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leur livrer bataille: d'ailleurs, Joseph, l. 10, c. 4, transporte quelquefois les lettres dans les noms; par exemple, il lit Ια'βατη, pour Ιατάβη, & dans un autre endroit, Καθιερομῖται, pour Καριςθεμῖται.

ZEBEE, riviere d'Afrique, dans l'Ethiopie orienrale; elle a sa source dans la partie méridionale du royaume d'Enaria, près du château de Bosham; & après avoir coulé quelques lieues vers le Nord, elle fait un arc, , pour diriger sa course vers le Midi: elle arrose ensuite le royaume de Zendero ou Gengiron, qu'elle sépare du pays des Galles: le reste de son cours n'est pas encore bien connu. D'Anville remarque, néanmoins, qu'on prétend que Zebée & Quilmanci sont la même riviere ; à ce compte-là, elle auroit son embouchure sur la côte de Zanguebar, dans la partie méridionale du royaume de Mélinde.

ZEBENNUM ou ZEBINUM, ville, d'où saint Jerôme (de Scriptorib. Ecclefiaft.) dit qu'étoit originaire Geminus, prêtre de l'église d'Antioche: Ortelius semble croire que le monastère de Zebin (Zal úver, en Mésopotamie, lequel fut réparé, selon Procope, Edif. l. 5, c. 9, par l'empereur Justinien) étoit dans cette ville, qui, par conféquent, se seroit trouvée située dans la Mésopotamie.

ZEBID, ville de l'Yémen ou de l'Arabie-Heureuse. Voyez ZABID & ZABIDA.

ZEBIO, montagne d'Italie, au duché de Modéne, assez près dulieu où est la maison de plaisanceldu duc, & encore plus près du village de Sassuolo: cette montagne brûle de tems-en-tems, & jette des flames comme le Vesuve & l'Etna; mais non pas avec tant d'impétuofité: on ne voit point d'ouverture au haut: il n'y a qu'une place d'environ cinq pieds de diamétre, couverte d'une eau bourbeuse, qui jerte continuellement divers bouillons d'eau ou cloches d'air, marquées de graisse, & de la même couleur que l'eau qui est teinte d'une bourbe blanche: il ya, au pied de cette montagne, deux fources d'huiles, dont l'une est rouge, & l'autre claire comme notre huile commune; une grande partie de cette huile transpire à travers le rocher, & l'autre fort avec de l'eau; on appelle cette huile, Πετρέλαιον, en Grec, Petroleum, en Latin, & Oglio Difosfo, en Italien: elles ont toutes deux la même odeur que celle de Zante; il faut sans doute rapporter ces effets à des feux souterrains; & ce qui rend l'une plus claire & plus liquide que l'autre, c'est qu'elle est filtrée à travers une matiere plus épaisse qu'à Zante; mais cela n'est pas particulier à ce pays: car il y a une fontaine d'huile en Ecosse, proche d'Edimbourg. * Wheler, voyage de Dalmatie & de Grèce,

t. I.

ZEBIT. Voyez ZEBID & ZABIDA.
ZEBOIM. Voyez SEBOÏM.

ZEBU, SEBU OU CEBU, isle de l'Océan Indien, & l'une des Philippines, entre l'isle de Masbate, au Nord, celle de Leyté, à l'Orient, & l'isle des Négres, au Couchant; cette isle se nomme autrement P'Isle de Pintados, ou des Peuples peints; & il y a encore plusieurs endroits de ces quartiers, qui portent jusqu'à présent le même nom, parce que les Indiens, qui y habitent, alloient autrefois tout nuds, le corps peint de diverses couleurs, avec plusieurs figures différentes: cette isle, d'environ deux lieues de circuit, bien peuplée & abondante en or, fut l'endroit où finit le cours des voyages & celui de la vie du célebre Magellan. Le roi de cette isle étant en guerre, avec celui de Mathan, son voisin, reçut bien les Espagnols, feignit même d'embrasfer le Christianisme. Ils prirent les armes pour sa défense, battirent fon ennemi; mais il revint à la charge, & les détruifit presque tous. Le roi de Sebu abjura alors le Christianisme; &, pour faire la paix avec son ennemi, il fit massacrer, dans un festin, tous les principaux Espagnols, qui étoient échappés du combat. L'isle de Zebu obéit présentement aux Espagnols, & dépend du gouverneur des Philippines: ceux des habitans, qui sont encore payens, prennent autant de femmes qu'ils veulent, & il y en a toujours une

principale; lorsque quelqu'un d'eux meurt, on le met dans une caisse, au milieu de sa maison; les femmes, les plus considérables du lieu, font assises autour du corps, sous une toile de coton, qui leur fert de tente, & couvertes toutes d'une toile blanche de coton, chacune ayant auprès d'elle une jeune fille, qui tient un éventail, fait de palme, pour lui donner du vent: les autres sont placées autour de la chambre, & témoignent beaucoup de tristesse; l'une d'elles coupe peu-à-peu les cheveux du mort, tandis que sa principale femme se couche sur lui, approchant sa bouche de la fienne, & mettant ses bras fur ses bras, & ses jambes sur ses jambes: elle pleure toutes les fois que l'on coupe une partie des cheveux de son mari, & chante dans l'intervalle que l'on cesse d'en couper: il y a, dans plusieurs endroits de la chambre, des vases de porcelaines, avec du feu, sur lequel on met du storax & du benjoin, qui rendent une bonne odeur, & le mort demeure dans la maison cinq ou fix jours avec cérémonie; ensuite, on le frotte de camphre; &, après l'avoir enfermé dans la caisse, clouée avec des clous ou des chevilles, on le porte dans un lieu clos & couvert de bois. Ces Insulaires ont pour armes des farbatanes, des poignards, dont la poignée est d'or & enrichie de pierreries, & des lances, des boucliers & des cuirasses faites de peaux de bufle; leurs viandes font toujours comme à demi-cuites, & fort fallées, & leurs repas durent ordinairement cinq ou fix heures: quand ils les prennent, ils s'asseyent sur des nates, faites de palme. * Hift. de la conquête des Moluques, t. 1, p. 338. Recueil des voyages de la Comp. Holl. t. 3, p. 45, ed. Rouen. 1725.

ZEBYRES, nom d'un peuple, selon Suidas, qui n'en dit pas davantage.

ZEBYTTIS, ville de la Libye : Etienne le géographe en parle d'après Hecatée.

ZECHES, peuples d'Afie, au voisinage de la Lazique: le fleuve Boas, dit Procope, Perficor. L.2, c. 29, prend sa source dans le pays des Arméniens, qui habitent Pharangion, proche des frontiéres des Tzaniens: il coule assez loin du côté de la droite, toujours étroit & guéable, jusqu'aux extrêmités de l'ĺbérie, & au bout du mont Caucafe: cette contrée est habitée de différentes nations; des Alains, des Abasques, qui sont anciens alliés des Romains & des Chrétiens, des Zéchiens & des Huns, surnommés Sabeïriens: Ortelius semble croire que Zecchia, Ζηκχία, fiége archiepiscopal, que Curopalate (In Officialib. Constantinop.) met sous le patriarchat de Constantinople, pourroit avoir appartenu aux Zeches ou Zechiens.

ZEDACES. Ortelius dit: peuple de Scythie; Séneque en parle, dans son Edipe, Act. 2, V. 470.

Sensere terræ Zedacum feroces.

Delrio, ajoute Ortelius, lit Zacarum; & pour moi, je préférerois Sacarum; mais, felon Farnabe, ce n'est rien de tout cela: au lieu de Zedracum, il faut corriger te Dacum ; & cette correction a été adoptée par Schroder, dans son édition de Séneque, où on lit:

Sensere terrate Dacumferoces.

ZEDENICH, petite ville d'Allemagne, dans Ukermarck. Il y a une belle fonderie de fer, & une abbaye protestante de fix filles nobles, sous une abbesse.

ZEDIC, bourgade d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume de Tripoli, sur le golfe de Sidra, au Couchant des Séches de Sidra. On le prend pour l'ancienne Sacazama. * Baudrand, Dict.

ZEDLITZ, abbaye d'hommes, ordre de Citeaux, dans la Bohême, au cercle de Craslaw, au voisinage de Kuttemberg. L'église de cette abbaye est la plus belle de toute la Bohême.

ZEEBLACK, bourg de la Basse-Hongrie. Simler croit que c'est l'ancienne Sopiana.

ZEEK, ville de Transylvanie, l'une des quatre, où sont les mines de fel, dont le prince tire le revenu: elle est près de Clausembourg. C'est Corneille, qui fournit cet article: il auroit dû citer son garant. De l'Isle ne connoît point de ville, nommée Zeck, près de Clausembourg: fans doute qu'au lieu d une ville, ce sera quelque mauvais village.

ZEELANDĖ. Voyez ZÉLANDE, NO. 2.

ZEELST, village des Pays-Bas, au Brabant Hollandois, dans la mairie de Bois-le-Duc, au quartier de Kempenland: ce village & ceux de Velthoven & de Blaerthem, ne forment qu'un seul tribunal, compofé de trois échevins de Zeelft, & de deux de chacun des autres villages. Dans le dernier de ces villages, il y a trois châteaux. * Janiçon, Etat présent des Prov. Un. t. 2, p. 132.

ZEERITÆ, peuples de l'Arabie-Heureuse, selon Prolomée, 1.6, c. 7. Le manuscrit de la bibliothéque Palatine, lit Iritæ, pour Zeerta.

ZEFIRE, ou CAP DE ZEFIRE, cap d'Afrique, fur la côte de Barbarie, au royaume de Tunis, dans la province de Mesrate: Marmol, Defcr. d'Afrique, t. 2, p. 574, le place entre Querci, aujourd'hui Favare, & Darni ou Dardanie, qui est à l'Orient, fur la frontiere de la Libye Marmarique, que les Arabes appellent Seirat Barca.

ZEGA, Acebus, petite riviere d'Espagne, dans la vieille Castille, près de la ville de Valladolid.

ZEGGEN, village des Pays-Bas, au Brabant Hollandois, dans le marquisat de Berg-op-Zoom. Ce village est situé entre ceux de Roofendael & de Ruckuenne: il a un tribunal, composé d'un bourguemestre, de fix échevins & de quatre jurés. Le baillif & le sécretaire sont les mêmes que ceux de Ruckuenne. Il y a une petite église; mais on n'y fait aucun service. * Janiçon, Etat présent des Prov. Un. t. 2, p. 241.

ZEGRENSII, peuples de la Mauritanie Tingitane, selon Ptolomée, 1.4, c. I.

ZÉGZARD, petit pays de la Basse-Hongrie, entre le comté de Toln, à l'Orient, celui d'AlbeRoyale, au Septentrion, celui de Czygeth, au Midi, & le lac de Balaton, à l'Occident; ayant pour lieu principal, Dombo, fur le Sanoitz: il étoit autrefois dépendant des Turcs; mais présentement, il est à l'empereur. De l'isle ne marque, sur sa carte de Hongrie, ni le pays de Zegzard, ni le lieu principal.

ZEGZEG ou ZEZE, royaume d'Afrique, dans la Nigritie, au Midi du Niger, qui, du côté du Nord, le sépare du royaume de Cassene: il a le royaume de Zanfara à l'Orient, celui de Benin au Midi, & des déserts au Couchant. Son lieu principal, dont il prend le nom, est placé communément à 36 d. 40'. de longitude, sous les 14 d. 40'. de latitude septentrionale. Le pays eft abondant en fontaines & en grains: la moitié confiste en plaines extrêmement chaudes, & l'autre en montagnes si froides, que les habitans sont obligés l'Hyver de mettre des brafiers ardens sous leurs lits, qui sont fort hauts, afin d'en recevoir la chaleur pendant qu'ils dorment. Quoique le trafic les rende riches, la plupart de leurs maisons ne font que de chétives cabannes. Ychia, roi de Tombut, s'empara du royaume de Zegzeg, qu'il unit à ses états. * Dapper, Afrique, p. 223, Davity, pays des Négres.

ZEIBAN, Isle de la Mer Rouge, & l'une des dépendances de l'Arabie-Heureuse. C'est, selon Davity, la plus grande isle de la Mer Rouge, il la met à seize lieues de la côte d'Alep, sous la hauteur de 17 dégrés de latitude septentrionale; & il ajoute qu'elle s'étend du Nord au Sud; que sa longueur est de trente liques, & sa largeur d'un peu plus de douze,

ZEIBO,, ville de l'Amérique septentrionale, dans l'isle Hispaniola, ou S. Domingue. Cette petite ville est située, felon de Laet, Descr. des Indes Occ. 1.1, c.7, p. 11, fur le rivage du Sud de l'isle, environ à vingt lieues de S. Domingo, vers l'Est, & vers l'isle de Saona, c'est-à-dire, au Nord occidental de corte isle.

ZEIL, comté d'Allemagne, dans la Suabe, au domaine supérieur du comté de Walbourg. Voyez WALBOURG.

ZEILA, LA, nom que les Portugais ont donné au royaume d'Adel, dans l'Ethiopie orientale, sur la côte de la Mer des Indes. Ce nom de Zeïla eft pris de celui d'un port ainsi appellé, & qui est à dix peti tes journées d'Auca-gurule: ce fut à Zeila qu'aborderent les martyrs François Machado, & Bernard Pereira, que le roi d'Adel fit mourir en 1624. Ce royaume d'Adel ou de Zeila a fait partie de l'empire d'Ethiopie; mais il en est séparé depuis longtems; & il s'en est peu fallu que les rois d'Adel n'ayent conquis toute l'Abisfinie. Voyez ADEL. * Jérôme Labo, Relation historique de l'Abisfinie, t. 1, p. 283.

ZEIRA. Voyez GIRA. ZEIRIA. Voyez STYMPHALUS. ZEIRINIA, ville de Thrace: Etienne le géographe en fait mention d'après Théopompe.

ZEIST, château des Pays-Bas, dans la province d'Utrecht, à deux lieues de la ville de ce nom. C'est un très-beau bâtiment, environné de larges fosfés, pleins d'eaux vives, & accompagné de bois, de jardins, de statues, de fontaines, & des autres embellissemens qu'on peut souhaiter. * Misson, Voyage d'Allemagne, t. 1, p. 31.

,

ZEITON, ville de la Turquie, en Europe, dans la Janna, au fond d'un golfe de même nom, à la gauche & assez près de la riviere d'Agriomela, qui est le Sperchius des anciens. Cette ville est bâtie sur des côteaux, qui paroissent comme des rejettons du mont Jonit-Dervent: les restes de bâtimens, & le grand nombre de ruines qu'on y voit, font connostre qu'elle a été anciennement fort confidérable; & je serois assez porté à croire que ce feroit l'ancienne Lamia: elle avoit autrefois deux grands chậteaux, vis-à-vis l'un de l'autre; on en voit encore un, presque entier, l'autre est ruiné. Le milieu de la ville est une espéce de vallon: il y passe un petit ruisseau, dont on dit que la source eft abondante; il n'est jamais sans eau en aucun tems, de l'année: Audevant de Zeiton est une belle plaine, très-fertile particulièrement en bled, & qui est ornée de divers villages, dont les jardins potagers & fruitiers présentent à la vue des bocages admirables, qui, joints à la belle riviere d'Agriomela, qui y passe, font un effet charmant: cette riviere est assez grosse pour porter batteau; elle revient toujours sur ses pas, & semble ne quitter cetre belle plaine qu'avec chagrin. Après le Nil & le Méandre, il est peu de fleuves qui ferpentent plus que celui-ci. La ville de Zeiton n'est habitée que par des Chrétiens & par des Turcs; mais dans le château, il n'y a que des Mabométans. Sur une des portes de la ville, on voit un marbre blanc, avec un bas relief d'une figure, qui joue d'un instrument assez semblable à une lyre; auprès, est une autre petite figure, grotesquement habillée en capuchon, & dans l'attitude d'une personne qui danseroit au fon de l'instrument de l'autre. Dans toute la ville, Lucas ne vit que deux inscriptions, qu'il rapporte; l'une eft à l'honneur d'un certain Xenophante, & l'autre parle de deux Démosthenes: il peut y en avoir d'autres, dans les maisons particulieres; mais les Turcs posfédent les plus belles; & ce n'est pas une petite affaire à un Chrétien, que d'avoir entrée chez eux. * Lucas, Voyage en 1704, t. 1, p. 218.

Le Golfe de Zeiton, anciennement Maliacus Sinus, ou plutôt Lamiacus Sinus, felon Paufanias, eft au Midi du golfe de Volo, & s'enfonce asfez avant dans les terres, aux confins de la Janna & de la Livadie, vis-à-vis la pointe la plus occidentale de l'isle de Négrepont; il prend son nom de la ville de Zeiton, qui eft au fond. Il se jette quelques rivieres dans ce golfe, entr'autres, l'Agriomela. * Robert de Vaugondy, Atlas.

ZEITS, Mamilla, ville d'Allemagne, dans la Saxe, sur l'Estert, & l'une des dépendances de l'évêché de Naumbourg: cette ville est petite & presque déserte. C'étoit autrefois un fiége épiscopal, fondé par l'empereur Othon I; & Charlemagne y }

J

avoit établi un chapitre de chanoines réguliers. Hu. gues en fut le premier évêque; & sous Hugues II, Mieficon, prince des Wandales, saccagea cette ville, en 982; ce qui obligea Hildebert de transférer le fiége épis copal à Naumbourg, où cette translation fut confirmée, par le pape Jean XIX, & par l'empereur Conrad II, en 1027. * D'Audiffret, Géogr. t. 3.

ZĚKELHEID, forteresse de la Haute-Hongrie, au comte de Kalo: elle est située sur une petite isle, formée par la riviere de Berethon, à trois lieues au-dessous de S. Job, vers le Nord occidental.

ZEKELITA, ville de la Haute-Hongrie, au comté de Kalo, sur la riviere de Grasna, à cinq lieues de la ville de Grasna, entre le grand & le petit Waradin, & à pareille distance de S. Job, vers le Nord occidental.

1. ZELA. Voyez ZELEÏA.

les autres, qui sont au Midi de l'Escaut, possédées alors par les Flamands, leur devoient demeurer, on étoit convenu que les isles, qui font au-delà du fleuve, devoient demeurer en commun aux deux comtes, sans qu'on y pût bâtir aucune forteresse. Ce traité fut fait à Bruges, en 1167, & confirmé en 1200, par Louis, comte de Los, qui n'étoit comte de Hollande & de Zélande, qu'à cause d'Ade sa femme, fille du comte Thiery VII, quoique la princesse sa femme, qui ne lui avoit point laissé d'enfans, fit morte en 1204. Florent IV, comte de Hollande, ayant contrevenu au traité de l'an 1167, fut poursuivi par le comte de Flandre, qui fit enlever plufieurs otages, pour sûreté de ses droits. Ce différend fut terminé par un accord fait en 1227; & le comte de Hollande rendit au comte de Flandre, l'hommage de la terre de Zélande, pour la tenir de lui.

La dissension survenue entre les enfans, que Mar

2. ZELA, ville de Thrace. Pline, L. 4, 6. 11, guerite, comtesse de Flandre, avoit eus de ses deux dit qu'on la nomma ensuite Colonia Flaviopolis.

1. ZELANDE. Voyez SELANDE.

2. ZELANDE ou ZEELANDE, province des PaysBas, & l'une des sept, qui composent la république des Provinces-Unies: cette province consiste en plusieurs isles, que forme l'Océan, avec des bras de l'Escaut & de la Meuse; ces différens bras de Mer séparent cette province, du côté du Nord, des isles de Hollande : l'Escaut, du côté de l'Orient, la fépare du Brabant; & le Hont la sépare de la Flandre. Vers l'Occident, elle est bornée par l'Océan. * Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 22.

Le mot de Zélande ou Zéelande, fignifie terre de Mer, & ce nom convient fort à la situation du pays, qui a toujours été bas & sujet aux inondations. Une grande partie étoit couverte autrefois par le flot à haute Mer; & le peuple, qui habitoit cette terre, & qui étoit fort miférable, ne s'empêchoit d'être submergé, qu'en faisant des digues, pour défendre leurs maisons. Voyez Pline, l. 16, с. 1.

On ne voit pas que ce nom Zéelande ait été en usage avant le douziéme fiécle, où vivoit l'historien Helmoldius, qui parle, au quatre-vingt-uniéme chapitre de sa chronique, des peuples Zéelandois & Hollandois, Zeelandi& Hollandi: ainfi, les Zéelandois ont été appellés ou Flamands ou Frisons, felon que leurs isles ont été occupées par les comtes de Flandre, ou par ceux de Frise: il n'y a même, dans cette province, aucune ville qui soit ancienne; & ce n'est qu'après plusieurs fiécles, qu'on a desséché la terre de ces isles, par divers canaux, & qu'on l'a rendue propre à être cultivée comme elle l'est aujourd'hui.

Les canaux, qu'on y a faits, ont donné aussi entrée à l'Océan, qui a entiérement submergé une partie du pays, & ya formé des bras de Mer, qui peuvent recevoir les plus grands vaisseaux. On ignore le nom des peuples, qui habitoient ces isles sous les Romains. On voit seulement que sous la premiere race des rois de France, les habitans de ces isles, qui étoient payens, dépendoient des Frisons, & qu'ils ne furent convertis que dans le huitiéme fiécle: on fait aussi qu'ils furent mis sous le royaume de Lothaire, qui est celui d'Austrasie; & ensuite, lorsque, dans le dixiéme fiécle, les comtes furent devenus propriétaires, les Zéelandois faisoient partie de la Flandre, nommée Impériale, parce qu'elle relevoit de l'empire: aussi les empereurs prétendoientils être en droit de donner ces isles, & les donnerent, tantôt au comte de Hollande, tantôt à celui de Flandre. Robert, dit le Frison, qui jouit durant quelque tems du comté de Hollande ou de la Frise Citérieure, se rendit maître de ces isles, qu'il laissa aux comtes de Flandre ses héritiers, nonobstant les prétentions contraires des Hollandois, qui firent diverses tentatives sur la Zélande. Florent, comte de Hollande, avec plusieurs seigneurs de ses alliés, attaqua Philippe d'Alface comte de Flandre, en 1165; mais Florent, ayant été défait & pris prison nier, fut contraint de faire un traité à l'avantage des Flamands: car outre que l'isle de Walkeren, &

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maris, Bouchard d'Avesnes & Guillaume de Bourbon-Dampierre, donna lieu à un autre accord, fait entre ces princes, par l'entremise de Louis IX, roi de France, & d'Eudes, évêque de Frescati, nonce du pape, en 1246. Par cet accord, le comté de Hainaut fut adjugé à l'ainé des enfans de Bouchard d'Avesnes, & le comté de Flandre, à l'aîné des enfans de Guillaume de Bourbon, à la charge, pour l'un & l'autre, de donner un partage à leurs cadets. Jean & Baudouin d'Avesnes, enfans du premier lit, prétendoient que les terres de Walcheren, de ZuidBeveland, & Nort-Beveland, de Borsféle, & toutes les isles de Zélande, & autres terres n'avoient point été comprises dans l'accord; & qu'on devoit leur faire raison des prétentions qu'ils formoient à ce sujet: mais par des lettres, données au mois de Janvier 1248, ils reconnurent que les isles de Zélande, & les autres terres en question, étoient de la dépendance du comté de Flandre, & renoncerent à leurs prétentions à cet égard.

Guillaume II, comte de Hollande, ayant été élu roi des Romains, négligea de rendre à la comtesse de Flandre, la justice qu'il lui devoit, pour les terres de Zélande; mais Florent, frere de Guillaume, promit à la comtesse de reconnoître tous ses droits, & lui en donna ses lettres, en 1248. Cependant il s'élevoit toujours quelques contestations entre Margueritte, comtesse de Flandre, & les comtes de Hollande. Louis XI trouva à la fin moyen de les appaiser, par le mariage, qui fut arrêté entre Florent V, fils de Guillaume II, & Beatrix, fille de Guy, comte de Flandre, & petite fille de la comtesse Marguerite; & on céda, à Beatrix, les droits que son ayeule avoit sur la Zélande. Ces troubles recommencerent cependant bientôt. Florent V traita fi durement ses sujets, qu'ils s'adresserent à son beaufrere Guy, comte de Flandre, & lui offrirent de lui rendre hommage. Enfin, en 1300, la famille des comtes de Hollande étant venue à s'éteindre, les comtés de Hollande & de Zélande passerent aux comtes de Hainaut, qui en resterent paisibles possesseurs, après un accord fait avec les comtes de Flandre. Enfin, Philippe e Bon, duc de Bourgogne, succéda à Jaqueline de Baviére, comtesse de Hainaut, Hollande & Zélande, & dame de Frise, morte sans enfans, en 1433; & les droits de la mouvance furent réunis de telle maniere, avec ceux de souveraineté, que les deux provinces de Hollande & Zélande ne firent plus qu'un seul corps, composé de différentes parties rassemblées sous une même domination. Les comtes de Hollande prenoient seuls le titre de comtes de Zélande; & ils laisserent le pays à leurs fuccesseurs, dont les princes de la maifon d'Autriche hériterent. Cela dura jusqu'aux guerres des Pays-Bas, fous Philippe II, tems auquel les Zélandois secouerent le joug des Espagnols, & fe confédérerent avec la république des ProvincesUnies des Pays-Bas, qui furent reconnues libres & souveraines, en 1648, par le premier article du traité de Munster.

La province de Zélande consiste en quinze ou seize isles,

isles, dont la plupart font as fez petites. Les principa- des Indes: car on peut y aborder en toutes les sai

les font:

Walcheren, Ter-Tolen, Duyveland, Schowen, Nort-Beveland, Goerée,

Zuid-Beveland, Voorn, &c.

On trouve dans la Zélande de bons pâturages, où l'on nourrit le bétail en si grande quantité, qu'il y en a pour fournir à d'autres provinces. Le bled n'y est pas fort abondant, à cause des eaux. Elle ne manqu cependant de rien, par son commerce de Mer, qui s'étend par tout le monde. L'étendue de ses terres, n'est que de quarante lieues. Ses villes principales font: Middelbourg, Flessingue, Veere, Tolen & Ziriczée. On compte en tout huit villes murées, & cent deux villages, sans plusieurs autres, qui ont été englouttis par diverses inondations, fur-tout par celles des années 1304 & 1309.

La Zélande se gouverne sur le même pied que la Hollande. L'assemblée des états est composée des députés de la noblesse, & des fix villes principales. Mais comme toutes les anciennes familles nobles font éteintes, Guillaume, prince d'Orange, mort roi d'Angleterre, composoit seul l'ordre de la noblesse, sous le nom de premier noble de Zélande; & fon député avoit la premiere place dans cette assemblée, au conseil d'état & à la chambre des comptes.

On divise ordinairement la Zélande en deux parties, qui font l'occidentale, en-deçà de l'Escaut, & l'orientale, au-delà de l'Escaut. L'occidentale, qui s'étend le plus vers la Flandre, comprend les isles de Walcheren, de Nord & Zuyd-Beveland, & de Wolfersdyck: l'orientale, qui est la moindre, & la plus avancée vers la Hollande, contient les isles de Schowen, Duyveland & Tolen. Toutes ces isles, étant situées dans un terrein fort bas, seroient dans un continuel péril d'être submergées, fi elles n'étoient défendues contre l'impétuofité des flots, par des dunes, ou par de hautes digues, entrelassées de joncs & de bois de charpente, dont le vuide est rempli de pierres.

Vers la fin de l'an 1646. il y eut, dans cette province, de fi grands vents, & les eaux de la Mer étoient fi impétueuses, que les dunes de Domburg en furent couvertes, & les sables emportés. On trouva au pied des dunes diverses pierres, sur lesquelles étoienu gravées des inscriptions antiques, & des idoles du Paganisme. Sur une, entr'autres, étoit la statue de Jupiter, avec un aigle à ses pieds, & tenant une pique dans sa main droite. Sur une autre, on voyoit la figure de Neptune, tenant un dauphin de sa main droite, & un trident de la gauche. Sur une troifiéme pierre, étoit la déesse Nehalennia assise, tenant dans son giron un panier rempli de fruits, & ayant à ses pieds, du côté droit, un chien, & du côté gauche, un autre panier. Sur une quatriéme pierre, étoit l'image de la même déesse debout. On croit qu'il y a eu autrefois un temple, dans l'endroit où l'on a dé

fons de l'année, sans être obligé d'attendre la monçon, ou la commodité des vents généraux, qui sont contraires, par-tout ailleurs, fix mois de l'année.

ZELASIUM, promontoire, dont parle Tite-Live, l. 23, c. 46, dans ce passage: Eam classem in ftationem ad Zelafium miferunt (Isthmiæ id fuper Demetriadem Promontorium est peropportune objec tum) ut fi quid inde moverent Macedonum naves in præfidioessent. Ortelius donne à deviner où ce promontoire étoit, ou sur la côte de l'Eubée, ou fur celle de la Macédoine, ou de l'Attique; & Glareanus le cherche inutilement sur la côte de la Thessalie. Il me paroît que Gronovius a devine l'énigme. Au lieu de Zelafium, dit-il, lifez Phalefiam, & au lieu d'Isthmia, lisez Istiaca.

ZELDALES, peuples de l'Amérique feptentrionale, dans la Nouvelle-Espagne, & dans la province de Chiapa. Thomas Gage, Relat. des Indes Occ. 2, part. c. 18, dit que ces peuples donnent le nom à un pays, qu'on appelle la province des Zelda les. Elle est située derriere celle des Zoques, s'éten dant depuis la Mer du Nord, dans le continent, jusques vers Chiapa, & elle touche aux frontieres de Cometland, en quelques endroits, du côté du NordOuest. Elle est jointe, du côté du Sud-Ouest, aux Indiens, qui n'ont pas encore été assujettis par les Espagnols, & qui font très-souvent des courses sur les Indiens chrétiens, brûlant leurs villages, & emmenant leur bétail. Cette province, dont la ville principale, appellée Ococengo, fert de frontiere pour les Infideles, passe pour très-riche, à cause qu'il y a quantité de cacao. Ils l'estiment fort, parce qu'ils en font leur chocolat, donnant la couleur à ce breuvage, avec une autre denrée, qu'ils appellent achiotte. Le pays, pour la plupart, est haut & montueux, & on y voit beaucoup de pourceaux, de volaille, de coqs d'Inde, de cailles, de bétail, de brebis, de mahis & de miel.

Les Zeldales, que De Laet, Defcr.des Indes Occi 1.7, c.5, appelle Zeltales, habitent, selon lui, trei ze bourgades, & ont un gouvernement populaire. Le terroir, ajoute-t-il, est très-fertile & abondant en mahis, ce qui fait qu'ils nourrisfent force pourceaux. Ils ont aussi grande abondance de miel, & quantité de poules; beaucoup de cochenille, dont ils se servent à peindre leurs maisons & leur coton, fans en faire aucun profit, & enfin des cacaos. Il y a plusieurs rivieres; mais elles sont petites. Les montagnes sont très-hautes, & séparent cette province de celles de Lecanden, de Zoques & d'Yucatan.

1. ZELEJA, ville de l'Afie-Mineure, dans le Pont Cappadocien, près du Lycus. Cette ville, près de laquelle César battit Pharnace, semble être placée dans l'Arménie, par Dion-Casfius, 142, ce qui vient de ce que les bornes de l'Arménie & de la Cappadoce sont souvent confondues par les anciens. Elle est appellée Σήλα, Zela, Zelorum, par Strabon, l. 12, p. 569, qui la fait capitale d'une con

couvert ces pierres: on le conjecture de leur nom-trée, à laquelle elle donnoit son nom. Il y a, dit-il

bre, & de ce que la plupart font avec la figure de la déesse Nehalennia, à qui il semble que le temple devoit être dédié.

3. ZÉLANDE. (Nouvelle) Voyez NOUVELLE

ZÉLANDE.

ZELANDIA, forteresse des Indes, dans l'isle de Tayovang, vis-à-vis & à une demi-lieue de la grande isle de Formosa. C'est un fort à quatre bastions, revêtus de pierres de taille, & bâti sur une dune ou colline sablonneuse. A trois cens pas du fort, il y a un canal, qui fert de havre, quoiqu'avec la haute marée il n'y ait que treize à quatorze pieds d'eau; mais les navires, qui y mouillent, y font à couvert de tous les vents. Les Hollandois ont encore bâti sur ce canal, une redoute de pierre, fort bien flanquée, & où ils ont une petite garnison de vingt-cinq ou trente hommes, qui sont capables d'en défendre l'entrée. Il n'y a point de havre plus commode pour le négoce de la Chine, & pour l'établissement d'une communication avec le Japon, & avec tout le reste Tom. VI.

dans la Zélitide, une ville, nommée Zela: elle eft fortifiée & bâtie dans le retranchement de Sémiramis, & on y voit un temple, dédié à la déesse Anaitis. Il rapporte ensuite diverses particularités, touchant ce temple, où il y avoit un grand-prêtre, puissant & riche, & une grande quantité de facrificateurs. Originairement le temple étoit seulement accompagné de diverses maisons séparées, sans forme de ville; mais Pompée, qui avoit ajouté diverses préfectures à la Zelitide, fit de Zela une ville. Ptolomée, 1.5, c.6, place Zela dans le Pont Polémoniaque, & dans les terres. Les notices ecclésiastiques la mettent dans l'Helenopont. Pline, 1.6, c. 3, qui écrit Ziela, dit aussi qu'elle est dans les terres & fameuse, par la défaite de Triarius, & par la victoire de César. Hirtius, Bel. Alexandr. c. 72, écrit pareillement Ziela. C'est, dit-il, une ville du Pont, assez forte par sa situation, & bâtie comme dans un lieu uni: car elle est sur une éminence, qui, quoique ménagée par la nature, paroît un ouvrage

Zz

de l'art, & destinée à appuyer les murailles de tou- blir la fuccesfion, par un partage, convinrent de fe tes parts. Tout autour de cette place, il y a un grand fuccéder, & qu'il n'y auroit qu'un d'eux qui se ma

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nombre de hautes collines, entrecoupées de vallées; & la plus haute de ces collines, qui se trouve comme jointe à la ville, par les chemins qu'on a pratiqués, est fameuse dans le pays, par la victoire de Mithridate par la défaite de Triarius, & par l'échec qu'y reçurent les troupes Romaines. Elle n'est guéres qu'à trois milles de Ziela. Pharnaces répara les ouvrages que ses ancêtres avoient faits autrefois dans ce lieu, & s'y plaça avec son armée. Cellarius, Geogr. Ant. l. 3, c. 8, juge que la véritable ortographe du nom de cette ville, est Σῆλα, Zela. Il se fonde fur ce que Strabon, Ptolomée, Plutarque & les Notices écrivent ainsi, si ce n'est que Plutarque, au lieu de faire de Zela un nominatif plurier, en fait un nominatif fingulier.

2. ZELEJA, ville de l'Afie-Mineure, dans la Troade. Homére, vers 824, & Strabon, 1.3,p.586, en ont marqué la fituation. Le premier dit, au second livre de l'Iliade:

Οἵδε Ζέλειαν ἕναιον ὑπαὶ πόδανειασον Ἴδης
Αφνειοι, πίνοτες ὕδωρ μέλαν Αἰσήποιο.

La ville Zeleja, étoit donc au pied du mont Ida, & du côté que cette montagne s'étend vers l'Efepus, c'est-à-dire, vers le Nord. Strabon le marque encore plus positivement, lorsqu'il dit que le mont Ida a plusieurs pieds dont deux sur-tout s'étendent fort loin, & l'un desquels court jusqu'à la Mer Egée, où il forme ce qu'on appelle le promontoire Lecton, tandis que l'autre avance dans les terres, jusques dans le territoire de la ville de Cyzique, où eft fi-tuée la ville de Zeleja, qui, dans ce tems-là, appartenoit aux Cyzicéniens. Pline, 1.5, c. 32, s'accorde avec Homére & avec Strabon: car il joint ensemble le fleuve Æfepus & la ville Zelia. Strabon ajoute qu'il y avoit eu, dans cette ville, un oracle, mais qu'il ne parloit plus de son tems. Zeleja, selon Eustathe, étoit à cent quatre-vingt-dix stades de Cyzique; &, felon Etienne le géographe, elle devoit sa fondation à un héros, nommé Zeleus. Ces deux auteurs semblent dire qu'il y avoit un autre Zelia ou Zeleja, dont ils font un lieu fortifié, dépendant de Cyzique; mais Berkelius croit qu'il ne s'agitlà que de la ville Zeleja, & qu'Etienne le géographe & Eustathe font deux lieux différens d'une seule place.

ZELES, ville d'Espagne, dans la Bétique, & voisine de Tingis, mais le détroit entre deux. Elle ne subsistoit plus du tems de Strabon, qui dit, 1.3, p. 140 : Ην δὲ καὶ Ζέλης της Τίγγος ατυγείτων, Fuit & Zeles Tingi vicina Urbs. Il ajoute que les Romains la transfererent dans la Mauritanie, de l'autre côté de la Mer, & qu'ils l'augmenterent de quelques habitans, tirés de la ville de Tingis, qu'ils y en envoyerent d'autres d'Italie; & qu'ils donnerent à la ville le nom de Julia Joza. Strabon, l. 17, p.827, au lieu de Ζέλης, écrit Ζῆλις ; mais dans les noms Barbares, les anciens n'observoient pas toujours une ortographe bien réglée, défaut dont nous avons hérité d'eux. Cette ville, transférée en Afrique, est appellée Zilis, par Pline, & Zilia, par Ptolomée. Voyez ZILIA & XILIA.

ZELIA. Voyez ZELEJA & PRUZA.
ZELIENSES. Voyez ZYDRITE.

ZELIS. Voyez ZELIA & ZELOS.

1. ZELL. D'Audiffret donne ce nom à une des isles de Schetland, connue plus ordinairement sous le nom d'Yell. Voyez YELL.

2. ZELL, Cella, ville d'Allemagne, au duché de Lunebourg, sur l'Aller, & elle-même le cheflieu d'un duché, auquel elle donne le nom. Cette ville, fituée à treize lieues de Lunebourg, & à onze de Hildesheim, est défendue par une bonne citadelle, où les ducs de Lunebourg, & enfuite ceux de Zell ont fait leur résidence. La branche des ducs de Zell, étoit descendue de Guillaume le Jeune, duc de Lunebourg, frere de Henri de Danneberg. Ce prince laissa sept fils, qui, ne voulant point affoi

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rieroit. Ernest, l'aîné, mourut en 1611, & fit place à son frere Christian, qui, étant mort en 1633, eut, pour successeur, Auguste, qui vécut jusqu'en 1636, & transmit le gouvernement de ses états à Fréleric, qui les posséda jusqu'en 1648, année de sa mort. Magnus, le cinquième, étoit mort dès 1632, & Jean, dès 1628; ainfi, leur tour ne vint point. Il restoit George, le fixieme, felon l'ordre de la naissance; & ce fut lui qui continua la famille, par son alliance avec Anne Eléonor, fille de Louis V, Landgrave de Hesse Darmstad. Ce prince mourur en 1641, & laissa quatre fils, Christian-Louis, George-Guillaume, Jean Frederic & Ernest-Auguste. Le premier eut, entr'autres, le duché de Zell; mais, étant décédé sans enfans, en 1665, Jean-Frederic qui avoit embrassé la religion catholique, se mit en possession de ses états, & refusa à son frere aîné, le duc George-Guillaume, le droit d'opter, qui étoit attaché à sa naissance; mais par un accommodement, ménagé par les princes voisins, GeorgeGuillaume eut le duché de Zell, avec quelques autres terres. Jean-Frederic mourut en 1679, ne laissant que deux filles, & il eut, pour successeur, Ernest-Auguste, en faveur duquel l'empereur Léopold créa un neuvième électorat. George-Louis, son filsainé, qui, dès l'an 1682, avoit épousé Sophie-Dorothée, fille unique de George-Guillaume, dernier duc de Zell, fon oncle, se mit en possession, après la mort de son beau-pere, arrivée en 1705, & depuis ce tems-là, le duché de Zell a été uni à l'électorat de Hanover.

3. ZELL, ville impériale d'Allemagne, dans la Suabe, au pays, appellé Ortnaw ou Mortnaw, fur la riviere de Nagolt. Cette ville avoit été donnée, avec deux autres du même pays, en engagement aux marquis de Bade, par les empereurs; mais les évêques de Strasbourg les racheterent & les rendirent à l'empire, en 1414. Elles sont sous la protection de la maison d'Autriche. * D' Audifret, géogr. t. 3.

4 ZELL, ville d'Allemagne, dans l'archevêché de Saltzbourg, sur un lac auquel elle donne fon nom. * D'Audifret, géogr. t. 3.

5. ZELL ou CELL, ville d'Allemagne, dans l'électorat de Trèves, fur la Mozelle, à deux ou trois lieues au-dessous de Traerbach. Cette petite ville est le chef-lieu d'un bailliage.

6. ZELL, lac d'Allemagne, aux confins de la Suabe & de la Suisse, & formé par le Rhin. Il est au-dessus du lac de Constance, dont il fait partie; ce qui fait que quelques-uns le nomment lac inférieur. On voit dans ce lac l'isle & l'abbaye de Reychenaw, & sur ses bords, la ville de Ratolfzell, appellée guelquefois Zell, & qui peut avoir donné le nom au lac.

1. ZELLA, ville d'Afrique. Strabon, L. 13, p. 831, la compte au nombre de celles qui furent ruinées durant la guerre de César, contre Scipion. Voyez TELLENSIS & ZETTA.

2. ZELLA, lac d'Afrique, dans l'Ethiopie, au royaume d'Oecie, en tirant vers Adel & Monbaze. Sa longueur est d'environ une journée, selon Davity. * Etats du Grand Negus.

ZELLENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacene. Donatianus, son évêque, est nommé, dans la conférence de Carthage, ainsi que Natalicus, évêque donatiste. * Harduin, collect. conc. t. 1, p. 1091.

ZELLIA, contrée de la Haute-Pannonie. Elle étoit habitée par les Slaves, selon Paul Diacre, de Gest. Longobard. 1.4, c. 40, qui dit que les Hii avoient autrefois possédé ce pays. On croit communément que la contrée Zellia est aujourd'hui le comté de Cilley. Au lieu de Zellia, quelques manuscrits lisent Cagellia, & d'autres Aglia.

ZELOS, ville de l'Ethiopie occidentale, selon Etienne le géographe, qui cite le seiziéme livre de Strabon; mais, comme l'a remarqué Ortelius, il devoit citer le dix-septiéme livre: car c'est dans ce livre-là, que Strabon décrit l'Ethiopie occidentale.

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