, c'est-àdire, ville royale. Son palais & fes murailles étoient de briques, qui ont fervi, depuis, à bâtir des murailles, des églifes & des couvens à Astracan.

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ZARMEI, nom d'un d'un peuple, dont il est fait mention fur une médaille de Titus, rapportée par Goltzius, & où on lit ce mot: ZAPMEON, Zar

meorum.

ZARMIGÆTUSA ou ZARMISEGETUSA. Voyez ZARMISOGETUSA.

ZARMISOGETUSA REGIA, ville capitale de la Dace, fur le fleuve Sargetia, felon les tables de Ptolomée, Tabula 9, l.3, c. 8, qui, dans le texte, la nomme Zarmigethusa Regia. La premiere ortographe approche pourtant davantage de celle qui eft fuivie dans les anciennes inscriptions. Une de ces inscriptions, rapportée par Gruter, p. 257, n. 1, eft conçue de la forte:

IMP. CES. ANTONINO

PIO AUG. COLONIA SARMIZEGETHUSA.

Ce mot eft écrit fans diphtongue, dans le Digeste, Lege 1, §.8, de Cenfib. où on lit, Zarmizegethufa. Une inscription, qu'on trouve dans Zamofius, Analect. c. 5, porte, Col. Ulp. Trajana Dacic. Sarmizeg. Il y a encore, dans Gruter, d'autres inscrip

Ce n'est plus aujourd'hui qu'un village, appellé Varhel.

ZARMIZÆGETHUSA & ZARMIZEGETHUSA. Voyez ZARMISOGETHUSA.

ZARNATA, ville de la Morée, dans la Ząconie, fur une éminence très-agréable, à deux lieues au Nord, du golfe de Coron, & à huit lieues, à l'Occident, de Mifitra. Zarnata eft une forteresse forte par fa fituation, & que l'art a rendue encore plus confidérable. Elle eft presque de figure ronde & placée fur une hauteur délicieufe. En 1685, le capitan Bacha vint camper à cinq milles de cette place pendant que les Vénitiens l'asfiégeoient; & quoi que fon armée fut nombreufe & puisfante, il aima mieux abandonner la place fans fecours, que de s'expofer à périr, s'il entreprenoit de lui en donner. Cela fut caufe que la garnifon fe rendit au général Morofini, par compofition. L'Aga, qui la commandoit, ne fut pas d'humeur de la fuivre, lorsqu'elle fe reti ra. Il craignoit de perdre fa tête, & il aima mieux s'abandonner à la générofité des Chrétiens. Il obtint, du grand comite Angelo Michieli, de demeurer fur fa galére. Cette place eft tombée, depuis, fous la puisfance des Turcs, avec le reste de la Morée. *Coronelli, Morée, part. 2, p. 83.

ZARNAW, ville de la Haute-Pologne, dans le palatinat de Sandomir, entre la ville de ce nom, & celle de Siradie, environ à trente-fix lieues de la premiere, & à trente lieues de l'autre.

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ZARNENSIS ou ZAMENSIS fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire. Vitalis, Episcopus Sancte Ecclefiæ Zarnenfis, fouscrivit la lettre des Peres de la province Proconfulaire, dans le concile de Latran, fous le pape Martin; & la table de Peutinger marque Zama Regia, parmi les villes de la même province.

ZARNOUNIZA, bourgade de la Dalmatie, à l'embouchure d'une riviere de même nom, felon Jean Lucius, cité par Baudrand, qui ajoute qu'elle eft près de Spalato, & qu'on y voit les ruines de l'ancienne Epetium.

ZARPANA ou ROTA. On appelle ainfi l'une des isles Mariannes. Elle eft fituée fous le quatorziéme dégré de latitude feptentrionale, à fept ou huit lieues de l'isle de Guahan, & à treize de celle d'Aquiquan. On lui donne quinze lieues de circuit. Elle a deux excellens ports; l'un au Sud, l'autre au Nord-Cueft. Les habitans nomment ce dernier, Saucorayo. Il c appellé, le Port de Saint Pierre, par les Espagnols, qui donnent, à l'isle le nom de Sainte Anne.

*De l'Isle, Atlas. Le Pere Gobien, Hist. des Isles Mariannes.

ZARUAL-BENI. Voyez, au mot BENI, l'arti

cle BENI-ZARUAL.

ZARUANA, ville de la Grande-Arménie, felon Ptolomée, l. 5, c. 13. Ortelius, qui cite le même géographe, met, par abftraction, cette ville dans la Petite-Arménie.

ZARUMA ou SARUMA, lieu de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'Audience de Quito, entre Cuenca & Loxa, vers le Couchant. Latitude australe, 3 d. 40'.

Ce lieu, qui donne fon nom à une petite province, au Couchant de Loxa, a eu autrefois quelque célébrité, par fes mines, aujourd'hui presque abandonnées, ainfi que bien d'autres plus riches, faute d'ouvriers, les travailler. L'or de celle-ci, eft de bas aloi, & feulement de 14 carrats; il eft mêlé d'argent, & ne laisse pas d'être fort doux fous le marteau.

pour

Par les dernieres obfervations faites, le terrein de Zaruma eft élevé de 700 toifes. Voyage dans l'Amérique, par M. de la Condamine.

ZARZEDAS ou ZARCEDAS, ville de Portugal, dans l'Estramadoure, au Nord du Tage, à douze lieues de Tomar, vers la fource de la riviere Crafo, vis-à-vis de Castel-Branco. Cette petite ville, qui eft de la Comarca de Tomar, eft fituée fur une rude colline, & défendue par un bon château. Elle n'a guéres que deux cent cinquante habitans, en une paroisfe. Philippe IV l'érigea en comté, en faveur de Roderigue Lopez da Silveyra. On écrit ausfi quelquefois Sacerdas. * Délices de Portugal, p. 471. Defc. Sumar. del Reyno de Portugal.

ZASHALON ou HUNDERSHUEL, c'est-à-dire, les cent collines, bourg de la Tranfylvanie, dans les montagnes, aux confins de la Valaquie, à treize lieues d'Hermanítadt, vers le Levant. * Baudrand, Dict.

ZASLAW, ville de la Petite-Pologne, au falatinat de Volhinie, fur la riviere de Horin, à quatre ou cinq lieues au-dessus d'Ostrog. Cette ville à titre de principauté. De l'Isle, Atlas.

a

ZATA ou ZATHA, bourg de la Basfe-Hongrie, fur le Danube, un peu au-desfous de l'embouchure de la Drave, felon Baudrand. Cet un peu au-dessous, pourroit bien aller jusqu'à deux grandes lieues & demie: car il y a apparence qu'il eft question du bourg, que de l'Isle nomme Zotin, & place à la droite du Danube, à deux lieues de l'embouchure de la Drave, entre la riviere de Vuka & la ville d'Illok, dans le duché de Sirmium.

Simler croit que c'eft la Cornacum de la BasfePannonie.

ZĄTETZ, felon Corneille, & ZIATECK, felon Baudrand & Jaillot, ville du royaume de Bohême, autrement nommée, SATZ. Voyez ce mot.

ZATHES ou ZATES, fleuve, que Xénophon, Cyriacor. l. 3, paroit mettre dans l'Asfyrie: Bochart croit que c'eft le Lycus, parce qu'entre le Tygre & ce fleuve, Xénophon ne nomme point d'autre fleuve.

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ZATHMAR, place frontiere de la Tranfilvanie, fur la riviere de Samos, qui l'environne de toutes parts: elle eft la capitale d'un comté de même nom, & appartient à l'empereur, depuis que le prince Ragotski la lui livra, après la mort de fon pere: Michel Åbasfi la voulut furprendre, en 1681; mais les traîtres, qui devoient le favorifer, furent furpris euxmêmes, & punis févérement. Hift. & Defc. du Royaume de Hongrie, 1688, p. 260.

*

Le Comté de Zathmar eft placé dans la Hongrie, par de l'Isle, qui le borne au Nord, par le comté d'Ugocz; à l'Orient, partie par la principauté de Kovai, partie par le comté de Nagibania; au Midi, par le comté de Krasna; & au Couchant, par le territoire des fept villes Heydoniques. Les principaux lieux de ce comté, font:

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ZATHUA, ville de la Grande-Arménie: c'eft Ptolomée, lib. 5, c. 13, qui en parle. Le manuscrit de la bibliothéque Palatine, lit Athua, au lieu de Zathua.

ZATILIS. Voyez ZAGYLIS.

ZATIME, montagne d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume de Trémécen, dans la province de Tenez. Cette montagne, dit Marmol, Description d'Afrique, t. 2, p. 397, que ceux du pays appellent maintenant Abu-Sayd, du nom du peuple qui l'habite, eft près de Tenez, & peuplée de Bérébéres & d'Azuagues, qui font grosfiers & bruraux, quoique vaillans & bons foldats: ils ont abondance d'orge, quantité de chèvres, & beaucoup de miel & de cire, qu'ils portent vendre à Tenez, aux marchands de l'Europe: cette montagne étoit des dépendances de Tenez; aujourd'hui elle appartient aux Turcs d'Alger.

ZATOR, ville du royaume de Pologne, dans le palatinat de Cracovie, à la droite de la Vistule, entre Oswiecin & Cracovie, environ à neuf lieues au-dessus de la ville de ce nom, avec titre de duché: elle eft fituée fur une hauteur, à l'endroit où le Skaud fe jette dans la Vistule, & vis-à-vis de l'endroit où une autre petite riviere fe perd dans le même fleuve. Il n'y a de remarquable, dans toute la ville, qu'une grande place, où les maifons, qui l'environnent, font foutenues de portiques, qui fervent d'abri dans le mauvais tems. Cette ville, qui eft défendue par un bon château, étoit une annexe de la Siléfie, que Cunus, duc de Zator, vendit, en 1492, à Jean Albert, roi de Pologne, pour la fomme de quatre-vingt mille florins. Zator fouffrit beaucoup, de la part des Suédois, dans les guerres du dernier fiécle: il y a d'asfez grandes prairies aux environs de cette ville, furtout dans le voifinage du SKaud. * Robert de Valgondy, Atlas .Jouvin de Rochefort, Voyage de Pologne. D'Audiffret, Géogr. t. 1.

ZATTARENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie: Licentius eft qualifié Episcopus. Plebis Zattarenfis, par la conférence de Carthage : un des quatre évêques, qui préfenterent la formule de la profesfion de foi, au roi Huneric, eft nommé Januarius Zattarenfis. (Victor. Vitens. l. 3.) Felix Zattarenfis Episcopus asfista, en qualité de légat de Numidie, au concile de Carthage, tenu fous boniface, en 525, & à un autre concile, tenu fous Raparatus, en 534. On trouve que Cresconius, Episcopus Zattarenfis, dans la Numidie, asfista au cinquiéme concile général.

ZAUDÆUS. Voyez ZABDEA.
ZAUECES. Voyez ZABECES.

ZAVE, village d'Afie, dans la Corasfane, entre Herat & Sebzuar, felon Petit de la Croix, dans fon histoire de Timur-Bec, l. 1, c. 1. Ce lieu eft remarquable, par la victoire que Malek-Husfein, furnommé Moazeddin, fils de Malek-Cayazeddin, prince de Herat, y remporta, en 1342, fur CheikHasfan Youry, & fur le prince Masfaoud, furnommé Vedgidin, roi des Serbedals: cette victoire fut finguliere: car Malek la remporta, après avoir été battu à plate couture dans une premiere action.

à

ZAVIA, ville d'Afrique, au royaume de Fez, quatre lieues & demie de la capitale de ce royaume, du côté du Levant : c'eft aujourd'hui une ville détruite, & dont on ne voit plus que les ruines. Marmol, Defcr. d'Afrique, t. 2, p. 196, dit qu'elle avoit été bâtie par le fecond roi des Bénimérinis. Elle étoit fort petite; mais il y a un grand palais, qui fervoit autrefois d'hôpital, & où ce prince avoit fair dresfer fon fépulchre, quoiqu'il ne femble pas qu'il y ait été enterré : car il fut asfasfiné par un de fes gens, au fiége de Trémécen. Il ne reste de la ville, que les murailles & le palais: tout le reste fut détruit dans les guerres de Sayd: les terres d'alentour, appartiennent à la grande mosquée de Fez, quoiqu'elles foient fréquentées de quelques Arabes. Le nouveau Ptolomée, dans les Cartes de la Libye dit que c'eft Bobrife ou Vobrix, qu'il met à 9 d. 20'. de longitude, & à 34 d. 15'. de latitude; mais le Chérif, historien Arabe, attribue la fondation de Za

via au fecond roi des Bénimérinis; & Marmol prétend que Vobrix étoit dans le lieu où fe trouve préfentement Lampta, qui eft dans la même province, & à la même hauteur.

ZAVILAH, nom d'une ville du pays des Soudans ou Négres occidentaux, & dont le territoire eft abondant en palmiers, & en terres cultivées, qu'il faut néanmoins arrofer avec de l'eau de puits, felon le géographe Perfien, dans fon troifiéme climat. *D Herbelot, bibliot. or.

ZAURA; c'eft un des noms qu'on donne à la ville de Bagdat, ou à caufe que fes portes font placées en biais & de côté, & ne regardant pas en droite ligne les rues qui y aboutisfent, ou bien, felon quelques auteurs, à caufe que le keblach de fes mosquées ne regarde pas directement le temple de la Mecque. ZAUTHA, lieu que Zofime, 1.3, c. 14, femble mettre aux confins de l'empire Romain & de la Perfe, à foixante ftades au-delà du fort Circefium, & aux environs de Dura: il n'y a pas de doute que ce ne foit le même lieu, qui eft appellé Zaitha, dans Ammien-Marcellin, 7.23, c. 12, nom, qui, felon cet auteur, fignifie un olivier; mais ce qu'il ajoute, eft un peu fuspect; favoir: que l'on voyoit, dans ce lieu, le tombeau de l'empereur Gordien; car Zofime dit pofitivement que c'étoit à Dura, que fe trouvoit le tombeau de ce prince: de Valois préfére, en cette occafion, le fentiment de Zofime à celui d'Ammien-Marcellin, parce qu'Eutrope & RufusSextus difent que le tombeau de l'empereur Gordien étoit à vingt milles de Circefium; au lieu que Zayta ou Zaitha n'en étoit qu'à foixante ftades, qui font feulement fept milles.

ZAUZAN, nom d'une ville du Khorasfan, fituée entre celles de Herat & de Nischabour, fous la longitude de 80 d. 30'. & 35 d. 20'. de latitude feptentrionale.* D'Herbelot, biblioth. or.

ZAWICHOST, ville de la Petite-Pologne, au palatinat de Sandomir, à la droite de la Vistule, environ à cinq lieues au-desfous de Sandomir: c'eft le fiége d'une châtellenie Lensko, depuis, roi de Pologne, remporta, près de cette ville, une mémorable victoire, fur les Rusfes, commandés par Romain, duc d'Halitz, l'an 1205. * De l'Isle, Atlas.

ZAZUAROS ou BROSS, ZAZUARA, ville de Tranfylvanie, fur la riviere de Maros, à quatre lieues au-desfous de la ville de Weisfembourg: Quelquesuns la prennent pour l'ancienne Frateria.* Baudrand, Dict.

De l'Isle, qui nomme cette petite ville, Sasvaros, en fait le chef-lieu d'un comté de même nom, & l'éloigne de la Maros, d'environ une lieue.

1. ZBARAS, ville de la Petite-Pologne, dans le palatinat de Podolie, aux confins de celui de Volhinie, au Nord & près de Tarnopol, fur le bord d'une petite riviere; quelques-uns lui donnent le titre de duché. De l'Isle, Atlas.

2. ZBARAS ou SBARAS NOWY, ville de Pologne, dans l'Ukraine, palatinat de Braclaw, vers les confins de Kiovie, à treize ou quatorze lieues, au Nord, de la ville de Braclaw. Cette petite ville a, felon quelques-uns, le titre de duché. * De l'Isle, Atlas.

à

ZBOROW, Zborovia, ville de la Petite-Pologne, au palatinat de Lemberg ou Léopol, vers les confins des palatinats de Volhinie & de Podolie. Cette ville, fituée à quinze ou feize lieues, l'Orient, de la ville de Léopol, & à neuf ou dix lieues, au Couchant de Zbaras de Polodie, eft renommée, par le malheur de Jean Cafimir, roi de Pologne, qui, ayant asfemblé des troupes, dans ce lieu-là, en 1647, pour dégager fon armée, asfiégée à Zbaras, par les Cofaques rebelles, & par le Kan des petits Tartares, fut attaqué à Zborow, par une partie de l'armée dè fes ennemis: il perdit un grand nombre de fes gens; & voyant les autres hors d'état d'être fecourus, il fut contraint d'accorder aux Cofaques une paix, qui lui fut extrêmement défavantageufe, & de rétablir les penfions, que les Polonois

avoient autrefois payées au Kan & à fes Tartares. * Robert de Vaugondy, Atlas.

ZDI AR, abbaye d'hommes, ordre de Citeaux, dans la Bohême, au cercle de Craslaw, au voifinage de Kuttemberg.

ZDIARIUM. Corneille dit: Les anciens appelloient ainfi Soraw, ville d'Allemagne, & la capitale de la Basfe-Luface: les anciens de Corneille, font: Baudrand & Mary, qui ne nomment pas leur garant. Je ne connois point de véritables anciens, qui ayent parlé de Zdiarium.

ZEA. Voyez ZEA & ZIA.

ZEB, province d'Afrique, ci-devant comprise dans la Numidie, enfuite dépendante, en partie, du royaume de Tunis, & depuis unie, du moins pour une portion, au royaume d'Alger: la provin ce de Zeb, dit Marmol, Defcr. de l'Afrique, t. 1, p. 25, aboutit aux montagnes de Bugie & de Cons tantine; & t. 2, p. 534, il dit que cette province eft au Midi de celle de Tunis; qu'elle s'étend dans la Numidie, où elle a plufieurs villes & plufieurs bourgades, dont la capitale eft Mezeb; & que quoique la plus grande partie de Zeb foit fujette aux rois de Tunis, elle n'eft pas proprement de la Barbarie; enfin, dans fa description de la Numidie, t. 3, p. 33, il ajoute que Zeb eft une province du défert de Numidie, & dit qu'elle a, au Couchant, le défert de Mazila, où errent de puisfans (Arabes: au Septentrion, les côtes des montagnes de Bugie: au Levant, la province de Biledulgerid, qui répond au royau me de Tunis: & au Midi, les déferts, par où pasfe le grand chemin de Tocort à Guarguela & à Quérquelen. La capitale s'appelloit Mez-Zeb & elle doit fa fondation & fa ruine aux Arabes fchismatiques. C'eft un pays de fablons ardens, où il y a beau coup de fcorpions & de ferpens. On y trouve de l'eau & des dattes en quantité; ce qui fait que la contrée eft fort peuplée; mais il y a peu de terres labou rables: il reste encore cinq villes anciennes, qui font:

,

Biscara, Borgi, Nefra, Teolaca, Deufen.

Ces déferts font fréquentés par les Arabes de Sumeit, & par ceux de Sayd, qui font riches & illustres; ausfi les rois de Trémécen & de Tunis s'en fervent-ils dans leurs guerres, parce qu'ils font plus de quatre-vingt mille combattans, la plûpart gens de pied.

Laugier de Tasfy, Hift. du Royaume d'Alger, p. 145, en parlant de la ville de Biscara, dit: elle eft de la province de Zeb, dans la Numidie, au Sud du royaume de Labez. Les Algériens, en y faifant des courfes toutes les années, pour enlever des esclaves, s'en font enfin rendus maitres, pour pouvoir pénétrer dans le pays du Sud avec plus de facilité. On y voit les restes d'une ancienne ville, dont le pays porte le nom, où il y a toujours garnifon, pour contenir les habitans de cette province, qui campent fous des tentes. Le pays eft fort miférable: ce font les Biscaras, qui apportent dans les ports de mer du royaume d'Alger, les lions, les tigres & les autres bêtes féroces, qu'on y trouve domestiquées, & ils les vendent aux étrangers, qui veulent en avoir: il y a toujours dans Alger un nombre de ces Arabes, connus fous le nom de Biscaras, qui viennent pour y faire les plus vils ouvrages: ils charrient de l'eau dans les maifons, nettoyent les privés & les puits, ramonnent les cheminées, portent les fardeaux; & lorsqu'ils ont gagné une dixaine d'écus, ils retournent chez eux, où ils font regardés comme très-riches, l'argent y étant extrêmement rare.

ZEBECA, ville de la Galilée, felon Etienne le géographe, qui cite Jofeph, antiq. l. 5, où le nom de Zebeca ne fe trouve point; mais, comme l'a remarqué Reland, Etienne le géographe a fuivi quelque manuscrit corrompu, ou bien il aura lu Zebeca, pour Bezea, qui fe trouve effectivement dans Jofeph, antiq. l. 5, c. 1, & qui eft le nom de la ville, où les Chananéens attendoient les Israëlies, pour

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